/// Un profil, suis-je seulement un profil? /// Article du 5 septembre 2024, modifi´é le 14 octobre 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025 J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
Normalement, je ne me préoccupe pas de mon profil, mais tout peut arriver dans ce drôle de monde qui ne répond à aucun profil.J’étais plongée dans mes lectures et l’inattendu survint. Je m’en serait bien passée, mais quelques commentaires me semblent nécessaires…
Il était une fois, un curieux appel whatsapp.
Je vous livre la conversation à l’état brut, tel que whatsapp me laisse la copier.
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Hi Tinctoriales.com! I need more info about Mauvaises herbes utiles https://tinctoriales.com/mauvaises-herbes
Réponse à l’invitation à contacter mon whatsapp (petite icone verte en bas à droite de l’écran), sur mon article à propos des mauvaises herbes.
2 appels perdus
Bonjour, comment allez-vous ? 👋☺ Seriez-vous intéressé que je vous partage des plantes qui pousse dans nos jardin comestibles et médicinales? ☝😊
Pourquoi pas
Et accepteriez-vous que nous faisons connaissance ?
Je me méfie de faux profil à qui parfois j’ai eu a faire.
Il y a bien quelques photos de moi sur le site
Mais je ne suis pas très photogénique
Je ne sais pas je n’ai pas vu de photos de vous, ma question est simple êtes-vous un homme ou une femme dites-moi s’il vous plaît ? Je n’ai pas d’information sur votre profil voilà pourquoi je pose cette question.****
Je ne suis pas un robot
Je vous fais confiance, moi non plus je ne suis pas un robot, Mais j’aimerais quand même avoir des informations sur vous avant de continuer à converser avec vous.
Et de moi vous aurez des informations sur moi en retour si je justifie que vous n’êtes pas vraiment un robot. ☝😏
Si on lit mon article jusqu’à la fin ou trouve ceci
Françoise Raffi – La Francesa Bigotuda
Artisane textile, tisserande, teinturière, vivant depuis plus de 20 ans au Chili, je travaille avec des teintures naturelles depuis plus de dix ans. J’ai participé à plusieurs séminaires internationaux (ISEND Kuching, IFND Taiwan et dernièrement IFPECO à Madagascar) Je tisse, tricote ou feutre les fibres teintes. Je propose des formations aux teintures naturelles adaptées au lieu. Artesana textil, tejedora, tintorera, viviendo desde más de 20 años en Chile, trabajo con teñidos naturales desde más de diez años. He participado a varios seminarios internacionales (ISEND Kuching, IFND Taiwan y ultimamente IFPECO en Madagascar). Tejo o afieltro las fibras teñidas. Propongo formaciones, capacitaciones, talleres de teñido natural adaptadas al lugar. Afficher tous les articles par Francoise Raffi – La Francesa Bigotuda
En fait vous êtes une société de teinture en textile ayant une société internationale. ☝😏
Fin
Je n’invente pas les fautes. Mais, personne n’est libre de défaut.
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Et, vlan, il m’a collée une étiquette erronée.
45 ans après avoir passé mon bacchalauréat, je vais me livrer à un commentaire de texte.
* Mon article traite des mauvaises herbes, comme l’indique le titre et non de moi. Je ne l’ai pas écrit pour me vendre.
**Cela n’a rien à voir avec le sujet de l’article. Pour moi être humaine me suffit et je rédige au féminin. Je ne suis pas un pot de fleur à vendre. Le genre est marqué et normal en français ou en espagnol. Depuis peu, j’étudie l’Indonésien, mis à part quelques emprunts à des langues étrangères, il n’y a pas de masculin ni de féminin, il n’y a pas de pluriel non plus. Il en est de même en Quechua et en Aymara, mes amis péruviens et boliviens, n’ont certainement pas de problèmes de profil. Beaucoup de langues fonctionnent très bien ainsi.
***Mon site compte plus de 90 articles à travers lesquels on découvre suffisament ma personalité. Si ce n’est pas suffisant, il y a www.lanitando.com qui le complète en espagnol. Ma photo n’apporte que peu d’informations. J’aime beaucoup les vers de Louis Aragon: « Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant«
****Il se répète, il suffit de lire l’article.
Décortiquons la demande de profil
En bref, on me demandait avec insistance mon profil avant de lire jusqu’à la fin mon article.
C’est tout de même curieux.
En outre, il y a deux messages éliminés, serait-ce que ce personnage était en train de suivre deux “conversations” à la fois et se trompait d’interlocuteur (ou de profil)?
Voici, proverbe targui, cité par Jean Loic Le Quellec:
ma ihânney wer iseggedh
ma ilâmmedh wer isestin
“Que peut voir celui qui ne regarde pas ?
Que peut apprendre celui qui ne demande rien ?”
Je regrette de ne pas avoir la police de caractères amazigh, c’est dommage, c’est un très bel alphabet, il donne envie d’apprendre la langue.
Étais-je en communication avec un profil de dragueur?
Si, c’était le cas, il ne démontrait pas son intelligence. Il devait avoir du temps à perdre. Mon site ne semble pourtant pas avoir un profil de site de rencontres!
J’ai entendu dire que les hommes se plaignaient de manquer de succès auprès des femmes, mais ce n’est pas étonnant, s’ils confondent un être humain, doué de sensibilité, avec un profil. Une fois en couple, comment traitent-ils le profil qu’ils ont choisi?
Cette communication à sens unique est curieuse, mais elle me fait penser aux robots sensés nous aider sur les sites commerciaux. Cependant, ces robots commerciaux reconnaissent qu’ils en comprennent pas les questions posées, ce qui n’est pas le cas de mon demandeur de profil. En outre, ils ont une rédaction plus soignée.
Conversation ou communication avec un profil imaginaire
Voix passive
Elle fortement déconseillée par le SEO lors de la rédaction pour le WEB. Mais, il me semble quelle est imposée par le système du profil qui nous réduit à moins qu’une silhouette.
Je ne retrouve pas une photo qu’il me semblait avoir prise à l’entrée des toilette de la gare de Malagá, Espagne. Le classique logo indiquant les toilettes des femmes était choquant, moins qu’un profil, deux courbes simulant un derrière (de femme). Les toilettes des hommes étaient symbolisé par une cravate!
D’ailleurs, la langue est maintenant totalement modulée et appauvrie par ce système de profil. Je ne désire donc pas être un profil.
Les conseils de SEO ne veulent pas de paragraphes longuets, de phrases trop longues, de mots trop compliqués. Ils demandent de rajouter des sous-titres… Tous les grands auteurs du siècle passé serait refusés par le système SEO.
Commentaires SEO concernant cet article
Voix passive : Vous utilisez suffisamment la voix active. C’est super !
Phrases consécutives : Il y a suffisamment de variété dans vos phrases. C’est super !
Sont-ils capables de comprendre les concepts que l’on essaie d’expliquer? C’est une autre histoire.
Peut-être en devrais-je pas utiliser le pronom indéfini “on”, nos professeurs nous le déconseillaient formellement quand j’étais petite, à l’école. À l’époque, on nous enseignait encore la grammaire, quelques années plus tard, celle-ci était bannie. C’est tout de même util quand on apprend une langue étrangère. Cela permet d’éviter de faire des confusions.
Je me demande maintenant: comment passe à la traduction ce paragraphe un peu hors profil.
Une IA ne se pose pas ces questions, elle apprécie les profils. Et, il n’y a pas deux langues avec le même profil.
Un profil arborescent?
Si je suis un profil, j’espère qu’il est arborescent. C’est plus difficile à traiter en mode digital, c’est clair, mais c’est le mode d’existence du vivant. J’allais écrire “fonctionnement”, mais le vivant en fonctionne pas, il est.
Je ne peux pas être commutée en mode “oui” ou “non” comme une machine. Il existe des “peut-être”, des “et, si…”, des “cependant” et beaucoup d’autres mots de liaison très utiles dans la vie…
Quand je commence à étudier une langue, je m’intéresse beaucoup à ces mots qui structurent les phrases.
Un profil pour mieux me vendre votre produit
Non merci, je n’ai besoin de rien. Et quand j’ai besoin, je cherche. Je suis habituée à faire des recherches pour mes problèmes techniques d’artisane, alors faire une recherche pour un achat ne m’est pas difficile.
Encore une fois, une communication à sens unique, cela ne me satisfait pas.
Je comprends parfaitement que les réseaux sociaux veuillent nous réduire à un profil, c’est leur « business model« , le produit qu’ils vendent, mais que peut gagner un simple individu à ce jeu?
En outre, il se trouve qu’il m’arrive de lire et de suivre des gens qui ont travaillé sur le sujet: Bernard Stiegler, Miguel Benasayag, Yves Citton, Jonathan Crary… ainsi que Alain Damasio, tout cela me pousse à la méfiance.
Conclusion
Je suis bien contente d’avoir vidé mon seau de rage, contre ceux qui cherchent un profil.
Il est temps qu’ils se réveillent. Le monde vivant et réel n’est pas encore un profil, c’est peut-être inquiétant. L’excès de profils m’a simplement rendue allergique aux profils.
Si vous aviez encore des doutes, il est clair que je ne suis ni robot, ni profil. Une des preuves, est le temps que je passe et qui passe avant d’envoyer ma réponse à un demandeur de profil.
En outre, si vous cliquez sur l’icone de Whatsapp au coin inférieur droit de cet écran, vous rentrerez bien en contact avec une personne humaine. Ce site a déjà plus de 7 ans et je l’alimente personnellement.
À bientôt, lors de mon prochain article, plus artisanal, je l’espère ou en prenant contact, à la seule condition de ne pas me demander mon profil.
/// Au bout de mon âge /// Article du 11 mai 2024, modifi´é le 13 mai 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
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Une de mes passions est la poésie et j’y reviens régulièrement par mes temps de doutes, et qui ne doute pas ? Surtout par les temps qui courent. Il m’arrive de semer des poèmes dans mes articles. Il sont pour moi une source d’espoir, de créativité et d’encouragement à poursuivre mes démarches.
À l’approche de mon 63ème anniversaire, ce matin, ce poème de Louis Aragon chanté par Jean Ferrat que j’ai écouté maintes fois dans ma jeunesse m’est revenu à l’esprit.
Il ne parle pas de teintures, assez peu de la nature, mais surtout de la nature humaine… et c’est beau !
Le poème
Je viens de passer quelques heures sur internet pour essayer de retrouver le titre du livre, dont est extrait ce poème. En effet, Louis Aragon a écrit beaucoup de poésies, et je n’ai pas ses œuvres complètes sous la main.
Vu que tout est fait pour nous encourager à tester les fameuses Intelligences Artificielles qui sont censées nous aider dans la rédaction. Je me suis proposée de tester celle qui est le plus en vue ces derniers temps.
Celle-ci m’affirme d’abord que c’est de Paul Verlaine, puis comme j’exprime mes doutes, elle m’affirme qu’elle s’est trompée et que c’est de Léo Ferré ! Elle était supposée me simplifier la vie.
Un maître des arts martiaux et philosophe japonais, Itsuo Tsuda, disait qu’il ne faut surtout pas prendre de raccourci. Il avait raison.
J’ai le plaisir de joindre ici le PDF de notre conversation.
À force de recherches, je trouve un site qui mentionne « Le voyage en Hollande ».1 Ce n’est pas son livre le plus connu, mais tout de même.
Je retrouve ce livre, et dedans, ce beau poème. J’ai une belle surprise. En réalité, il est beaucoup plus long, le refrain de la chanson est une simple strophe.
Cela donne envie d’aller vérifier les autres poèmes qu’a chanté Jean Ferrat.
Paroles de la version chantée
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Je me sens pareil Au premier lourdeau Qu’encore émerveille Le chant des oiseaux
Les gens de ma sorte Il en est beaucoup Savent-ils qu’ils portent Une pierre au cou
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant
Ils n’ont pas le sens De ce qu’est leur vie C’est une innocence Que je leur envie
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Tant pour le plaisir Que la poésie Je croyais choisir Et j’étais choisi
Je me croyais libre Sur un fil d’acier Quand tout équilibre Vient du balancier
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis
Une saison d’homme Entre deux marées Quelque chose comme Un chant égaré
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Louis Aragon
J’ai une pensée pour ceux qui ne comprennent pas le français, ce sera l’occasion de tester les traducteurs automatiques… car la poésie est toujours difficile à traduire. Celle de Louis Aragon semble facile, mais elle est en réalité très recherchée, montrant toute la richesse de la langue française.
Ce texte est un peu triste, mais je persiste à vouloir bien rêver et cela sainement.
« Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant »
Cette strophe, semble me refléter. Pourquoi devrais-je m’arrêter devant les miroirs?, si :
« Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis »
La chanson
Nombreux sont les sites indiqués pour cette chanson, certains donnent même les accords pour la jouer à la guitare.
Au moment où j’essaie à distance de faire mes démarches pour ma retraite française qui n’atteindra pas les 350 Euros, je me forme encore et cherche un travail complémentaire. On est loin de la « Douce France » de Charles Trenet2.
Et ce n’est pas encore assuré. Il faudrait encore que j’arrive à me procurer le livret de famille où figurent mes deux enfants. Depuis le Chili, c’est plutôt compliqué. De plus, pour la CIPAV (10 années de cotisations lourdes), il faut être en France pour faire valoir mes droits. Il ne faut pas compter sur le Consulat.
En attendant, il va falloir trouver une ou plutôt des solutions complémentaires.
Des conférences, pourquoi pas ?
J’ai déjà partagé plus d’une fois, mes pratiques tinctoriales, notamment lors des congrès de teintures naturelles auxquels j’ai participé.
Je vous donne ici les liens pour les fichiers Powerpoint des présentations à ces congrès:
J’ai suffisamment de matériel et de compétences pour organiser des expositions. J’en ai fait une à la médiathèque de Loches, en France, en 2010.
Les panneaux provenaient de l’Association Couleur Garance, mais je suis mantenant en condition de produire les miens sur la base de mes expériences. En outre, j’ai travaillé de nombreuses années dans le domaine de la Publication Assist´ee par Ordinateur (aussi bien en français qu’en espagnol).
À la suite de ma participation au Congrès de teintures naturelles à Kuching, Malaisie, nous avons organisé à la médiathèque de Loches, France, un atelier de démonstration pratique de teintures naturelles, avec des enfants.
Il y en aussi eu à Iquique, au Nord du Chili. Pourquoi ne pas recommencer ailleurs?
Des formations
Je reviens à la charge, en effet, c’est encore et toujours, le meilleur moyen de partager une technique, car cela implique une participation.
Le but est de vous rendre indépendant par la pratique, dès le départ… « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ne faîtes pas confiances aux IA dans ce domaine. Mieux vaut une formation vraiment humaine. L’artisanat, la teinture, le tissage, c’est vraiment du réel, cela doit encore se faire avec les mains… et cela ne s’improvise pas.
Cela vaut autant pour les enfants que pour ceux qui arrivent au bout de leur âge… qui comme moi continuent à se former en permanence. N’attendons pas l’après ci ou cela…
Un livre, au bout de mon âge
J’aime tant les livres, il est certainement temps d’écrire les miens.
Pour le moment, je pense plutôt à un e-book sur ma technique préférée actuelle, «anillado», elle sera la vedette d’un prochain article sur www.lanitando.com
Il paraît que c’est ce qu’on appelle des revenus passifs. Êtes-vous intéressés ?
Des créations à la demande ?
Une amie m’avait conseillée de m’acheter un rouet et de proposer de filer la laine de vos moutons… J’ai acheté un beau petit rouet électrique, léger, idéal pour voyager. Cet appareil a d’ailleurs déjà voyagé. Il file fin et en silence.
Il attend vos besoins de laines et autres fibres…
En attendant, je file un peu de poil de chien Akita. C’est très lent, car leur pelage est court.
Cela pourrait aussi être des tricots, des tapisseries ou des bijoux textiles… à la demande.
Au bout de mon âge, que devrais-je faire?
Je voyage toujours trop chargée, l’idéal serait de travailler sur commande, comme mon père qui était géomètre. Il se demandait pourquoi je tissais encore… Évidemment, il ne pouvait pas proposer des bornages à l’avance.
Il faut tout de même que j’ai quelques pièces à montrer…
Et des voyages… Pour bien rêver au bout de mon âge
Pour bien commencer, cela va faire un mois que j’ai débuté l’étude de l’indonésien. Cela fait rêver. En Indonésie, on pratique deux techniques de teintures avec réserves particulièrement remarquables : le batik et l’ikat. Ces deux noms sont d’ailleurs des mots indonésiens.
Batik
J’ai bien sûr quelques livres à ce sujet. Mais encore une fois, rien ne vaut la pratique.
La technique traditionnelle utilise un petit récipient au bout d’une baguette. Mais, je n’ai pas de photo.
Nous avons fait un essai avec mon ami Hilaire, à Madagascar, sur une écharpe de soie de sa production.
Ikat
J’ai déjà été en contact avec cette technique, d’abord à Kuching, quand je suis allée au congrès de teintures naturelles WEFT, en 2010.
La chaîne est tendue sur un cadre, les zones à protéger sont enveloppées de ficelles. Cettee chaîne sera teinte, les protections enlevées. Le processus est recommencé pour une autre couleur
Cette toile a eu deux bains de teinture différents. Elle est donc passé deux fois par la première étape d’attache pour les réserves, certaines toiles ont parfois un troisième et un quatrième bain.
Puis, je l’ai revu à Madagascar, lors de l’IFPECO en 2017.
Puis, j’ai fait un test chez mon amie Solange à Andacollo. Là, la réserve a bien protégé la laine, mais cela a curieusement bougé. Pourtant, j’avais choisi de la laine qui avait déjà bouilli. Elle n’a pas rétréci, d’ailleurs je n’ai pas manqué de laine.
Impression au bloc
Vannerie
Il y a aussi beaucoup à voir en Indonésie et en Malaisie, en ce qui concerne la vannerie. Cette technique m’intéresse aussi beaucoup, il s’agit d’un précurseur du tissage et du tressage.
À Kuching, je me suis acheté un très beau livre sur la vannerie à Borné. Décidément, il y a beaucoup à voir là bas. Mais, que restera-t-il dans quelques années? Ils ont mis 20 ans pour rédiger ce livre. Lors de la publication, beaucoup de plantes utilisées avait disparu ou devait être protégées.
Aller voir sur place
Bien sûr, je connais la théorie de ces techniques, mais rien ne vaut la pratique par et avec les spécialistes, les créateurs. Moi, aussi, j’aime utiliser mes mains.
Il y a aussi des plantes à indigo, des plantes à rouge, des fibres végetales et de la soie.
Commencer un cercle vertueux
Le développement personnel, je ne suis pas très fan, mais il m’a fallu en lire. En outre, un schéma peut remplacer beaucoup de mots. Ce sont les métaphores d’aujourd’hui.
Je l’adapte à l’état de mes méditations de ce jour.
J’en ai assez de regarder vers ce que j’ai fait dans le passé (il y a les Curriculum Vitae pour cela), c’est un peu comme se regarder dans un miroir, cela ne répare rien. Je préfère regarder vers l’avenir.
Remettons la roue en marche
Au bout de mon âge
Il suffit d’un petit coup de pouce.
Un simple contact suffit
Si vous n’aimez pas Whatsapp, j’ai aussi Signal et Telegram.
Le voyage en Hollande, Louis Aragon, Éditions Seghers, 1964 ↩︎
« Douce France Cher pays de mon enfance Berceau de tant d’insouciance… » Quelle ironie! ↩︎
/// Instants précieux /// Article créé le 26 mai 2023 et modifié le 29 mars 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Nouvel article https://www.lanitando.com/2023/12/ sur le cours
J’aime ces instants précieux, difficiles à saisir… qui s’échappent à peine arrivés. Je vais tenter de partager les plus précieux d’entre eux.
Instants oiseaux
J’ai pensé à cet article en découvrant un rouge-queue, un matin, en ramassant des herbes pour une tisane. Il a été trop furtif pour que je le surprenne en photo.
Les colibris, plus brillants, sont encore plus rapides et restent hors de portée des appareils photos courants. Ils ne se laissent pas approcher. Le seul que j’ai pu apercevoir de près, je l’ai sauvé de la gueule d’un chat, il s’est tout de suite échappé…
Je ne pourrai vous partager qu’une vue sur une petite mésange très gourmande à Gletterens.
Ces moments s’envolent vite.
Instants papillons et abeilles
Les papillons sont difficiles à surprendre, même en les suivant.
Les abeilles sont plus faciles à photographier. Avec un peu de chance et de persévérance, on peut même faire le portrait d’une reine.
Pour saisir des instants papillons, je suis allée au Papiliorama, près de Kerzers, en Suisse.
Pendant que je photographiais un papillon qui se posait tranquillement sur un visiteur, un autre s’arrêta sur moi.
Instants lézards
Même des tâches ingrates, comme vider les toilettes sèches, peuvent être l’occasion de rencontrer des lézards.
Il m’est arrivé d’en réveiller un qui dormait dans mon pantalon. Je l’ai réveillé un peu brusquement quand je me suis habillée à 5 heure du matin, il devait être tout engourdi. C’était peut-être celui qui vivait dans une casserole pour teindre et surveillait ma laine.
D’autres lézards sont plus colorés…
Instants fleurs
Les fleurs restent plus tranquilles, seul le vent les balance à sa guise.
Maintenant, je ne sais plus quelle photo choisir.
Instants teintures
La teinture naturelle est une magie mouvante, les changements de couleurs sont immédiats et ne peuvent être saisis qu’en mode avant/après ajout d’un mordant ou d’un modificateur. Les plus surprenants sont les ajoûts d’alun en post-mordançage dans un bain de plante à jaune.
L’ajoût de crème de tartre à un bain de cochenille est ausssi fulgurant qu’impressionnant.
Comme ils sont importants, je suis toujours à leur recherche… Comprendre, c’est découvrir une réponse à une question.
Bizarrement, cela peut intervenir après une longue pratique. C’est ainsi que j’ai compris un jour après des années de filage de laine que de l’énergie s’accumulait dans mon fil.
En fin de compte, la qualité du fil obtenu dépend de la maîtrise de cette énergie. Depuis ce jour, mes fils ont changé.
Mauvais instants
Mêmes les mauvais instants sont bons à être analysés. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences, ils sont souvent riches d’enseignements et il n’est pas possible de ne vivre que de bons moments, ces derniers n’ont de valeur, de même que les couleurs qu’en comparaison avec les autres.
Un conte oriental raconte qu’un personnage part en voyage avec deux papiers donnés par un sage qui cachent un conseil à ne lire que quand tout va très (peut-être trop) bien et l’autre à ne lire que quand tout va très mal. Les deux messages disaient: « Cela passera« .
Instants volés
Parfois, on a l’impression de voler du temps, de tourner en rond pour rien. Mais souvent, on vous vole le temps, avec des planifications spécieuses, des demandes de prévisions typiquement incalculables… quand il suffit d’indications claires et réalisables, dans la réalité.
Dois-je chercher une photo d’illustration?
Instants couleurs
Les changements de couleurs, dans le temps ou sur un même fil, me fascinent.
De même, des pelotes ou des écheveaux qui se jouxtent par hasard, attirent mon oeil et m’encouragent à les travailler ensemble. Ces combinaisons de couleurs anticipent souvent mes créations.
Instants curieux
Certaines remarques laissent parfois perplexe. Nous sommes tous des contradictions sur pattes. Pas d’illustration.
Instants voyages
En voyage, des prises de décision peuvent apporter beaucoup.
Ainsi, ma décision de visiter Kuelap. Je ne sais pas encore quand je pourrais retourner au Pérou.
Temps de lectures
Mais voilà, j’allais oublier les temps de lectures, ils sont primordiaux pour moi. Ils sont indispensables, avant les temps d’écriture.
Réflexions
Temps de comparaisons, regard en arrière, questionnements sur l’avenir, ces moments qui nécessitent un temps d’arrêt, permettent d’avancer. Ils doivent absolument être préservés.
Il y a aussi des moments où l’on que « No se puede pedir peras al olmo » – On ne peut pas demander des poires à l’orme...
On a l’impression parfois d’être catalogué un peu automatiquement en zéro et un, comme si on vivait en base 2, comme les ordinateurs. C’est plutôt dérangeant.
Instants décisions
Ils doivent suivre les réflexions, ils sont souvent brisures et sauts en avant, surprises et pas de côté…
Il y a longtemps déjà, il n’y avait plus de touristes à Mamiña, il me fallait une solution. J’ai fait un déménagement de près de 3.800 km.
C’était une grande décision, certainement bien prise.
Temps déchets
Temps perdus, parfois récupérés… attentes devant un ordinateur, dans une gare ou dans le lit. Les meilleures idées me viennent généralement quand je ne peux pas les appliquer, ni même les noter. Le temps passe et l’oubli fait son travail.
Temps d’informatique
Que de temps passé en attente de copie de fichiers, sauvegardes automatiques ou non, toujours nécessaires, recherches pas toujours fructueuses ou au contraire trop réussies.
Instants filés
Filer la laine, voici une longue série d’instants qui avance centimètre après centimètre. Un travail de patience et d’observation… Le regard peut vagabonder et découvrir…
Découvertes
Parfois, il suffit d’aller se ballader sur la colline en face, qui est encore un bien commun, avec Lucía qui la connaît comme sa poche. On y découvre des plantes pour tout, pour teindre, pour manger, pour des paniers, pour des outils… et sans doute beaucoup plus.
Partage
Découvrir n’est pas suffisant, alors, il faut aussi partager pendant qu’il est encore temps. Le temps court et les instants s’envolent comme les papillons.
En vrac – Conclusion
Il faut savoir vivre ces instants précieux, les découvrir, les apprécier.
Parfois, le recours au secours de la poésie est indispensable, surtout dans les moments difficiles et souvent absurdes. Elle est peut-être le meilleur moyen de lutter contre les injonctions contradictoires, si courantes par les temps qui courent…
Souvent, ces instants sont gratuits, il suffit de les saisir au vol. Ils valent mieux que tous les instants payants que nous offrent les publicités.
/// Tresses et bandes tissées /// Article créé le 29 mars 2023 et modifié le 3 janvier 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours à Codao – Chili du 15 au 20 janvier 2024 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com
Pourquoi des tresses?
Lors de mon dernier séjour à Gletterens, j’ai compris l’importance des bandes ´´etroites et autres rubans tissés ou tressés.
C’est très utile pour faire des lanières pour des pochettes et des sacs, pour faire des ceintures, des amarres… Les applications sont nombreuses. Une tresse est toujours la bienvenue et peut être très décorative.
Mes lanières au crochet et les simples tresses à 3, 4, 5… brins ne me suffisaient plus.
Dans les fouilles archéologiques, on en trouve de nombreuses variantes.
Les tresses et bandes étroites ne nécessitent pas ou peu d’outils et ne mobilisent que peu d’espace. Elles peuvent être une bonne initiation aux techniques de tissage, une étape pour des pièces de plus grande envergure.
Nouveau voyage au Danemark
Braids 2022, tresses et bandes
Par hasard, un jour j’ai découvert que la Braid Society organisait un séminaire à Svendborg, au Danemark. Je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir plus profondément ces techniques de tresses et bandes étroites que je commençais seulement à tester.
Les plaquettes, un type de tresses?
J’avais déjà commencé à essayer les plaquettes, mais sans grands résultats. Il y a toujours des détails simples qui compliquent le travail.
J’avais beaucoup d’informations, mais rien ne vaut la pratique guidée.
Lors des Braids 2022, j’ai pu suivre une initiation à cette technique.
Chaque plaquette a plusieurs chaînes qui s’inversent au fur et à mesure du tissage. C’est un peu comme une tresse traversée par une trame à chaque rang.
Cela permet une grande variété de dessins et on obtient un ruban plus épais qui peut mesurer jusqu’à plusieurs mètres de longueur.
Cette technique est attestée à Hallstatt (Autriche), 3000 ans avant JC, par exemple. Mais, on la retrouve un peu partout dans le monde depuis des temps très reculés.
Généralement, on l’utilise pour des bandes, des galons, par exemple. Mais certains artistes peuvent aligner 400 ou 500 tablettes.
Splicing, qu’est-ce que c’est?
J’ai découvert cette technique lors des Braids 2022, par des pièces réalisées par des intervenants, j’ai aussi pu acheter quelques livres à ce sujet.
C’est une technique de tresses où les fils se traversent littéralement. Les résultats sont vraiment impressionnants et ne se limitent pas à de simples bandes.
Elle permet de créer des pièces en relief, en volume. C’est notamment la technique originale des sacs Wayu, de Colombie.
La lucette
Il s’agit d’une sorte de tricotin qui prend la forme d’une simple fourche. Cela permet de tricoter des cordons carrés. Ceux-ci peuvent ensuite être tressés, tissés, cousus, comme des tresses…
Ces cordons peuvent inclure des perles et s’entremêler en structures complexes.
Le kumihimo
Encore une technique de tresses qui rappellent le scoubidou, en provenance du Japon. Le kumihimo utilise une planchette percée au milieu et bordée de fentes où vont se glisser les différents fils pendant le tissage/tressage.
Les possibilités sont très variées. On peut obtenir aussi bien des tresses cilindriques que des tresses plates.
Le sprang
Cette technique n’est pas seulement destinée à faire des tresses étroites. On peut aussi l’utiliser pour des rideaux ou des pantalons. On peut faire des jours, c’est comme de la dentelle élastique.
En fait, il s’agit d’une tresse-filet dont la largeur dépend du nombre de fils de chaîne, donc de la largeur du métier. Chaque rang se tresse ou se tisse automatiquement en reflet, en haut et en bas.
C’est comme un tissage sans trame. Très belle technique préhistorique.
Là aussi, j’ai suivi une initiation qui m’a été bien utile.
Passementerie
Il s’agit de rubans ornés et de pompons divers. Ils peuvent fournir de somptueuses garnitures et décorations. Un vrai jeu sur les différentes couleurs et grosseurs de fils. C’est le royaume des entrelacs.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un métier à tisser aussi imposant pour travailler des galons. Nous avons eu une petite initiation à cette technique.
Le reste du dernier voyage en Scandinavie
Avant les Braids 2022
Je suis partie de Gletterens pour le Danemark avec quelques jours d’avance pour faire quelques visites de musées sur le chemin.
Bâle
J’avais une étape à Bâle, encore en Suisse, j’ai profité de cette occasion pour visiter le Musée du Papier. Il est vraiment très intéressant. Malheureusement, je suis arrivée un peu tard et je n’ai pas pu finir la visite et voir les ateliers. Il y en avait un qui m’intéressait particulièrement, c’était celui d’ebru.
Je viens d’y retourner.
J’en suis sortie avec quelques livres supplémentaires pour ma bibliothèque, notamment un sur la technique de teinture/impression appelée « ebru » que j’aimerai bien pouvoir développer prochainement.
La librairie de ce musée est très fournie, je vous la recommande chaudement.
Hedeby ou HAitabu
Haitabu était une ancienne capitale viking. C’était une étape obligée. Il y a un très beau musée et une reconstitution de village de l’Âge de Fer.
Il y avait aussi un festival viking, mais je n’ai pas pu y assister,
car je n’ai pas trouvé d’hébergement. La ville était envahi de vrai-faux viking…
J’ai donc continué ma route vers Arrhus.
Arrhus
Arrhus n’a été qu’une étape nocturne. Bien qu’il s’agisse d’une importante ville danoise, elle n’a été qu’un point de départ pour Silkeborg.
Silkeborg
Là, j’ai pu visiter le musée de l’Homme de Tolund.
Dommage que je n’ai découvert le musée du papier de Sylkeborg qu’une fois dans le bus pour rentrer à Arrhus.
Copenhague
Il y a encore des musées à visiter.
Svendborg
Braids 2022 mériterait un article complet, tellement c’`´etait intéressant. Cela a duré une semaine, une semaine de découvertes techniques de premier ordre.
Après Braids 2022
J’ai continué le voyage vers le nord…
Stockholm
Visite de nombreux musées. Certains offrent des démonstrations de nailbinding pour les enfants.
Turku
Le musée présentant de nombreuses bandes anciennes, tissées aux plaquettes était fermé.
Mais j’en ai visité d’autres. Notamment la réconstitution d’un quartier populaire au XIXème siècle, un musée de la pharmacie avec son jardin botanique, deux musées d’art moderne, un musée dit « biologique« …
Là, j’ai pu admirer des oeuvres d’une jeune artiste, Katja Syrja, qui produit ses propres encres et pigments naturels.
Certaines de ses oeuvres indiquent les pigments employés.
Une heureuse surprise!
Helsinski
Ce musée de la préhistoire expose de nombreux restes de textiles très anciens.
J’ai aussi visité un Musée Open Air, sur une île. C’est un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments anciens de toutes les régions de Finlande.
On peut voir de nombreux métiers à tisser et rouets. Malheureusement, ils ne sont pas en état de fonctionner. Quel dommage!
Tallin
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter de musées à Tallin car je suis arrivée dans l’après-midi et je suis repartie le lendemain matin.
Je me suis promenée dans la vieille ville.
Riga
J’ai eu un peu plus de temps à Riga. Le premier jour j’ai pu visiter que la moitié d’un musée ethnographique intéressant, avec une belle exposition sur le bois. J’étais arrivée un peu tard eet le musée fermait déjà.
Le second musée traitait du design.
Kaunas
Musée Open Air (à l’air libre) montrant des reconstructions de fermes, églises, moulins, jardins… de toutes les régions de Lithuanie. Musée immense et très intéressant, il faut prévoir une journée complète pour bien le visiter. On peut y admirer de nombreux textiles traditionnels, en lin, chanvre et laine. De même, sont présentés les processus de production de ces fibres.
Le déplacement vaut vraiment la peine.
Szczeczyn
Je voulais aller à Wolyn, où il y a une reconstitution de village Viking. Malheureusement, ce musée avait fermé pour réaménagement juste 2 jours avant mon arrivée. Réouverture prévue dans quelques années. Je suis donc repartie pour Berlin.
Berlin
À Berlin, il y a de nombreux musées.
Par curiosité, je suis allée visiter le musée du chanvre. Il ne manque pas d’intérêt, mais semble mieux informé sur les informations médicales et les conditions légales que sur les propiétés textiles…
Retour au Festival Yelen à Baulmes
Mon souvenir du Festival Yelen était si bon que j’avais décidé d’y revenir.
L’idée était bonne.
Outre la musique, les contes africains, les artisans… j’ai fait la rencontre d’un écovillage que j’ai eu la curiosité de visiter.
J’ai accepté leur invitation et j’y suis restée en stage. C’est un lieu très multiculturel.
Une de mes tâches était la création d’une décoration des luminaires. J’ai donc travaillé sur ces lampes jusqu’à mon retour au Chili.
Je suis donc de retour dans cet Écovillage pour quelques mois et continuer ce projet de longue haleine. Les lampes à habiller sont nombreuses, cela permet d’être créatif.
Ici, aussi, j’ai donc trouvé une application à une bande tissée.
Pour la suite…
Cet article commence à être trop long. Je vais l’arrêter là. Mais la suite sera publiée très prochainement sur le site en espagnol www.lanitando.com
J’attends avec impatience vos remarques sur mon courrier électronique ou mes whatsapp/signal/telegram.
Comme, je reçois trop de courriers orduriers et de propositions malhonnêtes en laissant la possibilité d’envoyer des commentaires directement. Il faut rendre la tâche un peu plus difficile aux robots informatiques. J’insiste sur le fait que je rédige moi-même mes articles, sans aide d’une supposée intelligence artificielle qui ne peut avoir accès à mon expérience. Cela explique la lenteur de rédaction…
Francoise Gabrielle Raffi
Mobile français Reglomobile, whatsapp, telegram et signal +33 7 69 905 352 Mobile chilien Entel, whatsapp, telegram et signal +56 9 764 449 78 Mobile chilien Movistar +56 9 831 670 91 Ce numéro a été attribué à une autre personne pendant mon absence du Chili, de plus cette compagnie a décidé de changer mon identité!!!
/// Botanique et jardins /// Article créé le 20 mai 2023 et modifié le 10 juin 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours « a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Botanique, botanique! Pourquoi s’intéresser aux plantes?
N’est-ce pas normal de s’intéresser aux plantes quand on travaille avec des teintures et des fibres naturelles… Les jardins botaniques sont donc des passages obligés…
Lors de mes voyages textiles, je m’efforce avec plaisir d’inclure une visite à un jardin botanique.
Parfois, je le rencontre sans même le chercher. Quelle aubaine de rencontrer un jardin botanique. Cela donne beaucoup de renseignements sur le lieu…
L’ídéal, concernant les jardins botaniques, serait de les visiter à plusieurs reprises, suivant les saisons, pour pouvoir apprécier les différents stades de la végétation.
Madagascar botanique
À Madagascar, il y a peu de musées. Mais, il y a un jardin botanique et zoologique à Antananarivo où l’on peut découvrir toute l’exubérance et l’extravagance de la flore malgache.
On peut aussi y voir différents types de tombeaux traditionnels.
Stockholm (Suède)
Entre deux musées, on a la surprise de découvrir un petit jardin traditionnel suédois. Y figurent en bonne place le tabac et de nombreuses plantes médicinales.
Il me semble qu’il y avait un autre jardin botanique plus grand, mais je n’ai pas eu le temps de le visiter.
Lausanne, Jardin Botanique (Suisse)
J’ai déjà visité deux fois le Jardin Botanique de Lausanne, et je pense y retourner encore une ou deux fois…
Je viens d’y retourner en mai 2023, presque tout est en fleurs. C’est si beau qu’il est difficile de choisir entre les photos.
Les médicinales
Entre autres, il y a différentes sections, dont une avec des plantes médicinales, dont un certain nombres de plantes toxiques et des plantes textiles ou à fibres.
Les tinctoriales
Il y a aussi des plantes tinctoriales: garance des teinturiers, aspérule, gaillets, pastel des teinturiers…
À la sortie, il est flanqué d’une série de jardins privés très colorés…
Musées spécialisés, sujet botanique
Couleur Garance à Lauris (France)
L’une de mes premières rencontres avec la botanique tinctoriale et à fibres, fut le Jardin des plantes tinctoriales de l’Association Couleur Garance, créé à l’initiative de Michel Garcia et Dominique Cardon à Lauris, dans le Vaucluse, Sud de la France.
Quelle beauté!
Ici, se réunissent toutes les couleurs du monde.
Berlin botanique et chanvre (Allemagne)
Après avoir visité de nombreux musées sur l’antiquité, il me restait du temps pour aller visiter le musée du chanvre, une des plantes à fibres historiques.
Une plante, une histoire botanique
Cette plante à fibres, avant d’intéresser les générations hyppies pour une autre composante, le THC, pas toujours présente dans la plante, était très largement cultivée en Allemagne jusque dans les années 60, jusqu’à son interdiction en 1981.
Des fibres pour des textiles
De fait, la culture du chanvre en vue de la production de fibres textiles est incompatible avec la production de THC illégale. En effet, comme pour le lin, pour obtenir de bonnes fibres longues et le moins fourchues possible, il faut semer bien serré afin que les plantes développent des fibres longues et souples. Dans ces conditions, les plantes produisent moins de fleurs…
En ce qui concerne le lin que je connais mieux, la récolte idéale doit être faite avant la floraison. Alors, je suppose qu’il en est de même pour le chanvre textile.
Voici un petit résumé historique de la filature de cette plante.
Chaque type de fibres génère ses outils, la machine à teiller sert pour le chanvre, le lin, l’ortie et sa cousine la ramie.
J’ai été surprises par la finesse de certaines toiles. Cependant, elles étaient un peu raides à mon goût. Notre notion de confort a certainement beaucoup évolué depuis le temps où l’on s’habillait de lin, chanvre, ortie et laine…
Des fibres pour des cordes
Comme il n’est pas courant d’avoir accès à ces fibres, je me posais beaucoup de questions, et j’espérais les voir résolues dans ce musée.
Une plante, des usages divers
Autrefois, au Chili, les fibres servaient pour les cordes, les graines pour de l’huile d’éclairage, les feuilles pour protéger les haricots de certains insectes… En outre, cette plante a la réputation de limiter l’érosion des sols, ceux-ci sont souvent en pente au Chili, pays de montagnes…
Dans ce musée, j’ai trouvé de nombreuses informations intéressantes.
Mais, je suis restée sur ma faim. Il y a beaucoup d’informations sur les problèmes légaux et sur les utilisations modernes possibles des fibres et de la chénevotte: entre autres, plastique pour imprimante 3D, ciment, isolation, litières pour chats…
La qualité de mes photos n’est malheureusement pas au rendez-vous, certaines sections de ce musée, fort intéressantes, étaient difficile à lire et encore plus à photographier. L’espace un peu exigü était utilisé jusqu’au plafond et les reflets sur les vitres sont un problème récurrent dans les musées. Celui-ci ne fait pas exception.
Mais, par exemple, j’aurai aimé savoir s’il vaut mieux le filer sec ou plutôt humide comme pour le lin. J’attends encore la réponse.
Turin, quelle surprise botanique (Italie)
Par hasard, j’ai découvert dans cette ville un surprenant musée du fruit.
Il a grandement surpris mon imagination. J’imaginais une série de variété botanique, d’arbres fruitiers, de greffes…
En r´ealité, un chercheur, Francesco Garnier Valletti, (Giaveno 1808 – Torino 1889), a consacré sa vie à la modélisation des fruits, en plâtre peint, toutes les pommes et poires y passent. Un certain nombre de maladie des fruits sont aussi représentées. Quelle passion botanique!
Des fruits en plâtre!
En effet, ces fruits sont vraiment très réalistes, y compris les raisins blancs qui semblent aussi translucides que dans la réalité.
En réalité, chaque fruit a été moulé dans du plâtre. Il y a bien longtemps, j’avais fait des bougies avec ce même système, mais sans les peindre pour leur donner un aspect réel. Quand on voit le réalisme et la quantité de fruits reproduits ainsi, cela donne le tournis.
Toutes sortes de végétaux ont ainsi été mod´elisés. Il y a même des tubercules. Il y a aussi des champignons.
Je suis curieuse de savoir combien des races de pommes représentées ici ont disparues. Quelle belle image de la biodiversité agricole qui régnait encore au XIXème siècle!
Turku, musée de la pharmacie (Finlande)
Ce musée montre une ancienne pharmacie et le logement d’un pharmacien et de sa famille au XIXème siècle. Dans la cour, il y a de nombreuses plantes médicinales locales.
Dans la cour, nous retrouvons les mêmes plantes, vivantes cette fois-ci.
Autres musées
En outre, un certain nombre de musées ethnographiques ou préhistoriques présentent une section botanique.
Chateau de Falaise, Normandie, France
Mon amie Monique m’a invitée quelques jours chez elle. Elle adore faire des ballades à pied. Nous sommes allées voir ce magnifique chateau chargé d’histoire. Nous n’avons pas pu le visiter à cause d’un certain virus très préjudiciable à la culture.
Mais, le jardin botanique était, par chance encore accessible.
Normandie textile
Nous avons visité à plusieurs reprises ce jardin botanique où figuraient les principales plantes tinctoriales: pastel des teinturiers, garance, gaude, et bien d’autres…
La Normandie était une zone textile importante. La ville de Falaise était une des villes de foires commerciales importantes au Moyen-Âge. L’élevage de moutons est encore courant et la culture du lin y était déjà très développée.
Chez un fermier, de la famille de Monique, j’ai pu admirer ces balles de lin, de la dernière récolte.
Voici, une autre plante liée au monde textile, les cardères. Bien avant de nourrir les chardonnerets de nos jardins, ils servaient à donner un aspect duveteux aux toiles… Ils étaient cultivés à cet effet.
À Vienne, près de Lyon, j’ai pu voir une machine équipée de ces cardes.
Petit test
Le pastel des teinturiers couvrait de larges superficies de culture pour teindre en bleu, avant l’arrivée de l’indigo d’Indigofera Suffructosa des pays tropicaux.
La garance pour le rouge et la gaude, très réputée pour son jaune, occupaient aussi de grandes surfaces, ces plantes avaient une grande importance économique ce qui explique leur présence dans ce jardin botanique.
Musée de Nemours (France)
Mon ami Gérard, de Chatenoy a eu la grande gentillesse de m’amener voir ce musée. Il s’agit d’un très beau musée de la Préhistoire locale de la Région Île-de-France.
