/// Tresses et bandes tissées /// Article créé le 29 mars 2023 et modifié le 3 janvier 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours à Codao – Chili du 15 au 20 janvier 2024 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com
Pourquoi des tresses?
Lors de mon dernier séjour à Gletterens, j’ai compris l’importance des bandes ´´etroites et autres rubans tissés ou tressés.
C’est très utile pour faire des lanières pour des pochettes et des sacs, pour faire des ceintures, des amarres… Les applications sont nombreuses. Une tresse est toujours la bienvenue et peut être très décorative.
Mes lanières au crochet et les simples tresses à 3, 4, 5… brins ne me suffisaient plus.
Dans les fouilles archéologiques, on en trouve de nombreuses variantes.
Les tresses et bandes étroites ne nécessitent pas ou peu d’outils et ne mobilisent que peu d’espace. Elles peuvent être une bonne initiation aux techniques de tissage, une étape pour des pièces de plus grande envergure.
Nouveau voyage au Danemark
Braids 2022, tresses et bandes
Par hasard, un jour j’ai découvert que la Braid Society organisait un séminaire à Svendborg, au Danemark. Je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir plus profondément ces techniques de tresses et bandes étroites que je commençais seulement à tester.
Les plaquettes, un type de tresses?
J’avais déjà commencé à essayer les plaquettes, mais sans grands résultats. Il y a toujours des détails simples qui compliquent le travail.
J’avais beaucoup d’informations, mais rien ne vaut la pratique guidée.
Lors des Braids 2022, j’ai pu suivre une initiation à cette technique.
Chaque plaquette a plusieurs chaînes qui s’inversent au fur et à mesure du tissage. C’est un peu comme une tresse traversée par une trame à chaque rang.
Cela permet une grande variété de dessins et on obtient un ruban plus épais qui peut mesurer jusqu’à plusieurs mètres de longueur.
Cette technique est attestée à Hallstatt (Autriche), 3000 ans avant JC, par exemple. Mais, on la retrouve un peu partout dans le monde depuis des temps très reculés.
Généralement, on l’utilise pour des bandes, des galons, par exemple. Mais certains artistes peuvent aligner 400 ou 500 tablettes.
Splicing, qu’est-ce que c’est?
J’ai découvert cette technique lors des Braids 2022, par des pièces réalisées par des intervenants, j’ai aussi pu acheter quelques livres à ce sujet.
C’est une technique de tresses où les fils se traversent littéralement. Les résultats sont vraiment impressionnants et ne se limitent pas à de simples bandes.
Elle permet de créer des pièces en relief, en volume. C’est notamment la technique originale des sacs Wayu, de Colombie.
La lucette
Il s’agit d’une sorte de tricotin qui prend la forme d’une simple fourche. Cela permet de tricoter des cordons carrés. Ceux-ci peuvent ensuite être tressés, tissés, cousus, comme des tresses…
Ces cordons peuvent inclure des perles et s’entremêler en structures complexes.
Le kumihimo
Encore une technique de tresses qui rappellent le scoubidou, en provenance du Japon. Le kumihimo utilise une planchette percée au milieu et bordée de fentes où vont se glisser les différents fils pendant le tissage/tressage.
Les possibilités sont très variées. On peut obtenir aussi bien des tresses cilindriques que des tresses plates.
Le sprang
Cette technique n’est pas seulement destinée à faire des tresses étroites. On peut aussi l’utiliser pour des rideaux ou des pantalons. On peut faire des jours, c’est comme de la dentelle élastique.
En fait, il s’agit d’une tresse-filet dont la largeur dépend du nombre de fils de chaîne, donc de la largeur du métier. Chaque rang se tresse ou se tisse automatiquement en reflet, en haut et en bas.
C’est comme un tissage sans trame. Très belle technique préhistorique.
Là aussi, j’ai suivi une initiation qui m’a été bien utile.
Passementerie
Il s’agit de rubans ornés et de pompons divers. Ils peuvent fournir de somptueuses garnitures et décorations. Un vrai jeu sur les différentes couleurs et grosseurs de fils. C’est le royaume des entrelacs.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un métier à tisser aussi imposant pour travailler des galons. Nous avons eu une petite initiation à cette technique.
Le reste du dernier voyage en Scandinavie
Avant les Braids 2022
Je suis partie de Gletterens pour le Danemark avec quelques jours d’avance pour faire quelques visites de musées sur le chemin.
Bâle
J’avais une étape à Bâle, encore en Suisse, j’ai profité de cette occasion pour visiter le Musée du Papier. Il est vraiment très intéressant. Malheureusement, je suis arrivée un peu tard et je n’ai pas pu finir la visite et voir les ateliers. Il y en avait un qui m’intéressait particulièrement, c’était celui d’ebru.
Je viens d’y retourner.
J’en suis sortie avec quelques livres supplémentaires pour ma bibliothèque, notamment un sur la technique de teinture/impression appelée “ebru” que j’aimerai bien pouvoir développer prochainement.
La librairie de ce musée est très fournie, je vous la recommande chaudement.
Hedeby ou HAitabu
Haitabu était une ancienne capitale viking. C’était une étape obligée. Il y a un très beau musée et une reconstitution de village de l’Âge de Fer.
Il y avait aussi un festival viking, mais je n’ai pas pu y assister,
car je n’ai pas trouvé d’hébergement. La ville était envahi de vrai-faux viking…
J’ai donc continué ma route vers Arrhus.
Arrhus
Arrhus n’a été qu’une étape nocturne. Bien qu’il s’agisse d’une importante ville danoise, elle n’a été qu’un point de départ pour Silkeborg.
Silkeborg
Là, j’ai pu visiter le musée de l’Homme de Tolund.
Dommage que je n’ai découvert le musée du papier de Sylkeborg qu’une fois dans le bus pour rentrer à Arrhus.
Copenhague
Il y a encore des musées à visiter.
Svendborg
Braids 2022 mériterait un article complet, tellement c’`´etait intéressant. Cela a duré une semaine, une semaine de découvertes techniques de premier ordre.
Après Braids 2022
J’ai continué le voyage vers le nord…
Stockholm
Visite de nombreux musées. Certains offrent des démonstrations de nailbinding pour les enfants.
Turku
Le musée présentant de nombreuses bandes anciennes, tissées aux plaquettes était fermé.
Mais j’en ai visité d’autres. Notamment la réconstitution d’un quartier populaire au XIXème siècle, un musée de la pharmacie avec son jardin botanique, deux musées d’art moderne, un musée dit “biologique“…
Là, j’ai pu admirer des oeuvres d’une jeune artiste, Katja Syrja, qui produit ses propres encres et pigments naturels.
Certaines de ses oeuvres indiquent les pigments employés.
Une heureuse surprise!
Helsinski
Ce musée de la préhistoire expose de nombreux restes de textiles très anciens.
J’ai aussi visité un Musée Open Air, sur une île. C’est un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments anciens de toutes les régions de Finlande.
On peut voir de nombreux métiers à tisser et rouets. Malheureusement, ils ne sont pas en état de fonctionner. Quel dommage!
Tallin
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter de musées à Tallin car je suis arrivée dans l’après-midi et je suis repartie le lendemain matin.
Je me suis promenée dans la vieille ville.
Riga
J’ai eu un peu plus de temps à Riga. Le premier jour j’ai pu visiter que la moitié d’un musée ethnographique intéressant, avec une belle exposition sur le bois. J’étais arrivée un peu tard eet le musée fermait déjà.
Le second musée traitait du design.
Kaunas
Musée Open Air (à l’air libre) montrant des reconstructions de fermes, églises, moulins, jardins… de toutes les régions de Lithuanie. Musée immense et très intéressant, il faut prévoir une journée complète pour bien le visiter. On peut y admirer de nombreux textiles traditionnels, en lin, chanvre et laine. De même, sont présentés les processus de production de ces fibres.
Le déplacement vaut vraiment la peine.
Szczeczyn
Je voulais aller à Wolyn, où il y a une reconstitution de village Viking. Malheureusement, ce musée avait fermé pour réaménagement juste 2 jours avant mon arrivée. Réouverture prévue dans quelques années. Je suis donc repartie pour Berlin.
Berlin
À Berlin, il y a de nombreux musées.
Par curiosité, je suis allée visiter le musée du chanvre. Il ne manque pas d’intérêt, mais semble mieux informé sur les informations médicales et les conditions légales que sur les propiétés textiles…
Retour au Festival Yelen à Baulmes
Mon souvenir du Festival Yelen était si bon que j’avais décidé d’y revenir.
L’idée était bonne.
Outre la musique, les contes africains, les artisans… j’ai fait la rencontre d’un écovillage que j’ai eu la curiosité de visiter.
J’ai accepté leur invitation et j’y suis restée en stage. C’est un lieu très multiculturel.
Une de mes tâches était la création d’une décoration des luminaires. J’ai donc travaillé sur ces lampes jusqu’à mon retour au Chili.
Je suis donc de retour dans cet Écovillage pour quelques mois et continuer ce projet de longue haleine. Les lampes à habiller sont nombreuses, cela permet d’être créatif.
Ici, aussi, j’ai donc trouvé une application à une bande tissée.
Pour la suite…
Cet article commence à être trop long. Je vais l’arrêter là. Mais la suite sera publiée très prochainement sur le site en espagnol www.lanitando.com
J’attends avec impatience vos remarques sur mon courrier électronique ou mes whatsapp/signal/telegram.
Comme, je reçois trop de courriers orduriers et de propositions malhonnêtes en laissant la possibilité d’envoyer des commentaires directement. Il faut rendre la tâche un peu plus difficile aux robots informatiques. J’insiste sur le fait que je rédige moi-même mes articles, sans aide d’une supposée intelligence artificielle qui ne peut avoir accès à mon expérience. Cela explique la lenteur de rédaction…
Francoise Gabrielle Raffi
Mobile français Reglomobile, whatsapp, telegram et signal +33 7 69 905 352 Mobile chilien Entel, whatsapp, telegram et signal +56 9 764 449 78 Mobile chilien Movistar +56 9 831 670 91 Ce numéro a été attribué à une autre personne pendant mon absence du Chili, de plus cette compagnie a décidé de changer mon identité!!!
/// Blog Divers /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Divers, entre teinture et textile
Divers, cette rubrique devient nécessaire. Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils, expériences et techniques de recherche.
Il y aura aussi des articles de réflexion sur ma pratique professionnelle qui n’a rien d’automatique. Cette réflexion est richement alimentée au cours de mes voyages.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Je vous laisse explorer ces articles.
Divers Fibres
Pour tisser, on utilise des fibres. Celles-ci sont très variées et doivent subir un certain nombre de traitements divers, je les traiterai dans cette rubrique.
Divers Techniques
Les techniques et leur histoire ont leur importance. Je donne beaucoup d’importance à mes outils et je vais développer ce sujet qui me tient à coeur.
Je ne me contente pas d’acheter des outils. Parfois, j’essaie de les améliorer. Dans certains cas, je vais les puiser dans la nature.
Autres
Il y a toujours des inclassables même dans les Divers.
// Apprendre – organiser un cours /// Article créé le 2 octobre 2022, dernière mise à jour le 4 octobre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Apprendre, je passe ma vie à apprendre, c’est une de mes passions que je voudrais partager avec vous. Car, apprendre pour soi-même ne suffit pas. Le partage permet de consolider ses connaissances et de les approfondir. C’est une expérience très enrichissante.
Lire pour apprendre
Je lis beaucoup, sur des sujets aussi variés que possible. C’est ainsi que démarre la plupart de mes projets. Toutes mes recherches en teinture naturelle ont pour origine ma lecture d’un “Guide de teintures naturelles” écrit par Dominique Cardon.
Les livres alourdissent mes bagages, mais ils me donnent aussi des ailes.
Ma curiosité m’ouvre de nouveaux horizons. Ceux-ci, par définition, ne peuvent pas être atteints. En outre, toute démarche laisse des traces…
“Caminante no hay camino, se hace el camino al andar” “Voyageur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant”
Antonio Machado
Quand tu te mettras en route vers Ithaque, Souhaite que le chemin soit long, Plein d’aventures, plein d’enseignements. Les Lestrygons et les Cyclopes, La colère de Poséidon, ne les crains pas, Jamais sur ton chemin tu ne verras rien de tel Si ta pensée garde sa hauteur, si une émotion rare Etreint ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes, Et Poséidon furieux, tu ne les croiseras guère Si tu ne les transportes pas en esprit, Si ton esprit ne les dresse pas devant toi. Souhaite que le chemin soit long. Que soient nombreux les matins d’été Où – quel plaisir, quelle joie ! – Tu entreras dans des ports jamais vus ; Dans des comptoirs phéniciens fais halte, Et procure toi de la bonne marchandise Nacre, corail, ambre ou ébène, Et des parfums voluptueux de toutes sortes, Le plus possible de parfums voluptueux ; Visite encore bien des villes égyptiennes, Apprends, apprends toujours auprès des savants. Garde à l’esprit toujours Ithaque. L’arrivée là-bas est ton but. Mais ne hâte en rien ton voyage. Qu’il dure des années, cela vaut mieux ; Que tu sois vieux en abordant sur l’île, riche de ce que tu as gagné en chemin, sans attendre de richesse d’Ithaque. Ithaque t’a offert ce beau voyage. Tu n’aurais pas sans elle pris la route. Elle n’a plus rien à t’offrir. Et si elle t’apparaît pauvre, Ithaque ne t’aura pas trompé. Devenu sage, avec tant d’expérience, Tu dois savoir ce que les Ithaques veulent dire.
Par exemple, je voulais citer ce poème de Constantin Cavafis, que je connaissais, chantée en catalan par Lluis Llach depuis mes années d’étudiante, je suis allée le chercher sur internet et je découvre un nouveau site très inspirant, sur lequel je viens de mettre un lien.
En fin de compte, je redécouvre ce poème que je croyais connaître.
et par surprise
Par exemple, je cherche des informations sur les cordes et ficelles et je découvre qu’il existe une théorie des cordes en mathématiques. Curieusement, je n’ai pas trouvé d’information sur les cordes des instruments de musique.
Voyager pour apprendre
À chaque voyage, j’apprends, et souvent je regrette de ne pas pouvoir partager les nouveautés que je découvre.
Les musées
Ce sont les principales cibles de mes voyages, et des points de vue culturels toujours différents, ils indiquent comment on se voit localement et comment on aperçoit les autres. Ils nous incitent aussi `a nous poser des questions sur la façon dont on a appris l’Histoire… ou la botanique…
Un lieu où expérimenter
Cela fait 3 étés que je reviens expérimenter, donc apprendre au Village Lacustre de Gletterens. Je vous en ai parlé dans plusieurs articles, car j’y ai beaucoup appris, mais aussi partagé. Je me demande comment faire pour partager encore plus.
Voyager pour apprendre des langues
Apprendre des langues est un autre moyen d’aggrandir son monde et de partager ses expériences. Découvrir une langue, c’est découvrir un autre monde.
Woofing et autres expériences semblables
Les systèmes de bénévolat sont un autre moyen de découverte et de partage. C’est très original et efficace. Par exemple, à Grandvaux, j’ai découvert des gens passionnants.
Rédiger un article, c’est aussi apprendre
Je dois chercher des informations, des sources et je découvre d’autres sens du terme que je recherche, d’autres applications ou usages d’un produit ou d’une technique, parfois d’autres façons de faire. Cela explique que j’écrive parfois plusieurs articles sur des sujets qui semblent très proches. Il s’agit pour moi de les approfondir au fur et à mesure.
Les tutoriels, MOOCs et autres formations digitales, c’est int´´eressant. Cela peut donner une idée d’une technique, mais c’est bien souvent insuffisant.
Quand on fait une video, la technique doit déjà être bien rôdée. L’entraînement fait que l’on peut oublier sciemment ou non des détails qui peuvent se révéler cruciaux au moment de passer à la pratique. D’autant plus, que si l’on donne l’information complète, on ne peut plus vendre de formation.
Je l’ai constaté plus d’une fois en ce qui concerne le feutre ou les orties, dernièrement. Il manque toujours un petit quelque chose, qui fait que le résultat ne soit pas conforme à ce que l’on attendait.
Apprendre par la pratique, les ateliers
La théorie est toujours intéressante, mais la pratique et l’expérience fixent les connaissances ou contredisent les informations théoriques.
La pratique invalide parfois les théories énoncées et pousse à développer de nouvelles explications.
Certains livres répètent à l’envi que le mites n’attaquent pas la laine dans sa graisse, “con su beri” comme diraient mes amis du Sud du Chili. Cela, malheureusement, est absolument faux.
Les ateliers enseignent aussi aux enseignants
Il me semble bien connaître mes sujets, mais plus on en sait, plus on d´écouvre l’étendue de ce l’on ignore. Ainsi, toutes les questions, pour absurdes qu’elles puissent paraître, m’incite à la réflexion.
Les questions des débutants
Elles peuvent paraître simplistes, mais elles peuvent être très profondes.
Par exemple, mon ami Rodrigo au Brésil, m’avait demandé “pourquoi teindre“. Or, les humains teignent des fibres depuis des milliers d’années, pourquoi donc?
Il y a des explications qui vont au-del“a de la simple esthétique. Par exemple, Dominique Cardon explique que souvent les filets de pêche archéologiques étaient teints. Il y avait 2 raisons à cela: d’une part cela pouvaient les dissimuler aux poissons et d’autre part, les tanins utilisés dans beaucoup de teintures naturelles rendaient les filets plus résistants.
Les questions des initiés
Elles poussent à améliorer les techniques et peuvent déboucher sur des innovations. Elles me poussent à d’autres expérimentations.
Apprendre à faire sans
Il m’a fallu plusieurs fois apprendre à trouver des solutions… Notamment, comment teindre sans alun, c’est à dire, sans mordant chimique.
Les cours ne sont pas réservés aux adultes. De nombreuses activités de teinture et de tissage sont ouvertes aussi aux enfants.
Exemples de programme de cours
Zonca
À titre indicatif, voici ce que j’avais proposé pour un cours à Zonca, Italie du Nord. Par définition, je m’adapte aux conditions locales
Semaine 1 – Teinture naturelle Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Présentation Préparation du feu Lavage et mordançage Filature Préparation de la soupe de clous Pendant que cela chauffe, explications sur les différentes fibres et conséquences pour la teinture Récolte de plantes locales, mises à tremper Si l’on a le temps, video Michel Garcia et autres
2ème jour
Début de teinture (bains) Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
3ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
4ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Cuve d’Indigo – théorie et pratique Ecoprint – préparation
5ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Modificateurs Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – cuisson
6ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – ouverture
Semaine 2 – Tissage artisanal Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Types de métiers – historique Tressage et techniques dérivées de la vannerie, filets Les métiers à plaquettes ou tablettes Sprang Peg loom, inkle loom, métier maya Les métiers à ceinture Les métiers à grille, ou peigne rigide
2ème jour
Métiers à clous Pourquoi sont-ils intéressants? Tissage décoratif avec inclusions d’éléments naturels Différents types de montage Différents points
3ème jour
Plus de points Inclusions diverses Saori, Gaze Unions des pièces
4ème, 5ème et 6ème jours
Métier dit María ou à peigne rigide Fils pour la chaîne et pour la trame, erreurs à éviter Montage d’une chaîne et application des points appris et nouveaux points 1 écharpe originale Finitions
/// Festival Yelen /// Article cr´éé le 8 décembre 2021, publié le 6 mai, non terminé Retour en Europe le 10 mai 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.
Teinture naturelle 10 – 15 juillet Tissage artisanal 17 – 22 juillet
Rejoignez nous à Zonca!
Le Festival Yelen, j’y suis arrivée grâce à Camille. Elle est venue me visiter lors du Rassemblement Préhistorique, à Gletterens. Nous avons partagé nos pratiques lainières et elle m’a parlé de ce Festival. J’ai pensé que ce serait intéressant, un avant goût de mon tour du monde textile. Mais, cela a été beaucoup mieux que je ne le croyais. J’ai découvert une organisation admirable qui a créé un Festival exceptionnel.
Yelen, signifie Lumière en Bambara, une des langues parlées au Mali et ce festival était vraiment lumineux de beauté et de bonté. Cet article sera un Festival de photographies. Sans doute, parleront-elles mieux que mes mots de ce Festival.
Festival des enfants
En effet, les premiers arrivés au Festival furent les enfants. De nombreuses activités leur étaient dédiées.
Bien sûr, il y avait des classes entières accompagnées de leurs enseignants. Mais, il y avait aussi beaucoup d’enfants qui font l’école à la maison. C’est assez courant en Suisse. Il y a beaucoup de zones qui sont très enneigées en hiver, ce qui complique la circulation. Ce système permet aussi de lutter contre l’exode rurale et permet à de nombreux villages de rester vivants.
Les enfants se sont rués sur les activités dès 9h du matin.
