Ortie, houblon, fibres anciennes

/// Ortie et houblon, fibres anciennes ///
Article créé le 23 septembre 2022, dernière mise à jour le 29 septembre 2022
Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés
Orga
nisons donc des ateliers! C’est facile
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Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.

Il y a quelques années, j’avais déjà fait des expériences avec les orties, elles m’ont même menée jusqu’à Gletterens il y a 3 ans. J’y suis de retour cette année et j’en profite pour faire de nouveaux essais. La sécheresse et la canicule qui interdisaient les feux m’y ont aidée. Dans cet article, je résumerai un été d’expériences à Gletterens dont le travail de l’ortie a été a été l’exercice quotidien.

Houblon, j'appliquerai à cette plante le même traitement qu'à l'ortie pour en obtenir des fibres, bonnes à être filées et tissées
Houblon, j’appliquerai à cette plante le même traitement qu’à l’ortie pour en obtenir des fibres, bonnes à être filées et tissées

Retour à Gletterens

Le cours prévu à Zonca n’ayant malheureusement pas eu lieu, je suis arrivée à Gletterens plus tôt que prévu.

Cela m’a permis de faire de nombreuses expériences, seulement réalisables avec du temps et de la patience, ce qui est le cas du travail des fibres d’orties et des teintures solaires. Ces innovations agrémenteront mon été.

Difficile de teindre sans feu

L’été passé avait sous le signe de la pluie quasi permanente, cet été ce sera la canicule.

L’interdiction d’allumer des feux en extérieur a été proclamée courant juillet dans presque tous les cantons suisses, notamment dans celui dont dépend Gletterens.

C’est vrai que les haies avaient vraiment très mauvaise mine et des arbres adultes comme des bouleaux et des charmes avaient déjà perdu leurs feuilles à la mi-juillet.

Les arbustes de cette haie, pourtant aux bords des fossés, ont beaucoup souffert de la canicule
Les arbustes de cette haie, pourtant aux bords des fossés, ont beaucoup souffert de la canicule

Il y a toujours moyen de contourner les règles, mes feux pour teindre ne sont pas en extérieur, mais mieux vaut éviter des discussions inutiles…

Je me suis donc tournée vers une série de tests de teinture solaire, l’indigo et les expériences sur les fibres d’ortie et de houblon, qui avaient été largement utilisées pendant la préhistoire.

Les rares fois que j’ai pu allumer un feu, j’ai pu teindre les raphias pour le Village Lacustre qui avait trempé beaucoup plus longtemps que prévu et a mieux pris les teintures que l’an dernier.

Pratiquement tous les bains ont largement eu le temps de fermenter et d’infuser, ce qui a certainement influencé la teinture.

Les bains sont en train de patienter sous la canicule
Les bains sont en train de patienter sous la canicule

Le processus de teinture a encore été encore plus ralenti, les fibres ont macéré plus longtemps et les résultats semblent meilleurs. Seuls les récipients manquaient pour plus de teintures.

Collection de bains en attente de l'occasion de faire un feu
Collection de bains de teinture en attente de l’occasion de faire un feu
Les fibres s'égouttent après leur cuisson
Les fibres s’égouttent apr`es leur cuisson
Pendant que les fibres s'égouttent, une brassée d'ortie attend d'être effeuilée
Pendant que les fibres s’égouttent, une brassée de rumex attend d’être mise à tremper

Et, tous les jours, je fais de nouvelles expériences avec les orties. Heureusement, cette matière première ne manque pas…

Petite récolte d'ortie
Petite récolte d’ortie

Teinture solaire

J’avais même envisagé de monter une cuisine solaire en utilisant des élements récupérés à la déchetterie: vieux four électrique, grilles et papier d’aluminium… Cependant, cela n’aurait pas été archéocompatible. Mes casseroles, déjà ne le sont pas. Mais, cela devrait être en partie réglé l’an prochain lors d’une semaine d’expérimentation en céramique néolythique du 16 au 23 juillet 2023, puis lors du prochain Rassemblement Préhistorique du 30 juillet au 6 août 2023 au Village Lacustre de Gletterens.

J’espère pouvoir répéter cette expérience dans des pots en terre.

Petit test de teinture solaire, ces 4 récipients seront exposés au soleil pendant 15 jours. J'essaierai avec de l'ortie l'an prochain
Petit test de teinture solaire, ces 4 récipients seront exposés au soleil pendant 15 jours. J’essaierai avec de l’ortie l’an prochain
Résultat - À gauche, de haut en bas, fleurs d'hibiscus, racine de garance, cochenille et vinaigre - À droite, benoite récoltée autour du Village Lacustre
Résultat – À gauche, de haut en bas, fleurs d’hibiscus, racine de garance, cochenille et vinaigre – À droite, benoite récoltée autour du Village Lacustre, les colliers sont en soie, les autres fibres sont de la laine de mouton et d’alpaga

J’espère aussi tester ces teintures solaires en les plongeant alternativement dans des bains acides et des bains alcalins ou basiques.

Indigo

Comme, j’avais du temps entre chaque épluchage d’ortie, je poursuivais les expériences de teinture.

L’indigo est une teinture à froid. Quelle chance! et le raphia que j’avais teint en vert par l’indigo avait plut à mes amis de Gletterens. C’était donc l’occasion de recommencer.

Test d'un bain d'indigo prêt `a l'emploi avec du raphia qui a patiemment trempé dans la fontaine
Test d’un bain d’indigo prêt `a l’emploi avec du raphia qui a patiemment trempé dans la fontaine

D’autant plus que l’indigo est une teinture intéressante en démonstration, notamment avec son passage du jaune-verdâtre au bleu.

Le raphia restera vert, car il est naturellement légèrement jaune, les couleurs naturelles ne sont pas couvrantes, elles s'aditionnent à la couleur de base, les autres fibres qui étaient blanches bleuiront rapidement au contact de l'air
Le raphia restera vert, car il est naturellement légèrement jaune, les couleurs naturelles ne sont pas couvrantes, elles s’aditionnent à la couleur de base, les autres fibres qui étaient blanches bleuiront rapidement au contact de l’air

Nous avons aussi monté une deuxième cuve d’indigo avec les enfants qui participaient au Rassemblement Préhistorique.

Préparation d'une cuve d'indigo 123 (indigo, chaux hydraulique, miel)
Préparation d’une cuve d’indigo 123 (indigo, chaux hydraulique, miel)
Ce sera l'occasion d'apprendre à utiliser du papier pH, pour voir le degré d'alcalinité du bain
Ce sera l’occasion d’apprendre à utiliser du papier pH, pour voir le degré d’alcalinité du bain
Premier test de ce bain d'indigo, teinture de la robe d'une des fillettes
Premier test de ce bain d’indigo, teinture de la robe en lin d’une des fillettes
Détail de la robe, après séchage et rinçage, on notera la jolie bande tissée au plaquettes par Carole du Village Lacustre
Détail de la robe, après séchage et rinçage, on notera la jolie bande tissée au plaquettes par Carole du Village Lacustre, la cruche du bain d’indigo était certainement un peu petite pour une aussi grande pièce, cela explique les irrégularités de teinture
À la fin du séjour, je teindrai aussi une des chechia d'Othello en Tunisie
À la fin du séjour, je teindrai aussi une des chechia d’Othello en Tunisie

Grosse opération mordançage

Ne pouvant pas faire souvent du feu, je décide de faire une grande casserole de mordançage à l’alun et des tests de mordançage au lait de vache et au lait d’amande (je n’ai pas trouvé de lait de soja au supermarché du coin, ce qui aurait été plus économique).

Ces mordançages alternatifs sont parfois conseillés, notamment pour les fibres végétales. Lors des tests de teinture, je n’ai pas vu de différence dans les résultats. L’intérêt est que ce mordançage est libre d’aluminium.

Préparation d'une casserole de mordançage à l'alun
Préparation d’une casserole de mordançage à l’alun

Petit feu dans la maison longue pour préparer le mordançage, j’en profiterai pour faire défiler les autres casseroles.

Gros bain de mordançage en train de chauffer
Gros bain de mordançage en train de chauffer

j’avais préparé tout un cône de coton, il a ét´é mordancé en compagnie de laine, et de lin…

Test de mordançage au lait d'amandes et au lait de vache
Test de mordançage au lait d’amandes et au lait de vache
Dès que le mordançage aura chauffé, il sera remplacé sur le feu par diverses  casseroles de teintures
Dès que le mordançage aura chauffé, il sera remplacé sur le feu par diverses casseroles de teintures

Je prépare aussi une petite soupe clous (acétate de fer, pour les chimistes) avec du vinaigre et de la ferraille trouvée à la déchetterie.

Soupe de clou, mordant et modificateur, élément clé pour les ecoprint
Soupe de clou, mordant et modificateur, élément clé pour les ecoprint

Cette soupe de clou interviendra dans de nombreux tests.

Tissage et nailbinding

Bandes

Le système avec attache à la ceinture me donne mal au dos

Petit métier à bande norvégien et ceinture tunisienne
Petit métier à bande norvégien et ceinture tunisienne
Beau résultat avec du lin
Beau résultat avec du lin

J’ai testé un petit que j’avais ramené du chili pour tisser des bandes.