Par chance, il représente le type de flore locale à l’époque préhistorique à laquelle correspondent les vitrines environnantes. Cela donne une bonne idée de l’évolution des conditions de vie des humains à l’époque donnée.
Cela permet de constater que cette végétation a beaucoup évolué entre les périodes de glaciations et de réchauffement.
Mucem, Marseille (France)
Le MUCEM, à Marseille est un très beau musée. Le bâtiment principal est entouré d’une très vaste section botanique, un peu dans le genre des Jardins en Mouvement de Gilles Clément. Ceci est un très beau concept, oú l’on laisse le jardin évoluer. Ainsi, les massifs de plantes se déplacent, par eux-mêmes, d’une année à l’autre.
Par chance, j’ai pu rencontrer le jardinier qui désherbait un peu une rocaille qui attirait beaucoup d’abeilles. Il m’a donné beaucoup d’informations.
C’est là que j’ai découvert le caprier, si beau, local, mais un peu envahissant. Je le retrouverai dans la suite de mon voyage en Italie et en Tunisie.
Cette année, le printemps avait été très sec, et le jardin en avait beaucoup souffert.
Musée Égyptien de Turin, section botanique (Italie)
Dans ce musée de premier ordre, il y a un petit jardin botanique des plantes d’usage courant dans l’Égypte des Pharaons. Cependant, il faut insister auprès du gardien qui vous renvoie vers la sortie.
De bien jolies plantes, dont certaines sont tinctoriales.
Les fleurs étaient très importantes pour les Égyptiens du temps des Pharaons. Ils en faisaient des guirlandes. J’ai entendu dire qu’il y en avaient de grandes quantité dans la tombe de Toutankhamon qui n’ont pas attiré l’attention des découvreurs. Quel dommage!
Dans ce musée de Turin, il y avait des statuettes représentant ces guirlandes de fleurs.
Il y avait un diaporama sur la récolte et la fabrication artisanale du papyrus.
Musée Romain et botanique, Lausanne, Suisse
Un petit musée bien sympathique qui s’adresse d’abord aux enfants, mais aussi aux plus grands.
Une exposition invite à réfléchir à ce que pourraient trouver des archéologues dans quelques milliers d’années. Cela rappelle une nouvelle de Primo Levi.
Grande partie de notre production textuelle ne serait pas en mesure de résister au temps. Les interprétations de ce qu’ils pourraient retrouver risque fort d’être aléatoires et erronées à l’instar de certaines explications actuelles de notre passé.
Ce musée est flanqué d’un petit jardin botanique montrant les plantes qu’utilisaient les Romains.
Des pluies d’orage m’ont obligé prendre les photos en plusieurs épisodes.
« Open air » et botanique
Généralement, les mus´ées dit « Open Air » présentent souvent des sections Botanique.
En général, ils montrent des fermes de différentes régions du pays, il y a une dimension architecturale, mais aussi ethnographique.
D’habitude, ces musées montrent aussi des économies locales et familiales, artisanats et petite agriculture… Un jardin indique ainsi l’alimentation de la population locale, mais aussi les remèdes disponibles et les fibres utilisées pour les vêtements, l’ameublement, les cordages…
Oslo (Norv`ege)
Fort déçue par le musée des navires d’Oseberg, ceux-ci sont bien sûr très beaux et impressionants. Mais, on ne peut pas voir les trésors, notamment textiles, qu’ils contenaient.
Alors que ces trésors sont surprenants par leurs qualités et leur état de conservation, on ne pourra pas les voir avant 2025, quand ils auront enfin un nouveau musée. Quel dommage.
Heureusement, on peut les retrouver dans un livre. Cependant, pouvoir les voir en réalité, malgré la barrière de la vitrine, peut apporter beaucoup d’informations.
À coté de ce musée quasi absent, il y avait le musée Norsk Folkemuseum.
De nombreuses constructions traditionnelles s’insèrent dans un cadre botanique.
Turku (Finlande)
Encore un rendez-vous manqué, le musée qui expose les bandes tissées aux tablettes n’était pas ouvert.
J’ai déjà parlé du Musée de la Pharmacie. Mais, il y a aussi un quartier populaire, celui de Luostarinmäki qui a résisté au grand incendie de 1827.
Turku Art Museum
Là, j’ai découvert une artiste qui s’inspire des plantes et peint avec des pigments qui proviennent de plantes: Katja Sirjä.
Helsinki (Finlande)
Le temps ´´etait court.
Dans une des nombreuses îles d’Helsinki, celle de Seurasaari Open-Air Museum, on peut visiter plus de 80 bâtiments de toutes sortes: des abris pour les bateaux, des églises, des manoirs, des greniers, des maisons pratiquement toutes meublées, suivant l’époque, le niveau économique… J’y ai vu de nombreux rouets pour filer. Malheureusement, ils n’étaient jamais en état de marche.
Et des clôtures originales.
Il y avait aussi des jardins…
Il me semble qu’il faut consacrer plusieurs heures à ce musée très intéressant et agréable à parcourir.
Kaunas (Lithuanie)
Lors de mon retour de mon dernier voyage en Scandinavie, je suis passée rapidement par Tallin, Riga et Kaunas.
À 26 km de Kaunas, il y a un très beau Musée Ethnographique: Lietuvos Liaudies Buities muziejus. L’accès n’est pas facile quand on n’est pas motorisé. Je dois un grand merci à la dame qui m’a prise en stop et m’a ramenée si gentilement à Kaunas.
Comme dans les villes précédentes, la diversité de l’architecture est soulignée. Mais, ici, la superficie est largement supérieure à la moyenne. Les procédés agricoles sont bien expliqués, bien que je ne comprenne pas le lithuanien.
On peut ainsi visiter un moulin à vent en suivant tout le parcours des céréales à moudre.
Notamment, il y a une grande grange avec des machines agricoles pour décortiquer les tiges de plantes à fibres, probablement lin ou chanvre.
Mais, là, une des fermes peut montrer tout un atelier de traitement quasi-industriel des fibres.
Il y a de nombreux jardins autour des fermes…
Il y a avait bien sûr un petit jardin médicinal… je n’ai retenu que 2 photos. Il était beau et bien renseigné.
Il y a aussi des tisserands et d’autres artisans présents à qui l’on peut poser des questions.
J’y ai passé la journée complète et j’y retournerai volontiers.
Rostkilde (Danemark)
Outre le bâtiment qui abrite les bâteaux retrouvés au fonds de la mer, à l’entrée du port, il y a une grande partie extérieure.
À l’extérieur, on peut y voir les différentes essences d’arbres utilisés pour les différentes parties des bâteaux et leurs qualités.
Alors, des arbres dans des bacs sont mis en lien avec les diifférentes parties du bateau.
De même, les cordes ont aussi leur stand, avec indication de la matière qui les compose.
Gletterens (Suisse)
Ici, les haies jouent un rôle important. Une grande quantité d’arbustes y ont été plantés en fonction de leur possible utilisation à l’époque néolithique. Il y a de nombreux arbres dont les fruits ont été consommés.
D’autres plantes avaient leur utilité en teinture, mais aussi pour le tannage des peaux.
Par exemple, il y a aussi des arbustes de viorne. Cet arbuste à de très jolies fleurs au printemps. Mais, ce n’est pas pour raisons esthétiques qu’il figure en bonne place à Gletterens. Ce sont les branches qui ont la réputation d’être d’une grande droiture, ce qui les destinaient à la fabrication des flèches qui lui valent cette place de choix… Les fruits crus de cet arbre sont toxiques.
Le petit jardin de plantes anciennes, récemment domestiquées au néolithique.
Albersdorf (Allemagne)
À 2 heures de train de Hambourg, il y a un petit musée intéressant et un parc de reconstitution d’un village de l’Âge de Fer.
D’abord, au musée, il y a une salle consacrée à l’ambre, produit courant sur toute la Baltique. Elle peut révéler la micro-faune et la flore d’il y a des millions d’années. Il y a là toute une botanique enrobée dans cette résine végétale.
Ici, la plupart des maisons sont entourées d’un jardin maraîcher et de petits champs de céréales.
Jardin médiéval de Villeneuve près d’Aigle (Suisse)
En me promenant à Villeneuve, je suis tombée sur un petit jardin public fort intéressant.
Botanique sauvage
La botanique, ce n’est pas que les plantes cultivées, d´´ejà domestiquées. Ce sont aussi les plantes sauvages, d’où proviennent les végétaux choisis par nos ancêtres pour nous alimenter, nous vêtir et nous soigner.
Aujourd’hui, ces plantes originelles sont devenues mauvaises herbes, adventices, voire invasives car nous ne les connaissons plus, leur raison d’être a été invisibilisée.
Par exemple, c’est le but des importants travaux de Gérard Ducerf sur les plantes bioindcatrices.
Jardin d’apicultrice – Codao (Suisse)
Après, la nature ordonnée et maîtrisée, voici un lieu où la nature reprend ses droits. C’est un point de rencontre de graines du monde. Celles qui survivent aux aléas de la vie y prospèrent joyeusement.
Comme Lucía est apicultrice à Codao, près de Santa Cruz, Région de O’Higgins, Centre du Chili, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de la visiter quand j’ai dû aller à Santiago.
Passionnée de botanique, elle collectionne les plantes pour ses abeilles et ses huiles essentielles qu’elle distille elle-même. Ses plantes entrent dans la composition de ses produits cosmétiques à base de miel, pollen, propolis, cire d’abeilles… Que de bienfaits!
Alors, nous allons organiser un cours de teintures naturelles chez elle en novembre/décembre 2023. Je donnerai plus d’informations dans un article en espagnol très prochainement.
/// Blog Castellano /// Artículo creado el 25 de mayo de 2023 En Europa desde el 4 de mayo 2023 – Vuelta a Chile el 15 de noviembre 2023 – Muchas novedades 2 cursos en Chile en noviembre-diciembre 2023 – Pica et Codao Organicemos talleres! Es fácil +33 7 69 905 352 o +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram y signal) – publicobre2000@yahoo.es Estoy escribiendo varios artículos nuevos y serán publicados dentro de poco. Blog recién reorganizado Por fin, nuevo blog en castellano disponible: www.lanitando.com
Por fin, para mis amigos que hablan castellano
Al fin, escribo en castellano. Tengo informaciones importantes para mis amigos hispanohablantes, y especialmente de Chile.
Esperando la próxima creación de un sitio complementario a este en castellano: www.lanitando.com. Ya se solucionó con la ayuda de un amigo, unos problemas informáticos.
Luego, tengo que ponerme a escribir y esto necesita tiempo. Así, les ruego que sean un poco pacientes. Ya está la página principal y un artículo. Los otros seguirán…
Lo primero que tengo que anunciar es un curso en Noviembre o Diciembre 2023.
Se desarrollará en la casa y el jardín de mi amiga Lucía Fuentes, en Coado, cerca de Santa Cruz, 6a Región O’Higgins, Chile.
Por fin, no olvidé visitar el sitio de amigo Angel, de ahí vendrán las buenas lanas que teñiremos.
¿De qué les hablaré en castello?
En castellano, estos artículos serán distintos de los que publiqué en francés. Así que no serán simples traducciones.
Primero, los cursos, por supuesto
Los estoy preparando desde hace varios meses.
Las técnicas
Creo que lo están esperando.
Traigo de mis viajes bastante novedades y tengo muchas ganas de compartirselas. Pienso hacerlo con más detalles.
¿Acaso, conocen el anillado? ¿Le gustaría conocer esta técnica ancestral, desarrollada desde la prehistoria, un poco por todo el mundo?
Reflexiones
Nunca faltan y hay que desarrollarlas.
Viajes
Saco gran cantidad de fotos, visito museos, conozco gente nueva…
/// Blog Tissage /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours « a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Tissage et autres
Le tissage de ce que je teins est une suite logique. C’est aussi important pour moi.
Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Après la branche Teinture, voici la branche Tissage. Car les techniques de tissage et tricotage sont nombreuses.
Divers
Je viens d’ajouter une autre branche Divers. Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils et techniques de recherche.
Mes outils sont très importants, ils occupent trop de place dans mes bagages quand je voyage. C’est la raison pour laquelle je cherche à pouvoir me les fabriquer moi-même, comme le faisaient les anciens nomades.
Un métier à tisser à pédales, c’est beau, cela peut être très productif. Cependant, c’est difficile à déplacer, j’en ai un beau. Il est démonté et n’attend qu’à être remonté. Mais, il encombre un ami depuis 2 ans et je n’ai pas encore trouvé de solution abordable pour l’envoyer à Puerto Montt! Ceci est un appel à l’aide.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
/// Blog Divers /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours « a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Divers, entre teinture et textile
Divers, cette rubrique devient nécessaire. Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils, expériences et techniques de recherche.
Il y aura aussi des articles de réflexion sur ma pratique professionnelle qui n’a rien d’automatique. Cette réflexion est richement alimentée au cours de mes voyages.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Je vous laisse explorer ces articles.
Divers Fibres
Pour tisser, on utilise des fibres. Celles-ci sont très variées et doivent subir un certain nombre de traitements divers, je les traiterai dans cette rubrique.
Divers Techniques
Les techniques et leur histoire ont leur importance. Je donne beaucoup d’importance à mes outils et je vais développer ce sujet qui me tient à coeur.
Je ne me contente pas d’acheter des outils. Parfois, j’essaie de les améliorer. Dans certains cas, je vais les puiser dans la nature.
Autres
Il y a toujours des inclassables même dans les Divers.
// Apprendre – organiser un cours /// Article créé le 2 octobre 2022, dernière mise à jour le 4 octobre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Apprendre, je passe ma vie à apprendre, c’est une de mes passions que je voudrais partager avec vous. Car, apprendre pour soi-même ne suffit pas. Le partage permet de consolider ses connaissances et de les approfondir. C’est une expérience très enrichissante.
Lire pour apprendre
Je lis beaucoup, sur des sujets aussi variés que possible. C’est ainsi que démarre la plupart de mes projets. Toutes mes recherches en teinture naturelle ont pour origine ma lecture d’un « Guide de teintures naturelles » écrit par Dominique Cardon.
Les livres alourdissent mes bagages, mais ils me donnent aussi des ailes.
Ma curiosité m’ouvre de nouveaux horizons. Ceux-ci, par définition, ne peuvent pas être atteints. En outre, toute démarche laisse des traces…
« Caminante no hay camino, se hace el camino al andar » « Voyageur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant »
Antonio Machado
Quand tu te mettras en route vers Ithaque, Souhaite que le chemin soit long, Plein d’aventures, plein d’enseignements. Les Lestrygons et les Cyclopes, La colère de Poséidon, ne les crains pas, Jamais sur ton chemin tu ne verras rien de tel Si ta pensée garde sa hauteur, si une émotion rare Etreint ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes, Et Poséidon furieux, tu ne les croiseras guère Si tu ne les transportes pas en esprit, Si ton esprit ne les dresse pas devant toi. Souhaite que le chemin soit long. Que soient nombreux les matins d’été Où – quel plaisir, quelle joie ! – Tu entreras dans des ports jamais vus ; Dans des comptoirs phéniciens fais halte, Et procure toi de la bonne marchandise Nacre, corail, ambre ou ébène, Et des parfums voluptueux de toutes sortes, Le plus possible de parfums voluptueux ; Visite encore bien des villes égyptiennes, Apprends, apprends toujours auprès des savants. Garde à l’esprit toujours Ithaque. L’arrivée là-bas est ton but. Mais ne hâte en rien ton voyage. Qu’il dure des années, cela vaut mieux ; Que tu sois vieux en abordant sur l’île, riche de ce que tu as gagné en chemin, sans attendre de richesse d’Ithaque. Ithaque t’a offert ce beau voyage. Tu n’aurais pas sans elle pris la route. Elle n’a plus rien à t’offrir. Et si elle t’apparaît pauvre, Ithaque ne t’aura pas trompé. Devenu sage, avec tant d’expérience, Tu dois savoir ce que les Ithaques veulent dire.
Par exemple, je voulais citer ce poème de Constantin Cavafis, que je connaissais, chantée en catalan par Lluis Llach depuis mes années d’étudiante, je suis allée le chercher sur internet et je découvre un nouveau site très inspirant, sur lequel je viens de mettre un lien.
En fin de compte, je redécouvre ce poème que je croyais connaître.
et par surprise
Par exemple, je cherche des informations sur les cordes et ficelles et je découvre qu’il existe une théorie des cordes en mathématiques. Curieusement, je n’ai pas trouvé d’information sur les cordes des instruments de musique.
Voyager pour apprendre
À chaque voyage, j’apprends, et souvent je regrette de ne pas pouvoir partager les nouveautés que je découvre.
Les musées
Ce sont les principales cibles de mes voyages, et des points de vue culturels toujours différents, ils indiquent comment on se voit localement et comment on aperçoit les autres. Ils nous incitent aussi `a nous poser des questions sur la façon dont on a appris l’Histoire… ou la botanique…
Un lieu où expérimenter
Cela fait 3 étés que je reviens expérimenter, donc apprendre au Village Lacustre de Gletterens. Je vous en ai parlé dans plusieurs articles, car j’y ai beaucoup appris, mais aussi partagé. Je me demande comment faire pour partager encore plus.
Voyager pour apprendre des langues
Apprendre des langues est un autre moyen d’aggrandir son monde et de partager ses expériences. Découvrir une langue, c’est découvrir un autre monde.
Woofing et autres expériences semblables
Les systèmes de bénévolat sont un autre moyen de découverte et de partage. C’est très original et efficace. Par exemple, à Grandvaux, j’ai découvert des gens passionnants.
Rédiger un article, c’est aussi apprendre
Je dois chercher des informations, des sources et je découvre d’autres sens du terme que je recherche, d’autres applications ou usages d’un produit ou d’une technique, parfois d’autres façons de faire. Cela explique que j’écrive parfois plusieurs articles sur des sujets qui semblent très proches. Il s’agit pour moi de les approfondir au fur et à mesure.
Les tutoriels, MOOCs et autres formations digitales, c’est int´´eressant. Cela peut donner une idée d’une technique, mais c’est bien souvent insuffisant.
Quand on fait une video, la technique doit déjà être bien rôdée. L’entraînement fait que l’on peut oublier sciemment ou non des détails qui peuvent se révéler cruciaux au moment de passer à la pratique. D’autant plus, que si l’on donne l’information complète, on ne peut plus vendre de formation.
Je l’ai constaté plus d’une fois en ce qui concerne le feutre ou les orties, dernièrement. Il manque toujours un petit quelque chose, qui fait que le résultat ne soit pas conforme à ce que l’on attendait.
Apprendre par la pratique, les ateliers
La théorie est toujours intéressante, mais la pratique et l’expérience fixent les connaissances ou contredisent les informations théoriques.
La pratique invalide parfois les théories énoncées et pousse à développer de nouvelles explications.
Certains livres répètent à l’envi que le mites n’attaquent pas la laine dans sa graisse, « con su beri » comme diraient mes amis du Sud du Chili. Cela, malheureusement, est absolument faux.
Les ateliers enseignent aussi aux enseignants
Il me semble bien connaître mes sujets, mais plus on en sait, plus on d´écouvre l’étendue de ce l’on ignore. Ainsi, toutes les questions, pour absurdes qu’elles puissent paraître, m’incite à la réflexion.
Les questions des débutants
Elles peuvent paraître simplistes, mais elles peuvent être très profondes.
Par exemple, mon ami Rodrigo au Brésil, m’avait demandé « pourquoi teindre« . Or, les humains teignent des fibres depuis des milliers d’années, pourquoi donc?
Il y a des explications qui vont au-del« a de la simple esthétique. Par exemple, Dominique Cardon explique que souvent les filets de pêche archéologiques étaient teints. Il y avait 2 raisons à cela: d’une part cela pouvaient les dissimuler aux poissons et d’autre part, les tanins utilisés dans beaucoup de teintures naturelles rendaient les filets plus résistants.
Les questions des initiés
Elles poussent à améliorer les techniques et peuvent déboucher sur des innovations. Elles me poussent à d’autres expérimentations.
Apprendre à faire sans
Il m’a fallu plusieurs fois apprendre à trouver des solutions… Notamment, comment teindre sans alun, c’est à dire, sans mordant chimique.
Les cours ne sont pas réservés aux adultes. De nombreuses activités de teinture et de tissage sont ouvertes aussi aux enfants.
Exemples de programme de cours
Zonca
À titre indicatif, voici ce que j’avais proposé pour un cours à Zonca, Italie du Nord. Par définition, je m’adapte aux conditions locales
Semaine 1 – Teinture naturelle Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Présentation Préparation du feu Lavage et mordançage Filature Préparation de la soupe de clous Pendant que cela chauffe, explications sur les différentes fibres et conséquences pour la teinture Récolte de plantes locales, mises à tremper Si l’on a le temps, video Michel Garcia et autres
2ème jour
Début de teinture (bains) Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
3ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
4ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Cuve d’Indigo – théorie et pratique Ecoprint – préparation
5ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Modificateurs Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – cuisson
6ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – ouverture
Semaine 2 – Tissage artisanal Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Types de métiers – historique Tressage et techniques dérivées de la vannerie, filets Les métiers à plaquettes ou tablettes Sprang Peg loom, inkle loom, métier maya Les métiers à ceinture Les métiers à grille, ou peigne rigide
2ème jour
Métiers à clous Pourquoi sont-ils intéressants? Tissage décoratif avec inclusions d’éléments naturels Différents types de montage Différents points
3ème jour
Plus de points Inclusions diverses Saori, Gaze Unions des pièces
4ème, 5ème et 6ème jours
Métier dit María ou à peigne rigide Fils pour la chaîne et pour la trame, erreurs à éviter Montage d’une chaîne et application des points appris et nouveaux points 1 écharpe originale Finitions
/// Ortie et houblon, fibres anciennes /// Article créé le 23 septembre 2022, dernière mise à jour le 29 septembre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Il y a quelques années, j’avais déjà fait des expériences avec les orties, elles m’ont même menée jusqu’à Gletterens il y a 3 ans. J’y suis de retour cette année et j’en profite pour faire de nouveaux essais.La sécheresse et la canicule qui interdisaient les feux m’y ont aidée. Dans cet article, je résumerai un été d’expériences à Gletterens dont le travail de l’ortie a été a été l’exercice quotidien.
Retour à Gletterens
Le cours prévu à Zonca n’ayant malheureusement pas eu lieu, je suis arrivée à Gletterens plus tôt que prévu.
Cela m’a permis de faire de nombreuses expériences, seulement réalisables avec du temps et de la patience, ce qui est le cas du travail des fibres d’orties et des teintures solaires. Ces innovations agrémenteront mon été.
Difficile de teindre sans feu
L’été passé avait sous le signe de la pluie quasi permanente, cet été ce sera la canicule.
L’interdiction d’allumer des feux en extérieur a été proclamée courant juillet dans presque tous les cantons suisses, notamment dans celui dont dépend Gletterens.
C’est vrai que les haies avaient vraiment très mauvaise mine et des arbres adultes comme des bouleaux et des charmes avaient déjà perdu leurs feuilles à la mi-juillet.
Il y a toujours moyen de contourner les règles, mes feux pour teindre ne sont pas en extérieur, mais mieux vaut éviter des discussions inutiles…
Je me suis donc tournée vers une série de tests de teinture solaire, l’indigo et les expériences sur les fibres d’ortie et de houblon, qui avaient été largement utilisées pendant la préhistoire.
Les rares fois que j’ai pu allumer un feu, j’ai pu teindre les raphias pour le Village Lacustre qui avait trempé beaucoup plus longtemps que prévu et a mieux pris les teintures que l’an dernier.
Pratiquement tous les bains ont largement eu le temps de fermenter et d’infuser, ce qui a certainement influencé la teinture.
Le processus de teinture a encore été encore plus ralenti, les fibres ont macéré plus longtemps et les résultats semblent meilleurs. Seuls les récipients manquaient pour plus de teintures.
Et, tous les jours, je fais de nouvelles expériences avec les orties. Heureusement, cette matière première ne manque pas…
Teinture solaire
J’avais même envisagé de monter une cuisine solaire en utilisant des élements récupérés à la déchetterie: vieux four électrique, grilles et papier d’aluminium… Cependant, cela n’aurait pas été archéocompatible. Mes casseroles, déjà ne le sont pas. Mais, cela devrait être en partie réglé l’an prochain lors d’une semaine d’expérimentation en céramique néolythique du 16 au 23 juillet 2023, puis lors du prochain Rassemblement Préhistorique du 30 juillet au 6 août 2023 au Village Lacustre de Gletterens.
J’espère pouvoir répéter cette expérience dans des pots en terre.
J’espère aussi tester ces teintures solaires en les plongeant alternativement dans des bains acides et des bains alcalins ou basiques.
Indigo
Comme, j’avais du temps entre chaque épluchage d’ortie, je poursuivais les expériences de teinture.
L’indigo est une teinture à froid. Quelle chance! et le raphia que j’avais teint en vert par l’indigo avait plut à mes amis de Gletterens. C’était donc l’occasion de recommencer.
D’autant plus que l’indigo est une teinture intéressante en démonstration, notamment avec son passage du jaune-verdâtre au bleu.
Nous avons aussi monté une deuxième cuve d’indigo avec les enfants qui participaient au Rassemblement Préhistorique.
Grosse opération mordançage
Ne pouvant pas faire souvent du feu, je décide de faire une grande casserole de mordançage à l’alun et des tests de mordançage au lait de vache et au lait d’amande (je n’ai pas trouvé de lait de soja au supermarché du coin, ce qui aurait été plus économique).
Ces mordançages alternatifs sont parfois conseillés, notamment pour les fibres végétales. Lors des tests de teinture, je n’ai pas vu de différence dans les résultats. L’intérêt est que ce mordançage est libre d’aluminium.
Petit feu dans la maison longue pour préparer le mordançage, j’en profiterai pour faire défiler les autres casseroles.
j’avais préparé tout un cône de coton, il a ét´é mordancé en compagnie de laine, et de lin…
Je prépare aussi une petite soupe clous (acétate de fer, pour les chimistes) avec du vinaigre et de la ferraille trouvée à la déchetterie.
Cette soupe de clou interviendra dans de nombreux tests.
Tissage et nailbinding
Bandes
Le système avec attache à la ceinture me donne mal au dos
J’ai testé un petit que j’avais ramené du chili pour tisser des bandes.
Nailbinding
J’ai continué avec à m’entraîner à la lente mais préhistorique technique du nailbinding/anillado. Un long travail à l’aiguille présent un peu partout dans le monde. On le trouve aussi bien en Égypte que dans la culture Tiwanaku qui a rayonné autour du Lac Titicaca, que chez les Viking (en Scandinavie cette technique est encore vivante) ou dans des frondes de Nouvelle Guinée…
Je viens de suivre un cours du Musée d’Arts Précolombiens de Santiago du Chili pour apprendre à tisser les bonnets à 4 pointes bicolores Tiwanaku.
J’ai fait plus simple et moins serré, cela m’a tout de même pris environ 50 heures.
Cette technique peut avoir beaucoup d’applications.
Sprang
J’aussi préparé une petite chaîne de sprang sur le métier fabriqué à cet effet l’an dernier.
Dans une autre video de Sally Pointer, je découvre un autre petit métier à sprang.
Avec l’aide de Tania, nous en construisons un avec une branche de noisetier.
J’apprendrais les bases de cette fantastique technique lors des Rencontres Braids 2022, à Svendborg, Danemark. Je vous en parlerai dans un prochain article.
Colliers
Pour tester les différentes matières tinctoriales et les différentes fibres, j’ai tricoté presque tous les jours des colliers avec des perles en bois à répartir dans les différentes casseroles de teinture.
À raison d’environ 20 minutes par collier, je me suis vite constitué une gamme de test de couleurs et de matières premières.
Rassemblement préhistorique
Le Rassemblement Préhistorique sera l’occasion de revoir des amis et de partager avec eux des premiers résultats sur les fibre d’ortie et de lancer d’autres expériences.
Tanneurs
Les tanneurs ont préparé une nouvelle peau de bison à la cervelle. Dominique Pflieger avait ramené des objets fabriqués avec la peau de l’an dernier.
Il m’a donné un morceau de cuir plus souple, travaillé avec cette technique, pour que je puisse éplucher mes fibres d’ortie sur mes genoux sans me mouiller les jambes. En outre les fines fibres ressortaient mieux sur un fonds sombre que sur une toile bllanche.
Nous avons eu aussi la visite d’autres spécialistes venant d’un musée français. Il étaient bien équipés.
Avant le Rassemblement préhistorique, j’ai fait une petite virée dans les boutiques spécialistes des fibres de l’Emmenthal.
J’en suis revenu avec du fil de lin (archócompatible), de la ramie, de la soie (pour les colliers) et une belle collection de livres.
Notamment, j’ai trouvé un livre sur les teintures naturelles, en allemand. Il proposait de faire des ecoprint sur du ciment.
J’ai testé sur des galets, des bouts de bois avec des résultats plutôt mitigés.
Puis, nous avons fait un petit test avec un pendentif en os de Tania.
Dommage, mais la feuille avait un peu bougé,
Mais, j’avais demandé à Éric, l’ami d’Archeoshop, de me ramener de gros os pour le Rassemblement Préhistorique.
Nous les avons donc testés.
Les os embobinés sont partis dans différentes casseroles de teinture naturelle.
Le déballage a encore eu lieu avec la participation des enfants.
Marbrures au naturel
Ce même livre allemand donnait aussi quelques informations sur les papiers marbrés, sujet qui m’intéresse depuis longtemps.
Une spécialiste de la reliure de livres était aussi présente au Rassemblement Préhistorique. Nous en parlâmes. La technique indiquée ne lui semblait pas être la meilleure.
Nous voulions tester une autre recette, mais celle-ci nécessitait du fiel de boeuf. Nous n’avons pas réussi à nous procurer ce produit sans additifs, et ceux-ci auraient pu perturber le résultat.
Ce sera pour une prochaine fois.
Enfin, retour vers l’ortie
Après tous ces détours, j’en arrive enfin à ce que j’ai annoncé: mes expériences avec les orties.
Le travail de l’ortie aura été quotidien cet été à Gletterens. Les fibres d’ortie sont vraiment très belles.
L’ortie, mais aussi le houblon
Il y avait au Village Lacustre, quelques pieds de houblon peu trop exubérant dans une haie qui avaient une facheuse tendance à étouffer quelques pieds de saules.
C’était l’occasion de tester une autre sorte de fibre. Je mènerai donc les deux expériences en parallèle.
Comment faire avec l’ortie?
Comment est composée une ortie
Une tige d’ortie comporte une tige en lignine (du bois) au centre, très cassant. Autour, il y a de fines fibres blanches de cellulose qu’il faut séparer de l’écorce verte. À ce stade, les orties bien qu’encore fraîches ne piquent plus.
Les livres sur l’ortie
J’ai consulté de nombreux livres sur les orties, maintenant je sais comment les manger, me soigner avec et en faire du purin. Je parle de tout cela dans un précédent article. Tout est bon dans l’ortie, depuis la racine à la graine…
Avec un peu de chance, on découvre au détour d’une page qu’on en tirait des fibres filées et souvent tissées d’une très grande solidité. En effet, on faisait des cordes d’arc en ortie, de la vannerie, même des voiles de bateaux, des draps, des vêtements ainsi que des sous-vêtements, au moins jusqu’au Moyen-Âge et parfois encore au XIXème siècle dans certaines régions du monde…
Avec la mécanisation des processus de traitement l’ortie est devenue invisible devant le chanvre et lin.
Ces plantes n’ont pas de noeuds et sont beaucoup plus faciles à travailler et donnant de plus longues fibres.
Mais, pas un mot sur l’obtention de ces fibres. Ce silence m’intrigue.
Les video sur la fibre d’ortie
Sur Youtube, il y a de nombreuses video, surtout anglosaxonnes sur la préparation des fibres d’ortie. Mais, il y en a pas qui aille jusqu’au bout. Comme dans la grande majorité des tutoriels, il manque toujours une étape cruciale,, un petit détail qui rend possible l’obtention d’un produit correct.
Le produit obtenu est une fibre d’ortie verdâtre, avec encore beaucoup d’écorce rugueuse et désagréable au toucher et encore plus à filer L’ortie ne pique plus depuis longtemps, mais les déchets d’écorce qui adhèrent encore aux fibres de cellulose ne donnent pas un produit très flatteur.
La couleur verte que certains apprécie disparaît très vite, c’est la chlorophylle qui se décompose rapidement à la lumière.
Il semblerait aussi, qu’ils utilisent un autre espèce d’ortie qui mesure plus de 3 mètres!
Une video, ou plutôt une série de video a cependant retenu toute mon attention, il s’agit de celles de Sally Pointer qui en outre fait de la reconstitution archéologique. Et j’y revient maintenant que je rédige cet article. Elle est accompagnée d’un article très intéressant que l’on peut télécharger gratuitement. Je vous le recommande. Puis, pour la première fois, je me donne la peine de lire les commentaires. Cela m’a pris plusieurs heures.
En laissant de côté, toutes les remarques concernant le fait que les orties piquent, et pour une fois, il s’agit d’ortie normale et les commentaires concernant un petit chat apparemment charmant que je n’avais pas remarqué, on peut découvrir des questions très intéressantes auxquelles l’auteur de la video répond très souvent en apportant des détails supplémentaires utiles.
Et le houblon?
Je n’ai pas trouvé d’ortie sèche, rouie par l’hiver passé, on était déjà en juillet, certainement un peu tard. Mais, le houblon présentait encore les deux étapes.
Sec ou frais
Pour le houblon, j’avais le choix entre les tiges mortes de l’an passé et les nouvelles qui étaient vertes. J’ai donc testé les deux.
Dans les deux cas, j’ai mis les tiges enroulées à tremper dans le bac des orties, ainsi que les fibres martelées ou grattées antérieurement comme dans les video.
Comme pour les orties, je les surveillaient. Je n’ai fait qu’une seule récolte dans une haie.
Quand les fibres et l’écorce étaient prêtes, elles se défaisaient facilement du bois de la tige qui était assez cassant et ne pouvait donc pas être utilisé en vannerie.
Puis, il fallait éliminer les écorces, par une longue série de séchage, frottage, martelage, trempage. Les fibres s’éclaircissent et s’adoucissent petit à petit au fur et à mesure que les déchets d’écorces s’en séparent. C’est long et r´épétitif avant d’obtenir des fibres que l’on peut filer au fuseau.
Cette technique est donc une technique de rouissage comme traditionnellement pour le chanvre et le lin.
Mais, selon Sally Pointer, des traces de micro-rayures observées sur les pièces archéologiques indiquent l’usage de gratttoirs.
Ce sera une nouvelle expérience à faire l’an prochain.
La ramie, cousine de l’ortie
La ramie est une fibre blanche, brillante et soyeuse qui provient d’une espèce d’ortie sud-est asiatique qui ne pique pas, ces fibres sont assez longues et peuvent être filées aussi bien au rouet qu’au fuseau. Tous mes amis tireurs à l’arc en ont reçu une petite bobine, j’en aurai certainement des nouvelle l’an prochain.
J’ai essayé de filer ces fibres aussi bien sèches qu’humides. Il semblerait que l’humidification rendrait l’opération un peu plus facile.
Tout oublier et tester l’ortie
On m’avait beaucoup insisté qu’il ne fallait pas faire rouir l’ortie trop longtemps et qu’il fallait bien la surveiller…
Après visionnage de nombreuses video et un certain nombre de test en martelant ou piétinant plus ou moins, en surveillant le rouissage… J’ai décidé de n’en faire qu’à ma tête.
J’ai donc arrêté de piétiner, de gratter avec un couteau.
J’effeuillais les orties que je ramassais par douzaine chaque jour et je les mettais à tremper dans un bac d’eau que je surveillais tout de même chaque matin.
Plus d’une fois, j’ai dû renouveler l’eau car des moustiques y avaient pondu leurs oeufs et des larves en forme de petits se tortillaient dans mon bac. Les moustiques manquaient de zones humides où pondre, j’ai trouvé ces petits clous agités jusque dans un pot contenant de la lessive de cendres.
Petit détail, mon bac de rouissage était noir et concentrait donc la chaleur.
Quand l’écorce de l’ortie se ramollissait et commençait à pourrir, je sortait les orties et je grattais les tiges avec l’ongle, de belles fibres blanches apparaissaient. Si elles ne se libéraient pas assez facilement de l’écorce verte, je le remettais à tremper. Je les retravaillais le jour suivant.
J’en avais aussi mises à rouir dans le petit fossé où se vide la fontaine.
J’ai donc fini par opter pour la technique moderne sans le savoir. Mes fibres étaient plus blanches, plus douces, mais aussi plus courtes.
En effet, le rouissage élimine les pectines et d’autres substances qui unissent encore les fibres entre elles dans la méthode par grattage préhistorique.
Nettoyage de la fibre d’ortie et de houblon
Rinçage à l’eau
Après chaque séchage, après martèlement, je fais tomber le maximum de poussières. Puis, je rince et je remets à sécher. Et des déchets, il en tombe toujours.
Bouillir avec des cendres
Après avoir visionné une video où l’on traitait les fibres avec un shampoing très spécial, mais certainement basique puis avec un bain acide, je décide de faire un test archéocompatible avec un petit peu de fibres mises à bouillir avec de la cendres.
Rinçage au vinaigre
Puis je les ai rincées, et enfin je les ai fait tremper dans un peu de vinaigre et à nouveau rincées.
Dernier rinçage à l’eau
Après ce dernier rinçage à l’eau, mes fibres étaient beaucoup plus propres et douces. Il ne manquait plus que le cardage.
Finition de la fibre d’ortie et de houblon
Séchage
Heureusement qu’il faisait chaud. Tous les jours, je remettais à sécher mes fibres et ensuite je les secouais pour faire tomber les restes d’écorces récalcitrants. J’ai fait ces opérations depuis le début des tests et je l’ai poursuivi jusqu’au filage.
Cardage
Après tous ces traitements, mes fibres étaient plutôt en désordre et emmêlées, ce qui les rendaient difficiles à filer.
J’ai profité de mon retour au Festival Yelen à Baulmes pour utiliser les cardes que m’avait prêtées Camille pour carder mes fibres d’ortie et de houblon en démonstration pour les enfants.
Filage
Le but de toutes ces opérations était bien sûr d’obtenir un fil.
Je vais donc tester le filage de ces deux types de fibres.
En ce qui concerne le houblon, j’ai préféré le travail avec des tiges sèche de l’an dernier, mais elles sont plus grossières que les fibres d’ortie. Comme elles sont un peu plus longues, elles sont un peu plus faciles à filer.
Conclusion
Avec un peu, beaucoup de patience, on peut vraiment tirer parti, de ces plantes qui sont souvent assez mal vues.
A chaque fois, que je ramassais et effeuillais les orties, je le faisais à main nue. Donc, elles me piquaient un peu, mais la nuit, je dormais mieux.
L’an prochain, j’aimerai tester certaines plantes comme la mauve et les roses trémières connues pour avoir des fibres. L’idéal serait de les récolter rouies naturellement après l’hiver. La difficulté est d’en trouver en quantité suffisante.
Les documents américains mentionnent le milkweed (qui semble être toxique), je ne l’ai pas encore rencontrée.
Je voudrai aussi tester des plantes à tiges dures à couper telles que la chicorée sauvage et le rumex, courants à Gletterens.
/// Vikings – Scandinavie textile /// Article cr´´eé le 17 décembre 2021, modifié le 6 décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement, je viens de rentrer au Chili – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Depuis mon enfance, je me suis intéressée aux Vikings. Il se trouve qu’ils ont utilisé des techniques textiles spéciales qui sont bien documentées. Le climat et les marécages ont favorisé la conservation de nombreux textiles souvent antérieurs aux Vikings. Ces techniques se pratiquent encore… Je suis donc partie à leur recherche.
Les techniques qui m’intéressent
Curieusement, les techniques n’apparaissent que rarement à un seul endroit dans le monde. On les retrouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. Mais souvent, elles sont malheureusement oubliées.
C’est dommage, car elles ont un grand intérêt pour une artisane nomade: elle peuvent s’utiliser facilement avec peu d’espace.
Enfin, les résultats obtenus par ces techniques donnent des textures différentes de celles des tissages et tricots habituels.
Nadelbinding / Anillado
Visiblement, cette technique était utilisée aussi bien en Amérique Latine, chez les Coptes, puis en Scandinavie.
Comme beaucoup de techniques de tissage elle dérive directement de la vannerie.
Les plaquettes
Historiquement, cette technique était déjà attestée à Hallstatt, en Autriche, actuellement, il y a plus de 3500 ans.
Beaucoup plus tard, les Vikings feront des bordures à tous leurs vêtements avec cette technique qui permet de tisser de jolis galons avec une grande variété de dessins.
Le sprang
Cette technique très ancienne, nécessite au moins un cadre, elle produit des filets.
Curieusement, je n’ai rien trouvé sur le sprang en Scandinavie, mais je n’y suis pas restée longtemps et je ne suis pas rentrée en contact avec des spécialistes…
Métiers à bandes ou à grille
Ces petits métiers sont bien sympathiques, ce seront les premiers que je testerai à mon retour à Gletterens. Je ferai avec une bande pour un de mes sacs de voyage. Je consacrerai certainement dans peu de temps un petit article à ce métier.
Cette technique est déjà moins exotique.
J’en verrai plusieurs dans les musées, notamment une version de Laponie avec 2 lignes de trous.
Par curiosité, je viens d’aller visiter le site du norksfolkemuseum.no et je découvre une base de données de photos de matériel textile très intéressante.
J’y découvre une grille à trois lignes de trous. Maintenant, je suis très curieuse de transformer une de mes grilles et de tester ce système.
À première vue, il me semble que les lignes de trous sont un peu serrées, mais il doit y avoir une raison.
Grand départ chez les Vikings
26 août
Le départ était prévu à 8h00 près du supermarché. Mais, j’ai un peu trop traîné pour compacter mes bagages.
Mon matelas pneumatique que je devais regonfler un peu tous les soirs ne voulait plus se dégonfler ce matin-là.
Conclusion, j’ai dû monter la côte avec tous mes bagages jusqu’au village pour prendre le bus suivant. Par chance, je n’ai pas raté ce bus. J’étais encore très chargée, j’ai emmené en ballade mon rouet électrique de voyage (avec un peu de laine).
Saint Gall et son musée de la dentelle
Le voyage à Saint Gall (Suisse) s’est passé sans problème. Par chance, il y a des consignes à la gare bien accessibles et de grande taille, tout tenait dans un casier. Alors, j’ai laissé mes bagages à la consigne et j’ai acheté le billet de train pour Hambourg pour le soir même. J’économise ainsi en hébergement.
Puis, je suis partie visiter le musée de la dentelle. Je suis venue dans cette ville parce qu’on m’avait parlé de ce musée. En effet, je n’avais pas pu voir ceux d’Argentan et d’Alençon, devant lesquels je suis passée maintes fois, pour cause de guerre contre un virus.
Il est vrai que ce musée est intéressant, bien qu’il traite essentiellement des techniques industrielles modernes.
Il y a une bibliothèque impressionnante.
Quelques métiers à tisser originaux peuvent donner des idées pour des animations.
Il y a toute une section qui présente les différentes fibres avec des explications intéressantes sur les fausses bonnes idées… Par exemple, les dégâts provoqués par la monoculture de coton. Des livres sont aussi exposés.
Il y avait aussi une exposition sur les femmes politiques et la mode.
La ville
Il y a un joli centre qui a su conserver de nombreuses maisons anciennes, très bien entretenues. Dans cette ville, il y a beaucoup de chocolatiers (comme à Neuchâtel).
Comme prévu, je repars le soir vers Hambourg, avec une escale de 23 h à 4 h à Munich. Le train part avec 1 h20 de retard, mais ce n’est pas grave vu que la correspondance est longue.
À Munich, il y a quelqu’un qui s’est installé dans un hamac entre deux piliers sur le quai. Cela fait envie.
27 août
Les queues
Enfin, j’arrive à Hambourg à 10 h 30.
Ici, ils sont tous fanatiques du masque médical. Ni celui de Monique qui est épais, ni celui de Martine qui est joliment fleuri ne sont à leur goût. Ici, priorité à l’uniforme!
