/// Au bout de mon âge /// Article du 11 mai 2024, modifi´é le 13 mai 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
Une de mes passions est la poésie et j’y reviens régulièrement par mes temps de doutes, et qui ne doute pas ? Surtout par les temps qui courent. Il m’arrive de semer des poèmes dans mes articles. Il sont pour moi une source d’espoir, de créativité et d’encouragement à poursuivre mes démarches.
À l’approche de mon 63ème anniversaire, ce matin, ce poème de Louis Aragon chanté par Jean Ferrat que j’ai écouté maintes fois dans ma jeunesse m’est revenu à l’esprit.
Il ne parle pas de teintures, assez peu de la nature, mais surtout de la nature humaine… et c’est beau !
Le poème
Je viens de passer quelques heures sur internet pour essayer de retrouver le titre du livre, dont est extrait ce poème. En effet, Louis Aragon a écrit beaucoup de poésies, et je n’ai pas ses œuvres complètes sous la main.
Vu que tout est fait pour nous encourager à tester les fameuses Intelligences Artificielles qui sont censées nous aider dans la rédaction. Je me suis proposée de tester celle qui est le plus en vue ces derniers temps.
Celle-ci m’affirme d’abord que c’est de Paul Verlaine, puis comme j’exprime mes doutes, elle m’affirme qu’elle s’est trompée et que c’est de Léo Ferré ! Elle était supposée me simplifier la vie.
Un maître des arts martiaux et philosophe japonais, Itsuo Tsuda, disait qu’il ne faut surtout pas prendre de raccourci. Il avait raison.
J’ai le plaisir de joindre ici le PDF de notre conversation.
À force de recherches, je trouve un site qui mentionne « Le voyage en Hollande ».1 Ce n’est pas son livre le plus connu, mais tout de même.
Je retrouve ce livre, et dedans, ce beau poème. J’ai une belle surprise. En réalité, il est beaucoup plus long, le refrain de la chanson est une simple strophe.
Cela donne envie d’aller vérifier les autres poèmes qu’a chanté Jean Ferrat.
Paroles de la version chantée
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Je me sens pareil Au premier lourdeau Qu’encore émerveille Le chant des oiseaux
Les gens de ma sorte Il en est beaucoup Savent-ils qu’ils portent Une pierre au cou
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant
Ils n’ont pas le sens De ce qu’est leur vie C’est une innocence Que je leur envie
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Tant pour le plaisir Que la poésie Je croyais choisir Et j’étais choisi
Je me croyais libre Sur un fil d’acier Quand tout équilibre Vient du balancier
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis
Une saison d’homme Entre deux marées Quelque chose comme Un chant égaré
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Louis Aragon
J’ai une pensée pour ceux qui ne comprennent pas le français, ce sera l’occasion de tester les traducteurs automatiques… car la poésie est toujours difficile à traduire. Celle de Louis Aragon semble facile, mais elle est en réalité très recherchée, montrant toute la richesse de la langue française.
Ce texte est un peu triste, mais je persiste à vouloir bien rêver et cela sainement.
« Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant »
Cette strophe, semble me refléter. Pourquoi devrais-je m’arrêter devant les miroirs?, si :
« Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis »
La chanson
Nombreux sont les sites indiqués pour cette chanson, certains donnent même les accords pour la jouer à la guitare.
Au moment où j’essaie à distance de faire mes démarches pour ma retraite française qui n’atteindra pas les 350 Euros, je me forme encore et cherche un travail complémentaire. On est loin de la “Douce France” de Charles Trenet2.
Et ce n’est pas encore assuré. Il faudrait encore que j’arrive à me procurer le livret de famille où figurent mes deux enfants. Depuis le Chili, c’est plutôt compliqué. De plus, pour la CIPAV (10 années de cotisations lourdes), il faut être en France pour faire valoir mes droits. Il ne faut pas compter sur le Consulat.
En attendant, il va falloir trouver une ou plutôt des solutions complémentaires.
Des conférences, pourquoi pas ?
J’ai déjà partagé plus d’une fois, mes pratiques tinctoriales, notamment lors des congrès de teintures naturelles auxquels j’ai participé.
Je vous donne ici les liens pour les fichiers Powerpoint des présentations à ces congrès:
J’ai suffisamment de matériel et de compétences pour organiser des expositions. J’en ai fait une à la médiathèque de Loches, en France, en 2010.
Les panneaux provenaient de l’Association Couleur Garance, mais je suis mantenant en condition de produire les miens sur la base de mes expériences. En outre, j’ai travaillé de nombreuses années dans le domaine de la Publication Assist´ee par Ordinateur (aussi bien en français qu’en espagnol).
À la suite de ma participation au Congrès de teintures naturelles à Kuching, Malaisie, nous avons organisé à la médiathèque de Loches, France, un atelier de démonstration pratique de teintures naturelles, avec des enfants.
Il y en aussi eu à Iquique, au Nord du Chili. Pourquoi ne pas recommencer ailleurs?
Des formations
Je reviens à la charge, en effet, c’est encore et toujours, le meilleur moyen de partager une technique, car cela implique une participation.
Le but est de vous rendre indépendant par la pratique, dès le départ… « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ne faîtes pas confiances aux IA dans ce domaine. Mieux vaut une formation vraiment humaine. L’artisanat, la teinture, le tissage, c’est vraiment du réel, cela doit encore se faire avec les mains… et cela ne s’improvise pas.
Cela vaut autant pour les enfants que pour ceux qui arrivent au bout de leur âge… qui comme moi continuent à se former en permanence. N’attendons pas l’après ci ou cela…
Un livre, au bout de mon âge
J’aime tant les livres, il est certainement temps d’écrire les miens.
Pour le moment, je pense plutôt à un e-book sur ma technique préférée actuelle, «anillado», elle sera la vedette d’un prochain article sur www.lanitando.com
Il paraît que c’est ce qu’on appelle des revenus passifs. Êtes-vous intéressés ?
Des créations à la demande ?
Une amie m’avait conseillée de m’acheter un rouet et de proposer de filer la laine de vos moutons… J’ai acheté un beau petit rouet électrique, léger, idéal pour voyager. Cet appareil a d’ailleurs déjà voyagé. Il file fin et en silence.
Il attend vos besoins de laines et autres fibres…
En attendant, je file un peu de poil de chien Akita. C’est très lent, car leur pelage est court.
Cela pourrait aussi être des tricots, des tapisseries ou des bijoux textiles… à la demande.
Au bout de mon âge, que devrais-je faire?
Je voyage toujours trop chargée, l’idéal serait de travailler sur commande, comme mon père qui était géomètre. Il se demandait pourquoi je tissais encore… Évidemment, il ne pouvait pas proposer des bornages à l’avance.
Il faut tout de même que j’ai quelques pièces à montrer…
Et des voyages… Pour bien rêver au bout de mon âge
Pour bien commencer, cela va faire un mois que j’ai débuté l’étude de l’indonésien. Cela fait rêver. En Indonésie, on pratique deux techniques de teintures avec réserves particulièrement remarquables : le batik et l’ikat. Ces deux noms sont d’ailleurs des mots indonésiens.
Batik
J’ai bien sûr quelques livres à ce sujet. Mais encore une fois, rien ne vaut la pratique.
La technique traditionnelle utilise un petit récipient au bout d’une baguette. Mais, je n’ai pas de photo.
Nous avons fait un essai avec mon ami Hilaire, à Madagascar, sur une écharpe de soie de sa production.
Ikat
J’ai déjà été en contact avec cette technique, d’abord à Kuching, quand je suis allée au congrès de teintures naturelles WEFT, en 2010.
La chaîne est tendue sur un cadre, les zones à protéger sont enveloppées de ficelles. Cettee chaîne sera teinte, les protections enlevées. Le processus est recommencé pour une autre couleur
Cette toile a eu deux bains de teinture différents. Elle est donc passé deux fois par la première étape d’attache pour les réserves, certaines toiles ont parfois un troisième et un quatrième bain.
Puis, je l’ai revu à Madagascar, lors de l’IFPECO en 2017.
Puis, j’ai fait un test chez mon amie Solange à Andacollo. Là, la réserve a bien protégé la laine, mais cela a curieusement bougé. Pourtant, j’avais choisi de la laine qui avait déjà bouilli. Elle n’a pas rétréci, d’ailleurs je n’ai pas manqué de laine.
Impression au bloc
Vannerie
Il y a aussi beaucoup à voir en Indonésie et en Malaisie, en ce qui concerne la vannerie. Cette technique m’intéresse aussi beaucoup, il s’agit d’un précurseur du tissage et du tressage.
À Kuching, je me suis acheté un très beau livre sur la vannerie à Borné. Décidément, il y a beaucoup à voir là bas. Mais, que restera-t-il dans quelques années? Ils ont mis 20 ans pour rédiger ce livre. Lors de la publication, beaucoup de plantes utilisées avait disparu ou devait être protégées.
Aller voir sur place
Bien sûr, je connais la théorie de ces techniques, mais rien ne vaut la pratique par et avec les spécialistes, les créateurs. Moi, aussi, j’aime utiliser mes mains.
Il y a aussi des plantes à indigo, des plantes à rouge, des fibres végetales et de la soie.
Commencer un cercle vertueux
Le développement personnel, je ne suis pas très fan, mais il m’a fallu en lire. En outre, un schéma peut remplacer beaucoup de mots. Ce sont les métaphores d’aujourd’hui.
Je l’adapte à l’état de mes méditations de ce jour.
J’en ai assez de regarder vers ce que j’ai fait dans le passé (il y a les Curriculum Vitae pour cela), c’est un peu comme se regarder dans un miroir, cela ne répare rien. Je préfère regarder vers l’avenir.
Remettons la roue en marche
Au bout de mon âge
Il suffit d’un petit coup de pouce.
Un simple contact suffit
Si vous n’aimez pas Whatsapp, j’ai aussi Signal et Telegram.
Le voyage en Hollande, Louis Aragon, Éditions Seghers, 1964 ↩︎
“Douce France Cher pays de mon enfance Berceau de tant d’insouciance…” Quelle ironie! ↩︎
/// Instants précieux /// Article créé le 26 mai 2023 et modifié le 29 mars 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Nouvel article https://www.lanitando.com/2023/12/ sur le cours
J’aime ces instants précieux, difficiles à saisir… qui s’échappent à peine arrivés. Je vais tenter de partager les plus précieux d’entre eux.
Instants oiseaux
J’ai pensé à cet article en découvrant un rouge-queue, un matin, en ramassant des herbes pour une tisane. Il a été trop furtif pour que je le surprenne en photo.
Les colibris, plus brillants, sont encore plus rapides et restent hors de portée des appareils photos courants. Ils ne se laissent pas approcher. Le seul que j’ai pu apercevoir de près, je l’ai sauvé de la gueule d’un chat, il s’est tout de suite échappé…
Je ne pourrai vous partager qu’une vue sur une petite mésange très gourmande à Gletterens.
Ces moments s’envolent vite.
Instants papillons et abeilles
Les papillons sont difficiles à surprendre, même en les suivant.
Les abeilles sont plus faciles à photographier. Avec un peu de chance et de persévérance, on peut même faire le portrait d’une reine.
Pour saisir des instants papillons, je suis allée au Papiliorama, près de Kerzers, en Suisse.
Pendant que je photographiais un papillon qui se posait tranquillement sur un visiteur, un autre s’arrêta sur moi.
Instants lézards
Même des tâches ingrates, comme vider les toilettes sèches, peuvent être l’occasion de rencontrer des lézards.
Il m’est arrivé d’en réveiller un qui dormait dans mon pantalon. Je l’ai réveillé un peu brusquement quand je me suis habillée à 5 heure du matin, il devait être tout engourdi. C’était peut-être celui qui vivait dans une casserole pour teindre et surveillait ma laine.
D’autres lézards sont plus colorés…
Instants fleurs
Les fleurs restent plus tranquilles, seul le vent les balance à sa guise.
Maintenant, je ne sais plus quelle photo choisir.
Instants teintures
La teinture naturelle est une magie mouvante, les changements de couleurs sont immédiats et ne peuvent être saisis qu’en mode avant/après ajout d’un mordant ou d’un modificateur. Les plus surprenants sont les ajoûts d’alun en post-mordançage dans un bain de plante à jaune.
L’ajoût de crème de tartre à un bain de cochenille est ausssi fulgurant qu’impressionnant.
Comme ils sont importants, je suis toujours à leur recherche… Comprendre, c’est découvrir une réponse à une question.
Bizarrement, cela peut intervenir après une longue pratique. C’est ainsi que j’ai compris un jour après des années de filage de laine que de l’énergie s’accumulait dans mon fil.
