Vive les teintures naturelles ! Viva los teñidos naturales! Hello Natural Dyeing!
Author: Francoise Raffi - La Francesa Bigotuda
Artisane textile, tisserande, teinturière, vivant depuis plus de 20 ans au Chili, je travaille avec des teintures naturelles depuis plus de dix ans. J'ai participé à plusieurs séminaires internationaux (ISEND Kuching, IFND Taiwan et dernièrement IFPECO à Madagascar) Je tisse, tricote ou feutre les fibres teintes. Je propose des formations aux teintures naturelles adaptées au lieu. Artesana textil, tejedora, tintorera, viviendo desde más de 20 años en Chile, trabajo con teñidos naturales desde más de diez años. He participado a varios seminarios internacionales (ISEND Kuching, IFND Taiwan y ultimamente IFPECO en Madagascar). Tejo o afieltro las fibras teñidas. Propongo formaciones, capacitaciones, talleres de teñido natural adaptadas al lugar.
// Apprendre – organiser un cours /// Article créé le 2 octobre 2022, dernière mise à jour le 4 octobre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Apprendre, je passe ma vie à apprendre, c’est une de mes passions que je voudrais partager avec vous. Car, apprendre pour soi-même ne suffit pas. Le partage permet de consolider ses connaissances et de les approfondir. C’est une expérience très enrichissante.
Apprendre par les livres
Lire pour apprendre
Je lis beaucoup, sur des sujets aussi variés que possible. C’est ainsi que démarre la plupart de mes projets. Toutes mes recherches en teinture naturelle ont pour origine ma lecture d’un “Guide de teintures naturelles” écrit par Dominique Cardon.
Les livres alourdissent mes bagages, mais ils me donnent aussi des ailes.
Tout livre peut m’apprendre quelque chose
Ma curiosité m’ouvre de nouveaux horizons. Ceux-ci, par définition, ne peuvent pas être atteints. En outre, toute démarche laisse des traces…
“Caminante no hay camino, se hace el camino al andar” “Voyageur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant”
Antonio Machado
Quand tu te mettras en route vers Ithaque, Souhaite que le chemin soit long, Plein d’aventures, plein d’enseignements. Les Lestrygons et les Cyclopes, La colère de Poséidon, ne les crains pas, Jamais sur ton chemin tu ne verras rien de tel Si ta pensée garde sa hauteur, si une émotion rare Etreint ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes, Et Poséidon furieux, tu ne les croiseras guère Si tu ne les transportes pas en esprit, Si ton esprit ne les dresse pas devant toi. Souhaite que le chemin soit long. Que soient nombreux les matins d’été Où – quel plaisir, quelle joie ! – Tu entreras dans des ports jamais vus ; Dans des comptoirs phéniciens fais halte, Et procure toi de la bonne marchandise Nacre, corail, ambre ou ébène, Et des parfums voluptueux de toutes sortes, Le plus possible de parfums voluptueux ; Visite encore bien des villes égyptiennes, Apprends, apprends toujours auprès des savants. Garde à l’esprit toujours Ithaque. L’arrivée là-bas est ton but. Mais ne hâte en rien ton voyage. Qu’il dure des années, cela vaut mieux ; Que tu sois vieux en abordant sur l’île, riche de ce que tu as gagné en chemin, sans attendre de richesse d’Ithaque. Ithaque t’a offert ce beau voyage. Tu n’aurais pas sans elle pris la route. Elle n’a plus rien à t’offrir. Et si elle t’apparaît pauvre, Ithaque ne t’aura pas trompé. Devenu sage, avec tant d’expérience, Tu dois savoir ce que les Ithaques veulent dire.
Par exemple, je voulais citer ce poème de Constantin Cavafis, que je connaissais, chantée en catalan par Lluis Llach depuis mes années d’étudiante, je suis allée le chercher sur internet et je découvre un nouveau site très inspirant, sur lequel je viens de mettre un lien.
En fin de compte, je redécouvre ce poème que je croyais connaître.
et par surprise
Par exemple, je cherche des informations sur les cordes et ficelles et je découvre qu’il existe une théorie des cordes en mathématiques. Curieusement, je n’ai pas trouvé d’information sur les cordes des instruments de musique.
Cordes et ficelles pour décorer des lampes pour l’Ecovillage de la Smala, Grandvaux, Suisse, encore une occasion d’apprendre
Voyager pour apprendre
À chaque voyage, j’apprends, et souvent je regrette de ne pas pouvoir partager les nouveautés que je découvre.
Dans la gare, d’Odensee, Danemark,
Les musées
Ce sont les principales cibles de mes voyages, et des points de vue culturels toujours différents, ils indiquent comment on se voit localement et comment on aperçoit les autres. Ils nous incitent aussi `a nous poser des questions sur la façon dont on a appris l’Histoire… ou la botanique…
Jardin pour apprendre à connaître les plantes médicinales et alimentaires, dans l’Île aux Musées de Sttockholm, Suède
Un lieu où expérimenter
Cela fait 3 étés que je reviens expérimenter, donc apprendre au Village Lacustre de Gletterens. Je vous en ai parlé dans plusieurs articles, car j’y ai beaucoup appris, mais aussi partagé. Je me demande comment faire pour partager encore plus.
Apprendre des langues est un autre moyen d’aggrandir son monde et de partager ses expériences. Découvrir une langue, c’est découvrir un autre monde.
Calligraphie murale, Medina de Tunis, j’aimerais bien pouvoir la déchiffrer
Woofing et autres expériences semblables
Les systèmes de bénévolat sont un autre moyen de découverte et de partage. C’est très original et efficace. Par exemple, à Grandvaux, j’ai découvert des gens passionnants.
Ici, Pau, conservateur dans un Musée de Lausanne et résident de l’Ecovillage est en train de constituer un catalogue de fibres, une autre manière d’apprendre et de partager
Rédiger un article, c’est aussi apprendre
Je dois chercher des informations, des sources et je découvre d’autres sens du terme que je recherche, d’autres applications ou usages d’un produit ou d’une technique, parfois d’autres façons de faire. Cela explique que j’écrive parfois plusieurs articles sur des sujets qui semblent très proches. Il s’agit pour moi de les approfondir au fur et à mesure.
Les tutoriels, MOOCs et autres formations digitales, c’est int´´eressant. Cela peut donner une idée d’une technique, mais c’est bien souvent insuffisant.
Quand on fait une video, la technique doit déjà être bien rôdée. L’entraînement fait que l’on peut oublier sciemment ou non des détails qui peuvent se révéler cruciaux au moment de passer à la pratique. D’autant plus, que si l’on donne l’information complète, on ne peut plus vendre de formation.
Je l’ai constaté plus d’une fois en ce qui concerne le feutre ou les orties, dernièrement. Il manque toujours un petit quelque chose, qui fait que le résultat ne soit pas conforme à ce que l’on attendait.
Apprendre par la pratique, les ateliers
La théorie est toujours intéressante, mais la pratique et l’expérience fixent les connaissances ou contredisent les informations théoriques.
La pratique invalide parfois les théories énoncées et pousse à développer de nouvelles explications.