Festival textile
Mireille Keita et sa collection Festival Yelen
J’attends les photos, je n’ai pas réussi à voir le défilé, il y avait trop de spectateurs!
Un tisserand burkinabé
Il y avait 2 métiers à tisser impressionnant sous différents aspects.
Une fois rangé ce métier ne prend que très peu de place. J’en ai acheté un à mon voisin. Il tient dans un petit sac dans ma valise. Nous remonterons le système de suspension au Chili.
Camille et ses laines
Camille a un petit troupeau de brebis, dans un alpage tout près de Baulmes.
Elle est venue avec ses fuseaux, son rouet… faire des démonstrations de filage de laine.
Festival teinturier
Le bogolan
Un vrai maître du bogolan donnait l’occasion aux enfant de personnaliser des t-shirts.
On voit, ici, que l’on peut faire varier les nuances.
La collection est belle.
Mes petites démonstrations
Pour moi, cela a été un grand honneur de participer à ce festival international.
Je suis partie un peu vite et encore une fois trop chargée de Gletterens et j’ai oublié les casseroles. Heureusement que Camille était là. Donc elle est allée faire une petite visite à la déchetterie du village. Les déchetteries suisses sont une source inépuisable, on y trouve des objets en parfait état… Grâce à la déchetterie locale, nous pourrons teindre au Festival Yelen.
Indigo, spécialité africaine
J’avais réservé 100 g de précieux indigo.
Festival de danse
Le faux lion
Le faux-lion est vraiment très impressionnant. Les enfants sont entrés dans son jeu avec une découverte participative active des danses et musiques africaines. Nous avons bénéficié d’un merveilleux spectacle de danse théâtrale…
Les marionnettes géantes
Dans leur exagération poétique, les marionnettes géantes créaient l’enthousiasme de tous par leur ingéniosité. Et dire qu’elles ont failli ne pas arriver à temps.
Il y avait aussi un atelier de fabrication de marionnettes recyclage.
Dans les stands aussi, il y avait des marionnette…
Festival d’amitié
Cuisine merveilleuse
La cuisine du Festival Yelen, assurée par des bénévoles est une invitation au voyage.
Quelles musiques
Admirable union des tambours africain et des corps suisses.
Il y avait un atelier de fabrication de tambours recyclage. J’ai encore oublié de photographier. Tout est arrivé trop vite.
Les enfants ont appris à transformer de grosses boîtes de conserve en tambours.
Les stands
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans montrer les stands et autres animations
Le délicieux mouton rôtissait en musique…
Quelles émotions!
J’allais oublier de mentionner les décorations très créatives, depuis la signalétique extérieure en passant par les sièges.
Il ne faudrait surtout oublier les très beaux contes d’Innocent. J’aurai aimé les écouter tous, ils étaient plein de philosophie. Et, souvent, je n’en saisissais que des bribes au passage.
Même une navette était prévue pour revenir à la gare.
Il y avait un dortoir pour héberger ceux qui en avait besoin, décoré comme il se doit. Quelle attention!
J’espère n’avoir oublié personne et je fais appel à vos photographies pour compléter cet album…
/// Vikings – Scandinavie textile /// Article cr´´eé le 17 décembre 2021, modifié le 6 décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement, je viens de rentrer au Chili – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Depuis mon enfance, je me suis intéressée aux Vikings. Il se trouve qu’ils ont utilisé des techniques textiles spéciales qui sont bien documentées. Le climat et les marécages ont favorisé la conservation de nombreux textiles souvent antérieurs aux Vikings. Ces techniques se pratiquent encore… Je suis donc partie à leur recherche.
Les techniques qui m’intéressent
Curieusement, les techniques n’apparaissent que rarement à un seul endroit dans le monde. On les retrouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. Mais souvent, elles sont malheureusement oubliées.
C’est dommage, car elles ont un grand intérêt pour une artisane nomade: elle peuvent s’utiliser facilement avec peu d’espace.
Enfin, les résultats obtenus par ces techniques donnent des textures différentes de celles des tissages et tricots habituels.
Nadelbinding / Anillado
Visiblement, cette technique était utilisée aussi bien en Amérique Latine, chez les Coptes, puis en Scandinavie.
Comme beaucoup de techniques de tissage elle dérive directement de la vannerie.
Les plaquettes
Historiquement, cette technique était déjà attestée à Hallstatt, en Autriche, actuellement, il y a plus de 3500 ans.
Beaucoup plus tard, les Vikings feront des bordures à tous leurs vêtements avec cette technique qui permet de tisser de jolis galons avec une grande variété de dessins.
Le sprang
Cette technique très ancienne, nécessite au moins un cadre, elle produit des filets.
Curieusement, je n’ai rien trouvé sur le sprang en Scandinavie, mais je n’y suis pas restée longtemps et je ne suis pas rentrée en contact avec des spécialistes…
Métiers à bandes ou à grille
Ces petits métiers sont bien sympathiques, ce seront les premiers que je testerai à mon retour à Gletterens. Je ferai avec une bande pour un de mes sacs de voyage. Je consacrerai certainement dans peu de temps un petit article à ce métier.
Cette technique est déjà moins exotique.
J’en verrai plusieurs dans les musées, notamment une version de Laponie avec 2 lignes de trous.
Par curiosité, je viens d’aller visiter le site du norksfolkemuseum.no et je découvre une base de données de photos de matériel textile très intéressante.
J’y découvre une grille à trois lignes de trous. Maintenant, je suis très curieuse de transformer une de mes grilles et de tester ce système.
À première vue, il me semble que les lignes de trous sont un peu serrées, mais il doit y avoir une raison.
Grand départ chez les Vikings
26 août
Le départ était prévu à 8h00 près du supermarché. Mais, j’ai un peu trop traîné pour compacter mes bagages.
Mon matelas pneumatique que je devais regonfler un peu tous les soirs ne voulait plus se dégonfler ce matin-là.
Conclusion, j’ai dû monter la côte avec tous mes bagages jusqu’au village pour prendre le bus suivant. Par chance, je n’ai pas raté ce bus. J’étais encore très chargée, j’ai emmené en ballade mon rouet électrique de voyage (avec un peu de laine).
Saint Gall et son musée de la dentelle
Le voyage à Saint Gall (Suisse) s’est passé sans problème. Par chance, il y a des consignes à la gare bien accessibles et de grande taille, tout tenait dans un casier. Alors, j’ai laissé mes bagages à la consigne et j’ai acheté le billet de train pour Hambourg pour le soir même. J’économise ainsi en hébergement.
Puis, je suis partie visiter le musée de la dentelle. Je suis venue dans cette ville parce qu’on m’avait parlé de ce musée. En effet, je n’avais pas pu voir ceux d’Argentan et d’Alençon, devant lesquels je suis passée maintes fois, pour cause de guerre contre un virus.
Il est vrai que ce musée est intéressant, bien qu’il traite essentiellement des techniques industrielles modernes.
Il y a une bibliothèque impressionnante.
Quelques métiers à tisser originaux peuvent donner des idées pour des animations.
Il y a toute une section qui présente les différentes fibres avec des explications intéressantes sur les fausses bonnes idées… Par exemple, les dégâts provoqués par la monoculture de coton. Des livres sont aussi exposés.
Il y avait aussi une exposition sur les femmes politiques et la mode.
La ville
Il y a un joli centre qui a su conserver de nombreuses maisons anciennes, très bien entretenues. Dans cette ville, il y a beaucoup de chocolatiers (comme à Neuchâtel).
Comme prévu, je repars le soir vers Hambourg, avec une escale de 23 h à 4 h à Munich. Le train part avec 1 h20 de retard, mais ce n’est pas grave vu que la correspondance est longue.
À Munich, il y a quelqu’un qui s’est installé dans un hamac entre deux piliers sur le quai. Cela fait envie.
27 août
Les queues
Enfin, j’arrive à Hambourg à 10 h 30.
Ici, ils sont tous fanatiques du masque médical. Ni celui de Monique qui est épais, ni celui de Martine qui est joliment fleuri ne sont à leur goût. Ici, priorité à l’uniforme!
Donc, j’ai dû aller en acheter un chinois et refaire la queue pendant plus d’une heure pour avoir une demie information à un guichet. Heureusement, j’étais allée m’acheter un plat à emporter que j’ai mangé en faisant la queue.
Ici, on ne dit pas bonjour, mais: “Bitte der Mask über dieNase” (votre masque sur le nez SVP) sur un ton déplaisant. Et souvent, ils oublient de dire “Bitte“. Il n’est jamais assez haut à leur goût. De plus, les queues se multiplient car l’office de tourisme ne renseigne pas sur les trains, ni sur les bus, ni sur les hébergements, seulement sur les activités à Hambourg et pas dans la région… Pour les transports, la Deutsch Bahn (équivalent de la SNCF) ne s’occupe que des horaires de train et ainsi de suite.
Puis, pour l’hébergement, on a fini par m’envoyer voir un équivalent de l’Armée du Salut: La Bahnhof Mission. Je n’ai pas testé cette solution. Vu l’accueil peu sympathique dans cette gare, j’ai préféré continuer mon voyage la nuit.
Albersdorf, le musée
J’ai mis mes bagages à la consigne et j’ai fini par acheter un billet aller-retour pour Albersdorf qui curieusement n’indique ni horaire ni quai de départ.
Si je suis ici, c’est que je voulais voir ce musée depuis longtemps, car sur leur site internet, j’avais vu des panneaux très intéressants sur les fibres anciennes: liber de tilleul, orties et autres fibres sauvages utilisées dans les textiles anciens.
Après 2h30 de train, j’arrive. Le musée est tout près de la gare. Il n’y avait personne qui le visitait et l’on m’a cependant exigé mon certificat de vaccination. C’est tout de même un peu choquant pour un musée qui s’intéresse aussi à l’écologie. Ce fameux certificat préoccupait plus l’employée que le paiement de l’entrée.
Je n’ai pas vu les panneaux sur les fibres, mais il y avait une belle salle sur l’ambre et une reconstitution d’un four pour fondre le minerai de fer. Cela fait un peu penser aux fours utilisés par les Incas.
Ce musée est très petit. J’ai donc eu le temps de visiter aussi le Parc préhistorique Steinzeit Park
Le parc de l’âge de la pierre
L’entrée à pied est mal indiquée, j’en ai fait le tour complet (dans la forêt) avant de la trouver. Mais, la promenade est belle.
Ici, c’est très différent du Village Lacustre de Gletterens. C’est très orienté vers les enfants, il y apparemment aussi des animations, mais je n’en ai pas vu la publicité.
Là, contrairement au petit musée, on ne me demande pas de certificat.
Il y a des pancartes d’information un peu partout.
À plusieurs endroits, il y a des jeux pour les enfants et des robinets pour se laver les pieds après.
Il y a des reconstitutions de différents types d’abris, de maisons, de pièges et de tombes.
On y trouve aussi une reconstitution de labyrinthe comme en verra plus tard chez les Vikings.
À deux endroits, il y a quelques personnes déguisées qui sont censées faire des activités artisanales.
Pas d’informations nouvelles au sujet des textiles, c’est bizarre car c’est grâce à ces panneaux que j’ai connu l’existence de ces endroits. Seulement des métiers à pesons, qui sont montés, mais pas en production.
Là, Gletterens présente beaucoup mieux avec un métier présentant un tissage avec des bordures en sprang, avec, semble-t-il, beaucoup moins de moyens. C’est sans doute là, l’influence positive de Jacques Reinhard qui a bien divulgué ses savoirs.
Il y a un petit troupeau de moutons, mais pas d’information quant à leur race.
Plusieurs bâtiments ont des toitures enherbées, végétalisées, et certaines utilisent les écorces de bouleaux.
Il a aussi une zone de culture, lin, céréales, maraîchage, plantes aromatiques…
Ce parc mériterait un article complet, j’espère pouvoir y retourner.
Départ pour Copenhague
Je pensais revenir à Hambourg au retour, mais cela en s’est pas fait, d’autant plus que l’accueil dans cette ville, dont je n’ai connu que la gare trop préoccupée par un virus, n’a rien eu de sympathique.
C’est un peu dommage, car je vais découvrir qu’il y a beaucoup de sites anciens, notamment vikings dans la zone de Hambourg, notamment l’ancienne ville viking de Aitabu.
Pour le moment, le but était de chercher un musée sur le tissage aux plaquettes, technique très développée par les Vikings. Les étapes sont: Copenhague, Göteborg, Oslo… Rome2Rio m’aura beaucoup aidé dans la détermination de mon trajet et aussi pour le choix des moyens de transport.
Pour le retour, je prévoyais de passer par Malmö, Gdansk, Bydgoszcz, Biskupin où il y a une reconstitution de village préhistorique.
Les gares ferroviaire et routière
Je suis revenue à Hambourg vers 20 h 30.
Vu que j’ai trouvé un bus à 34 Euros (4 fois moins cher que le train de la Deutsch Bahn), je cherche la gare routière. J’ai bien dû faire deux fois le tour de la gare ferroviaire avant de la trouver. On me disait toujours de l’autre côté. Une fois trouvée, j’ai mangé et confirmé le bus qui part à 2 h 00 du matin et arrive à Copenhague vers 9 h.
Heureusement, j’ai pu trouver du wifi sur les quai de train, pour l’achat de mon billet de bus.
J’ai donc récupéré mes bagages (sac à dos + charriot) et suis partie attendre mon bus. Avec la fatigue, l’attente se fait longue. Il commence à faire froid et il s’est même mis à pleuvoir.
En l’espace de quelques heures, on m’aura demandé le certificat de vaccination deux fois. La dernière, pour rester le temps d’avaler mon repas, dans la salle d’un fast-food asiatique de la gare qui n’avait même pas de chaises.
Où trouver un siège pour attendre?
Les sièges font cruellement défaut dans cette ville. Il faut descendre sur les quais de la gare ferroviaire pour parfois en trouver un de libre quand un train part. C’est tout de même plus pratique pour faire des recherches sur internet. Peut-être, devrais-je envisager de m’acheter un siège pliant la prochaine fois que je voyage, comme si je n’étais jamais assez chargée.
Quant à la gare routière, même à 2 heures du matin, il vaut mieux ne pas quitter son siège quand on a fini par en trouver un de libre.
Arrivée chez les “Vikings”
28 Août
Arrivée à Copenhague sous la pluie.
Grande surprise en arrivant, le bus nous débarque sous la pluie en pleine rue à quelques centaines de mètres de la gare. Quelqu’un réclame quand j’arrange mes bagages. Il paraît que je suis au milieu de la rue (les autres passagers aussi).
En fait, il s’agit d’une piste cyclable aussi large qu’une voie pour voitures. Une fois mes bagages installés, je pars instinctivement dans la direction de la gare.
Je crois que je n’ai jamais vu autant de vélos, il y en a partout, éventuellement avec un petit réceptacle pour enfants à l’avant. J’en ai vu un avec 4 enfants à bord.
Quel soulagement, après le stress hambourgeois, ici personne ne porte le masque. Le vaccin n’est plus exigé.
Enfin, je respire.
La gare ferroviaire
Ici aussi, il y a des consignes à la gare, de grande taille, c’est tout de même pratique. C’est le genre de confort que l’on a oublié depuis longtemps en France.
Ici, comme en Allemagne, il y a du Wifi dans les gares et même dans les trains.
C’est ainsi que je peux organiser la suite du voyage, petit à petit, en affinant mon itinéraire et en cherchant un hébergement au jour le jour.
Le musée
Visite de la Glyptothèque. J’espérais pouvoir y voir les pierres tombales de Palmyre, dont il possède une très grande collection. Elles n’étaient plus visibles, c’était une exposition temporaire. Dommage, car la plus grande collection est justement à Copenhague.
En Scandinavie, il n’y a pas que les Vikings. Ici, je vois plein de statues grecques et romaines. Je photographie les détails des vêtements et des coiffures.
Il y a deux momies égyptiennes. L’ordonnancement des bandelettes a attiré toute mon attention. J’en verrai d’autres par la suite dont la disposition n’est pas la même.
J’ai acheté un livre sur les couleurs et Charles Darwin pour les descriptions de la nature.
Nuit passée dans une auberge de jeunesse, dortoir de six femmes, des lits superposés, encastrés dans un meuble, on dirait presque un nid, agréable malgré l’espace réduit. Mon sac à dos dormira à mes pieds, car il ne tient pas dans le casier.
Quel repos après tant de route, d’attente et de marche.
29 août
À 8 heures, je réserve par erreur une nuit dans une auberge de jeunesse à Göteborg, Suède. Je n’avais pas prévu de rester aussi longtemps à Rotskilde. Heureusement, j’ai pu retarder d’une journée. Je passerai la nuit dans le train.
Rostkilde
Je laisse mon sac à dos dans une consigne et pars pour Rostkilde.
C’était un grand port et l’ancienne capitale des vikings. Ils y ont coulé 6 bateaux dont certains ont pu être reconstitués presque entièrement. Ils ont été coulés volontairement pour boucher des entrées dans le port pour mieux le protéger.
Le musée extérieur
Ce musée doit absolument être visité. Il y a un stand sur les cordes: chanvre bien sûr, mais aussi crin de cheval, laine de mouton, liber de tilleul, algues et même arbustes. Dommage qu’il n’y ait personne pour donner quelques explications supplémentaires.
L’atelier
Puis, il y a un atelier de construction navale qui donne de très nombreux détails.
Il y a aussi un navire en construction à l’extérieur.
Ainsi, les différents types de bois n’étaient pas choisis au hasard. Les principales essences utilisées sont présentées grandeur nature dans des bacs autour des allées avec leur particularités.
On y voit aussi comment les formes des arbres, notamment les embranchements étaient utilisés.
Les attractions
Un petit atelier invite les enfants à construire leur propre bateau et à le mettre à l’eau. Cela les fait réfléchir sur l’utilité de la quille, la position du mat, la répartition des poids…
Ici, on peut voir la reconstitution de l’épave numéro 3 qui a été mise à l’épreuve durant un long voyage semblable à ceux du passé.
Tout a été étudié sur ces navires. Les traces des outils utilisés pour leur fabrication ont donné beaucoup d’informations.
Face au rivage, il y avait aussi une reconstitution de labyrinthe en pierre, de tentes, de jeux…
La reconstruction des bateaux
D’abord, les pièces des bateaux retrouvés ont subi un traitement qui a permis de les exposer.
Alors, des plans ont été fait grandeur nature et au 1/10ème.
Par conséquent, ces travaux ont fait intervenir de nombreuses équipes d’archéologues, de menuisiers, charpentiers, botanistes…
Le musée présente donc 6 navires, ou plutôt, ce qu’il en reste. C’est impressionnant, quand on imagine le travail nécessaire à leur construction avec les moyens de l’époque.
Au fonds d’une salle, il y a un métier à tisser à pesons, avec des indications très intéressantes sur la fabrication des voiles qui étaient en laine traitée avec une sorte de goudron et couverte d’ocre jaune ou rouge. Là aussi, il y a des archéologues expérimentaux qui s’occupent de ces problèmes.
Malheureusement, le tisserand n’était pas là.
La boutique
À la boutique, j’ai encore trouvé quelques livres, notamment sur les techniques de nailbinding et de tablettes qui m’intéressent.
Si vous vous décidez à visiter ce musée en train depuis Copenhague. C’est facile, une carte forfait pour les déplacements en banlieue suffit. Mais, il faut savoir que l’on doit prendre un bus en sortant de la gare (le 203). Je n’ai pas compris comment payer le bus, on m’a laissée passer.
Départ pour la Suède
De retour à Copenhague, je récupère mes bagages et me décide à partir pour Göteborg, j’avais acheté le billet comprenant le ferry le matin.
J’arrive à Helsinger, je monte dans le ferry en pensant en avoir pour plusieurs heures et arriver directement à Göteborg. Alors, j’en profite pour commencer à rédiger la narration de la veille, quand quelqu’un me demande si je repars pour Copenhague.
Nous étions déjà arrivés déjà arrivés en Suède. Pas de contrôle, pas de masques…
Je croyais être arrivée à Göteborg, je réserve une nouvelle nuit. Mais quand je cherche l’itinéraire, on m’indique sur l’écran un chemin sans la durée.
Je demande aux gens à côté de moi, si j’étais bien à Göteborg. J’en étais encore loin, je n’étais qu’à Helsingborg, à 166 km.
Il y avait un train dans les 20 minutes qui suivaient. Je l’ai pris. Je suis bien arrivée à Göteborg.
30 août
Aujourd’hui, c’est lundi, je trouve les musées fermés.
Au centre d’informations touristiques, on y parle français et on m’indique quelques autres musées et un magasin de laines. Il s’agit en fait d’une grande librairie avec un petit rayon de laine.
Malheureusement, je ne trouve rien d’intéressant. Je découvre le marché couvert et y mange.
