/// Le temps passe /// —- Encore en cours de rédaction, déjà remis à jour le 15/11/2020 —
Début de rédaction le 9 novembre 2020 — ce projet ne fait que commencer…
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Prochain article… Purins ou Filature, lequel préférez-vous?
Je suis bien revenue en France et j’y serai jusqu’à ce que les vagues de confinement se calment
Organisons donc des ateliers! C’est facile
Plus passe le temps…
Depuis quelques temps, je restais muette sur ce site, cela est dû à des difficultés d’accès à l’internet. Je privilégiais donc mes cours de Japonais et découvrais des manières de travailler hors ligne. Je viens d’ailleurs d’écrire cet article hors ligne.
Voici quelques chansons un peu oubliées de Leo Ferré, Jacques Brel, Georges Moustaki et Georges Brassens… Quelques chanteurs poêtes que j’ai eu la curieuse surprise de constater, qu’ils n’étaient souvent pas connus des wwoofers! Cependant, ils restent d’actualité…
J’ai aussi appris à apprécier le temps, à mieux m’organiser et éliminer certaines pertes de temps et beaucoup de dispersion. Cela m’a laissé plus de temps pour lire sur des sujets qui m’intéressent.
Plus passe le temps, mieux je comprends le principe d’entropie qui, en chimie, désigne la tendance au désordre et à la perte d’énergie. J’ai découvert cette expression au Palais de la Découverte, lors d’une conférence à laquelle j’assistais avec mon fils d’à peine 4 ans. L’entropie, l’a emmené trop loin, maintenant.
Plus de 30 ans après, ce magnifique musée semble au bord du démantèlement. Et, le terme d’entropie prend de plus en plus d’importance.
Ikigai 2
Ceci sera donc un article de réflexions, peu comme celui sur mon ikigai.
Plus passe le temps, plus j’apprécie le bon sens d’expressions populaires et de proverbes chiliens parfois difficiles à traduire en français, mais lourdes de sens.
Histoire de sauce tomate
Ces réflexions ont commencé à partir d’une sordide histoire de sauce tomate… Encore un bouc émissaire…
Étant chargée des courses pour le groupe de wwoofers, j’ai volontairement omis d’acheter de la sauce tomate au supermarché, étant donné que nous avions de pleines caisses de tomates fraîchement cueillie dans la serre. Ces dernières mûrissent, très, presque trop vite…
Je ne croyais pas que j’allais provoquer un tel scandale… C’est tout de même symptomatique de l’état de notre société.
Donc, ce fut tout un drame. Une wwoofeuse, qui n’est pourtant pas une gamine, a trouvé très spirituel de se plaindre au patron de l’absence de sauce tomate, bien indispensable à son bonheur spirituel, malgré l’abondance d’additifs peu recommandables, dans le genre glutamate mono sodique et autres colorants alimentaires…
Cependant, il lui semblait impossible qu’une sauce tomate maison puisse arriver à la cheville d’une sauce industrielle bas de gamme. Car telle était son exigence.
Goûts déformés
Il semblerait donc que nos goûts soient trop déformés. Je le comprends car ma fille de 9 ans que son père avait habitué à boire du lait en poudre, ne voulait pas boire du lait frais de vache de ma voisine à Limache, un vrai luxe pourtant très abordable. Il aurait été dommage de s’en priver…
Alors, j’ai moi-même été franchement surprise par la dureté de la chair d’un jeune poulet que j’avais moi-même élevé et qui n’avait pas plus de 6 mois. Bien sûr, il n’avait pas été gonflé aux hormones. Auparavant, le poulet rôti se faisait bouillir avant de passer au four…
Au fait, les tomates doivent-elles devenir toujours rouges? Eh bien , non. Nous en avons des jaunes, des jaunes rayées de vert et des oranges. Il en existe des blanches et des pourpres… C’est encore une histoire de biodiversité.
Un peu d’histoire, depuis combien de temps?
Il semble que cet élément culinaire est produit à base de tomates refusées à la vente. Ces mêmes tomates étant originaires d’Amérique Latine, nos cours royales n’ont pu en bénéficier que depuis la fin de la Renaissance… Et certainement, plus tard en Inde, pays qu’affectionne notre maître yogi.
Sous nos latitudes, à Chevrainvilliers 77 (et même à Limache, Quillota… zone centrale du Chili à climat méditerranéen), les tomates poussent mieux sous serre, comme elle a pu le constater elle-même chez Biolab Maraîchage…
Donc, il me semble que ce n’est qu’au cours du XXème siècle bien avancé, que ce produit ne s’est popularisé qu’avec le développement des supermarchés dans les années 1960… et arrive sur la table du commun des mortels, mais à quel prix?
Auparavant, les gens se faisaient eux-mêmes leurs conserves et les appréciaient. Chacun avait sa recette. Que de savoirs perdus!
“Ce que fais, vous saviez tous le faire”, Gilles Servat.