J’ai essayé de teindre avec les fleurs rouges de ces hibiscus, quand j’ai ajouté l’alun pour mordancé, le jus rouge des fleurs dans lequel trempait la laine, est devenu vert, ma laine aussi. Selon mes sources, j’aurai dû obtenir un rouge, ou un rose
Certains livres répètent à l’envi que le mites n’attaquent pas la laine dans sa graisse, “con su beri” comme diraient mes amis du Sud du Chili. Cela, malheureusement, est absolument faux.
Grande variété de mites sur de la laine brute de tonte
Les ateliers enseignent aussi aux enseignants
Il me semble bien connaître mes sujets, mais plus on en sait, plus on d´écouvre l’étendue de ce l’on ignore. Ainsi, toutes les questions, pour absurdes qu’elles puissent paraître, m’incite à la réflexion.
Les questions des débutants
Elles peuvent paraître simplistes, mais elles peuvent être très profondes.
Par exemple, mon ami Rodrigo au Brésil, m’avait demandé “pourquoi teindre“. Or, les humains teignent des fibres depuis des milliers d’années, pourquoi donc?
Il y a des explications qui vont au-del“a de la simple esthétique. Par exemple, Dominique Cardon explique que souvent les filets de pêche archéologiques étaient teints. Il y avait 2 raisons à cela: d’une part cela pouvaient les dissimuler aux poissons et d’autre part, les tanins utilisés dans beaucoup de teintures naturelles rendaient les filets plus résistants.
Il aura fallu que j’aille au Brésil pour apprendre à tisser des filets
Les questions des initiés
Elles poussent à améliorer les techniques et peuvent déboucher sur des innovations. Elles me poussent à d’autres expérimentations.
Apprendre à faire sans
Il m’a fallu plusieurs fois apprendre à trouver des solutions… Notamment, comment teindre sans alun, c’est à dire, sans mordant chimique.
Les cours ne sont pas réservés aux adultes. De nombreuses activités de teinture et de tissage sont ouvertes aussi aux enfants.
Exemples de programme de cours
Zonca
À titre indicatif, voici ce que j’avais proposé pour un cours à Zonca, Italie du Nord. Par définition, je m’adapte aux conditions locales
Zonca, lieu ou devait avoir lieu le cours
Semaine 1 – Teinture naturelle Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Présentation Préparation du feu Lavage et mordançage Filature Préparation de la soupe de clous Pendant que cela chauffe, explications sur les différentes fibres et conséquences pour la teinture Récolte de plantes locales, mises à tremper Si l’on a le temps, video Michel Garcia et autres
2ème jour
Début de teinture (bains) Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
3ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
4ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Cuve d’Indigo – théorie et pratique Ecoprint – préparation
5ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Modificateurs Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – cuisson
6ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – ouverture
Photographies prises lors d’un cours de teintures naturelles à Pica (Nord du Chili)
Photographies prises lors d’un cours de teintures naturelles à Pica (Nord du Chili) suite
Semaine 2 – Tissage artisanal Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Types de métiers – historique Tressage et techniques dérivées de la vannerie, filets Les métiers à plaquettes ou tablettes Sprang Peg loom, inkle loom, métier maya Les métiers à ceinture Les métiers à grille, ou peigne rigide
2ème jour
Métiers à clous Pourquoi sont-ils intéressants? Tissage décoratif avec inclusions d’éléments naturels Différents types de montage Différents points
3ème jour
Plus de points Inclusions diverses Saori, Gaze Unions des pièces
4ème, 5ème et 6ème jours
Métier dit María ou à peigne rigide Fils pour la chaîne et pour la trame, erreurs à éviter Montage d’une chaîne et application des points appris et nouveaux points 1 écharpe originale Finitions
/// Ortie et houblon, fibres anciennes /// Article créé le 23 septembre 2022, dernière mise à jour le 29 septembre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Il y a quelques années, j’avais déjà fait des expériences avec les orties, elles m’ont même menée jusqu’à Gletterens il y a 3 ans. J’y suis de retour cette année et j’en profite pour faire de nouveaux essais.La sécheresse et la canicule qui interdisaient les feux m’y ont aidée. Dans cet article, je résumerai un été d’expériences à Gletterens dont le travail de l’ortie a été a été l’exercice quotidien.
Houblon, j’appliquerai à cette plante le même traitement qu’à l’ortie pour en obtenir des fibres, bonnes à être filées et tissées
Retour à Gletterens
Le cours prévu à Zonca n’ayant malheureusement pas eu lieu, je suis arrivée à Gletterens plus tôt que prévu.
Cela m’a permis de faire de nombreuses expériences, seulement réalisables avec du temps et de la patience, ce qui est le cas du travail des fibres d’orties et des teintures solaires. Ces innovations agrémenteront mon été.
Difficile de teindre sans feu
L’été passé avait sous le signe de la pluie quasi permanente, cet été ce sera la canicule.
L’interdiction d’allumer des feux en extérieur a été proclamée courant juillet dans presque tous les cantons suisses, notamment dans celui dont dépend Gletterens.
C’est vrai que les haies avaient vraiment très mauvaise mine et des arbres adultes comme des bouleaux et des charmes avaient déjà perdu leurs feuilles à la mi-juillet.
Les arbustes de cette haie, pourtant aux bords des fossés, ont beaucoup souffert de la canicule
Il y a toujours moyen de contourner les règles, mes feux pour teindre ne sont pas en extérieur, mais mieux vaut éviter des discussions inutiles…
Je me suis donc tournée vers une série de tests de teinture solaire, l’indigo et les expériences sur les fibres d’ortie et de houblon, qui avaient été largement utilisées pendant la préhistoire.
Les rares fois que j’ai pu allumer un feu, j’ai pu teindre les raphias pour le Village Lacustre qui avait trempé beaucoup plus longtemps que prévu et a mieux pris les teintures que l’an dernier.
Pratiquement tous les bains ont largement eu le temps de fermenter et d’infuser, ce qui a certainement influencé la teinture.
Les bains sont en train de patienter sous la canicule
Le processus de teinture a encore été encore plus ralenti, les fibres ont macéré plus longtemps et les résultats semblent meilleurs. Seuls les récipients manquaient pour plus de teintures.
Collection de bains de teinture en attente de l’occasion de faire un feuLes fibres s’égouttent apr`es leur cuissonPendant que les fibres s’égouttent, une brassée de rumex attend d’être mise à tremper
Et, tous les jours, je fais de nouvelles expériences avec les orties. Heureusement, cette matière première ne manque pas…
Petite récolte d’ortie
Teinture solaire
J’avais même envisagé de monter une cuisine solaire en utilisant des élements récupérés à la déchetterie: vieux four électrique, grilles et papier d’aluminium… Cependant, cela n’aurait pas été archéocompatible. Mes casseroles, déjà ne le sont pas. Mais, cela devrait être en partie réglé l’an prochain lors d’une semaine d’expérimentation en céramique néolythique du 16 au 23 juillet 2023, puis lors du prochain Rassemblement Préhistorique du 30 juillet au 6 août 2023 au Village Lacustre de Gletterens.
J’espère pouvoir répéter cette expérience dans des pots en terre.
Petit test de teinture solaire, ces 4 récipients seront exposés au soleil pendant 15 jours. J’essaierai avec de l’ortie l’an prochainRésultat – À gauche, de haut en bas, fleurs d’hibiscus, racine de garance, cochenille et vinaigre – À droite, benoite récoltée autour du Village Lacustre, les colliers sont en soie, les autres fibres sont de la laine de mouton et d’alpaga
J’espère aussi tester ces teintures solaires en les plongeant alternativement dans des bains acides et des bains alcalins ou basiques.