Il y a un peu partout des parcs et des parterres avec des associations de plantes assez surprenantes.
Je récupère mes bagages à l’hôtel où j’ai passé la nuit, pour aller à l’auberge de jeunesse pour cette nuit et la prochaine. Les 23 minutes indiquées par Google pour ce chemin, m’ont pris plus d’une heure.
Quand on se promène dans la ville, on peut découvrir des peintures murales dignes d’intérêt.
En Scandinavie, les cafés attendent les clients avec une couverture pour chacun.
Fin d’après-midi
Après-midi de planification de la suite du voyage.
Sur la carte, il y a plein de mentions d’Oseberg, mais pas de musée, encore moins sur le tissage aux plaquettes. Je crois qu’il y a un musée intéressant à Bergen, en Norvège, mais c’est trop loin. Ce sera pour un autre voyage.
Au passage, je découvre 2 autres musées à Paris et un village franc dans l’Aisne.
Après un certain nombre de recherches avec un internet instable, je finis par savoir que le fameux bateau d’Oseberg est dans un musée à Oslo, qui sera donc la prochaine étape.
Quand au tissage, il semblerait qu’il y ait quelque chose dans les îles Löfötren, mais c’est très loin dans le nord.
Au fur et à mesure de mes recherches, je m’aperçois que je suis passée à côté de beaucoup de choses dans le Nord de l’Allemagne ou au Danemark. Il faudra prévoir un second voyage pour approfondir le sujet et si possible faire des contacts avec des spécialistes…
Quand il n’y pas d’internet
Vues les intermittences de l’internet, je prends le temps de feuilleter les livres que j’ai achetés aux musées.
31 août
Aujourd’hui visite de 2 musées: le Musée Röhss et le Municipal, où j’achète 2 petites lucettes et 2 aiguilles en os pour le “nailbinding“. Je suis contente de trouver des petites lucettes, j’en avais acheté des grandes l’année dernière en Suisse, mais elles servent plutôt avec de très gros fils ou des lanières en cuir.
Ces musées étaient tous deux intéressants. Les musées ouvrent tard ici, à 11 heures.
Le Musée Municipal
Le Musée Municipal ouvrait le premier, j’irai donc le voir d’abord.
Je n’ai pas encore parlé des bijoux vikings, mais ils sont merveilleux.
Dans une salle qui traite d’une période plus récente on y découvre les outils utilisés pour fabriquer et entretenir les fraises.
Une grande salle présente les mythologies vikings et leurs divinités…
Nous sommes maintenant dans une salle qui relate l’industrialisation du secteur textile vers 1850.
Puis, vient une intéressante série d’ateliers d’artisans miniatures. Ces maquettes sont vraiment très bien faites, elles présentent aussi d’autres métiers.
Röhsska Museet
Puis, je suis allée au Röhsska Museet, une ancienne fabrique transformée en Musée de la Mode et du Design.
Il y avait beaucoup plus de choses intéressantes à vous montrer, mais mes photographies ne sont pas claires. Il est souvent difficile de prendre des photos dans les musées, les reflets sont parfois très difficiles à éviter, et c’était le cas dans ce musée.
Frayeurs
J’ai eu 2 grandes peurs aujourd’hui. D’abord, ma banque m’envoie des messages m’invitant à contrôler mes dépenses. Je ne fais pourtant pas de folies et mon compte est loin d’être en négatif.
Ils ont tout simplement essayé me vendre un service supplémentaire. C’est là que l’on voit que la peur s’utilise aussi pour vendre.
Puis, j’arrive à l’auberge de jeunesse où je passe la nuit et mon badge ne me laisse pas entrer. À partir de 16 heures, il n’y a plus personne à la réception. On dépend donc du bon vouloir de l’informatique et des autres hôtes qui ont dû appeler à un numéro d’urgence pour que j’ai un badge de secours, ne serait-ce que pour aller aux toilettes.
Vu que l’internet était encore rétif, j’ai décidé de profiter de mon rouet pour filer une bobine complète de laine grise avec un peu de soie teinte à l’indigo à Gletterens.
Il en reste plus qu’à la retordre. Cela prend moins de place dans les bagages.
1er septembre
Changement d’hébergement, je n’ai pas pu prolonger le séjour là. Ils m’ont donné une nouvelle adresse pas trop loin. J’y serai encore 2 nuits.
En chemin, pour aller vers le le centre, j’ai découvert la vitrine d’une petite boutique d’un marchand de tapis. Elle était toujours fermée, mais la vitrine était intéressante.
De bonne heure, je visite la bibliothèque municipale, le bâtiment n’est pas très beau à l’extérieur, mais l’intérieur est agréable.
Cependant, je n’ai jamais vu de bibliothèque avec aussi peu de sièges et sans tables, la place ne manquait pourtant pas.
Un monsieur m’a trouvé 5 bons livres. Pas vraiment ce que je cherchais, mais des découvertes intéressantes:
Un petit livre sur le tissage des pailles comme trame avec tous les schémas. Il s’agit d’une technique suédoise.
Un gros livre sur les textiles de Paracas avec des exemples des mêmes techniques en Asie Centrale.
J’ai passé presque toute la journée avec ces deux livres.
Je reviendrai demain matin pour les 3 autres, 2 de tissage et 1 de teintures naturelles.
Visite du Musée de la Culture Mondiale
Il y avait une exposition sur le thème: “Tous différents, tous égaux”. Elle mérite d’être vue, dommage que l’on en puisse pas savoir d’où viennent les objets. Ils sont présentés par thèmes et il y en a de très curieux.
Une deuxième exposition, gratuite elle aussi, sur les carrefours est intéressante.
Une troisième, sur les kimono, était payante. J’ai heureusement eu le temps de la visiter, car le musée ferme à 19 heures, il était interdit de prendre des photographies, dommage, c’était beau.
2 septembre
Nouvelle journée de bibliothèque. J’ai découvert de nouveaux livres sur les textiles.
C’est curieux, ils expliquent des faits vu dans d’autres livres, mais différemment. Je trouve ainsi de nouvelles illustrations. J’ai même trouvé de nouveaux dessins de Huaman Poma de Ayala.
Mon téléphone s’est déchargé, je rentre en faisant un grand détour par le centre commercial où on m’avait indiqué une librairie. Elle était bien là, mais il n’y avait rien sur les sujets qui m’intéressent.
J’en profite pour passer par la gare ferroviaire et le terminal de bus pour comparer les prix et les horaires pour aller à Oslo, ma prochaine étape.
J’achète mon ticket de bus de retour à l’hôtel.
3 septembre
J’ai mon bus à 12:10. Je n’ai pas le temps d’aller visiter le Jardin Botanique.
Je profite du fait que je peux rester jusqu’à 11 heures dans la chambre, pour copier sur mon disque dur toutes les photographies que j’ai prises depuis depuis mon départ de France.
Cela m’a pris 1 heure alors que le système m’indiquait 4 heures. En effet, il y avait plus de 7000 photographies et il me faudra les trier par la suite.
À 10 heures, je prends le tramway pour le terminal de bus, il passait près de l’hôtel. J’arrive bien en avance, j’en profite pour tisser un peu la ceinture en filet que je n’ai pas encore finie.
Le voyage se déroule bien, sauf attente très longue à cause du virus à la frontière norvégienne.
Pas ou peu de masques là aussi.
Les paysages de forêt sont vraiment très beaux et font regretter une traversée aussi rapide..
4 septembre
Encore une journée très productive. J’ai visité 3 musées et trouvé plusieurs livres sur les sujets qui m’intéressent.
À ma première sortie en ville, je découvre une vitrine avec des habits traditionnels qui font la part belle aux galons tissés aux plaquettes. Je passerai plusieurs fois devant cette boutique, mais toujours en dehors des horaires d’ouverture.
Grosse déception, car le musée des bateaux vikings d’Oseberg-Godpak ne montre que des bateaux vides.
Les autres restes archéologiques, dont les fameux textiles, ne seront exposés qu’en 2025 dans le nouveau musée. C’est vraiment dommage. Il y ont trouvé même des textiles en soie. J’ai acheté un livre sur les textiles trouvés à Oseberg.
Folks Museumet
Au Folks Museum, l’atelier textile était fermé pour la saison. Mais les reconstructions d’habitats anciens valent la peine d’être vues.
J’ai pu voir 2 expositions très intéressantes, dont une sur les Sami, avec de très beaux textiles et des métiers traditionnels.
Cependant, j’ai trouvé un métier à grille et un à plaquette complet (avec sa ceinture) à la boutique. Parfois, les boutiques des musées ne présentent pas que des gadgets…
Le musée historique
Puis, je suis allée au musée historique. Il y a une salle intéressante sur l’Amérique, quelques momies égyptiennes. On y trouve aussi une belle exposition sur les Vikings, seulement un fragment de textile des vikings, mais des bijoux magnifiques, beaucoup d’armes.
Exposition sur les Vikings
Voici quelques photographies de l’exposition sur les Vikings.
Quelques objets dans le domaine textile…
Enfin, je suis allée à une boutique de laine où j’ai pu trouver quelques livres. Dont un petit sur les métiers à grille qui me servira lors de mon premier essai.
5 septembre
Dernier jour à Oslo, je vais bientôt quitter, avec regret, les anciennes terres vikings.
En attendant, je comptais visiter une librairie, Google m’avait dit qu’elle ouvrait à 9h00, mais il avait oublié que c’était dimanche.
Et, il semble qu’ici, le dimanche cela se respecte. Tout est fermé.
Je me dirige vers le National Museet dont le même Google (qui croit tout savoir) me dit qu’il ouvre à 11 heures, comme presque tous les musées ici.
Mais, je tombe sur une affiche m’annonçant qu’il n’ouvrira qu’en 2022, cela aurait bien valu une mention “fermé temporairement” chez Google.
Il y a partout des parcs, c’est très vert et très fleuri.
Suite de la ballade
Je pars à la découverte de la ville, presque déserte. J’arrive sur le port où je vois un nouveau musée, avec une affiche qui indique qu’il sera fermé jusqu’en 2021. Je passe par un grand portail ouvert et tombe sur une entrée de musée. Mais, cette fois-ci, c’est fermé jusqu’en 2022.
À ce rythme, on apprend vite que “stengt” signifie fermé en norvégien.
Je me suis assise sur un banc public dans un parc. Il y avait un musicien qui chantait des chansons dans le genre de Neil Diamond. Je me suis mise à filer au fuseau un peu de fibre d’alpaga que j’avais dans mon sac.
Je vous écris maintenant sur une place qui était très animée le vendredi soir quand je suis arrivée, non loin de l’hôtel. Il y a plusieurs café-restaurants avec terrasse… Aujourd’hui tout est fermé et ne passent que les livreurs de repas à domicile, à vélo ou à patinette.
Le retour vers le sud s’est bien passé. À la gare de Malmö (Suède), j’ai trouvé facilement le train pour Ystad, d’où je dois prendre le ferry pour Swinouj`´scie en Pologne le soir.
Ystad
A Ystad, j’ai quelques difficultés pour trouver le lieu d’embarquement mal indiqué et pas de Wifi. Mes bagages lourds de précieux livres allongent les distances.
Une fois trouvé le terminal, on ne voulait me vendre le ticket qu’à partir de 19 heures, je n’ai pas compris pourquoi. La consigne ne voulait que des monnaies de 10 Kr suédoises, j’avais bien un billet de 200 Krs, mais on en voulait pas me faire de monnaie. J’ai dû repartir au centre ville chargée, essayer d’acheter quelque chose pour qu’on me rende de la monnaie en pièces de 10 Krs. La Suède est un pays où tout se paye par carte et où il est courant de voir des pancartes annonçant que les espèces ne sont pas acceptées.
Par chance, j’obtiens du change. Je reviens et range mes bagages. Maintenant, j’ai du temps devant moi, le ferry ne part que le soir.
Je découvre qu’il y a un musée, je pars à sa recherche. Il était facile à trouver, sur la place, mais il était fermé. C’était lundi.
Il en faut donc pas compter sur les dimanche et les lundi pour les découvertes…
Attente studieuse en lisant “Viking clothing”. C’est passionnant.
Le Ferry
Me voici avec le billet enfin acheté. Il faut attendre l’embarquement à 21 h 30.
Une fois montée sur le bateau, je laisse les bagages en consigne jusqu’à 6 heures, heure d’arrivée en Pologne. Passage obligé par la case Restaurant, self service. Puis je vais m’installer dans une salle avec des fauteuils confortables pour la nuit, mais un grand écran qui diffuse des films genre Rambo où deux acteurs (un homme et une femme) lisent en polonais les répliques de tous les personnages correspondant à leur sexe…
J’abandonne les Vikings
7 septembre
Après une nuit dans un fauteuil dans le ferry, j’admire le lever du soleil sur la mer.
Très peu de choix pour le petit déjeuner, pas d’indication sur le cours de la zloty par rapport à l’euro et j’ai aussi peu de temps, je le saute.
Je monte récupérer mes bagages et je retrouve une dame polonaise de 70 ans avec qui j’avais parlé la veille.
Nous sortons du ferry et faisons ensemble, à pied, le trajet qui sépare de la gare de Swinouj´scie, puis dans le train nous serons ensemble jusqu’à Szczeczyn où elle descend. Elle n’arrête pas de répéter “Staro´s´c nie rado´s´c” (la vieillesse n’est pas bonheur). Elle aussi transportait des livres, ce qui est toujours assez lourd.
PoznaN
Je ne sais pas pourquoi, on a insisté à me vendre un billet qui allait à Bydgoszcz en passant par Pozna´n, ce qui faisait un sérieux détour,
Je voulait aller voir une reconstitution de village ancien à Biskupin, un peu comme à Gletterens. Sans le savoir, je suis passée par la gare de Wolin où il y a un village du même genre. Je n’allais tout de même pas faire marche arrière.
Cependant, le train est si lent, il s’arrête dans toutes les gares sans exception et ne va pas à plus de 60 km/h. Je décide de en pas aller à Bydgoszcz et Biskupin. Il faut que je sois le 9 à Baulmes, pour le Festival Yelen.
Directement à berlin
Je vais donc prendre, arrivée à Pozna´n, un train pour Berlin. Une fois arrivée à Pozna´n après 5 heures de train, j’achète un billet de train pour Berlin à 15h15.
Le train est en retard, tellement en retard qu’il n’est pas affiché, personne ne sait rien, je pars avec mes bagages vérifier le quai, quand je reviens, on me dit qu’il est parti et que le suivant est à 19h05.
Je commence à avoir très faim, je vais chercher quelque chose à manger en attendant le prochain train. Celui-là arrive à l’heure. Je voyage en compagnie sympathique, une jeune femme avec 2 petits chats et un monteur de manèges. Conversation très polyglottte, en polonais, mais aussi en français, espagnol et allemand.
Je me mets à filer mon reste de fibres d’alpaga gris, le petit chat qui était presque du même gris est venu jouer avec le fuseau.
Berlin
Arrivée à Berlin à 22 heures, gare Hauptbahnhof, je cherche un train pour la Suisse. Tout est fermé, pas d’information, je finis par trouver un distributeur automatique de billet de train. Celui-ci me trouve un départ à 0h41. Quai difficile à trouver, heureusement un monsieur veut bien se donner la peine de regarder le ticket et me dit qu’il part au quai 8 qu’il m’indique vaguement.
Les ascenseurs dans cette gare semblent sortir d’un livre de science-fiction, il faut deviner où sont cachées les commandes. Je n’en trouve pas pour ce quai, je dois donc défaire les paquets de mon charriot et les descendre un par un, par chance j’avais le temps, mais c’était de la fatigue que j’aurais préféré m’éviter. Décidément, les gares allemandes n’ont rien d’accueillant.
8 septembre
Journée de train Berlin / Hagen /Basel / Fribourg, puis attente d’une heure et demie pour le bus de Gletterens.
Je suis enfin arrivée à Gletterens, Jack et Carole étaient là. Nuit courte de repos.
Conclusion
Ce voyage aux pays des Vikings a été un peu court. J’espère pouvoir revenir en Scandinavie prochainement.
Si j’en ai le temps, j’essaierai de consacrer quelques articles à certains des musées visités, car ils le méritent.
Prochaine étape: Le Festival Yelen à Baulmes, Suisse…
/// Fête de la Préhistoire /// 4ème article sur le Village Lacustre de Gletterens Article cr´´eé le 24 novembre 2021, modifié le 1er décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Je vous invite à suivre la suite du voyage… N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Fête de la Préhistoire, prochaine étape
Alors, c’est reparti pour 15 jours d’expériences…
Teintures et autres activités
Oui, la Fête de la Préhistoire arrive bientôt à Gletterens, peu après le Rassemblement Préhistorique. En attendant, je continue mes activités qui donnent un petit supplément de vie au lieu. Le feu pour les teintures réchauffe un peu l’atmosphère` fraîche de la maison.
L’atmosphère un peu enfumée de la maison donne aussi une bonne idée de ce que pouvait être la vie dans une maison néolithique. La fumée participe aussi à la préservation de la toiture.
Les particules fines existaient déjà… Tania et Doris fendaient le bois en plus petits morceaux pour essayer d’éviter cet excès de fumée.
La toiture
Celle-ci a plus de 20 ans et est encore apparemment en bon état. Cependant, elle doit être rénovée prochainement. En effet, c’est la première maison construite dans le village lacustre. Cela va être un très gros chantier. À suivre…
9 août
Je joue les prolongations. Martin m’a amenée voir deux boutiques de laines et autres fibres. Nous les avions déjà visitées l’an passé, dans l’Emmenthal. J’avais acheté beaucoup de types de matières premières (soie, lin, alpaga, chanvre, ramie…) et des livres que j’ai exploités pendant toute l’année, notamment pour les teintures cette année. Je suis très contente.
On devait voir aussi les prix pour les laines filées main. C’est très difficile pour moi d’établir un prix juste.
Cette fois-ci, j’ai encore trouvé des livres intéressants, un petit métier à tisser les plaquettes, des paquets de plaquettes, des aiguilles spéciales, de nombreux petits outils… Tout faisait envie!
Le rouet
Évidemment, mon acquisition principale a été un tout petit rouet électrique, spécial pour artisan nomade. Il tient dans mon sac à dos. De plus, il est léger et très silencieux. Il voyagera avec moi en Scandinavie.
Ces boutiques ont de très bonnes librairies, surtout en allemand et en anglais. Mais c’est très difficile de se retenir d’acheter. Bien sûr, toute cette documentation est vraiment très utile pour moi.
J’y ai également trouvé des fibres de chameau, je suis très curieuse de les filer.
J’en ai aussi profité pour acheter 1 kilo d’alun et j’ai bien fait. En effet, ce mordant a toujours la mauvaise idée de manquer au mauvais moment.
Cette visite est tombée au bon moment. J’aurai encore plus de choses à montrer pour la Fête de la Préhistoire.
Je vous parlerai de tous ces achats dans de prochains articles, quand je commencerai à les exploiter. J’ai complété ces achats en Scandinavie.
De retour à Gletterens, j’ai vu passer un hérisson près de la yourte. Je n’ai pas eu le temps de le photographier. Il est parti se cacher trop vite. On m’avait déjà commenté son existence.
10 août
Nous allons tenter de récupérer au maximum les bains restants. Car, nous pouvons en obtenir des pigments pour peindre. Il faut que je revoie les DVD de Michel Garcia, il y en a un qui traite de ce sujet. Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui, j’espère que demain, je pourrai.
J’ai vidé tous les paquets de feuilles et écorces qui ont servi aux teintures sur le tas de compost. J’ai fait du rangement dans l’atelier provisoire de teinture.
Comme aujourd’hui il faisait beau, j’ai lavé presque toutes les laines teintes et je les ai mises à sécher dans l’arbre.
Du nouveau, teinture aux graines de cornouiller pas mûres, nombreux tests d’indigo avec les visiteurs.
Essai d’évaporation du gros bain mélangé. À la fin de la journée, il en reste beaucoup. Je croyais que la concentrations des vieux bains serait plus rapide.
Le coracle
Il s’agit du projet principal du Rassemblement Préhistorique. Il est presque prêt à l’usage, mais nous devons encore le soigner…
Nous avons remis le coracle sous son “fumoir”, je dois entretenir le feu pour qu’il fume assez longtemps. Ce sera la vedette de la Fête de la Préhistoire.
Alors, j’alimente le feu avec des branchages verts, ce qui fume plus.
Bogolan
Enfin, j’ai fini par me décider à sortir le drap teint aux tannins pour le test de bogolan, il s’agit d’une technique africaine très intéressante qui consiste à appliquer des boues ferrugineuses sur des toiles teintes avec des tannins légers. Dominique Cardon parle de cette technique, il y a longtemps que je voulais l’essayer.