Manger local et de saison
Ces deux conditions sont celles que tentent d’appliquer nos clients, les Amapiens. Ils y ont réfléchi mûrement et ont dédié du temps et des compétences remarquable en organisation.
Il me semble que, nous les wwoofers, devrions profiter de leur avance, comme les cyclistes qui suivent les premiers font moins d’efforts en tirant profit des courants créés par leur prédécesseurs.
Alors, je suis certaine que beaucoup des Amapiens qui ont reçu jusqu’à 3 kilos de tomates par semaine cet été, ont fait des conserves de tomates pour l’hiver. Et quand leurs réserves seront épuisée, je en crois pas qu’ils iront acheter des tomates de l’hémisphère Sud ou de la sauce tomate industrielle.
Nous devrions suivre l’exemple, d’autant qu’il existe de multiples recettes de sauces sans tomates et avec des produits locaux et de saison. Il suffit d’être un peu créatif.
En outre, nous avons parfois des wwoofers, chefs de profession, qui en demande qu’à partager…
Adaptations aux temps nouveaux
Avec les diverses formes de confinement, l’engouement pour le Wwoofing n’est pas surprenant.
Cela donne parfois l’impression que certains ont trouvé une solution de squatte avantageuse. Mais, ils ne font pas de progrès dans leur réflexion.
En effet, cela me semble dommage. Car les conditions sont idéales pour mener à bien certaines recherches qui nous seront utiles très prochainement.
Alors, je dis bien recherche. Pas ces attitudes de fausse spiritualité de supermarché, ou la méditation semble un alibi bon marché pour ne rien faire.
Maintenant, des gens qui prétendent aller vers une nouvelle société plus spirituelle et plus naturelle ne comprennent pas que la sauce tomate n’apparaisse pas comme par magie dans le placard, car on est fatigué le soir.
Certes, nos ancêtres étaient certainement moins paresseux… Leur temps de travail ne se limitait à 5 ou 6 heures par jour. D’ailleurs, les plantes en connaissent pas les jours fériés. Les tomates mûrissent aussi le dimanche… Les choux-fleurs en demande pas d’autorisation pour fleurir à Pâques…
Pourquoi ne pas essayer d’en faire soi-même? C’est moins prestigieux que le pain indien accompagné de sauce curry au lait de coco, sans doute.
Mais le wwoofing, notamment chez Biolab Maraîchage, doit être l’occasion de faire des expériences avec ce que l’on a sous la main. Surtout, lorsque nous disposons de produits bio et frais sur lesquels nous avons travaillé.
Justement, le fameux “ici et maintenant” que nous rabâche notre amatrice de spiritualité exotique. Moi, je le comprends comme faire avec ce que l’on (que d’autres nous envieraient bien).
Et s’il n’y avait que la sauce tomate… Mais, il y aussi les petits pois. Nous en avons récoltés 4 kilos, tout frais… Il n’y avait qu’à les éplucher pour les faire cuire.
Et le soir que pourrait-on manger? Des petits pois! Que fait notre ami wwoofer aux beaux discours bien argumentés… Il plonge dans le placard pour en sortir une boîte de conserve! Se rendant compte de sa bévue, il décide de faire des pâtes… Les wwoofers n’ont pas voulu des petits pois, les Amapiens les ont dégustés car ils savaient les épucher.
Sans compter que les conserves, ce genre de produits vernis aux phtalates est encore soudé au plomb, car on n’a pas encore trouvé mieux… vient encombrer nos poubelles et nos décharges publiques.
Malheureusement, il faut aussi voir l’envers du décor. Nous sommes loin du zéro déchet et de la réutilisation consciencieuse de ce qui pourrait l’être. Encore, une fois je vous recommande le film “Ady Gasy”. Nos amis Malgaches nous donne de sérieuses leçons à méditer.
Ce genre d’attitude irresponsable me paraît d’autant plus grave que nous travaillons et vendons exclusivement à des AMAP, c’est-à-dire à des consommateurs responsables qui parfois viennent nous aider dans les champs. J’en ai honte. Ce type de sentiment est peut-être dépassé…
Il me semble qu’il est grand temps de se réapproprier des connaissances qui nous permettent de profiter à fonds de ce que nous avons sous la main, même des légumes moches.
Heureusement, nous avons un voisin qui sait en tirer merveilleusement parti… Il jouit de chacune de ses tentatives et cela fait plaisir.
J’apprécie ceux qui aiment apprendre. Ne pas vouloir faire sa sauce tomate est un exemple d’incompétence acquise. Il n’y a pas de pire ignorant que celui qui veut le rester.
Son intérêt était à très court terme, il fallait lui faire sa sauce (au risque qu’elle en lui plaise pas) et non pas que nous la fassions ensemble. Cela aurait été un petit progrès.
Je veux bien être une ressource éducative mais pas lui mâcher la tache.
Les temps qui viennent vont nécessiter des efforts…
Je mets d’ailleurs un point d’honneur à teindre, même des matières premières précieuses, avec des déchets. Ces déchets tinctoriaux poursuivront leur chemin entropique sur la butte de permaculture.