Indigo
Comme, j’avais du temps entre chaque épluchage d’ortie, je poursuivais les expériences de teinture.
L’indigo est une teinture à froid. Quelle chance! et le raphia que j’avais teint en vert par l’indigo avait plut à mes amis de Gletterens. C’était donc l’occasion de recommencer.
Test d’un bain d’indigo prêt `a l’emploi avec du raphia qui a patiemment trempé dans la fontaine
D’autant plus que l’indigo est une teinture intéressante en démonstration, notamment avec son passage du jaune-verdâtre au bleu.
Le raphia restera vert, car il est naturellement légèrement jaune, les couleurs naturelles ne sont pas couvrantes, elles s’aditionnent à la couleur de base, les autres fibres qui étaient blanches bleuiront rapidement au contact de l’air
Nous avons aussi monté une deuxième cuve d’indigo avec les enfants qui participaient au Rassemblement Préhistorique.
Préparation d’une cuve d’indigo 123 (indigo, chaux hydraulique, miel)Ce sera l’occasion d’apprendre à utiliser du papier pH, pour voir le degré d’alcalinité du bainPremier test de ce bain d’indigo, teinture de la robe en lin d’une des fillettesDétail de la robe, après séchage et rinçage, on notera la jolie bande tissée au plaquettes par Carole du Village Lacustre, la cruche du bain d’indigo était certainement un peu petite pour une aussi grande pièce, cela explique les irrégularités de teintureÀ la fin du séjour, je teindrai aussi une des chechia d’Othello en Tunisie
Grosse opération mordançage
Ne pouvant pas faire souvent du feu, je décide de faire une grande casserole de mordançage à l’alun et des tests de mordançage au lait de vache et au lait d’amande (je n’ai pas trouvé de lait de soja au supermarché du coin, ce qui aurait été plus économique).
Ces mordançages alternatifs sont parfois conseillés, notamment pour les fibres végétales. Lors des tests de teinture, je n’ai pas vu de différence dans les résultats. L’intérêt est que ce mordançage est libre d’aluminium.
Préparation d’une casserole de mordançage à l’alun
Petit feu dans la maison longue pour préparer le mordançage, j’en profiterai pour faire défiler les autres casseroles.
Gros bain de mordançage en train de chauffer
j’avais préparé tout un cône de coton, il a ét´é mordancé en compagnie de laine, et de lin…
Test de mordançage au lait d’amandes et au lait de vacheDès que le mordançage aura chauffé, il sera remplacé sur le feu par diverses casseroles de teintures
Je prépare aussi une petite soupe clous (acétate de fer, pour les chimistes) avec du vinaigre et de la ferraille trouvée à la déchetterie.
Cette soupe de clou interviendra dans de nombreux tests.
Tissage et nailbinding
Bandes
Le système avec attache à la ceinture me donne mal au dos
Petit métier à bande norvégien et ceinture tunisienneBeau résultat avec du lin
J’ai testé un petit que j’avais ramené du chili pour tisser des bandes.
Petit métier chilien, bien adapté au tissage de bandes, peu encombrant…
Nailbinding
J’ai continué avec à m’entraîner à la lente mais préhistorique technique du nailbinding/anillado. Un long travail à l’aiguille présent un peu partout dans le monde. On le trouve aussi bien en Égypte que dans la culture Tiwanaku qui a rayonné autour du Lac Titicaca, que chez les Viking (en Scandinavie cette technique est encore vivante) ou dans des frondes de Nouvelle Guinée…
Pièce commencée au ChiliPièce une fois terminéeAnillado en laine filée main
Je viens de suivre un cours du Musée d’Arts Précolombiens de Santiago du Chili pour apprendre à tisser les bonnets à 4 pointes bicolores Tiwanaku.
Bonnet monochrome, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Détail d’un bonnet bicolore, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Les formes et couleurs varient, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
J’ai fait plus simple et moins serré, cela m’a tout de même pris environ 50 heures.
Bonnet en coton, travail beaucoup plus simple, fibre beaucoup plus grosse que les modèles des musées
Cette technique peut avoir beaucoup d’applications.
Anse pour un sac avec cette même technique, en chanvreGrosse laine, version créativeIl existe de nombreux points, vue de détail d’un sac du Musée de San Miguel de Azapa, Arica, ChiliSac, Musée de San Miguel de Azapa, Arica, Chili
Sprang
J’aussi préparé une petite chaîne de sprang sur le métier fabriqué à cet effet l’an dernier.
Beau métier à sprang, archéocompatible
Dans une autre video de Sally Pointer, je découvre un autre petit métier à sprang.
Avec l’aide de Tania, nous en construisons un avec une branche de noisetier.
Une chaîne est aussitôt montée
J’apprendrais les bases de cette fantastique technique lors des Rencontres Braids 2022, à Svendborg, Danemark. Je vous en parlerai dans un prochain article.
Colliers
Pour tester les différentes matières tinctoriales et les différentes fibres, j’ai tricoté presque tous les jours des colliers avec des perles en bois à répartir dans les différentes casseroles de teinture.
Petit collier avec des perles en bois
À raison d’environ 20 minutes par collier, je me suis vite constitué une gamme de test de couleurs et de matières premières.
Exposition des colliers dans la maison longue du Village Lacustre de Gletterens
Rassemblement préhistorique
Le Rassemblement Préhistorique sera l’occasion de revoir des amis et de partager avec eux des premiers résultats sur les fibre d’ortie et de lancer d’autres expériences.
Tanneurs
Les tanneurs ont préparé une nouvelle peau de bison à la cervelle. Dominique Pflieger avait ramené des objets fabriqués avec la peau de l’an dernier.
Peau de bison en cours de préparation à la cervelle
Il m’a donné un morceau de cuir plus souple, travaillé avec cette technique, pour que je puisse éplucher mes fibres d’ortie sur mes genoux sans me mouiller les jambes. En outre les fines fibres ressortaient mieux sur un fonds sombre que sur une toile bllanche.
Le travail de tannage, se termine par un feu pour faire fumer les peaux
Nous avons eu aussi la visite d’autres spécialistes venant d’un musée français. Il étaient bien équipés.
Avant le Rassemblement préhistorique, j’ai fait une petite virée dans les boutiques spécialistes des fibres de l’Emmenthal.
J’en suis revenu avec du fil de lin (archócompatible), de la ramie, de la soie (pour les colliers) et une belle collection de livres.
Notamment, j’ai trouvé un livre sur les teintures naturelles, en allemand. Il proposait de faire des ecoprint sur du ciment.
J’ai testé sur des galets, des bouts de bois avec des résultats plutôt mitigés.
Bains de mordançage aux lait avec les tests d’ecoprintOuverture des ecoprint
Ecoprint sur pierre
Puis, nous avons fait un petit test avec un pendentif en os de Tania.
Pendentif en os
Dommage, mais la feuille avait un peu bougé,
Après ecoprint
Mais, j’avais demandé à Éric, l’ami d’Archeoshop, de me ramener de gros os pour le Rassemblement Préhistorique.
Os pour expérimenter les ecoprint
Nous les avons donc testés.
Os prêts à cuirePréparation des ecoprint
Les os embobinés sont partis dans différentes casseroles de teinture naturelle.