La technique
La technique est simple, mais donne de très belles possibilités. Elle est pratiquée au Mali, mais aussi en Amazonie péruvienne, notamment par les Shipibo. Elle est basée sur la réaction des tannins avec le fer.
Mais, on en s’improvise pas teinturier en bogolan.
Les enfants y laissent leurs traces
J’ai fait faire le test à des enfants sur un drap sec préparé à l’avance. Ne sachant pas où trouver une source dotée des caractéristiques recherchées, j’ai décidé d’utiliser l’argile que j’avais tamisée pour tenter de faire des récipients archaïques pour teindre, elle était encore très humide, j’y ai ajouté ma soupe de clous et dans un autre pot le reste d’oxalate de titane.
La réaction se fait bien avec le fer, mais un peu pâle. J’ai aussi voulu tester avec le titane qui devait donner un bel orange, comme en ecoprint, mais cela semble sans effet. Je trouve que le liquide se diffuse un peu trop, laissant les formes peu reconnaissables.
Pour renforcer ma soupe de clous (acétate de fer), j’avais mis à tremper des aiguilles que j’utilise pour les métiers à clous qui avaient commencé à rouiller.
Je les ai sorties, nettoyées avec un peu au papier de verre, puis je les ai graissées.
Bien que je ne soie pas totalement satisfaite de ce test de bogolan, l’effet sur les visiteurs est intéressant. Chacun apporte son petit grain de sel, sa technique d’application de la pâte.
Sauvetage de hérisson
Nous allions faire de nouveaux ecoprint avec Doris, mais des visiteurs ont découvert un petit hérisson malade près de l’atelier provisoire de teinture. Il était sortit en plein soleil, ce qui n’était pas normal, il avait l’air très faible.
Doris a décidé de l’emmener chez le vétérinaire à Morat. Il a été recueilli par une association qui essaie de sauver les hérissons. S’il est guéri, il sera relâché près de son nid, là où on l’a trouvé.
Le soir nous avons essayé de faire tourner le nouveau rouet, mais il faisait déjà presque nuit.
11 août
À 7h30, j’ai préparé le rouet et je me suis installée dans les toilettes, où il y a une prise de courant. Premier test positif, seulement il faut mieux nettoyer les pailles qui restent dans la laine.
Au premier test, j’ai déjà pu filer assez fin.
J’ai de nouveau sorti le drap et pot d’argile modifiée pour le bogolan.
Les graines de cornouiller sanguin ont donné un joli jaune, j’ai plongé la moitié de l’écheveau dans l’indigo, j’ai obtenu une laine bicolore, jaune et vert pâle.
Encore quelques tests d’indigo avec les visiteurs.
Aujourd’hui pas de feu. Lavage des laines non lavées.
Nouvelle décoration du saule mort avec les laines teintes.
Préparation d’un petit bain avec les deux garances, de la cochenille, du tannin de galles du chêne et pour m’assurer un peu d’alun. Cuisson demain. Un peu de laine mérinos et de soie.
J’ai presque fini les mitaines pour Martin, elles ont beaucoup plu à Doris qui m’en a demandé d’une autre couleur.
12 août
Je suis retournée filer avec mon rouet dans les toilettes, il semble que ma rallonge m’a lâchée. Il faut que je m’habitue à nettoyer mieux ma laine, car cela en pardonne pas. Contrairement au rouet à pédale, là la vitesse est régulière et on en peut pas ralentir sans lâcher la laine. Parfois, la laine se casse et s’enroule sur la bobine et le bout se cache dans la laine enroulée.
Depuis les premiers tests, j’ai filé 5 grammes de laine sale que j’ai retordue au fuseau pour bien voir les défauts et enlever les petites saletés restantes. Je viens de la laver au savon pour faire un test d’indigo avec demain.
J’ai redécoré le vieux saule avec les laines et redéployé le drap à bogolan.
Tissage
J’ai fini dans la soirée la petite pochette à rayures commandée par Tania, elle a choisi les couleurs dans l’arbre à laines, m’a indiqué son idée.
J’ai filé un peu de laine de mouton suisse teinte au henné.
Teinture
La teinture à la garance additionnée de cochenille m’a donné un joli vieux rose après ajout d’un peu de crème de tartre. Ce soir, j’ai complété ce bain avec un peu de garance Rubia cordifolia et de tannin de gale de chêne. Il y aura cette fois un petit écheveau de mérinos, un peu de soie de Madagascar, un peu de soie en ruban et un peu de laine de mouton suisse bien lavé.
Je venais juste de finir les mitaines de Martin et je commençais celles de Doris, le ciel s’est obscurci et le vent s’est mis à souffler très fort. C’est le début d’un orage qui secoue l’auvent de l’abri et sa porte en toile.
Plus qu’une semaine pour la Fête de la Préhistoire
13 août
J’ai filé ce matin de l’alpaga, assez bien préparé, avec beaucoup plus de facilité.
Le bain de garance amélioré a donné quasiment la même teinte qu’hier, la laine de mouton bien dégraissée n’a donné qu’un ton saumon pâle, la soie décreusée bleu clair a donné un joli grenat.
Il faudra réessayer demain en mordançant avant.
J’ai presque fini les mitaines de Doris, il faut que je file la laine pour les coutures et tours de finition.
Test d’indigo sur lin pour la chaîne du métier à sprang pour la fête de la Préhistoire, le 22 août.
Il va falloir refaire la cuve d’indigo. Ce sera fait dans quelques jours.
Le drap à bogolan se couvre peu à peu.
14 août
À 7 heures du matin, je m’installe à la porte des toilettes avec une rallonge que m’a prêtée Doris, pour filer. D’abord, je finis la petite quantité d’alpaga gris et teint marron qui me restait. Je change de bobine et démarre la laine pour finir les mitaines de Doris. À 10 heures, j’ai fini de filer les 65 g de laine multicolore.
Je range le rouet et je décore de nouveau l’arbre à laine. Puis, je mets sur le feu le mordançage de lin, laine, soie et vue d’un bain de henné et d’un autre de cochenille.
Je retord l’alpaga et la laine multicolore et finis les mitaines. Il reste de la laine et je décide de faire une petite pochette avec cette laine, puis une autre.
Normalement le rouet peut retordre automatiquement, il en reste qu’à déplacer la petite bague qui détermine l’endroit où va s’enrouler la laine. Mais pour cela, il faut filer des fibres très propres qui en nécessitent pas de révision, du top, par exemple. Cela est rarement le cas pour moi.
D’autre part, il faut séparer la laine à filer sur 2 bobines égales.
J’aurai l’occasion d’en parler ultérieurement.
Heureusement que je retord à la main. Je dois d’abord préparer une bobine avec deux bouts sur un bâton.
Lors de ce bobinage, j’élimine encore des morceaux de paille, je dois renouer parfois quand le fil est trop fragile.
15 août
Ce matin vers 7 heures, je m’installe de nouveau à côté des toilettes. C’est très agréable de filer au grand air. Le rouet est très silencieux, j’entends les oiseaux…
Cette fois-ci, j’ai choisi de filer un reste de Thones et Martod sale, mais sans pailles. En un peu plus d’une heure, j’ai filé presque une demie bobine. Les bobines font à peu près 100 grammes.
Après la décoration de l’arbre à laine, je finis une pochette et j’en fais une autre.
Quand je tisse dehors, j’entends des commentaires assez sympathiques. Il y en a qui se demandent si le coracle sert d’urinoir. C’est vrai qu’il en sent pas très bon, mais il s’améliore avec le temps.
J’ai préparé un nouveau bain de cochenille pour demain et j’ai à nouveau mordancé en prévision de cette teinture. En outre, j’ai fait un test de mordançage au lait.
Puis, j’ai encore fais un bain avec du lin dans le reste de henné et de Cosmos sulfureus.
Dans l’après-midi, le village lacustre est très tranquille. Je décide de tester le filage d’un paquet de laine de mouton valais propre et cardée. En environ 2 heures, j’ai filé presque 100 grammes de laine. J’ai même osé accélérer la vitesse de filage.
Il faut que j’en fasse une deuxième bobine pour tester le retord qui doit être automatique.
En rangeant le drap à bogolan, je m’aperçois que l’envers semble plus marqué que l’endroit.
De 19 h à 21h30, je suis retournée filer à côté des toilettes la laine des moutons valais que m’a donnée Doris, encore plus fine cette fois-ci et avec un peu de soie. La vitesse doit être un peu plus lente pour un fil plus fin.
16 août
Je rembobine ce que j’ai filé la veille au soir sur un bâton pour libérer la bobine du rouet et avoir une bobine à deux bouts pour la retordre au fuseau, elle est parfois un peu fragile, ce sont encore les premiers essais.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laine, cependant un peu plus tard que d’habitude à cause d’un risque de pluie. Petit bain de cochenille avec laines mordancées et nouveau mordançage.
Évidemment, je parle toujours de laines, mais j’ai aussi teint de nombreuses autres fibres.
Ce bain de cochenille a très bien pris. Lorsque j’ai enlevé les laine du bain de mordançage j’ai eu la surprise de trouver de gros cristaux d’alun de plusieurs centimètres au fond de la casserole. La veille, j’avais récupérer de l’alun qui s’était échappé de son sachet trop fragile. Peut-être que les impuretés et l’excès ont favorisé la cristallisation.
Sur le drap à bogolan, un enfant de 4 ans me dessine un curieux serpent, son grand-père m’explique qu’il s’agit du canal de la Broye, sujet d’actualité du fait des inondations dues aux récentes pluies diluviennes dans la région.
Alors, je retords les 70 g de fil fin de la veille, mais pas dans le sens habituel. En effet, par erreur, le bouton sur la machine était passé en torsion Z. Mais, cela me facilite le retord manuel.
Aujourd’hui, ils ont fait les foins sur le terrain devant la caisse, avec plusieurs mois de retard. Du fait des inondations, le tracteur ne pouvait pas passer, les plantes auront eu le temps de fleurir et de se resemer. Cela sent bon.
Dans l’après-midi je file à nouveau un peu de fil fin.
17 août
Aujourd’hui, je devais aller à Neuchâtel pour visiter le Musée Ethnographique que Jacques Reinhard m’avait conseillé d’aller voir. En outre, je dois aussi faire réparer mes lunettes dont un verre s’échappe constamment. Mais, on me dit que les musées sont gratuits le mercredi. Donc, j’irai demain.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laines, un peu teinture, lavage des dernières laines teintes, filage, retord.
18 août
D’abord, je rencontre Jack qui avait reçu un petit appareil pour couper des lanières de cuir. Il a toujours de bonnes informations pour les matériels et petits outils pour l’artisanat. L’outil est arrivé très vite. La démonstration et vraiment impressionnante.
Puis, je pars à Neuchâtel en bateau. Les bateaux ont été rétabli, car ils avaient été supprimé pendant plusieurs mois à cause des inondations.
J’ai réussi à faire réparer mes lunettes qui paraît-il ont été très mal montées et le verre devrait à nouveau tomber très prochainement. Me voilà prévenue.
Que de magasins de chocolat! Cela fait très envie, mais les prix font peur.
Le musée
Aujourd’hui, je suis partie voir le musée d’Ethnographie, bien caché dans la verdure. Il y avait une exposition de photographie des années 1950 sur des Peuls du Sahel, intéressante.
Enfin, je finis par trouver l’entrée du musée qui n’était indiquée nulle part.
J’ai d’abord visité l’exposition permanente organisée par thèmes: plumes, ambassades, sandales, cordes, croix, contenants… J’avoue que j’aurai aimé avoir plus d’informations sur certains objets.
Je retiendrai tout particulièrement deux fuseaux très décorés et des bijoux en pailles tressées.
Les expositions
Puis j’ai visité deux expositions temporaires, l’une sur les missions suisses au Mozambique et l’autre sur le mal du voyage qui montre bien les déformations que peut provoquer le tourisme sur l’artisanat local.
Par exemple au Pérou, une casquette avec des motifs shipibo (d’indigènes d’Amazonie, Nord du Pérou), normalement dessinés en noir (de fer) sur une toile teinte avec des tannins où est écrit Cusco (Andes du Sud du Pérou). Quelle étude de marché a fait produire un objet aussi insensé? Sans compter le fait que ces dessins ont une signification importante pour ceux qui les ont créés. Découpés en petits morceaux, ils deviennent de vulgaires motifs qui pourront être remplacés par d’autres au gré des modes.
On peut aussi y voir une video très instructive sur un groupe de femmes qui présentent avec un certain humour, mais très organisées, la teinture à la cochenille, au village de Chinchero à 20 minutes de Cusco que j’ai vu lors mon voyage au Tinkuy.
Le show est intéressant mais si rapide (les touristes sont toujours pressés) que l’on en se rend pas compte de la complexité et de la lenteur du travail représenté.
Cependant, ces femmes qui doivent être des artisanes qualifiées paraissent plus être des actrices. Quand ont-elles le temps de produire de l’artisanat si les groupes défilent les uns après les autres gratuitement et leur salaire provient des ventes? Quand je les ai rencontrées, il y a plus de 10 ans déjà, leur principal intérêt était de me vendre leur chapeau ou leur gilet, quand je cherchais de la laine d’alpaga et des plantes pour teindre en bleu et en rouge.
Certes la partie de l’exposition sensée représenter un marché artisanal faisait la part belle au Pérou qui est spécialiste de l’artisanat industriel, mais il y avait aussi des stands sur les Esquimaux qui produisaient de petites reproductions de kayak en impression 3D ou les imitations d’objets en ivoire africains…
J’ai oublié de prendre une photo des kayaks en plastique fluo. C’est dommage.
19 août
Jack a fini le métier à sprang, alors nous pourrons monter la chaîne demain et commencer à le tisser. Maintenant, il tient droit et devra rester fixé à une poutre. Au passage, j’ai appris le système de nœuds utilisé à cet effet.
Recharge du bain d’indigo
Puis, avec Jack nous avons complété la cuve d’indigo. Je l’ai testée comme d’habitude avec des visiteurs.
Elle m’a donné un bleu plus soutenu, nous avions récupéré l’eau de rinçage qui contenait certainement assez de pigments. Bien sûr, nous avons utilisé la même cruche.
J’ai cuit une casserole de cochenille où j’avais mis un peu de soie en ruban, un peu de soie de Madagascar décreusée, un peu de laine propre et du lin pour le sprang. Le tout était mordancé à l’alun avec un peu de vinaigre.
Retord Navajo
Puis, j’ai terminé de filer une bobine de laine de Thones et Martod sale au rouet. Je voulais tester le retord dit navajo avec cette laine. Ce type de retord est à la mode actuellement. Une seule bobine suffit.
Pour cela, il s’agit de retordre en faisant d’énormes chaînettes avec les mains. Ainsi, on obtient une laine à 3 brins. Je l’ai pesée, elle faisait 126 g. puis d’abord rincée, et enfin lavée avec un peu de savon liquide. Elle sera teinte avec des écorces de saule.
Autres teintures
François a coupé des branches de saule pour faire le fonds du coracle, il m’a laissé les écorces pour teindre. J’ai déjà mis à tremper cette laine dans le mordant pour la teindre avec cette teinture, on ne peut plus locale.
Comme prévu, j’ai commencé à préparer des étiquettes de prix pour la Fête de la Préhistoire qui approche à grands pas.
20 août
Bain de cochenille avec 70 g de laine de mouton valais filée au rouet, retordue au fuseau. Mordançage de la laine pour le saule.
Au matin, l’eau avait un peu jauni et montrait quelques petites bulles. Laine mise à tremper avec supplément d’écorces et de feuillage.
Maintenant, le sol du coracle est fini et est mis en place à sécher chargé de pierres pour qu’il prenne sa forme définitive, les tensions le font craquer le soir.
J’ai fait des bobines avec les fils des rayures du sprang. Puis, j’ai commencé à monter la chaîne. Enfin, j’ai décidé de faire 4 petites tresses pour maintenir les débuts et fin de sprang, je ne sais pas si c’est nécessaire. C’est comme cela quand on expérimente en autodidacte. J’ai teint 2 des tresses en indigo.
Teinture en indigo d’un écheveau de laine de mouton et d’un autre en alpaga-soie beige, comme test. Pour le moment, c’est beau, nous verrons le résultat une fois rincé.
Plusieurs heures passées à faire des étiquettes en cuir avec l’adresse du site, le poids, le prix et le type de fibre, la teinture utilisée. Cela a été long. Maintenant, l’arbre à laines est doté de chiffres.
Quand j’ai sorti les laines de la cochenille, j’ai ajouté un peu de crème de tartre dans le bain, elles ont donné un rose assez soutenu. J’ai complémenté avec de la garance pour le lendemain.
J’ai aussi préparé un petit bain avec des déchets variés: épluchures d’échalotes, d’avocat…
François a joué de la cornemuse ce soir, c’était beau.
Puis, sont arrivés les constructeurs du coracle. Ils se sont décidés à aller l’essayer tout de suite, essai concluant. Ils ont décidés où ils débarqueraient pour l’arrivée des marchands lors de la Fête de la Préhistoire.
Le test s’est passé dans une très bonne humeur, comme d’habitude à Gletterens.
21 août – Demain, c’est la Fête de la Préhistoire
Nouvelles journée passée à doter de prix mes travaux, c’est difficile de faire ni trop cher, ni trop peu cher. Les visiteurs sont toujours trop pressés.
Nouveau test du coracle, cette fois-ci avec les marchandises. Nouveau succès.
Journée très calme, Jack m’a imprimé des cartes de visite, car il ne m’en restait presque plus.
Nouveau bain de cochenille. Encore une expérience, reteinte d’un écheveau rose de cochenille en indigo. Un écheveau de bois de Campêche violet, le bain de déchets variés a donné un très beau jaune, il est resté à tremper.
Derniers préparatifs pour la Fête de la Préhistoire.
C’est la Fête de la Préhistoire
22 août
Il a beaucoup plu pendant la nuit, heureusement la journée a été assez belle.
Comme souvent, j’ai allumé les feux de bonne heure. Bain d’écorces et de feuilles de saules qui trempent depuis 2 jours, épuisement des bains de cochenille et déchets divers. Retord à la dernière minute de laine sale filée au rouet pour alimenter ces bains.
J’ai décoré l’arbre à laine avec les dernières teintures lavées le matin même, les nouvelles teintures de la veille et toujours les rubans et autres fibres non filées.
Les “marchands” débarquent les marchandises, il y a beaucoup de visiteurs. Je n’ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos.
Une dame m’a donné 4 grands cônes de coton. C’est un beau cadeau, je pense en teindre une partie pour mes premiers galons aux plaquettes. Il va falloir les passer en écheveaux, les faire bouillir avec du savon et les mordancer.
Une Mapuche chilienne m’a enseigné à faire une tresse à 5 fils doubles, le résultat est très joli.
Les “marchands” ont bien vendu, surtout des laines teintes.
En fait, la journée est passée si vite que je n’ai presque `pas pris de photos. Il y avait beaucoup de monde.
Après la Fête…
23 août
Vers 6 heures du matin, j’ai vu une grosse pleine lune entre les arbres, j’ai eu beaucoup de mal à la photographier car le ciel s’éclaircissait plus en photo qu’en réalité. Puis, j’ai vu passer un écureuil brun foncé dans les arbres.
Encore une fois, j’ai vidé sur le compost les restes de végétaux qui encombraient les bains de teinture à filtrer.
Préparations pour le départ
J’ai beaucoup à faire pour préparer mon départ. Je dois préparer un peu mon itinéraire.
Il faudrait aussi que je fasse les derniers ecoprint tant que j’ai des casseroles, que j’épuise les bains ou les transforme en teintures ou pigments.
En fait, j’ai passé presque toute la journée à transformer un cône de 850 g de coton en écheveaux. Comme, j’avais besoin de nouveaux récipients pour filtrer les vieux bains et laver le coton, j’ai accompagné Tania à la déchetterie pour se débarrasser des ordures de la Fête de la Préhistoire, j’en ai profité pour récupérer quelques pots utilisables.
J’ai donné une deuxième vie à une bonbonne de bière en plastique, après avoir enlevé l’étiquette, je découvrais une grosse bouteille en plastique que j’ai pu percer avec un couteau en silex, puis j’ai continué aux ciseaux.
J’ai aidé Tania à démonter une petite yourte et j’ai beaucoup appris sur le montage de celles-ci, il faudra que je modifie mon article sur la yourte de Chevrainvilliers.
Aujourd’hui, j’ai pu parler avec Mireille qui organise le Festival Yelen à Baulme en Septembre. Elle m’a confirmé que je pouvais y participer, elle aussi pratique la teinture naturelle et notamment le bogolan. Il me semble que cela va être très intéressant.
Dans la soirée, Doris et Martin sont venu ramener le petit hérisson souffrant à son nid. Il semble avoir récupéré sa santé, il a eu aussi droit à deux jours de nourriture spéciale pour lui. Je suis bien contente.