Donc, j’ai dû aller en acheter un chinois et refaire la queue pendant plus d’une heure pour avoir une demie information à un guichet. Heureusement, j’étais allée m’acheter un plat à emporter que j’ai mangé en faisant la queue.
Ici, on ne dit pas bonjour, mais: “Bitte der Mask über dieNase” (votre masque sur le nez SVP) sur un ton déplaisant. Et souvent, ils oublient de dire « Bitte« . Il n’est jamais assez haut à leur goût. De plus, les queues se multiplient car l’office de tourisme ne renseigne pas sur les trains, ni sur les bus, ni sur les hébergements, seulement sur les activités à Hambourg et pas dans la région… Pour les transports, la Deutsch Bahn (équivalent de la SNCF) ne s’occupe que des horaires de train et ainsi de suite.
Puis, pour l’hébergement, on a fini par m’envoyer voir un équivalent de l’Armée du Salut: La Bahnhof Mission. Je n’ai pas testé cette solution. Vu l’accueil peu sympathique dans cette gare, j’ai préféré continuer mon voyage la nuit.
Albersdorf, le musée
J’ai mis mes bagages à la consigne et j’ai fini par acheter un billet aller-retour pour Albersdorf qui curieusement n’indique ni horaire ni quai de départ.
Si je suis ici, c’est que je voulais voir ce musée depuis longtemps, car sur leur site internet, j’avais vu des panneaux très intéressants sur les fibres anciennes: liber de tilleul, orties et autres fibres sauvages utilisées dans les textiles anciens.
Après 2h30 de train, j’arrive. Le musée est tout près de la gare. Il n’y avait personne qui le visitait et l’on m’a cependant exigé mon certificat de vaccination. C’est tout de même un peu choquant pour un musée qui s’intéresse aussi à l’écologie. Ce fameux certificat préoccupait plus l’employée que le paiement de l’entrée.
Je n’ai pas vu les panneaux sur les fibres, mais il y avait une belle salle sur l’ambre et une reconstitution d’un four pour fondre le minerai de fer. Cela fait un peu penser aux fours utilisés par les Incas.
Ce musée est très petit. J’ai donc eu le temps de visiter aussi le Parc préhistorique Steinzeit Park
Le parc de l’âge de la pierre
L’entrée à pied est mal indiquée, j’en ai fait le tour complet (dans la forêt) avant de la trouver. Mais, la promenade est belle.
Ici, c’est très différent du Village Lacustre de Gletterens. C’est très orienté vers les enfants, il y apparemment aussi des animations, mais je n’en ai pas vu la publicité.
Là, contrairement au petit musée, on ne me demande pas de certificat.
Il y a des pancartes d’information un peu partout.
À plusieurs endroits, il y a des jeux pour les enfants et des robinets pour se laver les pieds après.
Il y a des reconstitutions de différents types d’abris, de maisons, de pièges et de tombes.
On y trouve aussi une reconstitution de labyrinthe comme en verra plus tard chez les Vikings.
À deux endroits, il y a quelques personnes déguisées qui sont censées faire des activités artisanales.
Pas d’informations nouvelles au sujet des textiles, c’est bizarre car c’est grâce à ces panneaux que j’ai connu l’existence de ces endroits. Seulement des métiers à pesons, qui sont montés, mais pas en production.
Là, Gletterens présente beaucoup mieux avec un métier présentant un tissage avec des bordures en sprang, avec, semble-t-il, beaucoup moins de moyens. C’est sans doute là, l’influence positive de Jacques Reinhard qui a bien divulgué ses savoirs.
Il y a un petit troupeau de moutons, mais pas d’information quant à leur race.
Plusieurs bâtiments ont des toitures enherbées, végétalisées, et certaines utilisent les écorces de bouleaux.
Il a aussi une zone de culture, lin, céréales, maraîchage, plantes aromatiques…
Ce parc mériterait un article complet, j’espère pouvoir y retourner.
Départ pour Copenhague
Je pensais revenir à Hambourg au retour, mais cela en s’est pas fait, d’autant plus que l’accueil dans cette ville, dont je n’ai connu que la gare trop préoccupée par un virus, n’a rien eu de sympathique.
C’est un peu dommage, car je vais découvrir qu’il y a beaucoup de sites anciens, notamment vikings dans la zone de Hambourg, notamment l’ancienne ville viking de Aitabu.
Pour le moment, le but était de chercher un musée sur le tissage aux plaquettes, technique très développée par les Vikings. Les étapes sont: Copenhague, Göteborg, Oslo… Rome2Rio m’aura beaucoup aidé dans la détermination de mon trajet et aussi pour le choix des moyens de transport.
Pour le retour, je prévoyais de passer par Malmö, Gdansk, Bydgoszcz, Biskupin où il y a une reconstitution de village préhistorique.
Les gares ferroviaire et routière
Je suis revenue à Hambourg vers 20 h 30.
Vu que j’ai trouvé un bus à 34 Euros (4 fois moins cher que le train de la Deutsch Bahn), je cherche la gare routière. J’ai bien dû faire deux fois le tour de la gare ferroviaire avant de la trouver. On me disait toujours de l’autre côté. Une fois trouvée, j’ai mangé et confirmé le bus qui part à 2 h 00 du matin et arrive à Copenhague vers 9 h.
Heureusement, j’ai pu trouver du wifi sur les quai de train, pour l’achat de mon billet de bus.
J’ai donc récupéré mes bagages (sac à dos + charriot) et suis partie attendre mon bus. Avec la fatigue, l’attente se fait longue. Il commence à faire froid et il s’est même mis à pleuvoir.
En l’espace de quelques heures, on m’aura demandé le certificat de vaccination deux fois. La dernière, pour rester le temps d’avaler mon repas, dans la salle d’un fast-food asiatique de la gare qui n’avait même pas de chaises.
Où trouver un siège pour attendre?
Les sièges font cruellement défaut dans cette ville. Il faut descendre sur les quais de la gare ferroviaire pour parfois en trouver un de libre quand un train part. C’est tout de même plus pratique pour faire des recherches sur internet. Peut-être, devrais-je envisager de m’acheter un siège pliant la prochaine fois que je voyage, comme si je n’étais jamais assez chargée.
Quant à la gare routière, même à 2 heures du matin, il vaut mieux ne pas quitter son siège quand on a fini par en trouver un de libre.
Arrivée chez les « Vikings »
28 Août
Arrivée à Copenhague sous la pluie.
Grande surprise en arrivant, le bus nous débarque sous la pluie en pleine rue à quelques centaines de mètres de la gare. Quelqu’un réclame quand j’arrange mes bagages. Il paraît que je suis au milieu de la rue (les autres passagers aussi).
En fait, il s’agit d’une piste cyclable aussi large qu’une voie pour voitures. Une fois mes bagages installés, je pars instinctivement dans la direction de la gare.
Je crois que je n’ai jamais vu autant de vélos, il y en a partout, éventuellement avec un petit réceptacle pour enfants à l’avant. J’en ai vu un avec 4 enfants à bord.
Quel soulagement, après le stress hambourgeois, ici personne ne porte le masque. Le vaccin n’est plus exigé.
Enfin, je respire.
La gare ferroviaire
Ici aussi, il y a des consignes à la gare, de grande taille, c’est tout de même pratique. C’est le genre de confort que l’on a oublié depuis longtemps en France.
Ici, comme en Allemagne, il y a du Wifi dans les gares et même dans les trains.
C’est ainsi que je peux organiser la suite du voyage, petit à petit, en affinant mon itinéraire et en cherchant un hébergement au jour le jour.
Le musée
Visite de la Glyptothèque. J’espérais pouvoir y voir les pierres tombales de Palmyre, dont il possède une très grande collection. Elles n’étaient plus visibles, c’était une exposition temporaire. Dommage, car la plus grande collection est justement à Copenhague.
En Scandinavie, il n’y a pas que les Vikings. Ici, je vois plein de statues grecques et romaines. Je photographie les détails des vêtements et des coiffures.
Il y a deux momies égyptiennes. L’ordonnancement des bandelettes a attiré toute mon attention. J’en verrai d’autres par la suite dont la disposition n’est pas la même.
J’ai acheté un livre sur les couleurs et Charles Darwin pour les descriptions de la nature.
Nuit passée dans une auberge de jeunesse, dortoir de six femmes, des lits superposés, encastrés dans un meuble, on dirait presque un nid, agréable malgré l’espace réduit. Mon sac à dos dormira à mes pieds, car il ne tient pas dans le casier.
Quel repos après tant de route, d’attente et de marche.
29 août
À 8 heures, je réserve par erreur une nuit dans une auberge de jeunesse à Göteborg, Suède. Je n’avais pas prévu de rester aussi longtemps à Rotskilde. Heureusement, j’ai pu retarder d’une journée. Je passerai la nuit dans le train.
Rostkilde
Je laisse mon sac à dos dans une consigne et pars pour Rostkilde.
C’était un grand port et l’ancienne capitale des vikings. Ils y ont coulé 6 bateaux dont certains ont pu être reconstitués presque entièrement. Ils ont été coulés volontairement pour boucher des entrées dans le port pour mieux le protéger.
Le musée extérieur
Ce musée doit absolument être visité. Il y a un stand sur les cordes: chanvre bien sûr, mais aussi crin de cheval, laine de mouton, liber de tilleul, algues et même arbustes. Dommage qu’il n’y ait personne pour donner quelques explications supplémentaires.
L’atelier
Puis, il y a un atelier de construction navale qui donne de très nombreux détails.
Il y a aussi un navire en construction à l’extérieur.
Ainsi, les différents types de bois n’étaient pas choisis au hasard. Les principales essences utilisées sont présentées grandeur nature dans des bacs autour des allées avec leur particularités.
On y voit aussi comment les formes des arbres, notamment les embranchements étaient utilisés.
Les attractions
Un petit atelier invite les enfants à construire leur propre bateau et à le mettre à l’eau. Cela les fait réfléchir sur l’utilité de la quille, la position du mat, la répartition des poids…
Ici, on peut voir la reconstitution de l’épave numéro 3 qui a été mise à l’épreuve durant un long voyage semblable à ceux du passé.
Tout a été étudié sur ces navires. Les traces des outils utilisés pour leur fabrication ont donné beaucoup d’informations.
Face au rivage, il y avait aussi une reconstitution de labyrinthe en pierre, de tentes, de jeux…
La reconstruction des bateaux
D’abord, les pièces des bateaux retrouvés ont subi un traitement qui a permis de les exposer.
Alors, des plans ont été fait grandeur nature et au 1/10ème.
Par conséquent, ces travaux ont fait intervenir de nombreuses équipes d’archéologues, de menuisiers, charpentiers, botanistes…
Le musée présente donc 6 navires, ou plutôt, ce qu’il en reste. C’est impressionnant, quand on imagine le travail nécessaire à leur construction avec les moyens de l’époque.
Au fonds d’une salle, il y a un métier à tisser à pesons, avec des indications très intéressantes sur la fabrication des voiles qui étaient en laine traitée avec une sorte de goudron et couverte d’ocre jaune ou rouge. Là aussi, il y a des archéologues expérimentaux qui s’occupent de ces problèmes.
Malheureusement, le tisserand n’était pas là.
La boutique
À la boutique, j’ai encore trouvé quelques livres, notamment sur les techniques de nailbinding et de tablettes qui m’intéressent.
Si vous vous décidez à visiter ce musée en train depuis Copenhague. C’est facile, une carte forfait pour les déplacements en banlieue suffit. Mais, il faut savoir que l’on doit prendre un bus en sortant de la gare (le 203). Je n’ai pas compris comment payer le bus, on m’a laissée passer.
Départ pour la Suède
De retour à Copenhague, je récupère mes bagages et me décide à partir pour Göteborg, j’avais acheté le billet comprenant le ferry le matin.
J’arrive à Helsinger, je monte dans le ferry en pensant en avoir pour plusieurs heures et arriver directement à Göteborg. Alors, j’en profite pour commencer à rédiger la narration de la veille, quand quelqu’un me demande si je repars pour Copenhague.
Nous étions déjà arrivés déjà arrivés en Suède. Pas de contrôle, pas de masques…
Je croyais être arrivée à Göteborg, je réserve une nouvelle nuit. Mais quand je cherche l’itinéraire, on m’indique sur l’écran un chemin sans la durée.
Je demande aux gens à côté de moi, si j’étais bien à Göteborg. J’en étais encore loin, je n’étais qu’à Helsingborg, à 166 km.
Il y avait un train dans les 20 minutes qui suivaient. Je l’ai pris. Je suis bien arrivée à Göteborg.
30 août
Aujourd’hui, c’est lundi, je trouve les musées fermés.
Au centre d’informations touristiques, on y parle français et on m’indique quelques autres musées et un magasin de laines. Il s’agit en fait d’une grande librairie avec un petit rayon de laine.
Malheureusement, je ne trouve rien d’intéressant. Je découvre le marché couvert et y mange.
Il y a un peu partout des parcs et des parterres avec des associations de plantes assez surprenantes.
Je récupère mes bagages à l’hôtel où j’ai passé la nuit, pour aller à l’auberge de jeunesse pour cette nuit et la prochaine. Les 23 minutes indiquées par Google pour ce chemin, m’ont pris plus d’une heure.
Quand on se promène dans la ville, on peut découvrir des peintures murales dignes d’intérêt.
En Scandinavie, les cafés attendent les clients avec une couverture pour chacun.
Fin d’après-midi
Après-midi de planification de la suite du voyage.
Sur la carte, il y a plein de mentions d’Oseberg, mais pas de musée, encore moins sur le tissage aux plaquettes. Je crois qu’il y a un musée intéressant à Bergen, en Norvège, mais c’est trop loin. Ce sera pour un autre voyage.
Au passage, je découvre 2 autres musées à Paris et un village franc dans l’Aisne.
Après un certain nombre de recherches avec un internet instable, je finis par savoir que le fameux bateau d’Oseberg est dans un musée à Oslo, qui sera donc la prochaine étape.
Quand au tissage, il semblerait qu’il y ait quelque chose dans les îles Löfötren, mais c’est très loin dans le nord.
Au fur et à mesure de mes recherches, je m’aperçois que je suis passée à côté de beaucoup de choses dans le Nord de l’Allemagne ou au Danemark. Il faudra prévoir un second voyage pour approfondir le sujet et si possible faire des contacts avec des spécialistes…
Quand il n’y pas d’internet
Vues les intermittences de l’internet, je prends le temps de feuilleter les livres que j’ai achetés aux musées.
31 août
Aujourd’hui visite de 2 musées: le Musée Röhss et le Municipal, où j’achète 2 petites lucettes et 2 aiguilles en os pour le « nailbinding« . Je suis contente de trouver des petites lucettes, j’en avais acheté des grandes l’année dernière en Suisse, mais elles servent plutôt avec de très gros fils ou des lanières en cuir.
Ces musées étaient tous deux intéressants. Les musées ouvrent tard ici, à 11 heures.
Le Musée Municipal
Le Musée Municipal ouvrait le premier, j’irai donc le voir d’abord.
Je n’ai pas encore parlé des bijoux vikings, mais ils sont merveilleux.
Dans une salle qui traite d’une période plus récente on y découvre les outils utilisés pour fabriquer et entretenir les fraises.
Une grande salle présente les mythologies vikings et leurs divinités…
Nous sommes maintenant dans une salle qui relate l’industrialisation du secteur textile vers 1850.
Puis, vient une intéressante série d’ateliers d’artisans miniatures. Ces maquettes sont vraiment très bien faites, elles présentent aussi d’autres métiers.
Röhsska Museet
Puis, je suis allée au Röhsska Museet, une ancienne fabrique transformée en Musée de la Mode et du Design.
Il y avait beaucoup plus de choses intéressantes à vous montrer, mais mes photographies ne sont pas claires. Il est souvent difficile de prendre des photos dans les musées, les reflets sont parfois très difficiles à éviter, et c’était le cas dans ce musée.
Frayeurs
J’ai eu 2 grandes peurs aujourd’hui. D’abord, ma banque m’envoie des messages m’invitant à contrôler mes dépenses. Je ne fais pourtant pas de folies et mon compte est loin d’être en négatif.
Ils ont tout simplement essayé me vendre un service supplémentaire. C’est là que l’on voit que la peur s’utilise aussi pour vendre.
Puis, j’arrive à l’auberge de jeunesse où je passe la nuit et mon badge ne me laisse pas entrer. À partir de 16 heures, il n’y a plus personne à la réception. On dépend donc du bon vouloir de l’informatique et des autres hôtes qui ont dû appeler à un numéro d’urgence pour que j’ai un badge de secours, ne serait-ce que pour aller aux toilettes.
Vu que l’internet était encore rétif, j’ai décidé de profiter de mon rouet pour filer une bobine complète de laine grise avec un peu de soie teinte à l’indigo à Gletterens.
Il en reste plus qu’à la retordre. Cela prend moins de place dans les bagages.
1er septembre
Changement d’hébergement, je n’ai pas pu prolonger le séjour là. Ils m’ont donné une nouvelle adresse pas trop loin. J’y serai encore 2 nuits.
En chemin, pour aller vers le le centre, j’ai découvert la vitrine d’une petite boutique d’un marchand de tapis. Elle était toujours fermée, mais la vitrine était intéressante.
De bonne heure, je visite la bibliothèque municipale, le bâtiment n’est pas très beau à l’extérieur, mais l’intérieur est agréable.
Cependant, je n’ai jamais vu de bibliothèque avec aussi peu de sièges et sans tables, la place ne manquait pourtant pas.
Un monsieur m’a trouvé 5 bons livres. Pas vraiment ce que je cherchais, mais des découvertes intéressantes:
Un petit livre sur le tissage des pailles comme trame avec tous les schémas. Il s’agit d’une technique suédoise.
Un gros livre sur les textiles de Paracas avec des exemples des mêmes techniques en Asie Centrale.
J’ai passé presque toute la journée avec ces deux livres.
Je reviendrai demain matin pour les 3 autres, 2 de tissage et 1 de teintures naturelles.
Visite du Musée de la Culture Mondiale
Il y avait une exposition sur le thème: “Tous différents, tous égaux”. Elle mérite d’être vue, dommage que l’on en puisse pas savoir d’où viennent les objets. Ils sont présentés par thèmes et il y en a de très curieux.
Une deuxième exposition, gratuite elle aussi, sur les carrefours est intéressante.
Une troisième, sur les kimono, était payante. J’ai heureusement eu le temps de la visiter, car le musée ferme à 19 heures, il était interdit de prendre des photographies, dommage, c’était beau.
2 septembre
Nouvelle journée de bibliothèque. J’ai découvert de nouveaux livres sur les textiles.
C’est curieux, ils expliquent des faits vu dans d’autres livres, mais différemment. Je trouve ainsi de nouvelles illustrations. J’ai même trouvé de nouveaux dessins de Huaman Poma de Ayala.
Mon téléphone s’est déchargé, je rentre en faisant un grand détour par le centre commercial où on m’avait indiqué une librairie. Elle était bien là, mais il n’y avait rien sur les sujets qui m’intéressent.
J’en profite pour passer par la gare ferroviaire et le terminal de bus pour comparer les prix et les horaires pour aller à Oslo, ma prochaine étape.
J’achète mon ticket de bus de retour à l’hôtel.
3 septembre
J’ai mon bus à 12:10. Je n’ai pas le temps d’aller visiter le Jardin Botanique.
Je profite du fait que je peux rester jusqu’à 11 heures dans la chambre, pour copier sur mon disque dur toutes les photographies que j’ai prises depuis depuis mon départ de France.
Cela m’a pris 1 heure alors que le système m’indiquait 4 heures. En effet, il y avait plus de 7000 photographies et il me faudra les trier par la suite.
À 10 heures, je prends le tramway pour le terminal de bus, il passait près de l’hôtel. J’arrive bien en avance, j’en profite pour tisser un peu la ceinture en filet que je n’ai pas encore finie.
Le voyage se déroule bien, sauf attente très longue à cause du virus à la frontière norvégienne.
Pas ou peu de masques là aussi.
Les paysages de forêt sont vraiment très beaux et font regretter une traversée aussi rapide..
4 septembre
Encore une journée très productive. J’ai visité 3 musées et trouvé plusieurs livres sur les sujets qui m’intéressent.
À ma première sortie en ville, je découvre une vitrine avec des habits traditionnels qui font la part belle aux galons tissés aux plaquettes. Je passerai plusieurs fois devant cette boutique, mais toujours en dehors des horaires d’ouverture.
Grosse déception, car le musée des bateaux vikings d’Oseberg-Godpak ne montre que des bateaux vides.
Les autres restes archéologiques, dont les fameux textiles, ne seront exposés qu’en 2025 dans le nouveau musée. C’est vraiment dommage. Il y ont trouvé même des textiles en soie. J’ai acheté un livre sur les textiles trouvés à Oseberg.
Folks Museumet
Au Folks Museum, l’atelier textile était fermé pour la saison. Mais les reconstructions d’habitats anciens valent la peine d’être vues.
J’ai pu voir 2 expositions très intéressantes, dont une sur les Sami, avec de très beaux textiles et des métiers traditionnels.
Cependant, j’ai trouvé un métier à grille et un à plaquette complet (avec sa ceinture) à la boutique. Parfois, les boutiques des musées ne présentent pas que des gadgets…
Le musée historique
Puis, je suis allée au musée historique. Il y a une salle intéressante sur l’Amérique, quelques momies égyptiennes. On y trouve aussi une belle exposition sur les Vikings, seulement un fragment de textile des vikings, mais des bijoux magnifiques, beaucoup d’armes.
Exposition sur les Vikings
Voici quelques photographies de l’exposition sur les Vikings.
Quelques objets dans le domaine textile…
Enfin, je suis allée à une boutique de laine où j’ai pu trouver quelques livres. Dont un petit sur les métiers à grille qui me servira lors de mon premier essai.
5 septembre
Dernier jour à Oslo, je vais bientôt quitter, avec regret, les anciennes terres vikings.
En attendant, je comptais visiter une librairie, Google m’avait dit qu’elle ouvrait à 9h00, mais il avait oublié que c’était dimanche.
Et, il semble qu’ici, le dimanche cela se respecte. Tout est fermé.
Je me dirige vers le National Museet dont le même Google (qui croit tout savoir) me dit qu’il ouvre à 11 heures, comme presque tous les musées ici.
Mais, je tombe sur une affiche m’annonçant qu’il n’ouvrira qu’en 2022, cela aurait bien valu une mention “fermé temporairement” chez Google.
Il y a partout des parcs, c’est très vert et très fleuri.
Suite de la ballade
Je pars à la découverte de la ville, presque déserte. J’arrive sur le port où je vois un nouveau musée, avec une affiche qui indique qu’il sera fermé jusqu’en 2021. Je passe par un grand portail ouvert et tombe sur une entrée de musée. Mais, cette fois-ci, c’est fermé jusqu’en 2022.
À ce rythme, on apprend vite que “stengt” signifie fermé en norvégien.
Je me suis assise sur un banc public dans un parc. Il y avait un musicien qui chantait des chansons dans le genre de Neil Diamond. Je me suis mise à filer au fuseau un peu de fibre d’alpaga que j’avais dans mon sac.
Je vous écris maintenant sur une place qui était très animée le vendredi soir quand je suis arrivée, non loin de l’hôtel. Il y a plusieurs café-restaurants avec terrasse… Aujourd’hui tout est fermé et ne passent que les livreurs de repas à domicile, à vélo ou à patinette.
Le retour vers le sud s’est bien passé. À la gare de Malmö (Suède), j’ai trouvé facilement le train pour Ystad, d’où je dois prendre le ferry pour Swinouj`´scie en Pologne le soir.
Ystad
A Ystad, j’ai quelques difficultés pour trouver le lieu d’embarquement mal indiqué et pas de Wifi. Mes bagages lourds de précieux livres allongent les distances.
Une fois trouvé le terminal, on ne voulait me vendre le ticket qu’à partir de 19 heures, je n’ai pas compris pourquoi. La consigne ne voulait que des monnaies de 10 Kr suédoises, j’avais bien un billet de 200 Krs, mais on en voulait pas me faire de monnaie. J’ai dû repartir au centre ville chargée, essayer d’acheter quelque chose pour qu’on me rende de la monnaie en pièces de 10 Krs. La Suède est un pays où tout se paye par carte et où il est courant de voir des pancartes annonçant que les espèces ne sont pas acceptées.
Par chance, j’obtiens du change. Je reviens et range mes bagages. Maintenant, j’ai du temps devant moi, le ferry ne part que le soir.
Je découvre qu’il y a un musée, je pars à sa recherche. Il était facile à trouver, sur la place, mais il était fermé. C’était lundi.
Il en faut donc pas compter sur les dimanche et les lundi pour les découvertes…
Attente studieuse en lisant “Viking clothing”. C’est passionnant.
Le Ferry
Me voici avec le billet enfin acheté. Il faut attendre l’embarquement à 21 h 30.
Une fois montée sur le bateau, je laisse les bagages en consigne jusqu’à 6 heures, heure d’arrivée en Pologne. Passage obligé par la case Restaurant, self service. Puis je vais m’installer dans une salle avec des fauteuils confortables pour la nuit, mais un grand écran qui diffuse des films genre Rambo où deux acteurs (un homme et une femme) lisent en polonais les répliques de tous les personnages correspondant à leur sexe…
J’abandonne les Vikings
7 septembre
Après une nuit dans un fauteuil dans le ferry, j’admire le lever du soleil sur la mer.
Très peu de choix pour le petit déjeuner, pas d’indication sur le cours de la zloty par rapport à l’euro et j’ai aussi peu de temps, je le saute.
Je monte récupérer mes bagages et je retrouve une dame polonaise de 70 ans avec qui j’avais parlé la veille.
Nous sortons du ferry et faisons ensemble, à pied, le trajet qui sépare de la gare de Swinouj´scie, puis dans le train nous serons ensemble jusqu’à Szczeczyn où elle descend. Elle n’arrête pas de répéter “Staro´s´c nie rado´s´c” (la vieillesse n’est pas bonheur). Elle aussi transportait des livres, ce qui est toujours assez lourd.
PoznaN
Je ne sais pas pourquoi, on a insisté à me vendre un billet qui allait à Bydgoszcz en passant par Pozna´n, ce qui faisait un sérieux détour,
Je voulait aller voir une reconstitution de village ancien à Biskupin, un peu comme à Gletterens. Sans le savoir, je suis passée par la gare de Wolin où il y a un village du même genre. Je n’allais tout de même pas faire marche arrière.
Cependant, le train est si lent, il s’arrête dans toutes les gares sans exception et ne va pas à plus de 60 km/h. Je décide de en pas aller à Bydgoszcz et Biskupin. Il faut que je sois le 9 à Baulmes, pour le Festival Yelen.
Directement à berlin
Je vais donc prendre, arrivée à Pozna´n, un train pour Berlin. Une fois arrivée à Pozna´n après 5 heures de train, j’achète un billet de train pour Berlin à 15h15.
Le train est en retard, tellement en retard qu’il n’est pas affiché, personne ne sait rien, je pars avec mes bagages vérifier le quai, quand je reviens, on me dit qu’il est parti et que le suivant est à 19h05.
Je commence à avoir très faim, je vais chercher quelque chose à manger en attendant le prochain train. Celui-là arrive à l’heure. Je voyage en compagnie sympathique, une jeune femme avec 2 petits chats et un monteur de manèges. Conversation très polyglottte, en polonais, mais aussi en français, espagnol et allemand.
Je me mets à filer mon reste de fibres d’alpaga gris, le petit chat qui était presque du même gris est venu jouer avec le fuseau.
Berlin
Arrivée à Berlin à 22 heures, gare Hauptbahnhof, je cherche un train pour la Suisse. Tout est fermé, pas d’information, je finis par trouver un distributeur automatique de billet de train. Celui-ci me trouve un départ à 0h41. Quai difficile à trouver, heureusement un monsieur veut bien se donner la peine de regarder le ticket et me dit qu’il part au quai 8 qu’il m’indique vaguement.
Les ascenseurs dans cette gare semblent sortir d’un livre de science-fiction, il faut deviner où sont cachées les commandes. Je n’en trouve pas pour ce quai, je dois donc défaire les paquets de mon charriot et les descendre un par un, par chance j’avais le temps, mais c’était de la fatigue que j’aurais préféré m’éviter. Décidément, les gares allemandes n’ont rien d’accueillant.
8 septembre
Journée de train Berlin / Hagen /Basel / Fribourg, puis attente d’une heure et demie pour le bus de Gletterens.
Je suis enfin arrivée à Gletterens, Jack et Carole étaient là. Nuit courte de repos.
Conclusion
Ce voyage aux pays des Vikings a été un peu court. J’espère pouvoir revenir en Scandinavie prochainement.
Si j’en ai le temps, j’essaierai de consacrer quelques articles à certains des musées visités, car ils le méritent.
Prochaine étape: Le Festival Yelen à Baulmes, Suisse…
/// Rassemblement Préhistorique 2021 /// Article modifié le 2 novembre 2021 Je suis arrivée en France il y a longtemps et j’y serai jusqu’en novembre 2021 Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 – publicobre2000@yahoo.es
Dernier article publié: Gletterens, préparations Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Le Rassemblement Préhistorique a la particularité de favoriser des échanges entre des spécialistes et des amateurs de différents domaines autour des thèmes préhistoriques, différentes techniques sont mises en œuvre par des démonstrations, parfois spectaculaires, auxquelles tous peuvent participer…Lors du Rassemblement Préhistorique, on se peut de promener dans tous le Village Lacustre. Mais pendant, ces jours-là, on y découvre des activités multiples parfois surprenantes…
Quel est l’intérêt de cet événement?
Toutes ces tentatives de reconstitutions montrent que ce qu’ils faisaient à la préhistoire, nous pouvions tous le faire. Maintenant, il s’agit de voir les comment? et pourquoi?
C’est aussi comme une forme formation permanente pour toute l’équipe expérimentée du Village Lacustre. Elle doit travailler deux fois plus pendant ces jours pour assurer le déroulement de cet événement et des visites habituelles et en profite souvent pour faire des expériences en dehors de leurs horaires de travail. Pour eux, les animations spontanées, les travaux de ménage… continuaient. En outre, ils devaient nous approvisionner en bois pour les feux et résoudre de nombreux autres problèmes… Entre deux taches courantes, ils arrivaient à partager des activités qui les intéressaient.
Je tiens à remercier chaudement toute l’équipe (François, Jack, Tania, Carole, Doris et Martin) pour toute leur aide et leur gentillesse.
Rassemblement Préhistorique – 31 juillet
Mise en place de l’expo
Je fais une petite visite à la déchetterie pour récupérer plus de récipients – bonne récolte. Bien que cette récupération ne soit pas compatible néolithique, c’est un bon recyclage. Cela va permettre de multiplier les bains de teinture qui sont gourmands en récipients et autres contenants. Nous touchons ici du doigt un problème de l’humain durant la préhistoire. L’archéologue Jean Guilaine y fait référence dans son roman « Pourquoi j’ai construit une maison carrée« .
Le tannage
Découverte de la peau de bison, elle était déjà tendue sur le cadre qu’avait préparé Grégory. Dominique n’est plus seul à tanner c’est année. Il y a aussi une femme qui tente de rattraper des peaux de moutons mal préparées.
Tissage, teinture
Je fais une petite démonstration de filet à la demande d’un visiteur, je trouve le temps de tisser une nouvelle pochette.
Le matin, je prépare deux bains de garance, un bain de tanaisie et un autre de bois de Campêche. Il faut toujours laisser tremper les bains à l’avance. Il est certain que la tanaisie et la garance font partie de l’univers tinctorial néolithique local. Le bois de Campêche a très probablement une utilisation très ancienne sur son lieu d’origine (Mexique et Caraïbes).
Dominique Cardon mentionne dans un de ses livres que des graines de plantes tinctoriales ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques dans le lac de Neuchâtel.
Vannerie
Je découvre la préparation de la clématite sauvage, la vannerie en massettes (roseaux).
Je profite du bain de cuisson de la clématite pour mettre un petit écheveau à teindre. Un groupe de vannier est entrain d’en faire cuire pour en ôter plus facilement l’écorce.
Rassemblement Préhistorique – 1 août
Voyage dans le temps – Fête nationale Suisse
Tout au long de la saison, le Village Lacustre propose des événements et des animations particulières, celle-ci tombait par hasard le jour de la Fête Nationale, occasion de tourner son regard vers une évocation du passé local avec une mise en scène de l’architecture du Village et de l’activité de ses habitants.
Activités du jour
Allumage de deux feux dans la maison longue, où je suis installée. Cela me permet de faire plus de démonstrations à la fois. Maintenant, le nombre de récipients (bien qu’anachroniques) me le permet.
Teinture de lin et alpaga à la garance des teinturiers (Rubia tinctoria) et laine de mouton avec garance indienne (Rubia cordifolia). Cette dernière, appartient aux vieilles traditions tinctoriales de l’Inde.
L’usage de la garance (Rubia tinctoria) et son mordançage sont expliqués dans des tablettes sumériennes qui commentent comment l’utiliser conjointement avec l’indigo pour contrefaire la coûteuse teinture à `la pourpre de murex (voir les livres de Dominique Cardon).
Récupération du bain de clématite plus ajout d’écorces de noisetiers et de cornouillers sanguins provenant des arbres abattus pour le chassis pour le cuir de bison. Teinture aux tanins de deux vieux draps, pour ecoprint et essai de bogolan.
Je prépare un bain de cochenille (moulue), un bain de mordant pour fibres végétales. Quand, je parle de cochenille, ce n’est pas celle qui infeste vos arbres fruitiers. En fait, il s’agit de celle qui attaque les figuiers de Barbarie et est élevée au Mexique et au Pérou depuis des siècles. Notamment, au Mexique, où elle est élevée depuis des temps immémoriaux ce que prouve l’importance et la précision des termes la concernant en nahuatl.
Vu que je n’ai pas de grandes quantités de laines filées et que les récipients sont plutôt petits, je teints de petits écheveaux, de petits paquets de laines et autres fibres bien lavées. Cela me permet d’avoir une plus grande variété de couleurs, éventuellement en épuisant les bains.
Les teintures du jour au Rassemblement Préhistorique
Poils de bison
En ce qui concerne les poils de bison, nous avons une grande conversation avec Éric au sujet de la méthode de récolte. Il traite ses peaux à la chaux pour faire tomber les poils en vue du tannage. Cependant, la récupération des poils pour les filer l’intéresse aussi.
Comme les fibres organiques n’aiment pas les alcalis et que la chaux provoque une réaction qui produit du calcaire, Dominique le tanneur (qui est chimiste) me conseille d’en faire tremper dans du vinaigre. Espérons que l’acidité du vinaigre rattrapera cela et que la chaux n’aie pas attaqué les écailles des fibres. Ce que je crains fort.
Les poils de la peau qu’ils sont entrain de tanner sont nettement plus doux.
Je viens de découvrir à la Bibliothèque Publique d’Information de Beaubourg, le gros livre de Dominique Cardon « Les draperies au Moyen Âge« . Une bonne partie de ce livre parle des traitements de la laine.
Teintures d’os
Comme l’an passé Éric, d’archeoshop.com va teindre des os, notamment des flûtes, un peu de toutes les couleurs.
R´ésultats
Nous pouvons déjà admirer les résultats des premiers bains entrain de sécher.
Jacques Reinhard
Rencontre avec Jacques Reinhard, archéologue et grand spécialiste des textiles, j’attendais de pouvoir le rencontrer depuis l’an dernier.
Il m’a enseigné à faire des cordelettes de raphia et de liber de tilleul. Essai des orties récoltées pas assez séchées, pas rouies.
Vraiment, il est passionnant. Toutes ses informations me seront utiles. Il m’a beaucoup appris.
On pouvait voir sous toutes les coutures ce qui est exposé sous vitrine dans des musées comme le Latenium à Neuchâtel.
Un photographe est passé, il a photographié et il filmé longuement.
Cette journée a été si remplie que j’ai oublié de manger à déjeuner.
Rassemblement Préhistorique – 2 août
Il a encore plu cette nuit, cela permet de constater que le grenier est très efficace.
Teintures
Mordançage et teinture de raphia pour les bracelets et colliers que fabriquent les animateurs, dans un bain réunissant les deux garances, supplémenté en garance indienne. Le résultat me paraît un peu clair, je vais essayer de le foncer avec du sel.
Le raphia est une fibre végétale plus difficile à teindre, d’autant plus qu’elle est très lisse et absorbe moins les teintures.
Les draps teints aux tannins ont séché sur la pelouse, la face contre la pelouse est beaucoup plus claire.
Nous avons fait des ecoprint sur tee-shirt avec Doris et Martin, l’un est parti tout de suite dans le bain encore chaud de garance, l’autre cuira demain dans la tanaisie qu’avait amené François.
Je prépare un nouveau bain d’écorces d’érable dans une bassine zinguée un peu rouillée (laine, soie, os). Les écorces proviennent des bois récoltés par François pour le métier à Sprang que nous allons construire et essayer avec Tania.
Le bain de bois de Campêche agrémenté d’un peu de soupe de clous a donné un bleu très foncé sur laine, soie et os.
Voici un nouveau bain de cochenille très chargé, le lin naturel a bien pris, la soie moins bien. J’avais ajouté deux petits morceaux d’étain, je n’en vois pas l’effet pour le moment. Os teint très foncé. Sauf peut-être sur une flûte qui prend différentes tonalités.
Nous manquons d’alun et avons des difficultés à nous en procurer. Heureusement que Doris en avait chez elle.
Préparation d’un bain de Cosmos sulfureus et d’un bain de henné.
Camille, une amie de François qui a des moutons est venue. Nous nous sommes rencontrées l’an dernier au Rassemblement Préhistorique. Elle m’a donné de la laine et m’a invitée à un festival d’artisanat du 9 au 12 septembre. Il s’agit du Festival Yelen. J’y participerai, ce sera l’occasion d’un prochain article.
Rassemblement Préhistorique – 3 août
Il pleut encore ce matin, Dominique le tanneur, va à un supermarché pour s’acheter des bottes, je lui demande si je peux l’accompagner pour chercher de l’alun. Il connaît bien tous les usages de ce produit difficilement remplaçable. Nous n’en trouvons pas au supermarché. Mais nous trouvons une droguerie à Estavayer le Lac qui nous en vend 1 kg de sulfate d’aluminium. Cela nous d´épanne bien.
Le matin, je sors les bains de la veille: tanaisie avec laine, os et ecoprint sur coton. Ecoprint réussi, soie décevante.
Je file au fuseau un mélange alpaga blanc et beige et soie bleue de bois de Campêche.
François prépare le métier pour le sprang.
Test pour foncer les couleur des raphias provenant d’un même bain, une partie aura un ajout de sel de table, l’autre partie, un ajout de bicarbonate.
Bain de thym mordancé au titane.
Complémentation en garance indienne du bain de garance qui n’a donné qu’un roux. Division du raphia sorti le matin en 4 parties:
une non modifié pas de noeud,
une reteinte en cochenille 1 noeud,
une dans un bain de sel 2 nœuds,
une dans un bain avec bicarbonate 3 nœuds.
C’était le raphia du Village Lacustre, il n’en reste pas beaucoup. Alors, c’est pour cette raison que je préfère diviser en petites quantités et faire varier les couleurs. Le résultat a plu aux intéressées, ce qui est le plus important. Il s’en servent pour tresser des bracelets et des colliers qu’ils vendent aux visiteurs à la caisse.
Jacque Reinhard m’a enseigné comment filer avec un simple petit bâton, c’est intéressant. Il m’a fait des commentaires sur les fuseaux dits “maya” qui servent d’abord à tordre les carex et les pailles de céréales, notamment pour la fabrication de ponts, comme il y en a encore au Pérou.
Le tannage
Le travail sur la peau de bison progresse.
Éric a ´déjà mis en vente ses flûtes teintes. Elles ont l’air de plaire au public.
Test
Test pour arrondir des morceaux de verre de vitrail, je voudrai en faire des pendentifs. Chez Gérard, j’ai pu arrondir les arrêtes avec une lime. Mais, depuis longtemps, je voulais faire cette expérience. Je les ai placés dans une boîte de sardine avec du talc dans la braise du foyer, cela n’a pas été suffisant, je le laisserai au centre du foyer demain.
Les bronziers
Cette année, je n’ai pas pris de photographies, ou très peu, des bronziers au travail, j’en ai pris beaucoup l’an dernier, j’étais à côté d’eux et cette année je suis beaucoup plus occupée. Le passage pour la Maison du Bronze est devenu compliqué à cause des pluies si abondantes. Mais, ils ont continué leurs expériences. J’en parle plus dans l’article sur Gletterens l’an passé.
Début de l’épopée du coracle
La reconstitution d`’un coracle, embarcation, genre coquille de noix géante était prévue. Il s’agit d’une peau de vache nettoyée, mais brute (non tannée) tendue sur une vannerie en noisetiers. La peau est arrivée fraîche, copieusement salée dans un caisse en plastique.
Elle a été bien rincée pour enlever le sel. Puis, a commencé le travail de décharnage. Elle ne sentait déjà pas très bon et elle était aussi très gluante et épaisse. Elle va mettre à l’épreuve les perçoirs et couteaux préhistoriques. Le temps très pluvieux ne facilitait pas son séchage.
Une équipe de plusieurs personnes `a travaillé sur ce projet jusqu’à la fin du Rassemblement Préhistorique.
Ils sont allés chercher de nombreuses branches de noisetiers pour construire la nacelle.
Déroulement de l’ecoprint de Doris et Martin
Le moment de la découverte est venu. C’est toujours un moment chargé d’émotions.
Le test de ramollissement de morceaux de verre de vitrail dans une boite de sardine est prolongé.
Épuisement du bain de garance, un peu renforcé, tunique en lin et laine d’alpaga.
Tests de teinture sur cuir
Après les essais de teintures d’os, nous allons faire des essais sur cuir avec Tania, car elle, ainsi que Doris et Carole fabriquent de très belles pochettes en cuir.
Avec Tania qui s’intéresse particulièrement à ce sujet, nous travaillerons à froid, car le cuir se désagrège quand il cuit et se transforme en une colle, anciennement appelée colle de gants.
Il y a longtemps, quand je vivais à Longotoma, près de La Ligua (zone centrale du Chili) j’avais imaginé de mettre des applications de cuir de lapin teintes en rose, à la cochenille sur un poncho. Quand, j’ai sorti la laine que j’avais teinte avec, il n’y avait plus de cuir, mais une multitude de poils roses.
Les essais
Ici, nous travaillons avec du cuir tanné végétal. Le trempage dans les différents bains colorés sera un peu décevant. Le cuir prend la couleur mais se durcit et devient parfois cassant. Le cuir a subi un certain nombre de traitement après le tannage, peut-être ceux-ci réagissent avec les bains de teinture. Pour la teinture, il faudrait sans doute intervenir avant la finition du cuir.
Mais, la technique d’application de feuilles et autres objets trempés dans la soupe de clous ou l’oxalate de titane sur du cuir, elle enthousiasmera Tania. Effet réussi, peut-être cela produira de nouvelles activités à proposer aux enfants.
En attendant, Tania et Carole démontrent leur créativité débordante en décorant leurs nouvelles pochettes en cuir avec cette technique.
Cela fait plaisir de voir des résultats concrets et utiles pour des essais qui ne semblaient avoir qu’un intérêt esthétique.
Teinture au Cosmos sulfureus
Enfin, le bain de Cosmos sulfureus a refroidi. Ces mignonnes fleurs si légères teignent joliment.
Ce bain de Cosmos sulfureus avec laine, soie, os et plumes m’a beaucoup plu. Je l’ai réutilisé pour une pièce en feutre, car il n’était pas encore épuisé.
L’écoprint de Doris
Déballage de l’ecoprint cuit dans la garance de Doris, préparation avec elle d’un nouveau tee-shirt.
Divers
Tests de plumes dans tous le bains.
J’ai commencé à tricoter les mitaines de Martin, le bronzier.
Tannage à la cervelle
Les peaux partent se faire fumer dans l’atelier. Il y a l`à une structure à cet effet. Dominique effectuera ce traitement sans doute de retour chez lui. Sa peau est plus épaisse et demandera plus de temps.