Répartition des os dans les casseroles
Le déballage a encore eu lieu avec la participation des enfants.
Nos os après cuissonRinçage avant déballageDéballageDéballageLes bandes d’emballage des os ont bénéficié des ecoprintCollection d’os ecoprintés
Marbrures au naturel
Ce même livre allemand donnait aussi quelques informations sur les papiers marbrés, sujet qui m’intéresse depuis longtemps.
Une spécialiste de la reliure de livres était aussi présente au Rassemblement Préhistorique. Nous en parlâmes. La technique indiquée ne lui semblait pas être la meilleure.
Nous voulions tester une autre recette, mais celle-ci nécessitait du fiel de boeuf. Nous n’avons pas réussi à nous procurer ce produit sans additifs, et ceux-ci auraient pu perturber le résultat.
Ce sera pour une prochaine fois.
Enfin, retour vers l’ortie
Après tous ces détours, j’en arrive enfin à ce que j’ai annoncé: mes expériences avec les orties.
Le travail de l’ortie aura été quotidien cet été à Gletterens. Les fibres d’ortie sont vraiment très belles.
L’ortie, mais aussi le houblon
Il y avait au Village Lacustre, quelques pieds de houblon peu trop exubérant dans une haie qui avaient une facheuse tendance à étouffer quelques pieds de saules.
C’était l’occasion de tester une autre sorte de fibre. Je mènerai donc les deux expériences en parallèle.
Tiges de houblon effeuillées, attendant un long processusLes feuilles sont mises à tremper pour teindreIl suffit de casser les tiges pour faire apparaître de fines fibres
Martelage des tiges sèches
Martelage des tiges sèches
Premier résultatMartelage des tiges fraîches, au fonds, premiers résultats obtenusCette technique a un autre défaut, les orties sèchent très vite, ce qui rend plus difficile le travail de nettoyage des fibres
Comment faire avec l’ortie?
Comment est composée une ortie
Une tige d’ortie comporte une tige en lignine (du bois) au centre, très cassant. Autour, il y a de fines fibres blanches de cellulose qu’il faut séparer de l’écorce verte. À ce stade, les orties bien qu’encore fraîches ne piquent plus.
Fibre d’ortie marteléeLe bois de l’ortie est arraché, restent les fibres et l’écorce
Les livres sur l’ortie
J’ai consulté de nombreux livres sur les orties, maintenant je sais comment les manger, me soigner avec et en faire du purin. Je parle de tout cela dans un précédent article. Tout est bon dans l’ortie, depuis la racine à la graine…
Avec un peu de chance, on découvre au détour d’une page qu’on en tirait des fibres filées et souvent tissées d’une très grande solidité. En effet, on faisait des cordes d’arc en ortie, de la vannerie, même des voiles de bateaux, des draps, des vêtements ainsi que des sous-vêtements, au moins jusqu’au Moyen-Âge et parfois encore au XIXème siècle dans certaines régions du monde…
Avec la mécanisation des processus de traitement l’ortie est devenue invisible devant le chanvre et lin.
Il faut choisir les plantes d’ortie les plus longues et les moins ramifiées
Ces plantes n’ont pas de noeuds et sont beaucoup plus faciles à travailler et donnant de plus longues fibres.
Botte d’ortie en attente de rouir
Mais, pas un mot sur l’obtention de ces fibres. Ce silence m’intrigue.
Les video sur la fibre d’ortie
Sur Youtube, il y a de nombreuses video, surtout anglosaxonnes sur la préparation des fibres d’ortie. Mais, il y en a pas qui aille jusqu’au bout. Comme dans la grande majorité des tutoriels, il manque toujours une étape cruciale,, un petit détail qui rend possible l’obtention d’un produit correct.
Le produit obtenu est une fibre d’ortie verdâtre, avec encore beaucoup d’écorce rugueuse et désagréable au toucher et encore plus à filer L’ortie ne pique plus depuis longtemps, mais les déchets d’écorce qui adhèrent encore aux fibres de cellulose ne donnent pas un produit très flatteur.
La couleur verte que certains apprécie disparaît très vite, c’est la chlorophylle qui se décompose rapidement à la lumière.
Il semblerait aussi, qu’ils utilisent un autre espèce d’ortie qui mesure plus de 3 mètres!
Une video, ou plutôt une série de video a cependant retenu toute mon attention, il s’agit de celles de Sally Pointer qui en outre fait de la reconstitution archéologique. Et j’y revient maintenant que je rédige cet article. Elle est accompagnée d’un article très intéressant que l’on peut télécharger gratuitement. Je vous le recommande. Puis, pour la première fois, je me donne la peine de lire les commentaires. Cela m’a pris plusieurs heures.
En laissant de côté, toutes les remarques concernant le fait que les orties piquent, et pour une fois, il s’agit d’ortie normale et les commentaires concernant un petit chat apparemment charmant que je n’avais pas remarqué, on peut découvrir des questions très intéressantes auxquelles l’auteur de la video répond très souvent en apportant des détails supplémentaires utiles.
Et le houblon?
Je n’ai pas trouvé d’ortie sèche, rouie par l’hiver passé, on était déjà en juillet, certainement un peu tard. Mais, le houblon présentait encore les deux étapes.
Sec ou frais
Pour le houblon, j’avais le choix entre les tiges mortes de l’an passé et les nouvelles qui étaient vertes. J’ai donc testé les deux.
Dans les deux cas, j’ai mis les tiges enroulées à tremper dans le bac des orties, ainsi que les fibres martelées ou grattées antérieurement comme dans les video.
Comme pour les orties, je les surveillaient. Je n’ai fait qu’une seule récolte dans une haie.
Quand les fibres et l’écorce étaient prêtes, elles se défaisaient facilement du bois de la tige qui était assez cassant et ne pouvait donc pas être utilisé en vannerie.
Fibres de houblon martelées
Puis, il fallait éliminer les écorces, par une longue série de séchage, frottage, martelage, trempage. Les fibres s’éclaircissent et s’adoucissent petit à petit au fur et à mesure que les déchets d’écorces s’en séparent. C’est long et r´épétitif avant d’obtenir des fibres que l’on peut filer au fuseau.
Fibres de houblon rouies
Cette technique est donc une technique de rouissage comme traditionnellement pour le chanvre et le lin.
Une fois sèches, des déchets tombent sur le cuirFibres de houblon battues
Mais, selon Sally Pointer, des traces de micro-rayures observées sur les pièces archéologiques indiquent l’usage de gratttoirs.
Ce sera une nouvelle expérience à faire l’an prochain.
La ramie, cousine de l’ortie
La ramie est une fibre blanche, brillante et soyeuse qui provient d’une espèce d’ortie sud-est asiatique qui ne pique pas, ces fibres sont assez longues et peuvent être filées aussi bien au rouet qu’au fuseau. Tous mes amis tireurs à l’arc en ont reçu une petite bobine, j’en aurai certainement des nouvelle l’an prochain.
J’ai essayé de filer ces fibres aussi bien sèches qu’humides. Il semblerait que l’humidification rendrait l’opération un peu plus facile.
Filage d’un peu de ramie, cousine de l’ortie, préparée industriellement
Tout oublier et tester l’ortie
On m’avait beaucoup insisté qu’il ne fallait pas faire rouir l’ortie trop longtemps et qu’il fallait bien la surveiller…
Après visionnage de nombreuses video et un certain nombre de test en martelant ou piétinant plus ou moins, en surveillant le rouissage… J’ai décidé de n’en faire qu’à ma tête.