Petit métier chilien, bien adapté au tissage de bandes, peu encombrant...
Petit métier chilien, bien adapté au tissage de bandes, peu encombrant…

Nailbinding

J’ai continué avec à m’entraîner à la lente mais préhistorique technique du nailbinding/anillado. Un long travail à l’aiguille présent un peu partout dans le monde. On le trouve aussi bien en Égypte que dans la culture Tiwanaku qui a rayonné autour du Lac Titicaca, que chez les Viking (en Scandinavie cette technique est encore vivante) ou dans des frondes de Nouvelle Guinée…

Pièce commencée au Chili
Pièce une fois terminée
Pièce une fois terminée
Anillado en laine filée main
Anillado en laine filée main

Je viens de suivre un cours du Musée d’Arts Précolombiens de Santiago du Chili pour apprendre à tisser les bonnets à 4 pointes bicolores Tiwanaku.

Bonnet monochrome, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Bonnet monochrome, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Détail d'un bonnet bicolore, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Détail d’un bonnet bicolore, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Les formes et couleurs varient
Les formes et couleurs varient, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili

J’ai fait plus simple et moins serré, cela m’a tout de même pris environ 50 heures.

Bonnet en coton, travail beaucoup plus simple, fibre beaucoup plus grosse que les modèles des musées
Bonnet en coton, travail beaucoup plus simple, fibre beaucoup plus grosse que les modèles des musées

Cette technique peut avoir beaucoup d’applications.

Anse pour un sac avec cette même technique, en chanvre
Anse pour un sac avec cette même technique, en chanvre
Grosse laine, version créative
Grosse laine, version créative
Il existe de nombreux points, vue de détail d'un sac du Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Il existe de nombreux points, vue de détail d’un sac du Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Sac, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Sac, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili

Sprang

J’aussi préparé une petite chaîne de sprang sur le métier fabriqué à cet effet l’an dernier.

Beau métier à sprang, archéocompatible
Beau métier à sprang, archéocompatible

Dans une autre video de Sally Pointer, je découvre un autre petit métier à sprang.

Avec l’aide de Tania, nous en construisons un avec une branche de noisetier.

Une chaîne est aussitôt montée
Une chaîne est aussitôt montée

J’apprendrais les bases de cette fantastique technique lors des Rencontres Braids 2022, à Svendborg, Danemark. Je vous en parlerai dans un prochain article.

Colliers

Pour tester les différentes matières tinctoriales et les différentes fibres, j’ai tricoté presque tous les jours des colliers avec des perles en bois à répartir dans les différentes casseroles de teinture.

Petit collier avec des perles en bois
Petit collier avec des perles en bois

À raison d’environ 20 minutes par collier, je me suis vite constitué une gamme de test de couleurs et de matières premières.

Exposition des colliers dans la maison longue du Village Lacustre de Gletterens
Exposition des colliers dans la maison longue du Village Lacustre de Gletterens

Rassemblement préhistorique

Le Rassemblement Préhistorique sera l’occasion de revoir des amis et de partager avec eux des premiers résultats sur les fibre d’ortie et de lancer d’autres expériences.

Tanneurs

Les tanneurs ont préparé une nouvelle peau de bison à la cervelle. Dominique Pflieger avait ramené des objets fabriqués avec la peau de l’an dernier.

Peau de bison en cours de préparation à la cervelle
Peau de bison en cours de préparation à la cervelle

Il m’a donné un morceau de cuir plus souple, travaillé avec cette technique, pour que je puisse éplucher mes fibres d’ortie sur mes genoux sans me mouiller les jambes. En outre les fines fibres ressortaient mieux sur un fonds sombre que sur une toile bllanche.

Le travail de tannage, se termine par un feu pour faire fumer les peaux
Le travail de tannage, se termine par un feu pour faire fumer les peaux

Nous avons eu aussi la visite d’autres spécialistes venant d’un musée français. Il étaient bien équipés.

Outils reconstitué
Outils reconstitué
Peaux tannées à la cervelle
Peaux tannées à la cervelle

Ecoprint sur os

Avant le Rassemblement préhistorique, j’ai fait une petite virée dans les boutiques spécialistes des fibres de l’Emmenthal.

J’en suis revenu avec du fil de lin (archócompatible), de la ramie, de la soie (pour les colliers) et une belle collection de livres.

Notamment, j’ai trouvé un livre sur les teintures naturelles, en allemand. Il proposait de faire des ecoprint sur du ciment.

J’ai testé sur des galets, des bouts de bois avec des résultats plutôt mitigés.

Bains de mordançage aux lait avec les tests d'ecoprint
Bains de mordançage aux lait avec les tests d’ecoprint
Ouverture des ecoprint
Ouverture des ecoprint
Ecoprint sur pierre
Ecoprint sur pierre

Puis, nous avons fait un petit test avec un pendentif en os de Tania.

Pendentif en os
Pendentif en os

Dommage, mais la feuille avait un peu bougé,

Après ecoprint
Après ecoprint

Mais, j’avais demandé à Éric, l’ami d’Archeoshop, de me ramener de gros os pour le Rassemblement Préhistorique.

Os pour expérimenter les ecoprint
Os pour expérimenter les ecoprint

Nous les avons donc testés.

Os prêts à cuire
Os prêts à cuire
Préparation des ecoprint
Préparation des ecoprint

Les os embobinés sont partis dans différentes casseroles de teinture naturelle.

Répartition des os dans les casseroles
Répartition des os dans les casseroles

Le déballage a encore eu lieu avec la participation des enfants.

Nos os après cuisson
Nos os après cuisson
Rinçage avant déballage
Rinçage avant déballage
Déballage
Déballage
Déballage
Déballage
Les bandes d'emballage des os ont bénéficié des ecoprint
Les bandes d’emballage des os ont bénéficié des ecoprint
Collection d'os ecoprintés
Collection d’os ecoprintés

Marbrures au naturel

Ce même livre allemand donnait aussi quelques informations sur les papiers marbrés, sujet qui m’intéresse depuis longtemps.

Une spécialiste de la reliure de livres était aussi présente au Rassemblement Préhistorique. Nous en parlâmes. La technique indiquée ne lui semblait pas être la meilleure.

Nous voulions tester une autre recette, mais celle-ci nécessitait du fiel de boeuf. Nous n’avons pas réussi à nous procurer ce produit sans additifs, et ceux-ci auraient pu perturber le résultat.

Ce sera pour une prochaine fois.

Enfin, retour vers l’ortie

Après tous ces détours, j’en arrive enfin à ce que j’ai annoncé: mes expériences avec les orties.

Le travail de l’ortie aura été quotidien cet été à Gletterens. Les fibres d’ortie sont vraiment très belles.

L’ortie, mais aussi le houblon

Il y avait au Village Lacustre, quelques pieds de houblon peu trop exubérant dans une haie qui avaient une facheuse tendance à étouffer quelques pieds de saules.

C’était l’occasion de tester une autre sorte de fibre. Je mènerai donc les deux expériences en parallèle.

Tiges de houblon effeuillées, attendant un long processus
Tiges de houblon effeuillées, attendant un long processus
Les feuilles sont mises à tremper pour teindre
Les feuilles sont mises à tremper pour teindre
Il suffit de casser les tiges pour faire apparaître de fines fibres
Il suffit de casser les tiges pour faire apparaître de fines fibres
Martelage des tiges sèches
Martelage des tiges sèches
Martelage des tiges sèches
Martelage des tiges sèches
Premier résultat
Premier résultat

Martelage des tiges fraîches, au fonds, premiers résultats obtenus
Martelage des tiges fraîches, au fonds, premiers résultats obtenus
Cette technique a un autre défaut, les orties sèchent très vite, ce qui rend plus difficile le travail de  nettoyage des fibres
Cette technique a un autre défaut, les orties sèchent très vite, ce qui rend plus difficile le travail de nettoyage des fibres

Comment faire avec l’ortie?

Comment est composée une ortie

Une tige d’ortie comporte une tige en lignine (du bois) au centre, très cassant. Autour, il y a de fines fibres blanches de cellulose qu’il faut séparer de l’écorce verte. À ce stade, les orties bien qu’encore fraîches ne piquent plus.

Fibre d'ortie martelée
Fibre d’ortie martelée
Le bois de l'ortie est arraché, restent les fibres et l'écorce
Le bois de l’ortie est arraché, restent les fibres et l’écorce

Les livres sur l’ortie

J’ai consulté de nombreux livres sur les orties, maintenant je sais comment les manger, me soigner avec et en faire du purin. Je parle de tout cela dans un précédent article. Tout est bon dans l’ortie, depuis la racine à la graine…

Avec un peu de chance, on découvre au détour d’une page qu’on en tirait des fibres filées et souvent tissées d’une très grande solidité. En effet, on faisait des cordes d’arc en ortie, de la vannerie, même des voiles de bateaux, des draps, des vêtements ainsi que des sous-vêtements, au moins jusqu’au Moyen-Âge et parfois encore au XIXème siècle dans certaines régions du monde…

Avec la mécanisation des processus de traitement l’ortie est devenue invisible devant le chanvre et lin.

Il faut choisir les plantes d'ortie les plus longues et les moins ramifiées
Il faut choisir les plantes d’ortie les plus longues et les moins ramifiées

Ces plantes n’ont pas de noeuds et sont beaucoup plus faciles à travailler et donnant de plus longues fibres.

Botte d'ortie en attente de rouir
Botte d’ortie en attente de rouir

Mais, pas un mot sur l’obtention de ces fibres. Ce silence m’intrigue.