Lorsque je rangeais l’arbre à laine, il m’est venu à l’idée de tester l’indigo avec de la soie tussah, le résultat est très beau, je vais sans doute recommencer demain.
24 août
Enfin, vient la teinture des écheveaux de coton, 2 en indigo, mordançage de 2 autres au lait, le reste est réparti entre un bain de cochenille-alun-crème de tartre et mordançage à l’alun.
Épuisement des bains, réduction pour transformer les restes en encre après tamisage. Les filtres à café en servent pas, ils se percent les uns après les autres. Je finis par aller chercher la vieille passoire pour les cendres aux toilettes sèches je l’ai recouverte d’une toile comme tamis.
Malgré le fait que j’épuise les bains, je suis assez contente des couleurs obtenues en coton.
Une dame qui vit au Mali et connaît des artistes qui travaillent le bogolan m’a invité chez elle là-bas. Ce serait passionnant. Mais, ce voyage semble un peu compliqué. Maintenant, alors que j’écris cet article, je me débats avec les bureaucraties tant française que chilienne, tout bêtement pour pouvoir rentrer au Chili.
J’ai commencé le bonnet jaune et violet que l’on m’a commandé dimanche. Je le finirai en voyage.
Dernières teintures sur coton et un peu de soie.
Beaucoup de vent.
Je commence à concentrer les bains. Dernière promenade à la déchetterie pour compléter la panoplie de vieilles casseroles.
Mise au compost des restes solides des bains.
25 août carnet
Fin de concentration des bains accélérée.
Rangement un peu brusqué de tout mon bazar, pour mon départ le lendemain.
Tri organisé rapide des bagages qui m’attendront au Village Lacustre jusqu’au Festival Yelen.
J’ai encore récupéré un peu de fibre de houblon qui avait eu le temps de rouir. Curieusement, j’avais rêvé de ces tiges de houblon.
Demain départ pour la Scandinavie
Prochain article pour bientôt… Si mes démarches pour mon retour au Chili m’en laissent le temps.
/// Voyage hors normes /// Article cr´´eé le 23 novembre 2021, modifié le 9 mai 2022 Retour en Europe 10 mai 2022 jusqu’au 11 novembre 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
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Le voyage hors normes, si l’on peut dire, n’est pas une nouveauté pour moi. D’habitude, il s’agit surtout d’un excès de bagages… Mais, les choses se compliquent par les temps qui courent.Vous vous en doutez, il semble de bon ton qu’un certain virus ne veuille laisser personne tranquille. J’espère que cet article puisse éviter à d’autres les déconvenues qui viennent de m’arriver.Je n’ai pas encore décelé la norme que je n’ai pas respectée.
Mon retour au Chili aurait dû être une simple formalité et je devrais déjà être en train de faire de nouvelles expériences. Mes prochains articles auraient dû vous relater la Fête de la Préhistoire à Gletterens et les voyages qui l’ont suivi… Mais, l’actualité a tout bousculé…
Continuer le voyage, quel défi
Dans un présent un peu bousculé, o´´ù les doses de vaccins se succèdent, continuer à voyager devient de plus en plus difficile. J’ai malheureusement été obligée à suivre des règles dont je ne suis pas persuadée de la pertinence. Bref, j’ai dû m’adapter à un court-termisme certainement assez funeste.
D’ailleurs, les plateformes dans le style Work Away, Talk Talk Go, Helpstay… n’arrivent plus à jouer leur rôle. Malgré le temps passé à les consulter et les quelques contacts intéressants, rien ne s’est converti en réalité.
J’ai dû voyager en touriste à budget limité, plus rapidement, en enchaînant les musées en un temps records, quand ils n’étaient pas fermés. Le tout sans véritables échanges ni contacts avec les gens qui vivaient dans les lieux visités. Quel dommage! C’est comme des demi-voyages à coût double, comme ces musées en Italie où un bon tiers des salles étaient fermées.
Ce qui est intéressant ou beau est là, mais ne peu pas être vu.
Cela n’a rien à voir avec mes précédents voyages au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Brésil.
Voyage un peu trop chargé
Après 18 mois en Europe et des expériences merveilleuses, mes bagages ont pris de l’embonpoint, sous la forme de matières premières, d’outils et bien sûr de livres…
Je passe sur les réflexions déplacées des agents de la SNCF qui ne comprennent pas que l’on voyage avec des valises… Leurs limites seraient de 18 kg! C’est-à-dire moins que les 23 kg autorisés en avion!
Je regrette toujours, l’absence d’ascenseurs, ou plutôt de rampes (comme en Suisse). Celles-ci ne tombent pas en panne. Les escaliers sans autres alternatives sont encore trop nombreux en France. Déjà, je m’en plains dans mon premier article sur le Village Lacustre de Gletterens.
Les charriots ont complètement disparus. Les toilettes aussi. Et les consignes, qui existent encore, heureusement, un peu partout en Europe, ont disparu du paysage français. Même les sièges sont devenus rares.
Cette fois-ci, je suis revenue à la gare de Lyon à Paris, vers 20:00 heures. Comme, il n’y a pas de charriot, j’ai donc tiré mes 8 bagages, un par un, sous l’œil goguenard des fiers-à-bras qui font office d’agents de surveillance.
Personne n’a été capable de m’indiquer les consignes. J’ai dû prendre un taxi van pour l’hôtel.
Quand au jour où je suis retournée à Nemours, le taxi me laisse juste devant un ascenseur interdit à cause d’une alerte à la bombe. J’ai dû faire les 400 m qui me séparaient de l’entrée principale en tirant les 8 bagages. La technique commence à être bien rodée.
Agréable exception, la Suisse
Je dois un remerciement exceptionnel à tous les Suisses qui m’ont aidés à chacun de mes transferts.
Quand on voyage chargée, la Suisse est un paradis, même les jeunes proposent de l’aide, même quand ils vont dans une autre direction. C’est remarquable!
Contenu hors norme, voyage d’études pratiques
D’habitude on voyage avec les vêtements nécessaires et quelques souvenirs.
Moi, je transporte des outils, des matières premières et bien sûr quelques tissages… En outre, j’ai une fâcheuse tendance à collectionner les livres. En effet, ils m’apportent des informations de nature différente à l’internet. Cela change la donne. Mais si je veux pouvoir faire des démonstrations, il faut bien que j’ai un peu de matériel.
Le retour au Chili
Après plus de 18 mois en Europe, mon diplôme de DMA Textiles enfin en poche (avec presqu’un an de retard, il faut bien que je retourne au Chili.
Au-delà du 31 d´´ecembre 2021, je perds le bénéfice de mon billet de retour.
Et puis, j’ai des projets au Chili. Je voudrais pouvoir retourner au Pérou, en Bolivie et au Brésil…
Déménagement hors de prix
Ou comment ramener au Chili un métier à tisser?
Lors de mes wwoofing en Normandie, j’ai rencontré une dentellière, ancienne tisserande qui vendait un métier à 4 pédales. Ce métier avait été construit par son père. Il est très beau.
Une fois démonté, il n’est pas monstrueux, il doit tenir dans le coffre d’une Diane.
Je rêvais de ce genre de métier depuis longtem`ps. En outre, chez Rincón de Angel, il y a un employé originaire d’Otavalo (Équateur) qui a de l’expérience avec ce genre de métier.
Vu que j’ai passé plus de 6 mois en France et que j’ai la double nationalité française et chilienne, j’ai la possibilité de faire entrer du matériel sans frais de douane au Chili.
En fin de compte, le seul transporteur qui ait daigné me répondre, et ce seulement 2 jours avant la date prévue pour mon départ, me fait un devis de 4.500 euros, pour 4 m3! Soit beaucoup plus que nécessaire. Pour 2 m3, c’est le même prix!
Autant dire que l’affaire ne les intéressait pas. Mon déménagement était trop petit pour être dans les normes.
Si vous êtes intéressé par ce genre d’affaires à un prix plus honnête, n`’hésitez pas à prendre contact avec moi.
Grande décision
Je compacte le maximum d’affaires en 4 valises, 2 sont déjà comprises dans le billet d’avion. Les 2 autres seront en supplément.
Je laisse mes vêtements, le matériel de teinture, les laines et les tricots chez Gérard.
Je regrette beaucoup de devoir laisser ce métier à tisser en attente, il serait beaucoup plus utile à Puerto Montt.
Vol réservé
Le 8 novembre 2021, j’appelle la compagnie aérienne pour activer la date de mon retour, celui-ci avait été bloqué à cause d’un fameux virus. Maintenant, on doit pouvoir voyager.
Donc, pour la date du voyage de retour, nous retenons le 21 Novembre, en payant un supplément de 95 euros. Car le 22, le supplément monte déjà aux environs de 500 euros, soit déjà presque un aller simple.
Comme toutes ces tractations passent par des appels sur des numéros en 0800….. cela m’occasionne des suppléments à mon forfait basique de 5 euros après chaque coupure. Lors de chaque appel, il y a des temps d’attente d’au moins 1/4 d’heure… et on tombe sur un agent différent qui ne peut pas savoir ce qui a été fait par son collègue, quelques minutes auparavant.
Les temps sont donc très courts pour les diverses démarches.
Préparation du voyage
Les valises
Dans ces conditions, je dois préparer en urgence les valises. Les livres que je devais expédier par bateau au Chili, avec le métier à tisser, iront dans les 4 valises. Ils seront la cause de tout excès de poids.
Pour une fois, elles ne sont pas bourrées à craquer. Je n’ai pas eu de mal à les fermer.
Le formulaire de www.c19.cl
J’aime bien l’informatique, mais je préfère quand cela fonctionne.
Ce formulaire, comme beaucoup d’autres, est doté d’un “capcha” pour s’assurer que je ne sois pas un robot. Mais, le résultat négatif, immédiat et sans explications, provient d’un robot.
Les délais pour le remplir sont très courts. Je m’y suis prise `plus d’une semaine à l’avance. Il est très peu explicite, certaines rubriques en excluent d’autres. Les dates du voyage ne peuvent être sélectionnées que 3 jours à l’avance, et sont aussi conditionn´´ees par le test PCR.
Voyant mes difficultés pour remplir ce questionnaire benoîtement intitulé “Déclaration jurée“, j’appelle par whatsapp mon ami de Rincón de Angel qui essaie de s’informer.
Test PCR
Je l’ai passé à le 19 novembre à 8:38 h, les résultats ne me sont parvenus qu’à 20:21 h. Peut-être, l’ai-je passé un peu trop tôt, car mon arrivée à Santiago était prévue à le 22 à 09:09 h. Pour moi, il´´ était clair que je devais en subir un autre en arrivant.
Peut-être aurais-je dû le passer plutôt vers 9h30?
Le certificat du test PCR, doit aussi être fourni aussi en anglais, seulement le laboratoire qui m’avait dit que c’était automatique, a oublié de me l’envoyer. Et cela faisait aussi partie des exigences. Peut-être, était-il caché dans le QR-code?
Double nationalité?
Si, le formulaire `prévoit bien deux documents, il ne prévoit pas la double nationalité. Sachant que je rentre au Chili, j’indique de `préférence la nationalité chilienne.
D’autant plus, que si j’indique ma nationalité française, je suis assujettie à une assurance de voyage pour un minium de 30.000 dollars, qui m’est inutile. En effet, je bénéficie de la sécurité sociale chilienne, Fonasa, quand je suis au Chili. Les Chiliens sont donc exemptés de cette assurance voyage.
En outre, le système informatique ne laisse pas entrer 2 nationalités et 2 numéros de passeport. J’avais donc imprimé ce formulaire laissant vides les cases concernant les nationalités et documents de voyage. Je pensais le remplir manuellement en cas de difficulté.
Ce même système insiste sur le fait que l’on doit donner le numéro du document d’identité sur lequel sont inscrits les vaccins.
C’est curieux, mais lors de la vaccination, en France, rien n’a été inscrit sur mon passeport!
Transit aux États-Unis
Le retour prévoit une escale à New-York, en transit. J’avais demandé à temps l’ESTA, par le site officiel, cette fois-ci. À ce niveau tout allait bien.
Mais, si je voyageais en tant que chilienne, il aurait fallu que je demande un visa aux États-Unis.
Les vaccins
Vu que je devais voyager dans des pays plutôt pointilleux au sujet des vaccins Covid19 (Allemagne et Italie), j’ai décidé de me faire vacciner contre mon gré. Je suis donc à jour avec mes 2 doses.
Donc, j’ai le fameux “pass” à jour, et j’ai pu faire tout le circuit que j’avais prévu. J’ai même eu le plaisir de constater que ce document n’était même pas nécessaire en Scandinavie.
Reconnaissance des vaccins par le Chili
Au cours des nombreuses heures passées à faire des recherches sur internet, je découvre l’existence de www.mevacuno.gob.cl, première étape obligatoire, et l’apparition au Chili d’une “clave única” pour toutes les démarches administratives.
Il faut d’abord s’y inscrire.
Puis, il faut remplir un questionnaire avec photographie des documents d’identité et de vaccination. Les documents ne doivent pas être trop lourds, j’ai dû les convertir pour les alléger. Heureusement que j’ai un peu d’expérience en conversion de fichiers informatiques!
Il va falloir encore attendre au moins 7 jours à partir du 20 novembre. Je guette l’état de mes démarches.
Bien que je sois parfaitement bilingue et que j’aie l’habitude des documents administratifs chiliens, je me dois d’insister sur le manque de clarté de ceux-ci.
Pour tout problème“, on indique un numéro en 800 (chilien et payant) et un autre à Santiago du Chili, bien sûr inaccessible depuis mon portable français. J’ai à nouveau recours à mon ami de Puerto Montt qui me fais écouter en boucle la bande sonore enregistrée qui ne me donne pas d’informations complémentaires. Encore une dépense inutile.
Puis, il arrive à me mettre en contact avec une fonctionnaire du Minsal (Ministère de la Santé Chilien) qui me donne une adresse pour envoyer un e-mail. Ce que je fais. J’attends encore la réponse qui était pourtant urgente.
J’ai aussi appelé au service d’urgence du Consulat du Chili à Paris, nous étions un samedi, qui ne m’a jamais rappelé.
Quarantaine
Pour tous ceux qui arrivent, une quarantaine de 7 jours s’applique. Cela doit jouer dans le cas où le test PCR à l’arrivée à Santiago serait positif. Ce serait le comble de malchance.
Vu que j’habite à Puerto Montt, la logique est de l’effectuer à mon adresse où je ne dérange personne.
Le formulaire précise que je dois me rendre à cette adresse par mes propres moyens, sans utiliser de transport en commun, même pas l’avion! Qu’est-ce qui m’empêcherait de louer une voiture pour m’y rendre?
En effet, si j’indiquais l’adresse d’une amie à Santiago, je bloquerais tous les habitants de cette maison qui ne pourraient plus aller travailler. Il faut en donner la liste avec nº de carte d’identité dans le formulaire.
et l’hôtel…
Il reste l’option “hôtel“. Je tape sur mon moteur de recherche “liste des hôtels pour quarantaine Santiago du Chili“. Je tombe sur un site officiel avec un calendrier de réservation. Curieusement, il reste bloqué en octobre 2021. Cependant, nous sommes déjà presque à la fin novembre!
Je n’ai pas pu voir la liste complète des hôtel, les 3 qui apparaissaient sur la page indiquaient des prix de l’ordre de 130.000 pesos chiliens la nuit. En euro, il faut diviser par 900 (145 euros). Soit plus d’1/3 d’un salaire mensuel chilien. À ce prix, cela doit être une prison dorée.
Beaucoup de questions sans réponses
Comme je suis confiante dans l’avenir et que je pensais avoir à faire avec des êtres humains, doués de raison avec lesquels on peut s’expliquer. Comme prévu, je pars à Roissy CDG, avec un gros dossier afin d’expliquer ma situation le cas échéant.
J’amenais donc avec moi tous les justificatifs d’inscription pour les vaccins, le fameux formulaire de 5 pages à demi-rempli…
Pourquoi le formulaire est-il refusé?
L’inscription des vaccins?
Le numéro du passeport?
L’assurance?
L’adresse de quarantaine?
Ou une autre raison à laquelle je n’ai pas pensé?
Je n’ai pas encore compris ce qui était hors normes dans ma façon de remplir ce formulaire.
Voyage annulé
21 novembre
Par chance, Gérard, qui m’a reçue ces derniers jour, a la très grande gentillesse de m’accompagner avec mes 4 valises et d’attendre avec moi que mes bagages soient enregistrés. Nous étions partis du Gâtinais à 4:00 h du matin pour être à temps. Il faut être là au moins 3 heures avant le vol prévu à 9:40 h-
Quelle ne fut pas ma surprise quand l’employée de la ligne aérienne m’annonce que je ne peux pas voyager.
Je lui ai expliqué avec l’aide de Gérard tout ce que je viens de vous raconter,
Alors, nous avons refait le formulaire www.c19.cl , toujours négatif. Mais, il s’abstient de nous dire pourquoi. Le doute plane toujours.
C’est ainsi que je découvre comment on obéit aveuglément à un système informatique. La compagnie aérienne estime que sa responsabilité est en jeu.
Cependant, il me semble qu’en arrivant au Chili, j’aurais pu expliquer ma situation, vu que j’étais tout de même vaccinée, ce qui est le point principal. Vu les conditions actuelles, on ne risque pas d’oublier ces injections.
Cela me rappelle le livre de Jean-Michel Besnier: “Le syndrome de la touche étoile“.
Encore des questions en suspens
Bien sûr, je dois reconnaître que le personnel de la compagnie aérienne a été très aimable et compréhensif. Mais, il ne m’a proposé que de bloquer mon billet et de le réactiver quand le problème serait résolu. Je crains d’avoir un gros supplément à payer. Ils étaient totalement muets à ce sujet.
Il faudra que je les rappelle le moment venu au même numéro en 08 qui cou`pe en plein milieu de la conversation et occasionne des suppléments de 5 euros ou que je retourne à l’aéroport.
Démarches à distance
De retour chez Gérard, qui m’a encore très généreusement, hébergée chez lui, je fais de nouvelles recherches.
L’assurance pour les Français coûte environ 60 euros par mois. Faudrait-il que je voyage comme française?
Cela ne m’apporterai rien car les vaccins doivent de toute manière être validés par le Minist`ère de la Santé chilien, qui prend son temps…
J’en suis encore à me demander comment dois-je remplir ce formulaire-couperet afin de ne pas avoir de nouvelles mauvaises surprises à la dernière minute, au moment de l’enregistrement.
23 novembre
En suivant les conseils d’une amie chilienne, je dépose une réclamation au bureau des OIRS du Ministère de la Sant´é Chilienne.
24 novembre
J’ai enfin re´çu une demande concernant les documents qui n’étaient pas lisibles, selon eux, mais il a fallu les alléger pour qu’ils passent.
J’ai découvert la possibilité de récupérer une copie en .pdf du certificat de vaccination français, auprès de la Sécurité Sociale.
Cela fait plusieurs fois que je renvoie les documents, ils ne sont toujours pas assez lisibles!!!
25 novembre
J’envisageais une visite au Consulat du Chili pour apprendre à remplir ce formulaire.
J’y suis allée le 25/11, et j’ai eu la surprise de découvrir que le Consulat du Chili à Paris est fermé pour cause de Covid19.
Par une fenêtre, on m’a passé un petit papier avec un e-mail. Tout doit se passer par courrier électronique!
À peine rentrée chez Gérard, j’ai répondu à un autre mail du service de l’enregistrement des vaccins au Chili. Ce service n’arrivait pas à lire les documents. En répondant au lien indiqué, je reçois un mail de “failure notice“. C’est-à-dire qu’il n’est pas arrivé à son but! J’ai encore fait des tests en envoyant moins de fichiers.
Puis, j’ai envoyé un mail à l’adresse du Consulat. J’espère avoir des nouvelles demain.
26 novembre
Il est 17:15, toujours pas de réponse du Consulat, malgré mes divers appels téléphoniques, je tombe toujours sur un répondeur, sur lequel je laisse bien sûr un message reprécisant mon numéro de téléphone.
Le service qui me redemandait des documents n’a toujours pas répondu, ont-ils reçu mes courriers électroniques?
Le service www.mevacuno.gob.cl est toujours en attente de ma réponse!
Deux surprises de la dernière heure
À 20:00 h, je reçois un mail du Consulat qui donne l’impression d’être automatique. Ils ne peuvent pas intervenir sur les règles, ni sur les services sanitaires. Donc, la seule option est toujours remplir le www.c19.cl et toujours sans informations.
D’autre part, ils ne répondent pas au sujet des suppléments de la Compagnie Aérienne.
Puis, mon amie de La Serena qui essaie de me guider dans les démarches, m’indique qu’il faut que je communique toutes les informations concernant la 1ère dose. Il faut que je recherche ce document.