J’ai donc arrêté de piétiner, de gratter avec un couteau.
J’effeuillais les orties que je ramassais par douzaine chaque jour et je les mettais à tremper dans un bac d’eau que je surveillais tout de même chaque matin.
Au centre, bain de rouissage des orties et du houblon
Plus d’une fois, j’ai dû renouveler l’eau car des moustiques y avaient pondu leurs oeufs et des larves en forme de petits se tortillaient dans mon bac. Les moustiques manquaient de zones humides où pondre, j’ai trouvé ces petits clous agités jusque dans un pot contenant de la lessive de cendres.
Bain de rouissage, chauffé par le soleil, vérification de l’avancée du processus
Petit détail, mon bac de rouissage était noir et concentrait donc la chaleur.
Ces petits clous se développaient dans mon bain de rouissage d’ortie
Quand l’écorce de l’ortie se ramollissait et commençait à pourrir, je sortait les orties et je grattais les tiges avec l’ongle, de belles fibres blanches apparaissaient. Si elles ne se libéraient pas assez facilement de l’écorce verte, je le remettais à tremper. Je les retravaillais le jour suivant.
Essais de rouissage d’ortie sous la vidange de la fontaine
J’en avais aussi mises à rouir dans le petit fossé où se vide la fontaine.
Avec l’avance du rouissage, les fibres de cellulose d’ortie se déachent
J’ai donc fini par opter pour la technique moderne sans le savoir. Mes fibres étaient plus blanches, plus douces, mais aussi plus courtes.
Gros plan sur rouissage d’ortie plus avancé
En effet, le rouissage élimine les pectines et d’autres substances qui unissent encore les fibres entre elles dans la méthode par grattage préhistorique.
Nettoyage de la fibre d’ortie et de houblon
Rinçage à l’eau
Après chaque séchage, après martèlement, je fais tomber le maximum de poussières. Puis, je rince et je remets à sécher. Et des déchets, il en tombe toujours.
Bouillir avec des cendres
Après avoir visionné une video où l’on traitait les fibres avec un shampoing très spécial, mais certainement basique puis avec un bain acide, je décide de faire un test archéocompatible avec un petit peu de fibres mises à bouillir avec de la cendres.
Comme j’avais déjà un bon paquet de fibres d’ortie travaillées, je décide de faire un petit test avec de la cendreLes différentes qualités de fibresTest de filage d’ortie, le fuseau avec la bobine blanche au cenre est un échantillon de ramieTest de cuisson avec des cendresRinçage du test avec les cendresFin de rinçage des fibresRésultat: fibres d’ortie en blanc, houblon, beige
Rinçage au vinaigre
Puis je les ai rincées, et enfin je les ai fait tremper dans un peu de vinaigre et à nouveau rincées.
Après rinçage au vinaigre pour neuttraliser et éliminer le maximum de déchets
Dernier rinçage à l’eau
Après ce dernier rinçage à l’eau, mes fibres étaient beaucoup plus propres et douces. Il ne manquait plus que le cardage.
Fibres d’orties après le dernier rinçage à l’eau
Finition de la fibre d’ortie et de houblon
Feuilles et fibres d’ortie et de houblon, un peu d’ortie filée
Séchage
Heureusement qu’il faisait chaud. Tous les jours, je remettais à sécher mes fibres et ensuite je les secouais pour faire tomber les restes d’écorces récalcitrants. J’ai fait ces opérations depuis le début des tests et je l’ai poursuivi jusqu’au filage.
Cardage
Après tous ces traitements, mes fibres étaient plutôt en désordre et emmêlées, ce qui les rendaient difficiles à filer.
Cardage des fibres de houblon
J’ai profité de mon retour au Festival Yelen à Baulmes pour utiliser les cardes que m’avait prêtées Camille pour carder mes fibres d’ortie et de houblon en démonstration pour les enfants.
Cardage des fibres d’ortie
Filage
Le but de toutes ces opérations était bien sûr d’obtenir un fil.
Fiil de houblon
Je vais donc tester le filage de ces deux types de fibres.
Fibres d’orties cardées
En ce qui concerne le houblon, j’ai préféré le travail avec des tiges sèche de l’an dernier, mais elles sont plus grossières que les fibres d’ortie. Comme elles sont un peu plus longues, elles sont un peu plus faciles à filer.
Filage au fuseau de fibres d’ortieIncroyable, mais vrai, après tous ces traitements, il reste encore des déchets dans mes fibres d’ortie
Conclusion
Avec un peu, beaucoup de patience, on peut vraiment tirer parti, de ces plantes qui sont souvent assez mal vues.
A chaque fois, que je ramassais et effeuillais les orties, je le faisais à main nue. Donc, elles me piquaient un peu, mais la nuit, je dormais mieux.
Comme l’ortie ne produit pas que des tiges, il y a eu aussi une casserole de teinture à l’ortieTeinture à l’ortie, une fois cuiteRésultat de la teinture à l’ortie, mordancée à l’alun
L’an prochain, j’aimerai tester certaines plantes comme la mauve et les roses trémières connues pour avoir des fibres. L’idéal serait de les récolter rouies naturellement après l’hiver. La difficulté est d’en trouver en quantité suffisante.
Les documents américains mentionnent le milkweed (qui semble être toxique), je ne l’ai pas encore rencontrée.
Je voudrai aussi tester des plantes à tiges dures à couper telles que la chicorée sauvage et le rumex, courants à Gletterens.
/// Tunisie, découvertes /// Article créé le 24 juin 2022, dernière mise à jour le 21 septembre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
J’ai inclus avec grand bonheur la Tunisie dans ce voyage textile en Europe, en partant à la recherche du spécialiste de la pourpre carthaginoise…Je l’ai trouvé et je pense qu’il vous concoctera prochainement un article sur sa merveilleuse passion. En attendant, je vous invite à visiter son groupe facebook.
Pourpre carthaginoise, couleur grand luxe, en direct de Tunisie
Comment arriver en Tunisie?
Arrivée à Tunis par avion
Je pensais qu’il était facile d’arriver en Tunisie, pays connu pour être touristique… C’est simple, quand on choisit le mode de transport le plus rapide…
Éviter le ferry
Mais, j’ai choisi un mode de transport qui me semblait plus économique, le ferry.
D’abord, il n’y avait qu’un ferry par semaine à Naples, il aurait fallu attendre trop longtemps. J’en trouve un qui part de Civita Vecchia, près de Rome.
J’avais déjà réservé pour la première nuit un hôtel à Tunis, me laissant la liberté de voir comment je continue le voyage… Mais, en achetant le billet du ferry on insiste pour que je réserve pour tout mon séjour. Je le fais un peu à contre coeur, à la va-vite par booking.
Une fois, ma réservation acceptée, je peux acheter mon ticket de ferry et prendre le bateau.
En attendant le ferry, je fais la rencontre de plusieurs Tunisiens très intéressants, l’un m’explique tout le processus du travail de la laine, l’autre m’invite chez lui… Cela commençait vraiment bien.
Mais, pendant le trajet en mer, un message n’informe qu’il y a eu un problème avec ma carte bancaire.