Rassemblement Préhistorique – 5 août
Test du verre
Je récupère les cendres du foyer. Je retrouve la boîte de sardines écrasée et seulement 1 des 4 quatre morceaux de verre. Les arrêtes ne se sont pas arrondies, les 3 autres apparaîtront peut-être au tamisage des cendres qui seront utilisées soit comme pigment, soit pour les toilettes sèches de la yourte.
Teinture
Je mordance la petite robe en lin de la fille de François. Puis, je la teints à la tanaisie. Je rajoute de l’oxalate de titane comme expérience sur la moitié de la casserole. La petite robe est sortie jaune, avec de grandes taches irrégulières orange.
Cela plaît à la petite fille, mais pas à son père. Je l’ai donc remis dans un bain de titane, elle est devenue toute orange.
Je continue les expériences avec le cuir, les os et les plumes.
Je sors tous les bains de la veille.
Je remet à chauffer la tanaisie (petite robe et ecoprint de Doris), un petit bain de bois de Campêche avec flûtes, un bain de cosmos, un bain de henné, un tout petit bain de cochenille…
Je prépare un bain de feuilles de noyer, un bain de lichens, mordançage de lin et de fibres de bambou, deux bains de cochenille pour tester le titane en comparaison du classique alun + crème de tartre.
Comme j’ai commencé de bonne heure, le feu se retrouve tôt sans casserole, je remets le reste de garance avec une chemise de coton préparée en shibori et dont j’ai trempé le bas dans la soupe de clous.
Doris et Martin m’ont aidé à mettre des prix convenant à la situation sur mes tissages, j’ai commencé à vendre.
Le silex
Je ne vous ai encore pas parlé du silex, mais il i y avait de nombreux amateurs de la taille du silex.
Je n’ai pas assez visité la maison du Bronze cette année. Mais, Éric a dû passer de nombreuses heures à tailler des silex.
Le coracle
Le travail sur la peau de vache du coracle continue. Elle a le don d’attirer les limaces.
Rassemblement Préhistorique – 6 août
Teinture au Rassemblement Préhistorique
Préparation d’un bain d’ortie, mélange des restes de garance cochenille, thym…
Récupération du tee-shirt ecoprint que j’avais utilisé comme sac pour le thym.
Nouveaux bains de cochenille. Celui que j’avais préparé dans la casserole d’aluminium est devenu mauve, il y avait sans doute des restes de fer d’un bain précédent. L’autre casserole est restée plus rouge, j’ai divisé le bain en 2, dans une petite casserole (avec la moitié de la soie) j’ai ajouté les classiques alun et crème de tartre qui ont bien rougi. Dans le bain principal avec laine et soie, j’ai ajouté de l’oxalate de titane.
Nouvel ecoprint sur une chemise en coton de Jacques Reinhard, cuit dans le bain de mélange garance et autres restes.
Teinture aux feuilles de noyer, aux lychens et pétales de coquelicots.
Les ventes
Je vends un grand carré de soie, ainsi qu’une écharpe.
Grandes réflexions sur le prix de vente de mes laines, c’est vraiment difficile à estimer, Martin m’invite à voir lundi les prix chez Spycher. Ce magasin est immense. Il y a de nombreux matériaux rares, des métiers à tisser, des rouets… Je me réjouis à l’avance de cette visite.
Animation – Atelier de dessin
Parmi les animations proposées par le Village Lacustre, il y a des atelier de dessin avec des pigments semblables à ceux utilisés aux temps préhistoriques: ocre jaune, ocre rouge, noir de charbon, craie, cendres…
Les enfants adorent ces animations, parfois ils reviennent plusieurs fois. Durant l’année scolaire, ces mêmes animations sont proposées aux enfants des écoles.
Céramique
Tania va cuire en plein air des pièces de la production du groupe. Elle va obtenir différents effets intéressants.
Elle va cuire aussi des perles et des fusaïoles que j’avais préparé depuis quelques semaines.
Les fusaïoles se sont cassées, elles était très fines et n’avaient peut-être pas bien séché dans la maison, l’atmosphère était très humide, il a beaucoup plu ces dernier temps.
D’autres pièces n’ont pas supporté la cuisson, notamment des hochets préhistoriques.
Ils sont très beaux, ce sont des reproductions de hochets retrouvés dans des tombes d’enfants du Néolithique. À l’intérieur, ils contiennent des petits cailloux qui font du bruit.
Certaines pièces ont subi un traitement privilégié pour les noircir.
L’équipe du coracle a presque atteint son but, la peau de vache a été nettoyée. Des lanières ont été préparées pour consolider la partie vannerie en bois de saule. Il leur faut fixer la peau et bien sûr le tester sur le lac encore en crue.
Rassemblement Préhistorique – 7 août
Résumé avec 2 jours de retard, il y avait tant à faire.
Épuisement des différents bains, recharge de celui de bois de Campêche pour une flûte en os et un peu de chanvre.
Cuisson du bain d’orties, il était temps, elles commençaient à moisir.
Le bain de feuilles de noyers a donné un beige un peu décevant. e bain était certainement trop chargé en fibres.
Celui de lichens a donné une laine bicolore, la casserole était allongée et j’ai vidé un reste d’oxalate de titane à un bout, le résultat es un joli jaune orangé. C’est Éric qui avait amené ce lichens.
Le vieux bain de garances mélangées à d’autres vieux bains de tanins a donné un joli roux.
Avec des visiteurs nous préparons un nouvel ecoprint sur toile à matelas.
Enfin, une cuve d’indigo au Rassemblement Préhistorique
On a, enfin, monté la cuve d’indigo avec Dominique le tanneur qui met à profit ses talents de de chimiste et Tania.
Nous faisons les premiers tests réussis malgré quelques doutes. Le pH était apparemment de 11 au lieu de 9-10. On en voyait pas la couche cuivrée à la surface. Mais la maison est un peu sombre et nous avons fait le bain d’indigo dans une grande cruche, ce qui limite la surface d’oxygénation.
Je n’ai pas pris de photographies de la préparation de cette cuve d’indigo. Mais, nous avons suivi les indications du bain 1-2-3 de Michel Garcia, 1 partie d’indigo, 2 parties de chaux, 3 partie de fructose, remplacé par du miel.
Mais, voici une photographie du premier essai.
Le coracle
Le coracle est bientôt fini, il a été mis à fumer, il sent encore très mauvais. Il vont faire un sol en vannerie à l’intérieur pour protéger un peu le cuir.
Musique
La musique est aussi un grand centre d’intérêt pour de nombreux participants au Rassemblement Préhistorique.
À 20 heures, concert du groupe Polyphoniques avec François. Il est aussi beau que celui de l’an dernier.
Rassemblement Préhistorique – 8 août
À 8h du matin nous tentons de faire un peu de bleu maya avec Tania, sur les braises, nous ne voyons pas la réaction se produire.
Il fait sombre dans la maison longue et encore il y a des jours ont été prévus dans les murs, pour qu’elle puisse être utilisée pour les animations. En effet, il n’y a pas d’électricité dans le Village Lacustre.
La maison du feu est encore plus sombre. L’atelier est conçu avec un mur absent pour une plus grande luminosité. Cela n’est pas conforme aux restes découverts dans les fouilles. Mais, le bâtiment devait être fonctionnel pour les activités de formation du Village Lacustre et l’équipe le signale aux visiteurs.
Nous poursuivons en plein jour sur le camping-gaz. L’argile blanche est devenue grise ciment et s’en échappe une vapeur rose fuchsia. Nous arrêtons l’expérience. Tania doit aller ouvrir la caisse.
Essai de récupération
J’essaye de diluer un peu de ce curieux mélange avec de l’eau, le mélange se fait mal, l’argile veut rester en suspension. On peut apercevoir une couche bleu indigo au fond du gobelet. Dominique pense que je me suis trompée d’argile. Il faudra réessayer.
Nombreux tests en indigo au Rassemblement Préhistorique
L’indigo est intéressant. Il permet de faire des démonstrations rapides de teinture. La teinture pénètre la fibre le temps que j’explique les particularités de ce type de teinture.
En outre, c’est une teinture magique. Les fibres sortent verdâtres et elles bleuissent avec l’oxygène de l’air.
Divers teinture
Je continue à épuiser les bains, car c’est le dernier jour.
Enfin un jour de soleil.
Nous ouvrons l’ecoprint sur toile à matelas, il est plutôt décevant. Cela est certainement dû au fait que j’y ai inclus des feuilles de tabac dont les nervures sont très grosses et détendaient la toile et pour l’ecoprint il faut qu’elle soit bien serrée pour faire contact avec les feuilles.
Petite recharge d’un bain de cochenille classique pour teindre deux os et encore un peu de laine.
Le bain d’ortie a donné un beige jaunâtre.
L’écharpe de feutre a bien pris la teinture au Cosmos sulfureus.
Le coracle du Rassemblement Préhistorique
Le coracle est remis à sécher dans la journée et à fumer le soir quand les visiteurs sont partis. Il ne sera testé sur le lac que pour la Fête de la Préhistoire, où il aura un rôle de vedette.
C’est le fruit du travail acharné de toute une équipe qui a su braver les mauvaises odeurs. Ce fut aussi un centre d’intérêt pour les visiteurs intrigués.
On a du mal à s’imaginer que des moines ont quitté l’Irlande dans de telles embarcations pour rejoindre l’Islande au IXème si`´ècle.
Fin du Rassemblement Préhistorique
Dernier jour, le village lacustre s’est vidé de presque tous ses occupants. Je commence à ranger l’atelier provisoire.
Cette expérience a été très intéressante, j’ai beaucoup appris et fais de très bon contacts. Le temps est passé trop vite.
Quelques jours d’expérimentation en liberté
Quelques conclusions du Rassemblement Préhistorique
Toutes ces expériences soulèvent un certain nombre de questions en ce qui concerne:
l’importance du temps consacré à certaines activités. Le temps n’avait certainement pas la même valeur
les difficultés de transport (par exemple, les silex étaient débités sur place, on ramenait des pièces déjà dégrossies)
les difficultés d’approvisionnement, on faisait avec ce qu’on avait et quand on avait
savoir attendre que la nature facilite le travail (je pense au rouissage des fibres végétales, notamment pour les orties)
/// Gletterens, préparations/// —- Encore en cours de rédaction (de nouvelles photos vont arriver) — Nouvel article du 21 juin 2021 — Mis à jour le 8 octobre 2021 — Prochain article – Laver la laine Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Pour Gletterens 2021, il y a tant à faire que je ne sais plus par quoi commencer! En réalité, je m’y prépare depuis le Rassemblement Préhistorique de l’an dernier, au Village Lacustre. Depuis l’obtention de mon diplôme je mets les bouchées doubles… Je voudrais arriver à tout faire.Un prochain article fera le compte rendu de ces expériences.
Lectures et rencontres pour Gletterens
Comme de bien entendu toute nouveauté est précédée de rencontres et de lectures et bien sûr d’expérimentations.
Quelles lectures?
Les sources
Elles sont multiples et très variées, elles vont des bibliothèques des amis, les médiathèques municipales, ma propre collection personnelle que j’enrichis chaque fois que je le peux et sites aux internet, en passant par les inoubliables leçons de la nature.
Voici quelques précieuses sources internet:
hal.fr, thèses et articles en français
academia.edu, semblable, mais plus international, m’a beaucoup servi
libraryxyz, livres pdf ou epub, mais aussi beaucoup d’articles
bnf, multimédia, sur livres anciens, s’avère très intéressant parfois
wikipedia, n’est pas toujours sans intérêt, les articles sont parfois un peu légers, mais les liens tels que celui-ci, peuvent être intéressants
Pinterest, la recherche peut être longue, mais c’est très visuelet on peut y découvrir des pépites
video youtube
cours de Ver de Terre production
conférences du Collège de France, c’est agréable à écouter quand on file, tisse ou fait la cuisine et j’y ai beaucoup appris…
Quelle panoplie, je ne n’arrive pas à tout exploiter. J’ai de quoi faire pour les longues soirées d’hiver.
Le sujets
Comme vous le savez sans doute déjà, je ne me limite pas à la teinture et au travail des fibres.
Les video
Bien sûr, je continue à m’intéresser aux orties et aux autres plantes à fibres, j’ai donc vu de nombreux documentaires sur ces sujets, certaines sont listées dans cet article.
Les rencontres
Wwoofing
Comme Aline m’a amenée de nombreuses fois à la médiathèque d’Argentan, j’y ai puisé de nombreuses informations qui me seront utiles.
Elle m’a procuré une expérience prolongée de filage au rouet… Elle m’a aussi aidée à monter ma boutique Etsy. Cela m’a donné envie d’avoir un petit rouet de voyage qui me permettrait de filer un peu n’importe où.
Chez elle, j’ai rencontré Gregory, wwoofeur aussi, très doué en vannerie et construction végétale qui sera aussi présent à Gletterens en 2021…
Avec Grégory, les surprises ne manquaient pas.
Aline m’a aussi présenté une de ses amies tisserande et dentellière qui m’a beaucoup enseigné. J’ai vu chez elle de magnifiques outils anciens.
Chez Gilles, j’ai beaucoup appris sur les moutons, sur le cidre accessoirement et sur beaucoup d’autres choses passionnantes…
Je lui dois aussi une très bonne laine brute que j’ai répartie entre filature et feutrage. Toutes les laines que j’ai filées ont été tissées et teintes.
Dès l’ouverture des musées, Monique m’a amenée au Musée des Civils pendant la Guerre à Falaise et Gérard m’a fait visiter le Musée de la Préhistoire à Nemours.
Nouveautés pour Gletterens
Nouvelles matières premières
Orties, nouvel essai
Chez Gérard, j’ai fait un nouvel essai pour récupérer des fibres d’orties, d’après des informations recueillies sur internet qui a raté encore une fois. J’attends le prochain Rassemblement Préhistorique et de faire la connaissance de Jacques Reinhard pour en savoir plus.
À Falaise, j’ai eu l’occasion de briser des tiges de roses trémières qui avaient roui naturellement pendant l’automne et l’hiver, elles contenaient de fines fibres blanches, mais il faudrait en avoir de grandes quantités pour en tirer un écheveau ou une bobine…
Nouveaux tissages pour Gletterens
Les nouvelles matières, les limitations matérielles et le peu de temps disponibles m’ont obligé à essayer d’innover. De plus, je ne pouvais pas revenir à Gletterens qu’avec ce qui me restait de l’an passé. Il fallait du nouveau et de la variété.
Alors, j’ai fait quelques écharpes en laine, deux ponchos légers en coton et lin, des petites pochettes, des bracelets… Vous les verrez dans le prochain article sur Gletterens 2021.
Outils qui sortent du commun, spécial Gletterens
Comme je suis toujours à la recherche de nouveaux outils: fuseaux, métiers à tisser… je m’équipe de mieux en mieux. Vu que cela prend de la place, il faut aussi que j’essaie de faire petit et léger.
Fuseau maya, une nouveauté pour Gletterens
Petite découverte fascinante due à Pinterest. Les rares producteurs étant soit aux États-Unis, soit en Angleterre, je me suis décidée à en faire ma propre version bricolée.
C’est très facile à manier et j’ai même pu filer fin avec. En outre, il est démontable, léger et n’occupe que peu d’espace.
En outre, il est totalement archéocompatible. Il suffira de le refaire avec des matériaux moins élaborés que ceux-ci.
D’ailleurs, bien avant le néolithique, des tablettes assez proches servaient à tordre des cordons, ficelles et cordes.
Fuseau turc léger
Le fuseau turc est très intéressant car il fournit directement une pelote prête à l’usage.
A la fin de mon séjour en Suisse, à Gletterens, l’an dernier, mes amis bronziers m’avaient amené voir une immense boutique de laines. Je m’en suis acheté un. Malheureusement, il est un peu trop lourd, à mon goût.
Ma version est beaucoup plus légère et économique. En effet, le plus léger pèse 7 grammes.
Fuseau basque
Je l’ai découvert très récemment sur Pinterest et Gérard m’en a fait un à sa façon. Ce fuseau aussi fournit une pelote prête à l’usage.
« Métier » à bracelets
Vu que je n’ai pas de grosses quantités de laine, le filage au fuseau est très long et qu’il ne me reste presque plus de grandes pièces tissées, je me suis mise à tisser des bracelets et des pochettes.
J’ai cherché un outil archéocompatible (mon métier à clous ne l’est pas).
Voici ce que j’ai trouvé.
Lavage de laine
Pour ne pas partir avec autant de laines sales, avec des déchets, j’ai aussi fait des essais concernant le lavage de la laine.
Aussi, j’ai essayé d’éliminer de la paille qui rendait une laine d’alpaga difficile à filer. J’ai tenté une recette vu dans des livres pourtant sérieux décrivant une technique industrielle pour débarrasser les laines des déchets végétaux. Il s’agit de les faire tremper dans une solution à 5% d’acide sulfurique ou chlorhydrique. J’ai testé l’acide sulfurique disponible en bouteille au supermarché.
Alors, j’ai essayé à plusieurs concentrations, j’ai laissé agir pendant plus d’une semaine, mais apparemment pas d’effet, les pailles étaient toujours là.
Feutre
Mes tests de lavage m’ont incitée à feutrer certaines laines.
D’autres n’ont absolument pas voulu feutrer (shropshire), je les ai préparées pour le filage, certaines ont été teintes chez Gérard.
Autres techniques
Suite à la rencontre de Grégory, le constructeur de huttes kanak, je me suis plus intéressée à la vannerie, technique probablement ancêtre des textiles.
Poursuite de Gletterens l’an dernier
Matières premières non touchées avant Gletterens l’an dernier
Soie, lin, chanvre…
Avant de venir en Suisse, je n’avais pas pu tester ces matières si renommées. Depuis, grâce à mes amis bronzier, j’ai pu essayer de les filer et j’ai même osé les travailler.
Lapin angora
Il y a longtemps, j’avais un peu testé les fibres de mes lapins à Mamiña, mais j’en avais si peu que c’était comme si j’en avais pas eu. Avec Monique, nous sommes allées voir un producteur de fibres d’alpaga et de lapin angora.
Depuis, mon arrivée en France, j’ai d’abord accumulé des toiles à teindre (draps et vieux vêtements, mais aussi toiles de soie). Puis, chez Monique et chez Gérard, j’ai eu l’occasion de partager cette technique.
Autres supports
À Falaise, j’ai acheté et testé des écharpes en laine fine, une toile de matelas et une toile légère de soie.
Filage pour Gletterens
J’ai filé au rouet pendant près de 4 mois, chez Aline. J’ai donc pu tester plusieurs variétés de laines et dans mes temps libres testés les soies, chanvre et autre lin que j’avais ramenés de Suisse.
Peu de temps avant mon départ pour Gletterens, j’ai reçu un paquet de fibres de bison, cadeau d’Éric d’Archeoshop, Je me suis dépêchée de tester ces fibres, d’abord seules, mais elles sont assez courtes, puis mélangées à de la laine de mouton sale. Là, cela se filait un peu plus facilement. Nouvelle expérience sympathique.
Cette fibre n’est pas très facile à filer seule, comme c’est le cas pour beaucoup de fibres difficiles à travailler, je l’ai mélangée avec de la laine de mouton, cela améliore la cohésion du fil.
Voici, les deux produits finaux après retors.
Filets
Lors de ma visite au Latenium à Neuchatel, l’an dernier, j’ai vu un autre outil ancien pour les filets, à tester.
Arrivée à Gletterens en avance
Arrivée le 14 juillet
Voyage sans encombre, un grand merci pour Gérard qui m’a accompagné jusqu’au train à la Gare de Lyon. Des Suisses inconnus m’ont beaucoup aidé avec les bagages au changement de train à Lausanne.
Seul mon petit charriot m’a lâchée juste en arrivant à Gletterens, mais c’est sans doute réparable.
Avec surprise, je découvre l’inondation. Par la suite, le petit supermarché fermera pendant 3 jours de crainte des coupures de courant dues au débordement du Lac de Neuchatel. Tous les lacs de la région ont largement débordés.
Je devais repartir en laissant l’essentiel des bagages pour revenir quelques jours avant le Rassemblement Préhistorique, mais on a eu pitié de moi, ma tente n’était pas adaptée à la météo du moment. On m’a dit de m’installer dans un des abris préhistoriques qui était parfaitement sec.
Du 15 au 19 juillet
Coutures des ourlets sur les écharpes en soie, j’ai tenu à le faire avec des files de soie, ma soie était très emmêlée et j’ai passé beaucoup de temps avec cela.
En outre, j’ai aussi raccommodé avec de la soie les petits trous des bouffettes sur les sacs en toile de matelas écoprintés. Pour les sacs, il me reste à faire les lanières que je tresserai avec du lin et du chanvre que j’ai filé au fuseau. Ce sera solide.
Préparation de nouveaux fuseaux compatibles néolithiques.
Reproduction d’un fuseau trouvé dans une tombe à La Ligua visible au Musée de La Ligua. Là-bas, on m’avait dit qu’il n’avait certainement pas du être utilisé, que ce devait être une miniature. En effet, il était constitué d’un simple bâtonnet et d’une petite huître percée au centre.
Les amis de Gletterens m’ont aidé, ils m’ont fourni un petit coquillage, Tatiana l’a percé en frottant l’extérieur d’abord sur une pierre à polir, puis avec un poinçon en silex elle a préparé le trou à l’intérieur, puis elle l’a terminé à la vrille préhistorique.
J’ai trouvé une baguette, je l’ai tout de suite testé avec de la laine mouton. Cela fonctionne bien, il est très léger et peut filer très fin, seulement on ne peut pas produire de grosses bobine avec.
Fabrication d’un fuseau Maya à partir des matériaux du bord. Finition d’autres fuseaux Maya avec des perles ajustées avec une colle néolithique à base de brai de bouleau.
20 juillet
Pour le Rassemblement Préhistorique, il faut dans la mesure du possible utiliser du matériel qui ne soit pas anachronique.
Et nous manquons de casseroles, il va falloir en faire en argile.
Préparation de l’argile
À Gletterens, il y a un tas d’argile qui sert pour le torchis des murs des maisons, elle doit être bonne, mais elle a été envahie par les racines des arbres et quelques ronces.
J’en ramasse un paquet dans un sac poubelle. D’abord, je l’égraine dans un seau d’eau.
Puis, je malaxe bien le résultat, il reste encore beaucoup de radicelles. Enfin, je vais essayer de la tamiser. Puis je la laisse décanter dans un bac en espérant qu’elle sèche. Heureusement, il fait beau et chaud avec un peu de vent. J’essaie d’éliminer les quelques centimètres d’eau qui surnage.
Le matin, au petit déjeuner, j’ai la visite d’une petite mésange charbonnière très entreprenante. D’abord, elle me picore les mains, puis elle saute sur mes genoux, s’accroche à mon pull, grimpe sur mon épaule et enfin sur ma tête.
21 juillet
Je vais chercher un nouveau seau d’argile le matin.
Cette fois-ci, je fais plus simple et rapide. Je rajoute l’eau dans le seau. Puis le soir, je malaxe, j’enlève à la main les grosses racines et je tamise deux fois.
Je laisse décanter la nuit.
22 juillet
D’abord, j’élimine l’eau qui surnage dans les deux récipients. Le premier est déjà plus consistant.
Normalement, j’aurai du aller chercher du sable fin pour amaigrir une partie de cette terre, mais elle est déjà très sablonneuse. Puis, dès que la terre aura une bonne consistance je la battrai pour éliminer les bulles d’air. Enfin, j’essaierai de faire quelques perles et fusaïoles, avant d’essayer de faire des casseroles. De toute manière, la quantité préparée est sans doute insuffisante. Et il faut laisser le temps à la terre de sécher avant de la cuire.
Puis, il faudra les battre pour récupérer les fibres à filer
J’ai récupéré les feuilles pour la teinture.
D’autre part, j’ai commencé à récolter des graines de cornouiller sanguin et de bourdaine qui font partie des fameuses “Graines d’Avignon” que je n’ai pas encore testées.
Puis, j’ai avancé sur le poncho entouré de filet. J’avais déjà fait deux côtés, il m’en restait deux autres. J’en suis à la moitié du troisième côté.
23 juillet
Nouvelle récolte d’orties, il y en a de très grandes. Préparation après quelques heures de séchage, elles piquent un peu moins. Je voudrais les photographier à la loupe. C’est vrai que cela pique, mais on finit par oublier et cela fait du bien aux articulations, je dors mieux la nuit…
J’avance sur le filet de bord du poncho, je viens d’attaquer le 4ème côté.
L’argile sèche petit à petit, premier essai de perle.
Tressage d’une lanière à 5 fils de lin et soie pour 1 sac ecoprint sur toile à matelas.
24 juillet
Petite visite à la déchetterie pour chercher de la ferraille pour la soupe de clous et de vieilles marmites pour la teinture. En effet, ma marmite archéocompatible ne sera certainement pas prête à temps pour les Rencontres Préhistoriques, la semaine prochaine. Les déchetteries sont une source d’approvisionnement très riche en Suisse.
Disparition insolite de l’argile encore mouillée entre 6h30 et 9h00. Donc, préparation d’argile nouvelle.
Couture de la lanière sur le sac, elle était trop fine, je l’ai agrémentée de 2 rangs de crochet de chaque côté.
Tressage d’une lanière à 8 fils de chanvre que j’ai du retordre auparavant. Pour la même longueur de fil, elle était plus courte et beaucoup plus longue à tresser. Elle est très douce au toucher.
25 juillet
J’ai tamisé et laisser reposer l’argile qui trempe depuis la veille.
Tressage d’une autre lanière, cette fois-ci combinaison de chanvre et lin-soie. Le résultat me plaît, mais c’est très long.
26 juillet
Tamisage de l’argile
Nouvelle tresse á 8 huit brins et une autre à 10 est presque finie.
J’avance sur le filet du bord du poncho, il ne me manque que 3 rangs.
Les mésanges viennent visiter l’abri préhistorique, elles sont vraiment très curieuses. Leur visite me met de bonne humeur le matin.
27 juillet
Je viens de m’installer dehors pour taper ce texte. Les mésanges viennent manger les miettes, se promènent sur le clavier, elles sont si légères qu’elles ne tapent pas de texte incongru. Puis, elles me picorent les pieds.
J’ai fini les tresses pour les sacs en ecoprint. Elles m’auront pris plusieurs jours.
Comme, j’ai fini le poncho entouré de filets., j’ai commencé la ceinture en filet.
Arrivée de Gregory, je suis contente qu’il ait pu venir, je pense que ce sera une bonne expérience.
28 juillet
Nouvelles visites des mésanges affamées par la pluie.
D’abord, j’ai cousu toutes les lanières des sacs ecoprint, Je suis contente, mais j’ai passé beaucoup de temps dessus.
Puis, j’ai rangé les bacs d’argile sous clef, car elle est presque assez sèche.
Enfin, j’ai récupéré les écorces de cornouillers et de noisetiers que Gregory a coupées pour faire le châssis pour le tannage de la peau de bison. Elles me serviront pour teindre. La texture du bois de cornouiller est très belle.
29 juillet
Poursuite de la ceinture en filet. J’en aurai pour un bon moment, elle n’est pas large, mais c’est très long.
Enfin, j’ai fini le dernier sac, je peux passer à d’autres taches.
Moulage d’un grand bol avec de l’argile que m’avait amenée Doris, j’espère qu’il se démoulera sans problème, pour le moment il sèche dans l’abri préhistorique.
J’ai encore fait deux fusaïoles et quelques perles.
J’ai testé la terre que j’ai tamisée, car elle commence à sécher. Elle se fendille quand on la modèle. Il paraît qu’il faut battre cette terre.
Je ramasse tous les jours de nombreuses feuilles de peupliers attaquées par un insecte qui provoque une boursoufflure sur la tige. C’est intéressant en teinture, car ces boules dues à un parasite concentrent les tanins.
30 juillet
Récolte de petits pois sauvages, dans le jardin. Il fallait le faire car les gousses commençaient à s’ouvrir et les graines se perdaient.
Ramassage d’une grosse botte d’orties
Le soir arrivée des premiers participants au Rassemblement Préhistorique: Andreas – tannage et pièges, il est chimiste, Dominique – tannage à la cervelle est aussi chimiste, Eric – silex, flûte, créateur d’archeoshop.com, puis François et trois amis. Grosse déception Pierre le Frondeur n’a pas pu venir.
Fin de soirée très agréable avec concert folk celtique… Filature de poils de lapin angora, fibre courte qui vole mais feutre aussi avec facilité.
Demain commencent le nouveau Rassemblement Préhistorique!!! Nous sommes prêts, la suite vient dans un prochain article.
Gletterens 2022
Nous espérons tous pouvoir nous revoir l’an prochain à Gletterens.
/// Filer comme au temps jadis? /// Article créé le 10 mai 2021 —- Mis à jour le 29 octobre 2024
Je suis rentrée au Chili le 15 novembre – Beaucoup de nouveautés Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Les dernières nouvelles apparaissent souvent sur ce site
Filer comme nos ancêtres, j’en suis encore loin. La finesse de leur travail m’impressionne toujours. Les vieilles habitudes de nos aïeux ont beaucoup à nous enseigner. Après plus de 15 ans de pratique, de patience et de nombreux voyages, il me semble que j’ai accumulé assez d’expériences pour pouvoir en partager. De nouveaux essais ne tarderont pas à arriver.
Pourquoi filer?
Quand on a des moutons, ce n’est pas encore mon cas, on doit les tondre au moins une fois l’an, parfois deux.
Les camélidés se tondent soit tous les ans ou mieux tous les deux ans pour un poil plus long.
En effet, ils ont trop chaud en été et la laine a tendance à se feutrer, se salir et se brûler au soleil. Cela la rend plus difficilement exploitable.
Contrairement à certaines légendes urbaines, les animaux ne meurent pas des suites de la tonte. Les moutons à laine ont été sélectionnés depuis des siècles pour qu’ils ne perdent plus leur laine à chaque printemps, puis selon différentes qualités de laine, en fonction du climat, de la finesse désirée, de leur brillance, de la façon dont elles absorbent la teinture… En effet, certaines laines se teignent mieux que d’autres.
Il vaut mieux les tondre avant la montée en graine des plantes qu’ils pâturent. En effet, certaines graines s’incrustent dans les toisons, cela ralentit la filature. D’autres graines peuvent être très piquantes lors du nettoyage de la toison et peuvent même blesser les doigts lors de la filature. De plus, elles doivent irriter les moutons.
Il n’y a pas que la laine de mouton que l’on peut filer. Tous les poils longs et souples peuvent être exploités.
Certaines plantes de nos jardins telles que les orties, les mauves, les roses trémières peuvent fournir des fibres intéressantes.
Le liber de certains arbres étaient exploités de la Préhistoire au Moyen-Âge, tel celui du tilleul, du chêne, de l’aulne…
La filature de la laine n’est bien sûr pas obligatoire, on peut la crocheter seulement cardée, on peut la feutrer…
Mais une laine filée, prête à l’emploi ouvre de plus vastes champs à l’imagination,
Comment commencer à filer?
Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas difficile, beaucoup de gens ont appris quand ils étaient enfants. Moi,j’ai commencé à l’âge de 45 ans. Il suffit d’en avoir envie.
Chacun à sa main, comme pour la cuisine, il suffit d’y prendre goût. A Puerto Montt, les fileuses qui travaillent pour mon ami de Rincón de Angel reconnaissent leur laine parmi des dizaines d’autres pourtant apparemment très semblables.
C’est tellement agréable de travailler avec son propre fil…
Quelles fibres choisir?
Il y a beaucoup à dire sur les différentes fibres bien connues, ou parfois oubliées. J’ai déjà consacré un article aux fibres. Je vais d’ailleurs le compléter prochainement.
Dans celui-ci, je vais me concentrer sur la laine. On pourrait y consacrer des centaines d’articles.
Laver la laine ou pas avant?
Dans cet article, je vais beaucoup commenter un documentaire de Youtube, du Museo Las Lilas de Areco, en Argentine qui donnent de précieuses informations. Pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol, je vais traduire l’essentiel des commentaires.
Cela ne vous dispense pas de le regarder, car vers la 30ème minute, il fait une démonstration surprenante de sa méthode de lavage de la laine qui doit être compréhensible même si on ne parle pas espagnol.
Carder ou peigner avant de filer
Peigner la laine
Pour cela, il faut des fibres longues. Le résultat doit être bien sûr meilleur. Je ne l’ai pas encore fait.
Il faudrait peut-être que j’aille faire un tour chez les spécialistes, en Angleterre.
Carder à la main
C’est le plus simple. Nous rêvons tous de voir tomber les poussières, brindilles et autres déchets partir comme par miracle. Mais, il est difficile de passer outre ce travail.
Nous avons deux options.
Ma pratique habituelle, sans outils
J’étire simplement la laine en arrachant ce qui gênerait à la filature. J’enroule cette mèche dite de carde assez grossière sur une main. Quand j’ai une assez grosse boule, je la reprends en l’étirant et en l’enroulant de nouveau jusqu’à obtenir une mèche de la grosseur souhaitée, la plus régulière et propre possible.
À chaque passage, des déchets tombent, la laine s’aligne mieux et se tord légèrement ce qui aide à la filature.
Quand on a obtenu la grosseur désirée de la mèche de carde, on l’enroule de nouveau, mais autour de la main ouverte, de façon à pouvoir passer le rouleau autour du poignet.
Cela peut être fait aussi bien avec de la laine propre que sale.
Carder à la main ne veut pas dire que le résultat ne peut pas prétendre obtenir des fils de qualité, même en partant de laine brute.
Avec planches à carder
Cela me semble plus fatigant, la laine doit être plutôt propre, sinon les planches à carder se salissent très vite, cela devient contre-productif.
On trouve sur le marché d’Otavalo (Équateur) ou sur internet des planches à carder, telles qu’on les voit sur les sites américains.
C’est très fatigant, cela ne permet donc pas de préparer de grandes quantités de laine, encore moins de laine sale.
Si vous avez envie de faire l’essai à moindre coût, vous pouvez vous procurer au supermarché deux brosses à chiens, mieux vaut choisir le plus grand modèle.
Attention
On appelle aussi cardes des planches de ce style, ou avec des cardères. Mais ces planches servent à soulever le poil de toiles et leur donner une impresssion de velour…
Il y a eu aussi des machines industrielles dans le même but, équipées de fleurs de cardères. Ceux-ci étaient cultivés à cet effet.
Cardage à la machine
Cardeuse manuelle
J’ai eu l’occasion de tester des cardeuse manuelles. Elles sont certainement très pratiques pour carder des poils de camélidés qui ont très peu de graisse, de lanoline et dont les impuretés tombent facilement. Mais, cela se garde très bien à la main aussi.
À l’instar des machines à carder industrielles, machines à carder habituelles (qu’elles soient électriques ou manuelles) ont des picots métalliques très courts (environ 1 cm). D’après mon expérience, cela n’est pas suffisant pour démêler les laines de mouton lavées qui ont souvent un peu feutré.
Attention! Il ne faut pas passer de laine de mouton sale.
En fin de compte, ce sont des machines pour mélanger de couleurs d’alpaga ou des rubans de tops. Elles sont plutôt orientée pour une filature artistique.
Il ne faut pas oublier que ces machines sont manuelles et il faut tourner la manivelle, plus la machine est grande, plus c’est lourd. Les machines de 20 cm de large sont suffisantes.
Cardeuse de tapissier
J’ai eu l’occasion d’en essayer une, quand j’étais chez Biolab Maraîchage.
Il en existe une variante moins encombrante et encore moins efficace. Je l’ai aussi testée à Calama, au Nord du Chili. C’est une fausse bonne idée.
Il s’agit d’une caisse en bois peu profonde dont le fond est tapissé de clous de 4 ou 5 cm de hauteur, séparés de 4 cm chacun. Un couvercle lui aussi hérissé de clous décalés par rapport à ceux du fond de la caisse coulisse en étirant les mèches de laine.
Ces appareils ont pour défaut de ne pas aligner les fibres et surtout de casser les plus fragiles. Ce n’est pas grave pour un matelas, mais c’est dommage pour la filature.
Cardeuse électrique
Chez « Rincón de Angel », nous en avons eu une grande, de 60 cm de large.
Les limites sont les mêmes que pour les cardeuses à tambours décrites plus haut. Elles se bloquent très facilement.
L’intérêt est qu’on obtenait de grandes planches (60 cm x 60 cm) prêtes à feutrer
Nous en avons eu une à la vente, de 20 cm de large, plus efficace, elle avait de plus grands picots, un peu plus espacés.
Pour toutes ces machines à tambour, il faut faire attention avec ses doigts.
D’autre part, il faut éviter à tout prix que la laine aille s’enrouler autour des axes, sur les côtés des tambours. C’est difficile à enlever et cela bloque aussi la machine.
Je vous conseille, si possible, de travailler ces machines avec un masque. Ce n’est pas à cause d’un certain virus trop publicitaire, mais parce que ce travail génère beaucoup, énormément de poussières et de petites fibres qui vont irriter les poumons qui ne peuvent pas les éliminer. Évitons donc des maladies professionnelles non reconnues et dont on se préoccupe moins que de ce fameux virus.
Astuce « viking »
La cardeuse électrique ne donnant pas vraiment satisfaction. Nous avons fabriqué un appareil inspiré des peignes à carder viking.
Il s’agit en fait deux planches avec des clous de 4 cm tous les 3 cm.
La planche du bas était fixée à un pilier, l’autre munie d’une sorte de poignée glissait dessus en étirant les fibres.
C’était fatigant, mais efficace, beaucoup mieux que les planches équatoriennes ou nord américaines et plus économique.
Une fois ainsi préparée, la laine passait beaucoup mieux dans la cardeuse électrique qui alignait encore mieux les fibres.
Filer sec
Filer la laine sèche vous paraît sans doute logique.
Avec de la laine sale, il n’y a pas de difficulté, la lanoline la lubrifie.
Si vous filer du tops, il est aussi lubrifié industriellement, avec des huiles d’ensimage, qu’il faudra penser à éliminer par un bon lavage avant teinture.
Dans le cas oùla laine serait vraiment trop sale, on peut la rincer à l’eau froide, sans lessive. Cela peut faciliter le cardage. Je viens de le faire pour une laine de bonne qualité mais qui avait presque feutré sur le dos du mouton.
Filer humide
Si vous voulez obtenir des fils plus fins, plus lisses et plus tordus avec moins d’effort, filer humide est une bonne solution.
Je l’ai découvert par hasard, lorsque je n’ai pas pu résister à l’idée d’essayer de filer de la laine que je venais de laver qui séchait.
C’est beaucoup plus facile.
J’en ai eu aussi la confirmation à lecture de livres sur les anciennes techniques de filature. Les laines prêtes à filer étaient gardées dans des pièces humides et fraîches. Souvent, elles étaient filées dans ces mêmes pièces. Cela entraînait souvent des problèmes de rhumatismes.
Quand j’ai parlé de cela à une amie Aymara, elle m’a aussi dit qu’il était recommandé de filer humide les laines de chaîne qui doivent être plus solides.
Je viens de passer 15 jours de Wwoofing chez Gilles Michaudel qui élève des moutons et produit du cidre à Cormes dans la Sarthe. Quand nous avons traversé le village ancien, il m’a expliqué que les vieilles maisons était construites avec un rez-de-chaussée semi enterré plus humide où étaient installés les métiers à tisser et tout le travail de laine et du lin. L’accès à la maison se faisait par un petit escalier sur la façade.
Filer humide peut aussi limiter les problèmes d’électricité statique avec certaines fibres qui volent facilement.
Que filaient nos ancêtres?
Ils filaient toutes sortes de poils d’animaux (chiens, chèvres, lapins et même vaches), des cheveux humains et de nombreux végétaux. La variété des plantes à fibres exploitées étaient beaucoup plus grande que maintenant.
Difficile à filer?
Si comme moi, vous avez commencé à filer avec des laines provenant de matelas, beaucoup de limites sont déjà repoussées.
Une de mes amies Aymara de Mamiña, m’a raconté qu’elle avait commencé vers l’âge de 6 ans avec les déchets de laines que sa mère éliminait quand elle filait. Rien ne se perdait.
La torsion
La torsion est ce qui donne la solidité à la laine et elle influe beaucoup sur la texture de la laine, je ne peux donc pas laisser de côté cet aspect de la filature.
J’ai lu un livre d’archéologie où ils avaient analysé la force de torsion, le sens de celle-ci, le nombre de fils par centimètres, le type de chaîne et de trame… des textiles de 3 cimetières précolombiens de la région de San Pedro de Atacama, près de Calama, Nord du Chili.
Dans le cimetière le plus ancien, les textiles étaient plus rustiques, moins soignés, essayaient d’imiter la fourrure (il fait très froid dans le désert la nuit).
Dans le cimetière intermédiaire, il y avait une très grande diversité de couleurs, naturelles des camélidés, mais aussi teintures végétales et animales (cochenille) avec des teintes très saturées. Même l’indigo était déjà présent.
Là, il y avait aussi une très grande diversité de systèmes de torsion et de combinaison de fils, allant jusqu’à 5 ou 6 fils parfois retordus par paires pour arriver à un fil final composite.
Au niveau du tissage et des dessins, aussi, tout était complexe et recherché.
Enfin, dans le cimetière le plus récent, de la période incaïque, tout s’était simplifié. La filature était beaucoup plus homogène. Les techniques de tissage variaient beaucoup moins. Bien que toujours maîtrisées, les couleurs n’apparaissaient plus que sur des bandes sur les cotés.
Les différents types de torsion influencent aussi bien la solidité du fil que l’aspect final de la toile.
Les fils de chaine qui nécessitent une plus grande solidité, doivent être plus tordus. Il souffrent plus lors du tissage en raison des frictions avec les peignes ou les lisses.
Jouer sur différentes torsions peut permettre des effets fantaisie intéressant, lorsque l’on retord la laine.
Filer S ou Z
A priori, le sens de filature, n’a pas d’importance. Mais, il faut toujours filer dans le même sens. Il n’y a donc pas de problème pour les gauchers.
Pour retordre, on tord deux fils dans le sens inverse de la filature.
Généralement, on tord vers la droite et retord vers la gauche. Cela semble plus simple. Mais, il y a des endroits où on pratique plutôt l’inverse.
Dans certaines traditions, on file à gauche pour des textiles sacrés ou de sorcellerie, pour des portes-bonheurs…
Pour certains textiles, la chaîne n’est pas filée dans le même sens que la trame, ce qui apportent certains effets.
Forte ou pas
Plus la torsion est forte, plus le fil est solide. Mais, si l’on tord de trop, le fil a tendance à s’enrouler sur lui-même.
C’est désagréable à travailler par la suite. Et, surtout, cela provoque que le textile terminé s’enroule sur lui-même. Il faut donc bien balancer le fil dès le départ, ou le retordre, ce qui le rééquilibre.
Doubler ou retordre la laine
Pour que le fil soit bien balancé et solide, il vaut souvent mieux le retordre deux fils en sens inverse. Cela empêche aussi que les tissages et tricots s’enroulent sur eux-mêmes. Il n’y a pas d’autres solutions, le fer à repasser n’y peut rien, ou pire risque de brûler les fibres.
Donc, si l’on ne sait pas filer balancé, c’est-à-dire sans que la laine s’enroule sur elle-même, il vaut mieux la doubler ou la tripler. Cela redresse le fil, l’assoupli et le rend plus agréable.
Bien sûr, ce allonge le temps passer à filer, car il faut filer le double pour la même longueur, et encore retordre. Cette opération est cependant plus rapide que la filature originale. En effet, les fils glissent sans que l’on doivent les contrôler autant et la force d’inertie des fils trop tordus aident au travail.
Filer des laines fantaisie
Une fois que l’on sait filer, on peut créer ses propres laines fantaisie. Là, la créativité n’a plus de limite.
Dans ce cas là, parfois, le fuseau laisse plus de liberté, car des parties irrégulières de laine ne risquent pas de se bloquer dans le trou d’entrée du rouet ou de s’accrocher sur les petits crochets guides de la broche en U.
Quel outil choisir pour filer?
Le fuseau
Le fuseau est incontournable à mon avis. D’abord, pour son ancienneté. Les rouets les plus anciens en Europe datent du XIIIème siècle, et proviennent d’Orient, des Indes. Leur mise au point pour obtenir le type de rouet que l’on connaît actuellement datent du XVème siècle.
Grande variété de modèles
Il existe de nombreux types de fuseaux, suivant les régions, le genre de fibres à filer et la grosseur du fil final.