Elle a aussi trouvé qu’il faut que je contacte un autre service, le Seremi de Salud, à Puerto Montt et m’envoie le contact qui suit:
27 novembre
Cela semble très officiel, mais il y a une faute dans l’adresse web. En réalité, c’est https://seremi10.redsalud.gob.cl/
Sauf, qu’il n’y a pas de ligne “contact” dans leur menu. Mais, je trouve un menu “Apostilla” qui est la nouvelle démarche à effectuer.
Je trouve tout de même un menu “Apostilla“, c’est la nouvelle piste de mon ami. Cela donne tout de même l’impression que cela sert dans le sens inverse, c’est-à-dire du Chili vers la France.
J’ai tout de tester 2 options, pour l’une seul un document pouvait être envoyé à la fois. l’autre option permet de charger seulement 20 mégas de fichiers et ne laisse pas retoucher la date. Il ne peut donc pas être envoyé. On me dit d’attendre lundi!
De bonne heure, je me suis connectée à Doctolib.fr histoire de chercher un rendez-vous pour la 3ème dose du vaccin, en passe de devenir obligatoire aussi bien au Chili qu’en France. Dans le meilleur des cas, les rendez-vous ne sont disponibles qu’à partir de fin janvier et dans certaines villes, fin mars!
Il est 10:00 h et je viens déjà de consacrer plus d’une heure à ce sujet! Puis, encore une heure en vain, à fouiller au fond de mes valises pour retrouver mon certificat de 1ère dose, malheureusement introuvable. Il faut que je rappelle le CHU de Caen, lundi matin, pour en obtenir un double.
Je passe donc environ 6 heures par jour pour solutionner un petit problème de formulaire. Presque un travail, malheureusement non rémunéré. Comment font ceux qui travaillent? Je préférerais écrire sur d’autres sujets, au lieu d’essayer de deviner ce qu’attend un ordinateur.
Dimanche 28 novembre
Maintenant, il me faut répondre au courrier électronique du Consulat du Chili.
Il ne faut rien attendre des administrations aujourd’hui.
29 novembre
À 9:00, j’ai envoyé, un courrier par mail au Consulat du Chili demandant plus d’explications, car leur réponse était incomplète.
À 15:20, j’essaie d’appeler au téléphone le Consulat, mais leur répondeur est saturé.
Puis, je visite www.doctolib.fr pour la 3ème dose… Tous les rendez-vous étaient à partir de janvier 2022.
Recherche de certificat de 1ère dose
Enfin, je partis à la recherche du certificat de ma première dose. Le CHU de Caen est toujours occupé. Je me retourne vers la Sécurité Sociale. Après une 1/2 heure d’attente au téléphone, on me donne un numéro spécial Covid19.
Après 20 minutes d’attente, on me dit qu’il faut que je charge l’application Tous Anti Covid, il y a une partie spéciale pour l’étranger. Malheureusement, celui qui m’a répondu semblait ne pas savoir que le Chili n’appartient pas à l’Europe. Ou, pire, ne connaît pas l’application qu’il recommande.
Enfin, on me conseille de me faire aider par quelqu’un de plus jeune que moi! qu’y-a-t-il de sous-entendu dans cette phrase banale.
Alors, j’installe l’application. Je commence à l’étudier. Il y a bien une option “frontières”, mais elle ne concerne que l’Europe. Et surtout, je n’ai accès qu’à mon QR code que j’ai dû scanner auparavant. Et, pas du tout, aux autres documents concernant mes vaccins. C’est donc moi qui alimente le système.
Désespérée, j’appelle le service d’aide de Tous Anti Covid, mais il n’est là que pour s’occuper des QR codes défectueux.
Le CHU de Caen est toujours occupé.
La situation n’est pas sans rappeler “Astérix chez les Romains” où Astérix doit fournir un formulaire introuvable et en invente un autre, semant le désordre chez les Romains. Sauf que dans notre société de traces, ce document doit bien exister, d’une part.
Et, d’autre part, il serait de bon ton de la part de l’Administration chilienne de bien vouloir considérer que si j’ai un “pass sanitaire” officiel européen qui indique 2 doses sur 2, c’est bien que j’ai eu la première.
J’en suis arrivée à l’idée de contacter la CNIL, puisque des données sont accumulées sur mon compte, il me semble normal de pouvoir y avoir accès quand j’en ai besoin. Cet organisme devrait pouvoir m’aider.
Leur standard est exceptionnellement fermé aujourd’hui. Je recommencerai demain.
Encore une journée passée en fausses joies et démarches inabouties. Me plonger dans ma bibliothèque technique aurait été plus enrichissant.
Petite surprise
Il est 18:20, le Consulat du Chili répond à mon mail par un simple lien sur lequel je clique avec impatience. Voilà le résultat:
Il va falloir essayer d’appeler le numéro indiqué, mais je suis encore en France! et il ne fonctionne pas sur mon portable.
Une amie chilienne m’appelle vers 22 heures, elle appelle à ce numéro et m’obtient un autre numéro, de Santiago du Chili, cette fois.
J’essaie d’appeler, mais j’ai droit à 5 minutes de musique étrange, et la communication se coupe. Mon forfait a expiré.
Je me rappelle de l’application Libon qui permet d’appeler partout dans le monde a des tarifs très bas. Donc, je la charge.
Pour environ 6 euros, je peux parler pendant un mois en Amérique Latine, même à des téléphones fixes.
30 novembre
À 9:00 heures, Gérard m’amène voir si une pharmacie de Nemours peu me faire la 3ème dose, elle ne le faisait pas. Mais, j’en ai profité pour demander s’ils pouvaient me faire une copie des informations de la 1ère dose, document exigé parle Minsal,..
Ils n’y croyait pas, mais ils l’ont sorti. En outre, ils nous indiqué l’adresse d’un centre médicale pour le vaccin. Bonne surprise, il pouvait me le faire dans l’heure qui suivait. Bien sûr, j’ai aussi eu les documents correspondants.
Me voilà mieux équipée au niveau papiers. Je les ai déjà transmis au Minsal.
Toujours pas de nouvelles du Minsal, même dans les spams.
C’est vraiment lamentable, j’appelle au numéro de SaludResponde (indiqué par le Consulat du Chili à Paris). Celui qui me répond après au moins un quart d’heure d’attente a le regret de m’informer qu’il est absolument dans l’impossibilité de m’aider, il n’a pas de numéro de téléphone à me donner, Il me souhaite bonne chance en m’indiquant que la validation des vaccins prend de 15 à 45 jours! Sa grande politesse n’empêche pas qu’il n’est pas au courant du système d'”apostilla“. Il semblait vraiment perdu, était-il à sa place?
Pourtant tout sur le site internet semble indiquer que c’est le numéro du service qui s’occupe de la validation des vaccins.
À 22:45 h, je remplis le formulaire de réclamation prévu au menu de www.mevacuno.gob.cl. Encore une fois, j’envoie ma carte d’identité.
Cette fois-ci, je n’ai droit qu’à 100 caractères pour expliquer mon problème. C’est-à-dire moins que pour un tweet!
Cela donne envie de faire de mauvais jeux de mots.
1er décembre
Vers 10:00 h, le matin, heure française, je décide de tester si le service SaludResponde fonctionne bien les 24 heures comme indiqué sur leur page web. De même, j’espérais pouvoir parler avec quelqu’un qui en sache plus que mon interlocuteur qui ne connaissait pas son service hier soir.
Malheureusement, après 38 minutes d’attente en vain, je finis par couper.
Pendant cette attente, j’essaie de remplir à nouveau ma demande de validation de mes vaccins. Ce n’est pas possible, car mon numéro d’identité est reconnu avec une demande en cours.
Maintenant, je me mets à rédiger un mail pour le Consulat du Chili.
Heureusement que je ne suis pas cardiaque
En cours de rédaction, je vais vérifier l’état des démarches une fois de plus. Mais, l’écran a changé et ma demande de validation du 20/11/2021 a disparu.
Tout est à refaire, attente comprise!
J’envoie mon maille signalant au Consulat du Chili.
Puis, je reçois un mail de réponse à ma réclamation à l’OIRS du 23 novembre 2021, me disant qu’il n’y a pas de demande et comment faire valider mes vaccins!
Je remplis de nouveau le formulaire pour valider les vaccins. J’obtiens une réponse m’annonçant que c’est enregistré et qu’il faut s’attendre à un délais de 14 jours.
Je retourne voir l’écran, de nouveau tout a été éliminé.
Dans la soirée, je reçois une réponse automatique du Consulat du Chili. Le fait que les services du Minsal élimine des dossiers arbitrairement n’a pas l’air de les émouvoir.
Quelle journée! Quel découragement.
2 décembre
Au cours de renseignements pris à droite et à gauche, no me dit d’appeler au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Je les appelle, ils me renvoient au Consulat de France au Chili. Il est encore trop tôt. je les appellerai tout à l’heure.
J’appelle le Consulat de France à Santiago qui me renvoie vers le Minsal…
Le serpent continue à se mordre la queue.
3 décembre
Attente impatiente et perplexe devant un écran qui me dit à la fois que j’ai 3 vaccins inscrits en attente que quelqu’un les valide et m’informe que l’état de la sollicitation n’est pas entré!
Le pire est que quand on enregistre la demande, ils annoncent une attente pouvant aller jusqu’à 14 jours, mais quand on consulte ChileAtiende, ils indiquent des délais pouvant varier de 15 à 45 jours!
4 et 5 décembre
Il ne faut pas rêver, ils n’étudieront certainement pas mon dossier.
6 décembre
Je viens de recevoir à 15:10 h un mail de www.mevacuno.gob.cl qui a validé ma 3ème dose, mais pas les 2 premières.
On ne peut pas leur répondre, ni renvoyer plus de documents. Selon eux, mes QR codes ne sont pas lisibles. Mais, je me vois obligée d’envoyer de simples photo car on ne peut pas dépasser les 20 mégas.
D’autre part, le certificats envoyé pour la 2ème dose est le PDF fourni par Ameli.fr. Que peut-on avoir de mieux? Le certificat de la 1ère dose ne peut toujours pas avoir de QR code parce que cela n’était pas encore entré en vigueur au 26 mai 2021, date de ma première dose.
Je rentre dans la zone formulaire pour tenter de renvoyer des documents. Mais, cela ne laisse entrer que la pièce d’identité et un texte de réclamation de 100 caractères maximum.
Je commence à croire que la validation des vaccins est faite par un ordinateur pas encore correctement programmé.
Je vais décharger l’attestation de la 3ème dose validée. Et là, ma 3ème dose est devenue la 1ère. Que faire?
6 jours d’attente pour en arriver là! Quelle catastrophe! Je ne veux pas être rétrogradée à la 1`ere dose…
J’ai révisé à nouveau, essayer d’envoyer le certificat de 2ème dose et d’indiquer que je ne peux pas avoir de QR code pour la 1ère dose, car le “Pass Sanitaire” n’existait pas.
En fin de soirée, je regarde à nouveau mes e-mails. Grande surprise, mes 3 doses sont validées.
7 décembre
Il me reste à négocier avec la compagnie aérienne pour avoir une date au plus tôt et sans payer de supplément.
À chaque jour sa peine, à 9.00 j’appelle la Compagnie Aérienne. Après une 1/2 d’attente, ils commencent par m’annoncer qu’il y aura un supplément. Le supplément, je l’ai aussi à chaque appel, 5 Euros pour Reglomobile, recharge de forfait.
Ils cherchent une date, par exemple 15 décembre, le supplément est de 2752 Euros. Oui, vous avez bien lu, je n’ai pas fait de fautes de frappe. Cela fait 3 fois le prix payé pour l’aller-retour, alors que je veux seulement mon retour!
Une petite recherche rapide me propose des aller-retours aux alentours de 1350 dollars, c’est-à-dire moins de la moitié de leur supplément! et je dois pouvoir trouver moins cher…
J’adresse encore un courrier au Consulat du Chili concernant mon billet d’avion. Ils me répondent par un circulaire concernant les passager qui seraient aller se promener en Afrique dans les 14 derniers jours. Cela me semble un peu déplacé.
8 Décembre
Le feuilleton ne fait que continuer.
À la fin de la conversation, on m’avait affirmé que mon billet restait bloqué jusqu’au 8/11/2021,
Je suis donc partie à la recherche d’un nouveau billet aller/retour économique.
Ce matin, j’ai la surprise de recevoir un courriel d’American Airlines m’indiquant les mesures supplémentaires Covid pour passer par les États-Unis le 15 décembre!
J’appelle pour essayer de comprendre ce qui se passe.
Cela m’a donné l’occasion de rediscuter du supplément, on me trouve une date, le 14 décembre, avec 384 Euros de supplément tout de même! Il aurait fallu renégocier la date 7 jours après le 21/11/2021 pour l’éviter. Mais, je ne le savais pas et je devais attendre la validation des vaccins par le Chili. Cette discussion a duré plus d’une heure, ponctuée par des attentes dues à des conversations entre mon interlocuteur et ses chefs…
Cette solution m’évite de rechercher et d’avancer un autre billet avec peu d’avance, ce qui augmente toujours les tarifs. Mais, c’est tout de même un peu se faire avoir à l’usure, pratique trop courante de nos jours…
4 heures après cet appel, je n’avais pas encore reçu la confirmation des vols par courriel. Nouvel appel.
Total des frais supplémentaires
Supplément pour changement de date 1 95 Euros
Supplément pour changement de date 2 384 Euros
Appels téléphoniques American Airlines 60 Euros
Appel au Chili (Ministère de la Santé) 5 Euros
Libon pour appels au Chili 7 Euros
Soit combien de laine, combien de livre, combien de morceaux de voyages réels?
Nombres de personnes mises à contributions pour essayer de solutionner les différents problèmes: une bonne quinzaine. Elles n’ont pas que cela à faire. Je leur doit un grand merci.
Nombre d’heures perdues en démarches 120 heuresminimum
Mon temps a aussi une valeur et il ne se rattrape pas…. J’aurais préféré lire, tisser ou me reposer pendant ce temps… Cela aurait été plus utile pour tout le monde.
Et, n’oublions pas le stress qui ruine la santé…
Tout cela doit s’ajouter au 900 Euros que m’a coûté mon billet Aller-Retour.
9 décembre
J’apprends que je dois avoir un nouveau test PCR 24 heures avant le départ pour passer par les États-Unis.
10 décembre
Test PCR de sécurité à Nemours, à 9:05 h, résultat à 22:30 h.
11 décembre
2ème test PCR pour le formulaire www.c19.cl du Chili, à Melun cette fois-ci. Près de 2 heures d’attente. Retour à Nemours en bus. Résultat reçu à 21:00 h.
12 décembre
Enfin, après quelques hésitations, j’ai fini par remplir correctement le www.c19.cl. J’ai eu le plaisir de recevoir un mail m’indiquant qu’un ordinateur avait décidé de bien vouloir me laisser rentrer au Chili.
Quel soulagement! Ce perfide formulaire prend des allures de mutant. Des rubriques et non des moindres apparaissent ou disparaissent inopinément.
13 décembre
3ème test PCR pour les États-Unis cette fois-ci, à Nemours. J’attends le résultat jusqu’à 23h30 en vain.
Embarquement
14 décembre
Réveil à 4h00, je révise mes courriels pour tenter d’imprimer le résultat du dernier PCR. Il n’était pas encore arrivé.
À 7h30, en faisant la queue pour l’embarquement, j’appelle le laboratoire qui heureusement était déjà ouvert et me le transmet juste à temps. Je prends soin de garder le fichier PDF accessible. bien sûr je ne peux pas l’imprimer.
L’embarquement se passe bien, ils scannent le QR code. Je constate que le document réca“pitule tous les tests PCR depuis novembre.
Mes bagages sont embarqués sans problème, sauf une frayeur concernant un possible embargo du Chili sur les bagages.
Au moment de monter dans l’avion, ils trouvent que mon sac à dos est trop gros, il partira gratuitement en soute. Mon sac à main est suffisamment grand pour que j’y fourre mon ordinateur.
Dans l’avion, je vois 2 films japonais.
Escale à Miami de 8 heures, l’avion arrive avec 20 mn d’avance. Mais, la queue au contrôle des passe`ports (toujours longue à Miami) a duré près de 2 heures et pourtant, c’était vers 15h. Sur les 60 guichets de l’immense salle, seul 4 étaient ouvert. La queue remplissait toute la salle.
Je reprend l’avion vers le Chili à 23h00.
15 décembre
Arrivée à 9h00 à Santiago, on est tout de suite dirigé vers une longue queue qui avance très lentement.
Nous allons bientôt savoir comment si longue queue. Là aussi, il y avait une soixante de guichets, presque tous garnis de fonctionnaires, plutôt jeunes. Mais, ils étaient vraiment très peu efficaces, le pire c’est que l’internet ne marchait pas.
Enfin, j’ai eu la grande surprise de découvrir que mon formulaire www.c19.cl était caduque. Le Consulat, si prompt à envoyer des circulaires, ne m’a pas prévenue. Si j’avais su, j’aurai profité de l’internet de l’aéroport de Miami pour le refaire. D’ailleurs, le Chili ne demandait qu’un test PCR 48 heure avant le départ. J’ai fait un autre test le lundi matin que parce que j’avais une escale aux États-Unis qui le demandait.
N’ayant pas d’internet, je ne peux le remplir à nouveau. Ma puce chilienne ne marchait plus depuis longtemps et les données mobiles ne marchaient pas avec la puce française.
Plusieurs fonctionnaires ont essayé sans succès. Cela générait de nombreux conciliabules entre eux, essayant de trouver des solutions. On m’a d’ailleurs confirmé que le fameux www.c19.cl et autres règlements changeaient tous les jours, ce que j’avais d’ailleurs constaté lors de mes nombreuses tentatives pour le remplir.
Après 7 heures de vol et déjà une heure d’attente et de discussion, j’explique que j’ai aussi besoin d’aller aux toilettes. On me les indique, j’y vais en leur laissant la documentation en espérant qu’ils avanceront sur mon dossier.
Cependant, quand je suis revenue, la 5ème fonctionnaire à s’occuper de moi s’occupait de 2 autres voyageurs et avait laissé mon dossier de côté.
Comme, elle était aussi incapable, elle argue qu’elle risque d’être contaminée et m’envoie une autre fonctionnaire à qui je dois réexpliquer pour la 10ème fois la situation, que j’arrivais de Paris dont je suis partie le 14 décembre, que le résultat du dernier PCR n’a pas pu être imprimé à l’aéroport et que le fichier que je leur montrais avait suffit pour que je monte dans l’avion. Le fichier indiquait les 4 tests PCR effectué depuis novembre, et tout ce que les fonctionnaires voyaient était novembre. Il y avait un QR code qui donnait bien sûr le résultat négatif du test du lundi matin. Mais, il n’arrivaient pas à le scanner.
La dernière fonctionnaire, qui était un peu plus débrouillarde que les autres a fini par me partager son internet pour que je récupère à nouveau le résultat du dernier test PCR qu’elle a fini par accepter. Pour finir, elle a remplir le www.c19.cl sur une version papier! C’est un comble.
J’ai tout de même eu l’impression d’avoir affaire à une bande d’incapables qui trouvent normal que l’on attendent plusieurs heures pour remplir un simple formulaire. Cela est d’autant plus grave que ce sont déjà des incompétents qui ont provoqué les frais supplémentaires mentionnés plus haut qui sont certainement plus élevé que leurs salaires.
De `plus, heureusement que j’ai des papiers chiliens et que je parle espagnol couramment. Comment doivent ressentir ce genre de situation des étrangers ne parlant pas la langue?
Et on m’a envoyé faire un nouveau test PCR pour pouvoir sortir après une nouvelle attente “confinée” dans l’aéroport de 7h30 pour avoir le résultat. Après autant de tests en si peu de temps, je commence à avoir le nez irrité.
J’ai passé la douane sans problème. Quand je suis allée récupérer mes bagages, il y avait une hôtesse qui attendait auprès d’eux. Elle croyait qu’ils étaient de toute une famille. Me voilà devenue une famille à moi toute seule!
Heureusement, que je ne suis pas une famille, sinon j’aurais passé 10 heures au lieu de 2 aux guichets de Ministère de la Santé.
On m’avait donné un papier avec un site auquel il fallait donner un identifiant. Dans le hall, l’internet fonctionnait, mais le site indiqué se trompait lui aussi. Par chance, j’avais repéré des guichets de l’entreprise qui m’avait fait le test. Je refais donc la queue, et sans explications on me sort un certificat négatif. Je suis enfin autorisée à aller prendre le bus que j’avais réservé pour Puerto Montt à 21h15.
En sortant de l’aéroport, je me retrouve sans internet. Pendant l’attente, j’ai cherché vainement une nouvelle puce pour mon téléphone. En effet, le seul magasin qui en vendait avait fait faillite.