Puis, j’arrive au port, à la douane, on m’envoie avec d’autres voir un poste de police. Je suis le mouvement, heureusement ma valise à la main et le sac à dos aux épaules… on nous fait attendre, il n’y avait pas d’internet, pas de kiosque pour acheter une puce et à manger.
Enfin, après un bref interrogatoire et 6 heures d’attente dans le courant d’air, on me fait signe ainsi qu’à un jeune africain, que l’on va parler au commandant. Je ne lache pas mes bagages et on se retrouve devant un ferry sur le point de fermer le pont. Le jeune africain, avait laissé ses bagages avec ses amis, se retrouvait obligé de monter sans rien.
Nous nous retrouvons à Palerme, en Sicile, le lendemain matin.
Je passe toute la matinée à chercher une chambre pour la nuit, un billet d’avion pour Tunis le lendemain et une autre réservation d’hôtel pour Tunis, le tout avec des doutes si l’ancienne réservation n’a pas été payée malgré tout et sur le bon fonctionnement de mes cartes bancaires.
Puis, il me faut tirer ma valise et mon sac à dos jusqu’à la chambre.
Heureusement, j’ai envoyé un message au spécialiste de la pourpre qui m’a bien confirmé que la réservation avait été annulée sans frais.
Je n’ai donc pas pu profiter de cette escale imprévue à Palerme qui est sans doute une très jolie ville.
Conclusion, ou bien il faut s’armer d’une puce tunisienne sur le téléphone mobile et d’un dossier conséquent…. ou bien on prend l’avion…
Se perdre en Tunisie
Il fait bon de se perdre en Tunisie, et j’ai commencé par m’égarer en cherchant un souk près d’une mosquée. Une mosquée, j’en bien sûr trouvée une, ce n’était pas la bonne, mais peu importe, il y avait là aussi un souk, joli marché couvert, fruits, légumes, épices, gâteaux, pains… Moi qui adore les marchés, j’étais servie.
Je me perdrai de nouveau en allant à Gab´ès.
Les égarements dans le souk de la Medina de Tunis vont se multiplier, quel plaisir. Il y a toujours quelque chose à découvrir.
Mes errances en revenant de la station de louages Bab Saadoun, en suivant Google, m’ont menée à voir des moutons en plein centre de Tunis, notamment un bélier fraîchement tondu avec une touffe de laine sur la tête, il s’agit là d’une tradition.
La Tunisie dans le désordre
Carthage
Une autre excellente raison de visiter la Tunisie, est de connaître ce qui reste de la fameuse ville punique et les nombreuses ruines romaines.
Vue sur les vestige de l’ancienne Carthage punique en Tunisie
Les sites sont un peu éparpillés au milieu de la ville. Il ne faut pas oublier que Carthage a été brûlée et rasée par les Romains.
Ils y ont construit de nouveaux bâtiments à leur goût.
Mosaîque d’une magnifique villa romaine à Carthage, Tunisie
Dans la pratique, cela oblige quasiment à utiliser soit un taxi qui vous attend, soit toute une série… J’ai choisi la première option, sans doute plus onéreuse, mais plus efficiente.
En outre, le chauffeur vous raconte l’histoire des lieux et vous donne quantité d’informations utiles. Il faut tomber sur le bon, il me semble que ce fut le cas.
Ruines des Thermes d’Auguste à Carthage, Tunisie
Ces ruines sont vraiment très impressionnantes, elles sont envahies par une flore qui sait profiter du moindre recoin pour pousser. Cela me donne envie d’écrire un article sur les plantes des ruines.
Ce figuier pousse sous la voute d’une arche des Thermes d’Auguste, à Carthage, Tunisie
J’ai aussii pu voir les impressionnantes citernes destinées à recevoir l’eau d’El Zarghuan. Mais, elles ne tenaient pas dans la photo.
El Battan
Ce gros bourg agricole ne figure certainement pas dans les guides touristiques que j’ai d’ailleurs préféré ignorer. Mais, il était mentionné dans un livre comme étant un des lieux de fabrication de chéchias. Assez proche de Tunis, je me suis mise dans l’idée de chercher les ateliers de confections de chechias.
Je n’ai pas trouvé les ateliers de teinture. Mais, on m’a indiqué l’atelier de feutrage, dont par chance la porte était ouverte (il paraît que ce n’est pas toujours le cas).
Les chechias sont d’abord tricotées comme des bonnets surdimensionnés aux aiguilles, ils rétriciront beaucoup au feutrage. Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer les tricoteuses.
Chechia avant feutrage
Ces bonnets sont assemblés par 2, pour passer au foulon à El Battan. Il y avait dans la salle 4 grosses machines à feutrer, dont seule 1 était en activité.
Ce sont des machines très anciennes et très bruyantes. Je n’ose pas imaginer le bruit des 4 machines en activité. Elles sont alimentées en bonnets par 4 hommes. Les bonnets sont pilonnés dans l’humidité et se feutrent en se réduisant à leur taille définitive. Je n’ai malheureusement pas pu prendre de photo.
Chechia feutrée
Puis, elles passent à la teinture, généralement chimique.
Enfin elles sont mise en forme sur des cylindres en céramique qui seront étuvés à la vapeur.
Chechia mises en forme sur leurs cilindre
Puis, elles sont cardées, on peut voir cette étape et les finitions suivantes dans les ateliers du Souk des chechias.
Chechia avant et après feutrageOutil à carder, pour relever les petits poils de laine du feutre
Après le cardage, elles sont repassées à la main.
Repassage des chechia en pleine canicule à Tunis
Certaines seront décorées en broderie, par sérigraphie, des pompons peuvent être ajoutés.
Othello, fabricant de chéchia devant son étal et son atelier, à Tunis
Enfin, elles sont mesurées et dotées d’une étiquette avec la taille et une autre du producteur. Les plus belles se verront attribuées une boîte, ornée comme il se doit.
J’ai eu de longues conversations avec un des artisans du souk des chechias, à Tunis. Je suis repartie avec 2 chechias que j’ai pu teindre teindre, en ecoprint et en indigo à Gletterens.
J’ai aussi acheté un livre sur les chechias.
Nabeul
C’est la capitale de la céramique. Mais, on retrouve de la céramique un peu partout.
Chambre dans une maison traditionnel, petit musée à Nabeul (Tunisie), on remarquera le mur couvert de céramique
Il y a aussi des tapis, comme partout, et des marchands qui insistent beaucoup pour vous les vendre tout de suite. Il faut se dépêcher de prendre les photographies avant qu’ils ne les rangent pendant que l’on boit le thé à la menthe offert. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils peuvent vous les expédier gratuitement chez vous, n’importe où deans le monde.
Boutique de tapis, à Nabeul, Tunisie
Le Kef
J’y suis allée un dimanche, tout était fermé ou presque. Mais, la kasbah qui était fermée est très impressionnante, surplombant toute la région.
Vue de la Kasba d’El Kef (Tunisie) depuis son escalier d’accès
Il y a aussi des citernes romaines, en contrebas. Le lieu est rafraîchissant.
Dans la partie basse de la ville des citernes à eau romaines se cachent entre les arbres
Gabès, ou plutôt Toujane
On m’avait recommandé d’aller à Gab´ès pour rencontrer des tisserandes et des teinturières. On me conseille de descendre du bus un peu avant Gabès, à Mareth, juste au moment où je passe par un village balnéaire du nom de Maharès.