Les video sur la fibre d’ortie

Sur Youtube, il y a de nombreuses video, surtout anglosaxonnes sur la préparation des fibres d’ortie. Mais, il y en a pas qui aille jusqu’au bout. Comme dans la grande majorité des tutoriels, il manque toujours une étape cruciale,, un petit détail qui rend possible l’obtention d’un produit correct.

Le produit obtenu est une fibre d’ortie verdâtre, avec encore beaucoup d’écorce rugueuse et désagréable au toucher et encore plus à filer L’ortie ne pique plus depuis longtemps, mais les déchets d’écorce qui adhèrent encore aux fibres de cellulose ne donnent pas un produit très flatteur.

La couleur verte que certains apprécie disparaît très vite, c’est la chlorophylle qui se décompose rapidement à la lumière.

Il semblerait aussi, qu’ils utilisent un autre espèce d’ortie qui mesure plus de 3 mètres!

Une video, ou plutôt une série de video a cependant retenu toute mon attention, il s’agit de celles de Sally Pointer qui en outre fait de la reconstitution archéologique. Et j’y revient maintenant que je rédige cet article. Elle est accompagnée d’un article très intéressant que l’on peut télécharger gratuitement. Je vous le recommande. Puis, pour la première fois, je me donne la peine de lire les commentaires. Cela m’a pris plusieurs heures.

En laissant de côté, toutes les remarques concernant le fait que les orties piquent, et pour une fois, il s’agit d’ortie normale et les commentaires concernant un petit chat apparemment charmant que je n’avais pas remarqué, on peut découvrir des questions très intéressantes auxquelles l’auteur de la video répond très souvent en apportant des détails supplémentaires utiles.

Et le houblon?

Je n’ai pas trouvé d’ortie sèche, rouie par l’hiver passé, on était déjà en juillet, certainement un peu tard. Mais, le houblon présentait encore les deux étapes.

Sec ou frais

Pour le houblon, j’avais le choix entre les tiges mortes de l’an passé et les nouvelles qui étaient vertes. J’ai donc testé les deux.

Dans les deux cas, j’ai mis les tiges enroulées à tremper dans le bac des orties, ainsi que les fibres martelées ou grattées antérieurement comme dans les video.

Comme pour les orties, je les surveillaient. Je n’ai fait qu’une seule récolte dans une haie.

Quand les fibres et l’écorce étaient prêtes, elles se défaisaient facilement du bois de la tige qui était assez cassant et ne pouvait donc pas être utilisé en vannerie.

Fibres de houblon martelées
Fibres de houblon martelées

Puis, il fallait éliminer les écorces, par une longue série de séchage, frottage, martelage, trempage. Les fibres s’éclaircissent et s’adoucissent petit à petit au fur et à mesure que les déchets d’écorces s’en séparent. C’est long et r´épétitif avant d’obtenir des fibres que l’on peut filer au fuseau.

Fibres de houblon rouies

Cette technique est donc une technique de rouissage comme traditionnellement pour le chanvre et le lin.

Une fois sèches, des déchets tombent sur le cuir
Une fois sèches, des déchets tombent sur le cuir
Fibres de houblon battues
Fibres de houblon battues

Mais, selon Sally Pointer, des traces de micro-rayures observées sur les pièces archéologiques indiquent l’usage de gratttoirs.

Ce sera une nouvelle expérience à faire l’an prochain.

La ramie, cousine de l’ortie

La ramie est une fibre blanche, brillante et soyeuse qui provient d’une espèce d’ortie sud-est asiatique qui ne pique pas, ces fibres sont assez longues et peuvent être filées aussi bien au rouet qu’au fuseau. Tous mes amis tireurs à l’arc en ont reçu une petite bobine, j’en aurai certainement des nouvelle l’an prochain.

J’ai essayé de filer ces fibres aussi bien sèches qu’humides. Il semblerait que l’humidification rendrait l’opération un peu plus facile.

Filage d'un peu de ramie, cousine de l'ortie, préparée industriellement
Filage d’un peu de ramie, cousine de l’ortie, préparée industriellement

Tout oublier et tester l’ortie

On m’avait beaucoup insisté qu’il ne fallait pas faire rouir l’ortie trop longtemps et qu’il fallait bien la surveiller…

Après visionnage de nombreuses video et un certain nombre de test en martelant ou piétinant plus ou moins, en surveillant le rouissage… J’ai décidé de n’en faire qu’à ma tête.

J’ai donc arrêté de piétiner, de gratter avec un couteau.

J’effeuillais les orties que je ramassais par douzaine chaque jour et je les mettais à tremper dans un bac d’eau que je surveillais tout de même chaque matin.

Au centre, bain de rouissage des orties et du houblon
Au centre, bain de rouissage des orties et du houblon

Plus d’une fois, j’ai dû renouveler l’eau car des moustiques y avaient pondu leurs oeufs et des larves en forme de petits se tortillaient dans mon bac. Les moustiques manquaient de zones humides où pondre, j’ai trouvé ces petits clous agités jusque dans un pot contenant de la lessive de cendres.

Bain de rouissage, chauffé par le soleil, vérification de l'avancée du processus
Bain de rouissage, chauffé par le soleil, vérification de l’avancée du processus

Petit détail, mon bac de rouissage était noir et concentrait donc la chaleur.

Ces petits clous se développaient dans mon bain de rouissage d'ortie
Ces petits clous se développaient dans mon bain de rouissage d’ortie

Quand l’écorce de l’ortie se ramollissait et commençait à pourrir, je sortait les orties et je grattais les tiges avec l’ongle, de belles fibres blanches apparaissaient. Si elles ne se libéraient pas assez facilement de l’écorce verte, je le remettais à tremper. Je les retravaillais le jour suivant.

Essais de rouissage d'ortie sous la vidange de la fontaine
Essais de rouissage d’ortie sous la vidange de la fontaine

J’en avais aussi mises à rouir dans le petit fossé où se vide la fontaine.

Avec l'avance du rouissage, les fibres de cellulose d'ortie se déachent
Avec l’avance du rouissage, les fibres de cellulose d’ortie se déachent

J’ai donc fini par opter pour la technique moderne sans le savoir. Mes fibres étaient plus blanches, plus douces, mais aussi plus courtes.

Gros plan sur rouissage d'ortie plus avancé
Gros plan sur rouissage d’ortie plus avancé

En effet, le rouissage élimine les pectines et d’autres substances qui unissent encore les fibres entre elles dans la méthode par grattage préhistorique.

Nettoyage de la fibre d’ortie et de houblon

Rinçage à l’eau

Après chaque séchage, après martèlement, je fais tomber le maximum de poussières. Puis, je rince et je remets à sécher. Et des déchets, il en tombe toujours.

Bouillir avec des cendres

Après avoir visionné une video où l’on traitait les fibres avec un shampoing très spécial, mais certainement basique puis avec un bain acide, je décide de faire un test archéocompatible avec un petit peu de fibres mises à bouillir avec de la cendres.

Comme j'avais déjà un bon paquet de fibres d'ortie travaillées, je décide de faire un petit test avec de la cendre
Comme j’avais déjà un bon paquet de fibres d’ortie travaillées, je décide de faire un petit test avec de la cendre
Les différentes qualités de fibres
Les différentes qualités de fibres
Test de filage d'ortie, le fuseau avec la bobine blanche au cenre est un échantillon de ramie
Test de filage d’ortie, le fuseau avec la bobine blanche au cenre est un échantillon de ramie
Test de cuisson avec des cendres
Test de cuisson avec des cendres
Rinçage du test avec les cendres
Rinçage du test avec les cendres
Fin de rinçage des fibres
Résultat: fibres d'ortie en blanc, houblon, beige
Résultat: fibres d’ortie en blanc, houblon, beige

Rinçage au vinaigre

Puis je les ai rincées, et enfin je les ai fait tremper dans un peu de vinaigre et à nouveau rincées.

Après rinçage au vinaigre pour neuttraliser et éliminer le maximum de déchets

Dernier rinçage à l’eau

Après ce dernier rinçage à l’eau, mes fibres étaient beaucoup plus propres et douces. Il ne manquait plus que le cardage.

Fibres d'orties après le dernier rinçage à l'eau
Fibres d’orties après le dernier rinçage à l’eau

Finition de la fibre d’ortie et de houblon

Feuilles et fibres d'ortie et de houblon, un peu d'ortie filée
Feuilles et fibres d’ortie et de houblon, un peu d’ortie filée

Séchage

Heureusement qu’il faisait chaud. Tous les jours, je remettais à sécher mes fibres et ensuite je les secouais pour faire tomber les restes d’écorces récalcitrants. J’ai fait ces opérations depuis le début des tests et je l’ai poursuivi jusqu’au filage.

Cardage

Après tous ces traitements, mes fibres étaient plutôt en désordre et emmêlées, ce qui les rendaient difficiles à filer.

Cardage des fibres de houblon
Cardage des fibres de houblon

J’ai profité de mon retour au Festival Yelen à Baulmes pour utiliser les cardes que m’avait prêtées Camille pour carder mes fibres d’ortie et de houblon en démonstration pour les enfants.

Cardage des fibres d'ortie
Cardage des fibres d’ortie

Filage

Le but de toutes ces opérations était bien sûr d’obtenir un fil.

Fiil de houblon
Fiil de houblon

Je vais donc tester le filage de ces deux types de fibres.