En fin de compte, la qualité du fil obtenu dépend de la maîtrise de cette énergie. Depuis ce jour, mes fils ont changé.
Mauvais instants
Mêmes les mauvais instants sont bons à être analysés. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences, ils sont souvent riches d’enseignements et il n’est pas possible de ne vivre que de bons moments, ces derniers n’ont de valeur, de même que les couleurs qu’en comparaison avec les autres.
Un conte oriental raconte qu’un personnage part en voyage avec deux papiers donnés par un sage qui cachent un conseil à ne lire que quand tout va très (peut-être trop) bien et l’autre à ne lire que quand tout va très mal. Les deux messages disaient: “Cela passera“.
Instants volés
Parfois, on a l’impression de voler du temps, de tourner en rond pour rien. Mais souvent, on vous vole le temps, avec des planifications spécieuses, des demandes de prévisions typiquement incalculables… quand il suffit d’indications claires et réalisables, dans la réalité.
Dois-je chercher une photo d’illustration?
Instants couleurs
Les changements de couleurs, dans le temps ou sur un même fil, me fascinent.
De même, des pelotes ou des écheveaux qui se jouxtent par hasard, attirent mon oeil et m’encouragent à les travailler ensemble. Ces combinaisons de couleurs anticipent souvent mes créations.
Instants curieux
Certaines remarques laissent parfois perplexe. Nous sommes tous des contradictions sur pattes. Pas d’illustration.
Instants voyages
En voyage, des prises de décision peuvent apporter beaucoup.
Ainsi, ma décision de visiter Kuelap. Je ne sais pas encore quand je pourrais retourner au Pérou.
Temps de lectures
Mais voilà, j’allais oublier les temps de lectures, ils sont primordiaux pour moi. Ils sont indispensables, avant les temps d’écriture.
Réflexions
Temps de comparaisons, regard en arrière, questionnements sur l’avenir, ces moments qui nécessitent un temps d’arrêt, permettent d’avancer. Ils doivent absolument être préservés.
Il y a aussi des moments où l’on que “No se puede pedir peras al olmo” – On ne peut pas demander des poires à l’orme...
On a l’impression parfois d’être catalogué un peu automatiquement en zéro et un, comme si on vivait en base 2, comme les ordinateurs. C’est plutôt dérangeant.
Instants décisions
Ils doivent suivre les réflexions, ils sont souvent brisures et sauts en avant, surprises et pas de côté…
Il y a longtemps déjà, il n’y avait plus de touristes à Mamiña, il me fallait une solution. J’ai fait un déménagement de près de 3.800 km.
C’était une grande décision, certainement bien prise.
Temps déchets
Temps perdus, parfois récupérés… attentes devant un ordinateur, dans une gare ou dans le lit. Les meilleures idées me viennent généralement quand je ne peux pas les appliquer, ni même les noter. Le temps passe et l’oubli fait son travail.
Temps d’informatique
Que de temps passé en attente de copie de fichiers, sauvegardes automatiques ou non, toujours nécessaires, recherches pas toujours fructueuses ou au contraire trop réussies.
Instants filés
Filer la laine, voici une longue série d’instants qui avance centimètre après centimètre. Un travail de patience et d’observation… Le regard peut vagabonder et découvrir…
Découvertes
Parfois, il suffit d’aller se ballader sur la colline en face, qui est encore un bien commun, avec Lucía qui la connaît comme sa poche. On y découvre des plantes pour tout, pour teindre, pour manger, pour des paniers, pour des outils… et sans doute beaucoup plus.
Partage
Découvrir n’est pas suffisant, alors, il faut aussi partager pendant qu’il est encore temps. Le temps court et les instants s’envolent comme les papillons.
En vrac – Conclusion
Il faut savoir vivre ces instants précieux, les découvrir, les apprécier.
Parfois, le recours au secours de la poésie est indispensable, surtout dans les moments difficiles et souvent absurdes. Elle est peut-être le meilleur moyen de lutter contre les injonctions contradictoires, si courantes par les temps qui courent…
Souvent, ces instants sont gratuits, il suffit de les saisir au vol. Ils valent mieux que tous les instants payants que nous offrent les publicités.
/// Tresses et bandes tissées /// Article créé le 29 mars 2023 et modifié le 3 janvier 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours à Codao – Chili du 15 au 20 janvier 2024 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com
Pourquoi des tresses?
Lors de mon dernier séjour à Gletterens, j’ai compris l’importance des bandes ´´etroites et autres rubans tissés ou tressés.
C’est très utile pour faire des lanières pour des pochettes et des sacs, pour faire des ceintures, des amarres… Les applications sont nombreuses. Une tresse est toujours la bienvenue et peut être très décorative.
Mes lanières au crochet et les simples tresses à 3, 4, 5… brins ne me suffisaient plus.
Dans les fouilles archéologiques, on en trouve de nombreuses variantes.
Les tresses et bandes étroites ne nécessitent pas ou peu d’outils et ne mobilisent que peu d’espace. Elles peuvent être une bonne initiation aux techniques de tissage, une étape pour des pièces de plus grande envergure.
Nouveau voyage au Danemark
Braids 2022, tresses et bandes
Par hasard, un jour j’ai découvert que la Braid Society organisait un séminaire à Svendborg, au Danemark. Je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir plus profondément ces techniques de tresses et bandes étroites que je commençais seulement à tester.
Les plaquettes, un type de tresses?
J’avais déjà commencé à essayer les plaquettes, mais sans grands résultats. Il y a toujours des détails simples qui compliquent le travail.
J’avais beaucoup d’informations, mais rien ne vaut la pratique guidée.
Lors des Braids 2022, j’ai pu suivre une initiation à cette technique.
Chaque plaquette a plusieurs chaînes qui s’inversent au fur et à mesure du tissage. C’est un peu comme une tresse traversée par une trame à chaque rang.
Cela permet une grande variété de dessins et on obtient un ruban plus épais qui peut mesurer jusqu’à plusieurs mètres de longueur.
Cette technique est attestée à Hallstatt (Autriche), 3000 ans avant JC, par exemple. Mais, on la retrouve un peu partout dans le monde depuis des temps très reculés.
Généralement, on l’utilise pour des bandes, des galons, par exemple. Mais certains artistes peuvent aligner 400 ou 500 tablettes.
Splicing, qu’est-ce que c’est?
J’ai découvert cette technique lors des Braids 2022, par des pièces réalisées par des intervenants, j’ai aussi pu acheter quelques livres à ce sujet.
C’est une technique de tresses où les fils se traversent littéralement. Les résultats sont vraiment impressionnants et ne se limitent pas à de simples bandes.
Elle permet de créer des pièces en relief, en volume. C’est notamment la technique originale des sacs Wayu, de Colombie.
La lucette
Il s’agit d’une sorte de tricotin qui prend la forme d’une simple fourche. Cela permet de tricoter des cordons carrés. Ceux-ci peuvent ensuite être tressés, tissés, cousus, comme des tresses…
Ces cordons peuvent inclure des perles et s’entremêler en structures complexes.
Le kumihimo
Encore une technique de tresses qui rappellent le scoubidou, en provenance du Japon. Le kumihimo utilise une planchette percée au milieu et bordée de fentes où vont se glisser les différents fils pendant le tissage/tressage.
Les possibilités sont très variées. On peut obtenir aussi bien des tresses cilindriques que des tresses plates.
Le sprang
Cette technique n’est pas seulement destinée à faire des tresses étroites. On peut aussi l’utiliser pour des rideaux ou des pantalons. On peut faire des jours, c’est comme de la dentelle élastique.
En fait, il s’agit d’une tresse-filet dont la largeur dépend du nombre de fils de chaîne, donc de la largeur du métier. Chaque rang se tresse ou se tisse automatiquement en reflet, en haut et en bas.
C’est comme un tissage sans trame. Très belle technique préhistorique.
Là aussi, j’ai suivi une initiation qui m’a été bien utile.
Passementerie
Il s’agit de rubans ornés et de pompons divers. Ils peuvent fournir de somptueuses garnitures et décorations. Un vrai jeu sur les différentes couleurs et grosseurs de fils. C’est le royaume des entrelacs.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un métier à tisser aussi imposant pour travailler des galons. Nous avons eu une petite initiation à cette technique.
Le reste du dernier voyage en Scandinavie
Avant les Braids 2022
Je suis partie de Gletterens pour le Danemark avec quelques jours d’avance pour faire quelques visites de musées sur le chemin.
Bâle
J’avais une étape à Bâle, encore en Suisse, j’ai profité de cette occasion pour visiter le Musée du Papier. Il est vraiment très intéressant. Malheureusement, je suis arrivée un peu tard et je n’ai pas pu finir la visite et voir les ateliers. Il y en avait un qui m’intéressait particulièrement, c’était celui d’ebru.
Je viens d’y retourner.
J’en suis sortie avec quelques livres supplémentaires pour ma bibliothèque, notamment un sur la technique de teinture/impression appelée “ebru” que j’aimerai bien pouvoir développer prochainement.
La librairie de ce musée est très fournie, je vous la recommande chaudement.
Hedeby ou HAitabu
Haitabu était une ancienne capitale viking. C’était une étape obligée. Il y a un très beau musée et une reconstitution de village de l’Âge de Fer.
Il y avait aussi un festival viking, mais je n’ai pas pu y assister,
car je n’ai pas trouvé d’hébergement. La ville était envahi de vrai-faux viking…
J’ai donc continué ma route vers Arrhus.
Arrhus
Arrhus n’a été qu’une étape nocturne. Bien qu’il s’agisse d’une importante ville danoise, elle n’a été qu’un point de départ pour Silkeborg.
Silkeborg
Là, j’ai pu visiter le musée de l’Homme de Tolund.
Dommage que je n’ai découvert le musée du papier de Sylkeborg qu’une fois dans le bus pour rentrer à Arrhus.
Copenhague
Il y a encore des musées à visiter.
Svendborg
Braids 2022 mériterait un article complet, tellement c’`´etait intéressant. Cela a duré une semaine, une semaine de découvertes techniques de premier ordre.
Après Braids 2022
J’ai continué le voyage vers le nord…
Stockholm
Visite de nombreux musées. Certains offrent des démonstrations de nailbinding pour les enfants.
Turku
Le musée présentant de nombreuses bandes anciennes, tissées aux plaquettes était fermé.
Mais j’en ai visité d’autres. Notamment la réconstitution d’un quartier populaire au XIXème siècle, un musée de la pharmacie avec son jardin botanique, deux musées d’art moderne, un musée dit “biologique“…
Là, j’ai pu admirer des oeuvres d’une jeune artiste, Katja Syrja, qui produit ses propres encres et pigments naturels.
Certaines de ses oeuvres indiquent les pigments employés.
Une heureuse surprise!
Helsinski
Ce musée de la préhistoire expose de nombreux restes de textiles très anciens.
J’ai aussi visité un Musée Open Air, sur une île. C’est un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments anciens de toutes les régions de Finlande.
On peut voir de nombreux métiers à tisser et rouets. Malheureusement, ils ne sont pas en état de fonctionner. Quel dommage!
Tallin
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter de musées à Tallin car je suis arrivée dans l’après-midi et je suis repartie le lendemain matin.
Je me suis promenée dans la vieille ville.
Riga
J’ai eu un peu plus de temps à Riga. Le premier jour j’ai pu visiter que la moitié d’un musée ethnographique intéressant, avec une belle exposition sur le bois. J’étais arrivée un peu tard eet le musée fermait déjà.
Le second musée traitait du design.
Kaunas
Musée Open Air (à l’air libre) montrant des reconstructions de fermes, églises, moulins, jardins… de toutes les régions de Lithuanie. Musée immense et très intéressant, il faut prévoir une journée complète pour bien le visiter. On peut y admirer de nombreux textiles traditionnels, en lin, chanvre et laine. De même, sont présentés les processus de production de ces fibres.
Le déplacement vaut vraiment la peine.
Szczeczyn
Je voulais aller à Wolyn, où il y a une reconstitution de village Viking. Malheureusement, ce musée avait fermé pour réaménagement juste 2 jours avant mon arrivée. Réouverture prévue dans quelques années. Je suis donc repartie pour Berlin.
Berlin
À Berlin, il y a de nombreux musées.
Par curiosité, je suis allée visiter le musée du chanvre. Il ne manque pas d’intérêt, mais semble mieux informé sur les informations médicales et les conditions légales que sur les propiétés textiles…
Retour au Festival Yelen à Baulmes
Mon souvenir du Festival Yelen était si bon que j’avais décidé d’y revenir.
L’idée était bonne.
Outre la musique, les contes africains, les artisans… j’ai fait la rencontre d’un écovillage que j’ai eu la curiosité de visiter.