Au télephone, je n’ai pas compris la différence entre les deux noms et je demande à descendre du bus. Ne voyant pas comment joindre la personne qui devait venir me chercher, je rentre dans un café.
Le garçon de café, se donne la peine d’appeler, j’apprends que je suis à 160 km du but. Il m’emmènera gentilment à la station de louage pour retourner à Sfax et reprendre une autre voiture pour Gabès.
Agréable coïncidence, le chauffeur de la voiture de Sfax a Gabès connaissait celui qui devait me récupérer à Mareth.
Cette erreur de compréhension m’a fait arriver un peu tard à Toujane, le but de l’expédition. Je rencontre tout de même Taieb, responsable d’une coopérative locale de tisserands.
Il est très intéressant, mais il faut prévoir plus de temps pour pouvoir rencontrer les femmes qui teignent les laines et tissent les tapis. Ce sera pour un prochain voyage.
Ce paysage du Sud de la Tunisie me rappelle Mamiña, au Nord du Chili, oú j’ai vécu plus de 2 ans
Toujane et sa région me rappelle beaucoup Mamiña, où j’ai vécu dans le Nord du Chili pendant plus de 2 ans.
Avec un petit supplément absent de Mamiña: des maisons troglodytes qui doivent être très agréables à vivre.
Kairouan
De retour de Gabès, je fais une étape à Kairouan, haut lieu de l’Islam tunisien, mais aussi du tapis.
Plus de la moitié des musées annoncés par Google sont fermés.
Difficile d’échapper aux marchands de tapis dont je commence à connaître les techniques de vente.
Ancienne grande demeure qui sert d’écrin à de majestueux tapis, à Kairouan, Tunisie, où le tissage de tapis est une spécialité
Sur le chemin, dans les villages, on peut voir des peaux de moutons en train de sécher, première étape avant le tannage.
La qualité de cette photo n’est pas merveilleuse, mais elle a été prise depuis un véhicule en marche
Bizerte
Je voulais aller aussi à El Zarghuan pour voir le début de l’acqueduc qui arrive sur les citernes près de Carthage, à plus de 50 km. Mais, j’ai attendu en vain une voiture à la station de louage. Ce sera pour une autre fois.
Monastir
Autre dimanche, à Monastir, cette fois-ci. Ville très intéressante, avec un musée du costume, surtout de mariées, avec de nombreuses pièces impressionnantes.
Magnifiques broderies sur ces vêtements de mariage, au musée de Monastir, Tunisie
Il y a aussi une construction impressionnante, appelée le Rhibat, un vrai dédale d’arches, d’escaliers et de petites pièces très faîches malgré les 40º à l’extérieur.
Le Rhibat de Monastir (Tunisie) est vraiment très impressionnantQuel enchevêtrement de murailles, d’escaliers, de couloirs!L’intérieur est aussi surprenant que l’extérieur
Les souk
C’est une vraie débauche de tapis, broderies, galons… céramiques, cuir, métal repoussé… bijouteries, parfumeries, herboristeries, patisseries…
Une rue des Teinturiers où ils n’y a que des vêtements modernes. Un peu avant, on trouve des herboristes dont les épices peuvent servir pour la teinture. Il y a aussi une rue de la Laine où se succèdent les bijouteries.
Il faut se lever tôt pour pouvoir prendre ce genre de photo en Tunisie
Impossible à photographier en dehors des horaires de fermeture.
Allée principale du souk de Tunis vers 7h00 du matin
Voyager en Tunisie
J’utilise beaucoup Rome2Rio pour préparer mes déplacements.
Malheureusent, il ne signale pas les stations de louages qui fonctionnent 24/24h. C’est un peu comme les taxi-brousse à Madagascar, mais ils partent dès qu’ils sont pleins et semblent plus rapides que les bus et les trains. C’est aussi l’occasion d’écouter différentes musiques locales.
Une des trois stations de louage de Tunis
Il y a 3 stations de ce genre à Tunis, on les choisit selon la ville vers laquelle on va.
Googlemap n’est pas toujours fiable, et les medina sont de véritables labyrinthes et indications sont parfois aberrantes.
La Medina de Tunis, vue des toits
La Tunisie des musées
Comme dans beaucoup de pays que j’ai visité dernièrement, beaucoup de musées sont fermés. Cela ressemble à une épidémie de dédain de la culture.
C’est le cas du Musée de Carthage et du Musée Bardo à Tunis et de plus de la moitié des musées à Kairouan. C’est regrettable.
Métier à tisser les tapis en démonstration dans ce musée-boutique de Tunis
Ne restent ouverts que de veilles demeures de bey, où sont exposés des tapis anciens et proposés à la vente des tapis modernes.
Ils insistent beaucoup sur le fait que les frais d’envoi des tapis, même à l’étranger sont pris en charge par le Gouvernement.
La Tunisie des livres
Dédaigner les guides touristiques ne signifie pas renoncer aux livres… C’est hors de question pour moi.
Une librairie-bibliothèque
Tout n’est pas à vendre dans cette librairie. Soufiene, le libraire est une source d’informations intarissable.
Il garde une petite bibliothèque de livres sélectionnés qui ne sont pas à la vente, mais qu’il propose en consultation à ses clients. J’ai beaucoup apprécié ce geste.
De plus, il vous renseigne gentilment sur tout un tas de sujet, en donnant des contacts si nécessaire.
Soufiene dans sa librairie-bibliothèque dans la Medina de Tunis
Ceci n’est bien sûr pas un lien sponsorisé, c’est avec plaisir que je vous parle de ce lieu de culture authentique. Les quelques autres librairies que j’ai vues étaient plutôt orientées vers la religion ou les livres scolaires.
Une bibliothèque pour les artisans de Tunisie et du monde
Par hasard, en revenant d’El Battan, je passe en Métro devant la Maison des Artisants Tunisiens et l’ONAT.
Je prévoie donc sur mon agenda une visite à ces organismes. Encore une fois, Google qui ne connaît pas l’existence du Métro de Tunis me fourvoie. Je prends la Ligne 5, jusqu’à son terminal qui débouche sur un marché de banlieue.
Je dois rebrousser chemin. Ce sera pour un autre jour.
La prochaine fois, il faudra prendre la Ligne 4 et bien guetter. Le lieu est reconnaissable grace aux carreaux céramiques qui ressortent sur le fond blanc du mur.
Entrée de l’ONAT à Tunis
J’ai bien fait d’insister, car à la Bibliothèque de l’ONAT, j’ai rencontré des gens passionnés par leur métier et l’artisanat qui m’ont expliqué plein de choses intéressantes, m’ont permis de consulter gratuitement tout sorte de livres, ils m’ont aussi donné des contacts très intéressants.
J’y suis retournée étudier plusieurs jours d’affilée. J’espère pouvoir y revenir.
Départ difficile – retour probable
Cela aurra été pour moi un séjour très agréable, riche en rencontres et en découvertes.
Il faudra que je revienne en programmant un temps plus long, notamment dans le sud, pour pouvoir suivre une formation auprès des tisserandes et enfin rencontrer les teinturières.
/// Festival Yelen /// Article cr´éé le 8 décembre 2021, publié le 6 mai, non terminé Retour en Europe le 10 mai 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.
Teinture naturelle 10 – 15 juillet Tissage artisanal 17 – 22 juillet
Rejoignez nous à Zonca!