Fibres d'orties cardées
Fibres d’orties cardées

En ce qui concerne le houblon, j’ai préféré le travail avec des tiges sèche de l’an dernier, mais elles sont plus grossières que les fibres d’ortie. Comme elles sont un peu plus longues, elles sont un peu plus faciles à filer.

Filage au fuseau de fibres d'ortie
Filage au fuseau de fibres d’ortie
Incroyable, mais vrai,  après tous ces traitements, il reste encore des déchets dans mes fibres d'ortie
Incroyable, mais vrai, après tous ces traitements, il reste encore des déchets dans mes fibres d’ortie

Conclusion

Avec un peu, beaucoup de patience, on peut vraiment tirer parti, de ces plantes qui sont souvent assez mal vues.

A chaque fois, que je ramassais et effeuillais les orties, je le faisais à main nue. Donc, elles me piquaient un peu, mais la nuit, je dormais mieux.

Comme l'ortie ne produit pas que des tiges, il y a eu aussi une casserole de teinture à l'ortie
Comme l’ortie ne produit pas que des tiges, il y a eu aussi une casserole de teinture à l’ortie
Teinture à l'ortie, une fois cuite
Teinture à l’ortie, une fois cuite
Résultat de la teinture à l'ortie, mordancée à l'alun
Résultat de la teinture à l’ortie, mordancée à l’alun

L’an prochain, j’aimerai tester certaines plantes comme la mauve et les roses trémières connues pour avoir des fibres. L’idéal serait de les récolter rouies naturellement après l’hiver. La difficulté est d’en trouver en quantité suffisante.

Les documents américains mentionnent le milkweed (qui semble être toxique), je ne l’ai pas encore rencontrée.

Je voudrai aussi tester des plantes à tiges dures à couper telles que la chicorée sauvage et le rumex, courants à Gletterens.

Filer comme au temps jadis?

/// Filer comme au temps jadis? ///
Article créé le 10 mai 2021 —- Mis à jour le 29 octobre 2024

Je suis rentrée au Chili le 15 novembre – Beaucoup de nouveautés
Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025
Je pense revenir en Europe en mars 2025

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Filer comme nos ancêtres, j’en suis encore loin. La finesse de leur travail m’impressionne toujours. Les vieilles habitudes de nos aïeux ont beaucoup à nous enseigner. Après plus de 15 ans de pratique, de patience et de nombreux voyages, il me semble que j’ai accumulé assez d’expériences pour pouvoir en partager. De nouveaux essais ne tarderont pas à arriver.

Pourquoi filer?

Quand on a des moutons, ce n’est pas encore mon cas, on doit les tondre au moins une fois l’an, parfois deux.

Montons dont j'ai filé la laine en normandie
Montons dont j’ai filé la laine en normandie

Les camélidés se tondent soit tous les ans ou mieux tous les deux ans pour un poil plus long.

Avoir appris à tondre les moutons m'a donné l'occasion de tondre des alpagas, le petit me regarde libérer sa mère de sa toison que je pourrai filer par la suite
Avoir appris à tondre les moutons m’a donné l’occasion de tondre des alpagas, le petit me regarde libérer sa mère de sa toison que je pourrai filer par la suite

En effet, ils ont trop chaud en été et la laine a tendance à se feutrer, se salir et se brûler au soleil. Cela la rend plus difficilement exploitable.

Contrairement à certaines légendes urbaines, les animaux ne meurent pas des suites de la tonte. Les moutons à laine ont été sélectionnés depuis des siècles pour qu’ils ne perdent plus leur laine à chaque printemps, puis selon différentes qualités de laine, en fonction du climat, de la finesse désirée, de leur brillance, de la façon dont elles absorbent la teinture… En effet, certaines laines se teignent mieux que d’autres.

J'ai  aussi eu l'occasion de filer la laine des parents de ces agneaux
J’ai aussi eu l’occasion de filer la laine des parents de ces agneaux

Il vaut mieux les tondre avant la montée en graine des plantes qu’ils pâturent. En effet, certaines graines s’incrustent dans les toisons, cela ralentit la filature. D’autres graines peuvent être très piquantes lors du nettoyage de la toison et peuvent même blesser les doigts lors de la filature. De plus, elles doivent irriter les moutons.

Il n’y a pas que la laine de mouton que l’on peut filer. Tous les poils longs et souples peuvent être exploités.

Certaines plantes de nos jardins telles que les orties, les mauves, les roses trémières peuvent fournir des fibres intéressantes.

V
Les tiges sèches de roses trémières, rouies naturellement par l’hiver, libèrent des fibres soyeuses qui pourraient être filées

Le liber de certains arbres étaient exploités de la Préhistoire au Moyen-Âge, tel celui du tilleul, du chêne, de l’aulne…

Liber de tilleul, fibre très utilisée dès la préhistoire, elle n’était généralement pas filée au fuseau, mais tordue manuellement.

La filature de la laine n’est bien sûr pas obligatoire, on peut la crocheter seulement cardée, on peut la feutrer…

Pour faire ce bonnet, je n'ai pas eu besoin de filer la laine, j'ai seulement préparé un cordon légèrement tordu
Pour faire ce bonnet, je n’ai pas eu besoin de filer la laine, j’ai seulement préparé un cordon légèrement tordu

Mais une laine filée, prête à l’emploi ouvre de plus vastes champs à l’imagination,

Comment commencer à filer?

Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas difficile, beaucoup de gens ont appris quand ils étaient enfants. Moi, j’ai commencé à l’âge de 45 ans. Il suffit d’en avoir envie.

Chacun à sa main, comme pour la cuisine, il suffit d’y prendre goût. A Puerto Montt, les fileuses qui travaillent pour mon ami de Rincón de Angel reconnaissent leur laine parmi des dizaines d’autres pourtant apparemment très semblables.

C’est tellement agréable de travailler avec son propre fil…

Quelles fibres choisir?

Il y a beaucoup à dire sur les différentes fibres bien connues, ou parfois oubliées. J’ai déjà consacré un article aux fibres. Je vais d’ailleurs le compléter prochainement.

Dans celui-ci, je vais me concentrer sur la laine. On pourrait y consacrer des centaines d’articles.

Laver la laine ou pas avant?

Dans cet article, je vais beaucoup commenter un documentaire de Youtube, du Museo Las Lilas de Areco, en Argentine qui donnent de précieuses informations. Pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol, je vais traduire l’essentiel des commentaires.

Cela ne vous dispense pas de le regarder, car vers la 30ème minute, il fait une démonstration surprenante de sa méthode de lavage de la laine qui doit être compréhensible même si on ne parle pas espagnol.

Carder ou peigner avant de filer

Peigner la laine

Pour cela, il faut des fibres longues. Le résultat doit être bien sûr meilleur. Je ne l’ai pas encore fait.

Il faudrait peut-être que j’aille faire un tour chez les spécialistes, en Angleterre.

Carder à la main

C’est le plus simple. Nous rêvons tous de voir tomber les poussières, brindilles et autres déchets partir comme par miracle. Mais, il est difficile de passer outre ce travail.

Nous avons deux options.

Ma pratique habituelle, sans outils

J’étire simplement la laine en arrachant ce qui gênerait à la filature. J’enroule cette mèche dite de carde assez grossière sur une main. Quand j’ai une assez grosse boule, je la reprends en l’étirant et en l’enroulant de nouveau jusqu’à obtenir une mèche de la grosseur souhaitée, la plus régulière et propre possible.

À chaque passage, des déchets tombent, la laine s’aligne mieux et se tord légèrement ce qui aide à la filature.

Quand on a obtenu la grosseur désirée de la mèche de carde, on l’enroule de nouveau, mais autour de la main ouverte, de façon à pouvoir passer le rouleau autour du poignet.

Cela peut être fait aussi bien avec de la laine propre que sale.

cardage pour filer
Début du cardage
laine cardée prête à filer
Laine cardée à la main, bonne à filer

Carder à la main ne veut pas dire que le résultat ne peut pas prétendre obtenir des fils de qualité, même en partant de laine brute.

filer alpaga
Je peux filer ces fibres d’alpaga á partir de la toison brute de tonte aprés un simple cardage á la main. Avec un peu plus de patience, on peut en faire autant avec la laine de brebis.

Avec planches à carder

Cela me semble plus fatigant, la laine doit être plutôt propre, sinon les planches à carder se salissent très vite, cela devient contre-productif.

On trouve sur le marché d’Otavalo (Équateur) ou sur internet des planches à carder, telles qu’on les voit sur les sites américains.

planches à carder
Chez mes amis Ivan et Narcisa à Machachi, Équateur, j’essaie les planches à carder que j’avais achetées à Otavalo, Équateur

C’est très fatigant, cela ne permet donc pas de préparer de grandes quantités de laine, encore moins de laine sale.

Si vous avez envie de faire l’essai à moindre coût, vous pouvez vous procurer au supermarché deux brosses à chiens, mieux vaut choisir le plus grand modèle.

brosse
Cet ensemble de peignes et brosse m’a coûté environ 3 euros.

Attention

On appelle aussi cardes des planches de ce style, ou avec des cardères. Mais ces planches servent à soulever le poil de toiles et leur donner une impresssion de velour…

Vue de détail de machine à cardères, Musée Textile de Vienne (69), France
Vue de détail de machine à cardères, Musée Textile de Vienne (69), France

Il y a eu aussi des machines industrielles dans le même but, équipées de fleurs de cardères. Ceux-ci étaient cultivés à cet effet.

