Teindre avec des plantes – Article mis à jour le 24 janvier 2020
Prochain retour en France du 25 février au 12 novembre
Organisons donc des ateliers! C’est facile
Cet article est un des premiers de ce blog, c’est comme un apéritif, comme chaque étape doit être commentée assez longuement. Ces techniques sont commentées en détails dans différents articles. Il s’agit là du tronc de l’arbre. Je vous invite à en connaître aussi les racines, les branches, les fleurs et les fruits… Et à côté de cet arbre, il peut y avoir une forêt…
Comment obtenir les plantes ?
Les plantes, cela peut paraître rare quand on vit en ville, cela peut sembler un peu compliqué, mais il y a toujours des solutions. En regardant bien, on finit par en trouver partout. Il suffit de chercher un peu. Nous pouvons trouver des plantes à teindre, même dans des régions désertiques. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller dans des zones polaires, mais même dans ces conditions difficiles, les hommes ont trouvé des teintures…
Selon le type de plantes on va plutôt utiliser une partie qu’une autre. Pour certaines plantes la partie la plus intéressante sera la racine (par exemple la garance et les rubiacées). Dans ce cas-là, il est impératif de ne pas choisir une plante rare, car sans racines la plante risque de mourir.
Il ne s’agit pas d’exterminer des plantes pour teindre naturellement, ce serait absurde!
La culture des tinctoriales
C’est la raison pour laquelle la garance était cultivée en très grandes quantités jusqu’à l’apparition de l’alizarine artificielle. D’autant plus que celle-ci ne donne le maximum de pigments qu’à partir de la cinquième année.
La gaude couvrait des milliers d’hectares pour la teinture en jaune, bien que de nombreuses plantes sauvages en donnent aussi. Le pastel, plante à indigo européenne, a permis la création de très nombreuses fortunes.
Les plantes sauvages
Pas toujours besoin d’aller à la campagne pour trouver des plantes tinctoriales, de nombreuses «mauvaise herbes«, souvent méconnues, parfois invasives, peuvent nous être utiles…
Ainsi, en ville, la renouée du Japon, le buddleia, le plantin, l’érigeron du Canada… peuvent nous servir. Il suffit parfois de tester pour faire de grandes découvertes…
En forêt, la fougère peut être très intéressante, surtout en ecoprint.
Les écorces sont souvent intéressantes car elles contiennent en général des tanins qui sont toujours utiles. Cependant, il ne faut pas oublier qu’arracher l’écorce à un arbre le fait souffrir, l’affaiblit et peut le mettre en danger. Mieux vaut profiter des écorces déjà tombées, ou celles qui se détachent toutes seules, comme celles de l’eucalyptus qui donnent de très bons résultats.
Des déchets
Pour beaucoup de plantes, on peut utiliser les feuilles (même et surtout mortes), pour d’autres les fleurs ou éventuellement seulement les pétales (tournesol, par exemple, récolter les pétales au fur et à mesure qu’ils sèchent n’empêche pas qu’il produise des graines). Mais les fleurs sont longues à récolter, il en faut beaucoup (3 fois le poids des fibres) et le résultat peut être parfois décevant, même en ecoprint.
On peut aussi utiliser de la sciure, en général, les bois contiennent des tanins et on peut obtenir de très agréables surprises.
L’idéal est donc d’utiliser la biomasse due aux tailles, élagages et arrachages. Les déchets des jardiniers qui ne compostent pas sont très utiles. Nous avons travaillé avec beaucoup de ces déchets, trouvés souvent dans la rue en pleine ville à La Redonda, à Santa Fe, Argentine. En plein centre d’Iquique (ville en plein désert), j’avais ainsi essayé le Bougainvillier qu’avait taillé un voisin, cela m’a donné du jaune.
Il faut aussi voir les déchets de légumes, on peut en obtenir de grandes quantités à la fin des marchés, chez les marchands de légumes ou même auprès des restaurant. On peut ainsi récupérer les restes de thé, le marc de café, les fanes de carottes, les peaux d’oignons, les restes d’artichauts…
C’est comme cela que j’ai pu obtenir du jaune avec des bouquets de coriandre fanés chez mon ami Angel à Puerto Montt. Là-bas j’ai aussi obtenu de pleins sacs de peaux d’oignons qui teignent si joliement.
A Iquique, j’avais aussi récupéré les noyaux de mangues dans un bar à jus de fruits et j’ai obtenu un très joli jaune-saumon.
Les fleuristes jettent aussi souvent des fleurs fanées, des déchets de feuilles… Tout cela doit être exploité, il n’y a pas de honte à cela. C’est du recyclage.
Que doit-on faire avec les plantes?
Maintenant que l’on a les plantes, l’idéal est de les faire tremper pendant au moins une nuit (plusieurs, si possible) avec de l’eau froide à température ambiante dans un grand seau ou la casserole que l’on va utiliser pour teindre (elle ne servira plus pour la cuisine!).
Plus la casserole est grande, mieux c’est. Et plus cela trempe longtemps, plus les plantes libèreront de pigments.
Il ne faut pas oublier la proportion : 3 parties de plantes pour 1 partie de fibres. Cette proportion peut varier selon les plantes, si elles sont sèches, on peut en mettre moins… Car il faut en tenir compte pour le choix de la casserole.
Enfin, plus les plantes sont réduites en petits fragments, plus elles donneront de la couleur.
Le mordançage et la préparation
Si on doit mordancer, ce qui est souvent indispensable (voir l’article sur les mordants), il vaut mieux le faire la veille aussi et garder les fibres humides.
Laisser les fibres à tremper dans le bain de teinture avec les plantes (parfois il convient de mettre les plantes à tremper à l’intérieur d’un sac en toile fine, prévu à cet effet, pour éviter qu’elles s’emmêlent avec les fibres).
Chauffer et laisser refroidir
Mettre à chauffer pendant quelques heures. Si le bain s’épuise, il convient de rajouter de l’eau à la même température, pour éviter les chocs thermiques qui feutrent les laines.
Une fois la teinture obtenue, le mieux est de laisser refroidir tranquillement dans son bain, moi je laisse en général refroidir toute la nuit. La teinture pénêtre ainsi plus profondément dans les fibres et sera donc plus saturée et plus solide, plus stable.
Maintenant que le bain a refroidi, on sort les fibres. L’idéal de mettre à sècher avant de rincer, à l’ombre. Certaines réactions chimiques interviennent au contact de l’oxigène de l’air.
Puis laver. Si on a utiliser du mordant au fer dans le bain, il est alors indispensable de très bien rincer avant de sécher.
Quand les fibres auront été lavées et séchées, toujours à l’ombre. Elles sont prêtes à l’emploi.
Vous avez fini! Ce n’est pas difficile, c’est magique…
Je tiens à vous préciser que je n’ai pas de formation en marketing et que bien sûr, je ne pense pas revendre les données ainsi collectées!
Je vous invite à laisser vos commentaires.
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