Le Festival Yelen, j’y suis arrivée grâce à Camille. Elle est venue me visiter lors du Rassemblement Préhistorique, à Gletterens. Nous avons partagé nos pratiques lainières et elle m’a parlé de ce Festival. J’ai pensé que ce serait intéressant, un avant goût de mon tour du monde textile. Mais, cela a été beaucoup mieux que je ne le croyais. J’ai découvert une organisation admirable qui a créé un Festival exceptionnel.
Yelen, signifie Lumière en Bambara, une des langues parlées au Mali et ce festival était vraiment lumineux de beauté et de bonté. Cet article sera un Festival de photographies. Sans doute, parleront-elles mieux que mes mots de ce Festival.
Festival des enfants
En effet, les premiers arrivés au Festival furent les enfants. De nombreuses activités leur étaient dédiées.
Bien sûr, il y avait des classes entières accompagnées de leurs enseignants. Mais, il y avait aussi beaucoup d’enfants qui font l’école à la maison. C’est assez courant en Suisse. Il y a beaucoup de zones qui sont très enneigées en hiver, ce qui complique la circulation. Ce système permet aussi de lutter contre l’exode rurale et permet à de nombreux villages de rester vivants.
Les enfants se sont rués sur les activités dès 9h du matin.
Les enfants sont captivés par Innocent, le grand conteur du Festival Yelen
Festival textile
Mireille Keita et sa collection Festival Yelen
J’attends les photos, je n’ai pas réussi à voir le défilé, il y avait trop de spectateurs!
Un tisserand burkinabé
Il y avait 2 métiers à tisser impressionnant sous différents aspects.
Début du tissage, la chaîne est en boule. Une fois installée, les enfants essaieront de tisserUne nouvelle bande de tissage est déjà commencéePetite video de tissageLe soir tout est rangéLe matin au Festival Yelen, le métier à tisser attend sagement rangé
Une fois rangé ce métier ne prend que très peu de place. J’en ai acheté un à mon voisin. Il tient dans un petit sac dans ma valise. Nous remonterons le système de suspension au Chili.
Bien que très simple, ce métier permet tout de même de faire des dessinsBien qu’il n’ait que 2 pédales, on peut faire des dessins avec ce métier.Quand la bobine de trame est vide, il faut la remplir…Gros plan sur le battant en lamelles de bambouLe système de suspension des lissesCe métier n’a pas d’ensouple, la chaîne est enroulée en boule dans une caisse lestée avec des pierres, la caisse avance au fur et à mesure du tissage
Camille et ses laines
Camille a un petit troupeau de brebis, dans un alpage tout près de Baulmes.
Ce troupeau a l’air bien paisible, mais les brebis Ouessant qui sont plus petites et légères courent plus vite. Elles ne participeront pas au festival
Elle est venue avec ses fuseaux, son rouet… faire des démonstrations de filage de laine.
Mélange laine et soie prêt à être cardé, au Festival YelenCardage manuel, j’en profite pour ajouter un peu de soieLe petit rouleau est prêt, je le fileAu Festival Yelen, laines filées, laines cardées, petits fuseaux
Festival teinturier
Le bogolan
Un vrai maître du bogolan donnait l’occasion aux enfant de personnaliser des t-shirts.
Les matières premières utilisées, le jus d’une écorce bouillie et de la boue ferrugineuseLes stencils ont été découpés dans de vieilles radioVoici les premières œuvres des enfants du Festival Yelen qui sèchentLa collection s’agrandit vite, ceux qui sont secs s’en vont, de nouvelles œuvres arriventLes enfants en pleine action au Festival YelenTrempage dans le bain de tanins d’écorces pour révéler les dessinsEt la magie chimique des tannins réagitDessin bicolor au Festival YelenPièce en vente dans l’un des stands du Festival.
On voit, ici, que l’on peut faire varier les nuances.
La collection est belle.
Mes petites démonstrations
Pour moi, cela a été un grand honneur de participer à ce festival international.
Je suis partie un peu vite et encore une fois trop chargée de Gletterens et j’ai oublié les casseroles. Heureusement que Camille était là. Donc elle est allée faire une petite visite à la déchetterie du village. Les déchetteries suisses sont une source inépuisable, on y trouve des objets en parfait état… Grâce à la déchetterie locale, nous pourrons teindre au Festival Yelen.
Indigo, spécialité africaine
J’avais réservé 100 g de précieux indigo.
Festival de danse
Le faux lion
Le faux-lion est vraiment très impressionnant. Les enfants sont entrés dans son jeu avec une découverte participative active des danses et musiques africaines. Nous avons bénéficié d’un merveilleux spectacle de danse théâtrale…
Les marionnettes géantes
Dans leur exagération poétique, les marionnettes géantes créaient l’enthousiasme de tous par leur ingéniosité. Et dire qu’elles ont failli ne pas arriver à temps.
Il y avait aussi un atelier de fabrication de marionnettes recyclage.
Dans les stands aussi, il y avait des marionnette…
Festival d’amitié
Cuisine merveilleuse
La cuisine du Festival Yelen, assurée par des bénévoles est une invitation au voyage.
Quelles musiques
Admirable union des tambours africain et des corps suisses.
Il y avait un atelier de fabrication de tambours recyclage. J’ai encore oublié de photographier. Tout est arrivé trop vite.
Les enfants ont appris à transformer de grosses boîtes de conserve en tambours.
Les stands
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans montrer les stands et autres animations
Le délicieux mouton rôtissait en musique…
Quelles émotions!
J’allais oublier de mentionner les décorations très créatives, depuis la signalétique extérieure en passant par les sièges.
Il ne faudrait surtout oublier les très beaux contes d’Innocent. J’aurai aimé les écouter tous, ils étaient plein de philosophie. Et, souvent, je n’en saisissais que des bribes au passage.
Même une navette était prévue pour revenir à la gare.
Il y avait un dortoir pour héberger ceux qui en avait besoin, décoré comme il se doit. Quelle attention!
J’espère n’avoir oublié personne et je fais appel à vos photographies pour compléter cet album…
/// Vikings – Scandinavie textile /// Article cr´´eé le 17 décembre 2021, modifié le 6 décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement, je viens de rentrer au Chili – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Depuis mon enfance, je me suis intéressée aux Vikings. Il se trouve qu’ils ont utilisé des techniques textiles spéciales qui sont bien documentées. Le climat et les marécages ont favorisé la conservation de nombreux textiles souvent antérieurs aux Vikings. Ces techniques se pratiquent encore… Je suis donc partie à leur recherche.
Les techniques qui m’intéressent
Curieusement, les techniques n’apparaissent que rarement à un seul endroit dans le monde. On les retrouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. Mais souvent, elles sont malheureusement oubliées.
C’est dommage, car elles ont un grand intérêt pour une artisane nomade: elle peuvent s’utiliser facilement avec peu d’espace.
Enfin, les résultats obtenus par ces techniques donnent des textures différentes de celles des tissages et tricots habituels.
Nadelbinding / Anillado
Visiblement, cette technique était utilisée aussi bien en Amérique Latine, chez les Coptes, puis en Scandinavie.
Comme beaucoup de techniques de tissage elle dérive directement de la vannerie.
Bonnets à 4 pointes du désert d’Atacama, ils sont réalisés en “anillado” ou “nailbinding” dans un musée suédois