/// Tisser avec le métier María ///
Article modifié le 6 mai 2023
Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 15 novembre 2023
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Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 – Pica et Codao
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Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Comment tisser avec le métier María
Dans un article précédent, j’ai expliqué les qualités de ce métier à tisser intermédiaire entre les cadres à clous, les métiers anciens, traditionnels, à pieux, mapuche… et les métiers dits “professionnels” à pédales.
Maintenant, je vais vous montrer comment le tisser…
Préparer la chaîne
Pour ce métier à tisser, la préparation de la chaîne est une étape de première importance, car les erreurs gêneront durant toute la durée du tissage. Donc pour bien tisser, il faut faire très attention à l’installation de la chaîne.
D’autre part, il faut aussi essayer d’économiser les matières premières, les laines de chaîne doivent être de la meilleure qualité possible, elle doivent résister aux mouvement du peigne (qui s’il est mal pensé, peut user et couper les fils de chaîne). Donc, il faut au moins une fibre à deux fils, pour la solidité. Cela a un coût, surtout si on travaille avec des fibres filées artisanalement.
C’est la raison pour laquelle je prépare des chaînes les plus longues possibles. Je coupe les pièces une fois tissées, et renoue les futures franges pour recommencer une nouvelle pièce.
Mes premières chaînes longues devaient mesurer 5-6 mètres, dès que j’ai commencé à travailler avec ce métier à tisser, en revenant de Santa Fe (Argentine), à Mamiña.
L’idéal est de monter la chaîne à l’extérieur, mais en évitant les jours de vent, celui-ci peut emmêler les fils, et il a tendance à allonger certains fils plus que d’autres.
A Puerto Montt, j’ai de la place je monte des chaînes de plus de 10 mètres, récemment, je suis allée donner un cours à Andacollo, nous avons monté une chaîne de 18 mètres de long.
J’ai donc moins de pertes que si je monte 6 ou 7 chaînes de 2,50 m (par exemple, dans le cas des jetées de lit), ou l’on perd toutes les attaches des deux côtés. Il y a des gens qui coupent les fils de chaîne un par un, ils ont beaucoup de perte, on ne tend pas toujours pareil les fils, à la sortie du métier le tissage se rétrécie dans les deux sens, il faut donc en tenir compte dans les calculs…
Je préfère monter de longues chaîne, mesurer mes pièces au fur et à mesure du tissage, et couper quand je veux, je renoue la chaîne et continue jusqu’à épuisement de la chaîne, ainsi je l’utilise à fonds.
Je vais donc vous montrer le montage d’une chaîne de 10 m, étape par étape, sur un métier d’1.20 m de large au moyen de photo.
Le métier doit être bien fixé à une table inamovible. La chaîne va s’accrocher à une barre, ou à un pieux.
Les fils passent en double dans les fentes du peigne.
Enrouler la chaîne sur le métier à tisser
Avant, je coupais la chaîne et en faisait une ou plusieurs chaînettes géantes avec toute la chaîne, o la chaîne divisée en trois ou quatre parties.
Maintenant, une fois la chaîne tendue, je la coupe, et la noue en la lissant bien à un objet (actuellement une valise, j’ai vu une video sur internet où ils utilisaient une bouteille de 5 l d’eau). Avec ce système, je peux monter ma chaîne toute seule.
J’enroule la chaîne sur l’ensouple en tirant sur la valise, qui se rapproche petit à petit du métier sans s’emmêler.
Quand il ne reste presque plus de chaîne à enrouler, on dénoue la valise, on ne garde que le nécessaire pour nouer la chaîne sur l’autre ensouple ou s’enroule la toile.
On coupe les fils de chaîne pour les égaliser avant de les nouer. Je récupère ces déchets pour faire des franges…
Nous passons à l’étape suivante.
Séparer les fils pairs et impairs
A ce niveau, on peut désolidarisé le métier de la table. On va retirer un fil de chaque fente du peigne pour le passer dans le trou à côté. On le fait fil par fil.
