/// Métier María /// en cours de rédaction
Article créé le 5 janvier 2018, mis à jour le 1 mai 2024
Retour au Chili le 15 novembre 2024
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Choisir un métier à tisser peut être difficile, les options sont multiples. Je vous présente ici un métier qui offre de grandes possibilités, sans grand investissement. Il permet de tisser des toiles de plus d’une dizaine de mètres avec peut d’encombrement.
Métier María, le connaissez-vous ?
Certainement, l’appelle-t-on différemment en français, mais ici au Chili, il est connu comme métier María. C’est un métier à peigne rigide. En Argentine, il est aussi connu comme “sureño” (du sud)…
C’est un métier à ensouple et peigne rigide, il n’a habituellement pas de pieds, ce qui permet de le poser sur une table, il peut être démontable, on peut le ranger dans un grand sac pour le transporter, même avec une chaîne montée et un tissage en cours…
On peut le travailler assis, l’appuyant sur une table ou debout.
Si la chaîne est bien montée, le métier María permet de tisser des toiles de facilement plus de 10 mètres, ou bien plusieurs pièces les unes à la suite des autres (ou en les coupant une par une, c’est très facile) en utilisant la même chaîne, ce qui réduit les pertes.
La largeur peut aller de 40 cm à 1,20 m, la largeur de la pièce est toujours un peu inférieure bien sûr à la largeur du peigne.
On peut avoir différents peignes pour différentes grosseurs de fils de chaîne. Il existe des métiers María avec un dispositif pour monter deux ou plusieurs peignes, ce qui permet de faire varier les dessins ou de tisser en cilindre ou double largeur, je n’ai pas encore testé cela.
Bien qu’étant rapide le métier María ne peut pas donner le rendement d’un métier à pédales, mais il est moins encombrant et plus facile à mettre en oeuvre.
Mon premier métier María
J’ai acheté mon premier métier María à Santa Fe, Argentine, après avoir donné une formation en teintures naturelles en juillet 2013 à la Esquina Encendida, un centre culturel très ouvert à Santa Fe, je suis restée quelques jours chez mon amie Lucrecia avant de rentrer à Mamiña.
J’en ai profité pour acheter des livres, visiter des musées et El taller de la Guardia, un atelier de céramique très original, où l’on fait des copies de céramiques précolombines… des cuissons de céramique à ciel ouvert, impressionnant…
Comme j’avais bien vendu mes tricots, nous sommes allées chercher un métier à tisser, c’est ainsi que je suis revenue à Mamiña avec un métier et des livres en plus…
Je me suis dépêchée de l’essayer, car d’abord c’était pour moi une nouveauté, j’adore les nouvelles expériences. J’avais lu de nombreuses revue sur le métier María, mais il faut bien sûr passer à la pratique.
La pratique était aussi indispensable, car il était prévu que je donne un cours à Pica en novembre sur les teintures naturelles pendant une semaine, mais aussi une semaine sur métier María et métier à clous.
Je me suis donc bien entraînée pour ne pas décevoir les femmes de Pica.
Comme j’avais le temps et assez de laines à Mamiña, j’ai tissé un certain nombre de pièces et testé un certain nombre de techniques que j’ai pu enseigner par la suite.
Une amie d’Iquique, créatrice de costumes de théâtre, Jeannette Baeza, m’a acheté plusieurs grandes pièces et les a transformées, puis elle a organisé un défilé de mode… au Palais Astoreca à Iquique, où elle m’avait aussi donné la possibilité d’exposer avec elle et deux autres artisanes mes travaux quelques années auparavant.
On peut adapter la plupart des points du métier à clous, mais on peut en utiliser d’autres comme les points de gases, sur de grandes longueurs si l’on veut, ce qui est plus compliqué avec le métier à clous où la chaîne devient vite trop tendue.
L’usage du peigne permet aussi de tisser beaucoup plus vite de grandes pièces, grands ponchos, couvertures de pied de lit, châles…
Pica
J’ai vite obtenu une grande variété de points et d’effets, les femmes de Pica n’ont pas été déçues. Elles avaient suivi de nombreux cours sans beaucoup de résultats, il y avait beaucoup d’indigènes Aymara parmi elles et elles savaient presque toutes tisser sur leurs métiers traditionnels de ceinture.
Je parle de cette expérience dans la présentation que j’avais préparé pour l’IFND de Taiwan disponible sur www.academia.edu et www.slideshare.net.
Mais les techniques diffèrent beaucoup, car c’est la chaîne qui fait les dessins sur les métiers indigènes (à pieux, de ceinture, Mapuche…), alors que sur le métier María comme sur tous les métiers occidentaux, c’est la trame qui fait les dessins. De plus, leurs tissages sont généralement très lisses et très serrés.
Avec le métier María, en général, les tissages sont plus souples, moins serrés (donc plus économiques en laine) et on peut faire des points en reliefs, c’est ce que je leur ai enseigné en priorité pour qu’elles puissent proposer par la suite des travaux différents de leurs collègues et concurrentes. Elles m’ont très agréablement surprise par leur créativité.
Après Mamiña, Rincón de Angel
A Mamiña, j’ai beaucoup tissé et teint aussi, mais la route est devenue de plus en plus mauvaise et les touristes de plus en plus rares.
J’avais voyagé jusqu’à Angelmó antérieurement pour chercher de la bonne laine pour alimenter ce métier très gourmand, et c’est là que j’avais rencontré Angel qui m’avait proposé de venir l’aider. Je me suis souvenu de sa proposition.
A Angelmó, il y a beaucoup de matières premières, de quoi alimenter ce métier… J’y suis resté quatre mois avant de repartir en voyage en Equateur et à Moquegua, Pérou (pour chercher de la cochenille), puis j’ai déménagé définitivement pour Angelmó.
Un bon métier María
Là, nous avons enfin trouvé un bon fournisseur de métier María en attendant de pouvoir fabriquer le nôtre, en perfectionnant quelques détails. En effet, ils ne sont pas tous bons, le mien s’était usé (les freins étaient faits en carton-pâte !), il fallu le refaire presque entièrement (seul le peigne s’est sauvé), d’autres sont trop courts, certains sont mal terminés… Il faut tout de même que cela soit agréable à travailler.
A Angelmó, les femmes qui achètent ce genre de métier vont passer des heures et des heures tous les jours dessus pour faire de grandes pièces… Il faut donc qu’il soit ergonomique, c’est important.
Chez Angel, j’ai donc pu développer encore plus mes techniques, monter des chaînes beaucoup plus longues… et varier les effets.
Je vais bientôt en tester un de 1,20 m de large.
Je vous expliquerai dans un prochain article comment je travaille avec le métier María. N’hésitez pas à me poser des questions, pour que j’y réponde dans le prochain article.