Vue globale de la même machine
Vue globale de la même machine

Cardage à la machine

Cardeuse manuelle

J’ai eu l’occasion de tester des cardeuse manuelles. Elles sont certainement très pratiques pour carder des poils de camélidés qui ont très peu de graisse, de lanoline et dont les impuretés tombent facilement. Mais, cela se garde très bien à la main aussi.

À l’instar des machines à carder industrielles, machines à carder habituelles (qu’elles soient électriques ou manuelles) ont des picots métalliques très courts (environ 1 cm). D’après mon expérience, cela n’est pas suffisant pour démêler les laines de mouton lavées qui ont souvent un peu feutré.

Attention! Il ne faut pas passer de laine de mouton sale.

En fin de compte, ce sont des machines pour mélanger de couleurs d’alpaga ou des rubans de tops. Elles sont plutôt orientée pour une filature artistique.

Il ne faut pas oublier que ces machines sont manuelles et il faut tourner la manivelle, plus la machine est grande, plus c’est lourd. Les machines de 20 cm de large sont suffisantes.

cardeuse manuelle
Cette cardeuse manuelle transforme la laine en une nappe prête à filer ou feutrer.

Cardeuse de tapissier

J’ai eu l’occasion d’en essayer une, quand j’étais chez Biolab Maraîchage.

cardeuse de tapissier
Essai de cardage de laine d’alpaga pleine de paille avec une cardeuse de tapissier

Il en existe une variante moins encombrante et encore moins efficace. Je l’ai aussi testée à Calama, au Nord du Chili. C’est une fausse bonne idée.

Il s’agit d’une caisse en bois peu profonde dont le fond est tapissé de clous de 4 ou 5 cm de hauteur, séparés de 4 cm chacun. Un couvercle lui aussi hérissé de clous décalés par rapport à ceux du fond de la caisse coulisse en étirant les mèches de laine.

Ces appareils ont pour défaut de ne pas aligner les fibres et surtout de casser les plus fragiles. Ce n’est pas grave pour un matelas, mais c’est dommage pour la filature.

Cardeuse électrique

Chez «Rincón de Angel», nous en avons eu une grande, de 60 cm de large.

Les limites sont les mêmes que pour les cardeuses à tambours décrites plus haut. Elles se bloquent très facilement.

L’intérêt est qu’on obtenait de grandes planches (60 cm x 60 cm) prêtes à feutrer

nappe de laine cardée
Cette nappe de laine cardée blanche a été teinte avec des teintures chimiques, on peut la feutrer ou la filer ce qui donnerait une laine aux couleurs changeantes.

Nous en avons eu une à la vente, de 20 cm de large, plus efficace, elle avait de plus grands picots, un peu plus espacés.

cardeuse rincon de angel
Cette machine à carder manuelle correspond mieux aux nécessités des clientes de Rincón de Angel. Elles veulent préparer leur laines plus vite pour pouvoir les filer ensuite. Il y en aussi des électriques qui ressemblent beaucoup à ce modèle.
cardeuse
Voici la version électrique.

Pour toutes ces machines à tambour, il faut faire attention avec ses doigts.

D’autre part, il faut éviter à tout prix que la laine aille s’enrouler autour des axes, sur les côtés des tambours. C’est difficile à enlever et cela bloque aussi la machine.

Je vous conseille, si possible, de travailler ces machines avec un masque. Ce n’est pas à cause d’un certain virus trop publicitaire, mais parce que ce travail génère beaucoup, énormément de poussières et de petites fibres qui vont irriter les poumons qui ne peuvent pas les éliminer. Évitons donc des maladies professionnelles non reconnues et dont on se préoccupe moins que de ce fameux virus.

Astuce «viking»

La cardeuse électrique ne donnant pas vraiment satisfaction. Nous avons fabriqué un appareil inspiré des peignes à carder viking.

Il s’agit en fait deux planches avec des clous de 4 cm tous les 3 cm.

La planche du bas était fixée à un pilier, l’autre munie d’une sorte de poignée glissait dessus en étirant les fibres.

C’était fatigant, mais efficace, beaucoup mieux que les planches équatoriennes ou nord américaines et plus économique.

cardeuse manuelle
Cet engin inspiré des Vikings m’a permis de récupérer beaucoup de laines qui ne passaient pas dans la cardeuse électrique, on pouvait ensuite les filer

Une fois ainsi préparée, la laine passait beaucoup mieux dans la cardeuse électrique qui alignait encore mieux les fibres.

Filer sec

Filer la laine sèche vous paraît sans doute logique.

Avec de la laine sale, il n’y a pas de difficulté, la lanoline la lubrifie.

Si vous filer du tops, il est aussi lubrifié industriellement, avec des huiles d’ensimage, qu’il faudra penser à éliminer par un bon lavage avant teinture.

Dans le cas oùla laine serait vraiment trop sale, on peut la rincer à l’eau froide, sans lessive. Cela peut faciliter le cardage. Je viens de le faire pour une laine de bonne qualité mais qui avait presque feutré sur le dos du mouton.

bélier
J’ai tout de suite eu envie de filer la laine de ce jeune bélier. Et Gilles à eu la grande gentillesse de bien vouloir le tondre pour moi.
bélier à filer
J’ai donc rincé à deux eaux froides cette toison brute. Après cette étape, j’ai pu carder et filer facilement cette belle laine.

Filer humide

Si vous voulez obtenir des fils plus fins, plus lisses et plus tordus avec moins d’effort, filer humide est une bonne solution.

Je l’ai découvert par hasard, lorsque je n’ai pas pu résister à l’idée d’essayer de filer de la laine que je venais de laver qui séchait.

laine humide
Je n’ai pas résisté à l’envie d’essayer de filer cette laine encore humide. C’était une bonne idée, elle se filait mieux.

C’est beaucoup plus facile.

J’en ai eu aussi la confirmation à lecture de livres sur les anciennes techniques de filature. Les laines prêtes à filer étaient gardées dans des pièces humides et fraîches. Souvent, elles étaient filées dans ces mêmes pièces. Cela entraînait souvent des problèmes de rhumatismes.

Quand j’ai parlé de cela à une amie Aymara, elle m’a aussi dit qu’il était recommandé de filer humide les laines de chaîne qui doivent être plus solides.

Je viens de passer 15 jours de Wwoofing chez Gilles Michaudel qui élève des moutons et produit du cidre à Cormes dans la Sarthe. Quand nous avons traversé le village ancien, il m’a expliqué que les vieilles maisons était construites avec un rez-de-chaussée semi enterré plus humide où étaient installés les métiers à tisser et tout le travail de laine et du lin. L’accès à la maison se faisait par un petit escalier sur la façade.

Filer humide peut aussi limiter les problèmes d’électricité statique avec certaines fibres qui volent facilement.

Que filaient nos ancêtres?

Ils filaient toutes sortes de poils d’animaux (chiens, chèvres, lapins et même vaches), des cheveux humains et de nombreux végétaux. La variété des plantes à fibres exploitées étaient beaucoup plus grande que maintenant.

Difficile à filer?

Si comme moi, vous avez commencé à filer avec des laines provenant de matelas, beaucoup de limites sont déjà repoussées.

Une de mes amies Aymara de Mamiña, m’a raconté qu’elle avait commencé vers l’âge de 6 ans avec les déchets de laines que sa mère éliminait quand elle filait. Rien ne se perdait.

La torsion

La torsion est ce qui donne la solidité à la laine et elle influe beaucoup sur la texture de la laine, je ne peux donc pas laisser de côté cet aspect de la filature.

J’ai lu un livre d’archéologie où ils avaient analysé la force de torsion, le sens de celle-ci, le nombre de fils par centimètres, le type de chaîne et de trame… des textiles de 3 cimetières précolombiens de la région de San Pedro de Atacama, près de Calama, Nord du Chili.

Dans le cimetière le plus ancien, les textiles étaient plus rustiques, moins soignés, essayaient d’imiter la fourrure (il fait très froid dans le désert la nuit).

Dans le cimetière intermédiaire, il y avait une très grande diversité de couleurs, naturelles des camélidés, mais aussi teintures végétales et animales (cochenille) avec des teintes très saturées. Même l’indigo était déjà présent.

Là, il y avait aussi une très grande diversité de systèmes de torsion et de combinaison de fils, allant jusqu’à 5 ou 6 fils parfois retordus par paires pour arriver à un fil final composite.

Au niveau du tissage et des dessins, aussi, tout était complexe et recherché.

Enfin, dans le cimetière le plus récent, de la période incaïque, tout s’était simplifié. La filature était beaucoup plus homogène. Les techniques de tissage variaient beaucoup moins. Bien que toujours maîtrisées, les couleurs n’apparaissaient plus que sur des bandes sur les cotés.

Les différents types de torsion influencent aussi bien la solidité du fil que l’aspect final de la toile.

Les fils de chaine qui nécessitent une plus grande solidité, doivent être plus tordus. Il souffrent plus lors du tissage en raison des frictions avec les peignes ou les lisses.

Jouer sur différentes torsions peut permettre des effets fantaisie intéressant, lorsque l’on retord la laine.

Filer S ou Z

A priori, le sens de filature, n’a pas d’importance. Mais, il faut toujours filer dans le même sens. Il n’y a donc pas de problème pour les gauchers.

Filer: torsion Z ou S. Source Wikipedia
Filer: torsion Z ou S. Source Wikipedia

Pour retordre, on tord deux fils dans le sens inverse de la filature.