Et si un bain de teinture rate, cela arrive, je m’efforce de le récupérer.
Encore, à propos de la sauce tomate, devinez quoi? C’est comme la betterave, cela ne teint pas. Le lycopène, colorant rouge de la tomate s’unit avec les graisses et s’en vont donc avec le lavage où l’on s’efforce d’éliminer la graisse.
Pour cela, il faut savoir sortir de l’adolescence perpétuelle et prendre se responsabilités. Il faudrait sortir de l’état de girouette dans lequel nos portables voudraient nous cantonner.
Et encore une fois, la pratique est indispensable, elle permet d’améliorer le tir.
“Dichos”
Je passerai sur un certain nombre de situations inconfortables que je résumerai par des expressions populaires bien senties… Un peu dans le genre “Citations en vrac”.
Comme dirait Violeta Parra “Le ponen sombrero a quien no tiene cabeza”, “On leur met un chapeau, alors qu’ils n’ont pas de tête”.
J’aime beaucoup l’expression “Se ponen un parche antes de la herida”, “Ils se mettent pansement avant la blessure”.
Il y a aussi “Vamos arando, le dijo la mosca al buey”, “Nous allons labourer, dit la mouche au boeuf”.
Victor Jara disait: “Estar donde las papas queman” “Pucha que sería bueno haber tenido instrucción” “Être où les pomme de terre brûle les mains” du temps où l’on faisait cuire des pomme de terre sous la braise… “Ouais, qu’il aurait été bon d’avoir eu de l’instruction”
“Sacar las papas con las manos del gato” “Sortir les pomme de terre du feu avec les pates du chat”
“Palo porque boga y palo porque no boga” Nicolás Guillen “Des coups parce qu’on rame, des coups parce que l’on en rame pas”
Le tango “Cambalache”, avait semble-t-il déjà vu venir nos temps actuels.
“Este es capaz de cualquier desaguisado” “Celui-là est capable de n’importe quelle décuisson”
“Andando arreglaremos la carga” “En chemin, nous arrangerons la charge”
“Está bien para un pequeño país como este” “C’est bon pour un petit pays comme cela”
“Mejor tener amigos que dinero”, toujours vérifié “il vaut mieux avoir des amis que de l’argent”
“Estando en la miel todo se pega” “Quand on est dans le miel tout colle”, miel remplace ici, par euphémie, la merde.
“Como muestra, un botón”, “comme échantillon, un bouton”
“Un bien por un mal se paga” Camilo Cesto “Un bien est payé par un mal”
“El cura Gatica que predica y no practica” “Le curé Gatica qui fait des prédications et en pratique pas”
“El diablo sabe más por viejo que por diablo” “Le diable en sait plus parce qu’il est vieux que parce qu’il est diable”.
Connaissez-vous “La ley del embudo, ancho por un lado y estrecho del otro” “La loi de l’entonnoir, large d’un côté et étroit de l’autre”. Sans doute une version plus imagée de “Deux poids, deux mesures”.
Antonio Machado a écrit: “Caminante, no hay camino, se hace el camino al andar” et “nunca es triste la verdad, lo único es que no tiene remedio” “Marcheur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant” et “La vérité n’est jamais triste, le seul problème, c’est qu’elle n’a pas de remède”.
“Chancho embarrado no quiere estarlo sólo” “Cochon couvert de boue ne veut pas l’être seul”
“No hay quien crezca más alla de lo que vale” “Personne ne peut atteindre plus haut que ce qu’il vaut” Silvio Rodriguez
“No hay mal que por bien no venga” “Il n’y a pas de mal qui ne se transforme en bien”
“No hay mal que dure 100 años, ni tonto que lo aguante” “Il n’y a pas de mal qui dure 1000, ni idiot qui le supporte”
“No hay detergente para las mentes sucias” “Il n’y a pas de lessive pour les esprits sales”, la méditation ne sert pas dans ces cas-là…
“¿Dónde estabas tu? Cuandi había que…” “Où étais-tu? quand il fallait…”, une chanson surprenante du groupe chilien “Los Jaivas”
“Todo se paga en esta vida” “Tout se paye dans cette vie”
“Cada uno sabe donde le aprieta el zapato” “Chacun sait où la chaussure le serre”
Ces expressions sont intéressantes et peuvent vous être utiles, si par hasard, vous voyagez au Chili.
Qu’en penser? le temps cours…
Alors, on me dit que je pense trop, mais il se trouve que j’aime penser, peut-être comme d’autres aiment boire… Et j’aime aussi partager mes pensées. Cela doit être triste de en pas penser.
Au Chili, on me dirait que je suis conflictuelle.
Cet incident, une fois dûment analysé, et les distances prises, m’aura franchement beaucoup appris.
Il me semble qu’il faudrait aussi lier les actions aux idées, quand on en a encore. C’est là que le bât blesse. C’est plus dur, mais aussi plus gratifiant.
Que de réflexions produites par une simple absence de sauce tomate!