Retour à Puerto Montt
Juste avant de sortir de l’aéroport, j’arrache toutes les étiquettes des valises, en suivant un conseil que l’on m’avait donné. J’avais oublié une étiquette que l’on m’avait collée sur ma veste, à la sortie du remplissage du formulaire. Le chauffeur de la navette pour le terminal de bus m’a fait la remarque qu’il valait mieux l’enlever.
Vu mes bagages excessifs on me dit de payer 2 billets.
J’arrive au Terminal de bus, mais ce n’est pas le bon. Heureusement, quelqu’un me trouve un monsieur avec un grand charriot qui peut emmener mes bagages au Terminal Sur qui n’est pas très loin.
Au passage, j’achète une puce pour mon téléphone.
Il aura aussi la gentillesse d’attendre jusqu’à ce que mes bagages soient installés dans la soute du bus.
Le bus m’avait coûté 16 300 pesos chiliens et j’ai dû payer un supplément de 15 000 pesos pour les 5 bagages.
Une fois dans le bus, j’apprends qu’il n’y a pas de WIFI dans ce bus. Alors, j’essaie de monter ma nouvelle puce dans mon téléphone, mais cela ne marche pas. Donc, je ne peux pas prévenir mon ami Angel que je suis bien montée dans le bus.
Je suis très fatiguée et je dors presque toute la nuit. J’arrive à Puerto Montt vers 9h30. Mon ami n’était pas là. Mais un autre monsieur à charriot me propose de me ramener chez Angel, ce que j’accepte.
Solution au voyage, enfin
Il y a peu, j’ai découvert par hasard, sur France Culture, un article sur l’histoire de la ponctuation et la proposition d’une nouvelle ponctuation émotionnelle. Dommage qu’elle ne soit pas disponible pour le web! J’en aurais fait un usage immodéré.
Je dois vous avouer que mes amis chiliens ont été plutôt choqués par cette situation. Sans compter que Gérard aura aussi fait les frais de l’incurie de nos administrations.
Nouveau voyage
Comme je voua l’ai annoncé en début d’article, je vais donner des cours de teinture et de tissage à Zonca, Italie.
Aéroport hors normes
Comme je suivais un cours par zoom du Museo de Arte Precolombino de Santiago de Chile (sur la technique des bonnets à 4 pointes), j’avais une séance le 7 mai au matin et devais être le 8 à Santiago pour partir pour Milan, je décide de prendre l’avion le 7 au soir à Puerto Montt et de passer la nuit à l’aéroport. Il était presque désert.
J’arrive aux informations et me renseigne sur le Test PCR qui n’est pas encore passé de mode pour les États-Unis et l’Italie. Et j’apprends que je dois aller le passer dans un Hòtel de luxe à 5 minutes en voiture. Seule option pour y aller le taxi.
Autre problème, il n’y a plus de consigne pour les bagages à l’aéroport de Santiago, contrairement aux informations sur le WEB.
Donc, ce matin, je dois aller faire mon PCR payé d’avance en taxi avec tous mes bagages!
C’est ainsi que je découvre le nouveau terminal international de Santiago. Distributeur d’argent en panne. Le chauffeur de taxi se fait payer en dollars, mais ceux-ci doivent être impeccables. Ceci est une règle générale au Chili, comme si les “gringos” et autres Européens vouaient un culte à leurs billets de banque et ne les fourraient jamais dans leur poche.
Dans l’ancien terminal, il y a encore une zone avec des sièges et des prises, pour recharger les téléphones et ordinateurs. Dans le nouveau, il y a quelques prises normales, juste à côté des portes, en plein courant d’air. Et pour s’asseoir, il n’y a que le sol, ou un escalier! Vive le progrès. Il ne reste qu’un restaurant avec une paire de prises à chaque table! Au tarif, resto d’aéroport, cela fait chère la recharge…
Petit plaisir, la musique d’ambiance est classique, je ne sais pas si l’effet Mozart fonctionne sur tout le monde, mais j’apprécie, c’est rare d’entendre ce genre de musique au Chili.
Surprise, on pèse les valises pour l’embarquement, elles sont plus légère de 2 ou 3 kilos à Santiago qu’à Puerto Montt. Heureusement, cela m’évite de payer des suppléments.
Hotel hors normes
Quand on voyage, on risque de tomber parfois sur des hotels hors-normes, celui-ci apparaissait sur booking.com avec un lit dans une chambre partagé entre 6 personnes, près de la Gare Centrale de Milan à 23 euros + 2 de taxes, un peu cher mais assez bien situé, surtout lorsque l’on voyage chargée.
C’est là le problème, la femme chargée de l’accueil a trouvé que 3 valises c’est trop! Curieux hôtel qui n’accepte pas les voyageurs un peu trop chargés.
Une de mes valises pourtant neuve a déjà perdu une roue en sortant de l’aéroport, mon sac à dos a un montant brisé. Donc, achat d’un nouveau charriot et d’un grand sac à roulettes.
Quelle réception après 3 jours de voyage et d’attente dans des aéroports depuis le Sud du Chili!
Conclusion dans les normes
J’espère que cet article ne vous paraîtra pas trop cauchemardesque et qu’il pourra vous être utile. Quel labyrinthe!
Fait positif, j’aurai appris à faire des captures d’écran.
/// Gletterens, préparations/// —- Encore en cours de rédaction (de nouvelles photos vont arriver) — Nouvel article du 21 juin 2021 — Mis à jour le 8 octobre 2021 — Prochain article – Laver la laine Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Pour Gletterens 2021, il y a tant à faire que je ne sais plus par quoi commencer! En réalité, je m’y prépare depuis le Rassemblement Préhistorique de l’an dernier, au Village Lacustre. Depuis l’obtention de mon diplôme je mets les bouchées doubles… Je voudrais arriver à tout faire.Un prochain article fera le compte rendu de ces expériences.
Lectures et rencontres pour Gletterens
Comme de bien entendu toute nouveauté est précédée de rencontres et de lectures et bien sûr d’expérimentations.
Quelles lectures?
Les sources
Elles sont multiples et très variées, elles vont des bibliothèques des amis, les médiathèques municipales, ma propre collection personnelle que j’enrichis chaque fois que je le peux et sites aux internet, en passant par les inoubliables leçons de la nature.
Voici quelques précieuses sources internet:
hal.fr, thèses et articles en français
academia.edu, semblable, mais plus international, m’a beaucoup servi
libraryxyz, livres pdf ou epub, mais aussi beaucoup d’articles
bnf, multimédia, sur livres anciens, s’avère très intéressant parfois
wikipedia, n’est pas toujours sans intérêt, les articles sont parfois un peu légers, mais les liens tels que celui-ci, peuvent être intéressants
Pinterest, la recherche peut être longue, mais c’est très visuelet on peut y découvrir des pépites
video youtube
cours de Ver de Terre production
conférences du Collège de France, c’est agréable à écouter quand on file, tisse ou fait la cuisine et j’y ai beaucoup appris…
Quelle panoplie, je ne n’arrive pas à tout exploiter. J’ai de quoi faire pour les longues soirées d’hiver.
Le sujets
Comme vous le savez sans doute déjà, je ne me limite pas à la teinture et au travail des fibres.
Les video
Bien sûr, je continue à m’intéresser aux orties et aux autres plantes à fibres, j’ai donc vu de nombreux documentaires sur ces sujets, certaines sont listées dans cet article.
Les rencontres
Wwoofing
Comme Aline m’a amenée de nombreuses fois à la médiathèque d’Argentan, j’y ai puisé de nombreuses informations qui me seront utiles.
Elle m’a procuré une expérience prolongée de filage au rouet… Elle m’a aussi aidée à monter ma boutique Etsy. Cela m’a donné envie d’avoir un petit rouet de voyage qui me permettrait de filer un peu n’importe où.
Chez elle, j’ai rencontré Gregory, wwoofeur aussi, très doué en vannerie et construction végétale qui sera aussi présent à Gletterens en 2021…
Avec Grégory, les surprises ne manquaient pas.
Aline m’a aussi présenté une de ses amies tisserande et dentellière qui m’a beaucoup enseigné. J’ai vu chez elle de magnifiques outils anciens.
Chez Gilles, j’ai beaucoup appris sur les moutons, sur le cidre accessoirement et sur beaucoup d’autres choses passionnantes…
Je lui dois aussi une très bonne laine brute que j’ai répartie entre filature et feutrage. Toutes les laines que j’ai filées ont été tissées et teintes.
Dès l’ouverture des musées, Monique m’a amenée au Musée des Civils pendant la Guerre à Falaise et Gérard m’a fait visiter le Musée de la Préhistoire à Nemours.
Nouveautés pour Gletterens
Nouvelles matières premières
Orties, nouvel essai
Chez Gérard, j’ai fait un nouvel essai pour récupérer des fibres d’orties, d’après des informations recueillies sur internet qui a raté encore une fois. J’attends le prochain Rassemblement Préhistorique et de faire la connaissance de Jacques Reinhard pour en savoir plus.
À Falaise, j’ai eu l’occasion de briser des tiges de roses trémières qui avaient roui naturellement pendant l’automne et l’hiver, elles contenaient de fines fibres blanches, mais il faudrait en avoir de grandes quantités pour en tirer un écheveau ou une bobine…
Nouveaux tissages pour Gletterens
Les nouvelles matières, les limitations matérielles et le peu de temps disponibles m’ont obligé à essayer d’innover. De plus, je ne pouvais pas revenir à Gletterens qu’avec ce qui me restait de l’an passé. Il fallait du nouveau et de la variété.
Alors, j’ai fait quelques écharpes en laine, deux ponchos légers en coton et lin, des petites pochettes, des bracelets… Vous les verrez dans le prochain article sur Gletterens 2021.
Outils qui sortent du commun, spécial Gletterens
Comme je suis toujours à la recherche de nouveaux outils: fuseaux, métiers à tisser… je m’équipe de mieux en mieux. Vu que cela prend de la place, il faut aussi que j’essaie de faire petit et léger.
Fuseau maya, une nouveauté pour Gletterens
Petite découverte fascinante due à Pinterest. Les rares producteurs étant soit aux États-Unis, soit en Angleterre, je me suis décidée à en faire ma propre version bricolée.
C’est très facile à manier et j’ai même pu filer fin avec. En outre, il est démontable, léger et n’occupe que peu d’espace.
En outre, il est totalement archéocompatible. Il suffira de le refaire avec des matériaux moins élaborés que ceux-ci.
D’ailleurs, bien avant le néolithique, des tablettes assez proches servaient à tordre des cordons, ficelles et cordes.
Fuseau turc léger
Le fuseau turc est très intéressant car il fournit directement une pelote prête à l’usage.
A la fin de mon séjour en Suisse, à Gletterens, l’an dernier, mes amis bronziers m’avaient amené voir une immense boutique de laines. Je m’en suis acheté un. Malheureusement, il est un peu trop lourd, à mon goût.
Ma version est beaucoup plus légère et économique. En effet, le plus léger pèse 7 grammes.
Fuseau basque
Je l’ai découvert très récemment sur Pinterest et Gérard m’en a fait un à sa façon. Ce fuseau aussi fournit une pelote prête à l’usage.
“Métier” à bracelets
Vu que je n’ai pas de grosses quantités de laine, le filage au fuseau est très long et qu’il ne me reste presque plus de grandes pièces tissées, je me suis mise à tisser des bracelets et des pochettes.
J’ai cherché un outil archéocompatible (mon métier à clous ne l’est pas).
Voici ce que j’ai trouvé.
Lavage de laine
Pour ne pas partir avec autant de laines sales, avec des déchets, j’ai aussi fait des essais concernant le lavage de la laine.
Aussi, j’ai essayé d’éliminer de la paille qui rendait une laine d’alpaga difficile à filer. J’ai tenté une recette vu dans des livres pourtant sérieux décrivant une technique industrielle pour débarrasser les laines des déchets végétaux. Il s’agit de les faire tremper dans une solution à 5% d’acide sulfurique ou chlorhydrique. J’ai testé l’acide sulfurique disponible en bouteille au supermarché.
Alors, j’ai essayé à plusieurs concentrations, j’ai laissé agir pendant plus d’une semaine, mais apparemment pas d’effet, les pailles étaient toujours là.
Feutre
Mes tests de lavage m’ont incitée à feutrer certaines laines.
D’autres n’ont absolument pas voulu feutrer (shropshire), je les ai préparées pour le filage, certaines ont été teintes chez Gérard.
Autres techniques
Suite à la rencontre de Grégory, le constructeur de huttes kanak, je me suis plus intéressée à la vannerie, technique probablement ancêtre des textiles.
Poursuite de Gletterens l’an dernier
Matières premières non touchées avant Gletterens l’an dernier
Soie, lin, chanvre…
Avant de venir en Suisse, je n’avais pas pu tester ces matières si renommées. Depuis, grâce à mes amis bronzier, j’ai pu essayer de les filer et j’ai même osé les travailler.
Lapin angora
Il y a longtemps, j’avais un peu testé les fibres de mes lapins à Mamiña, mais j’en avais si peu que c’était comme si j’en avais pas eu. Avec Monique, nous sommes allées voir un producteur de fibres d’alpaga et de lapin angora.
Depuis, mon arrivée en France, j’ai d’abord accumulé des toiles à teindre (draps et vieux vêtements, mais aussi toiles de soie). Puis, chez Monique et chez Gérard, j’ai eu l’occasion de partager cette technique.
Autres supports
À Falaise, j’ai acheté et testé des écharpes en laine fine, une toile de matelas et une toile légère de soie.
Filage pour Gletterens
J’ai filé au rouet pendant près de 4 mois, chez Aline. J’ai donc pu tester plusieurs variétés de laines et dans mes temps libres testés les soies, chanvre et autre lin que j’avais ramenés de Suisse.
Peu de temps avant mon départ pour Gletterens, j’ai reçu un paquet de fibres de bison, cadeau d’Éric d’Archeoshop, Je me suis dépêchée de tester ces fibres, d’abord seules, mais elles sont assez courtes, puis mélangées à de la laine de mouton sale. Là, cela se filait un peu plus facilement. Nouvelle expérience sympathique.
Cette fibre n’est pas très facile à filer seule, comme c’est le cas pour beaucoup de fibres difficiles à travailler, je l’ai mélangée avec de la laine de mouton, cela améliore la cohésion du fil.
Voici, les deux produits finaux après retors.
Filets
Lors de ma visite au Latenium à Neuchatel, l’an dernier, j’ai vu un autre outil ancien pour les filets, à tester.
Arrivée à Gletterens en avance
Arrivée le 14 juillet
Voyage sans encombre, un grand merci pour Gérard qui m’a accompagné jusqu’au train à la Gare de Lyon. Des Suisses inconnus m’ont beaucoup aidé avec les bagages au changement de train à Lausanne.
Seul mon petit charriot m’a lâchée juste en arrivant à Gletterens, mais c’est sans doute réparable.
Avec surprise, je découvre l’inondation. Par la suite, le petit supermarché fermera pendant 3 jours de crainte des coupures de courant dues au débordement du Lac de Neuchatel. Tous les lacs de la région ont largement débordés.
Je devais repartir en laissant l’essentiel des bagages pour revenir quelques jours avant le Rassemblement Préhistorique, mais on a eu pitié de moi, ma tente n’était pas adaptée à la météo du moment. On m’a dit de m’installer dans un des abris préhistoriques qui était parfaitement sec.
Du 15 au 19 juillet
Coutures des ourlets sur les écharpes en soie, j’ai tenu à le faire avec des files de soie, ma soie était très emmêlée et j’ai passé beaucoup de temps avec cela.
En outre, j’ai aussi raccommodé avec de la soie les petits trous des bouffettes sur les sacs en toile de matelas écoprintés. Pour les sacs, il me reste à faire les lanières que je tresserai avec du lin et du chanvre que j’ai filé au fuseau. Ce sera solide.
Préparation de nouveaux fuseaux compatibles néolithiques.
Reproduction d’un fuseau trouvé dans une tombe à La Ligua visible au Musée de La Ligua. Là-bas, on m’avait dit qu’il n’avait certainement pas du être utilisé, que ce devait être une miniature. En effet, il était constitué d’un simple bâtonnet et d’une petite huître percée au centre.
Les amis de Gletterens m’ont aidé, ils m’ont fourni un petit coquillage, Tatiana l’a percé en frottant l’extérieur d’abord sur une pierre à polir, puis avec un poinçon en silex elle a préparé le trou à l’intérieur, puis elle l’a terminé à la vrille préhistorique.
J’ai trouvé une baguette, je l’ai tout de suite testé avec de la laine mouton. Cela fonctionne bien, il est très léger et peut filer très fin, seulement on ne peut pas produire de grosses bobine avec.
Fabrication d’un fuseau Maya à partir des matériaux du bord. Finition d’autres fuseaux Maya avec des perles ajustées avec une colle néolithique à base de brai de bouleau.
20 juillet
Pour le Rassemblement Préhistorique, il faut dans la mesure du possible utiliser du matériel qui ne soit pas anachronique.
Et nous manquons de casseroles, il va falloir en faire en argile.
Préparation de l’argile
À Gletterens, il y a un tas d’argile qui sert pour le torchis des murs des maisons, elle doit être bonne, mais elle a été envahie par les racines des arbres et quelques ronces.
J’en ramasse un paquet dans un sac poubelle. D’abord, je l’égraine dans un seau d’eau.
Puis, je malaxe bien le résultat, il reste encore beaucoup de radicelles. Enfin, je vais essayer de la tamiser. Puis je la laisse décanter dans un bac en espérant qu’elle sèche. Heureusement, il fait beau et chaud avec un peu de vent. J’essaie d’éliminer les quelques centimètres d’eau qui surnage.
Le matin, au petit déjeuner, j’ai la visite d’une petite mésange charbonnière très entreprenante. D’abord, elle me picore les mains, puis elle saute sur mes genoux, s’accroche à mon pull, grimpe sur mon épaule et enfin sur ma tête.
21 juillet
Je vais chercher un nouveau seau d’argile le matin.
Cette fois-ci, je fais plus simple et rapide. Je rajoute l’eau dans le seau. Puis le soir, je malaxe, j’enlève à la main les grosses racines et je tamise deux fois.
Je laisse décanter la nuit.
22 juillet
D’abord, j’élimine l’eau qui surnage dans les deux récipients. Le premier est déjà plus consistant.
Normalement, j’aurai du aller chercher du sable fin pour amaigrir une partie de cette terre, mais elle est déjà très sablonneuse. Puis, dès que la terre aura une bonne consistance je la battrai pour éliminer les bulles d’air. Enfin, j’essaierai de faire quelques perles et fusaïoles, avant d’essayer de faire des casseroles. De toute manière, la quantité préparée est sans doute insuffisante. Et il faut laisser le temps à la terre de sécher avant de la cuire.
Puis, il faudra les battre pour récupérer les fibres à filer
J’ai récupéré les feuilles pour la teinture.
D’autre part, j’ai commencé à récolter des graines de cornouiller sanguin et de bourdaine qui font partie des fameuses “Graines d’Avignon” que je n’ai pas encore testées.
Puis, j’ai avancé sur le poncho entouré de filet. J’avais déjà fait deux côtés, il m’en restait deux autres. J’en suis à la moitié du troisième côté.
23 juillet
Nouvelle récolte d’orties, il y en a de très grandes. Préparation après quelques heures de séchage, elles piquent un peu moins. Je voudrais les photographier à la loupe. C’est vrai que cela pique, mais on finit par oublier et cela fait du bien aux articulations, je dors mieux la nuit…
J’avance sur le filet de bord du poncho, je viens d’attaquer le 4ème côté.
L’argile sèche petit à petit, premier essai de perle.
Tressage d’une lanière à 5 fils de lin et soie pour 1 sac ecoprint sur toile à matelas.
24 juillet
Petite visite à la déchetterie pour chercher de la ferraille pour la soupe de clous et de vieilles marmites pour la teinture. En effet, ma marmite archéocompatible ne sera certainement pas prête à temps pour les Rencontres Préhistoriques, la semaine prochaine. Les déchetteries sont une source d’approvisionnement très riche en Suisse.
Disparition insolite de l’argile encore mouillée entre 6h30 et 9h00. Donc, préparation d’argile nouvelle.
Couture de la lanière sur le sac, elle était trop fine, je l’ai agrémentée de 2 rangs de crochet de chaque côté.
Tressage d’une lanière à 8 fils de chanvre que j’ai du retordre auparavant. Pour la même longueur de fil, elle était plus courte et beaucoup plus longue à tresser. Elle est très douce au toucher.
25 juillet
J’ai tamisé et laisser reposer l’argile qui trempe depuis la veille.