Généralement, on tord vers la droite et retord vers la gauche. Cela semble plus simple. Mais, il y a des endroits où on pratique plutôt l’inverse.

Dans certaines traditions, on file à gauche pour des textiles sacrés ou de sorcellerie, pour des portes-bonheurs…

Pour certains textiles, la chaîne n’est pas filée dans le même sens que la trame, ce qui apportent certains effets.

Forte ou pas

Plus la torsion est forte, plus le fil est solide. Mais, si l’on tord de trop, le fil a tendance à s’enrouler sur lui-même.

fil trop tordu
Ce fil est trop tordu, j’ai deux solution, soit filer en tordant moins, soit retordre avec une autre laine. je préfère la deuxième solution.

C’est désagréable à travailler par la suite. Et, surtout, cela provoque que le textile terminé s’enroule sur lui-même. Il faut donc bien balancer le fil dès le départ, ou le retordre, ce qui le rééquilibre.

Doubler ou retordre la laine

Pour que le fil soit bien balancé et solide, il vaut souvent mieux le retordre deux fils en sens inverse. Cela empêche aussi que les tissages et tricots s’enroulent sur eux-mêmes. Il n’y a pas d’autres solutions, le fer à repasser n’y peut rien, ou pire risque de brûler les fibres.

Donc, si l’on ne sait pas filer balancé, c’est-à-dire sans que la laine s’enroule sur elle-même, il vaut mieux la doubler ou la tripler. Cela redresse le fil, l’assoupli et le rend plus agréable.

Bien sûr, ce allonge le temps passer à filer, car il faut filer le double pour la même longueur, et encore retordre. Cette opération est cependant plus rapide que la filature originale. En effet, les fils glissent sans que l’on doivent les contrôler autant et la force d’inertie des fils trop tordus aident au travail.

filer et retordre
Laine rééquilibrée par retorsion

Filer des laines fantaisie

Une fois que l’on sait filer, on peut créer ses propres laines fantaisie. Là, la créativité n’a plus de limite.

Dans ce cas là, parfois, le fuseau laisse plus de liberté, car des parties irrégulières de laine ne risquent pas de se bloquer dans le trou d’entrée du rouet ou de s’accrocher sur les petits crochets guides de la broche en U.

Quel outil choisir pour filer?

Le fuseau

Le fuseau est incontournable à mon avis. D’abord, pour son ancienneté. Les rouets les plus anciens en Europe datent du XIIIème siècle, et proviennent d’Orient, des Indes. Leur mise au point pour obtenir le type de rouet que l’on connaît actuellement datent du XVème siècle.

Grande variété de modèles

Il existe de nombreux types de fuseaux, suivant les régions, le genre de fibres à filer et la grosseur du fil final.

Plus le fil voulu est fin plus le fuseau doit être léger.

L’idéal est d’en avoir plusieurs, J’ai même vu un habitant de l’île Maillen (en face de Puerto Montt, sud du Chili) filer de la grosse laine avec un bâton de près de 2 cm d’épaisseur et 70 cm de long contre sa cuisse.

J’ai aussi vu une femme filer très fin, en face d’un marché à Cajamarca (nord du Pérou) avec un simple fil de fer de 30 cm appuyé sur le sol.

Facilité d’apprentissage

En un quart d’heure, on peut savoir manier un fuseau. Après, tout vient avec l’expérience et la qualité de la fibre. Cependant, il faut un certain temps de pratique pour obtenir des fils réguliers et solides.

En outre, on devrait enseigner à filer à tous les enfants à l’école, ce serait une excellente leçon de physique appliquée. En effet, l’usage d’un fuseau met en évidence de nombreuses lois de physique:

  • la résistance, plus une fibre est tordue, plus elle est solide,
  • l’inertie, si l’on ne maintient pas le fuseau en mouvement, il repart en arrière,
  • les forces centripètes et centrifuges.

Que de science résumée dans un outil aussi ancien!

Filer en marchant

Un autre intérêt de l’usage d’un fuseau pour filer est qu’on peut le faire debout et en marchant.

En effet, si le fuseau est assez léger et la fibre fine, comme c’est le cas de l’alpaga par exemple, c’est plus efficace et l’on peut ainsi profiter de temps de marche ou de files d’attente.

filer debout
Filer en marchant est agréable et efficace.

Filer au rouet

En cherchant plus d’informations sur les rouets, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), je découvre un grand nombre d’oeuvres musicales dédiées aux rouets et de références littéraires. Cela indique son importance dans la vie quotidienne des siècles passés.

Lors des visites des musées Open Air de Scandinavie et des pays baltes, on peut voir des rouets dans presque toutes les maisons.

Le rouet à pédale

Il peut être plus difficile à manier, car il a parfois tendance à partir dans le sens opposé à celui désiré. Mais il suffit simplement de relancer la roue dans le bon sens et de maintenir un rythme régulier. On finit par s’y habituer.

Pendant longtemps, chez mon ami du «Rincón de Angel«, je devais faire la démonstration des rouets électriques, alors que les clientes essayaient naturellement les rouets à pédale.

Filer avec un rouet à pédales
Filer avec un rouet à pédales

En fin de compte, j’ai appris à filer avec ce type de rouet chez mes amis bronziers en Suisse. Maintenant, je le pratique aussi quotidiennement en wwoofing chez Aline, Les Fourrures d’Aline.

Avec un peu de patience, on s’y fait. C’est tout de même beaucoup plus rapide que de filer au fuseau.

Il est intéressant de noter que ce type de rouet permet de réguler la vitesse de filature à volonté en fonction de la qualité de la laine, ce qui est rarement le cas sur les rouets électriques qui peuvent paraître trop rapide au début et trop lent quand on a l’expérience.

Cette possibilité de réguler la vitesse permet d’obtenir une laine plus régulière ou de jouer sur certains effets.

Le fil disparaît donc moins souvent dans le trou quand la laine se coupe. On perd moins de temps à la rattraper.

Le rouet électrique

Il n’a pas besoin de pédale, donc il est moins encombrant. Il en existe des versions super compact. Pour les semi-nomades comme moi, cela peut être un atout.

Sa vitesse de rotation est généralement constante. Quand on a de l’expérience, cela peut parfois paraître lent.

On peut travailler debout et à une plus grande distance. Cela peut permettre d’obtenir un fil plus lisse et régulier, car la torsion se répartit sur une plus longue distance. En outre, la position assise toute la journée n’est pas bonne pour la santé.

Achat d’un rouet

Lors de l’achat d’un rouet, si l’on ne veut pas qu’il serve de simple décoration, il y a quelques détails d’importance à prendre en compte. En outre, il en existe qui ne sont pas du tout décoratifs, mais ils sont très efficaces.

Il est difficile de trouver le rouet parfait, ils sont souvent destinés à différents types de fibres.

Si on le fait faire à la mesure, il faut s’assurer que la personne qui le construit sait filer, sinon il risque de ne pas comprendre vos exigences.

Vérifier qu’il embobine ce qu’il tord

Il existe normalement un système de frein (caché) qui permet que la bobine enroule le fil tordu, ou un système à double courroie avec des roues de différentes tailles.

J’ai vu plus d’une fois de très beaux rouets qui tordaient très bien, mais n’embobinaient pas.

Taille du trou d’entrée

La taille de ce trou est très importante, car c’est une des limites à la grosseur de la laine.

En outre, il faut veiller à ce que la sortie de ce trou ne soit pas plus petite, car le problème serait le même que si le trou était petit à l’entrée, avec des risques de bourrage en plus. Ce genre de rouet existe aussi, malheureusement.

Un gros trou d’entrée permet de filer de grosses laines. Cela peut être intéressant pour valoriser des laines de moins bonne qualité, notamment celles de vieux béliers qui peuvent servir à faire des tapis ou des objets décoratifs…

Taille de la bobine

La taille de la bobine détermine la quantité de fil que l’on peut produire sans noeud. Quand le fil est fin, une petite bobine peut suffire. Mais, si l’on file gros, une petite bobine est vite pleine.

Taille des crochets sur la broche en U

La taille des crochets qui permettent de déplacer la zone d’enroulement sur la bobine, doit être proportionnelle à la grosseur du fil.

Les rouets Ashford ont une caractéristique intéressante, à ce niveau. Au lieu d’avoir une série de crochets, il y a une bague circulaire que l’on déplace à volonté sur la branche de la broche en U. Cela évite que la laine sorte des crochets et aillent s’enrouler sur l’axe. On peut choisir plus précisément l’endroit où va s’enrouler la laine. Cela doit permettre de filer des laines plus irrégulières.

Bon état de la broche en U

Cette pièce est une des plus fragile du rouet et elle constamment soumise à des forces importantes lors de la filature. Il est donc important de vérifier son bon état. Cette pièce est difficile à réparer.

Possibilités de réglages

Les possibilités de réglage ne sont pas toujours disponibles sur les vieux rouets. D’autres rouets, à l’inverse, disposent de tant d’options de réglage que même les manuels, qui ne sont souvent qu’en anglais ne sont pas d’une grande aide.

Tension de la courroie

La possibilité de réglage de la courroie est aussi importante. Pour pouvoir retordre, sur certains rouets, on met la courroie en 8, ce qui inverse le sens de torsion, il faut donc que celle-ci soit assez élastique.