J’ai accepté leur invitation et j’y suis restée en stage. C’est un lieu très multiculturel.
Une de mes tâches était la création d’une décoration des luminaires. J’ai donc travaillé sur ces lampes jusqu’à mon retour au Chili.
Je suis donc de retour dans cet Écovillage pour quelques mois et continuer ce projet de longue haleine. Les lampes à habiller sont nombreuses, cela permet d’être créatif.
Ici, aussi, j’ai donc trouvé une application à une bande tissée.
Pour la suite…
Cet article commence à être trop long. Je vais l’arrêter là. Mais la suite sera publiée très prochainement sur le site en espagnol www.lanitando.com
J’attends avec impatience vos remarques sur mon courrier électronique ou mes whatsapp/signal/telegram.
Comme, je reçois trop de courriers orduriers et de propositions malhonnêtes en laissant la possibilité d’envoyer des commentaires directement. Il faut rendre la tâche un peu plus difficile aux robots informatiques. J’insiste sur le fait que je rédige moi-même mes articles, sans aide d’une supposée intelligence artificielle qui ne peut avoir accès à mon expérience. Cela explique la lenteur de rédaction…
Francoise Gabrielle Raffi
Mobile français Reglomobile, whatsapp, telegram et signal +33 7 69 905 352 Mobile chilien Entel, whatsapp, telegram et signal +56 9 764 449 78 Mobile chilien Movistar +56 9 831 670 91 Ce numéro a été attribué à une autre personne pendant mon absence du Chili, de plus cette compagnie a décidé de changer mon identité!!!
/// Botanique et jardins /// Article créé le 20 mai 2023 et modifié le 10 juin 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Botanique, botanique! Pourquoi s’intéresser aux plantes?
N’est-ce pas normal de s’intéresser aux plantes quand on travaille avec des teintures et des fibres naturelles… Les jardins botaniques sont donc des passages obligés…
Lors de mes voyages textiles, je m’efforce avec plaisir d’inclure une visite à un jardin botanique.
Parfois, je le rencontre sans même le chercher. Quelle aubaine de rencontrer un jardin botanique. Cela donne beaucoup de renseignements sur le lieu…
L’ídéal, concernant les jardins botaniques, serait de les visiter à plusieurs reprises, suivant les saisons, pour pouvoir apprécier les différents stades de la végétation.
Madagascar botanique
À Madagascar, il y a peu de musées. Mais, il y a un jardin botanique et zoologique à Antananarivo où l’on peut découvrir toute l’exubérance et l’extravagance de la flore malgache.
On peut aussi y voir différents types de tombeaux traditionnels.
Stockholm (Suède)
Entre deux musées, on a la surprise de découvrir un petit jardin traditionnel suédois. Y figurent en bonne place le tabac et de nombreuses plantes médicinales.
Il me semble qu’il y avait un autre jardin botanique plus grand, mais je n’ai pas eu le temps de le visiter.
Lausanne, Jardin Botanique (Suisse)
J’ai déjà visité deux fois le Jardin Botanique de Lausanne, et je pense y retourner encore une ou deux fois…
Je viens d’y retourner en mai 2023, presque tout est en fleurs. C’est si beau qu’il est difficile de choisir entre les photos.
Les médicinales
Entre autres, il y a différentes sections, dont une avec des plantes médicinales, dont un certain nombres de plantes toxiques et des plantes textiles ou à fibres.
Les tinctoriales
Il y a aussi des plantes tinctoriales: garance des teinturiers, aspérule, gaillets, pastel des teinturiers…
À la sortie, il est flanqué d’une série de jardins privés très colorés…
Musées spécialisés, sujet botanique
Couleur Garance à Lauris (France)
L’une de mes premières rencontres avec la botanique tinctoriale et à fibres, fut le Jardin des plantes tinctoriales de l’Association Couleur Garance, créé à l’initiative de Michel Garcia et Dominique Cardon à Lauris, dans le Vaucluse, Sud de la France.
Quelle beauté!
Ici, se réunissent toutes les couleurs du monde.
Berlin botanique et chanvre (Allemagne)
Après avoir visité de nombreux musées sur l’antiquité, il me restait du temps pour aller visiter le musée du chanvre, une des plantes à fibres historiques.
Une plante, une histoire botanique
Cette plante à fibres, avant d’intéresser les générations hyppies pour une autre composante, le THC, pas toujours présente dans la plante, était très largement cultivée en Allemagne jusque dans les années 60, jusqu’à son interdiction en 1981.
Des fibres pour des textiles
De fait, la culture du chanvre en vue de la production de fibres textiles est incompatible avec la production de THC illégale. En effet, comme pour le lin, pour obtenir de bonnes fibres longues et le moins fourchues possible, il faut semer bien serré afin que les plantes développent des fibres longues et souples. Dans ces conditions, les plantes produisent moins de fleurs…
En ce qui concerne le lin que je connais mieux, la récolte idéale doit être faite avant la floraison. Alors, je suppose qu’il en est de même pour le chanvre textile.
Voici un petit résumé historique de la filature de cette plante.
Chaque type de fibres génère ses outils, la machine à teiller sert pour le chanvre, le lin, l’ortie et sa cousine la ramie.
J’ai été surprises par la finesse de certaines toiles. Cependant, elles étaient un peu raides à mon goût. Notre notion de confort a certainement beaucoup évolué depuis le temps où l’on s’habillait de lin, chanvre, ortie et laine…
Des fibres pour des cordes
Comme il n’est pas courant d’avoir accès à ces fibres, je me posais beaucoup de questions, et j’espérais les voir résolues dans ce musée.
Une plante, des usages divers
Autrefois, au Chili, les fibres servaient pour les cordes, les graines pour de l’huile d’éclairage, les feuilles pour protéger les haricots de certains insectes… En outre, cette plante a la réputation de limiter l’érosion des sols, ceux-ci sont souvent en pente au Chili, pays de montagnes…
Dans ce musée, j’ai trouvé de nombreuses informations intéressantes.
Mais, je suis restée sur ma faim. Il y a beaucoup d’informations sur les problèmes légaux et sur les utilisations modernes possibles des fibres et de la chénevotte: entre autres, plastique pour imprimante 3D, ciment, isolation, litières pour chats…
La qualité de mes photos n’est malheureusement pas au rendez-vous, certaines sections de ce musée, fort intéressantes, étaient difficile à lire et encore plus à photographier. L’espace un peu exigü était utilisé jusqu’au plafond et les reflets sur les vitres sont un problème récurrent dans les musées. Celui-ci ne fait pas exception.
Mais, par exemple, j’aurai aimé savoir s’il vaut mieux le filer sec ou plutôt humide comme pour le lin. J’attends encore la réponse.
Turin, quelle surprise botanique (Italie)
Par hasard, j’ai découvert dans cette ville un surprenant musée du fruit.
Il a grandement surpris mon imagination. J’imaginais une série de variété botanique, d’arbres fruitiers, de greffes…
En r´ealité, un chercheur, Francesco Garnier Valletti, (Giaveno 1808 – Torino 1889), a consacré sa vie à la modélisation des fruits, en plâtre peint, toutes les pommes et poires y passent. Un certain nombre de maladie des fruits sont aussi représentées. Quelle passion botanique!
Des fruits en plâtre!
En effet, ces fruits sont vraiment très réalistes, y compris les raisins blancs qui semblent aussi translucides que dans la réalité.
En réalité, chaque fruit a été moulé dans du plâtre. Il y a bien longtemps, j’avais fait des bougies avec ce même système, mais sans les peindre pour leur donner un aspect réel. Quand on voit le réalisme et la quantité de fruits reproduits ainsi, cela donne le tournis.
Toutes sortes de végétaux ont ainsi été mod´elisés. Il y a même des tubercules. Il y a aussi des champignons.
Je suis curieuse de savoir combien des races de pommes représentées ici ont disparues. Quelle belle image de la biodiversité agricole qui régnait encore au XIXème siècle!
Turku, musée de la pharmacie (Finlande)
Ce musée montre une ancienne pharmacie et le logement d’un pharmacien et de sa famille au XIXème siècle. Dans la cour, il y a de nombreuses plantes médicinales locales.
Dans la cour, nous retrouvons les mêmes plantes, vivantes cette fois-ci.
Autres musées
En outre, un certain nombre de musées ethnographiques ou préhistoriques présentent une section botanique.
Chateau de Falaise, Normandie, France
Mon amie Monique m’a invitée quelques jours chez elle. Elle adore faire des ballades à pied. Nous sommes allées voir ce magnifique chateau chargé d’histoire. Nous n’avons pas pu le visiter à cause d’un certain virus très préjudiciable à la culture.
Mais, le jardin botanique était, par chance encore accessible.
Normandie textile
Nous avons visité à plusieurs reprises ce jardin botanique où figuraient les principales plantes tinctoriales: pastel des teinturiers, garance, gaude, et bien d’autres…
La Normandie était une zone textile importante. La ville de Falaise était une des villes de foires commerciales importantes au Moyen-Âge. L’élevage de moutons est encore courant et la culture du lin y était déjà très développée.
Chez un fermier, de la famille de Monique, j’ai pu admirer ces balles de lin, de la dernière récolte.
Voici, une autre plante liée au monde textile, les cardères. Bien avant de nourrir les chardonnerets de nos jardins, ils servaient à donner un aspect duveteux aux toiles… Ils étaient cultivés à cet effet.
À Vienne, près de Lyon, j’ai pu voir une machine équipée de ces cardes.
Petit test
Le pastel des teinturiers couvrait de larges superficies de culture pour teindre en bleu, avant l’arrivée de l’indigo d’Indigofera Suffructosa des pays tropicaux.
La garance pour le rouge et la gaude, très réputée pour son jaune, occupaient aussi de grandes surfaces, ces plantes avaient une grande importance économique ce qui explique leur présence dans ce jardin botanique.
Musée de Nemours (France)
Mon ami Gérard, de Chatenoy a eu la grande gentillesse de m’amener voir ce musée. Il s’agit d’un très beau musée de la Préhistoire locale de la Région Île-de-France.
Par chance, il représente le type de flore locale à l’époque préhistorique à laquelle correspondent les vitrines environnantes. Cela donne une bonne idée de l’évolution des conditions de vie des humains à l’époque donnée.
Cela permet de constater que cette végétation a beaucoup évolué entre les périodes de glaciations et de réchauffement.
Mucem, Marseille (France)
Le MUCEM, à Marseille est un très beau musée. Le bâtiment principal est entouré d’une très vaste section botanique, un peu dans le genre des Jardins en Mouvement de Gilles Clément. Ceci est un très beau concept, oú l’on laisse le jardin évoluer. Ainsi, les massifs de plantes se déplacent, par eux-mêmes, d’une année à l’autre.
Par chance, j’ai pu rencontrer le jardinier qui désherbait un peu une rocaille qui attirait beaucoup d’abeilles. Il m’a donné beaucoup d’informations.
C’est là que j’ai découvert le caprier, si beau, local, mais un peu envahissant. Je le retrouverai dans la suite de mon voyage en Italie et en Tunisie.
Cette année, le printemps avait été très sec, et le jardin en avait beaucoup souffert.
Musée Égyptien de Turin, section botanique (Italie)
Dans ce musée de premier ordre, il y a un petit jardin botanique des plantes d’usage courant dans l’Égypte des Pharaons. Cependant, il faut insister auprès du gardien qui vous renvoie vers la sortie.
De bien jolies plantes, dont certaines sont tinctoriales.
Les fleurs étaient très importantes pour les Égyptiens du temps des Pharaons. Ils en faisaient des guirlandes. J’ai entendu dire qu’il y en avaient de grandes quantité dans la tombe de Toutankhamon qui n’ont pas attiré l’attention des découvreurs. Quel dommage!
Dans ce musée de Turin, il y avait des statuettes représentant ces guirlandes de fleurs.
Il y avait un diaporama sur la récolte et la fabrication artisanale du papyrus.
Musée Romain et botanique, Lausanne, Suisse
Un petit musée bien sympathique qui s’adresse d’abord aux enfants, mais aussi aux plus grands.
Une exposition invite à réfléchir à ce que pourraient trouver des archéologues dans quelques milliers d’années. Cela rappelle une nouvelle de Primo Levi.
Grande partie de notre production textuelle ne serait pas en mesure de résister au temps. Les interprétations de ce qu’ils pourraient retrouver risque fort d’être aléatoires et erronées à l’instar de certaines explications actuelles de notre passé.
Ce musée est flanqué d’un petit jardin botanique montrant les plantes qu’utilisaient les Romains.
Des pluies d’orage m’ont obligé prendre les photos en plusieurs épisodes.
“Open air” et botanique
Généralement, les mus´ées dit “Open Air” présentent souvent des sections Botanique.
