Vive les petits clous
Des clous, ou plus des petites pointes, j’en consomme de grandes quantités pour mes métiers à clous, comme je collectionne les outils (les livres aussi), les métiers à tisser se multiplient.
J’ai découvert ce métier lors de ma première foire à La Ligua, une exposante en avait un grand, triangulaire, j’ai trouvé le système très intéressant. Je m’en suis fait faire rapidement plusieurs modèles différents de ce que j’avais vu…
Les métiers à clous peuvent arborer différentes formes, s’adapter à la pièce que l’on veut tisser. Il m’en manque toujours un, j’en ai de beaux, fabriqués par des menuisiers professionels, d’autres simplement fonctionnels, certains vraiment bruts que j’ai faits moi-même (et je ne suis pas spécialiste du travail du bois et je n’avais pas toujours les bons clous…).
C’est facile à fabriquer, on peut utiliser de vieux cadres… Nous en avons même improvisé un à Antsirabe (Madagascar) avec mon ami Hilaire avec un morceau de meuble démonté… pour tester de nouveau points, avec du sisal local.
Des clous créatifs
J’ai bien sûr des carrés, des rectangles, des triangles, mais aussi octogones, ronds, losanges, hexagones, spécial boléros, trapèze pour les jupes, des longs pour les écharpes… en forme de coeur, poisson, goutte d’eau… la seule limite est le temps pour les fabriquer et les tisser.
J’en ai des grands qui sont plus longs à tisser, des moyens, des petits… des classiques, des originaux…
J’en ai des tout petits, que m’a fabriqués mon père lors des mes voyages en France, pour tisser des bijoux, d’autres me rappellent des amis disparus, tels mes métiers pour faire des gilets. Chaque fois que je le tisse, je me souviens de Pato… qui me les a découpés.
Des clous pratiques
Comme de petits métiers permettent de tisser de grandes pièces (j’ai découvert une technique indigène pour unir les pièces lors du tissage, dans la bibliothèque du musée d’Antofagasta, depuis je l’applique très souvent), ils sont pratiques pour voyager, et comme je voyage beaucoup, ils m’accompagnent souvent. On peut ainsi les utiliser lors de n’importe quel moment d’attente, comme le crohet ou les aiguilles à tricoter… Mais, ils utilisent moins de laine pour la même surface, ce qui peut être intéressant quand on a peu de matière première. Il vaut mieux ne pas utiliser de laines trop fines, avec de la vraie laine, cela se passe relativement bien, car elle a des petites écailles qui s’accrochent entre les fils, mais les fils synthétiques et végétales (lin, coton…) sont lisses et glissent, ils doivent donc être tissés serrés.
Ils sont très versatiles, car ils permettent de tester, inventer ou plutôt réinventer de nouveaux points que l’on peut utiliser ensuite avec le métier María plus efficacement.
On peut aussi les utiliser avec différentes fibres qui souvent ne peuvent pas passer dans les peignes ou les lisses des autres types de métiers (cuir, baguettes de bois, osier, rafia, laine cardée, cordons, ficelles, feuilles de maïs, plumes…). Cela permet de faire des piéces décoratives très originales…
Différentes manières de les tisser
Ce qu’enseignent les revues…
Le travail en diagonale, pas besoin d’aiguille, se tisse à la main.
Il faut rajouter les franges ultérieurement, les carrés se déforment beaucoup, cela fonctionne bien sur les carrés et les triangles réguliers, c’est plus compliqué avec les rectangles et cela devient dificile sur les formes créatives ou personalisées.
Ce je pratique habituellement
Je monte habituellement la chaîne à la verticale, généralement sur le coté le plus long du métier, et je tisse la trame en perpendiculaire, l’hexagone et les triangles peuvent permettre une chaîne et deux trames…
Habituellement, je tisse avec une aiguille à coudre les sacs de pommes de terre. Je peux en utiliser plusieurs, si je travaille avec plusieurs couleurs…
Tissage du triangle
Tissage du gilet
Variantes créatives
Pour des tableaux, on peut aussi monter la chaîne d’autres manières, c’est ce que j’ai enseigné aux femmes du groupe de Pica.
Techniques d’union
On peut tout simplement coudre les pièces à l’aiguille ou les unir au crochet.
Mais cette technique indigène, pratiquement oubliée est très élégante…
Petit tutoriel
Tissage d’un tableau brodé simple
Les photos sont souvent plus parlantes que les mots…
Les pièces ainsi obtenues peuvent être complétées par de la broderie à l’aiguille ou au feutre à l’aiguille, quand elles sont encore montées sur le métier, ou une fois sorti de celui-ci.
Vu la tension sur le métier et que la laine est un peu élastique, les pièces rétrécissent un peu en sortant du métier, il ne faut donc pas trop tirer sur la laine quand on tisse. Le rétrécissement dépend aussi de la grosseur de laine utilisée.
Si vous avez des questions. n’hésitez pas…
Comme toujours, j’attends vos commentaires…
Je tiens à vous préciser que je n’ai pas de formation en marketing et que bien sûr, je ne pense pas revendre les données ainsi collectées!
J’aimerai beaucoup savoir quels thèmes vous souhaiteriez voir développés, quels types de formation vous intéresserait…