Plus le fil voulu est fin plus le fuseau doit être léger.
L’idéal est d’en avoir plusieurs, J’ai même vu un habitant de l’île Maillen (en face de Puerto Montt, sud du Chili) filer de la grosse laine avec un bâton de près de 2 cm d’épaisseur et 70 cm de long contre sa cuisse.
J’ai aussi vu une femme filer très fin, en face d’un marché à Cajamarca (nord du Pérou) avec un simple fil de fer de 30 cm appuyé sur le sol.
Facilité d’apprentissage
En un quart d’heure, on peut savoir manier un fuseau. Après, tout vient avec l’expérience et la qualité de la fibre. Cependant, il faut un certain temps de pratique pour obtenir des fils réguliers et solides.
En outre, on devrait enseigner à filer à tous les enfants à l’école, ce serait une excellente leçon de physique appliquée. En effet, l’usage d’un fuseau met en évidence de nombreuses lois de physique:
la résistance, plus une fibre est tordue, plus elle est solide,
l’inertie, si l’on ne maintient pas le fuseau en mouvement, il repart en arrière,
les forces centripètes et centrifuges.
Que de science résumée dans un outil aussi ancien!
Filer en marchant
Un autre intérêt de l’usage d’un fuseau pour filer est qu’on peut le faire debout et en marchant.
En effet, si le fuseau est assez léger et la fibre fine, comme c’est le cas de l’alpaga par exemple, c’est plus efficace et l’on peut ainsi profiter de temps de marche ou de files d’attente.
Filer au rouet
En cherchant plus d’informations sur les rouets, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), je découvre un grand nombre d’oeuvres musicales dédiées aux rouets et de références littéraires. Cela indique son importance dans la vie quotidienne des siècles passés.
Lors des visites des musées Open Air de Scandinavie et des pays baltes, on peut voir des rouets dans presque toutes les maisons.
Le rouet à pédale
Il peut être plus difficile à manier, car il a parfois tendance à partir dans le sens opposé à celui désiré. Mais il suffit simplement de relancer la roue dans le bon sens et de maintenir un rythme régulier. On finit par s’y habituer.
Pendant longtemps, chez mon ami du « Rincón de Angel« , je devais faire la démonstration des rouets électriques, alors que les clientes essayaient naturellement les rouets à pédale.
En fin de compte, j’ai appris à filer avec ce type de rouet chez mes amis bronziers en Suisse. Maintenant, je le pratique aussi quotidiennement en wwoofing chez Aline, Les Fourrures d’Aline.
Avec un peu de patience, on s’y fait. C’est tout de même beaucoup plus rapide que de filer au fuseau.
Il est intéressant de noter que ce type de rouet permet de réguler la vitesse de filature à volonté en fonction de la qualité de la laine, ce qui est rarement le cas sur les rouets électriques qui peuvent paraître trop rapide au début et trop lent quand on a l’expérience.
Cette possibilité de réguler la vitesse permet d’obtenir une laine plus régulière ou de jouer sur certains effets.
Le fil disparaît donc moins souvent dans le trou quand la laine se coupe. On perd moins de temps à la rattraper.
Le rouet électrique
Il n’a pas besoin de pédale, donc il est moins encombrant. Il en existe des versions super compact. Pour les semi-nomades comme moi, cela peut être un atout.
Sa vitesse de rotation est généralement constante. Quand on a de l’expérience, cela peut parfois paraître lent.
On peut travailler debout et à une plus grande distance. Cela peut permettre d’obtenir un fil plus lisse et régulier, car la torsion se répartit sur une plus longue distance. En outre, la position assise toute la journée n’est pas bonne pour la santé.
Achat d’un rouet
Lors de l’achat d’un rouet, si l’on ne veut pas qu’il serve de simple décoration, il y a quelques détails d’importance à prendre en compte. En outre, il en existe qui ne sont pas du tout décoratifs, mais ils sont très efficaces.
Il est difficile de trouver le rouet parfait, ils sont souvent destinés à différents types de fibres.
Si on le fait faire à la mesure, il faut s’assurer que la personne qui le construit sait filer, sinon il risque de ne pas comprendre vos exigences.
Vérifier qu’il embobine ce qu’il tord
Il existe normalement un système de frein (caché) qui permet que la bobine enroule le fil tordu, ou un système à double courroie avec des roues de différentes tailles.
J’ai vu plus d’une fois de très beaux rouets qui tordaient très bien, mais n’embobinaient pas.
Taille du trou d’entrée
La taille de ce trou est très importante, car c’est une des limites à la grosseur de la laine.
En outre, il faut veiller à ce que la sortie de ce trou ne soit pas plus petite, car le problème serait le même que si le trou était petit à l’entrée, avec des risques de bourrage en plus. Ce genre de rouet existe aussi, malheureusement.
Un gros trou d’entrée permet de filer de grosses laines. Cela peut être intéressant pour valoriser des laines de moins bonne qualité, notamment celles de vieux béliers qui peuvent servir à faire des tapis ou des objets décoratifs…
Taille de la bobine
La taille de la bobine détermine la quantité de fil que l’on peut produire sans noeud. Quand le fil est fin, une petite bobine peut suffire. Mais, si l’on file gros, une petite bobine est vite pleine.
Taille des crochets sur la broche en U
La taille des crochets qui permettent de déplacer la zone d’enroulement sur la bobine, doit être proportionnelle à la grosseur du fil.
Les rouets Ashford ont une caractéristique intéressante, à ce niveau. Au lieu d’avoir une série de crochets, il y a une bague circulaire que l’on déplace à volonté sur la branche de la broche en U. Cela évite que la laine sorte des crochets et aillent s’enrouler sur l’axe. On peut choisir plus précisément l’endroit où va s’enrouler la laine. Cela doit permettre de filer des laines plus irrégulières.
Bon état de la broche en U
Cette pièce est une des plus fragile du rouet et elle constamment soumise à des forces importantes lors de la filature. Il est donc important de vérifier son bon état. Cette pièce est difficile à réparer.
Possibilités de réglages
Les possibilités de réglage ne sont pas toujours disponibles sur les vieux rouets. D’autres rouets, à l’inverse, disposent de tant d’options de réglage que même les manuels, qui ne sont souvent qu’en anglais ne sont pas d’une grande aide.
Tension de la courroie
La possibilité de réglage de la courroie est aussi importante. Pour pouvoir retordre, sur certains rouets, on met la courroie en 8, ce qui inverse le sens de torsion, il faut donc que celle-ci soit assez élastique.
Au Chili, on règle souvent le problème en utilisant une courroie en vieux bas de nylon. Cela peut paraître surprenant, mais, c’est très efficace.
Possiblité de retordre (marche inverse)
Lors d’une visite au célèbre marché du 16 de Julio, dans la banlieue de La Paz (Bolivie), appelé El Alto, je me suis renseignée sur les rouets.
On m’a posé une question qui m’a semblée curieuse. « Voulez-vous un rouet pour filer ou pour tordre?« . 10 ans après, j’ai commencé à comprendre.
J’ai rencontré un fabricant de machines textiles dans ce même quartier d’El Alto qui fabriquait des machines à retordre. En effet, les femmes boliviennes aiment les laines très tordues, car elles sont plus solides. Et, elles lui font retordre même des laines industrielles bien balancées.
D’autre part, certains rouets ne sont effectivement pas prévus pour fonctionner en marche inverse.
Il est à noter que certaines laines fantaisie s’obtiennent en retordant soit en S, soit en Z deux ou plusieurs fils tordus les uns en S et les autres en Z, ce qui donne une laine plus gonflante.
Position de travail pour filer
L’ergonomie est aussi un facteur important à prendre en compte. Il faut donc trouver la bonne position. Il faut arriver à ne pas devoir se rapprocher trop du rouet, cela permet d’avoir un peu d’avance si le fil se coupe, on peut rattraper le fil et arrêter s’il le faut avant que le fil aille s’enrouler sur la bobine.
Vitesse de filature
Certains rouets électriques sont mal réglés et sont si rapides que la bobine s’envole au bout de quelques minutes.
D’autres qui utilisent un moteur de machine à coudre munies d’une pédale, semblent intéressant car ils permettent de régler la vitesse. Malheureusement, ces moteurs ne sont pas assez puissants et ils chauffent trop vite. Donc, ils ne permettent pas un usage professionnel.
Possibilité de démontage
Pour voyager, il peut être intéressant de pouvoir démonter son rouet. Cependant, c’est rarement le cas. Jadis, on filait surtout à la maison et on ne voyageait pas beaucoup.
Cependant, cela peut éventuellement nuire à la solidité du rouet.
Ma recherche actuelle
Je suis donc à la recherche d’un rouet qui tienne compte de ces exigence. J’en suis arrivée à la conclusion que le mieux serait de faire appel à mon ami Juvenal de Bolivie.
Quelques chiffres
Essayons de chiffrer un peu les pertes et le temps à dédier à cette activité.
Je vais vous décrire pas à pas la filature de 455 g de laine brute.
Je n’ai pas travaillé, dans ce cas avec la meilleure partie de la toison.
Nous sommes parties de la laine brute de brebis de race solognote. Il s’agit d’une race bouchère qui possède une toison de bonne qualité et relativement longue. Ces animaux sont élevés en plein champs, dans l’Orne, Normandie, où règne un climat assez humide.
Nettoyage et cardage manuel
Comme à mon habitude, je vais filer la laine avant de la laver.
Cette laine n’était pas de la meilleure qualité, leur propriétaire en avait gardé un peu pour de l’isolation. Mais, cela n’affectera pas le résultat final.
J’ai d’abord enlever l’essentiel des herbes et des pointes collées par de la boue.
Puis, j’ai préparé des boules de mèches de carde assez grossières.
Temps pour ces deux opérations: 2h 30 mn
La plus grosse partie des déchets est produite lors de cette étape.
Affinage des mèches de carde pour filer
Puis j’ai affiné ces boules de mèches de carde, à chaque enroulement les les fibres s’alignent dans le sens du fil et la torsion permet de les maintenir dans cet ordre.
Plus on répète cette opération, plus la laine sera propre et pourra être filée plus fine.
Temps pour cette opération: 1h 30 mn
Quand la mèche de carde semble bonne, la dernière étape consiste à l’enrouler encore une fois, très lâche de manière à pouvoir la passer au poignet comme un gros bracelet.
Encore des déchets…
Temps pour cette opération: 1h
Filature au rouet
Enfin, on peut commencer à filer.
Une fois la bobine pleine, je fais une pelote avec la laine filée. Les premières bobines, j’avais fait des bobines rondes. Cependant, il est plus facile de retordre à partir de pelotes donnant accès aux deux bouts. C’est pourquoi j’embobine la laine sur un fuseau.
Encore des déchets, mais déjà moins.
Temps pour la filature: 6h 30 mn
Doublage du fil
Pour avoir une laine plus solide et bien balancée, je retords ensemble deux fils dans le sens inverse. Il me semble que le rouet que j’utilise actuellement ne me permets de le faire. La taille de la bobine est insuffisante et le sens des petits crochets sur la broche en U n’est pas correct.
Je fais donc cette étape au fuseau, elle est d’ailleurs assez rapide, puisque la force d’inertie de la torsion du fil nous aide.
Temps pour retordre: 2h
Mise en écheveaux
Une fois le fil retordu, je transforme la pelote en écheveau en utilisant une « aspa ».
Temps de mise en écheveaux: 30 mn
Poids des écheveaux avant lavage: 340 g
Je n’oublie pas de nouer comme il faut les deux bouts de façon à ce que l’écheveau ne s’emmêle pas au lavage et à la teinture.
Lavage
Nous faisons d’abord tremper 1/4 d’heure à l’eau froide pour enlever le suint qui donne la fameuse odeur de mouton. La laine blanchit déjà.
Il est important d’éviter les chocs thermiques pour éviter le feutrage. Pour la même raison, il faut éviter de frotter.
Il vaut mieux éviter les eaux calcaires, l’idéal est l’eau de pluie.
Puis lavage au shampoing, sans frotter, dans ce cas.
On peut aussi utiliser du produit à vaisselle, de la lessive de lierre ou de laurier, de la lessive de cendres.
Plusieurs rinçages.
L’idéal est d’utiliser de l’eau de pluie, surtout là où l’eau est très calcaire. Ajouter un peu de vinaigre blanc au dernier rinçage pour adoucir encore plus les fibres.
Lavage au lavoir
La dernière série d’écheveaux d’Aline comptait 12 pièces auxquels il fallait ajouter 5 écheveaux pour moi, de l’alpaga et de la laine de mouton Shropshire que j’avais profiter de filer tant que j’avais accès au rouet.
Cela faisait un peu beaucoup pour la petite bassine et nous avions épuisé la réserve d’eau de pluie de récupération des toits, il ne pleuvait plus depuis plusieurs semaines. Et l’eau du robinet est très calcaire.
La solution était le lavoir.
Pour l’occasion, j’ai tissé un filet pour mes écheveaux.
Nous avons donc décidé de le faire dans un lavoir. Aline a d’abord cherché au plus proche et a demandé à son voisin d’utiliser le bassin qu’alimente sa source.
Malheureusement, le bassin était envahi de petites algues.
Nous sommes donc allés au lavoir communal de Sérans. Nous y sommes allées deux fois. L’endroit est si tranquille que nous avons laissé la laine se rincer et Aline est passée la rechercher après avoir assisté à la messe.
Je crois que c’était une bonne idée, il existe encore de nombreux lavoirs dans les campagnes de France, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Séchage
Faire sécher à l’ombre sans essorer. Ne pas accrocher sur une partie métallique oxydée, car on pourrait avoir des surprises à la teinture. Les mordants sont souvent des oxydes de métaux.
Pesée après lavage et séchage: 225 g
Perte par rapport à la dernière pesée: approximativement 20 %
Perte par rapport aux 455 g de départ: 230 g
Nombre de mètres de laine: 193 m
Temps total: 14 heures
Ces chiffres sont indicatifs pour cette race ovine, avec d’autres races, ou des animaux élevés dans d’autres conditions, la perte pourrait être plus ou moins élevée.
Mise en pelotes
Avant de tricoter, je passe les écheveaux en pelotes.
Autres laines travaillées
À la suite de la laine des Solognotes, Aline a reçu d’un de ses voisins un sac de laine de Bleues du Maine. Puis, chez Gilles Michaudel, j’ai testé la laine des Tonnet Morteau.
Bleues du Maine
Cette laine était de meilleure qualité, il y avait moins de déchets, ils n’avaient gardés que les meilleures parties. Le seul petit défaut est que cette laine avait séjourné sale dans son sac plus de 3 ans.
La lanoline et le suint (ce que l’on appelle le « beri » à Puerto Montt, il s’agit d’un mot Mapudungun) s’était oxydé et avait un peu durcit.
Les fibres sont longues et cette laine se file très bien, elle colle un peu plus aux doigts. Le résultat final est bon. Seulement, cette laine blanchira un peu moins au lavage. Est-ce grave?
Nous avons fait les mêmes pesages avant et après lavage comme avec la laine des Solognotes. Les pertes de poids au lavage sont assez semblables.
Thones et Marthod
Depuis, j’ai testé d’autres laines, notamment de la Shropshire, agréable à travailler. Mais, je vous parlerai plus en détail de la laine des Thones et Marthod. Elle est très différente des laines que j’ai travaillées jusqu’ici.
C’est une laine très douce, longue et blanche. C’est un vrai plaisir à filer.
Petite remarque
Si on tient compte des données, ci-dessus, qui ne sont malheureusement pas exagérées, on doit comprendre que le prix de ce travail doit être juste, même si la laine peut être « gratuite« .
Dans un prochain article, je vous parlerai d’une autre race bouchère à bonne laine: la Tonnet Morteau.
Conclusion
Filer est une école de patience, on file centimètre par centimètre. La laine passe plus de dix fois entre les mains avant le fil final.
Beaucoup pourraient assimiler cette expérience à une forme de méditation, car les mouvements sont répétitifs, seules erreurs, coupure de la mèche de carde ou du fil viennent interrompre le fil des pensées.
D’autres, préfèrent le faire en groupe, c’était encore le cas, il y a peu dans la région de Puerto Montt, c’était l’occasion de réunions entre voisins.
Voulez-vous filer vos moutons?
Je suis à votre disposition pour cela. J’attends votre appel.
Pourquoi pas un atelier?
Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.
Post-Scriptum
Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer à et partager des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.
/// Lacustre, le village, en Suisse /// —- Encore en cours de rédaction — Cet article vaut pour deux! J’attendais la confirmation des amis de Gletterens pour publier cet article, n’ayant pas eu de réponse à ce jour, je me permets de le faire. Nouvel article du 2 Septembre 2020 — Mis à jour le 19 janvier 2021 — Organisons donc des ateliers! C’est facile
Premiers contacts avec le Village Lacustre
Il y a presqu’un an, une des membres de l’Association La Mère Lison de Loches me parlait du Village Lacustre de Gletterens… où il y avait des spécialistes des textiles anciens… Je prenais contact, mais nous étions déjà en Octobre. Il commence à y faire froid et les activités se congèlent pour passer l’hiver et reprendre au printemps.
Tout commence par…
François m’a donné gentiment les dates des prochaines Rencontres Préhistoriques au Village Lacustre et m’a beaucoup parlé du spécialiste des textiles, Jacques. Je prenais note.
Puis lors de recherches concernant les orties et mes essais de filature, j’appelais une dame qui faisait des reconstitutions historiques en tissage, elle aussi me renvoyait vers le Village Lacustre de Gletterens.
Alors, nous étions fin juin, j’ai donc rappelé au Village Lacustre pour savoir si les Rencontres Préhistoriques n’avaient pas été éliminées comme tant d’activités culturelles en France par ce vilain virus…
Par chance, en Suisse, la culture n’a pas subi autant de dégâts qu’en France. On m’a dit que je pouvait venir condition d’avoir un déguisement préhistorique.
Mon déguisement préhistorique
Cependant, il me restait peu de temps. Donc, après mes heures de wwoofing, je me dépêchais de me composer un costume…
Teinture
Depuis quelques mois, je filais de la laine que m’avait donnée Cécile, une amapienne, amie de Paul de Biolab Maraîchage.
On m’avait aussi donné quelques bassines à confitures, je les ai mises à contribution pour teindre, de même que celle en inox que j’avais achetée pour faire les savons.
Avec un petit groupe de wwoofers curieux de voire des teintures naturelles, nous avons teint les petits écheveaux que j’avais filés.
Lavage des laines
Je les ai d’abord lavés en testant la lessive de lierre que nous avions préparée. Le résultat a été plus que correct, bien que la laine était très grasse. En effet, je la file brute de tonte, c’est plus facile.
Teintures
Nous avons testés:
Les écorces et noyaux d’avocats que nous avions mangés
Les feuilles du pauvre noyer qui avait eu la mauvaise idée de pousser dans la serre en verre et qui faisait trop d’ombre aux poivrons…
Comme je teints de petites quantités, exceptionnellement, je le fais sur la cuisinière.
Enfin, certains bains se sont répétés dans différentes casseroles donnant une grande variété de couleurs… Le cuivre modifie les couleurs.
Résultat final
Quand j’ai pesé toutes ces laines, je n’avais pas plus que 400 grammes. En effet, au lavage, la laine perd plus du tiers de son poids. C’était, la graisse (lanoline), le suint (le parfum ou la mauvaise odeur, selon les goûts) et les poussières.
Maintenant, je file plus fin et je retords mes laines pour obtenir un meilleur résultat, c’est donc plus long.
Tissage
Le poncho
J’ai décidé d’aller au plus simple, un poncho, des guêtres, et une jupe…
Le poncho, je l’ai fait avec deux bandes sur mon métier Tissanova que j’ai réunies au crochet. Une des bandes avait des broderies incrustées lors du tissage avec les laines teintes naturellement. Ces dessins ressortaient sur un fond de trame blanche en laine de mouton et une chaîne d’alpaga beige. En outre, cela a été l’occasion de tester l’extension de mon métier Tissanova que m’a gentiment fait notre voisin à Loches. Cela a très bien fonctionné.
J’étais tellement pressée de terminer mon poncho que j’ai oublié de prendre des photographies de la première bande…
La deuxième bande, plus simple, alternait des rayures de différentes couleurs de laines plus ou moins épaisses.
Elle était un peu plus longue que la première. Pour cacher cette différence, j’ai décalé les deux bandes pendant le montage lors du voyage.
Les guêtres
Elles étaient constituées de deux rectangles crochetés avec la laine brute, non filée.
Puis, je les ai lavés et teints aux feuilles de noyer, ils ont été cousus au crochet pour faire des tubes avec une laine teinte à la garance.
En outre, les guêtres et les ponchos étaient effectivement utilisés en Amérique précolombienne, comme l’attestent les dessins de Guaman Poma de Ayala.
Costume pas fini, mais suffisant
Enfin, je n’ai pas terminé la jupe qui était crochetée de la même manière, j’ai tout de même obtenu un grand rectangle que j’ai teint à la ronce au Village Lacustre.
Je n’ai pas eu besoin de la jupe, car il faisait très chaud. Alors, j’ai mis un pantalon en coton teint en ecoprint au Brésil.
Je n’ai pas eu le temps de me faire les chaussures en feutres que j’avais projetées. Mais le feutre n’est arrivé que très récemment en Amérique Latine.
Je n’avais pas non plus de cuir sous la main pour me faire des tongs comme les Incas ou mieux des mocassins. Ce sera pour une prochaine fois.
Le voyage vers le Village Lacustre de Gletterens
En France, quand on veut éviter de passer par Paris, tout se complique, bien que quand on insiste dans les recherches, c’est possible. Les recherches ont été longues mais fructueuse, en partant 2 jours à l’avance.
Détour par Loches
Avant de repartir au Chili en novembre 2019, j’avais laissé un gros sac de tricots et tissages chez mes amis de l’Atelier de Joëlle à Loches.
Mes amis n’étaient pas là l’après-midi. Je suis donc passé le chercher comme convenu chez La Mère Lison.
Nemours – Montargis pas de problème, il y a des trains toutes les heures, j’arrive à la gare vers 9 heures, j’attends le suivant.
Maintenant, il y a tant de trains en retard, que l’on annonce ceux qui sont à l’heure…
Les déboires commencent
Montargis – Orléans, il n’y a plus de trains, mais un bus et plusieurs escaliers pour la sortie, pas d’ascenseurs, ni de rampe d’accès pour les handicapés. Ma grosse valise bleue se délabre. En essayant de lui faire passer les marches, la poignée s’est arrachée. J’arrive à l’arrêt de bus, il faut attendre 3 heures. Je m’installe à coudre mes guêtres, puis à lire.
Le bus arrive, pas d’aide pour mettre les bagages dans la soute. Le chauffeur ne dit pas bonjour, mais « Mettez votre masque« . Il n’est pas content, car il doit me rendre la monnaie qui pourrait le contaminer. La moitié des sièges ne peuvent pas être utilisés.
Arrivée à la Gare Routière d’Orléans, pas d’indications de la Gare SNCF, personne ne sait rien et je dois traîner mes deux valises et mon sac à dos.
Curieuse banalité à la gare d’Orléans
Une fois trouvée la gare, cachée dans un centre commercial, je veux acheter le billet Orléans – Tours. Les machines automatiques me disent que mes cartes bleues ne marchent pas. Quelle inquiétude! Je passe au bureau d’achat, heureusement cela a marché. Mais en sortant, le vigile ne voit pas que je dois tirer deux valises une par une et commence à me menacer.
Arrivée à Tours, il faut à nouveau sortir de la gare pour prendre un bus et il faut que j’arrive avant 19 heures, avant que la Mère Lison ne ferme.
Loches
Arrivée à Loches, je demande à l’employé de la gare s’il y a une consigne. Il dit que oui. J’arrive avec mes valises, il veut d’abord que je mette mon masque alors qu’il est bien protégé derrière une vitre. Puis, il me dit qu’il n’y a plus de consigne depuis les attentats. Je suis curieuse de savoir quand a eu lieu le dernier attentat à Loches, tranquille village de moins de 10.000 habitants?
Je dois donc traîner mes valises jusqu’à la Mère Lison pour ensuite revenir à la gare avec un gros sac en plus! Heureusement, arrivée sur la place du marché, je rencontre la police municipale qui ne peut pas m’aider, mais me dit de voir avec le restaurant. Le restaurant m’autorise à laisser mes valises sur leur terrasse pendant 10 petites minutes. Je file à la Mère Lison. Là-bas quelqu’un qui me connaît m’aide à ramener mon sac de tricots et mes valises jusqu’à la gare. Elle a vraiment été très gentille.
Drôle de tourisme
Retour à Tours en bus. Celui-ci passe par de nombreux petits villages aux gares abandonnées. Joli clocher en pierres à Courçay, je ne l’ai pas photographié, les photos prises depuis un bus ne rendent jamais bien…
Ce voyage est aussi la résistance à la soif. Je m’achète une petite bouteille d’eau au distributeur (il n’y en a pas de grandes). Paiement par carte sans contact pour éviter la contamination au virus…
Tours
De retour à la Gare SNCF de Tours, il est déjà plus de 20 heures. Le bureau de vente des tickets est déjà fermé. Les machines ne vendent que des tickets qui passent par Paris, alors que les trains qui vont à Lyon passent par Tours. Où est la logique? Jusqu’ici, j’avais évité Paris, je n’allais tout de même pas y retourner, et peut-être devoir changer de gare avec mes valises? C’était hors de question.
Bien sûr, je prends mon mal en patience, pensant y être en sécurité, je décide de passer la nuit dans la gare. Pas de toilettes, pas d’internet non plus, bien que j’étais assise dans la zone WIFI. Je voulais attendre le premier train pour Tours-Les Aubrais vers 6 heures.
Mauvaise idée, c’est devenu impossible en France. Plus de train de nuit, donc interdiction d’attendre. Un peu avant 23 heures arrivent 3 vigiles équipé d’un chien me réveille de mon état de somnolence et prétendent que je les retardent pour fermer la gare. Évidemment, ils n’ont pas autre chose à me proposer que de sortir, sans aide. Je crois qu’à leur place j’aurais eu honte. Mais, la honte semble aussi interdite aujourd’hui.
Nuit avec les SDF à Tours
Je traîne donc à nouveau, un à un, à moitié endormie, mes deux valises et mon sac de tricot, sans enlever mon sac à dos, vers la sortie de la gare. Je préfère rester dans le coin le mieux éclairé, c’est-à-dire juste devant la porte de la gare que les vigiles se sont empressés de fermer, à peine l’eus-je franchie.
Il y a bien des édifices qui ressemblent à des hôtels, ils sont sans doutes inabordables et semblent fermés, pas une fenêtre ne montre de lumière.
Un touriste me fait donner un billet de 5 euros par sa petite fille. Je me mets à écrire un premier jet de ce passage.
Un Africain passe à vélo, il écoute une chanson qui dit « Il faut réfléchir tout de suite« . C’est peut-être la chose la plus sensée que j’ai entendue aujourd’hui!
Que faire?
Maintenant, je ne pouvais plus me permettre de fermer l’oeil. Heureusement, je n’avais pas froid aux pieds avec mes guêtres. D’abord, j’étudiais un peu la situation. J’ai osé aller parler un peu avec un chauffeur de taxi. Il me dit que l’on pouvait utiliser le WIFI du MacDonald du coin, mais cela ne marchait pas à cet horaire. J’essaie de me renseigner s’il y a des bus pour Lyon, il me conseille d’attendre le matin.
Parfois, des SDF me demandaient des cigarettes, malheureusement pour eux, je ne fume pas. Ils repartaient déçus. Il y en a un qui trouvait chouettes mes vieilles crocs. Il y avait du monde qui passait…
Ne pas perdre de temps
Voyant que mon coin était tout de même assez tranquille, je me suis décidée à chercher mon gros sac vert qui était dans la petite valise noire et à répartir les tricots récupérés à Loches entre ce sac et la petite valise noire.
Puis, je cherchais les morceaux de mon poncho-déguisement, un crochet et de la laine pour faire les finitions, profitant de l’éclairage nocturne de la gare vide, peuplée de vigiles sans pitié pour les clients qui en fin de compte paient leurs salaires.
J’ai donc tricoté, assise sur ma valise, jusqu’à 5h30, heure à laquelle les vigiles daignent ouvrir les portes.
Que penser de cette nuit?
Tout cela donne l’impression d’une perte de qualité du service. La sécurité concerne le bâtiment, mais non les usagers et clients. Pourtant, tout cela est payé par nos achats et bien sûr nos impôts.
Signalétique hermétique
De curieux pictogrammes souvent liés au COVID 19 ont fait leur apparition un peu partout, même sur le sol. Ils sont si peu évidents que des affiches les expliquent. Cela a dû être rentable pour les designers qui les ont conçus.
Comment les archéologues du futur interprèteront-ils tout cela dans quelques milliers d’années?
Je pense à la nouvelle de Primo Levi, où il imagine des archéologues du futur qui redécouvre Pompéi à nouveau couvert de cendres après une répétition moderne de l’explosion du Vésuve, et ils analysent les différents appareils photographiques des touristes en se posant des questions insolubles…
Tours Les Aubrais – Lyon – Genève
Après une nuit pleine d’inquiétude, je prends une des premières navettes pour Tours-Les Aubrais. J’en profite pour enfin pouvoir aller aux toilettes dans le train.
Par chance, là j’arrive à obtenir de l’aide auprès d’une employée qui sait comment faire sortir de la machine à tickets toute une série de billets pour aller jusqu’à Genève, sans passer par Paris.
On dirait que le système s’est un peu dégrippé! Elle a même la gentillesse de m’autoriser à laisser mes bagages au pied de l’escalier le temps d’aller m’acheter quelque chose à manger. J’avais terriblement faim, je n’avais rien mangé depuis la veille à 6 heures… D’autant plus que les dernières heures avaient été très sportives.
Car, il semble qu’il faille être en excellente santé pour voyager dans les transport en commun en France.
Cette fois, le train est bondé, il a récupéré les passagers d’un autre train en retard pour avoir croisé le passage malencontreux d’un chevreuil inattentif. Là encore, le personnel était débordé, mais très accommodant… Voyage assise sur ma valise, car je n’étais pas montée dans la bonne voiture…
Lyon
Changement de train à Lyon, mon pied glisse entre le quai et le train. Une de mes chaussures tombe sur la voie. Je n’en ai pas d’autres. Heureusement, un employé me la ramasse une fois le train partie. Je suis bonne pour une remarquable série de bleus sur la jambequi m’accompagneront pendant 15 jours.
Cela n’aurait pas eu lieu en Suisse où les trains ont de petites extensions devant les portes pour éviter les chûtes, même quand on est chargé.
Enfin, j’espère ne pas trop vous avoir ennuyé avec mon périple. Mais, vu le prix des transports, il me semblerait normal de recevoir un meilleur service. Ce service est-il encore public?
Arrivée en Suisse
Je suis tellement fatiguée par la nuit devant la porte de la Gare de Tours, que j’ai dormi une grande partie du voyage. Je n’ai pas pu profiter du paysage.
Passage de la douane à Genève sans problème. Recherche du prochain train pour Fribourg. Ici, les choses sont beaucoup plus faciles, malgré les indications en allemand. Il y a des rampes et aussi souvent des ascenseurs. Et les gens aident spontanément, ce qui est très appréciable.
Près du but
Je reprends contact avec François et Jacques, ce dernier me réponds par message qu’il a eu de gros soucis de santé et que je dois appeler au Village Lacustre. François a aussi eu un accident peu auparavant. J’arrivais un jour avant les Rencontres Préhistoriques, au Village Lacustre, comme me l’avais conseillé Jacques.
À Fribourg, j’ai pris un train pour Estavayer le Lac, car un autre ami wwoofer suisse m’en avait parlé, au lieu de me baser sur le plan du site. J’aurais plutôt dû descendre à Payerne ou avoir pris un bus pour Gletterens à Fribourg.
J’arrive à Estavayer le Lac vers 21 heures. Pour descendre du train une dame me dit « ¿La puedo ayudar? », c’était une Chilienne qui vit en Espagne. La gare est déserte et je ne sais pas où passer la nuit… Heureusement, elle me donne le numéro d’un taxi. Celui m’a aidé à trouver une chambre d’hôtel et m’y a amené.
Je me retrouve dans un hôtel sur une aire de repos d’autoroute. L’hôtel est un peu cher (130 Francs Suisses), mais quel repos après toutes ces heures de voyage mouvementé.
Arrivée au Village Lacustre de Gletterens
Le matin, depuis l’hôtel, j’appelle le Village Lacustre, car je ne savais pas comment faire pour y arriver. Jack, un des animateurs-médiateurs culturels, passera me chercher vers 14 heures.
À partir de 11 heures, je sors avec tous mes bagages et je m’installe pour terminer mon poncho, car je n’avais pas encore réuni les deux bandes. Je le fais par une couture au crochet.
Juste au moment où j’ai fini mon poncho, Jack du Village Lacustre apparaît. Il m’a tout de suite amenée à Gletterens et j’ai pu faire connaissance avec d’autres membres de cette sympathique équipe.
Le Village Lacustre de Gletterens
Les abris préhistoriques
Il y a un, un peu caché sous les arbres, à côté des autres habitations du village lacustre. Un peu trop caché, certains visiteurs ne le voient pas.
Il y en 3 autres à côtés des tipees qui sont habituellement loués à la nuit. J’ai dormi dans l’un d’eux pendant le temps des Rencontres Préhistoriques. J’ai trouvé cela si agréable que j’aimerai bien qu’on en construise un à Biolab Maraîchage.
La structure
En effet, la structure en bois est facile à monter avec des branches droites et souples attachées, maintenant avec des ficelles, durant la préhistoire avec des lanières en cuir, des nerfs d’animaux ou des cordes végétales.
Cela ressemble à un igloo couvert de peaux d’animaux. C’était sans doute un matériaux courant à l’époque. Les animateurs m’ont raconté qu’ils avaient acheté à bas prix des peaux invendables à une tannerie qui avait été inondée.
Il y au milieu du toit un carré d’un mètre environ, couvert par une bâche en plastique transparent que l’on peut ouvrir et refermer, laisse entrer la lumière.
Le sol
Le sol est recouvert de BRF (bois raméal fragmenté), ou pour le dire plus simplement de copeaux.
Surprenant, ces abris sont suffisamment grands pour que l’on tienne debout, on peut y dormir à plusieurs. Ils sont très étanches, même en cas d’orage…
Les différents types de maison du Village Lacustre de Gletterens
Ce sont des maisons en bois et terre/paille. Elles ont été construites suivant des modèles de bâtiments dont on a retrouvé les traces lors de fouilles.
Si les plans sont précis, grâce aux implantations des pilotis et poutres retrouvés dans les lacs des alentours. Les toits sont des suppositions fort probables, ils n’ont malheureusement pas été conservés.
Les maisons près de la fontaine
Dès le petit pont de l’entrée, on découvre une petite maison sur pilotis, décorée.
En outre, il y a trois autres maisons plus grandes et un petit bâtiment qui sert de réserve dans la zone centrale, près d’un point d’eau.
Ces bâtiments servent pour les animations et ateliers (feu, peinture, tissage…).
Pendant les quelques jours des Rencontres Préhistoriques, il y a eu aussi un tipee en cuir tanné àla cervelle et construit par l’un des participants, c’était un des centres d’activités du Village Lacustre, on y taillait des silex, faisait de la céramique et polissait des haches…
La maison du bronze
Derrière une haie, il y a dernière venue, la Maison du Bronze, avec le four à bronze et l’atelier de tissage. je ne sais pas pourquoi, j’ai oublié de la photographier. Sans doute est-ce parce que ce qui se passait à l’intérieur était plus important.
Doris, vient de m’envoyer deux photographies.
Voici un joli détail d’une porte.
En outre, des panneaux à l’entrée indiquent comment ont été construits les différents édifices et les dates auxquels ils correspondent. Ces panneaux sont bilingues français/allemand. Ils sont complétés par des brochures distribuées à l’entrée.
Le jardin néolithique du Village Lacustre
Il a une forme de mandala, c’est plus joli ainsi…
Son but est de réunir des plantes cultivées au néolithique. Car, les fouilles récentes ont mis à jour de nombreuses graines et des restes de plantes médicinales, à fibres et tinctoriales.
En effet, le bouillon blanc jolie plante médicinale ne pouvait pas manquer à l’entrée. Ses feuilles étaient utiles au moment d’aller au toilettes quand le papier hygiénique n’existait pas encore.
Donc, on y voit du lin, dont les fibres étaient déjà très utilisées pour les vêtements et les graines pour l’alimentation. Maintenant, on doit choisir soit la production de fibres ou celle de graines.
À côté, sont aussi présentes des céréales et des légumineuses anciennes, base de l’alimentation à l’époque. Les chaumes des céréales et d’autres graminées servaient certainement pour les toitures.
Une belle touffe de cardères (cabaret aux oiseaux) donne un peu de relief. Les boules de graines, servaient jusqu’il y a peu à carder la laine.
Lors de mon voyage en Équateur, à Otavalo, ville spécialisée dans l’activité textile, j’ai vu un outil équipé de boule de cardère. Frotter une toile en laine avec cet appareil, arrache de petites fibres et rend le textile légèrement poilu. Ce type de finition est très apprécié.
Le beau n’exclut pas l’utilitaire
Ce jardin n’oublie pas les fleurs qui ont aussi leur rôle à jouer dans la protection des cultures.
Les graines de plantes anciennes proviennent de la fondation Pro Specie Rara, qui aide à la diffusion d’espèces agricoles. Elle fournit des semences au Village Lacustre de Gletterens et lors de la récolte, les animateurs renvoient à la Fondation une partie des graines.
Bien que ce jardin semble modeste, il demande beaucoup de travail et n’est malheureusement pas épargné par les rongeurs qui semblent l’apprécier un peu trop.
Les haies ont aussi été plantées d’arbustes spécialement choisis pour leur utilisation au néolithique, par exemple bois de flèches, manche d’outils… Elles sont vraiment très belles et j’ai eu du mal à choisir la photographie… Jack les entretient tout le long de l’année.
Les ateliers du Village Lacustre
Je n’ai malheureusement pas pris de photographies des ateliers. Il y en a destinés aux enfants, comme la peinture avec des ocres… Pour les plus grands, il y a le feu, le tir de sagaie, la taille de silex… Même les adultes apprécient ces initiations à des techniques mythiques.
Ces ateliers ont généralement lieu l’après-midi.
Enfin, le Village Lacustre de Gletterens fait aussi l’objet de nombreuses visites scolaires.
En outre, il y a des échanges avec d’autres musées.
Les tipees et abris préhistoriques
Il y a trois abris préhistoriques, tels que je les ai décrits antérieurement. M’y voici installée pour 15 jours merveilleux.
En outre, il y a deux modèles de tipees, un petit et deux grands. Ils sont vraiment imposants.
Bien sûr, ils sont plus lumineux à l’intérieur, mais ils semblent moins étanches à la pluie. De même que les abris préhistoriques, le sol est garni de copeaux de bois.
Ils sont démontés à la mauvaise saison et remontés au printemps.
Normalement, ils sont loués à la nuit, mais exceptionnellement nous, les participants des Rencontres Préhistoriques, y avons été logés pendant ces jours.
Les Rencontres Préhistoriques
D’abord, elles permettent aux visiteurs d’en savoir un peu plus en voyant en direct des techniques que l’on voit habituellement seulement dans des documentaires, ou même parfois des techniques inconnues du grand public, telle que le tannage à la cervelle.
Ainsi, les visiteurs ont aussi la possibilité d’assouvir leur soif de connaissances en posant des questions. Par chance, ce n’étaient pas des touristes pressés comme au Chili, ils oubliaient de regarder le portable…
Ensuite, ces rencontres sont passionnantes pour les animateurs et les chercheurs qui peuvent prendre le temps de se perfectionner en partageant avec leurs pairs des détails techniques et des questions qui les font progresser dans leur pratique de tous les jours. C’était vraiment très enrichissant.
Les spécialistes font des découvertes notables chaque année et comparent leurs résultats.
Les techniques représentées au Village Lacustre
Le bronze
C’est certainement la technique la plus spectaculaire.
J’ai pris tant de photographies, que je crois que je vais devoir y consacrer un article entier. C’est vraiment trop beau pour n’y consacrer qu’un chapitre ici.
La taille de silex et le feu
Deux des techniques préhistoriques les plus anciennes étaient très bien représentées au Village Lacustre de Gletterens.
Éric enseignait à qui voulait le suivre tous les détails de la taille du silex. Il avait fait un admirable pendentif salamandre en silex.
Puis, il enseignait les différentes méthodes pour produire du feu.
Un peu de musique
Enfin, il faisait sonner toute une série de répliques d’instruments de musique préhistoriques. Les éventuels clients ne pouvaient pas les essayer à cause du COVID! Quelle ironie!
Il a aussi fait une démonstration d’abattage d’arbre à la hache de pierre. Un aulne à été choisi.
Le tannage à la cervelle
Dominique, le tanneur, est chimiste de formation. Je suis vraiment très contente d’avoir rencontré un chimiste. Car, beaucoup de mes problèmes d’artisanat, sont des problèmes de chimie. De plus, il s’intéressait aussi aux colorants.
Depuis longtemps, je cherchais des informations sur le tannage des peaux et je n’en ai trouvé que très peu d’utiles. Dominique a publié un petit livre très concret à ce sujet, disponible sur le site d’Éric.
La technique est simple, elle requiert surtout du temps, de la force et de la patience…
Il a aussi fait des démonstrations de tannage à la cervelle, telle que la pratique encore les Indiens d’Amérique du Nord. Il a tanné la fourrure d’un daim. Le résultat semble meilleur que le tannage à l’alun et ne présente pas la toxicité des sels de chrome qui sont le plus souvent utilisés en tannerie depuis le XIXème siècle.
Les frondes
Là, il y avait aussi Pierre, le spécialiste des frondes. Il faisait des démonstrations de tir à la fronde avec des modèles du monde entier.
Pierre a aussi profité pour apprendre auprès d’Éric plusieurs technique de taille de silex. Il a appris à filer au fuseau et pourra ainsi filer les fibres qu’il utilise dans ses frondes.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visiter son facebook.
Tissage aux tablettes
Carole, une des animatrices du Village Lacustre faisait des démonstrations de tissage aux tablettes.
Cette technique dite « primitive » est apparue un peu partout dans le monde, elle permet de tisser notamment des galons très complexes, grâce à des tablettes généralement percées de 4 trous. Cela permet de gérer de différentes manières des chaînes de différentes couleurs. En faisant tourner les tablettes, on obtient des dessins qui peuvent même être double face.
Ce type de métier est vraiment peu encombrant (il peut tenir dans une poche) et permet de tisser n’importe où à partir du moment que l’on trouve un point d’attache pour la chaîne. Il est l’idéal pour les nomades.
Je n’ai pas encore pu pratiquer ce type de tissage. Mais grâce à mes amis les bronziers, j’ai pu acheter des métiers à tablettes et des livres pour m’y former.
Fibres de liber de tilleuls
Les fibres de liber de végétaux ont fait partie des premières fibres utilisées par nos ancêtres.
Elles deviennent rares aujourd’hui, car elles exigent l’abattage de l’arbre. En effet, la circulation de la sève dans les végétaux passe par le cambium, c’est-à-dire, la partie interne de l’écorce. C’est justement cela qui est utilisé dans ce cas. Le tilleul est l’un des arbres les plus apprécié depuis des temps immémoriaux. C’était parfois un arbre sacré.
L’écorce est arrachée tout autour du tronc, par segment verticaux, normalement sur l’arbre avant d’être abattu, si possible en mai-juin. Cette écorce est mise à rouir dans de l’eau pendant un certain temps. Alors, les fibres du liber se sépare de l’écorce.
On m’a raconté au Village Lacustre que le tilleul n’est pas très apprécié des forestiers qui sont souvent contents de s’en débarrasser. Cela peut donner l’occasion de récupérer le liber.
Pour cela, on laisse tremper dans de l’eau les écorces. Des fils se séparent en plusieurs couches, on les sépare, les fait sécher. On peut les tresser, les travailler en vannerie et plus difficilement les filer.
J’en ai ramené un peu.
C’est l’une de mes découvertes au Village Lacustre. Cependant, c’est un produit assez rare et je n’ai pas tenté de le teindre. Mais, cela ne doit pas différer beaucoup du raphia.