Au Chili, on règle souvent le problème en utilisant une courroie en vieux bas de nylon. Cela peut paraître surprenant, mais, c’est très efficace.

Possiblité de retordre (marche inverse)

Lors d’une visite au célèbre marché du 16 de Julio, dans la banlieue de La Paz (Bolivie), appelé El Alto, je me suis renseignée sur les rouets.

On m’a posé une question qui m’a semblée curieuse. «Voulez-vous un rouet pour filer ou pour tordre?«. 10 ans après, j’ai commencé à comprendre.

J’ai rencontré un fabricant de machines textiles dans ce même quartier d’El Alto qui fabriquait des machines à retordre. En effet, les femmes boliviennes aiment les laines très tordues, car elles sont plus solides. Et, elles lui font retordre même des laines industrielles bien balancées.

D’autre part, certains rouets ne sont effectivement pas prévus pour fonctionner en marche inverse.

Il est à noter que certaines laines fantaisie s’obtiennent en retordant soit en S, soit en Z deux ou plusieurs fils tordus les uns en S et les autres en Z, ce qui donne une laine plus gonflante.

Position de travail pour filer

L’ergonomie est aussi un facteur important à prendre en compte. Il faut donc trouver la bonne position. Il faut arriver à ne pas devoir se rapprocher trop du rouet, cela permet d’avoir un peu d’avance si le fil se coupe, on peut rattraper le fil et arrêter s’il le faut avant que le fil aille s’enrouler sur la bobine.

Vitesse de filature

Certains rouets électriques sont mal réglés et sont si rapides que la bobine s’envole au bout de quelques minutes.

D’autres qui utilisent un moteur de machine à coudre munies d’une pédale, semblent intéressant car ils permettent de régler la vitesse. Malheureusement, ces moteurs ne sont pas assez puissants et ils chauffent trop vite. Donc, ils ne permettent pas un usage professionnel.

Possibilité de démontage

Pour voyager, il peut être intéressant de pouvoir démonter son rouet. Cependant, c’est rarement le cas. Jadis, on filait surtout à la maison et on ne voyageait pas beaucoup.

Cependant, cela peut éventuellement nuire à la solidité du rouet.

Ma recherche actuelle

Je suis donc à la recherche d’un rouet qui tienne compte de ces exigence. J’en suis arrivée à la conclusion que le mieux serait de faire appel à mon ami Juvenal de Bolivie.

Quelques chiffres

Essayons de chiffrer un peu les pertes et le temps à dédier à cette activité.

Je vais vous décrire pas à pas la filature de 455 g de laine brute.

Je n’ai pas travaillé, dans ce cas avec la meilleure partie de la toison.

toison brute solognote
Voici un morceau de toison brute de brebis de race solognote que je vais filer.

Nous sommes parties de la laine brute de brebis de race solognote. Il s’agit d’une race bouchère qui possède une toison de bonne qualité et relativement longue. Ces animaux sont élevés en plein champs, dans l’Orne, Normandie, où règne un climat assez humide.

brebis solognote à filer
Elles sont mignonnes ces brebis. Cela donne vraiment envie de filer leur laine.

Nettoyage et cardage manuel

Comme à mon habitude, je vais filer la laine avant de la laver.

Cette laine n’était pas de la meilleure qualité, leur propriétaire en avait gardé un peu pour de l’isolation. Mais, cela n’affectera pas le résultat final.

toison brute
Pour carder et filer cette laine, je commence par éliminer les laines trop courtes, les pointes collées et brûlées par le soleil, et bien sûr les brains d’herbes et autres saletés.

J’ai d’abord enlever l’essentiel des herbes et des pointes collées par de la boue.

cardage 1
Je tire sur la laine et obtient un gros ruban irrégulier, que j’affinerai à plusieurs reprise pour pouvoir le filer. À chaque fois, des saletés tombent, le ruban s’affine, plus le ruban est propre et fin, plus cela sera facile à filer.

Puis, j’ai préparé des boules de mèches de carde assez grossières.

Temps pour ces deux opérations: 2h 30 mn

La plus grosse partie des déchets est produite lors de cette étape.

déchets laine
Boules cardées et leurs déchets. Ces déchets peuvent être utilisés comme paillage au pied des plantes, cela les protège de la sécheresse.

Affinage des mèches de carde pour filer

Puis j’ai affiné ces boules de mèches de carde, à chaque enroulement les les fibres s’alignent dans le sens du fil et la torsion permet de les maintenir dans cet ordre.

Plus on répète cette opération, plus la laine sera propre et pourra être filée plus fine.

Temps pour cette opération: 1h 30 mn

cardée prête à filer
Voici nos boules prêtes à filer. On peut voir les derniers déchets.

Quand la mèche de carde semble bonne, la dernière étape consiste à l’enrouler encore une fois, très lâche de manière à pouvoir la passer au poignet comme un gros bracelet.

prêtes à filer
Boules prêtes à filer

Encore des déchets…

Temps pour cette opération: 1h

filer sans déchets
Éliminer les déchets est indispensable pour filer correctement, car ils seraient plus difficiles à éliminer après filage.

Filature au rouet

Enfin, on peut commencer à filer.

filer au rouet
Enfin, j’ai commencé à filer

Une fois la bobine pleine, je fais une pelote avec la laine filée. Les premières bobines, j’avais fait des bobines rondes. Cependant, il est plus facile de retordre à partir de pelotes donnant accès aux deux bouts. C’est pourquoi j’embobine la laine sur un fuseau.

filer bobine
Après filer, il faut libérer la bobine en faisant une pelote. Pour cela, il faut libérer la courroie qui freinerait la rotation de la bobine.

Encore des déchets, mais déjà moins.

Temps pour la filature: 6h 30 mn

filer bobines
Filer ne suffit pas, il faut maintenant retordre.

Doublage du fil

Pour avoir une laine plus solide et bien balancée, je retords ensemble deux fils dans le sens inverse. Il me semble que le rouet que j’utilise actuellement ne me permets de le faire. La taille de la bobine est insuffisante et le sens des petits crochets sur la broche en U n’est pas correct.

Je fais donc cette étape au fuseau, elle est d’ailleurs assez rapide, puisque la force d’inertie de la torsion du fil nous aide.

Temps pour retordre: 2h

Reorsion de la laine
Retorsion de la laine.

Mise en écheveaux

Une fois le fil retordu, je transforme la pelote en écheveau en utilisant une «aspa».

Temps de mise en écheveaux: 30 mn

Poids des écheveaux avant lavage: 340 g

Je n’oublie pas de nouer comme il faut les deux bouts de façon à ce que l’écheveau ne s’emmêle pas au lavage et à la teinture.

Lavage

Nous faisons d’abord tremper 1/4 d’heure à l’eau froide pour enlever le suint qui donne la fameuse odeur de mouton. La laine blanchit déjà.

Il est important d’éviter les chocs thermiques pour éviter le feutrage. Pour la même raison, il faut éviter de frotter.

Il vaut mieux éviter les eaux calcaires, l’idéal est l’eau de pluie.

Trempage
On fait d’abord tremper à l’eau si possible froide.

Puis lavage au shampoing, sans frotter, dans ce cas.

On peut aussi utiliser du produit à vaisselle, de la lessive de lierre ou de laurier, de la lessive de cendres.

lavage de la laine
Aline a choisi un récipient transparent pour mettre en évidence l’effet du lavage.

Plusieurs rinçages.

Rinçage
Le rinçage doit être soigné,

L’idéal est d’utiliser de l’eau de pluie, surtout là où l’eau est très calcaire. Ajouter un peu de vinaigre blanc au dernier rinçage pour adoucir encore plus les fibres.

Lavage au lavoir

La dernière série d’écheveaux d’Aline comptait 12 pièces auxquels il fallait ajouter 5 écheveaux pour moi, de l’alpaga et de la laine de mouton Shropshire que j’avais profiter de filer tant que j’avais accès au rouet.

Cela faisait un peu beaucoup pour la petite bassine et nous avions épuisé la réserve d’eau de pluie de récupération des toits, il ne pleuvait plus depuis plusieurs semaines. Et l’eau du robinet est très calcaire.

La solution était le lavoir.

Pour l’occasion, j’ai tissé un filet pour mes écheveaux.

Filet pour la laine
Ce filet servira pour laver et rincer la laine au lavoir.

Nous avons donc décidé de le faire dans un lavoir. Aline a d’abord cherché au plus proche et a demandé à son voisin d’utiliser le bassin qu’alimente sa source.

Malheureusement, le bassin était envahi de petites algues.

algues
Quelle déception! Ces algues pourraient détruire tout notre travail.

Nous sommes donc allés au lavoir communal de Sérans. Nous y sommes allées deux fois. L’endroit est si tranquille que nous avons laissé la laine se rincer et Aline est passée la rechercher après avoir assisté à la messe.

Lavoir
Au lavoir, la laine s’est rincée tranquillement.

Je crois que c’était une bonne idée, il existe encore de nombreux lavoirs dans les campagnes de France, ce serait dommage de ne pas en profiter.

Séchage

Faire sécher à l’ombre sans essorer. Ne pas accrocher sur une partie métallique oxydée, car on pourrait avoir des surprises à la teinture. Les mordants sont souvent des oxydes de métaux.

séchage de la laine
Le vent a séché nos laines dans ce joli jardin. Certaines laines ont expérimenté les effets de la pleine lune.