Tressage d’une autre lanière, cette fois-ci combinaison de chanvre et lin-soie. Le résultat me plaît, mais c’est très long.
26 juillet
Tamisage de l’argile
Nouvelle tresse á 8 huit brins et une autre à 10 est presque finie.
J’avance sur le filet du bord du poncho, il ne me manque que 3 rangs.
Les mésanges viennent visiter l’abri préhistorique, elles sont vraiment très curieuses. Leur visite me met de bonne humeur le matin.
27 juillet
Je viens de m’installer dehors pour taper ce texte. Les mésanges viennent manger les miettes, se promènent sur le clavier, elles sont si légères qu’elles ne tapent pas de texte incongru. Puis, elles me picorent les pieds.
J’ai fini les tresses pour les sacs en ecoprint. Elles m’auront pris plusieurs jours.
Comme, j’ai fini le poncho entouré de filets., j’ai commencé la ceinture en filet.
Arrivée de Gregory, je suis contente qu’il ait pu venir, je pense que ce sera une bonne expérience.
28 juillet
Nouvelles visites des mésanges affamées par la pluie.
D’abord, j’ai cousu toutes les lanières des sacs ecoprint, Je suis contente, mais j’ai passé beaucoup de temps dessus.
Puis, j’ai rangé les bacs d’argile sous clef, car elle est presque assez sèche.
Enfin, j’ai récupéré les écorces de cornouillers et de noisetiers que Gregory a coupées pour faire le châssis pour le tannage de la peau de bison. Elles me serviront pour teindre. La texture du bois de cornouiller est très belle.
29 juillet
Poursuite de la ceinture en filet. J’en aurai pour un bon moment, elle n’est pas large, mais c’est très long.
Enfin, j’ai fini le dernier sac, je peux passer à d’autres taches.
Moulage d’un grand bol avec de l’argile que m’avait amenée Doris, j’espère qu’il se démoulera sans problème, pour le moment il sèche dans l’abri préhistorique.
J’ai encore fait deux fusaïoles et quelques perles.
J’ai testé la terre que j’ai tamisée, car elle commence à sécher. Elle se fendille quand on la modèle. Il paraît qu’il faut battre cette terre.
Je ramasse tous les jours de nombreuses feuilles de peupliers attaquées par un insecte qui provoque une boursoufflure sur la tige. C’est intéressant en teinture, car ces boules dues à un parasite concentrent les tanins.
30 juillet
Récolte de petits pois sauvages, dans le jardin. Il fallait le faire car les gousses commençaient à s’ouvrir et les graines se perdaient.
Ramassage d’une grosse botte d’orties
Le soir arrivée des premiers participants au Rassemblement Préhistorique: Andreas – tannage et pièges, il est chimiste, Dominique – tannage à la cervelle est aussi chimiste, Eric – silex, flûte, créateur d’archeoshop.com, puis François et trois amis. Grosse déception Pierre le Frondeur n’a pas pu venir.
Fin de soirée très agréable avec concert folk celtique… Filature de poils de lapin angora, fibre courte qui vole mais feutre aussi avec facilité.
Demain commencent le nouveau Rassemblement Préhistorique!!! Nous sommes prêts, la suite vient dans un prochain article.
Gletterens 2022
Nous espérons tous pouvoir nous revoir l’an prochain à Gletterens.
Article créé le 5 janvier 2018, mis à jour le 29 octobre 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2024 Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences et de nouveau voyages: www.lanitando.com Comme Tinctoriales.com, ce site peut aussi se traduire automatiquement.
Choisir un bon métier à tisser peut être difficile, les options sont multiples. Je vous présente ici un métier qui offre de grandes possibilités, sans grand investissement. Il permet de tisser des toiles de plus d’une dizaine de mètres avec peu d’encombrement.
Métier María, le connaissez-vous ?
Au Chili, il est connu comme métier María. C’est un métier à peigne rigide. En Argentine, il est aussi connu comme “sureño” (du sud)…
C’est un métier à ensouple et peigne rigide. Il n’a habituellement pas de pieds, ce qui permet de le poser sur une table. Il peut être démontable. On peut le ranger dans un grand sac pour le transporter, même avec une chaîne montée et un tissage en cours… C’est pratique quand on participe à des foires et des expositions.
On peut le travailler assis, l’appuyant sur une table ou debout.
Si la chaîne est bien montée, le métier María permet de tisser des toiles de facilement plus de 10 mètres. On peut la diiviser en plusieurs pièces les unes à la suite des autres. Il suffit de les couper une par une, c’est très facile. en utilisant la même chaîne. Cela réduit les pertes de temps et de fils.
Possibilités du métier María
La largeur peut aller de 40 cm à 1,20 m. La largeur de la pièce est toujours un peu inférieure bien sûr à la largeur du peigne. Rien n’oblige à monter une chaîne qui utilise toute la largeur du peigne.
On peut avoir différents peignes selon la grosseur des fils de chaîne. Il existe des métiers María avec un dispositif pour monter deux ou plusieurs peignes. Cela permet de faire varier les dessins. On peut tisser en cilindre ou double largeur, je n’ai pas encore testé cela.
Cependant, les peignes ne sont pas standard. Ils dépendent du type d’architecture du métier, notamment des supports du peigne et bien sûr de la largeur du métier. La hauteur du peigne a aussi son importance. Conclusion, un nouveau peigne doit s’acheter chez le même concepteur.
Le métier María est rapide. Mais, il ne peut pas donner le rendement d’un métier à pédales. Cependant, il est moins encombrant et beaucoup plus facile à mettre en oeuvre. Il est possible de monter une chaîne de 10-12 mètres de long et commencer à tisser le même jour.
Mon premier métier María
J’ai acheté mon premier métier María à Santa Fe, Argentine. C’était juste après avoir donné une formation en teintures naturelles en juillet 2013 à la Esquina Encendida. C’est un centre culturel très ouvert à Santa Fe. Je suis restée quelques jours chez mon amie Lucrecia avant de rentrer à Mamiña.
J’en ai profité pour acheter des livres. J’ai pu visiter des musées et des bibliothèques. J’ai vu El taller de la Guardia, un atelier de céramique très original. Dans cet atelier, on fait des copies de céramiques précolombines… des cuissons de céramiques à ciel ouvert. C’est très impressionnant…
J’avais bien vendu mes tricots. Nous sommes allées chercher un métier à tisser, c’est ainsi que je suis revenue à Mamiña avec un métier.
Je me suis dépêchée de l’essayer, car d’abord c’était pour moi une nouveauté, j’adore les nouvelles expériences. J’avais lu de nombreuses revues sur le métier María, mais il faut bien sûr passer à la pratique.
La pratique était aussi indispensable, car il était prévu que je donne un cours à Pica. Ce sera en novembre sur les teintures naturelles pendant une semaine. Il y aura aussi une semaine sur métier María et métier à clous.
Les résultats
Je me suis donc bien entraînée pour ne pas décevoir les femmes de Pica.
Comme j’avais le temps et assez de laines à Mamiña, j’ai tissé un certain nombre de pièces. Cela a été l’occasion de tester différentes techniques que j’ai pu enseigner par la suite.
Une amie d’Iquique, créatrice de costumes de théâtre, Jeannette Baeza, m’a acheté plusieurs grandes pièces. Elle les a transformées en vêtements, puis elle a organisé un défilé de mode… au Palais Astoreca à Iquique. Déjà, elle m’avait aussi donné la possibilité d’exposer avec elle et deux autres artisanes mes travaux quelques années auparavant.
On peut adapter la plupart des points du métier à clous. Mais on peut en utiliser d’autres comme les points de gases, sur de grandes longueurs si l’on veut. C’est plus compliqué avec le métier à clous où la chaîne devient vite trop tendue.
L’usage du peigne permet aussi de tisser beaucoup plus vite de grandes pièces. Par exemple, de grands ponchos, couvertures de pied de lit, châles… La variété de points est différente.
J’ai vite obtenu une grande variété de points et d’effets, les femmes de Pica n’ont pas été déçues. Elles avaient suivi de nombreux cours sans beaucoup de résultats. Il y avait beaucoup d’indigènes Aymara parmi elles et elles savaient presque toutes tisser sur leurs métiers traditionnels de ceinture.
Je parle de cette expérience dans la présentation que j’avais préparée pour l’IFND de Taiwan. Elle est disponible sur www.academia.edu et www.slideshare.net.
Mais les techniques diffèrent beaucoup. C’est la chaîne qui fait les dessins sur les métiers à tisser indigènes (à pieux, de ceinture, Mapuche…). Alors que sur le métier María comme sur tous les métiers occidentaux, c’est la trame qui fait les dessins. De plus, leurs tissages sont généralement très lisses et très serrés.
Avec le métier María, en général, les tissages sont plus souples, moins serrés (donc plus économiques en laine). On peut aussi tisser des points en reliefs, c’est ce que je leur ai enseigné en priorité. Ainsi, elles pourront proposer par la suite des travaux différents de leurs collègues et concurrentes. Elles m’ont très agréablement surprise par leur créativité.
A Mamiña, j’ai beaucoup tissé et teint aussi. Mais la route est devenue de plus en plus mauvaise et les touristes de plus en plus rares.
J’avais voyagé jusqu’à Angelmó antérieurement pour chercher de la bonne laine. Il fallait bien alimenter ce métier très gourmand. Et c’est là que j’ai rencontré Angel qui m’a proposé de venir l’aider. Je me suis souvenu de sa proposition.
À Angelmó, il y a beaucoup de matières premières, de quoi alimenter ce métier… J’y suis restée quatre mois. Puis, je suis repartie en voyage en Equateur et à Moquegua, Pérou (pour chercher de la cochenille). Puis j’ai déménagé définitivement pour Angelmó.
Un bon métier María
Là, nous avons enfin trouvé un bon fournisseur de métier María. Nous espérons pouvoir fabriquer le nôtre, en perfectionnant quelques détails. En effet, ils ne sont pas tous bons, le mien s’était usé (les freins étaient faits en carton-pâte !). Il a fallu le refaire presque entièrement (seul le peigne s’est sauvé), d’autres sont trop courts, certains sont mal terminés… Il faut tout de même que cela soit agréable à travailler.
À Angelmó, les femmes achètent ce genre de métier. Elles vont passer des heures et des heures tous les jours dessus. Elles vont tisser de grandes pièces… Il faut donc qu’il soit ergonomique, c’est important.
Chez Angel, j’ai donc pu développer encore plus mes techniques, monter des chaînes beaucoup plus longues… et varier les effets.
J’en ai testé un de 1,20 m de large. La largeur de la pièce obtenue est intéressante. Mais c’est plus fatigant à travailler. Le peigne est plus lourd à manier et la navette étant plus longue provoque des mouvements plus amples.
Je vous expliquerai dans un prochain article comment je travaille avec le métier María. N’hésitez pas à me poser des questions, pour que j’y réponde dans le prochain article.
Des clous, ou plus des petites pointes, j’en consomme de grandes quantités pour mes métiers à clous, comme je collectionne les outils (les livres aussi), les métiers à tisser se multiplient.
J’ai découvert ce métier lors de ma première foire à La Ligua, une exposante en avait un grand, triangulaire, j’ai trouvé le système très intéressant. Je m’en suis fait faire rapidement plusieurs modèles différents de ce que j’avais vu…
Les métiers à clous peuvent arborer différentes formes, s’adapter à la pièce que l’on veut tisser. Il m’en manque toujours un, j’en ai de beaux, fabriqués par des menuisiers professionels, d’autres simplement fonctionnels, certains vraiment bruts que j’ai faits moi-même (et je ne suis pas spécialiste du travail du bois et je n’avais pas toujours les bons clous…).
C’est facile à fabriquer, on peut utiliser de vieux cadres… Nous en avons même improvisé un à Antsirabe (Madagascar) avec mon ami Hilaire avec un morceau de meuble démonté… pour tester de nouveau points, avec du sisal local.
Des clous créatifs
J’ai bien sûr des carrés, des rectangles, des triangles, mais aussi octogones, ronds, losanges, hexagones, spécial boléros, trapèze pour les jupes, des longs pour les écharpes… en forme de coeur, poisson, goutte d’eau… la seule limite est le temps pour les fabriquer et les tisser.
J’en ai des grands qui sont plus longs à tisser, des moyens, des petits… des classiques, des originaux…
J’en ai des tout petits, que m’a fabriqués mon père lors des mes voyages en France, pour tisser des bijoux, d’autres me rappellent des amis disparus, tels mes métiers pour faire des gilets. Chaque fois que je le tisse, je me souviens de Pato… qui me les a découpés.
Des clous pratiques
Comme de petits métiers permettent de tisser de grandes pièces (j’ai découvert une technique indigène pour unir les pièces lors du tissage, dans la bibliothèque du musée d’Antofagasta, depuis je l’applique très souvent), ils sont pratiques pour voyager, et comme je voyage beaucoup, ils m’accompagnent souvent. On peut ainsi les utiliser lors de n’importe quel moment d’attente, comme le crohet ou les aiguilles à tricoter… Mais, ils utilisent moins de laine pour la même surface, ce qui peut être intéressant quand on a peu de matière première. Il vaut mieux ne pas utiliser de laines trop fines, avec de la vraie laine, cela se passe relativement bien, car elle a des petites écailles qui s’accrochent entre les fils, mais les fils synthétiques et végétales (lin, coton…) sont lisses et glissent, ils doivent donc être tissés serrés.
Ils sont très versatiles, car ils permettent de tester, inventer ou plutôt réinventer de nouveaux points que l’on peut utiliser ensuite avec le métier María plus efficacement.
On peut aussi les utiliser avec différentes fibres qui souvent ne peuvent pas passer dans les peignes ou les lisses des autres types de métiers (cuir, baguettes de bois, osier, rafia, laine cardée, cordons, ficelles, feuilles de maïs, plumes…). Cela permet de faire des piéces décoratives très originales…
Différentes manières de les tisser
Ce qu’enseignent les revues…
Le travail en diagonale, pas besoin d’aiguille, se tisse à la main.
Il faut rajouter les franges ultérieurement, les carrés se déforment beaucoup, cela fonctionne bien sur les carrés et les triangles réguliers, c’est plus compliqué avec les rectangles et cela devient dificile sur les formes créatives ou personalisées.
Ce je pratique habituellement
Je monte habituellement la chaîne à la verticale, généralement sur le coté le plus long du métier, et je tisse la trame en perpendiculaire, l’hexagone et les triangles peuvent permettre une chaîne et deux trames…
Habituellement, je tisse avec une aiguille à coudre les sacs de pommes de terre. Je peux en utiliser plusieurs, si je travaille avec plusieurs couleurs…
Tissage du triangle
Tissage du gilet
Variantes créatives
Pour des tableaux, on peut aussi monter la chaîne d’autres manières, c’est ce que j’ai enseigné aux femmes du groupe de Pica.
Techniques d’union
On peut tout simplement coudre les pièces à l’aiguille ou les unir au crochet.
Mais cette technique indigène, pratiquement oubliée est très élégante…
Petit tutoriel
Tissage d’un tableau brodé simple
Les photos sont souvent plus parlantes que les mots…
Les pièces ainsi obtenues peuvent être complétées par de la broderie à l’aiguille ou au feutre à l’aiguille, quand elles sont encore montées sur le métier, ou une fois sorti de celui-ci.
Vu la tension sur le métier et que la laine est un peu élastique, les pièces rétrécissent un peu en sortant du métier, il ne faut donc pas trop tirer sur la laine quand on tisse. Le rétrécissement dépend aussi de la grosseur de laine utilisée.
Si vous avez des questions. n’hésitez pas…
Comme toujours, j’attends vos commentaires…
Je tiens à vous préciser que je n’ai pas de formation en marketing et que bien sûr, je ne pense pas revendre les données ainsi collectées!
J’aimerai beaucoup savoir quels thèmes vous souhaiteriez voir développés, quels types de formation vous intéresserait…
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Tisser sans métier à tisser
Teindre c’est bien agréable, mais il faut aussi utiliser la laine. Je travaille donc au crochet, mais aussi sur métier à tisser et le feutre. Je combine souvent les techniques.
Quand je suis arrivée à Concón, je n’avais pas encore récupéré mes métiers à tisser. D’habitude, j’utlise différents types de métiers, métier à clous, métier María, métier maya… Mes métiers à tisser sont arrivés à Valparaíso seulement quand j’ai décidé de repartir vers Puerto Montt, ils ont donc voyagé inutilement. J’en ai donc dû en inventer un avec ce que j’avais sous la main.
Genèse d’un tissage
Premier essai
Le premier test, a été la photo d’entête de l’article, avec quelques dizaines de petits clous. Je suis partie sur l’idée d’un métier à clous, comme j’en utilise souvent, mais avec des clous seulement sur deux côtés. Il en est sorti une écharpe. Ce n’était pas très pratique à travailler, il fallait se tordre… Cette écharpe est plus large d’un côté que de l’autre.
Deuxième essai
Puis j’ai utilisé la petite structure devant ma pièce différemment, j’ai donc récupéré deux bambous que j’ai maintenus avec des clous et des cordons de manière à pouvoir le démonter.
J’ai monté la chaîne autour des bambous comme pour le métier mapuche, mais je me suis aussi inspirée d’une technique que j’ai vu employée par le célèbre tisserand péruvien Máximo Laura dans une de ses videos pour monter des lisses, par petits paquets de fils de chaînes. C’est pratique. La pièce tourne autour des bambous de base au fur et à mesure que l’on travaille.La position du bambou du bas doit être adaptée à la taille du tisserand qui ne doit pas se fatiguer le dos.
Il est assez difficile de maintenir la largeur du tissage, les fils de chaînes ont tendance à se rapprocher et vu que le métier est vertical, on ne peut pas utiliser la technique de la baguette avec un petit clou à chaque extrémité que j’ai vu utiliser chez mon ami Hilaire à Madagascar et par une tisserande de Quemchi (petite île près de Chiloe – sud du Chili). J’ai essayé, mais elle tombait toujours.
C’est long à travailler, mais cela permet de faire varier les points, comme avec les métiers à clous et aussi de faire varier la grosseur des fils de chaînes ce qui est plus difficile avec le métier María par exemple.
Métier à tisser basé sur une caisse en carton
À Puerto Montt, j’avais déjà fait une expérience assez semblable en utilisant une caisse en carton.
La plus grande difficulté réside dans le montage de la chaîne, car la laine est élastique et a tendance à céder, à s’étirer. Lors de l’expérience avec la caisse, j’avais coupé tous les fils de chaîne et je les avais noués, ce qui me permettait de défaire et refaire les noeuds si besoin.
Ici, j’ai utilisé des laines de grosseurs différentes, il y a même de gros cordons (blancs) qui ne pourraient pas passer dans le peigne du métier María et ne seraient pas très pratiques sur métier à clous.
Comme la caisse peut se travailler à l’horizontale ou en diagonale, c’est plus agréable.
Revenons à Concón
Mais sur la première pièce que j’ai faite à Concón, j’ai dû refaire toute la chaîne que j’avais montée la veille, parce que la nuit le vent avait soufflé (il y a beaucoup de vent à Concón) et la rosée avait ramollit la laine. D’ailleurs le résultat n’a pas été rectangulaire, mais trapézoïdale.
Troisème essai
La hauteur de l’installation ne m’a pas beaucoup plus et me provoquait mal au dos, je l’ai donc remonté à côté, un peu plus grand cette fois-ci. La position de travail (debout dans les trois cas) était un peu moins fatigante. C’est un point à tenir en compte quand on produit de grandes pièces. Ces pièces ont demandé plusieurs jours de travail.
Cette fois-ci, la largeur et aussi la hauteur étaient plus grande, je l’ai travaillé avec des techniques de tapisserie. C’est pourquoi les trames ne sont pas toutes à la même hauteur.
Voici la pièce une fois terminée, je vais bientôt l’ajouter sur la boutique de ce site. Elle n’est pas parfaitement rectangulaire non plus, les bambous n’était pas parfaitement parallèles (je n’avais pas de niveau et j’ai monté l’installation seule, à vue de nez), et les bambous ont tendance à se courber au centre avec la tension de la laine. Les formes géométriques parfaites n’existent pas dans la nature.
Dans un prochain article je vous montrerai comment je travaille le métier à tisser à clous qui est aussi très économique mais offre de très grandes possibilités. Je m’en suis fabriqué beaucoup, simplement avec du bois, une scie manuelle, une règle, un marteau et des pointes. Je l’utilise beaucoup pour faire des tests de nouveaux points, avant de les utiliser sur des pièces de plus grandes dimensions sur métier María.
Je vous joints une petite galerie de photos.
Je tiens à vous préciser que je n’ai pas de formation en marketing et que bien sûr, je ne pense pas revendre les données ainsi collectées!
J’aimerai beaucoup savoir quels thèmes vous souhaiteriez voir développés, quels types de tissage vous intéresserait…