Cela ressemble un peu à du raphia, mais c’est plus difficile à travailler.
Les liber d’autres plantes peuvent aussi être utilisés. Á titre indicatif, j’ai vu mentionnés les liber de cigüe et de chêne…
Je viens de découvrir le site du musée d’Albersdorf, au Nord de l’Allemagne qui donne des informations très intéressantes sur les techniques employées pour le tissage de ce type de vêtements.
Poterie et autres activités
Auprès du tipee en cuir, il y avait un groupe de jeunes qui pratiquaient aussi bien le tannage, la taille du bois, la poterie et fabriquait leur habillement.
Pauline avait fait ainsi en terre cuite de jolis verres à boire avec des éclats de mica qui brillaient.
Un autre s’est taillé au couteau une navette pour tisser un filet… ainsi que d’autres outils en bois.
La teinture
Bien sûr, je faisais moi aussi, mes démonstrations.
Nous avons teint de la laine et du raphia avec de la ronce, différentes plantes à tannins, de la cochenille, du bois de Campêche et un champignon que j’ai trouvé près de la fontaine.
Un mélange de plantes à tannins a ainsi permit de donner une patine ancienne à une reproduction de flûte en os d’Éric.
Bien sûr, la cochenille et le bois de Campêche sont exotiques. Mais ils faisaient partie de l’arsenal tinctorial des sociétés très anciennes des Amériques et notamment du Mexique d’où ils sont originaires.
En outre, il existait des parents de la cochenille en Europe, notamment les cochenilles dites de Pologne (mais présente un peu partout en Europe) et celles dites d’Arménie. Le Kermès, récolté sur certains chênes des régions méditerranéennes, avait sans doute éveillé l’intérêt des peuples anciens…
Ecoprint
S’il n’y a pas de traces d’ecoprint anciens que je sache, il est fort probable que des taches végétales aient mis les premiers humains sur la voie de la teinture.
Donc, cette technique nous a permet de découvrir les pouvoirs tinctoriaux des plantes locales et de personnaliser nos vêtements. Éric, le tailleur de pierres et Dominique le tanneur ont ainsi redonné vie à leurs vieux tee-shirts et pantalons en les personnalisant ainsi.
Ainsi, nous avons testé, le camerisier à balais, la viorne classique, la viorne lantane (idéale pour la fabrication de flèches), le cornouiller sanguin, le frêne, le charme, noisetiers, saule, bourdaine, chêne, noyer, champignons, ronces et aulnes.
Bon nombre de ces plantes ont été plantées spécialement au Village Lacustre et y sont protégées, car elles étaient fort utiles pendant la préhistoire. On en a retrouvé les traces lors des fouilles archéologiques dans les nombreux villages lacustres retrouvés dans la zone.
Cela a été l’occasion de parfaire mes connaissances en botanique. Enfin, j’ai pu voir en réalité des plantes que savais tinctoriales, mais que je n’avais jamais vues, ou j’étais passée devant sans les reconnaître. Par exemple, Dominique le tanneur, m’a présentée la bourdaine, un des arbustes qui donnent les graines d’Avignon.
La filature
Une amie de François m’a amenée un jour un drap plein de laine, déjà lavée. Elle provenait de moutons valais, une vieille race locale. Cette laine serait très intéressante pour faire des inclusion dans du feutre.
Elle savait filer au rouet, mais pas au fuseau, elle a vite appris et elle est repartie avec un fuseau que lui avait vendu Éric, le tailleur de silex.
J’ai aussi un peu filé pour faire des tests de teinture.
Crochet
Il semble que le crochet est une technique qui proviennent de l’Inde. Mais, je ne sais pas si elle remonte au néolithique. Mes guêtres ont beaucoup plu à mes amis bronziers. C’est vrai qu’elles tiennent chaud. Alors, ils m’en ont commandé deux paires… J’ai réussi à en faire une paire avec la laine que j’avais, la seconde je viens de l’envoyer.
Tissage de gaze
J’avais acheté un livre sur les techniques de gazes, lors de mon voyage au Pérou.
J’ai donc essayé de tisser un échantillon des techniques montrées dans ce livre, en me basant aussi sur les dessins de Raoult d’Harcourt et ce que m’avaient montré des amies Diaguitas qui faisaient des « peleros« , sortes de couvertures épaisses à mettre entre le dos du cheval et la selle.
Fin des teintures
Après les Rencontres Préhistoriques, je suis restée quelques jours encore au Village Lacustre. Je déménageais de l’abri préhistorique vers la yourte de mes amis bronziers.
J’ai terminé des essais de teintures en cours, notamment avec le champignon xylophage de la fontaine et la sciure de bois. Le champignon a donné un beige un peu décevant.
Dans la sciure, j’ai laisser teindre à froid un ecoprint que mes amis ont développé après une semaine.
Je recevrai quelques jours après mon retour une photographie du résultat.
Visite au Latenium
J’ai souvent entendu parler du Latenium, grand musée de Neuchatel. Il aurait été dommage de repartir sans aller le voir.
Je suis donc partie pour Neuchatel, j’ai traversé le lac en bateau, c’est très joli.
Puis, j’ai pris un tramway pour le Latenium. Ce musée est très grand. J’y ai vu beaucoup de choses intéressantes, notamment au niveau des textiles.
J’y ai découvert un autre outil pour faire des filets.
Enfin, la librairie de ce musée est vraiment très fournie et j’ai eu beaucoup de mal à me retenir d’acheter quelques libres.
Ensuite, je suis allée acheter un charriot pour pouvoir transporter plus facilement mon sac vert. J’avais beaucoup allégé mes bagages grâce aux ventes des tricots. Mais, je repartais avec de nouvelles laines, un peu de cuir et quelques livres, dont ceux de Françoise Rossel que je vous recommande chaudement.
Rencontre avec une possible cliente
Peu de temps avant mon départ pour le Village Lacustre de Gletterens, je reçois un mail d’une artiste suisse qui désirait découvrir l’ecoprint.
Alors, je lui ai aussi donné rendez-vous au Village Lacustre. Je lui est montré quelques un de mes ecoprint et elle m’a montré des photographies de quelques unes de ses œuvres qui m’ont beaucoup plu.
Nous avons aussi éclairci quelques difficultés pour la réalisation de son projet. Enfin, je pense que je vais bientôt faire des tests en grandes dimensions, car je viens de m’équiper pour cela.
Divers
Entre les différentes activités de nombreux participants s’exerçaient au tir de sagaies, à l’arc ou à la fronde.
Nous avons aussi eu le plaisir d’assister à un concert de polyphonie avec le groupe de François Rossel. Ce fut un surprenant voyage musical qui allait de l’Espagne à la Turquie avec de nombreuses étapes.
Suite du voyage
Départ du Village Lacustre
Lors de conversations sur les textiles, le nom de Hallstatt est revenu plusieurs fois. Doris m’a montré des photographies de textiles préhistoriques extrêmement bien conservés.
Cela m’a donné très envie d’y aller. C’est en Autriche, c’est plus proche de Gletterens que de Paris. Et, je ne sais pas quand j’aurais pu y aller par la suite.
J’ai étudié les plans et les solutions de transport proposés. J’ai trouvé un bus qui allait trois fois par semaine de Berne à Salzbourg, beaucoup plus économique que le train.
Je suis donc partie de bonne heure pour Berne avec mon sac à dos, seulement avec ma petite tente et mon sac de couchage et un des livres de François. J’ai laissé l’ordinateur sous la protection de Doris, car il était trop lourd. J’ai bien fait, je ne l’aurais pas utilisé.
Berne
Je suis arrivée à Berne vers midi.
Je suis arrivée à la gare routière vers 13 heures, j’avais quelques heures d’avance. Serait-ce l’effet du COVID, cette gare routière était complètement déserte. Tous les bureaux étaient fermés. Les horaires indiqués n’étaient pas à jour.
Une jeune fille est arrivée à vélo, je croyais qu’elle venait ouvrir le bureau d’une compagnie de bus. En réalité, elle était originaire de Chevroux, village voisin de Gletterens, connaissait Jacques des textiles anciens et venait chercher une amie qui devait arriver en bus.
Je n’avais pas fini d’attendre. Mais, enfin le bus arrive. Petit problème: les chauffeurs ne parlent que slovaque (le bus continuait vers Bratislava, après Salzbourg). Par chance, j’ai étudié le polonais, il y a plus de 30 ans, je les comprends. Mais, je n’avais pas acheté le ticket par internet et il fallait l’avoir imprimé. Il y avait peu de voyageurs, ils m’ont proposé payer 50 francs suisses. Je n’en croyait pas mes souvenirs linguistiques, c’était moins cher que si j’avais acheté le ticket par internet.
Le train m’aurait coûté 135 francs suisses, mais avec départ immédiat.
Je m’embarque donc pour Salzbourg. J’y arrive à 2 heures du matin, à un arrêt de bus.
Salzbourg
Alors, il faut que j’arrive à la gare ferroviaire. Heureusement, un taxi attend tout près. Il m’y emmène. La gare était assez loin, mais elle était ouverte, contrairement aux gares françaises. J’achète un billet pour Hallstatt. J’ai un premier train vers 4 heures du matin et je dois faire un changement. J’arrive à la station de Hallstatt vers 7 heures du matin.
Le deuxième train passe par de nombreux villages bordant des lacs. Le jour se lève à peine, le brouillard s’effiloche peu à peu sur les montagnes et les lacs. C’est vraiment très beau. Cela donne envie de descendre à presque chaque gare.
La gare d’Hallstatt est en fait située de l’autre côté du lac. Il fallait donc prendre un bateau. Il suffit de descendre un peu pour trouver le quai, mais c’est très mal indiqué.
Le bateau
Pour prendre le bateau, je patiente en prenant quelques photographie de la flore sauvage très abondante et du village que l’on aperçoit de l’autre côté du lac.
Enfin, j’arrive au village vers 9 h 30, c’est trop tôt pour prétendre prendre un petit déjeuner, il faut arriver presque au bout du village pour trouver un endroit où manger.
Il y a déjà beaucoup de touristes qui circulent dans les rues de ce village qui ressemble à un décor de conte de fées. Il me faut encore attendre pour visiter le musée.
Hallstatt
Le sel historique
Hallstatt est un village très (presque trop) touristique. Il est connu depuis la préhistoire pour ses mines de sel qui ont fait sa fortune.
En effet, le sel était jusqu’à il y a quelques siècles, un produit rare, longtemps contrebandé… Il explique l’éthymologie du mot « salaire« . Il a longtemps servi de monnaie. Tradition reprise par certaines monnaies locales alternatives.
D’une part, certains mineurs ont été enterrés accidentellement lors d’effondrements de galeries et le sel les ont conservés. D’autre part, les populations locales qui vivaient souvent dans les mines y enterraient aussi leurs morts.
Le sel est connu pour ses vertus de conservateur depuis la préhistoire. C’est bon pour les jambons, mais aussi pour les textiles.
Des découvertes inestimables
Des centaines de découvertes précieuses ont été faites en parfait état. Elles ont permis de faire de grands pas dans la connaissance de la vie courante au néolithique.
Non seulement des outils et des bijoux ont été découverts. Mais aussi, des vêtements, des chaussures, des paniers servant à transporter le sel… et, même des excréments qui ont permis de découvrir le régime alimentaire de ces gens.
Ces mines ont connues différentes vagues d’effondrement, d’inondations et d’éboulements qui ont attiré l’attention sur les découvertes dès la fin du XVIIIème siècle. Des directeurs éclairés des mines ont fait tout leur possible pour préserver ces découvertes.
Le musée
Certes, le musée est un peu petit, présente un peu de ces découvertes. J’aurai aimé en voir un peu plus. On m’a dit qu’il y en avait certainement plus à Vienne… Ce sera pour un autre voyage.
J’aurai peut-être dû aller visiter la mine, dans laquelle on monte par un téléphérique. La queue était longue, mais le prix (32 euros) un peu trop élevé à mon goût.
Il y avait bien sûr beaucoup de boutiques pour touristes avec des articles en bois et du sel sous toutes les formes et de toutes les couleurs… Les maisons ont gardé leur style anciens.
Je viens de recevoir un lien de www.academia.edu pour un article sur les textiles de Hallstatt. Ces textiles sont si beau que je dois partager ce lien.
Retour vers Murten
Vers 14 heures, je reprends le bateau pour retourner à la gare, c’est le meilleur chemin pour retourner à Salzbourg.
Je ferais tout le chemin de retour vers Murten, une petite ville proche du Village Lacustre, par des trains de nuit avec un changement à Innsbrück, où la gare est aussi ouverte la nuit.
Dans les temps d’attente, je savoure les livres de François. Vivement qu’il en publie un autre.
Murten
Mes amis les bronziers m’ont invité à passer chez eux, ils ont ramené mes bagages depuis le Village Lacustre. Cela m’a évité bien des efforts.
J’y passerai plusieurs jours, Martin avait un rouet à pédale. Je m’y suis entraînée et j’ai pu ainsi retordre plusieurs pelotes, beaucoup plus vite qu’au fuseau.
Il y avait aussi une cardeuse et d’autre accessoires. Ils avait aussi fait du feutre. Du très beau matériel.
Doris a appris à filer au fuseau. Cela lui a plu.
Des rouets, j’en ai vu beaucoup au Marché au Puces de Murten, mais je ne vois pas comment j’aurais pu en ramener un avec tous mes bagages.
Les boutiques de laines
Le dernier jour chez eux, ils m’ont invité à visiter deux boutiques de laines et fibres dans d’autres provinces. Les paysages étaient très beaux.
Les boutiques étaient vraiment très intéressantes. Il y avait un très grand choix de fibres de luxe, de nombreuses variétés de laine de mouton.
Première boutique
Dans la première, nous avons pu voir la salle de cardage.
Nous avons aussi visité la salle de lavage des laines. Le spécialiste nous a donné des informations intéressantes que j’appliquerai certainement lors du prochain lavage.
J’ai pu acheter de la soie, de la ramie, de l’angora en ruban prêt à filer. Assez peu, mais suffisamment pour les tester. J’y ai aussi trouvé des métiers à tablettes, des lucettes et un fuseau turc que je cherchais depuis longtemps.
Il y avait aussi une grande variété de métiers à tisser, de rouets et autres accessoires, nous avons bien dû y passer 2 heures, sans nous en rendre compte, tellement il y avait de choses intéressantes.
Deuxième boutique
Dans la deuxième boutique, j’ai acheté surtout des fils de soie et de lin prêt à tisser, que je pourrais teindre naturellement. J’y ai trouvé encore quelques accessoires de tissage et surtout des livres sur les techniques de tresse, la dentelle, la teinture et bien sûr les tablettes. J’ai de quoi approfondir mes connaissances à la fois en allemand et en textiles.
Ensuite, il m’a fallu aller chercher une nouvelle valise au Marché au Puces, j’avais déjà remplacé la bleue détraquée, et mes amis m’ont donné un nouveau sac à roulettes.
Retour en France
Bref, je vous épargne les déboires de mon retour à Chevrainvilliers, avec passage imprévu par Paris, dû à un déraillement de train de marchandises dangereuses dans la matinée…
Enfin, j’ai eu beaucoup de mal à abandonner la Suisse, le Village Lacustre de Gletterens et mes nouveaux amis Suisses. Tous mes remerciements à cette merveilleuse équipe très dévouée.
J’espère que ce lieu pourra se maintenir financièrement, car le fameux virus a provoqué de nombreuses annulations d’activités et par conséquent des pertes. Ce serait dommage qu’un lieu pareil vienne à disparaître…
Je regrette beaucoup de ne pas avoir pu rencontrer Jacques, le spécialiste des textiles anciens. Je lui souhaite de tout cœur un bon rétablissement.
/// Le temps passe /// —- Encore en cours de rédaction, déjà remis à jour le 15/11/2020 — Début de rédaction le 9 novembre 2020 — ce projet ne fait que commencer… Dernier article sur les Ronces Prochain article… Purins ou Filature, lequel préférez-vous? Je suis bien revenue en France et j’y serai jusqu’à ce que les vagues de confinement se calment Organisons donc des ateliers! C’est facile
Plus passe le temps…
Depuis quelques temps, je restais muette sur ce site, cela est dû à des difficultés d’accès à l’internet. Je privilégiais donc mes cours de Japonais et découvrais des manières de travailler hors ligne. Je viens d’ailleurs d’écrire cet article hors ligne.
Voici quelques chansons un peu oubliées de Leo Ferré, Jacques Brel, Georges Moustaki et Georges Brassens… Quelques chanteurs poêtes que j’ai eu la curieuse surprise de constater, qu’ils n’étaient souvent pas connus des wwoofers! Cependant, ils restent d’actualité…
J’ai aussi appris à
apprécier le temps, à mieux m’organiser et éliminer certaines
pertes de temps et beaucoup de dispersion. Cela m’a laissé plus de
temps pour lire sur des sujets qui m’intéressent.
Plus passe le temps, mieux je comprends
le principe d’entropie qui, en chimie, désigne la
tendance au désordre et à la perte d’énergie. J’ai découvert
cette expression au Palais de la Découverte, lors d’une conférence
à laquelle j’assistais avec mon fils d’à peine 4 ans. L’entropie,
l’a emmené trop loin, maintenant.
Plus de 30 ans après, ce
magnifique musée semble au bord du démantèlement. Et, le terme
d’entropie prend de plus en plus d’importance.
Ikigai 2
Ceci sera donc un article
de réflexions, peu comme celui sur mon ikigai.
Plus passe le temps, plus
j’apprécie le bon sens d’expressions populaires et de proverbes
chiliens parfois difficiles à traduire en français, mais lourdes de
sens.
Histoire de sauce tomate
Ces réflexions ont commencé à partir d’une sordide histoire de sauce tomate… Encore un bouc émissaire…
Étant chargée des courses pour le groupe de wwoofers, j’ai volontairement omis d’acheter de la sauce tomate au supermarché, étant donné que nous avions de pleines caisses de tomates fraîchement cueillie dans la serre. Ces dernières mûrissent, très, presque trop vite…
Je ne croyais pas que
j’allais provoquer un tel scandale… C’est tout de même
symptomatique de l’état de notre société.
Donc, ce fut tout un drame. Une wwoofeuse, qui n’est pourtant pas une gamine, a trouvé très spirituel de se plaindre au patron de l’absence de sauce tomate, bien indispensable à son bonheur spirituel, malgré l’abondance d’additifs peu recommandables, dans le genre glutamate mono sodique et autres colorants alimentaires…
Cependant, il lui semblait impossible qu’une sauce tomate maison puisse arriver à la cheville d’une sauce industrielle bas de gamme. Car telle était son exigence.
Goûts déformés
Il semblerait donc que nos goûts soient trop déformés. Je le comprends car ma fille de 9 ans que son père avait habitué à boire du lait en poudre, ne voulait pas boire du lait frais de vache de ma voisine à Limache, un vrai luxe pourtant très abordable. Il aurait été dommage de s’en priver…
Alors, j’ai moi-même été franchement surprise par la dureté de la chair d’un jeune poulet que j’avais moi-même élevé et qui n’avait pas plus de 6 mois. Bien sûr, il n’avait pas été gonflé aux hormones. Auparavant, le poulet rôti se faisait bouillir avant de passer au four…
Au fait, les tomates doivent-elles devenir toujours rouges? Eh bien , non. Nous en avons des jaunes, des jaunes rayées de vert et des oranges. Il en existe des blanches et des pourpres… C’est encore une histoire de biodiversité.
Un peu d’histoire, depuis combien de temps?
Il semble que cet élément culinaire est produit à base de tomates refusées à la vente. Ces mêmes tomates étant originaires d’Amérique Latine, nos cours royales n’ont pu en bénéficier que depuis la fin de la Renaissance… Et certainement, plus tard en Inde, pays qu’affectionne notre maître yogi.
Sous nos latitudes, à Chevrainvilliers 77 (et même à Limache, Quillota… zone centrale du Chili à climat méditerranéen), les tomates poussent mieux sous serre, comme elle a pu le constater elle-même chez Biolab Maraîchage…
Donc, il me semble que ce
n’est qu’au cours du XXème siècle bien avancé, que ce produit ne
s’est popularisé qu’avec le développement des supermarchés dans
les années 1960… et arrive sur la table du commun des mortels,
mais à quel prix?
Auparavant, les gens se
faisaient eux-mêmes leurs conserves et les appréciaient. Chacun
avait sa recette. Que de savoirs perdus!
“Ce que fais, vous saviez tous le faire”, Gilles Servat.
Manger local et de saison
Ces deux conditions sont celles que tentent d’appliquer nos clients, les Amapiens. Ils y ont réfléchi mûrement et ont dédié du temps et des compétences remarquable en organisation.
Il me semble que, nous les wwoofers, devrions profiter de leur avance, comme les cyclistes qui suivent les premiers font moins d’efforts en tirant profit des courants créés par leur prédécesseurs.
Alors, je suis certaine que beaucoup des Amapiens qui ont reçu jusqu’à 3 kilos de tomates par semaine cet été, ont fait des conserves de tomates pour l’hiver. Et quand leurs réserves seront épuisée, je en crois pas qu’ils iront acheter des tomates de l’hémisphère Sud ou de la sauce tomate industrielle.
Nous devrions suivre
l’exemple, d’autant qu’il existe de multiples recettes de sauces sans
tomates et avec des produits locaux et de saison. Il suffit d’être
un peu créatif.
En outre, nous avons parfois des wwoofers, chefs de profession, qui en demande qu’à partager…
Adaptations aux temps nouveaux
Avec les diverses formes
de confinement, l’engouement pour le Wwoofing n’est pas surprenant.
Cela donne parfois l’impression que certains ont trouvé une solution de squatte avantageuse. Mais, ils ne font pas de progrès dans leur réflexion.
En effet, cela me semble dommage. Car les conditions sont idéales pour mener à bien certaines recherches qui nous seront utiles très prochainement.
Alors, je dis bien recherche. Pas ces attitudes de fausse spiritualité de supermarché, ou la méditation semble un alibi bon marché pour ne rien faire.
Maintenant, des gens qui prétendent aller vers une nouvelle société plus spirituelle et plus naturelle ne comprennent pas que la sauce tomate n’apparaisse pas comme par magie dans le placard, car on est fatigué le soir.
Certes, nos ancêtres étaient certainement moins paresseux… Leur temps de travail ne se limitait à 5 ou 6 heures par jour. D’ailleurs, les plantes en connaissent pas les jours fériés. Les tomates mûrissent aussi le dimanche… Les choux-fleurs en demande pas d’autorisation pour fleurir à Pâques…
Pourquoi ne pas essayer d’en faire soi-même? C’est moins prestigieux que le pain indien accompagné de sauce curry au lait de coco, sans doute.
Mais le wwoofing,
notamment chez Biolab Maraîchage, doit être l’occasion de faire des
expériences avec ce que l’on a sous la main. Surtout, lorsque nous
disposons de produits bio et frais sur lesquels nous avons travaillé.
Justement, le fameux “ici et maintenant” que nous rabâche notre amatrice de spiritualité exotique. Moi, je le comprends comme faire avec ce que l’on (que d’autres nous envieraient bien).
Et s’il n’y avait que la
sauce tomate… Mais, il y aussi les petits pois. Nous en avons
récoltés 4 kilos, tout frais… Il n’y avait qu’à les éplucher
pour les faire cuire.
Et le soir que pourrait-on
manger? Des petits pois! Que fait notre ami wwoofer aux beaux
discours bien argumentés… Il plonge dans le placard pour en sortir
une boîte de conserve! Se rendant compte de sa bévue, il décide de
faire des pâtes… Les wwoofers n’ont pas voulu des petits pois, les
Amapiens les ont dégustés car ils savaient les épucher.
Sans compter que les conserves, ce genre de produits vernis aux phtalates est encore soudé au plomb, car on n’a pas encore trouvé mieux… vient encombrer nos poubelles et nos décharges publiques.
Malheureusement, il faut aussi voir l’envers du décor. Nous sommes loin du zéro déchet et de la réutilisation consciencieuse de ce qui pourrait l’être. Encore, une fois je vous recommande le film “Ady Gasy”. Nos amis Malgaches nous donne de sérieuses leçons à méditer.
Ce genre d’attitude
irresponsable me paraît d’autant plus grave que nous travaillons et
vendons exclusivement à des AMAP, c’est-à-dire à des consommateurs
responsables qui parfois viennent nous aider dans les champs. J’en ai
honte. Ce type de sentiment est peut-être dépassé…
Il me semble qu’il est grand temps de se réapproprier des connaissances qui nous permettent de profiter à fonds de ce que nous avons sous la main, même des légumes moches.
Heureusement, nous avons un voisin qui sait en tirer merveilleusement parti… Il jouit de chacune de ses tentatives et cela fait plaisir.
J’apprécie ceux qui aiment apprendre. Ne pas vouloir faire sa sauce tomate est un exemple d’incompétence acquise. Il n’y a pas de pire ignorant que celui qui veut le rester.
Son intérêt était à
très court terme, il fallait lui faire sa sauce (au risque qu’elle
en lui plaise pas) et non pas que nous la fassions ensemble. Cela
aurait été un petit progrès.
Je veux bien être une
ressource éducative mais pas lui mâcher la tache.
Les temps qui viennent
vont nécessiter des efforts…
Je mets d’ailleurs un point d’honneur à teindre, même des matières premières précieuses, avec des déchets. Ces déchets tinctoriaux poursuivront leur chemin entropique sur la butte de permaculture.
Et si un bain de teinture rate, cela arrive, je m’efforce de le récupérer.
Encore, à propos de la sauce tomate, devinez quoi? C’est comme la betterave, cela ne teint pas. Le lycopène, colorant rouge de la tomate s’unit avec les graisses et s’en vont donc avec le lavage où l’on s’efforce d’éliminer la graisse.
Pour cela, il faut savoir sortir de l’adolescence perpétuelle et prendre se responsabilités. Il faudrait sortir de l’état de girouette dans lequel nos portables voudraient nous cantonner.
Et encore une fois, la pratique est indispensable, elle permet d’améliorer le tir.
“Dichos”
Je passerai sur un certain nombre de situations inconfortables que je résumerai par des expressions populaires bien senties… Un peu dans le genre “Citations en vrac”.
Comme dirait Violeta
Parra “Le ponen sombrero a quien no
tiene cabeza”, “On leur met un
chapeau, alors qu’ils n’ont pas de tête”.
J’aime beaucoup
l’expression “Se ponen un parche antes
de la herida”, “Ils se mettent
pansement avant la blessure”.
Il y a aussi “Vamos
arando, le dijo la mosca al buey”, “Nous allons labourer, dit
la mouche au boeuf”.
Victor Jara disait: “Estar donde las papas queman” “Pucha que sería bueno haber tenido instrucción” “Être où les pomme de terre brûle les mains” du temps où l’on faisait cuire des pomme de terre sous la braise… “Ouais, qu’il aurait été bon d’avoir eu de l’instruction”
“Sacar las papas con
las manos del gato” “Sortir les pomme de terre du feu avec
les pates du chat”
“Palo porque boga y
palo porque no boga” Nicolás Guillen “Des coups parce qu’on
rame, des coups parce que l’on en rame pas”
Le tango “Cambalache”, avait semble-t-il déjà vu venir nos temps actuels.
“Este es capaz de
cualquier desaguisado” “Celui-là est capable de n’importe
quelle décuisson”
“Andando arreglaremos
la carga” “En chemin, nous arrangerons la charge”
“Está bien para un
pequeño país como este” “C’est bon pour un petit pays comme
cela”
“Mejor tener amigos
que dinero”, toujours vérifié “il vaut mieux avoir des amis
que de l’argent”
“Estando en la miel todo se pega” “Quand on est dans le miel tout colle”, miel remplace ici, par euphémie, la merde.
“Como muestra, un
botón”, “comme échantillon, un bouton”
“Un bien por un mal
se paga” Camilo Cesto “Un bien est payé par un mal”
“El cura Gatica que
predica y no practica” “Le curé Gatica qui fait des
prédications et en pratique pas”
“El diablo sabe más por viejo que por diablo” “Le diable en sait plus parce qu’il est vieux que parce qu’il est diable”.
Connaissez-vous « La ley del embudo, ancho por un lado y estrecho del otro » « La loi de l’entonnoir, large d’un côté et étroit de l’autre ». Sans doute une version plus imagée de « Deux poids, deux mesures ».
Antonio Machado a écrit: « Caminante, no hay camino, se hace el camino al andar » et « nunca es triste la verdad, lo único es que no tiene remedio » « Marcheur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant » et « La vérité n’est jamais triste, le seul problème, c’est qu’elle n’a pas de remède ».
« Chancho embarrado no quiere estarlo sólo » « Cochon couvert de boue ne veut pas l’être seul »
« No hay quien crezca más alla de lo que vale » « Personne ne peut atteindre plus haut que ce qu’il vaut » Silvio Rodriguez
« No hay mal que por bien no venga » « Il n’y a pas de mal qui ne se transforme en bien »
« No hay mal que dure 100 años, ni tonto que lo aguante » « Il n’y a pas de mal qui dure 1000, ni idiot qui le supporte »
« No hay detergente para las mentes sucias » « Il n’y a pas de lessive pour les esprits sales », la méditation ne sert pas dans ces cas-là…
« Todo se paga en esta vida » « Tout se paye dans cette vie »
« Cada uno sabe donde le aprieta el zapato » « Chacun sait où la chaussure le serre »
Ces expressions sont
intéressantes et peuvent vous être utiles, si par hasard, vous
voyagez au Chili.
Qu’en penser? le temps cours…
Alors, on me dit que je pense trop, mais il se trouve que j’aime penser, peut-être comme d’autres aiment boire… Et j’aime aussi partager mes pensées. Cela doit être triste de en pas penser.
Au Chili, on me dirait que
je suis conflictuelle.
Cet incident, une fois
dûment analysé, et les distances prises, m’aura franchement
beaucoup appris.
Il me semble qu’il
faudrait aussi lier les actions aux idées, quand on en a encore.
C’est là que le bât blesse. C’est plus dur, mais aussi plus
gratifiant.
Que de réflexions
produites par une simple absence de sauce tomate!
/// Voyage textiles… /// en cours de rédaction Introduction à la partie Blog Voyages Textiles Article créé le 31 août 202, mis à jour le 26 avril 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2024 Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences et de nouveau voyages: www.lanitando.com Comme Tinctoriales.com, ce site peut aussi se traduire automatiquement.
J’avais un peu délaissé cette introduction aux voyages. En effet, quand je voyage, je me concentre sur les expériences présentes et je n’ai pas toujours le temps de rédiger ou de reprendre les articles anciens. D’autant plus que maintenant, je dois nourrir deux sites et le temps passe beaucoup trop vite à mon goût.
Voyages prochains
Formation teintures naturelles et tissage artisanal, à Quemchi, petite île de l’archipel de Chiloe, au Sud du Chili, c’est tout près de Puerto Montt, mais je n’ai pas encore eu le temps d’y aller.
Peut-être, le Mexique pour la cochenille, bientôt, je l’espère.
Le japon fait toujours partie de mes grands rêves, sans doute en passant par l’Indonésie pour les Ikat et Batik.
Ce serait avec beaucoup de plaisir que je retournerais au Brésil, en Scandinavie, en Angleterre et bien sûr en Suisse, où j’ai beaucoup d’amis.
Voyages, voyages…
Je rêve toujours de nouveaux voyages, certains peuvent s’imbriquer…
Je me prépare encore avec beaucoup patience pour une grande boucle…
Sous cette rubrique, je vais vous présenter mes voyages au fur et à mesure.
Voici donc venir, les derniers, voyages à la fois dans les domaines textiles et dans le temps, en Suisse, près du Lac de Neuchatel, au Village Lacustre de Gletterens et à Hallstatt, en Autriche, en 2020. Retour à Gletterens en 2021, trois articles, puis Scandinavie et Italie (article à venir).
Et encore, court voyage au grand Nord du Chili (Pica, Iquique, Arica)… Belles visites de musées.
Je vous invite donc à me suivre dans mes voyages textiles et tinctoriaux.
J’espère que mon article sur Gletterens et Hallstatt sera suivi de nouveaux points de chûtes.
Il y a eu un retour à Gletterens, il en est sorti 3 nouveaux articles sur les activités du Village Lacustre… et un autre sur les usages textiles des orties et du houblon.
Scandinavie
Est apparu, aussi un article sur mon voyage éclair en Scandinavie à la recherche des techniques viking, un festival africain en Suisse, un petit tour en Italie et quelques jours à Paris…
Auparavant, mes articles de voyages, notamment sur le Pérou et le Brésil atterrissaient dans le blog, Maintenant, je vais leur dédier une rubrique dans le menu. Prochains articles sur des techniques apprises au Danemark, encore une fois la Suisse, puis l’Italie…
Voyage sur place
Il y aura aussi, sans doutes, des voyages imaginaires par les livres et par les wwoofers internationaux qui arrivent à Biolab Maraîchage en attendant un prochain départ… Ils nous permettent souvent de voyager par procuration, par ces temps de confinement…
Voyages difficiles
Vous avez aussi le droit de connaître mes déboires avec la SNCF, dont les performances m’ont paru très décevantes pour un pays vieillissant (je ne suis plus toute jeune) et qui prétend attirer toujours plus de touristes… Curieuse manière d’inciter à voyager léger… C’est vrai que les prochains touristes en France se doivent d’être sportifs maintenant. J.O. obligent. Ciao les vieux! Quel contraste avec quelques pays visités dernièrement.
Il est bon de connaître les difficultés de voyager avec des livres: Voyage hors norme. Quelques conseils pour le bon usage d’un formulaire… Il va falloir que je révise cet article pour y ajouter quelques mauvaises surprises en arrivant Gare de Lyon.
Pour être plus positive, je vous parlerai aussi des musées que j’adore visiter et peuvent même être le but…
De retour au Chili, j’ai passé deux mois et demi chez mon amie Lucía chez qui nous devions organiser un cours de teintures naturelles. J’ai aussi profité de son jardin exubérant. On peut y trouver des fibres utiles et des plantes tinctoriales.
J’ai pu y tester mon graveur laser, en préparant des petits métiers à tisser scandinaves.
À la recherche de partages
Comme d’habitude, je suis à l’affut de partages, de reconstitutions technologiques textiles, notamment dans le style de mes expériences à Gletterens. Alors, n’hésitez pas à me contacter pour de prochaines activités de ce genre.J’ai vraiment beaucoup à partager et je suis toujours curieuse d’apprendre.C’est dommage de faire autant de découvertes seule.
Bonne visite
Je vous souhaite donc de bons parcours dans ces articles… que j’espère voir se multiplier rapidement…
Pour les prochains voyages, je suis à la recherche à la fois d’un sponsor et d’un télétravail
Un essai de filature de fibres d’orties m’a rappelé que je ne devais pas oublier mon site. Me voici donc de retour… après le montage de la yourte, celle-ci a vite été habitée par de nombreux wwoofeurs tous plus intéressants les uns que les autres.
/// Orties qui font plus que piquer /// —- Encore en cours de rédaction — Article mis à jour le 14 Novembre 2022 — ce projet de Biolab Maraîchage ne fait que commencer… Prochains articles sur les AMAPou peut-être sur les Ronces, la Filature ou bien encore les Purins, j’attends vos réactions, pour le moment j’accumule les informations… Je suis bien revenueau Chili et repense retourner en Europe au printemps 2023. Organisons donc des ateliers! C’est facile
Alors, une botte d’orties fraîches ramenées par Gérard, l’oncle de Paul Thierry de Biolab Maraîchage m’a incitée à faire un test depuis longtemps repoussé… Il s’agit de la filature d’orties. Il était grand temps de m’y mettre.
J’avais trop hésité. J’avais tout sous la main. Il fallait prendre le temps d’essayer. Et les connaissances s’acquièrent aussi par la pratique. Tout n’est malheureusement pas dans les livres, ni sur internet… Voilà, le premier pas est fait.
Oui, les orties piquent
Mais pas tant, il suffit de se frotter avec un peu de plantain pour oublier ses démangeaisons. Le miel aussi peut aussi être utilisé avec efficacité.
En outre, il semblerait qu’elles piquent moins lorsqu’elles sont mouillées.
Des gants suffisent pour les ramasser et leur ôter les feuilles que je mets de côté pour la teinture.
En outre, il y a une technique pour attraper les orties sans se piquer. Il suffit de les attraper par en-dessous et l’expérience aidant, on devient presqu’insensible.
Donc, leur caractère piquant n’est pas le plus intéressant, il ne doit pas cacher de nombreuses qualités.
Les orties se mangent
Nous l’avions oublié. Gratuites et faciles à trouver, les orties sont comestibles et peuvent remplacer avantageusement les épinards. Elles font partie des merveilleuse et surprenantes comestibles sauvages.
Il existe de nombreuses recettes, notamment de soupes…
On peut difficilement les confondre avec des plantes trompeuses toxiques.
Elles peuvent même se manger crues, il y a une astuce pour cela. Lien Youtube.
Elles sont une excellente source de protéines, de vitamines et de minéraux nécessaires à une bonne santé.
Les orties sont médicinales
Comme de nombreuses « mauvaises herbes« , les orties, ces méconnues, sont aussi très utiles pour la santé animale et humaine et permettent de se soigner par son alimentation.
On peut aussi en faire des tisanes dont les vertues sont multiples.
Il existe une bibliographie assez étendue à ce sujet.
Il ne faut pas les confondre avec les lamiers. Ils sont aussi médicinales et ne piquent pas. Ils appartiennent à une autre famille botanique. Leurs fleurs permettent de les distinguer.
Il y a de la variété chez les orties
Il y a de la petite, de la moyenne et de la grande… et encore bien d’autres. Mais lors de mon dernier voyage, au Village Lacustre de Gletterens, en Suisse, près du lac de Neuchatel, j’en ai vu une sorte très fine et élégante.
Je vous invite à aller visiter ce site animé par des gens passionnant qui ont beaucoup plus à montrer que de jolies orties.
Mes expériences textiles au Village Lacustre de Gletterens ont été si nombreuses que je n’ai pas eu le temps d’essayer de les filer. Le spécialiste des textiles est aussi malheureusement tombé malade peu avant les Rencontres Préhistoriques. Quel dommage! J’espère pouvoir le rencontrer l’année prochaine.
Les orties se filent et se tissent
Lorsque l’on mentionne des fibres végétales, on pense tout de suite au lin, au coton et au chanvre. Mais, de l’ortie, peu s’en souviennent… Encore un oubli concernant les orties. Nous allons le réparer tout de suite…
Un peu d’histoire sur les orties
Depuis le plus haut Moyen-Âge, les orties se filent et se tissent en Europe. Elles font partie des fibres végétales oubliées, de même que les mauves et le tilleul…
Au Népal, certaines variétés d’orties sont encore filées et tissées traditionnellement.
Mais je n’ai trouvé que très peu de littérature à ce sujet, à part quelques mentions de Michel Pastoureau dans ses livres. Le personnage légendaire de Robin des Bois aurait été vêtu de vêtements à base d’orties.
Lors de mes recherches pour la rédaction de cet article, j’ai appris que les fibres d’orties sont très solides. On en faisait des toiles de tentes, des vêtements de travail et même des uniformes… Mais je n’ai pas encore trouvé d’informations techniques concrètes.
Si les écrits manquent, il existent quelques videos en anglais sur Youtube. Je les ai visionnées plusieurs fois pour vérifier certains détails avant de me lancer. Lien. Cette video m’a beaucoup aidée pour mon premier test.
Ma filature d’orties
Après ce temps de recherche, je me suis lancée. Il faut bien se décider à passer à l’action.
La préparation
J’ai dû changer d’outils, revisionner une video… et m’armer de patience, beaucoup de patience. Car, je n’ai filé que 4, oui 4 orties en plusieurs heures. Cela relève presque de la méditation, il fallait observer de nombreux détails.
Le marteau en caoutchouc semblait bon, mais il s’est cassé. je l’ai remplacé par un marteau en fer. Il était cependant trop cassant pour les fibres.
Comme les fibres se cassaient trop, j’ai encore cherché une autre solution, un manche d’outil en bois, était plus doux.
Dans cette image, on voit les fibres externes des orties qui ont été sélectionnées. Comme dans la video, je vais les gratter doucement avec le couteau pour enlever la pectine qui unit les fines fibres à filer.
Voici ce que j’ai obtenu avec une première ortie.
Il s’agit, en fait de redécouvrir des gestes anciens, détruits par l’urgence des temps modernes.
Traitement des fibres obtenues
Enfin, le résultat: une petite poignée de fibres verdâtres.
D’abord, j’ai rincé cette première partie à la lessive de cendres, fabrication maison, dans l’espoir d’assouplir un peu ces fibres encore un peu rêches.
Puis, une autre partie a été traitée au vinaigre blanc additionné de bicarbonate de soude, dans le même but… Le reste de cette préparation servira pour laver la vaisselle…
Ce verre contient les fibres de 3 orties.
Ces deux traitements, le premier plutôt basique, le second plutôt acide, ont été copieusement rincés ensuite.
Je suis à la recherche d’un outil à teiller manuel pour poursuivre mes recherches textiles. Cet outil, s’utilisait encore au début du XXème siècle, pour préparer les fibres de chanvre et de lin.
La filature
Alors, j’ai filé ces fibres encore humides, en espérant qu’ainsi elles s’agglutineraient mieux, comme pour la laine.
Il est à noter que les fibres restent vertes, même après avoir séché.
J’aurai donc passé tout un après-midi pour filer seulement 4 plantes. Mais cette expérience valait la peine.
Après quelques mois, il me semble que le vert a un peu pâli. Cela est normal, car la chlorophylle n’est pas un pigment solide.
Prochains tests
Orties séchées
Alors que mon premier test était avec des orties fraîches, j’ai laisser sécher des orties martelées dans l’espoir que les fibres se séparent plus facilement des parties ligneuses.
La partie blanchâtre ligneuse semble se séparer mieux, mais les fibres externes se sont aussi coupées et ont donc rétréci. Il faut encore les séparer de la substance verte qui unit les fibres.
Je pense que je vais les faire tremper pour faciliter la suite du travail.
Orties trempées
J’ai aussi laisser tremper une partie de la botte d’orties effeuillées dans une grande auge remplie d’eau de pluie, pour tester une méthode similaire à celle utilisée pour le lin et le chanvre. Cette technique est appelée rouissage.
Le temps de rouissage peut être assez long.
Orties séchées entières
J’ai aussi une réserve d’orties coupées qui attendent aussi d’être testées.
Les mauves et les roses trémières aussi peuvent être filées, mais la documentation à ce sujet est encore plus pauvre.
La ramie, une cousine de l’ortie
La ramie est une plante de la même famille que les orties, mais elle ne pique pas. Elle est cultivée surtout en Asie pour la production de textiles. Ces fibres sont un peu brillantes et très agréable au toucher.
Je suis à la recherche de graines de ramie. J’aimerai pouvoir compléter mon expérience en ce qui concerne les urticacées.
Je n’ai toujours pas vu de ramie, comme plante, mais lors de mon dernier voyage en Suisse, j’ai pu en acheter. En effet, mes amis du Village Lacustre de Gletterens m’ont très gentiment amenée voir des boutiques de laines. Dans l’une d’elles, il y avait de nombreuses fibres, dont de la ramie. J’en ai donc acheté 100 grammes pour la tester.
C’est très doux et résistant. Mes amis qui travaillent dans la reconstitution archéologique me commentaient que l’idéal pour les cordes d’arc était la fibre d’ortie. J’en ai filé un peu, puis je l’ai retordue pour qu’ils la testent sur leur arc.
Enfin, les orties teignent aussi….
Entre autres substances utiles, elles contiennent de nombreux flavonoïdes qui interviennent notamment dans les teintures jaunes…
Maintenant, le bain de teinture est en préparation et attends Coralie, la propriétaire de la laine…
Sur le feu
Coralie aime le jaune et veut se faire un tapis de yoga. Nous teignons donc la laine en toison après lavage et rinçage.
Le premier bain d’essai était composé de 10 kg de ronces qui ont attendu plus d’un mois le lavage de la laine, le résultat a été un peu décevant. Peut-être que le mordançage à l’alun a été un peu insuffisant. J’avais voulu l’économiser. Mais la casserole était grande. J’ai obtenu de bien meilleurs résultats avec les ronces à Puerto Montt.