En général, ils montrent des fermes de différentes régions du pays, il y a une dimension architecturale, mais aussi ethnographique.
D’habitude, ces musées montrent aussi des économies locales et familiales, artisanats et petite agriculture… Un jardin indique ainsi l’alimentation de la population locale, mais aussi les remèdes disponibles et les fibres utilisées pour les vêtements, l’ameublement, les cordages…
Oslo (Norv`ege)
Fort déçue par le musée des navires d’Oseberg, ceux-ci sont bien sûr très beaux et impressionants. Mais, on ne peut pas voir les trésors, notamment textiles, qu’ils contenaient.
Alors que ces trésors sont surprenants par leurs qualités et leur état de conservation, on ne pourra pas les voir avant 2025, quand ils auront enfin un nouveau musée. Quel dommage.
Heureusement, on peut les retrouver dans un livre. Cependant, pouvoir les voir en réalité, malgré la barrière de la vitrine, peut apporter beaucoup d’informations.
À coté de ce musée quasi absent, il y avait le musée Norsk Folkemuseum.
De nombreuses constructions traditionnelles s’insèrent dans un cadre botanique.
Turku (Finlande)
Encore un rendez-vous manqué, le musée qui expose les bandes tissées aux tablettes n’était pas ouvert.
J’ai déjà parlé du Musée de la Pharmacie. Mais, il y a aussi un quartier populaire, celui de Luostarinmäki qui a résisté au grand incendie de 1827.
Turku Art Museum
Là, j’ai découvert une artiste qui s’inspire des plantes et peint avec des pigments qui proviennent de plantes: Katja Sirjä.
Helsinki (Finlande)
Le temps ´´etait court.
Dans une des nombreuses îles d’Helsinki, celle de Seurasaari Open-Air Museum, on peut visiter plus de 80 bâtiments de toutes sortes: des abris pour les bateaux, des églises, des manoirs, des greniers, des maisons pratiquement toutes meublées, suivant l’époque, le niveau économique… J’y ai vu de nombreux rouets pour filer. Malheureusement, ils n’étaient jamais en état de marche.
Et des clôtures originales.
Il y avait aussi des jardins…
Il me semble qu’il faut consacrer plusieurs heures à ce musée très intéressant et agréable à parcourir.
Kaunas (Lithuanie)
Lors de mon retour de mon dernier voyage en Scandinavie, je suis passée rapidement par Tallin, Riga et Kaunas.
À 26 km de Kaunas, il y a un très beau Musée Ethnographique: Lietuvos Liaudies Buities muziejus. L’accès n’est pas facile quand on n’est pas motorisé. Je dois un grand merci à la dame qui m’a prise en stop et m’a ramenée si gentilement à Kaunas.
Comme dans les villes précédentes, la diversité de l’architecture est soulignée. Mais, ici, la superficie est largement supérieure à la moyenne. Les procédés agricoles sont bien expliqués, bien que je ne comprenne pas le lithuanien.
On peut ainsi visiter un moulin à vent en suivant tout le parcours des céréales à moudre.
Notamment, il y a une grande grange avec des machines agricoles pour décortiquer les tiges de plantes à fibres, probablement lin ou chanvre.
Mais, là, une des fermes peut montrer tout un atelier de traitement quasi-industriel des fibres.
Il y a de nombreux jardins autour des fermes…
Il y a avait bien sûr un petit jardin médicinal… je n’ai retenu que 2 photos. Il était beau et bien renseigné.
Il y a aussi des tisserands et d’autres artisans présents à qui l’on peut poser des questions.
J’y ai passé la journée complète et j’y retournerai volontiers.
Rostkilde (Danemark)
Outre le bâtiment qui abrite les bâteaux retrouvés au fonds de la mer, à l’entrée du port, il y a une grande partie extérieure.
À l’extérieur, on peut y voir les différentes essences d’arbres utilisés pour les différentes parties des bâteaux et leurs qualités.
Alors, des arbres dans des bacs sont mis en lien avec les diifférentes parties du bateau.
De même, les cordes ont aussi leur stand, avec indication de la matière qui les compose.
Gletterens (Suisse)
Ici, les haies jouent un rôle important. Une grande quantité d’arbustes y ont été plantés en fonction de leur possible utilisation à l’époque néolithique. Il y a de nombreux arbres dont les fruits ont été consommés.
D’autres plantes avaient leur utilité en teinture, mais aussi pour le tannage des peaux.
Par exemple, il y a aussi des arbustes de viorne. Cet arbuste à de très jolies fleurs au printemps. Mais, ce n’est pas pour raisons esthétiques qu’il figure en bonne place à Gletterens. Ce sont les branches qui ont la réputation d’être d’une grande droiture, ce qui les destinaient à la fabrication des flèches qui lui valent cette place de choix… Les fruits crus de cet arbre sont toxiques.
Le petit jardin de plantes anciennes, récemment domestiquées au néolithique.
Albersdorf (Allemagne)
À 2 heures de train de Hambourg, il y a un petit musée intéressant et un parc de reconstitution d’un village de l’Âge de Fer.
D’abord, au musée, il y a une salle consacrée à l’ambre, produit courant sur toute la Baltique. Elle peut révéler la micro-faune et la flore d’il y a des millions d’années. Il y a là toute une botanique enrobée dans cette résine végétale.
Ici, la plupart des maisons sont entourées d’un jardin maraîcher et de petits champs de céréales.
Jardin médiéval de Villeneuve près d’Aigle (Suisse)
En me promenant à Villeneuve, je suis tombée sur un petit jardin public fort intéressant.
Botanique sauvage
La botanique, ce n’est pas que les plantes cultivées, d´´ejà domestiquées. Ce sont aussi les plantes sauvages, d’où proviennent les végétaux choisis par nos ancêtres pour nous alimenter, nous vêtir et nous soigner.
Aujourd’hui, ces plantes originelles sont devenues mauvaises herbes, adventices, voire invasives car nous ne les connaissons plus, leur raison d’être a été invisibilisée.
Par exemple, c’est le but des importants travaux de Gérard Ducerf sur les plantes bioindcatrices.
Jardin d’apicultrice – Codao (Suisse)
Après, la nature ordonnée et maîtrisée, voici un lieu où la nature reprend ses droits. C’est un point de rencontre de graines du monde. Celles qui survivent aux aléas de la vie y prospèrent joyeusement.
Comme Lucía est apicultrice à Codao, près de Santa Cruz, Région de O’Higgins, Centre du Chili, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de la visiter quand j’ai dû aller à Santiago.
Passionnée de botanique, elle collectionne les plantes pour ses abeilles et ses huiles essentielles qu’elle distille elle-même. Ses plantes entrent dans la composition de ses produits cosmétiques à base de miel, pollen, propolis, cire d’abeilles… Que de bienfaits!
Alors, nous allons organiser un cours de teintures naturelles chez elle en novembre/décembre 2023. Je donnerai plus d’informations dans un article en espagnol très prochainement.
/// Blog Castellano /// Artículo creado el 25 de mayo de 2023 En Europa desde el 4 de mayo 2023 – Vuelta a Chile el 15 de noviembre 2023 – Muchas novedades 2 cursos en Chile en noviembre-diciembre 2023 – Pica et Codao Organicemos talleres! Es fácil +33 7 69 905 352 o +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram y signal) – publicobre2000@yahoo.es Estoy escribiendo varios artículos nuevos y serán publicados dentro de poco. Blog recién reorganizado Por fin, nuevo blog en castellano disponible: www.lanitando.com
Por fin, para mis amigos que hablan castellano
Al fin, escribo en castellano. Tengo informaciones importantes para mis amigos hispanohablantes, y especialmente de Chile.
Esperando la próxima creación de un sitio complementario a este en castellano: www.lanitando.com. Ya se solucionó con la ayuda de un amigo, unos problemas informáticos.
Luego, tengo que ponerme a escribir y esto necesita tiempo. Así, les ruego que sean un poco pacientes. Ya está la página principal y un artículo. Los otros seguirán…
Lo primero que tengo que anunciar es un curso en Noviembre o Diciembre 2023.
Se desarrollará en la casa y el jardín de mi amiga Lucía Fuentes, en Coado, cerca de Santa Cruz, 6a Región O’Higgins, Chile.
Por fin, no olvidé visitar el sitio de amigo Angel, de ahí vendrán las buenas lanas que teñiremos.
¿De qué les hablaré en castello?
En castellano, estos artículos serán distintos de los que publiqué en francés. Así que no serán simples traducciones.
Primero, los cursos, por supuesto
Los estoy preparando desde hace varios meses.
Las técnicas
Creo que lo están esperando.
Traigo de mis viajes bastante novedades y tengo muchas ganas de compartirselas. Pienso hacerlo con más detalles.
¿Acaso, conocen el anillado? ¿Le gustaría conocer esta técnica ancestral, desarrollada desde la prehistoria, un poco por todo el mundo?
Reflexiones
Nunca faltan y hay que desarrollarlas.
Viajes
Saco gran cantidad de fotos, visito museos, conozco gente nueva…
/// Blog Tissage /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Tissage et autres
Le tissage de ce que je teins est une suite logique. C’est aussi important pour moi.
Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Après la branche Teinture, voici la branche Tissage. Car les techniques de tissage et tricotage sont nombreuses.
Divers
Je viens d’ajouter une autre branche Divers. Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils et techniques de recherche.
Mes outils sont très importants, ils occupent trop de place dans mes bagages quand je voyage. C’est la raison pour laquelle je cherche à pouvoir me les fabriquer moi-même, comme le faisaient les anciens nomades.
Un métier à tisser à pédales, c’est beau, cela peut être très productif. Cependant, c’est difficile à déplacer, j’en ai un beau. Il est démonté et n’attend qu’à être remonté. Mais, il encombre un ami depuis 2 ans et je n’ai pas encore trouvé de solution abordable pour l’envoyer à Puerto Montt! Ceci est un appel à l’aide.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
/// Blog Divers /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Divers, entre teinture et textile
Divers, cette rubrique devient nécessaire. Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils, expériences et techniques de recherche.
Il y aura aussi des articles de réflexion sur ma pratique professionnelle qui n’a rien d’automatique. Cette réflexion est richement alimentée au cours de mes voyages.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Je vous laisse explorer ces articles.
Divers Fibres
Pour tisser, on utilise des fibres. Celles-ci sont très variées et doivent subir un certain nombre de traitements divers, je les traiterai dans cette rubrique.
Divers Techniques
Les techniques et leur histoire ont leur importance. Je donne beaucoup d’importance à mes outils et je vais développer ce sujet qui me tient à coeur.
Je ne me contente pas d’acheter des outils. Parfois, j’essaie de les améliorer. Dans certains cas, je vais les puiser dans la nature.
Autres
Il y a toujours des inclassables même dans les Divers.
// Apprendre – organiser un cours /// Article créé le 2 octobre 2022, dernière mise à jour le 4 octobre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Apprendre, je passe ma vie à apprendre, c’est une de mes passions que je voudrais partager avec vous. Car, apprendre pour soi-même ne suffit pas. Le partage permet de consolider ses connaissances et de les approfondir. C’est une expérience très enrichissante.
Lire pour apprendre
Je lis beaucoup, sur des sujets aussi variés que possible. C’est ainsi que démarre la plupart de mes projets. Toutes mes recherches en teinture naturelle ont pour origine ma lecture d’un “Guide de teintures naturelles” écrit par Dominique Cardon.
Les livres alourdissent mes bagages, mais ils me donnent aussi des ailes.
Ma curiosité m’ouvre de nouveaux horizons. Ceux-ci, par définition, ne peuvent pas être atteints. En outre, toute démarche laisse des traces…
“Caminante no hay camino, se hace el camino al andar” “Voyageur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant”
Antonio Machado
Quand tu te mettras en route vers Ithaque, Souhaite que le chemin soit long, Plein d’aventures, plein d’enseignements. Les Lestrygons et les Cyclopes, La colère de Poséidon, ne les crains pas, Jamais sur ton chemin tu ne verras rien de tel Si ta pensée garde sa hauteur, si une émotion rare Etreint ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes, Et Poséidon furieux, tu ne les croiseras guère Si tu ne les transportes pas en esprit, Si ton esprit ne les dresse pas devant toi. Souhaite que le chemin soit long. Que soient nombreux les matins d’été Où – quel plaisir, quelle joie ! – Tu entreras dans des ports jamais vus ; Dans des comptoirs phéniciens fais halte, Et procure toi de la bonne marchandise Nacre, corail, ambre ou ébène, Et des parfums voluptueux de toutes sortes, Le plus possible de parfums voluptueux ; Visite encore bien des villes égyptiennes, Apprends, apprends toujours auprès des savants. Garde à l’esprit toujours Ithaque. L’arrivée là-bas est ton but. Mais ne hâte en rien ton voyage. Qu’il dure des années, cela vaut mieux ; Que tu sois vieux en abordant sur l’île, riche de ce que tu as gagné en chemin, sans attendre de richesse d’Ithaque. Ithaque t’a offert ce beau voyage. Tu n’aurais pas sans elle pris la route. Elle n’a plus rien à t’offrir. Et si elle t’apparaît pauvre, Ithaque ne t’aura pas trompé. Devenu sage, avec tant d’expérience, Tu dois savoir ce que les Ithaques veulent dire.