Pesée après lavage et séchage: 225 g

Perte par rapport à la dernière pesée: approximativement 20 %

Perte par rapport aux 455 g de départ: 230 g

Nombre de mètres de laine: 193 m

Temps total: 14 heures

Ces chiffres sont indicatifs pour cette race ovine, avec d’autres races, ou des animaux élevés dans d’autres conditions, la perte pourrait être plus ou moins élevée.

Mise en pelotes

Avant de tricoter, je passe les écheveaux en pelotes.

Produit fini
Et voilà, c’est fini.

Autres laines travaillées

À la suite de la laine des Solognotes, Aline a reçu d’un de ses voisins un sac de laine de Bleues du Maine. Puis, chez Gilles Michaudel, j’ai testé la laine des Tonnet Morteau.

Bleues du Maine

Bleues du Maine
Voici les Bleues du Maine dont j’ai filé la laine.

Cette laine était de meilleure qualité, il y avait moins de déchets, ils n’avaient gardés que les meilleures parties. Le seul petit défaut est que cette laine avait séjourné sale dans son sac plus de 3 ans.

La lanoline et le suint (ce que l’on appelle le «beri» à Puerto Montt, il s’agit d’un mot Mapudungun) s’était oxydé et avait un peu durcit.

suint et lanoline
Dans cette photo, prise avec loupe, on voit les petites pelotes de lanolines solidifiées. On pourra tout de même filer.

Les fibres sont longues et cette laine se file très bien, elle colle un peu plus aux doigts. Le résultat final est bon. Seulement, cette laine blanchira un peu moins au lavage. Est-ce grave?

bleues du maine laine
Voici le résultat final du sac de laine de Bleues du Maine.

Nous avons fait les mêmes pesages avant et après lavage comme avec la laine des Solognotes. Les pertes de poids au lavage sont assez semblables.

Thones et Marthod

tonnet morteau
Sur cette photo, nous voyons bien les grandes mèches de laine assez peu frisées.

Depuis, j’ai testé d’autres laines, notamment de la Shropshire, agréable à travailler. Mais, je vous parlerai plus en détail de la laine des Thones et Marthod. Elle est très différente des laines que j’ai travaillées jusqu’ici.

C’est une laine très douce, longue et blanche. C’est un vrai plaisir à filer.

J'ai dû filer cette laine au fuseau
J’ai dû filer cette laine au fuseau

Petite remarque

Si on tient compte des données, ci-dessus, qui ne sont malheureusement pas exagérées, on doit comprendre que le prix de ce travail doit être juste, même si la laine peut être «gratuite«.

Dans un prochain article, je vous parlerai d’une autre race bouchère à bonne laine: la Tonnet Morteau.

Conclusion

Filer est une école de patience, on file centimètre par centimètre. La laine passe plus de dix fois entre les mains avant le fil final.

Beaucoup pourraient assimiler cette expérience à une forme de méditation, car les mouvements sont répétitifs, seules erreurs, coupure de la mèche de carde ou du fil viennent interrompre le fil des pensées.

D’autres, préfèrent le faire en groupe, c’était encore le cas, il y a peu dans la région de Puerto Montt, c’était l’occasion de réunions entre voisins.

Voulez-vous filer vos moutons?

Je suis à votre disposition pour cela. J’attends votre appel.

Je dispose maintenant de mon propre rouet électrique transportable qui me permet de filer fin
Je dispose maintenant de mon propre rouet électrique transportable qui me permet de filer fin, ici je file de la laine teinte naturellement

Pourquoi pas un atelier?

Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.

Post-Scriptum

Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer à et partager des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.

Pour finir j’ai trouv´´e un poème

La Fileuse

Assise, la fileuse au bleu de la croisée

Où le jardin mélodieux se dodeline ;

Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.

Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline

Chevelure, à ses doigts si faibles évasives,

Elle songe, et sa tête petite s’incline.

Un arbuste et l’air pur font une source vive

Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose

De ses pertes de fleurs le jardin de l’oisive.

Une tige, où le vent vagabond se repose,

Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,

Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.

Mais la dormeuse file une laine isolée ;

Mystérieusement l’ombre frêle se tresse

Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.

Le songe se dévide avec une paresse

Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,

La chevelure ondule au gré de la caresse…

Derrière tant de fleurs, l’azur se dissimule,

Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :

Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.

Ta soeur, la grande rose où sourit une sainte,

Parfume ton front vague au vent de son haleine

Innocente, et tu crois languir… Tu es éteinte

Au bleu de la croisée où tu filais la laine.

Paul Valery

Tonte au Rancho Kawell

La tonte

A Concón, mon ami Uldis, m’a présenté aux propriétaires du Rancho Kawell peu de temps avant mon départ en France. Il y avait là quelques brebis et deux alpagas qui avaient besoin d’une bonne tonte.

De retour de France, vivant à Concón nous avons repris contact, car ces animaux allaient avoir très chaud, ils n’avaient pas été tondus depuis 2 ans.

Premier jour de tonte à Concón, Brebis à moitié tondue
Premier jour de tonte à Concón, Brebis à moitié tondue

Première expérience à Longotoma

J’ai commencé à apprendre à tondre les moutons, il y a à peu près 10 ans quand je vivais à Longotoma. J’avais des voisins qui avaient 5 ou 6 brebis dont ils n’utilisaient pas la laine, ils les élevaient pour la viande, j’ai dû insister pour qu’on les tondent. Je voulais connaître d’où venais les meilleures laines. Et j’avais besoin de laine, puisque je venais d’apprendre à filer et je teignais déjà avec des plantes.

Quand on travaille avec un produit, il me semble qu’il faut en savoir le plus possible, et pas seulement en théorie. Il est important de savoir le travail que cela représente, les pertes en matières premières très importantes, les différentes qualités… Même l’époque est importante pour la tonte, il faut pas qu’il fasse trop froid, mais il faut le faire avant que les plantes fassent leurs graines (celles-ci s’inscrustent dans la laine et compliquent beaucoup la filature, il y en a qui piquent très fort, surtout dans zones à chardons…).

Normalement, la tonte doit attendre que l’animal soit sec, s’il a plu.

Nous avons donc tondu un bélier et quatre brebis. Nous avons commencé par le bélier, quand nous l’avons relâché, les brebis étaient très surprises, elles avaient l’air de ne pas de le reconnaître… Nous avons continué avec les brebis.

C’est très fatigant, car en général on le fait avec l’animal au sol, mais c’était important pour moi. Je n’ai pas réussi à utiliser les ciseaux traditionnels, mais je me suis débrouillée avec des ciseaux normaux.

Tonte à Mamiña

J’ai recommencé à Mamiña avec mon amie Raquel, on s’est mieux débrouillées, on a monté les brebis sur une table, à deux cela va beaucoup plus vite. Les moutons de Mamiña ont la laine plutôt courte, et le ventre nu (ce qui n’était pas le cas à Longotoma où le mâle avait de la laine même sur les testicules, ni a Concón). La laine des brebis de Mamiña bien que courte était très douce et facile à filer, celle du bélier était dure. J’ai dû aller laver toute cette laine au lavoir, car la poussière acide provenant de la mine m’attaquait les mains. Il y avait des brebis très noires.

Las ovejas de Raquel, en Mamiña
Las ovejas de Raquel, en Mamiña

J’ai à nouveau tondu deux brebis à Parca, un petit village presque abandonné à 17 km de Mamiña et 5 km de la mine… Il ne restait que 7 habitants, je ne sais pas combien il en reste maintenant.

Vue de l'église de Parca
Vue de l’église de Parca

Les moutons de Parca
Les moutons de Parca

Tonte au Rancho Kawell

Je n’avais donc que peu d’expérience en arrivant à Concón. Je n’avais jamais tondu de camélidés vivants, des cuirs de lamas si plusieurs fois à Mamiña.

Le premier jour de tonte, je n’ai réussi à tondre que deux brebis au sol.

Je suis revenue une quinzaine de jours plus tard, juste avant mon retour à Puerto Montt pour terminer les brebis qui restaient et les deux alpagas.

Cette fois-ci, j’ai eu plus d’aide, il y avait là des jeunes français et suèdois qui faisaient du woofing. Nous avons montés les animaux sur une table, c’était nettement plus facile.

Bébé alpaga très curieux
Bébé alpaga très curieux

Les moutons sont relativement calmes, la femelle alpaga était très tranquille, le petit qui avait seulement 4 mois était très amusant, il venait chercher des caresses, s’est couvert avec la laine de sa mère…

Le mâle alpaga a été plus compliqué, il a émit divers bruits de protestation dans le genre klaxon, il est descendu de la table, il a fallu trois personnes pour le maintenir pendant que je le tondais. Il faut faire très attention quand on tond, car le cuir se coupe très facilement, il vaut mieux éviter de faire souffrir les animaux inutilement.

La petite famille alpaga après la tonte
La petite famille alpaga après la tonte

On lui a laissé une touffe de poils sur la tête, il ressemble un peu à Farkas (millionnaire chilien très médiatique).

Cela a été pour moi une très bonne expérience, on m’a donné la moitié de la laine, j’ai déjà commencé à filer la laine des alpagas.

Filature de la laine d'alpaga
Filature de la laine d’alpaga

Elle se file avant d’être lavée, mais il faut enlever les pointes qui se sont feutrer ou sont brûlées par le soleil, enlever les poils du ventre qui sont plus dure et rendent la laine filée piquante.

Quelques mots sur le Rancho Kawell

xxxxargrt

Petite galerie de photos


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