Puis, le deuxième bain, plus sympathique a été complété et remplacé les ronces par des camomilles des teinturiers qui ont donné un meilleur jaune. Peut-être que le post-mordançage n’a pas été suffisant, lors du premier bain.
Voici le résultat de ce deuxième bain.
Le troisième bain sera un bain d’orties pour récupérer les feuilles et les restes de tiges des plantes que j’ai essayé de filer.
Il fallait aussi que je les teste en ecoprint, car ces feuilles sont délicates et devraient avoir un joli rendu. Mais, le test fait au Village Lacustre de Gletterens a été plutôt décevant, curieusement. Il faudra que je recommence avec les orties de Biolab Maraîchage.
Je ne peux pas rester sans mentionner le caractère bio indicateur de cette plante et je vous invite donc à voir les nombreuses video passionnantes de Gérard Ducerf et de Konrad Schreiber.
Et le purin…
Il ne faut pas oublier le fameux purin d’orties qui a tant fait parler de lui, tant il était absurde de vouloir l’interdire. Nous avons fait des tests avec différentes plantes, avec une wwoofeuse, Mayeni.
C’était un autre pas à franchir, nous avons profité d’un grand tonneau, de « mauvaises herbes » et de quelques gros orages pour l’eau de pluie… Le temps a fait le reste.
Nous pensons rédiger un article en commun, prochainement, concernant différents purins. L’ortie est bonne pour la santé humaine, animale. Mais, elle est aussi excellente pour les plantes.
Du papier d’orties
J’aimerai beaucoup faire des essais de papier végétal. Les orties pourraient être une bonne matière première.
J’ai de bons espoirs de pouvoir bientôt faire quelques tests, histoire d’agrandir un peu mes champs de compétences.
Conclusion
Il me semblait nécessaire de rendre justice à ces mal aimées que sont les orties en rappelant quelques une de leurs qualités. Nos temps épris d’urgences (parfois et même souvent inutiles et insensées) nous les ont fait oublier.
Et pourtant, même Victor Hugo leur a dédié un poème…
Je dois remercier Madame Marie Pierre Puybarret pour les informations précieuses qu’elle m’a données si gentiment. Je vous invite a visionner un documentaire « Neolithic Fashion » où on la voit tisser une reconstitution magnifique de tunique néolithique.
/// Betterave rouge, non merci! /// Nouvel article du 8 Mars 2020 Je suis bien revenue en France et j’y serai jusqu’au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
J’aime beaucoup les marchés, celui-ci a lieu le samedi matin à Angelmó, Puerto Montt, sud du Chili. On y trouve, bien sûr, de la betterave rouge, parmi de nombreux produits typiques. La betterave rouge figure parmi les premiers végétaux tinctoriaux qui viennent à l’idée du public non initié aux teintures naturelles… La référence à la betterave est curieusement permanente. Alors que d’autres déchets de végétaux comestibles, tels que les épluchures d’oignons, plus efficaces, sont oubliées.
Mes premières expériences sont donc dues aux dits de voisins à La Ligua qui n’avaient certainement pas essayés par eux-mêmes…
Mes premières expériences
Pour mes premiers tests, je ne pouvais pas penser les faire avec des produits exotiques tels que l’indigo, la garance ou la cochenille.
J’ai donc eu recours à des plantes que j’avais sous la main et à des déchets. La démarche générale est sans doute bonne, mais la betterave rouge est une exception.
Avec les feuilles de betterave
J’étais pauvre, je souhaitais donc éviter d’utiliser ce qui se mange pour teindre. Cela sentais le gâchis.
J’ai donc commencé à tester avec les feuilles, dont je viens seulement maintenant d’apprendre qu’elles étaient comestibles. J’ai pris un écheveau de 100 grammes de coton. C’était plus économique que la laine naturelle à La Ligua.
Bien sûr, le jus était rose vif, mais en rinçant simplement, tout est parti. Je n’ai eu qu’un jaune très pâle.
J’ai recommencé en ajoutant un mordançage à l’alun. Même résultat. Heureusement, j’avais récupéré les feuilles de betterave sur le marché.
Avec la racine
Il me semblait curieux que tant de gens se trompent. Je décidais donc de recommencer avec la racine, cette fois-ci. Bien que la betterave n’apparaisse nulle part dans ma documentation du moment, le Guide de la Teinture Naturelle de Dominique Cardon.
Cependant, je n’avais pas d’électricité à l’époque, donc pas d’internet. Ce guide et tous les autres livres de Dominique Cardon font toujours partie de ma documentation de base.
Je pris donc la décision de sacrifier un peu d’alimentation pour un nouveau test. Le résultat ne fut pas meilleur. Je comprenais pourquoi la betterave ne figurait pas dans le Guide de Dominique Cardon.
Malheureusement, je n’ai pas de photographies de ces premiers essais. J’aurais bien aimé partager cela.
Dans les cours
À Pica (Nord du Chili)
Dans les cours que j’ai donné à Pica, nous n’avons pas fait le test de la betterave rouge, les femmes n’en produisaient certainement pas dans leurs « chakra » (mot d’origine quechua désignant un petit terrain cultivé). Il fallait faire efficace, nous avons donc travaillé essentiellement avec des produits connus par les femmes. Notamment, nous avons teints avec des herbes médicinales de l’Altiplano, ou des plantes locales que j’avais personnellement testé positivement. Ainsi, nous avons utilisé la Sorona, « mauvaise herbe » qui envahissait les « chakra » et donne un très beau jaune.
À Santa Fe (Argentine)
Lors des deux ateliers à Santa Fe (Argentine), nous avons testé la betterave, car des stagiaires en avaient amenée. Ces groupes étaient très enclins à faire des expériences nouvelles. Nous l’avons donc fait comme contre-exemple, toujours avec le même résultat.
Ici les feuilles de betteraves cuisent pendant que l’on mordance les fibres dans une autre casserole.
Les fibres mordancées seront ensuite ajoutées au bain de betterave.
Nous avions étiqueté toutes les teintures que nous avions faites. Je ne vois pas d’étiquettes indiquant la betterave, le résultat a été si décevant que les fibres ont été reteintes.
Une betterave, qu’est-ce que c’est?
C’est une chénopodiacée, Beta vulgaris, de même que les épinards, les blettes et quinoa. Elle produit une grosse racine pivotante que l’on consomme habituellement. Il en existe un grand nombre de variétés, pas toutes rouges.
La culture
Comment naît une petite betterave?
À ce stade le désherbage n’est évident. il doit être fait manuellement, bio oblige, et rapidement avant que la planche soit envahie…
Puis elle sort les premières feuilles classiques de betterave.
Différentes variétés de betterave cultivées par Biolab, ferme Agrobiologique, près de Nemours, où je fais actuellement du wwoofing.
La récolte
Dans les champs, peu avant la récolte, Valentin qui travaille chez Biolab, récolte des échantillons.
Elles sont un peu petites, car elles ont été semées trop serrées. Elles n’ont pas eu assez de place pour se développer et elles vont bientôt monter en graines. Il faut donc les récoltées. Les meilleures ont déjà été sélectionnées par les mulots…
La terre est très humide, il a beaucoup plu ces derniers jours. On dirait que la terre aspire les betteraves quand on veut les arracher. Valentin va donc faire un essai avec le tracteur de soulever la couche de terre ou se trouvent les betteraves.
La récolte a été plutôt maigre.
En partageant tout ce travail, il devient pour moi aussi inconcevable de négocier les prix sur les légumes que sur l’artisanat. L’agriculture est aussi grande consommatrice de temps et de connaissances que l’artisanat.
Quand on coupe une betterave et qu’on la fait cuire, elle libère un jus rouge très trompeur, qui laisse croire que l’on pourrait teindre avec…
Là, il s’agit d’une jolie variété à rayures blanches. Elles ont moins de colorant.
La bétalaïne
Cette famille de pigment est présent dans de nombreux végétaux.
Voilà ce qu’en dit l’Association Couleur Garance, experte dans le domaine de la teinture naturelle.
Mes expériences
A Mamiña, petit village d’eaux thermales dans la précordillère, à 120 km de d’Iquique (Nord du Chili), j’ai fait de nombreux essais. Notamment, j’avais trouvé des pailles de quinoa, qui provenaient de Cancosa, en plein Altiplano, tout près de la frontière bolivienne.
Ces pailles sont rouge foncé. C’était donc intéressant à tester. Le résultat a été plutôt décevant. La quinoa fait partie des chénopodiacées. Ce n’est donc pas surprenant.
Utilisations possibles de la betterave…
Alimentaire, bien sûr. Nombreuses sont les recettes faisant intervenir la betterave rouge.
J’ai eu l’occasion de me cuisiner quelques betteraves que j’ai récoltées. Elles étaient délicieuses. Et voici, une salade de betterave bio.
Vu, que ce ne sont pas des betteraves rouges habituelles, elles n’ont pas libéré de jus rouge, seulement une eau de cuisson beige…
Le colorant Bétanine, une des formes de bétalaïne est utilisé par l’industrie agro-alimentaire sous la dénomination E162.
Médicale, pourquoi pas? La betterave serait un excellent hypotenseur. Cela me semble intéressant, non? Elle améliorerait aussi l’oxygénation des cellules.
Et en teinture?
Il s’agit donc d’une teinture alimentaire par excellence. Je viens d’en parler assez longuement, mais il me reste une dernière expérience à vous raconter.
Betterave rouges et sels de bain
Là aussi, les photographies font défaut. À Limache, j’avais perdu 95 % de la clientèle de ma petite imprimerie artisanale de Viña del Mar. Je n’étais qu’à 30 km, mais c’était trop loin.
Il fallait que je trouve d’autres produits. En allant chercher du maïs pour mes poules, je me suis rendue compte que le gros sel était très économique. J’avais beaucoup de plantes aromatiques et médicinales sur la propriété que je louais.
Je décidais donc de préparer des sels de bains. Je n’avais aucune documentation sur les teintures naturelles et bien sûr pas d’internet.
Ce fut ma première tentative de teintures naturelles. C’est ainsi que je testais avec la betterave rouge, le choux rouge et le jus de cerises.
La recette
Je vous livre donc la recette de mes sels de bain.
Je faisais bouillir la plante choisie pour son parfum et ses propriétés médicinales avec la plante colorante. Par exemple, feuilles de betterave rouge avec romarin.
Je laisse bouillir jusqu’à obtenir un jus colorant et odorant.
Dans une poêle, je versais du gros sel et le jus obtenu auparavant.
Je faisais chauffer pour que le sel absorbe le jus et sèche.
Il est à noter, qu’il n’y a pas de problème de conservation car le sel est lui-même un excellent conservateur. Je n’ai pas mis de fixateur pour les parfums, c’est plus naturel ainsi.
J’avais fait trois essais : lavande-choux rouge et citron, romarin-betterave rouge, mélisse-cerises.
lavande-choux rouge et citron, très beau rose vif
romarin-betterave rouge, rose un peu terne
mélisse-cerises, rose-beige foncé
Dans la pratique, je retiendrai le choux rouge associé au citron.
Conclusion
La betterave rouge est certainement très intéressante du point de vue alimentaire, voir médical. Mais dans le domaine de la teinture, malheureusement, elle fait définitivement partie du petit teint et doit être réservée à la teinture alimentaire, bien que dans ce domaine aussi la cochenille E120 est une concurrente de poids.
PS – Petit truc pour consommateurs
Si l’on vous propose des laines d’un joli rose, et qu’on ajoute, c’est teint à la betterave rouge, fuyez. C’est une arnaque.
/// Végétaux voyageurs /// Nouvel article du 1er Mars 2020 Je suis bien revenue en France et j’y serai jusqu’au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
Les végétaux n’ont pas de jambes, mais ils voyagent tout de même beaucoup. Comme tout ce qui est utile voyage, les plantes médicinales et tinctoriales sont donc de tout temps de grandes compagnes des voyageurs. Les végétaux traversent ainsi des continents et des océans…
Il y a tant à dire sur les végétaux voyageurs, je vais devoir me concentrer sur les plantes et insectes tinctoriaux voyageurs… Les végétaux et les animaux à fibres ont aussi beaucoup voyagé, sans doute mériteront-il un prochain article.
Un peu d’histoires de végétaux voyageurs
De tout temps les végétaux se sont ingéniés à développer des systèmes pour répandre leurs graines et donc à se multiplier sur des surfaces de plus en plus grandes. Ils ont souvent recours à l’aide des animaux, éventuellement de l’homme, parfois à son insu…
Les documentaires de Jean-Marie Pelt, par exemple, donne une idée de cette ingéniosité.
Certains végétaux ont ainsi fait le tour du monde, ils sont dotés d’une histoire précieuse qui les relient intimement aux textiles traditionnels.
Préhistoire
À Monteverde, près de Puerto Montt, au Sud du Chili, a été découvert un lieu habité depuis plus de 15.000 ans (traces les plus anciennes d’occupation humaine en Amérique Latine), avec de très nombreux restes organiques en très bon état de conservation. Il y avait notamment des restes de viande de mastodontes et de camélidés, des cordons de fibres végétales et des plantes notamment médicinales. Celles-ci ont été étudiées et proviennent de plus de 40 km du lieu où elles ont été trouvée.
Il ne s’agit pas encore de plantes tinctoriales. Mais, bien que les nomades ne transportent que l’indispensable, ils ont emmené avec eux ces végétaux médicinaux de même que d’autres comestibles (entre autres des pommes de terre).
Plus récemment, en Europe, au bord du Lac de Neuchatel, en Suisse, dans les restes d’un village lacustre néolithique, ont été trouvés des graines de sureaux hièbles toxiques. Ces végétaux sont utilisés en teinture, comme l’indique Dominique Cardon.
Antiquité et ses végétaux tinctoriaux
Normalement la gamme de couleur naturelles peut couvrir tout l’arc-en-ciel, comme je le commente dans un article récent. Cependant, des produits tinctoriaux exotiques avaient beaucoup de prestige et voyageaient en suivant les mêmes voies que la soie et les épices…
Mais en réalité, on se limitait souvent au jaune, au rouge et au bleu d’indigo.
Le rouge notamment, qui était la marque des élites, voyageait beaucoup. Cependant, il n’était pas seulement produit à partir de végétaux. On a eu recours à des insectes bien sûr, mais aussi à des coquillages, les murex…
Les coquillages
Ces coquillages étaient travaillés assez loin des villes, car leur pourriture produisaient des odeurs assez nauséabondes, les villages de teinturiers étaient donc mis à l’écart. Le terme latin pour désigner les teinturiers « infectores » est très significatif.
Je l’ai compris lorsque j’ai fait mon propre essai avec les « locos » et les « locates » de Taltal (Chili), après 15 jours de fermentation dans leur bouteille. Heureusement, j’ai fait l’essai à l’extérieur près d’une source.
Les insectes voyagent aussi
Le Kermes
Cet insecte parasite de certains chênes méditerranéens donne de très prestigieux rouges réservés aux familles royales et aux autorités ecclésiastiques. Vu la zone limitée de production, cela a dû voyager à travers toute la Mer Méditerranée et vers le Nord de l’Europe.
Les cochenilles polonaise et arménienne
Ces cochenilles donnaient des rouges carmins, elles étaient collectées dans les prairies et les marécages et voyageaient aussi à travers l’Europe.
Les végétaux
Les végétaux tinctoriaux plus voyageurs sont sans doute la garance pour le rouge, et l’indigo, pigment présent dans plusieurs plantes.
Cependant, les végétaux tinctoriaux qui donnent du jaune sont beaucoup plus courants. De nombreuses « mauvaises herbes » donnent des jaunes, mais la gaude a certainement voyagé, car elle se place au-dessus de toutes les autres sources de jaunes.
Il faut voir que de nombreux arbres fruitiers connus en Europe actuellement, par exemple, proviennent d’Asie Centrale ou de Chine. Il en est ainsi des pommiers, des poiriers, des cerisiers… J’en oublie beaucoup.
Tout ce que je viens de raconter ne concerne que l’axe Europe-Asie.
Nous n’avons malheureusement que peu de données concernant les Amériques, l’Afrique et l’Océanie où bien sûr, les teintures naturelles se sont développées très tôt.
En effet, le textile le plus ancien teint en indigo, provient du Pérou et date de de plus de 6000 ans.
L’histoire textile est très ancienne et très développée en variété et en qualité. Les colons espagnols ont été très surpris lors de leur arrivée au Mexique et au Pérou…
Je suppose qu’il y a des trésors semblables en Afrique et en Océanie. Comment les découvrir?
Les lichens
Les lichens à orseille qui donnent de jolis roses, malheureusement peu solides, voyageaient beaucoup depuis leurs lieux de récolte jusque chez les teinturiers. Combien d’étapes ?
Les minéraux aussi voyagent
Les minéraux voyagent depuis longtemps… L’alun, mordant incontournable en teinture, est produit généralement dans des régions volcaniques, parfois en plein désert. Il doit donc souvent être transporté jusqu’aux zones de teinture.
Dominique Cardon en parle assez longuement dans ses livres…
Moyen-Âge
On voit que Marco Polo, dans ses voyages, s’intéresse beaucoup aux teintures et aux textiles sans donner trop de détails.
Abandon du kermes
Avec l’effondrement de l’Empire Romain, les axes de commerce se modifient.
Puis, avec le développement du monde musulmans, le commerce méditerranéen devenait de plus en plus compliqué.
Le kermes tombera peu à peu dans l’oubli. Il sera remplacé par la garance des teinturiers (Rubia tinctorum) et d’autres rubiacées dont les racines donnent de magnifiques rouges.
Maintien des cochenilles du vieux monde
Les cochenilles du vieux monde se maintiendront, en baissant nettement après la « découverte » des Amériques par Cristophe Colomb. Car l’importation de la cochenille du Mexique et du Pérou va bouleverser le commerce des cochenilles et les techniques de teintures.
Disparition de la pourpre
Alors, la pourpre essentiellement produite sur les côtes orientales la Méditerranée et dans la zone de l’ancienne Carthage est délaissée. Elle devient difficilement disponible, d’autant plus que les coquillages surexploités deviennent rares.
Mais, cette couleur sera obtenue par la combinaison de bains de garance et d’indigo. Cette technique, des faussaires de l’antiquité la connaissent déjà, elle sera alors généralisée.
La garance
D’habitude, on pense à la merveilleuse garance des teinturiers (Rubia tinctorium). Mais, celle-ci a une cousine très intéressante, la garance voyageuse (Rubia peregrina). Elle voyage en s’accrochant aux vêtements, tout comme le font les gaillets, souvent tinctoriaux, eux aussi. On la trouve parfois près des anciens champs de culture de garance des teinturiers. Ses racines teignent aussi…
On a retrouvé une racine de garance dans la tombe d’une reine norvégienne dans les années 800 après JC. Il serait plutôt étonnant que cette plante aie poussé en Norvège. La zone de culture la plus septentrionale serait sans doute les Flandres.
L’indigo
Isatis tinctoria, le pastel ou guède, a été une des premières sources de bleu en Europe. Les autres continents possèdent une grande variété de plantes à indigo.
L’indigo du pastel était déjà exploité par les Celtes, entre autre pour des peintures corporelles, comme le note Jules César dans son récit sur la Guerre des Gaules.
Cet indigo fera la richesse d’une bonne partie du Sud de l’actuelle France, notamment de la région de Toulouse. L’expression « Pays de Cocagne« , fait d’ailleurs référence aux coques préparées à partir du pastel fermenté, mis en boule et séché.
Renaissance
Outre ces produits traditionnels, avec le développement des voyages en Asie et la conquête de l’Amérique, de nouveaux produits tinctoriaux vont faire leur apparition en Europe.
Bois rouges
D’Asie, puis des Amériques ont ramène des bois rouges, qui souvent ne sont pas considérés grand teint, mais participent de nombreuses recettes de teintures dans les gammes de rouge.
L’un des plus connu était traditionnellement rapporté des Indes sous le nom de brasil, bois de braise. Quand les Portugais parvinrent aux côtes du Brésil, ils découvrirent un arbre très semblable. Ils l’ont appelé Pau Brasil ou bois de Permanbouc (Caesalpinia echinata). C’était une des premières richesses exportées de ce nouveau territoire. De là, provient le nom du Brésil.
Ce bois est encore aussi utilisé pour fabriquer des archets de violons. Il s’agit d’une espèce protégée et rare du fait de sa surexploitation.
Il existe de nombreux autres bois rouges qui ont été importés en grandes quantités en Europe.
Bois jaunes
Outre les bois rouges, de nombreux bois jaunes tels que les fustets s’importaient en quantités impressionnantes aussi bien d’Asie que d’Amérique.
Tous ces bois devait être réduits en poudres ou en copeaux pour en tirer le maximum de colorants. C’était tout une industrie.
Cochenille d’Amérique
La cochenille d’Amérique, contrairement à la polonaise et l’arménienne est élevée. N’étant plus sauvage, elle n’a plus autant besoin de se protéger, Elle produit donc moins de cire protectrice, cette cire protectrice posait de nombreux problèmes aux teinturiers des temps anciens, elle provoquait des taches sur les textiles…
Le colorant, l’acide carminique est donc plus concentré, d’autant plus que la récolte se fait au bon moment, et éventuellement deux fois par an si les conditions le permettent.
Cette arrivée brusque d’une grande quantité de matières tinctoriales de meilleure qualité a totalement bouleversé l’économie des régions de récolte du kermes et des anciennes sources de cochenille.
La découverte que le mordançage à l’étain permet d’obtenir des couleurs plus proche des écarlates de kermes, encouragera son usage.
Des règlements ont vite essayé d’interdire cette nouvelle cochenille, comme le décrit très bien Michel Pastoureau dans ses nombreux livres, entre autre dans « Rouge, histoire d’une couleur« . Mais, les règlements sont faits pour être contournés…
Indigofera
Les diverses espèces d’indigofera, provenant des régions chaudes. Celles-ci provoqueront un second bouleversement économique. Là, au lieu d’importer de la matière brute, on ramènera le pigment déjà extrait sur leur lieu de production. Il provient notamment d’Asie, d’Inde et du Bangladesh. Mais il y avait aussi des cultures et de l’extraction d’indigo à La Guadeloupe. Dans ces pays leur culture en lieu et place des cultures vivrières provoquera de nombreuses famines et révoltes.
Là aussi, des règlements tenteront de limiter l’invasion en France, mais ce fut en vain. Michel Pastoureau en parle longuement dans ses livres et notamment dans « Bleu, histoire d’une couleur » où il donne de nombreuses anecdotes sur le nouvel indigo diabolisé.
Temps modernes
À cette époque, la cochenille et l’indigo importés s’imposeront dans les ateliers de teintures, grâce à des améliorations des procédés de teintures. Les anciens règlements s’assouplissent devant les nécessités économiques.
C’est le moment d’un grand développement de recherches, tant de la part des teinturiers dans leurs pratiques que de la part des chimistes. Ces derniers s’intéressent beaucoup au sujet de la couleur et tentent d’améliorer les procédés.
L’industrie textile est en plein développement et le domaine de la teinture doit suivre le rythme. La concurrence est rude en Europe et de nombreux espions sont envoyés pour découvrir des secrets de teintures…
Bois de Campêche
Le grand nouvel arrivant, aussi accusé d’être petit teint, est le bois de Campêche, à l’origine provenant du Mexique.
Il donne de jolis violets et des bleus réputés peu solides. Il est vrai qu’il est difficile de faire mieux que l’indigo dans ce domaine.
Un nouveau procédé de mordançage au chrome permettra d’obtenir de très beaux noirs relativement solides. Ils étaient jusque là très difficiles à obtenir, en multipliant les bains de teinture.
L’industrialisation
L’industrialisation de plus en plus rapide du textile exige des quantités chaque fois plus importantes de végétaux et autre matériaux tinctoriaux.
L’indigo
La culture de l’indigo s’est beaucoup développée jusqu’à l’apparition du Bleu de Prusse et des autres couleurs de synthèse.
Apparition des colorants de synthèse
Les nouvelles couleurs de synthèse apparaissent, depuis la découverte de la mauvéine par Perkin en 1856. Elles concurrencent de plus en plus durement les végétaux tinctoriaux voyageurs. Leur transport et leur usage est beaucoup plus facile. Leurs défauts apparaîtront seulement plus tard. Peut-être trop tard, il devient difficile de se passer de ce à quoi on s’est habitué.
Par exemple, en une dizaine d’années, l’Allemagne qui était grosse importatrice de matériaux tinctoriaux est devenue exportatrice. Le bouleversement a été d’autant plus rapide que la demande était grande.
La production de végétaux tinctoriaux à donc dû décroître, jusqu’à jouer un rôle insignifiant.
Et maintenant, les végétaux voyagent encore
Ils voyagent encore un peu pour les amateurs comme moi. Mais, je vais devoir partir à leur rencontre, avant qu’ils ne disparaissent complètement. Il faudrait pouvoir les resemer au plus vite pour maintenir les traditions…
/// Teintes, quelles chimies? /// Article en cours de rédaction Nouvel article du 9 Février 2020 Prochain retour en France du 25 février au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
Histoire des gammes de teintes et des couleurs
Encore une fois, les teintes et les couleurs sont un des thèmes préférés de Michel Pastoureau. En effet, cet article lui doit beaucoup. Comme lui, je vais me centrer sur les palettes occidentales, celles que je connais le mieux pour le moment.
Cependant, je ferais tout de même une petite incursion dans les Andes et notamment au Pérou et au Nord du Chili que j’ai la chance de connaître un peu mieux.
Bien sûr, j’espère que mon prochain tour du monde textile et tinctoriale me permettra de combler les lacunes en ce qui concerne les autres continents. Prendre en compte leurs points de vue serait souhaitable, car ils ont certainement beaucoup à apporter dans ce domaine.
Donc, cet article est un complément des deux autres articles déjà publiés sur le thème de la couleur. Le sujet est suffisamment large pour permettre la rédaction de nombreux textes sans se répéter.
1 – Un peu d’histoire
A – Palette de couleurs de la préhistoire
Il ne reste malheureusement pas de traces de textiles de la préhistoire ancienne, tout laisse à supposer que la palette de base reprend les teintes des peintures des grottes de Lascaux, Chauvet, Altamira…
Certains détails dans les statuettes dites Vénus font penser à des représentations de textiles.
On a tout de même trouvé à Monte Verde, près de Puerto Montt des restes cordes de fibres végétales et un certain nombre de restes organiques très bien conservés de plus de 14.000 ans.
Il ne reste pas de traces des peintures corporelles. Cependant, elles ont dû apparaître très tôt. Elles sont souvent à base végétale, du genre roucou ou fruit immature de jenipap, comme le font encore aujourd’hui les Guaranis, au Brésil. C’est complètement biodégradable.
Après ces teintures organiques, il nous reste donc les pigments des peintures rupestres.
Blancs
La craie et la chaux sont des pigments blancs faciles à trouver. Ils sont aussi mélangés à d’autres pigments…
Ocre jaune, ocre rouge, argiles
Généralement, les ocres et les argiles rouges sont faciles à trouver.
J’aurai du mal a faire mieux en paraphrasant Wikipedia, je préfère donc la citer:
« Les ocres jaunes (PY43 dans le Colour Index) et rouges (PR102) sont des pigments importants de la palette des artistes de toutes les époques. Grâce à leur coût modique, elles sont les rares pigments naturels encore présents dans les nuanciers de peintures, même si les fabricants tendent à les remplacer par des oxydes de fer synthétiques (PY42 ou PR101), plus réguliers et couvrants. Le chauffage des pigments permet également d’obtenir une grande variété de nuances. Ainsi, les ocres jaunes après calcination à 700 °C se transforment en ocres rouges. Comme le vin, les ocres possèdent leurs crus : les ocres jaunes peuvent être verdâtres ou orangées et donner des ocres rouges plus ou moins brunes et chaudes. Les qualités les plus claires sont aussi les plus transparentes. La non-toxicité des ocres autorise leur emploi dans toutes sortes de techniques (huile, aquarelle, acrylique, pastel, tempera, fresque). Elles sont compatibles avec tous les liants (graisses animales, huiles végétales, eau…) et les autres pigments. « Wikipedia
Noir de charbon, suie
Ces produits sont bien sûr d’obtention facile et disponibles partout, comme déchets des activités domestiques. Ils jouissent d’une très grande stabilité dans le temps.
Couleur internationale des pétroglyphes
Ces couleurs sont donc celles de pratiquement tous les pétroglyphes.
Quand je vivais à Iquique, il y avait un peintre, professeur de peinture, qui peignait des toiles en coton en utilisant ces couleurs. Il peignait habituellement les pétroglyphes et les géoglyphes de la région.
Cet artiste emmenait ses élèves visiter les sites archéologiques tels que Cerro Pintado, Quipisca, Parca, Mamiña, Ariquilda, Tamentica, Huatacondo… Ils sont parfois difficiles d’accès.
Il s’appelait Gary, et quand je suis retournée à Iquique, je ne l’ai pas retrouvé, je ne sais pas ce qu’il est devenu.
Teintes des premières céramiques
Cette palette est aussi celle des premières céramiques.
J’avoue que je ne connais pas très bien l’histoire de la céramique, mais il me semble que les premiers bleus et verts sont arrivés plus tardivement. Les vrais rouges et les orangés sont encore plus difficiles à obtenir et nécessite une très bonne régulation de la température. La gamme des teintes s’est développée avec le verre et les émaux céramiques.
En céramique, verrerie et émaillage, les sels minéraux font apparaître leurs couleurs lors de la cuisson et peuvent varier selon si celle-ci se déroule dans une atmosphère avec ou sans oxygène, il y a là aussi une réaction Redox.
Si je ne me trompe pas, cela démarre déjà du côté de Sumer.
Petites remarques
Les couleurs que je viens de citer ne sont pas des colorants textiles, mais des pigments dont la texture est trop grossière pour se fixer durablement sur les fibres. La différence entre pigments et colorants est importante.
En peinture, les deux peuvent être utilisés, en teinture non.
Cependant, la suie est utilisée dans certaines teintures naturelles sur textiles en Amérique Latine. On me l’a mentionnée plusieurs fois, mais jamais utilisée seule.
La chaux, tout comme la cendre, le sel de cuisine et le bicarbonate peut être utilisée comme modificateur, notamment pour renforcer les jaunes. J’en parle plus en détails dans l’article sur les mordants.
La palette préhistorique
J’ai donc dessiné une petite infographie représentant la palette préhistorique selon Michel Pastoureau.
B – Les teintes de l’antiquité
Dès le néolithique, la palette s’est très vite étendue.
Des tablettes sumériennes donnent des recettes complètes de teinture à la garance (mordant compris) et d’indigo. Elles indiquent même des solutions pour falsifier la pourpre du murex, couleur des plus luxueuses.
Si dans la réalité la gamme des teintes est déjà très large, dans le domaine du vocabulaire c’est beaucoup plus flou.
En effet, Michel Pastoureau explique très bien dans ses nombreux livres comment la bible s’est remplie de couleurs au fur et à mesure des traductions et avec le temps. Aussi bien l’Hébreu ancien que le Grec ancien ou le Latin sont avares en termes de couleurs. Ainsi, les quelques termes existants couvrent des gammes très amples et correspondent plutôt à des notions de luminosité ou de saturation.
Dans ses textes, il analyse longuement l’évolution des termes de couleurs. Ainsi, dans de nombreuses langues, les termes qui désignent le « rouge » se confond souvent avec « beau » ou avec « couleur« .
Isidore de Séville, grand encyclopédiste (560-637), qui parle des teintures, colorants, pigments et peintures se contente encore de la palette Blanc-Rouge-Noir.
On ne peut pas regarder le passé avec notre point de vue imprégné par les apports de Newton, toutes les dernières découvertes scientifiques et la lumière d’aujourd’hui.
Les goûts ont beaucoup changés.
La palette chromatique d’Aristote
Comme illustration, je viens de créer une nouvelle infographie montrant la palette d’Aristote.
Cette palette a régné Europe jusqu’à la Renaissance.
C – Les teintes des Andes
Les premiers textiles
Évidemment, les premiers textiles étaient de couleurs naturelles. D’abord, les animaux, les camélidés en particulier: vigognes, guanaco, lama, alpaga, étaient d’abord beiges et blanc comme les deux premières espèces sauvages.
Le lama et l’alpaga sont des espèces domestiquées et la variété de couleurs (très grande) est due à la sélection des éleveurs. Les industries de la laine de camélidés font un tri des toisons sur une gamme de 24 teintes. Ce tri s’opère manuellement.
Le blanchissement des troupeaux d’alpagas est donc, semble-t-il, un phénomène assez récent. Les alpagas bancs, sont très blancs et leur laine n’a pas besoin d’être blanchie comme celle des brebis.
Dans les musées, les textiles les plus anciens sont généralement beige. D’abord, la créativité est centrée sur les techniques de filature très originales. Puis apparaissent de fines rayures d’ornement sur les bords ou au centre.
Des teintes très variées
Les nombreux textiles trouvés dans les tombes aussi bien dans le Nord du Chili qu’au Pérou, d’une qualité qui sort de l’ordinaire, dans des conditions de conservations remarquables, en sont la preuve.
Des teintes très saturées, lisses
Dans les Andes, on recherche des couleurs très saturées et lisse. Assez curieusement, on voit peu de blancs, sauf les gazes Chancay. Pourtant, ils avaient déjà sélectionné des cotons blancs et il devait bien y avoir déjà des camélidés blancs.
Les poils de camélidés sont plus lisses que la laine de brebis. Donc, ils reflètent plus la lumière. Cela signifie qu’il faut plus de matières tinctoriales pour la même teinte. Les Anciens remédiaient à ce problème en teignant des laines naturellement beiges ou grises.
Lors d’un atelier de teintures naturelles, à Mamiña, à 120 km d’Iquique, avec des amies Aymara et Quechua, nous avions obtenu un joli vert. En réalité, le schinus molle aurait dû nous donner un jaune soutenu. Mais la casserole était en fer et avait rouillé.
Nous avons là l’explication du ton vert. Cependant, la laine ne touchait pas toujours la paroi rouillée de la casserole, il en résulta une laine qui variait du vert clair au vert foncé.
J’étais très contente, mais mes amies étaient très déçues. Elles voulaient une laine de couleur unie.
Des techniques originales
Shibori, ikat, techniques de dessins double face inversée, tapisseries, gases…
D – Palette du Moyen-Âge
Teintes très vives et saturées
Durant longtemps, si les couleurs n’étaient pas assez saturées, elles étaient dites « affamées », notamment pour le rouge.
Là, il suffit de regarder un tableau de Brueghel, on voit une grande variété de couleurs.
La montée du bleu
Michel Pastoureau l’a décrit très bien dans ce livre. Il reprend différentes variantes d’un évangile apocryphe, contant une anecdote concernant un apprentissage raté de Jésus adolescent chez un teinturier, le résultat étant bien sûr un miracle.
Puis, dans les versions les plus anciennes, Jésus teint tout en bleu, ce qui est catastrophique, car le bleu n’était pas bien valorisé… Dans les versions ultérieurs, les copistes ont changé de couleur car maintenant le bleu est apprécié. Jésus teint alors tout en jaune, couleur de la discrimination…
Problèmes avec le vert et le noir
La teinture est aussi un fait de culture, avec ses interdiction…
Il y a donc des problèmes culturels de teinture en Occident pour le vert… En effet, la Bible n’aime pas les mélanges. Elle insiste à plusieurs reprise sur le fait qu’il ne faut pas mélanger le lin et la laine… Le concept s’étend au mélange des couleurs.
Le jaune et le bleu se teignaient chez différents teinturiers. Cela interdisait donc les doubles bains, dans le genre un pied de bleu avant une teinture en jaune pour obtenir une teinte de vert.
Ce problème n’existe pas dans le monde musulman, ni dans le monde andin, où on n’hésite pas à mélanger poils d’alpaga et coton.
Obtenir du noir est véritablement un problème technique. Presque tous les noirs tirent sur le brun, le bleu, le bordeau, le vert… Anciennement, teindre en noir, signifiait un bain de rouge, puis un bain d’indigo, un bain de tanins… et un petit bain de mordant de fer.
E – Newton et Goethe
Avant Newton, divers théoriciens de la peinture proposaient déjà de nouvelles palettes. Aucune n’a réussi à s’imposer.
La révolution du prisme
N’étant personnellement pas physicienne de formation, je me permets de vous renvoyer à cette page de Wikipedia, très documentée.
Voici donc le spectre visible complet, avec les différentes longueurs d’ondes.
La palette de Goethe
Goethe a élargi considérablement la recherche de Newton en étudiant l’opposition lumière/obscurité. En opposition à la science pure et limitée de Newton, dont la théorie découle d’un cas particulier.
Il considère la couleur d’un point de vue plus global et sans doute aussi plus émotionnel avec une nouvelle théorie des couleurs chaudes et froides.
Michel Pastoureau explique qu’au Moyen-Âge, on considérait comme chaud le bleu et froid le rouge… Ce qui n’est pas forcément faux, car le bleu absorbe plus la lumière que le rouge.
Cependant, il reste très scientifique.
Ainsi il fit apparaître un spectre complémentaire. En outre, il est à l’origine du cercle harmonique des couleurs.
Je vous invite vivement à voir ce documentaire qui résume très bien la théorie de Goethe.
Cela évoluera vers la gamme Pantone, outils de base des designers actuels.
Ce système s’oppose à la quadrichromie photographique, mais il la complète parfois en imprimerie.
C’est le principe qu’utilisent la majorité des imprimantes actuelles.
F – L’arrivée des teintes pastel et des rayures peu avant la révolution
Revenons aux teintures
Souvent, ces deux techniques se combinent.
Les découvertes techniques donnant un meilleur blanchissage permet de teindre en ton pastels, aussi plus économiques en quantité de matières tinctoriales.
Les rayures
Longtemps, les rayures étaient auparavant mal vues, toujours en vertu de l’idée d’éviter les mélanges. Les rayures étant assimilées à un mélange bariolé, elles servaient à discriminer.
Michel Pastoureau leur a consacré un livre.
Du point de vue aussi bien technique qu’économique, les rayures permettent de réduire les matières tinctoriales et/ou d’utiliser des restes de fibres déjà teintes, les tons pastels permettent en outre d’épuiser les bains de teinture. Ce n’est pas négligeable.
L’impression
Puis on passera à l’impression, soit au tampon en sérigraphie. Il s’agit là encore d’une économie, car la teinture couvre les fibres seulement en surface. En outre, cela permet de faire varier les motifs, en produisant plus rapidement.
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2 – Un peu de chimie des teintes
A – Chimie ancienne des couleurs
Les nombreuses fresques égyptiennes donne une idée de l’étendue de la gamme de couleurs de l’époque. La plupart des pigments utilisés étaient d’origine minérale.
Sur certaines fresques de Pompéi, l’utilisation de la garance a été démontrée. Le bleu Maya est obtenu à partir de l’indigo comme l’explique Michel Garcia dans un de ses DVD.
Les ocres jaune et rouge font partie des premiers pigments utilisés par l’homme. Ils sont faciles à trouver et à utiliser.
Dans son dernier livre « Jaune, histoire d’une couleur« , Michel Pastoureau commente, page 21: « Comment les peintre du Paléolithique ont-ils appris à transformer un élément terreux naturel – le minerai – en un produit pouvant servir à peindre – le pigment? De même, comment ont-ils eu l’idée de chauffer de l’ocre jaune pour obtenir de l’ocre rouge, voire de l’ocre brun? peut-on déjà parler d’une chimie des matières colorantes? de fait, différentes trouvailles ont prouvé que certains ocres jaunes étaient chauffés dans des creusets en pierre pour perdre leur eau et changer de couleur; quelques un de ces creusets nous ont été conservés et présentent encore des traces de couleur: du jaune, du rouge, du brun… »
Rouge de mercure
Le réalgar, le très toxique sulfure de mercure, par sa belle couleur, fut utilisé par de nombreuses civilisations, notamment dans l’ancien Mexique qui recouvrait les corps de leurs grands chefs.
Antimoine
Cet élément, était fort utilisé par les Égyptiens, en peinture bien sûr. Mais, aussi en maquillage, dans le khol.
Sels de cuivre
Vert de gris, oxydes de cuivre, carbonate de cuivre… Voici des sources de bleus et de verts, malheureusement assez instables…
Sels de plomb
La céruse, oxyde de plomb, blanc très courant en peinture, jusqu’à il y a peu. La céruse a aussi longtemps été utilisée en cosmétique.
Le plomb intervient aussi comme liant, adhésif et siccatif en peinture. Sa toxicité a provoqué de nombreux drames. L’industrie des peintures a eu beaucoup de mal à s’en passer. Paradoxalement, en trouve encore dans des cosmétiques, notamment des rouges à lèvres…
Arsenic
L’orpiment, pigment jaune or toxique très utilisé traditionnellement en peinture. L’arsenic intervient aussi dans certains verts.
D’autres sels minéraux dangereux ont aussi été utilisés. Les peintres sont les champions de l’usage de produits toxiques.
* Les teintes animales
Depuis l’Antiquité, les animaux ont été mis à contribution surtout dans le domaine de la teinture textile. Ce sont généralement des produits de luxe.
Pourpre de murex
Cette teinture provient des glandes hypobrachiales jaune de certains coquillages, escargots de mer. Le liquide de cette glande jaune vire au violet, au pourpre ou au bleu lorsqu’il est exposé à la lumière du soleil.
Des millions de crustacés ont été sacrifié seulement pour teindre les vêtements des élites méditerranéennes.
Chimiquement, c’est très proche de l’indigo, avec des propriétés photochimiques en plus.
Vermillon de kermes
Il s’agit d’un petit parasite, kermes vermilio qui attaque des espèces de chênes des pourtours méditerranéens, dont notamment, le chêne kermès Quercus Coccifera.
Maintenant ces arbres sont en voie d’extinction et le kermès encore plus rare. La collecte de ces insectes alimentait de nombreuses familles. Comme les cochenilles, il donnait de très beau rouges.
Cochenilles polonaise et arménienne
Avant la découverte du Nouveau Monde et l’arrivée de la cochenille du Mexique, ont utilisait deux autres sortes de cochenille: la polonaise et l’arménienne.
Cochenille polonaise
Cette cochenille parasite les racines d’un certain nombre de plantes. On l’appelle polonaise, car elle était importée de Pologne, mais sa zone de diffusion va depuis la France jusqu’à la Mongolie. Cependant, « elle ne vit que dans des lieux incultes: steppes, marais, zones inondables« . Comme l’explique Dominique Cardon, dans « Le monde des teintures naturelles« .
En outre, elle mentionne que la récolte de cette cochenille permettait de payer ses impôts en Allemagne, ce qui révèle son importance économique.
Cochenille arménienne
La cochenille arménienne est un peu plus grosse que la polonaise, ne vit qu’au pieds de deux plantes, dans des zones marécages, ces mêmes zones sont entrain de disparaître.
La femelle adulte est récoltée au moment où elle émerge du sol pour s’accoupler, très tôt le matin.
Cette cochenille, plus grosse, contient moins de colorant que la polonaise. Donc, elle était moins appréciée.
Autres cochenilles du Vieux Monde
Ensuite, Dominique Cardon mentionne une cochenille chinoise dite du Sophora, utilisée notamment dans le Cachemire et une cochenille égyptienne qui vit sur des graminées de Haute Égypte employée localement de même que le kermès.
Laque d’Inde et Laque de Birmanie
Il s’agit de petits parasites de la famille de la cochenille qui attaque un certain nombre d’arbres. Ces insectes bourrés d’acide carminique (colorant rouge) s’entourent d’une résine naturelle pour se protéger.
Cette résine est utilisée en alimentation et en pharmaceutique sous le code E904. C’est un plastique naturel et il a beaucoup d’application dans le domaine des vernis, dans la fabrication de la cire à cacheter…
Le nettoyage de la gomme laque libère donc l’acide carminique tinctoriale.
* Les couleurs végétales
Les basiques grand teint
Garance (Rubia Tinctoria)
Rubiacée, dont on utilise les racines après 5 ans de culture, depuis l’antiquité pour teindre en rouge. Cette plante a été cultivée sur de très grandes surfaces en Europe pour la teinture en rouge écarlate. Il y a d’autres rubiacées qui teignent en rouge.