Par exemple, je voulais citer ce poème de Constantin Cavafis, que je connaissais, chantée en catalan par Lluis Llach depuis mes années d’étudiante, je suis allée le chercher sur internet et je découvre un nouveau site très inspirant, sur lequel je viens de mettre un lien.
En fin de compte, je redécouvre ce poème que je croyais connaître.
et par surprise
Par exemple, je cherche des informations sur les cordes et ficelles et je découvre qu’il existe une théorie des cordes en mathématiques. Curieusement, je n’ai pas trouvé d’information sur les cordes des instruments de musique.
Voyager pour apprendre
À chaque voyage, j’apprends, et souvent je regrette de ne pas pouvoir partager les nouveautés que je découvre.
Les musées
Ce sont les principales cibles de mes voyages, et des points de vue culturels toujours différents, ils indiquent comment on se voit localement et comment on aperçoit les autres. Ils nous incitent aussi `a nous poser des questions sur la façon dont on a appris l’Histoire… ou la botanique…
Un lieu où expérimenter
Cela fait 3 étés que je reviens expérimenter, donc apprendre au Village Lacustre de Gletterens. Je vous en ai parlé dans plusieurs articles, car j’y ai beaucoup appris, mais aussi partagé. Je me demande comment faire pour partager encore plus.
Voyager pour apprendre des langues
Apprendre des langues est un autre moyen d’aggrandir son monde et de partager ses expériences. Découvrir une langue, c’est découvrir un autre monde.
Woofing et autres expériences semblables
Les systèmes de bénévolat sont un autre moyen de découverte et de partage. C’est très original et efficace. Par exemple, à Grandvaux, j’ai découvert des gens passionnants.
Rédiger un article, c’est aussi apprendre
Je dois chercher des informations, des sources et je découvre d’autres sens du terme que je recherche, d’autres applications ou usages d’un produit ou d’une technique, parfois d’autres façons de faire. Cela explique que j’écrive parfois plusieurs articles sur des sujets qui semblent très proches. Il s’agit pour moi de les approfondir au fur et à mesure.
Les tutoriels, MOOCs et autres formations digitales, c’est int´´eressant. Cela peut donner une idée d’une technique, mais c’est bien souvent insuffisant.
Quand on fait une video, la technique doit déjà être bien rôdée. L’entraînement fait que l’on peut oublier sciemment ou non des détails qui peuvent se révéler cruciaux au moment de passer à la pratique. D’autant plus, que si l’on donne l’information complète, on ne peut plus vendre de formation.
Je l’ai constaté plus d’une fois en ce qui concerne le feutre ou les orties, dernièrement. Il manque toujours un petit quelque chose, qui fait que le résultat ne soit pas conforme à ce que l’on attendait.
Apprendre par la pratique, les ateliers
La théorie est toujours intéressante, mais la pratique et l’expérience fixent les connaissances ou contredisent les informations théoriques.
La pratique invalide parfois les théories énoncées et pousse à développer de nouvelles explications.
Certains livres répètent à l’envi que le mites n’attaquent pas la laine dans sa graisse, “con su beri” comme diraient mes amis du Sud du Chili. Cela, malheureusement, est absolument faux.
Les ateliers enseignent aussi aux enseignants
Il me semble bien connaître mes sujets, mais plus on en sait, plus on d´écouvre l’étendue de ce l’on ignore. Ainsi, toutes les questions, pour absurdes qu’elles puissent paraître, m’incite à la réflexion.
Les questions des débutants
Elles peuvent paraître simplistes, mais elles peuvent être très profondes.
Par exemple, mon ami Rodrigo au Brésil, m’avait demandé “pourquoi teindre“. Or, les humains teignent des fibres depuis des milliers d’années, pourquoi donc?
Il y a des explications qui vont au-del“a de la simple esthétique. Par exemple, Dominique Cardon explique que souvent les filets de pêche archéologiques étaient teints. Il y avait 2 raisons à cela: d’une part cela pouvaient les dissimuler aux poissons et d’autre part, les tanins utilisés dans beaucoup de teintures naturelles rendaient les filets plus résistants.
Les questions des initiés
Elles poussent à améliorer les techniques et peuvent déboucher sur des innovations. Elles me poussent à d’autres expérimentations.
Apprendre à faire sans
Il m’a fallu plusieurs fois apprendre à trouver des solutions… Notamment, comment teindre sans alun, c’est à dire, sans mordant chimique.
Les cours ne sont pas réservés aux adultes. De nombreuses activités de teinture et de tissage sont ouvertes aussi aux enfants.
Exemples de programme de cours
Zonca
À titre indicatif, voici ce que j’avais proposé pour un cours à Zonca, Italie du Nord. Par définition, je m’adapte aux conditions locales
Semaine 1 – Teinture naturelle Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Présentation Préparation du feu Lavage et mordançage Filature Préparation de la soupe de clous Pendant que cela chauffe, explications sur les différentes fibres et conséquences pour la teinture Récolte de plantes locales, mises à tremper Si l’on a le temps, video Michel Garcia et autres
2ème jour
Début de teinture (bains) Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
3ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Présentation des différents types de plantes Mordançage ou non?
4ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Lavage et mordançage si nécessaire Cuve d’Indigo – théorie et pratique Ecoprint – préparation
5ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage On continue à teindre Modificateurs Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – cuisson
6ème jour
Sortie des bains de la veille, séchage, rinçage Cuve d’Indigo – shibori Ecoprint – ouverture
Semaine 2 – Tissage artisanal Horaire : 09h00 à 12h00 / 13h30 à 16h30
1er jour
Types de métiers – historique Tressage et techniques dérivées de la vannerie, filets Les métiers à plaquettes ou tablettes Sprang Peg loom, inkle loom, métier maya Les métiers à ceinture Les métiers à grille, ou peigne rigide
2ème jour
Métiers à clous Pourquoi sont-ils intéressants? Tissage décoratif avec inclusions d’éléments naturels Différents types de montage Différents points
3ème jour
Plus de points Inclusions diverses Saori, Gaze Unions des pièces
4ème, 5ème et 6ème jours
Métier dit María ou à peigne rigide Fils pour la chaîne et pour la trame, erreurs à éviter Montage d’une chaîne et application des points appris et nouveaux points 1 écharpe originale Finitions
/// Ortie et houblon, fibres anciennes /// Article créé le 23 septembre 2022, dernière mise à jour le 29 septembre 2022 Je suis en Europe depuis le 10 mai 2022 – Retour au Chili le 11 novembre – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
Il y a quelques années, j’avais déjà fait des expériences avec les orties, elles m’ont même menée jusqu’à Gletterens il y a 3 ans. J’y suis de retour cette année et j’en profite pour faire de nouveaux essais.La sécheresse et la canicule qui interdisaient les feux m’y ont aidée. Dans cet article, je résumerai un été d’expériences à Gletterens dont le travail de l’ortie a été a été l’exercice quotidien.
Retour à Gletterens
Le cours prévu à Zonca n’ayant malheureusement pas eu lieu, je suis arrivée à Gletterens plus tôt que prévu.
Cela m’a permis de faire de nombreuses expériences, seulement réalisables avec du temps et de la patience, ce qui est le cas du travail des fibres d’orties et des teintures solaires. Ces innovations agrémenteront mon été.
Difficile de teindre sans feu
L’été passé avait sous le signe de la pluie quasi permanente, cet été ce sera la canicule.
L’interdiction d’allumer des feux en extérieur a été proclamée courant juillet dans presque tous les cantons suisses, notamment dans celui dont dépend Gletterens.
C’est vrai que les haies avaient vraiment très mauvaise mine et des arbres adultes comme des bouleaux et des charmes avaient déjà perdu leurs feuilles à la mi-juillet.
Il y a toujours moyen de contourner les règles, mes feux pour teindre ne sont pas en extérieur, mais mieux vaut éviter des discussions inutiles…
Je me suis donc tournée vers une série de tests de teinture solaire, l’indigo et les expériences sur les fibres d’ortie et de houblon, qui avaient été largement utilisées pendant la préhistoire.
Les rares fois que j’ai pu allumer un feu, j’ai pu teindre les raphias pour le Village Lacustre qui avait trempé beaucoup plus longtemps que prévu et a mieux pris les teintures que l’an dernier.
Pratiquement tous les bains ont largement eu le temps de fermenter et d’infuser, ce qui a certainement influencé la teinture.
Le processus de teinture a encore été encore plus ralenti, les fibres ont macéré plus longtemps et les résultats semblent meilleurs. Seuls les récipients manquaient pour plus de teintures.
Et, tous les jours, je fais de nouvelles expériences avec les orties. Heureusement, cette matière première ne manque pas…
Teinture solaire
J’avais même envisagé de monter une cuisine solaire en utilisant des élements récupérés à la déchetterie: vieux four électrique, grilles et papier d’aluminium… Cependant, cela n’aurait pas été archéocompatible. Mes casseroles, déjà ne le sont pas. Mais, cela devrait être en partie réglé l’an prochain lors d’une semaine d’expérimentation en céramique néolythique du 16 au 23 juillet 2023, puis lors du prochain Rassemblement Préhistorique du 30 juillet au 6 août 2023 au Village Lacustre de Gletterens.
J’espère pouvoir répéter cette expérience dans des pots en terre.
J’espère aussi tester ces teintures solaires en les plongeant alternativement dans des bains acides et des bains alcalins ou basiques.
Indigo
Comme, j’avais du temps entre chaque épluchage d’ortie, je poursuivais les expériences de teinture.
L’indigo est une teinture à froid. Quelle chance! et le raphia que j’avais teint en vert par l’indigo avait plut à mes amis de Gletterens. C’était donc l’occasion de recommencer.
D’autant plus que l’indigo est une teinture intéressante en démonstration, notamment avec son passage du jaune-verdâtre au bleu.
Nous avons aussi monté une deuxième cuve d’indigo avec les enfants qui participaient au Rassemblement Préhistorique.
Grosse opération mordançage
Ne pouvant pas faire souvent du feu, je décide de faire une grande casserole de mordançage à l’alun et des tests de mordançage au lait de vache et au lait d’amande (je n’ai pas trouvé de lait de soja au supermarché du coin, ce qui aurait été plus économique).
Ces mordançages alternatifs sont parfois conseillés, notamment pour les fibres végétales. Lors des tests de teinture, je n’ai pas vu de différence dans les résultats. L’intérêt est que ce mordançage est libre d’aluminium.
Petit feu dans la maison longue pour préparer le mordançage, j’en profiterai pour faire défiler les autres casseroles.
j’avais préparé tout un cône de coton, il a ét´é mordancé en compagnie de laine, et de lin…
Je prépare aussi une petite soupe clous (acétate de fer, pour les chimistes) avec du vinaigre et de la ferraille trouvée à la déchetterie.
Cette soupe de clou interviendra dans de nombreux tests.
Tissage et nailbinding
Bandes
Le système avec attache à la ceinture me donne mal au dos
J’ai testé un petit que j’avais ramené du chili pour tisser des bandes.
Nailbinding
J’ai continué avec à m’entraîner à la lente mais préhistorique technique du nailbinding/anillado. Un long travail à l’aiguille présent un peu partout dans le monde. On le trouve aussi bien en Égypte que dans la culture Tiwanaku qui a rayonné autour du Lac Titicaca, que chez les Viking (en Scandinavie cette technique est encore vivante) ou dans des frondes de Nouvelle Guinée…
Je viens de suivre un cours du Musée d’Arts Précolombiens de Santiago du Chili pour apprendre à tisser les bonnets à 4 pointes bicolores Tiwanaku.
J’ai fait plus simple et moins serré, cela m’a tout de même pris environ 50 heures.
Cette technique peut avoir beaucoup d’applications.
Sprang
J’aussi préparé une petite chaîne de sprang sur le métier fabriqué à cet effet l’an dernier.
Dans une autre video de Sally Pointer, je découvre un autre petit métier à sprang.
Avec l’aide de Tania, nous en construisons un avec une branche de noisetier.
J’apprendrais les bases de cette fantastique technique lors des Rencontres Braids 2022, à Svendborg, Danemark. Je vous en parlerai dans un prochain article.