Attacher les fils de chaîne sur le métier à tisser
Une fois cette étape finie, on va attacher les fils de chaînes à l’ensouple sur laquelle va s’enrouler la toile tissée.
On va prendre ces fils par petits paquets (je prends habituellement 4 et 4) et je les noue sur la latte de bois qui est attachée à l’ensouple. Je les noue de façon à pouvoir les dénouer à la fin du tissage pour les transformer en franges.
Commencer à tisser
Et maintenant, on peut commencer à tisser.
Je laisse 3 trois fois la largeur de la chaîne de fil de trame sans le tisser.
Je tisse les premières trames (environ 10), en général, avec une laine fine, semblable à la chaîne.
On passe la navette dans l’ouverture des fils, on pousse le fil de trame vers soi, à l’aide du peigne, on inverse la position du peigne et on repasse la navette dans l’autre sens.
Une fois que l’on a une dizaine de trames tissées, on fait le point péruvien.
Je prends alors le fil que j’avais laisser en dehors du tissage. je l’enfile sur aiguille à canevas. Je vais faire le point péruvien pour bloquer la chaîne et la trame. Cela évite de faire des noeuds avec les franges.
En fin de compte, c’est un point de broderie. Je vais prendre deux fils de chaîne et trois de trame, j’obtiens un point oblique, qui bloque le tissage.
Ce point peut aussi s’utiliser à la verticale ou au milieu du tissage comme décoration. J’applique ce même point à la fin du tissage.
Mesurer les pièces à tisser
Pour mesurer les pièces, quand je vivais à La Ligua, on m’a expliqué comment faire, une petite astuce, il suffit d’un mettre ruban, ou mieux deux collés l’un à la suite de l’autre.
On le bloque quand on commence à enrouler la pièce, juste au début de la pièce. C’est bien pratique, mais pas tout à fait précis, car on tend la toile au fur et à mesure que l’on l’enroule et tisse, quand on coupe la pièce, celle-ci se rétracte, il faut en tenir compte. Cela dépend de la tension de votre chaîne quand vous travaillez.
Finir une pièce
Pour finir la pièce, je fais de nouveau un ligne de point péruvien en brodant 3 trames et déplacement sur le côté de 2 chaînes.
J’enroule un peu la toile pour les franges et je coupe.
Il suffit de dérouler l’ensouple et de dénouer les franges du début.
Les franges de la prochaine pièces seront certainement plus régulières.
Je ne suis pas obligée de couper à chaque fois, je peux laisser un vide et recommencer à tisser en bloquant bien avec le point péruvien.
Finir la chaîne
S’il reste un peu de chaîne, on peut le terminer en faisant de petites pièces, j’ai souvent fait des ceintures, ou de petites bandes que j’ai terminé en petites pochettes.
Le métier que j’utilise actuellement me permet d’utiliser à fonds mes chaînes, avant avec l’ancien métier, je le retournais et le tissais à l’envers.
Conclusion
Et nous sommes prêts pour commencer un nouveau tissage.
Les possibilités au niveau des points sont infinies, rayures, torsions de chaînes, broderie, trames supplémentaires… Puis, il faut jouer avec les différentes grosseurs et textures de fibres, les couleurs, si possible naturelles…
Je prévois un autre article présentant des points particuliers et éclairant certains détails, j’attends vos questions…
Nouveaux cours
Avec Lucia, nous avons décidé d’organiser un nouveau cours de teintures naturelles en novembre 2023 à Codao, comuna de Peumo.
Auparavant, il y en aura un à Pica, un peu la suite de celui de 2010
J’attends avec impatience vos remarques sur mon courrier électronique ou mes whatsapp/signal/telegram.
Je reçois trop de courriers orduriers et de propositions malhonnêtes en laissant la possibilité d’envoyer des commentaires directement.
Francoise Gabrielle Raffi
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