Pastel ou guède
Brassicassée, Isatis Tinctoria, on extrait de l’indigo de ses feuilles, récoltées à plusieurs reprises. Plante cultivée depuis l’Antiquité. Les feuilles sont mises à fermenter, ce qui libère l’indigo lors d’une réaction Redox.
Les Gaulois et les Celtes en général maîtrisaient très bien cette technique. Ils l’utilisaient comme peinture corporelle comme l’indique Jules César dans son livre sur la Guerre des Gaules.
Gaude
Reseda Luteola, jolie plante à fleur jaune, préférée parmi tous les jaunes que nous offre la nature, et ils sont nombreux. Anciennement cultivée, maintenant elle est assez rare. En teinture, on emploie la plante entière.
Tanins
Grande famille de colorants naturels présents dans une grande quantité de végétaux. Je leur ai déjà consacré un article.
Grand teint et petit teint
Ce sont les principales plantesgrand teintautorisées par les strictes normes de Colbert qui régissent strictement les conditions de teintures pour une qualité maximale.
Les teintures de luxe de petit teint
Orseille
Il s’agit d’une série de lichens que l’on faisait fermenter dans de l’urine et qui donne des roses, des mauves, jolis mais peu solides. On peut remplacer l’urine par de l’ammoniaque.
Safran, carthame
La célèbre et très coûteuse épice aussi teint en jaune. En Chine, c’était la couleur de l’Empereur. Toute sa papeterie était teinte en jaune de safran.
Le carthame est une plante dont les graines donne une huile très intéressante. Les pétales donnent deux types de colorants, des jaunes que l’on élimine habituellement en les lavant en les malaxant vigoureusement. Ce qui reste est traité avec du jus de citron et l’on obtient une teinture rose vif, très belle mais peu solide à la lumière.
B – Les nouvelles matières tinctoriales
Avec le développement des voyages en Asie et la découverte du Nouveau Monde, apparaissent de nouvelles matières tinctoriales. Une première disruption dans le monde de la teinture et nous assistons aux premières délocalisations des cultures de plantes à teindre et à l’extension de la culture du coton, favorisées par le développement de l’esclavage.
Les bois jaunes, les bois rouges
On va importer des Indes et du Brésil de nombreux bois jaunes, tels que le fustet, le bois de Brasil, bois de Permambouc… Il ne seront pas admis en grand teint, mais pourront être employés en nuançage.
La cochenille du Nopal
Quand les Espagnol arrivent au Mexique et plus tard au Pérou, il sont surpris par la qualité et les couleurs des textiles des Indigènes.
Alors, ils découvrirent la cochenille que les Indigènes élevaient sur les figuiers de Barbarie. Elle est mieux concentrée en acide carminique.
Ils en importèrent des quantités phénoménales, bouleversant toute l’économie de l’Europe.
Indigofera
Les différents Indigofera qui poussent sous les Tropiques contiennent beaucoup plus d’indigo que le Pastel ou Guède qui avaient fait la fortune du Pays de Cocagne.
Cette culture provoquera même une guerre au Bengladesh.
Le bois de Campêche
Ce bois rouge, est broyé en équilles, il est capable de teindre en bleu, en violet en mordançant au fer et en noir. Un vrai noir quand on le mordance au bichromate de potassium… Il permettra la grande mode du noir.
Les mordants
Plus besoin d’aller faire des Croisades pour réouvrir l’accès aux mines d’alun. On découvre un gisement près de Naples, ce sera l’Alun du Pape.
C – Chimie moderne des couleurs
Juste au moment où les recherches aboutissaient sur de nouvelles technique, la chimie de synthèse provoque une nouvelle disruption…
Jusqu’à la découverte de la mauvéine par William Henry Perkin en 1856, toutes les teintures faisaient appel à la chimie verte (sauf quelques mordants toxiques).
La chimie grise se donne des couleurs
À partir de 1856, se développe toute une gamme de couleurs de synthèse qui remplaceront très rapidement les couleurs cultivées.
Voilà que cette disruption provoque des bouleversements un peu partout dans le monde dont l’importance augmente avec l’industrialisation.
Par exemple, dès 1900, l’Allemagne qui était grosse importatrice de teintures naturelles devient exportatrice avec ce qui deviendra Bayer.
Une gamme théoriquement complète
En théorie, la gamme est complète.
Mais les couleurs peaux, sont très difficiles à obtenir. Nos fournisseurs ne proposent pas de mélange tout fait. Au local d’Angel, on m’en demande très régulièrement, pour les visages des poupées en feutre. Évidemment, j’ai trouvé une solution, mais, j’ai dû avoir recours à une astuce pour obtenir ce genre de teinte.
C’est tout de même curieux, quand on va voir les immenses hangars pleins de cônes de laines industrielles à La Ligua, ou si l’on va directement chez des grands distributeurs comme Ukryl, à Santiago, il manque toujours des couleurs- Ce sont celles qui ne sont pas supposées être à la mode.
Une fois, je cherchais des tons saumons, abricots… C’était introuvable. La seule qui avait quelque chose d’approchant était une vieille qui gardait des stocks d’invendus…
Un peu de poudre et puis voilà
C’est devenu trop facile. Plus besoin de récolter des plantes, de les faire tremper, toute la casserole peut être remplie de laine.
Malheureusement, c’est tellement facile, que le travail est souvent mal fait. On ne lave pas avant de teindre… Résultat: les couleurs sont fragiles et partent polluer la nature au premier lavage.
Certaines couleurs, en particulier les jaunes se mélangent mal dans le bain. Elles ne se fixent donc pas bien sur les fibres et partent tout de suite à l’égoût.
Des teintes qui varient
Ces poudres miraculeuses permettent d’être très créatifs. On peut mélanger plusieurs couleurs dans une même casserole, obtenir des variations de teinte tout le long du fil… ou simplement de petites taches parsemées… J’avoue que j’ai pris beaucoup de plaisir à teindre ainsi pour Angel. Je m’efforce de faire varier les effets de teintes.
En effet, les possibilités sont infinies et ne dépendent que du temps à y consacrer et de la quantité de matières premières.
Au contraire, cela peut provoquer une certaine standardisation, quand on s’en tient aux teintes des gammes des fournisseurs et on retrouvent les mêmes couleurs tout au long du pays. Les femmes qui filent se spécialisent dans certaines couleurs qu’elles réussissent bien et se copient.
Et les fluos
En teinture textile, je n’en ai pas trouvé chez mes fournisseurs, rose un rose très vif.
En revanche, pour les industriels, de nombreuses fibres synthétiques, sont teintes dans la masse dans ces teintes fluos. Les étals des marchands de laines dans la banlieue haute de La Paz, appelée El Alto (Bolivie) sont impressionnants. Je n’ai malheureusement pas pris de photographie. Dans les alentours du célèbre marché de 16 de Julio, ils empilent les cônes en arc-en-ciel fluos, couleurs très appréciées dans le monde andin.
Mais en encre de sublimation et de sérigraphie, il y a une assez grande variété.
N’oublions pas la toxicité
Nous avons affaire à des poudres, on en respire souvent quand on les manipulent.
Elles ont été étudiées spécialement pour se fixer sur les protéines, et notre corps en contient beaucoup…
Les teintures chimiques contiennent souvent du chrome, du cadmium… ou d’autres éléments dangereux pour la santé.
Plus de pétrole, plus de couleurs
Enfin, toutes ces couleurs chimiques sont des dérivés du pétrole. La prochaine pénurie de pétrole nous obligera à un retour à la chimie verte.
D – Teintes d’avenir?
Le retour de la chimie verte
Un fait est certain, c’est que tous les poisons, même les plus violent que produisent les plantes, les champignons et les animaux sont tous biodégradables. Voilà la magie de la chimie verte.
Les séminaires internationaux tels que ISEN-WEFT, IFND, IFPECO, auxquels j’ai assisté tentent justement de promouvoir la recherche dans ce domaine. J’attends avec impatience le prochain.
Il est à noter que ces symposium n’intéressent pas que des artistes, des designers ou des archéologues… De très grosses entreprises gourmandes en matières tinctoriales s’intéressent depuis longtemps à un retour à une chimie verte, pour proposer des produits verts…
Teindre avec des déchets végétaux
N’oublions pas que nous pouvons teindre avec des déchets végétaux, des plantes invasives, puis encore les recycler après la teinture ou l’extraction des colorants en compost ou biogaz…
Nouveaux mordants
Dans le DVD 3 de Michel Garcia, il parle de mordancer avec de l’oxalate de titane. Avec les tanins, cela donne des oranges vifs.
Sans mordants
Les mordants peuvent être considérés comme une source de pollution et souvent comme un coût supplémentaire prohibitif dans beaucoup d’endroit. Leur élimination doit être une direction de recherche non négligeable.
Il faut apprendre à tirer profit des tanins et des plantes bio-accumulatrices.
Ces tendances nouvelles sont en fin de compte un retour à des pratiques ancestrales.
Ecoprint
Cette technique récente développée par India Flint, permet d’obtenir des empreintes de plantes qui révèlent ainsi leurs teintes cachées et font apparaître des textures insoupçonnées.
Économique et écologique, cette technique permet de recycler des vêtements usagés.
Les couleurs fongiques
Depuis quelques années, les teintures à base de champignons sont très à la mode, notamment aux États-Unis.
En français, Dominique Cardon en parle assez longuement dans ces livres et Marie Marquet vient de leur consacrer aussi un livre.
Souvent, ces champignons ne sont pas cultivés parce qu’ils appartiennent à la catégorie des toxiques.
Cependant, l’arc-en-ciel complet peut être obtenir à partir de champignons et lichens. Car, il ne faudrait pas abuser de la récolte de ces derniers, ils sont lents à pousser. En outre, ils souffrent beaucoup de la sécheresse, du changement climatique et de la pollution.
Les couleurs bactériennes
Très récemment, j’ai suivi un Mooc sur la mode circulaire, de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas (Edx). Il mentionnait une société qui avait développé des teintures bactériennes. Je suis allée voir leur site, on y voyait de nombreux textiles innovants, des gammes complètes de teintures naturelles, mais pratiquement rien à ce sujet précis.
Cependant, par hasard en visitant un groupe sur le nettoyage par fermentation des laines sur Facebook, j’ai vu une communication d’une Américaine qui était très choquée d’avoir vu sa toison de luxe qui avait viré au rose vif, une bactérie non désirée avait développé cette teinte surprenante.
Lorsque j’ai assisté à une conférence où les étudiants de l’Université Catholique de Santiago du Chili présentaient leurs travaux… une des étudiantes m’avait posé la question de teindre avec des bactéries. Il y a donc un intérêt pour la question.
C’est un sujet d’avenir à développer.
Conclusion
Cette chimie verte à un grand avenir dans différents domaines: peintures, teintures, cosmétiques, aliments…
Même dans la construction, il y a un regain d’intérêt pour les enduits et peintures naturelles.
Hélas, cet article touche à sa fin. Je vais certainement le compléter dans un futur proche. Parce que je n’ai pas encore épuisé le sujet, j’y reviendrai prochainement.
Je tiens à rappeler que je ne touche aucune commission sur les livres ou autres produits mentionnés ou conseillé. Ce site n’est pas monétarisé.
/// Video et Documentaires Textiles /// Article du 30 août 2019, modifi´é le 9 avril 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025 Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
On peut apprendre beaucoup en regardant des video. Cet article sera donc alimenté régulièrement, dans la mesure du possible, parfois le temps s’échappe…Cet article est un concentré de liens, il est complé par un article sur les livres.
Je viens de m’apercevoir, avec surprise, que vous êtes nombreux à visiter cet article, cela m’encourage à le mettre à jour. Je me permets de vous encourager à visiter mes autres articles, vous y trouverez sans doute de nouveaux liens.
Après mes indications bibliographiques, je vais donc réunir dans cette page des liens de video et documentaires textiles et autres avec leur liens, au fur et à mesure de mes découvertes…
J’attends vos propositions de liens pour enrichir cet article.
En attendant que je crée mes propres video (il faut que j’apprenne encore cela…), je vous invite à visiter ce que j’ai découvert lors de mes recherches sur internet et pendant mes voyages…
Video sur les textiles
Le Musée d’Arts Précolombiens de Santiago du Chili présente de nombreuses voici le lien.
Je viens de découvrir une video sur les tissages de crins de cheval.
Aussi, j’ai eu l’occasion de dénicher une conférence gesticulée sur le textile. Je vous la conseille chaudement.
Il y a beaucoup de manières de filer et beaucoup de matières premières.
Je viens d’en découvrir une nouvelle bien originale.
Les orties
Voici deux videos en anglais sur la préparation et la filature des orties. Cela donne envie d’essayer. Sally Pointer est vraiment une grande spécialiste et mérite d’être suivie, elle propose de nombreux tutoriels de reconstitution de pièces archéologiques.
Video sur la couleur
Podcasts de France Culture, janvier 2013. Je suis avec beaucoup de plaisir de nombreuses émissions de cette radio, sur le site web.
Voici la dernière video que je viens de trouveret une autre plus ancienne, en français.
Michel Garcia
Michel Garcia a été un de mes premiers maîtres en teinture avec Dominique Cardon dont j’ai lu et relu tous les livres. Je vous invite à visiter son site.
Il a publié plusieurs DVD techniques très instructifs, disponibles sur son site ou chez Couleur Garance.
Voici une court film, ancien, où il présentent les plantes tinctoriales, à Lauris
Il y en avaient trois, et il vient de publier la quatrième video: « Natural Dye Workshop IV: Beyond Mordants Indigo and Direct Application of Dye »
Attendue avec impatience. Je viens de le recevoir, ce sont près de 4 heures de concentré d’informations.
Je viens de prendre le temps de le voir, il est vraiment passionnant. Rien que de la teinture sans mordants chimiques, et vraiment beaucoup d’informations et de réflexions. Ces video sont à voir et revoir sans modération. Leur seul défaut est qu’ils sont en anglais, mais il y a des sous-titres en français, italien, espagnol, chinois et japonais.
J’ai plusieurs video sur le shibori qui est une technique de teinture avec réserves, aussi appelée tye-dye, utilisant des amarres.
Yoshiko Iwamoto Wada
Il s’agit d’une grande spécialiste japonaise des textiles. Elle organise des ateliers et des voyages sur les thèmes textiles. Elle a écrit de nombreux livres et produit des DVD…
J’ai aussi une video sur la pratique rituelle de l’ikat à Rumah Gary à Borneo.
Video sur les voyages
Ady Gasy
Ady Gasy de Lova Nantenaina est le premier film que je vous recommanderai dans cette section. Je l’ai vu la première fois lors de l’IFPECO à Madagascar. C’est impressionnant et très instructif…
Cela faisait longtemps que je n’alimentais pas cet article. Je vous donne un lien vers une video sur une race ovine que je viens de découvrir en Wwoofing, la Thones et Marthod.
J’ai beaucoup aimé sa laine.
Et les plantes
Je pense d’abord à la série de Jean Marie Pelt sur la grande aventure des plantes. Jean Marie Pelt est aussi l’auteur de nombreux livres passionnants.
Je recommanderai aussi les conférences et video de:
Hervé Coves, il vous fait apprécier les ravageurs.
Georges Oxley, comestibles sauvages…
Francis Hallé, les arbres vus sous toutes leurs dimensions…
Jean-Marie Pelt, des documentaires et des livres passionnants…
Gérard Ducerf, ses livres sur les plantes bioindicatrices valent vraiment leur prix (voir chez Promonature qui diffuse aussi bien d’autres livres)
Claude et Lydia Bourguignon, les sols vivants ou l’on apprend comment Paris s’alimentait de sa propre production maraîchère au XIXème siècle, et bien d’autres informations surprenantes…
Olivier Husson qui parle de la « Santé des plantes par le RedOx«
Gilles Clément, de nombreux livres très poétiques
Konrad Schreiber, de nombeuses video passionnantes ettrès didactiques,
Maurice Chaudière, sculpteur, greffeur, apiculteur et auteur du livre « Le goût du sauvage » avec Ruth Stegassy,
Marc André Selosse, j’ai lu son livre « Jamais seul« , on y apprend beaucoup de choses sur le microbiote… Je viens aussi de recevoir le second sur les tannins, vraiment très intéressant, et maintenant desconférences. De nouveaux livres viennent de paraître.
Petite dernière découverte, video de Ernst Zürcher, à ne pas manquer.
Chacun a des points de vue différents, qui se complètent souvent…
Et encore des liens botaniques
Lors de recherches pour la rédaction d’un prochain article sur les « mauvaises herbes« , une amie m’a fait découvrir quelques sites d’informations botaniques.
À cela, il faudrait ajouter Telabotanica, en français, qui propose aussi des MOOC et une application de reconnaissance botanique.
Video d’archéologie
Je viens de découvrir deux video du Collège de France où Dominique Cardon donne des informations passionnantes sur des textiles d’époque romaine trouvés dans des anciens forts sur les routes vers les anciens ports de la Mer Rouge. 1 et 2.
Le Collège de France est à suivre dans un grand nombre d’autres domaines.
Depuis quelques temps, je reçois des video du Corning Glass Museum, de New-York, c’est très beau de voir comment les artistes du verre confectionnent des pièces artistiques. Travail en équipe et beaucoup de matériel à disposition, très professionnel. Malheureusement en anglais.
Quelqu’un des Crapauds Fous m’a donné le lien suivant, mérite d’être vu et médité.
A la suite d’une remarquable conférence gesticulée de Bernard Friot, j’ai découvert les stages de langue de bois.
« A la fin de cette collection de liens, j’aimerais un partage plus concret, moins virtuel. Il y a beaucoup à faire, et ce n’est pas si difficile. Entrons dans la pratique réelle.
/// Besoin d’artisanat /// Article du 15 mai 2018, modifi´é le 30 mars 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Organisons donc des ateliers! C’est facile, il suffit d’appeler +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
A-t-on encore besoin d’artisanat?
Ces derniers temps donnent plutôt l’impression que l’on n’a plus besoin d’artisanat, et encore moins de qualité…
« L’été dernier (2017), j’ai vu des touristes très pressés. Ils ne prenaient pas le temps de voir les processus de production de la laine. C’était chez Rincón de Angel, visite gratuite de l’atelier à l’étage). Puis cet été, ils ne prenaient même pas le temps de faire le tour du local, quand ils entraient… Certainement que les fruits de mer et les saumons d’élevage sont plus importants…
Et pourtant, ce local est bien différent des autres… Pas de produits chinois…«
Cet article est ancien. Nous avons dû fermer ce grand local trop onéreux. Et, les produits chinois ont commencé à nous envahir pour pouvoir maintenir l’activité « laine« .
Besoin de luxe
Il est vrai que l’artisanat n’est pas un produit de première nécessité… La question du prix d’un vrai travail artisanal est aussi à prendre en compte. Mais tout le monde n’est pas dans la misère!
L’artisanat n’est que rarement un produit de marque, et créer une marque a un coût très élevé. J’ai assisté à un certain nombre de réunions pour le développement de l’artisanat. On nous disait que nous devions mettre des étiquettes (si possible bien multicolore, pour que cela coûte plus cher et soit moins efficace du point de vue de la visibilité). J’ai aussi eu une petite imprimerie artisanale, donc je sais de quoi je parle. D’autre part, nous devions laisser notre rôle créatif à des designers… En outre, les pièces ne devaient pas être unique!
J’ai vraiment eu l’impression d’avoir été infantilisée, d’autant plus que pour bien nous expliquer tout cela, ils ont utilisé des jeux!
Il y a tant de sollicitations
On aura ainsi tendance à faire passer un nouveau téléphone mobile avant quelques kilos de laine, ou un tricot fait main. Heureusement que tout le monde ne cède pas à la tentation…
Et il devient difficile de vendre quand on est minimaliste. Ceux qui ont les moyens, n’en voient pas le besoin; et ceux qui en ont besoin et qui savent apprécier l’artisanat, n’ont souvent pas les moyens…
Un bon tricot en laine ne se démode pas. S’il est bien traité, il peut durer des dizaines d’années. Certains cherchent même à les raccomoder quand ils arrivent en fin de vie… C’est toute la différence entre un produit de qualité et un produit jettable.
Un besoin passéiste?
A l’origine, l’artisanat n’était pas commercial, mais utilitaire. Il occupait des temps libres pour la fabrication des objets du quotidien, chaque famille devait être autonome ou presque. Les gens fonctionnaient beaucoup avec le troc. On se partageait les techniques entre voisins.
Puis les techniques s’améliorant, des surplus se sont créés, permettant aussi des spécialisations… Certains villages se sont spécialisés dans certains articles. On le voyait encore au Chili. Par exemple, il y avait La Ligua pour les tricots et ses « dulces » (petits gâteaux), Chimbarongo pour les balais, fromage de chèvre à Ovalle…
À Madagascar
Il m’a semblé voir le même genre de spécialisation à Madagascar. Lors du trajet entre Antananarivo et Antsirabé, il y a une ville spécialisée dans la fabrication de casseroles en recyclant les moteurs de voitures (Ambatolampy)…
Voici quelques photo prises depuis le taxi brousse entre Antananarivo et Antsirabé. C’est pourquoi elles sont parfois un peu floue ou décadrée…
Je n’ai malheureusement pas pu les photographier tous… il y en avait une grande variété.
Au Chili
Au Chili, il n’y a pas encore si longtemps, les jeunes femmes tissaient encore les couvertures pour leur future famille, à partir des laines qu’elles avaient filées… Les hommes se fabriquaient leurs outils… Le frère d’une amie à Maillen, une île en face de Puerto Montt, se construisait son bateau.
Une amie qui avait vécu un temps à Punta Arenas, me racontait qu’elle avait même dû apprendre à fabriquer son savon…
Maintenant, beaucoup de métiers à tisser se sont perdus quand les grands-mères sont mortes… et les techniques se perdent… A la ville, on considère toutes ces pratiques comme sales. L’odeur naturelle de la laine, quand elle ne rappelle pas de bons souvenirs, devient tout de suite puante… Une cliente qui prétendait être tisserande est partie un jour à cause de l’odeur de mouton de la laine. Heureusement, notre laine ne sent pas le plastique!
Et même à la campagne, on ne veut pas paraître paysan. Sentir le feu de bois, c’est très mal vu ici…
C’est sûr que maintenant, on trouve tout, tout fait, sur internet! Tout est prêt à être acheter pour être jeter et remplacé. L’artisanat ne peut pas entrer dans ce jeu.
Il faut se procurer les matières premières, les rendre utilisables, les travailler pour obtenir un objet unique, qui montre même l’état d’esprit de son créateur (par les couleurs, la qualité des finitions et des détails…).
Ou un besoin pour le futur?
J’ai récemment découvert, en suivant un Mooc, le philosophe Bernard Stiegler, grand spécialiste des technologies, qui se préoccupe pour la perte de connaissances provoquée par les nouvelles technologies qui bousculent toutes les données concernant le travail… Ils propose d’imaginer de nouvelles formes de travail… Cela pourrait être une occasion de se réapproprier les techniques artisanales.
Un retour du besoin d’un artisanat de qualité est-il en cours?
Il semblerait bien que oui…
Le travail de la laine revient comme une thérapie…
Je vois qu’aux Etats-Unis des spécialistes de la vannerie proposent des retraites, non pas purement spirituelles, mais de techniques de vannerie.
Nous pourrions en faire autant sur le thème de la teinture naturelle, de la filature, du tissage ou du tricot. Ces activités me procurent beaucoup de bonheur, autant le partager.
Parfois, un retour aux gestes traditionnels est souvent recherché, comme apportant de nouvelles racines perdues. Cela peut paraître un peu artificiel. Mais cela peut provoquer des questionnements et déboucher sur des changements radicaux.
Rien que le fait de pratiquer une technique lente, qui laisse du temps à la pensée, peut bouleverser un système de travail établi basé sur des automatismes.
Un besoin d’exclusivité
Par chance, il existe aussi un besoin d’exclusivité, d’avoir des vêtements ou des accessoires différents de ceux des voisins… Encore faut-il que ce désir respecte le travail de l’artisan, ce matin on m’a fait la remarque, en me montrant une veste en laine rustique, filée et tricotée à la main « Et, vous n’avez rien de plus économique?« … Tout travail mérite son salaire. Ces tricots ne sont pas virtuels! Rien ne tombe du ciel, et encore moins l’artisanat.
L’artisanat comme hobby
Il y a un regain d’intérêt pour l’artisanat comme loisir, pour la détente. Si tout le monde pense pouvoir faire le travail de l’artisan, parce qu’on a vu des tutoriel sur Internet, où tout paraît facile, il y a cependant beaucoup de détails cachés. Notamment, le temps nécessaire.
Il manque aussi des étapes cruciales. Seule la pratique, le temps dédié et l’approfondissement de ses connaissances permettent un bon résultat. On ne s’improvise pas artisan!
Vivre de l’artisanat
Alors, dans ces conditions, vivre de l’artisanat est difficile. Mais heureusement pas impossible, c’est pourquoi j’ai du mal à admettre des rabais sur mes travaux.
Et si on y prenait goût?
Il y a longtemps que j’y ai pris goût. J’ai même du mal à me cantonner dans mon domaine professionnel de la teinture et du tissage-tricot. Alors, je fais régulièrement des incursions d’autres domaines, papier, cuir, perles… mais aussi botanique, agriculture, puisque je vise à une certaine autonomie à moyen terme.
Je suis d’ailleurs en formation, mais aussi expérimentation continue, par la lecture, video, Mooc, visites de musées, voyages, conversation avec les clients… Je saute sur chaque occasion.
Besoin de travail bien fait
On apprécie aussi des produits de qualité, avec de bonnes finitions, des fibres naturelles, si possible des couleurs naturelles, une laine bien travaillée… J’admire sincèrement mes collègues artisans qui maintiennent des traditions dévoreuses de temps…
Celui qui sait faire de l’artisanat, peut en être fier. Il sait utiliser aussi bien sa tête que ses mains et parfois même ses pieds dans ses créations. Je pense à ces femmes au Népal qui filent en faisant passer les fibres entre leurs doigts de pied. Il y a aussi cet orfèvre nomade Africain qui façonne des bijoux en or, en utilisant son pied comme une enclume.
Enfin, l’artisan doit être précis dans ses gestes. Il doit avoir le sens de l’observation, savoir être patient… pour dompter ses matières premières. Donc, c’est tout un apprentissage quotidien auquel il prend plaisir. Cela devient pour lui un besoin que de créer…
Conclusion
Qu’attendons-nous pour sauver ces techniques qui se perdent et qui sans doute nous feront bientôt défaut?
Par exemple, la teinture à l’indigo était très pratiquée lors du passage de Charles Darwin à Chiloe, dans les années 1830. Un siècle après, un curé allemand qui entretenait de très bonnes relations avec les Mapuche et parlait courrament leur langue écrit un livre sur leurs plantes médicinales. À l’occasion, il signale les plantes qui sont aussi tinctoriales. Dans les dernières pages de son livre, il fait la remarque que pour le bleu, il a des doutes entre trois plantes… Actuellement, nos artisanes lainières n’ont plus de plantes à indigo à proposer.
Je suis très surprise par certaines questions posées sur Facebook. Alors, je constate qu’il y a fort à faire et cela démontre un certain intérêt.
Partons vite à la recherche des connaissances et techniques perdues. Il faut en profiter pendant qu’il en est encore temps, la pratiqueest aussi indispensable que la théorie… Cela ne peut pas être remplacé par des ordinateurs…
/// Cochenille, cochenille, cochenille… /// Article du 12 août 2017, modifi´é le 27 avril 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
La cochenille est une de mes teintures naturelles préférées, la force de sa couleur peut donner l’impression qu’elle est artificielle. Cet article est un des premiers de ce blog et j’y reviens pour la seconde fois. Je viens d’avoir une conversation très intéressante avec un Tunisien qui était très préoccupé par le sort des figuiers de Barbarie de Tunisie. Cela m’a poussée à chambouler l’ordre des mises à jour de mes articles.
J’ai beaucoup d’expériences et d’informations nouvelles sur la cochenille, il était temps de les partager.
Cochenille, surprises assurées
Cochenille qui teint, cochenille qui ne teint pas ?
Le terme cochenille désigne un certain nombre de parasites dont seule une infime minorité sert en teinture. Les petits insectes que vous pouvez trouver aux pieds de vos arbres fruitiers ne teignent généralement pas. Rien n’empêche de les tester, cependant.
Nous ne intéressons donc pas à la cochenille farineuse.
J’ai été très surprise de voir récemment sur internet des photos de coléoptères associées aux teintures-additif E120utilisés en alimentation. Il y a certainement une erreur qui prête à confusion.
Ce ne sont pas des doriphores! Il est à noter que la cochenille n’attaque que les palettes (feuilles) et non les fruits du figuier de barbarie. Cependant, les fruits deviennent très amers.
Voici la vraie cochenille
Le colorant de base, l’acide carminique, des cochenilles sèches, entières ou moulues. Si vous voulez teindre avec de la cochenille fraîche, il faudra en utiliser plus.
Un peu d’histoire
Anciennement, il existait différentes espèces de cochenille servant en teinture, mais elles sont pratiquement toutes disparues ou sont en voie d’extinction :
Dans le sud de la France on élevait les vers de kermes, sur les chênes kermes, qui donnait un rouge très luxueux. Quand la cochenille mexicaine est arrivée en Europe, ce marché a été bousculé et a fini par disparaître. Donc, le vers de kermes n’a plus été multiplié et son support, une espèce de chêne, est aussi devenu très rare…
il existait aussi une cochenille polonaise et une cochenille d’Arménie, celle-ci vivait dans les racines de certaines plantes des marécages, elle sont aussi en voie de disparition, les marais étant asséchés pour l’agriculture…
on mentionne aussi parfois une espèce égyptienne utilisée dans l’Antiquité, mais les spécialistes en doutent encore…
en outre, il existe une autre sorte de parasites cultivés sur des arbres en Inde. Il donnent à la fois un colorant rouge (maintenant peu exploité, vue la concurrence des teintures chimiques) et un vernis le lacq qui est encore utilisé… je reprends de mémoire des informations beaucoup plus détaillées dans les livres de Dominique Cardon, mais que je n’ai pas sous la main.
Toutes ces teintures ont eu une très grande importance, le rouge et particulièrement ces rouges nobles étaient l’apanage des élytes, qui se protégeaient par des lois somptuaires, dès l’Antiquité.
Que reste-t-il ?
La teinture avec le tissage et les tanneries furent les premières industries à se développer et eurent une importance considérable dans l’histoire.
Il ne reste donc plus que la cochenille du nopal (nom mexicain du figuier de Barbarie, au Pérou et au Chili, on parle de Tuna) qui ait encore une certaine importance, mais plus dans le textile, essentiellement dans l’alimentation et les cosmétiques. Les colorants artificiels sont interdits dans l’alimentation en Europe. La garance n’a pas d’autorisation pour d’éventuels effets sur le coeur.
La cochenille seule, se maintient et son marché vient de subir récemment un regain d’intérêt qui a provoqué une flambée des prix.
D’où vient la cochenille ?
La cochenille (dactylo coccus) provient d’un petit insecte parasite du figuier de barbarie (opuntia) et de quelques autres cactus. On exploite la femelle quand elle est prête à pondre ses oeufs. Elle ne mesure pas plus de 3 mm. Celle-ci n’a pas d’ailes, et ne bouge pratiquement pas de l’endroit où elle est née.
Quand la larve naît elle s’accroche au nopal et commence à sucer sa sève. Quand elle est au stade adulte, c’est le mâle qui est beaucoup plus petit et qui a des ailes qui vient la féconder.
Elle vit cachée sous une couche d’une espèce de cire qu’elle produit pour se protéger. Dans la nature, c’est le vent qui les répandent en arrachant parfois des larves de leur feuille.
La cochenille d’élevage est de meilleure qualité, contient plus d’acide carminique, car leurs éleveurs les protègent au maximum et elles produisent moins de cire protectrice. Cette cire pose de petits problèmes lors de la teinture. Donc, moins il y en a, mieux c’est…
D’où vient la cochenille
Elle était à l’origine élevée au Mexique sur les figuiers de barbarie appelés Nopal localement. Le Nopal est une plante très importante au Mexique, non seulement pour la cochenille, mais il sert aussi d’aliment courant sous différentes formes et il est aussi médicinal. Un paysan de La Ligua (Chili) me disait que les vaches aiment bien brouter les Figuiers de Barbarie.
La cochenille est aussi médicinale dans le Nord de l’Argentine, où elle existe encore, mais est très rare. On l’utilise pour des affections respiratoires.
Les peuples originaires du Mexique ont très tôt vu des atouts dans ce petit parasite, qu’il se sont mis à élever pour la jolie teinture rouge carmin qui en est tirée.
Il y a un vocabulaire très ample en Nahuatl et dans les différentes langues indigènes d’Amérique Centrale concernant les variétés de ces insectes sauvages ou élevés, les peintures, les teintures obtenues…
Au Pérou et au Chili
Par la suite les Incas et certainement d’autres peuples précolombiens avant eux, ont collecté, puis élevé la cochenille, que l’on retrouve utilisée dans de nombreux et magnifiques textiles précolombiens.
La qualité des couleurs des textiles des Indigènes surprirent les Espagnols quand ils arrivèrent en Amérique. Outre les richesses métalliques (or, argent, étain…), de nombreuses matières tinctoriales furent l’objet d’une exploitation à outrance provoquent des désastres économiques à leur arrivée en Europe (voir Dominique Cardon et Michel Pastoureau). La cochenille en faisait partie, mais aussi le Campeche, le Pau Brasil, le Quebracho…
La cochenille aujourd’hui
J’aurais certainement l’occasion de vous donner plus de détails, quand je pourrais voyager au Mexique prochainement.
Lors de l’IFPECO de Madagascar, j’ai eu l’occasion de rencontrer un spécialiste de la cochenille. J’irai le visiter dès que possible.
Il y a quelques années, j’avais fait spécialement quelques jours à Moquegua, au Sud du Pérou, pour en acheter. Dans cette zone, la plupart des figuiers de Barbarie sont infestés. Cela se voit depuis le bus.
J’étais passée dans un bureau du Ministère de l’Agriculture, pour savoir où je pourrai en trouver. On m’a demandé combien de tonnes j’en voulais. On m’avait donné quelques adresses pour en acheter au détail.
Lors de ce voyage, en passant en bus à travers un petit village qui s’appelle La Joya (le bijou), j’ai vu des grands tas au bord de la route. Ce n’était pas des tas de sable, mais des tas de cochenille.
Pendant mon dernier voyage au Pérou, fin 2018-début 2019, j’ai voulu en racheter. J’avais plusieurs adresses où en acheter, cette fois-ci, il n’en restait qu’une à Moquegua. À Arequipa, zone de production, je n’ai pas réussi à en acheter.
À La Joya, les tas avaient disparu.
Les prix avait beaucoup augmenté. Maintenant, ils exportent les figues de Barbarie, et pour cela, on ne peut plus laisser se développer les cochenilles, car elles rendent les fruits amers.
Belle couleur et problème écologique
En Europe, la cochenille a été introduite dans les Iles Canaries. Je viens de découvrir qu’elle était entrain de s’étendre maintenant à l’Andalousie et à grand partie du Maghreb où elle pose de sérieux problèmes. Mais, je ne sais pas s’il s’agit d’une espèce tinctoriale qui fait des ravages.
Par curiosité, j’ai gratté un peu,, pour mieux observer.
Dans ce très beau jardin botanique, il y avait toute une série de pieds de nopal de variétés différentes, seul ce pied-là était attaqué.
Je viens d’avoir la confirmation, lors de cette conversation téléphonique, du fait que ces parasites se développaient en Tunisie.
Ce ne serait pas la première fois, à Madagascar, une amie me racontait qu’en 1825 les Français, pendant la colonisation l’avait déjà introduite. Ils ont ainsi gravement accéléré ainsi la désertification, puis elle semble avoir disparue.
Je lisais aussi récemment la relation d’un problème semblable en Australie sur des surfaces encore plus importantes, où les figuiers de Barbarie s’était follement développées.
Comment utiliser la cochenille ?
Elle est généralement vendue sèche. Au Pérou, on peut la trouver fraîche. Mais, je ne l’ai pas testée ainsi.
Je les toujours achetées sèches, au Pérou, pour pouvoir leur faire passer la douane pour rentrer au Chili, et ce non sans difficultés. Bien que cela soit expressement autorisé par un texte du SAG, organisme qui prétendait se les approprier.
Au Chili, il y a eu quelques tentatives avortées d’élevage, notamment dans la région de la Serena, près d’Ovalle et près d’Iquique, dans le Grand Nord chilien, à La Huayca.
Là, on raconté l’histoire de quelqu’un qui avait planté 5000 pieds de Nopal, ou plutôt de Tuna comme on dit au Chili. Pour qu’ils prennent bien, on les avait accompagnés de crottes de chèvres et de mouton comme engrais. Peu de temps après, il avaient 5000 pieds de Tamarugo, sorte d’acacia local, dont les troupeaux avaient mangé les graines. La région s’appelle la Pampa del Tamarugal, le Tamarugo comme tous les acacias a une racine pivotante qui peut plonger sous terre à plus de 40 mètres de profondeur.
Préparation
La plupart du temps, on la broie finement pour qu’elle donne plus de couleur. J’utilise habituellement un moulin à café électrique), on peut aussi utiliser un mortier. En cas d’absence de ces outils, on peut aussi faire comme mon ami M. Hilaire sur cette photo. Cela a très bien fonctionné. C’est minimaliste et efficace.
On peut aussi l’utiliser entière, on perd peut-être un peu de colorant. Mais la laine est plus facile à laver ensuite. En effet, les particules de cochenilles broyées ont tendance à s’accrocher aux poils de la laine et il faut beaucoup de rinçage pour les éliminer.
Pour éviter la perte de colorant, je laisse maintenant ma cochenille tremper à froid avec la laine, pendant plusieurs jours, avant de chauffer le bain.
Les couleurs
La cochenille peut donner une grande variété de couleurs allant du rose au gris, en passant par le violet, le rouge et l’orange, suivant la qualité de l’eau et le (ou les) mordant(s), plus ou moins foncé selon la proportion utilisée.
La teinture à la cochenille est très sensible aux différentes traces de minéraux dans l’eau et au pH (acidité ou basicité de l’eau du bain).
Donc, il faut tout d’abord faire très attention l’eau et à la casserole que l’on va employer:
Si la casserole est en aluminium, elle participera au mordançage (mais attention, l’acide du bain finira par l’attaquer et la percer, cela m’est arrivé plusieurs fois, même sur de grandes casseroles). Il vaut donc mieux utiliser une casserole émaillée (sans défaut, sinon le fer entre en contact avec le bain et le modifie) ou une casserole en acier inoxidable, les casseroles en grès contiennent du fer, puisque l’argile est colorée par le fer. Les casseroles en cuivre modifient aussi la couleur.
L’idéal serait donc d’utiliser de l’eau déminéralisée, l’eau de puits, de rivière, de pluie et du robinet contiennent souvent du fer, de l’aluminium et beaucoup d’autres minéraux.
Quand j’étais à Mamiña, petit village thermal à 120 km à l’est d’Iquique (nord du Chili), j’ai essayé différentes sources avec la cochenille et j’ai ainsi obtenu des résultats différents. J’obtenais des couleurs beaucoup plus vives qu’à Puerto Montt.
Ne pas oublier le mordançage soit à l’alun ou mieux aux tanins, ce qui garantit la solidité de la couleur.
Comme pour toute teinture, il ne faut pas oublier de bien laver les fibres qui arrivent souvent de chez le fabricant avec toutes sortes d’apprêts, de graisses et autres empesages pour la présentation, mais aussi, souvent pour faciliter la filature. Ces produits peuvent nuire à la bonne teinture ou à sa solidité.
Processus
Faire tremper la veille, la cochenille dans le bain (de 5% à 20% du poids des fibres), éventuellement avec les fibres sèches mordancées, pour qu’elle dégage plus de teinture et qu’elle pénêtre mieux dans la fibre (surtout pour la laine).
Mettre à chauffer à feu doux pendant une ou deux heures.
Laisser refroidir, si possible jusqu’au lendemain (très important pour la laine).
Sortir du bain, faire sécher à l’ombre, puis rincer et laver. Ne pas s’étonner s’il sort du jus rose, il faut bien nettoyer les fibres des débris d’insectes qui peuvent s’être accrochés aux fibres. Faire sécher de nouveau à l’ombre.
Les modificateurs doivent donner :
Fer : violet
crème de tartre + rouge, + clair
cuivre : gris
vinaigre : orange
citron : orange ou élimine la teinture
j’ai fait des tests avec beaucoup d’autres modificateurs, à Santa Fe, en Argentine, et nous avons fait des fiches récapitulatives, curieusement, ils n’ont pas eu beaucoup d’effet. Nous n’avions pas travaillé avec de l’eau déminéralisée.
Que faire avec le reste du bain ?
Il peut rester de la couleur dans le bain. On peut l’utiliser de nouveau pour obtenir des couleurs de plus en plus claires, on peut avoir ainsi de très jolis roses et mauves pastel en dégradé.
On peut aussi en faire de la gouache ou de l’aquarelle. Je viens de suivre un cours à ce sujet en Argentine. Ce type de procédé peut servir avec pratiquement n’importe quel reste de teinture.
Malgré son coût, la cochenille peut être bien rentabilisée par les bains successifs pour épuiser le colorant.
Teinture solaire
À Gletterens, en Suisse, j’ai fait des tests de teinture solaire. J’ai donc essayé la cochenille.
Ecoprint
La cochenille est aussi intéressante en ecoprint, elle peut donner des résultats originaux.
Cochenille avec les enfants
On peut tenter une activité très ludique.
Il faut s’armer:
d’un marteau en caoutchouc, de ceux qu’utilisent les carreleurs
d’une toile de fibres naturelles (coton, lin, soie ou laine) mordancée préalablement à l’alun
fleurs, pétales, feuilles
cochenilles entières détrempées quelques jours à l’avance
1 litre de vinaigre ou trempent des clous ou de la ferraille (soupe de clous)
Il faut étaler la toile sur une table. On dispose les feuilles et les pétales de fleurs sur une moitié de la toile, on sème des cochenilles entre les feuilles et les pétales. On plie la toile de manière à recouvrir les pétales et les feuilles.
Puis on martèle la toile avec le marteau.
Après avoir bien martelé, on ouvre la toile. On enlève les feuilles, les pétales et les cochenilles. Si les empreintes vous semblent un peu pâles, trempez la toile dans la soupe de clous. Les couleurs vont s’assombrirent, les taches laissées par les cochenilles deviendront violettes.
Peinture, aquarelle
Avec la cochenille, comme avec n’importe quelle teinture naturelle, on peut extraire les pigments pour en faire des peintures.
J’avais déjà vu et revu les DVD que Michel Garcia a filmé à ce sujet. Il se trouvait que Luciana Marrone, une autre spécialiste des teintures naturelles et notamment de la cochenille proposait un cours dans son atelier à Necochea.
Nous avons extrait les pigments d’un vieux bain de cochenille.
Une fois les pâtes de pigments prêtes, nous les avons testés.
Nous avons sérigraphié des t-shirts, fait des tests avec des tampons. J’ai aussi essayé de peindre sur un morceau de cuir.
Voyage au Mexique
Nous avons déjà vu que le Mexique a été le premier à élever, ou plutôt, éduquer la cochenille, comme on dit au Mexique, bien avant le Pérou. Il existe une plus grande variété au niveau génétique des cochenilles au Mexique qu’au Pérou.
Il n’y a apparemment pas de continuité dans l’éducation au niveau géographique. Cela supposerait une exportation mexicaine précolombienne.
Oaxaca est la principale région de production de la cochenille. Ce sera e but principal de mon voyage. Je nourris beaucoup d’espoir concernant la visite de ce musée.
J’espère pouvoir y voir ce que je n’ai pas vu encore, la culture et la récolte.
Au Mexique, il y a aussi de l’indigo
L’indigo est une teinture avec un procédé bien spécial pour obtenir du bleu. On l’extrait d’un certain nombre de plantes, selon les lieux.
Le climat du Mexique permet la culture de l’Indigo suffructosa, une plante tropicale dont les feuilles possède une grande proportion d’indigo.
Je pense que j’ai beaucoup à apprendre au Mexique sur cette teinture qui me passionne.