Colliers
Pour tester les différentes matières tinctoriales et les différentes fibres, j’ai tricoté presque tous les jours des colliers avec des perles en bois à répartir dans les différentes casseroles de teinture.
À raison d’environ 20 minutes par collier, je me suis vite constitué une gamme de test de couleurs et de matières premières.
Rassemblement préhistorique
Le Rassemblement Préhistorique sera l’occasion de revoir des amis et de partager avec eux des premiers résultats sur les fibre d’ortie et de lancer d’autres expériences.
Tanneurs
Les tanneurs ont préparé une nouvelle peau de bison à la cervelle. Dominique Pflieger avait ramené des objets fabriqués avec la peau de l’an dernier.
Il m’a donné un morceau de cuir plus souple, travaillé avec cette technique, pour que je puisse éplucher mes fibres d’ortie sur mes genoux sans me mouiller les jambes. En outre les fines fibres ressortaient mieux sur un fonds sombre que sur une toile bllanche.
Nous avons eu aussi la visite d’autres spécialistes venant d’un musée français. Il étaient bien équipés.
Avant le Rassemblement préhistorique, j’ai fait une petite virée dans les boutiques spécialistes des fibres de l’Emmenthal.
J’en suis revenu avec du fil de lin (archócompatible), de la ramie, de la soie (pour les colliers) et une belle collection de livres.
Notamment, j’ai trouvé un livre sur les teintures naturelles, en allemand. Il proposait de faire des ecoprint sur du ciment.
J’ai testé sur des galets, des bouts de bois avec des résultats plutôt mitigés.
Puis, nous avons fait un petit test avec un pendentif en os de Tania.
Dommage, mais la feuille avait un peu bougé,
Mais, j’avais demandé à Éric, l’ami d’Archeoshop, de me ramener de gros os pour le Rassemblement Préhistorique.
Nous les avons donc testés.
Les os embobinés sont partis dans différentes casseroles de teinture naturelle.
Le déballage a encore eu lieu avec la participation des enfants.
Marbrures au naturel
Ce même livre allemand donnait aussi quelques informations sur les papiers marbrés, sujet qui m’intéresse depuis longtemps.
Une spécialiste de la reliure de livres était aussi présente au Rassemblement Préhistorique. Nous en parlâmes. La technique indiquée ne lui semblait pas être la meilleure.
Nous voulions tester une autre recette, mais celle-ci nécessitait du fiel de boeuf. Nous n’avons pas réussi à nous procurer ce produit sans additifs, et ceux-ci auraient pu perturber le résultat.
Ce sera pour une prochaine fois.
Enfin, retour vers l’ortie
Après tous ces détours, j’en arrive enfin à ce que j’ai annoncé: mes expériences avec les orties.
Le travail de l’ortie aura été quotidien cet été à Gletterens. Les fibres d’ortie sont vraiment très belles.
L’ortie, mais aussi le houblon
Il y avait au Village Lacustre, quelques pieds de houblon peu trop exubérant dans une haie qui avaient une facheuse tendance à étouffer quelques pieds de saules.
C’était l’occasion de tester une autre sorte de fibre. Je mènerai donc les deux expériences en parallèle.
Comment faire avec l’ortie?
Comment est composée une ortie
Une tige d’ortie comporte une tige en lignine (du bois) au centre, très cassant. Autour, il y a de fines fibres blanches de cellulose qu’il faut séparer de l’écorce verte. À ce stade, les orties bien qu’encore fraîches ne piquent plus.
Les livres sur l’ortie
J’ai consulté de nombreux livres sur les orties, maintenant je sais comment les manger, me soigner avec et en faire du purin. Je parle de tout cela dans un précédent article. Tout est bon dans l’ortie, depuis la racine à la graine…
Avec un peu de chance, on découvre au détour d’une page qu’on en tirait des fibres filées et souvent tissées d’une très grande solidité. En effet, on faisait des cordes d’arc en ortie, de la vannerie, même des voiles de bateaux, des draps, des vêtements ainsi que des sous-vêtements, au moins jusqu’au Moyen-Âge et parfois encore au XIXème siècle dans certaines régions du monde…
Avec la mécanisation des processus de traitement l’ortie est devenue invisible devant le chanvre et lin.
Ces plantes n’ont pas de noeuds et sont beaucoup plus faciles à travailler et donnant de plus longues fibres.
Mais, pas un mot sur l’obtention de ces fibres. Ce silence m’intrigue.
Les video sur la fibre d’ortie
Sur Youtube, il y a de nombreuses video, surtout anglosaxonnes sur la préparation des fibres d’ortie. Mais, il y en a pas qui aille jusqu’au bout. Comme dans la grande majorité des tutoriels, il manque toujours une étape cruciale,, un petit détail qui rend possible l’obtention d’un produit correct.
Le produit obtenu est une fibre d’ortie verdâtre, avec encore beaucoup d’écorce rugueuse et désagréable au toucher et encore plus à filer L’ortie ne pique plus depuis longtemps, mais les déchets d’écorce qui adhèrent encore aux fibres de cellulose ne donnent pas un produit très flatteur.
La couleur verte que certains apprécie disparaît très vite, c’est la chlorophylle qui se décompose rapidement à la lumière.
Il semblerait aussi, qu’ils utilisent un autre espèce d’ortie qui mesure plus de 3 mètres!
Une video, ou plutôt une série de video a cependant retenu toute mon attention, il s’agit de celles de Sally Pointer qui en outre fait de la reconstitution archéologique. Et j’y revient maintenant que je rédige cet article. Elle est accompagnée d’un article très intéressant que l’on peut télécharger gratuitement. Je vous le recommande. Puis, pour la première fois, je me donne la peine de lire les commentaires. Cela m’a pris plusieurs heures.
En laissant de côté, toutes les remarques concernant le fait que les orties piquent, et pour une fois, il s’agit d’ortie normale et les commentaires concernant un petit chat apparemment charmant que je n’avais pas remarqué, on peut découvrir des questions très intéressantes auxquelles l’auteur de la video répond très souvent en apportant des détails supplémentaires utiles.
Et le houblon?
Je n’ai pas trouvé d’ortie sèche, rouie par l’hiver passé, on était déjà en juillet, certainement un peu tard. Mais, le houblon présentait encore les deux étapes.
Sec ou frais
Pour le houblon, j’avais le choix entre les tiges mortes de l’an passé et les nouvelles qui étaient vertes. J’ai donc testé les deux.
Dans les deux cas, j’ai mis les tiges enroulées à tremper dans le bac des orties, ainsi que les fibres martelées ou grattées antérieurement comme dans les video.
Comme pour les orties, je les surveillaient. Je n’ai fait qu’une seule récolte dans une haie.
Quand les fibres et l’écorce étaient prêtes, elles se défaisaient facilement du bois de la tige qui était assez cassant et ne pouvait donc pas être utilisé en vannerie.
Puis, il fallait éliminer les écorces, par une longue série de séchage, frottage, martelage, trempage. Les fibres s’éclaircissent et s’adoucissent petit à petit au fur et à mesure que les déchets d’écorces s’en séparent. C’est long et r´épétitif avant d’obtenir des fibres que l’on peut filer au fuseau.
Cette technique est donc une technique de rouissage comme traditionnellement pour le chanvre et le lin.
Mais, selon Sally Pointer, des traces de micro-rayures observées sur les pièces archéologiques indiquent l’usage de gratttoirs.
Ce sera une nouvelle expérience à faire l’an prochain.
La ramie, cousine de l’ortie
La ramie est une fibre blanche, brillante et soyeuse qui provient d’une espèce d’ortie sud-est asiatique qui ne pique pas, ces fibres sont assez longues et peuvent être filées aussi bien au rouet qu’au fuseau. Tous mes amis tireurs à l’arc en ont reçu une petite bobine, j’en aurai certainement des nouvelle l’an prochain.
J’ai essayé de filer ces fibres aussi bien sèches qu’humides. Il semblerait que l’humidification rendrait l’opération un peu plus facile.
Tout oublier et tester l’ortie
On m’avait beaucoup insisté qu’il ne fallait pas faire rouir l’ortie trop longtemps et qu’il fallait bien la surveiller…
Après visionnage de nombreuses video et un certain nombre de test en martelant ou piétinant plus ou moins, en surveillant le rouissage… J’ai décidé de n’en faire qu’à ma tête.
J’ai donc arrêté de piétiner, de gratter avec un couteau.
J’effeuillais les orties que je ramassais par douzaine chaque jour et je les mettais à tremper dans un bac d’eau que je surveillais tout de même chaque matin.
Plus d’une fois, j’ai dû renouveler l’eau car des moustiques y avaient pondu leurs oeufs et des larves en forme de petits se tortillaient dans mon bac. Les moustiques manquaient de zones humides où pondre, j’ai trouvé ces petits clous agités jusque dans un pot contenant de la lessive de cendres.
Petit détail, mon bac de rouissage était noir et concentrait donc la chaleur.
Quand l’écorce de l’ortie se ramollissait et commençait à pourrir, je sortait les orties et je grattais les tiges avec l’ongle, de belles fibres blanches apparaissaient. Si elles ne se libéraient pas assez facilement de l’écorce verte, je le remettais à tremper. Je les retravaillais le jour suivant.
J’en avais aussi mises à rouir dans le petit fossé où se vide la fontaine.
J’ai donc fini par opter pour la technique moderne sans le savoir. Mes fibres étaient plus blanches, plus douces, mais aussi plus courtes.
En effet, le rouissage élimine les pectines et d’autres substances qui unissent encore les fibres entre elles dans la méthode par grattage préhistorique.
Nettoyage de la fibre d’ortie et de houblon
Rinçage à l’eau
Après chaque séchage, après martèlement, je fais tomber le maximum de poussières. Puis, je rince et je remets à sécher. Et des déchets, il en tombe toujours.
Bouillir avec des cendres
Après avoir visionné une video où l’on traitait les fibres avec un shampoing très spécial, mais certainement basique puis avec un bain acide, je décide de faire un test archéocompatible avec un petit peu de fibres mises à bouillir avec de la cendres.
Rinçage au vinaigre
Puis je les ai rincées, et enfin je les ai fait tremper dans un peu de vinaigre et à nouveau rincées.
Dernier rinçage à l’eau
Après ce dernier rinçage à l’eau, mes fibres étaient beaucoup plus propres et douces. Il ne manquait plus que le cardage.
Finition de la fibre d’ortie et de houblon
Séchage
Heureusement qu’il faisait chaud. Tous les jours, je remettais à sécher mes fibres et ensuite je les secouais pour faire tomber les restes d’écorces récalcitrants. J’ai fait ces opérations depuis le début des tests et je l’ai poursuivi jusqu’au filage.
Cardage
Après tous ces traitements, mes fibres étaient plutôt en désordre et emmêlées, ce qui les rendaient difficiles à filer.
J’ai profité de mon retour au Festival Yelen à Baulmes pour utiliser les cardes que m’avait prêtées Camille pour carder mes fibres d’ortie et de houblon en démonstration pour les enfants.
Filage
Le but de toutes ces opérations était bien sûr d’obtenir un fil.
Je vais donc tester le filage de ces deux types de fibres.
En ce qui concerne le houblon, j’ai préféré le travail avec des tiges sèche de l’an dernier, mais elles sont plus grossières que les fibres d’ortie. Comme elles sont un peu plus longues, elles sont un peu plus faciles à filer.
Conclusion
Avec un peu, beaucoup de patience, on peut vraiment tirer parti, de ces plantes qui sont souvent assez mal vues.
A chaque fois, que je ramassais et effeuillais les orties, je le faisais à main nue. Donc, elles me piquaient un peu, mais la nuit, je dormais mieux.
L’an prochain, j’aimerai tester certaines plantes comme la mauve et les roses trémières connues pour avoir des fibres. L’idéal serait de les récolter rouies naturellement après l’hiver. La difficulté est d’en trouver en quantité suffisante.
Les documents américains mentionnent le milkweed (qui semble être toxique), je ne l’ai pas encore rencontrée.
Je voudrai aussi tester des plantes à tiges dures à couper telles que la chicorée sauvage et le rumex, courants à Gletterens.
/// Festival Yelen /// Article cr´éé le 8 décembre 2021, publié le 6 mai, non terminé Retour en Europe le 10 mai 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.
Teinture naturelle 10 – 15 juillet Tissage artisanal 17 – 22 juillet
Rejoignez nous à Zonca!
Le Festival Yelen, j’y suis arrivée grâce à Camille. Elle est venue me visiter lors du Rassemblement Préhistorique, à Gletterens. Nous avons partagé nos pratiques lainières et elle m’a parlé de ce Festival. J’ai pensé que ce serait intéressant, un avant goût de mon tour du monde textile. Mais, cela a été beaucoup mieux que je ne le croyais. J’ai découvert une organisation admirable qui a créé un Festival exceptionnel.
Yelen, signifie Lumière en Bambara, une des langues parlées au Mali et ce festival était vraiment lumineux de beauté et de bonté. Cet article sera un Festival de photographies. Sans doute, parleront-elles mieux que mes mots de ce Festival.
Festival des enfants
En effet, les premiers arrivés au Festival furent les enfants. De nombreuses activités leur étaient dédiées.
Bien sûr, il y avait des classes entières accompagnées de leurs enseignants. Mais, il y avait aussi beaucoup d’enfants qui font l’école à la maison. C’est assez courant en Suisse. Il y a beaucoup de zones qui sont très enneigées en hiver, ce qui complique la circulation. Ce système permet aussi de lutter contre l’exode rurale et permet à de nombreux villages de rester vivants.
Les enfants se sont rués sur les activités dès 9h du matin.
Festival textile
Mireille Keita et sa collection Festival Yelen
J’attends les photos, je n’ai pas réussi à voir le défilé, il y avait trop de spectateurs!
Un tisserand burkinabé
Il y avait 2 métiers à tisser impressionnant sous différents aspects.
Une fois rangé ce métier ne prend que très peu de place. J’en ai acheté un à mon voisin. Il tient dans un petit sac dans ma valise. Nous remonterons le système de suspension au Chili.
Camille et ses laines
Camille a un petit troupeau de brebis, dans un alpage tout près de Baulmes.
Elle est venue avec ses fuseaux, son rouet… faire des démonstrations de filage de laine.
Festival teinturier
Le bogolan
Un vrai maître du bogolan donnait l’occasion aux enfant de personnaliser des t-shirts.
On voit, ici, que l’on peut faire varier les nuances.
La collection est belle.
Mes petites démonstrations
Pour moi, cela a été un grand honneur de participer à ce festival international.
Je suis partie un peu vite et encore une fois trop chargée de Gletterens et j’ai oublié les casseroles. Heureusement que Camille était là. Donc elle est allée faire une petite visite à la déchetterie du village. Les déchetteries suisses sont une source inépuisable, on y trouve des objets en parfait état… Grâce à la déchetterie locale, nous pourrons teindre au Festival Yelen.
Indigo, spécialité africaine
J’avais réservé 100 g de précieux indigo.
Festival de danse
Le faux lion
Le faux-lion est vraiment très impressionnant. Les enfants sont entrés dans son jeu avec une découverte participative active des danses et musiques africaines. Nous avons bénéficié d’un merveilleux spectacle de danse théâtrale…
Les marionnettes géantes
Dans leur exagération poétique, les marionnettes géantes créaient l’enthousiasme de tous par leur ingéniosité. Et dire qu’elles ont failli ne pas arriver à temps.
Il y avait aussi un atelier de fabrication de marionnettes recyclage.
Dans les stands aussi, il y avait des marionnette…
Festival d’amitié
Cuisine merveilleuse
La cuisine du Festival Yelen, assurée par des bénévoles est une invitation au voyage.
Quelles musiques
Admirable union des tambours africain et des corps suisses.
Il y avait un atelier de fabrication de tambours recyclage. J’ai encore oublié de photographier. Tout est arrivé trop vite.
Les enfants ont appris à transformer de grosses boîtes de conserve en tambours.
Les stands
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans montrer les stands et autres animations
Le délicieux mouton rôtissait en musique…
Quelles émotions!
J’allais oublier de mentionner les décorations très créatives, depuis la signalétique extérieure en passant par les sièges.
Il ne faudrait surtout oublier les très beaux contes d’Innocent. J’aurai aimé les écouter tous, ils étaient plein de philosophie. Et, souvent, je n’en saisissais que des bribes au passage.
Même une navette était prévue pour revenir à la gare.
Il y avait un dortoir pour héberger ceux qui en avait besoin, décoré comme il se doit. Quelle attention!
J’espère n’avoir oublié personne et je fais appel à vos photographies pour compléter cet album…
/// Vikings – Scandinavie textile /// Article cr´´eé le 17 décembre 2021, modifié le 6 décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement, je viens de rentrer au Chili – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Depuis mon enfance, je me suis intéressée aux Vikings. Il se trouve qu’ils ont utilisé des techniques textiles spéciales qui sont bien documentées. Le climat et les marécages ont favorisé la conservation de nombreux textiles souvent antérieurs aux Vikings. Ces techniques se pratiquent encore… Je suis donc partie à leur recherche.
Les techniques qui m’intéressent
Curieusement, les techniques n’apparaissent que rarement à un seul endroit dans le monde. On les retrouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. Mais souvent, elles sont malheureusement oubliées.
C’est dommage, car elles ont un grand intérêt pour une artisane nomade: elle peuvent s’utiliser facilement avec peu d’espace.
Enfin, les résultats obtenus par ces techniques donnent des textures différentes de celles des tissages et tricots habituels.
Nadelbinding / Anillado
Visiblement, cette technique était utilisée aussi bien en Amérique Latine, chez les Coptes, puis en Scandinavie.
Comme beaucoup de techniques de tissage elle dérive directement de la vannerie.
Les plaquettes
Historiquement, cette technique était déjà attestée à Hallstatt, en Autriche, actuellement, il y a plus de 3500 ans.
Beaucoup plus tard, les Vikings feront des bordures à tous leurs vêtements avec cette technique qui permet de tisser de jolis galons avec une grande variété de dessins.
Le sprang
Cette technique très ancienne, nécessite au moins un cadre, elle produit des filets.
Curieusement, je n’ai rien trouvé sur le sprang en Scandinavie, mais je n’y suis pas restée longtemps et je ne suis pas rentrée en contact avec des spécialistes…
Métiers à bandes ou à grille
Ces petits métiers sont bien sympathiques, ce seront les premiers que je testerai à mon retour à Gletterens. Je ferai avec une bande pour un de mes sacs de voyage. Je consacrerai certainement dans peu de temps un petit article à ce métier.
Cette technique est déjà moins exotique.
J’en verrai plusieurs dans les musées, notamment une version de Laponie avec 2 lignes de trous.
Par curiosité, je viens d’aller visiter le site du norksfolkemuseum.no et je découvre une base de données de photos de matériel textile très intéressante.
J’y découvre une grille à trois lignes de trous. Maintenant, je suis très curieuse de transformer une de mes grilles et de tester ce système.
À première vue, il me semble que les lignes de trous sont un peu serrées, mais il doit y avoir une raison.
Grand départ chez les Vikings
26 août
Le départ était prévu à 8h00 près du supermarché. Mais, j’ai un peu trop traîné pour compacter mes bagages.
Mon matelas pneumatique que je devais regonfler un peu tous les soirs ne voulait plus se dégonfler ce matin-là.
Conclusion, j’ai dû monter la côte avec tous mes bagages jusqu’au village pour prendre le bus suivant. Par chance, je n’ai pas raté ce bus. J’étais encore très chargée, j’ai emmené en ballade mon rouet électrique de voyage (avec un peu de laine).
Saint Gall et son musée de la dentelle
Le voyage à Saint Gall (Suisse) s’est passé sans problème. Par chance, il y a des consignes à la gare bien accessibles et de grande taille, tout tenait dans un casier. Alors, j’ai laissé mes bagages à la consigne et j’ai acheté le billet de train pour Hambourg pour le soir même. J’économise ainsi en hébergement.
Puis, je suis partie visiter le musée de la dentelle. Je suis venue dans cette ville parce qu’on m’avait parlé de ce musée. En effet, je n’avais pas pu voir ceux d’Argentan et d’Alençon, devant lesquels je suis passée maintes fois, pour cause de guerre contre un virus.
Il est vrai que ce musée est intéressant, bien qu’il traite essentiellement des techniques industrielles modernes.
Il y a une bibliothèque impressionnante.
Quelques métiers à tisser originaux peuvent donner des idées pour des animations.
Il y a toute une section qui présente les différentes fibres avec des explications intéressantes sur les fausses bonnes idées… Par exemple, les dégâts provoqués par la monoculture de coton. Des livres sont aussi exposés.
Il y avait aussi une exposition sur les femmes politiques et la mode.
La ville
Il y a un joli centre qui a su conserver de nombreuses maisons anciennes, très bien entretenues. Dans cette ville, il y a beaucoup de chocolatiers (comme à Neuchâtel).
Comme prévu, je repars le soir vers Hambourg, avec une escale de 23 h à 4 h à Munich. Le train part avec 1 h20 de retard, mais ce n’est pas grave vu que la correspondance est longue.
À Munich, il y a quelqu’un qui s’est installé dans un hamac entre deux piliers sur le quai. Cela fait envie.
27 août
Les queues
Enfin, j’arrive à Hambourg à 10 h 30.
Ici, ils sont tous fanatiques du masque médical. Ni celui de Monique qui est épais, ni celui de Martine qui est joliment fleuri ne sont à leur goût. Ici, priorité à l’uniforme!
Donc, j’ai dû aller en acheter un chinois et refaire la queue pendant plus d’une heure pour avoir une demie information à un guichet. Heureusement, j’étais allée m’acheter un plat à emporter que j’ai mangé en faisant la queue.
Ici, on ne dit pas bonjour, mais: “Bitte der Mask über dieNase” (votre masque sur le nez SVP) sur un ton déplaisant. Et souvent, ils oublient de dire “Bitte“. Il n’est jamais assez haut à leur goût. De plus, les queues se multiplient car l’office de tourisme ne renseigne pas sur les trains, ni sur les bus, ni sur les hébergements, seulement sur les activités à Hambourg et pas dans la région… Pour les transports, la Deutsch Bahn (équivalent de la SNCF) ne s’occupe que des horaires de train et ainsi de suite.
Puis, pour l’hébergement, on a fini par m’envoyer voir un équivalent de l’Armée du Salut: La Bahnhof Mission. Je n’ai pas testé cette solution. Vu l’accueil peu sympathique dans cette gare, j’ai préféré continuer mon voyage la nuit.
Albersdorf, le musée
J’ai mis mes bagages à la consigne et j’ai fini par acheter un billet aller-retour pour Albersdorf qui curieusement n’indique ni horaire ni quai de départ.
Si je suis ici, c’est que je voulais voir ce musée depuis longtemps, car sur leur site internet, j’avais vu des panneaux très intéressants sur les fibres anciennes: liber de tilleul, orties et autres fibres sauvages utilisées dans les textiles anciens.
Après 2h30 de train, j’arrive. Le musée est tout près de la gare. Il n’y avait personne qui le visitait et l’on m’a cependant exigé mon certificat de vaccination. C’est tout de même un peu choquant pour un musée qui s’intéresse aussi à l’écologie. Ce fameux certificat préoccupait plus l’employée que le paiement de l’entrée.
Je n’ai pas vu les panneaux sur les fibres, mais il y avait une belle salle sur l’ambre et une reconstitution d’un four pour fondre le minerai de fer. Cela fait un peu penser aux fours utilisés par les Incas.
Ce musée est très petit. J’ai donc eu le temps de visiter aussi le Parc préhistorique Steinzeit Park
Le parc de l’âge de la pierre
L’entrée à pied est mal indiquée, j’en ai fait le tour complet (dans la forêt) avant de la trouver. Mais, la promenade est belle.
Ici, c’est très différent du Village Lacustre de Gletterens. C’est très orienté vers les enfants, il y apparemment aussi des animations, mais je n’en ai pas vu la publicité.
Là, contrairement au petit musée, on ne me demande pas de certificat.
Il y a des pancartes d’information un peu partout.
À plusieurs endroits, il y a des jeux pour les enfants et des robinets pour se laver les pieds après.
Il y a des reconstitutions de différents types d’abris, de maisons, de pièges et de tombes.
On y trouve aussi une reconstitution de labyrinthe comme en verra plus tard chez les Vikings.
À deux endroits, il y a quelques personnes déguisées qui sont censées faire des activités artisanales.
Pas d’informations nouvelles au sujet des textiles, c’est bizarre car c’est grâce à ces panneaux que j’ai connu l’existence de ces endroits. Seulement des métiers à pesons, qui sont montés, mais pas en production.
Là, Gletterens présente beaucoup mieux avec un métier présentant un tissage avec des bordures en sprang, avec, semble-t-il, beaucoup moins de moyens. C’est sans doute là, l’influence positive de Jacques Reinhard qui a bien divulgué ses savoirs.
Il y a un petit troupeau de moutons, mais pas d’information quant à leur race.
Plusieurs bâtiments ont des toitures enherbées, végétalisées, et certaines utilisent les écorces de bouleaux.
Il a aussi une zone de culture, lin, céréales, maraîchage, plantes aromatiques…
Ce parc mériterait un article complet, j’espère pouvoir y retourner.
Départ pour Copenhague
Je pensais revenir à Hambourg au retour, mais cela en s’est pas fait, d’autant plus que l’accueil dans cette ville, dont je n’ai connu que la gare trop préoccupée par un virus, n’a rien eu de sympathique.
C’est un peu dommage, car je vais découvrir qu’il y a beaucoup de sites anciens, notamment vikings dans la zone de Hambourg, notamment l’ancienne ville viking de Aitabu.
Pour le moment, le but était de chercher un musée sur le tissage aux plaquettes, technique très développée par les Vikings. Les étapes sont: Copenhague, Göteborg, Oslo… Rome2Rio m’aura beaucoup aidé dans la détermination de mon trajet et aussi pour le choix des moyens de transport.
Pour le retour, je prévoyais de passer par Malmö, Gdansk, Bydgoszcz, Biskupin où il y a une reconstitution de village préhistorique.
Les gares ferroviaire et routière
Je suis revenue à Hambourg vers 20 h 30.
Vu que j’ai trouvé un bus à 34 Euros (4 fois moins cher que le train de la Deutsch Bahn), je cherche la gare routière. J’ai bien dû faire deux fois le tour de la gare ferroviaire avant de la trouver. On me disait toujours de l’autre côté. Une fois trouvée, j’ai mangé et confirmé le bus qui part à 2 h 00 du matin et arrive à Copenhague vers 9 h.
Heureusement, j’ai pu trouver du wifi sur les quai de train, pour l’achat de mon billet de bus.
J’ai donc récupéré mes bagages (sac à dos + charriot) et suis partie attendre mon bus. Avec la fatigue, l’attente se fait longue. Il commence à faire froid et il s’est même mis à pleuvoir.
En l’espace de quelques heures, on m’aura demandé le certificat de vaccination deux fois. La dernière, pour rester le temps d’avaler mon repas, dans la salle d’un fast-food asiatique de la gare qui n’avait même pas de chaises.
Où trouver un siège pour attendre?
Les sièges font cruellement défaut dans cette ville. Il faut descendre sur les quais de la gare ferroviaire pour parfois en trouver un de libre quand un train part. C’est tout de même plus pratique pour faire des recherches sur internet. Peut-être, devrais-je envisager de m’acheter un siège pliant la prochaine fois que je voyage, comme si je n’étais jamais assez chargée.
Quant à la gare routière, même à 2 heures du matin, il vaut mieux ne pas quitter son siège quand on a fini par en trouver un de libre.
Arrivée chez les “Vikings”
28 Août
Arrivée à Copenhague sous la pluie.
Grande surprise en arrivant, le bus nous débarque sous la pluie en pleine rue à quelques centaines de mètres de la gare. Quelqu’un réclame quand j’arrange mes bagages. Il paraît que je suis au milieu de la rue (les autres passagers aussi).
En fait, il s’agit d’une piste cyclable aussi large qu’une voie pour voitures. Une fois mes bagages installés, je pars instinctivement dans la direction de la gare.
Je crois que je n’ai jamais vu autant de vélos, il y en a partout, éventuellement avec un petit réceptacle pour enfants à l’avant. J’en ai vu un avec 4 enfants à bord.
Quel soulagement, après le stress hambourgeois, ici personne ne porte le masque. Le vaccin n’est plus exigé.
Enfin, je respire.
La gare ferroviaire
Ici aussi, il y a des consignes à la gare, de grande taille, c’est tout de même pratique. C’est le genre de confort que l’on a oublié depuis longtemps en France.
Ici, comme en Allemagne, il y a du Wifi dans les gares et même dans les trains.
C’est ainsi que je peux organiser la suite du voyage, petit à petit, en affinant mon itinéraire et en cherchant un hébergement au jour le jour.
Le musée
Visite de la Glyptothèque. J’espérais pouvoir y voir les pierres tombales de Palmyre, dont il possède une très grande collection. Elles n’étaient plus visibles, c’était une exposition temporaire. Dommage, car la plus grande collection est justement à Copenhague.
En Scandinavie, il n’y a pas que les Vikings. Ici, je vois plein de statues grecques et romaines. Je photographie les détails des vêtements et des coiffures.
Il y a deux momies égyptiennes. L’ordonnancement des bandelettes a attiré toute mon attention. J’en verrai d’autres par la suite dont la disposition n’est pas la même.
J’ai acheté un livre sur les couleurs et Charles Darwin pour les descriptions de la nature.
Nuit passée dans une auberge de jeunesse, dortoir de six femmes, des lits superposés, encastrés dans un meuble, on dirait presque un nid, agréable malgré l’espace réduit. Mon sac à dos dormira à mes pieds, car il ne tient pas dans le casier.
Quel repos après tant de route, d’attente et de marche.
29 août
À 8 heures, je réserve par erreur une nuit dans une auberge de jeunesse à Göteborg, Suède. Je n’avais pas prévu de rester aussi longtemps à Rotskilde. Heureusement, j’ai pu retarder d’une journée. Je passerai la nuit dans le train.
Rostkilde
Je laisse mon sac à dos dans une consigne et pars pour Rostkilde.
C’était un grand port et l’ancienne capitale des vikings. Ils y ont coulé 6 bateaux dont certains ont pu être reconstitués presque entièrement. Ils ont été coulés volontairement pour boucher des entrées dans le port pour mieux le protéger.
Le musée extérieur
Ce musée doit absolument être visité. Il y a un stand sur les cordes: chanvre bien sûr, mais aussi crin de cheval, laine de mouton, liber de tilleul, algues et même arbustes. Dommage qu’il n’y ait personne pour donner quelques explications supplémentaires.
L’atelier
Puis, il y a un atelier de construction navale qui donne de très nombreux détails.
Il y a aussi un navire en construction à l’extérieur.
Ainsi, les différents types de bois n’étaient pas choisis au hasard. Les principales essences utilisées sont présentées grandeur nature dans des bacs autour des allées avec leur particularités.
On y voit aussi comment les formes des arbres, notamment les embranchements étaient utilisés.
Les attractions
Un petit atelier invite les enfants à construire leur propre bateau et à le mettre à l’eau. Cela les fait réfléchir sur l’utilité de la quille, la position du mat, la répartition des poids…
Ici, on peut voir la reconstitution de l’épave numéro 3 qui a été mise à l’épreuve durant un long voyage semblable à ceux du passé.
Tout a été étudié sur ces navires. Les traces des outils utilisés pour leur fabrication ont donné beaucoup d’informations.
Face au rivage, il y avait aussi une reconstitution de labyrinthe en pierre, de tentes, de jeux…
La reconstruction des bateaux
D’abord, les pièces des bateaux retrouvés ont subi un traitement qui a permis de les exposer.
Alors, des plans ont été fait grandeur nature et au 1/10ème.
Par conséquent, ces travaux ont fait intervenir de nombreuses équipes d’archéologues, de menuisiers, charpentiers, botanistes…
Le musée présente donc 6 navires, ou plutôt, ce qu’il en reste. C’est impressionnant, quand on imagine le travail nécessaire à leur construction avec les moyens de l’époque.
Au fonds d’une salle, il y a un métier à tisser à pesons, avec des indications très intéressantes sur la fabrication des voiles qui étaient en laine traitée avec une sorte de goudron et couverte d’ocre jaune ou rouge. Là aussi, il y a des archéologues expérimentaux qui s’occupent de ces problèmes.
Malheureusement, le tisserand n’était pas là.
La boutique
À la boutique, j’ai encore trouvé quelques livres, notamment sur les techniques de nailbinding et de tablettes qui m’intéressent.
Si vous vous décidez à visiter ce musée en train depuis Copenhague. C’est facile, une carte forfait pour les déplacements en banlieue suffit. Mais, il faut savoir que l’on doit prendre un bus en sortant de la gare (le 203). Je n’ai pas compris comment payer le bus, on m’a laissée passer.
Départ pour la Suède
De retour à Copenhague, je récupère mes bagages et me décide à partir pour Göteborg, j’avais acheté le billet comprenant le ferry le matin.
J’arrive à Helsinger, je monte dans le ferry en pensant en avoir pour plusieurs heures et arriver directement à Göteborg. Alors, j’en profite pour commencer à rédiger la narration de la veille, quand quelqu’un me demande si je repars pour Copenhague.
Nous étions déjà arrivés déjà arrivés en Suède. Pas de contrôle, pas de masques…
Je croyais être arrivée à Göteborg, je réserve une nouvelle nuit. Mais quand je cherche l’itinéraire, on m’indique sur l’écran un chemin sans la durée.
Je demande aux gens à côté de moi, si j’étais bien à Göteborg. J’en étais encore loin, je n’étais qu’à Helsingborg, à 166 km.
Il y avait un train dans les 20 minutes qui suivaient. Je l’ai pris. Je suis bien arrivée à Göteborg.
30 août
Aujourd’hui, c’est lundi, je trouve les musées fermés.
Au centre d’informations touristiques, on y parle français et on m’indique quelques autres musées et un magasin de laines. Il s’agit en fait d’une grande librairie avec un petit rayon de laine.
Malheureusement, je ne trouve rien d’intéressant. Je découvre le marché couvert et y mange.
Il y a un peu partout des parcs et des parterres avec des associations de plantes assez surprenantes.
Je récupère mes bagages à l’hôtel où j’ai passé la nuit, pour aller à l’auberge de jeunesse pour cette nuit et la prochaine. Les 23 minutes indiquées par Google pour ce chemin, m’ont pris plus d’une heure.
Quand on se promène dans la ville, on peut découvrir des peintures murales dignes d’intérêt.
En Scandinavie, les cafés attendent les clients avec une couverture pour chacun.
Fin d’après-midi
Après-midi de planification de la suite du voyage.
Sur la carte, il y a plein de mentions d’Oseberg, mais pas de musée, encore moins sur le tissage aux plaquettes. Je crois qu’il y a un musée intéressant à Bergen, en Norvège, mais c’est trop loin. Ce sera pour un autre voyage.
Au passage, je découvre 2 autres musées à Paris et un village franc dans l’Aisne.
Après un certain nombre de recherches avec un internet instable, je finis par savoir que le fameux bateau d’Oseberg est dans un musée à Oslo, qui sera donc la prochaine étape.
Quand au tissage, il semblerait qu’il y ait quelque chose dans les îles Löfötren, mais c’est très loin dans le nord.
Au fur et à mesure de mes recherches, je m’aperçois que je suis passée à côté de beaucoup de choses dans le Nord de l’Allemagne ou au Danemark. Il faudra prévoir un second voyage pour approfondir le sujet et si possible faire des contacts avec des spécialistes…
Quand il n’y pas d’internet
Vues les intermittences de l’internet, je prends le temps de feuilleter les livres que j’ai achetés aux musées.
31 août
Aujourd’hui visite de 2 musées: le Musée Röhss et le Municipal, où j’achète 2 petites lucettes et 2 aiguilles en os pour le “nailbinding“. Je suis contente de trouver des petites lucettes, j’en avais acheté des grandes l’année dernière en Suisse, mais elles servent plutôt avec de très gros fils ou des lanières en cuir.
Ces musées étaient tous deux intéressants. Les musées ouvrent tard ici, à 11 heures.
Le Musée Municipal
Le Musée Municipal ouvrait le premier, j’irai donc le voir d’abord.
Je n’ai pas encore parlé des bijoux vikings, mais ils sont merveilleux.
Dans une salle qui traite d’une période plus récente on y découvre les outils utilisés pour fabriquer et entretenir les fraises.
Une grande salle présente les mythologies vikings et leurs divinités…
Nous sommes maintenant dans une salle qui relate l’industrialisation du secteur textile vers 1850.
Puis, vient une intéressante série d’ateliers d’artisans miniatures. Ces maquettes sont vraiment très bien faites, elles présentent aussi d’autres métiers.
Röhsska Museet
Puis, je suis allée au Röhsska Museet, une ancienne fabrique transformée en Musée de la Mode et du Design.
Il y avait beaucoup plus de choses intéressantes à vous montrer, mais mes photographies ne sont pas claires. Il est souvent difficile de prendre des photos dans les musées, les reflets sont parfois très difficiles à éviter, et c’était le cas dans ce musée.
Frayeurs
J’ai eu 2 grandes peurs aujourd’hui. D’abord, ma banque m’envoie des messages m’invitant à contrôler mes dépenses. Je ne fais pourtant pas de folies et mon compte est loin d’être en négatif.
Ils ont tout simplement essayé me vendre un service supplémentaire. C’est là que l’on voit que la peur s’utilise aussi pour vendre.
Puis, j’arrive à l’auberge de jeunesse où je passe la nuit et mon badge ne me laisse pas entrer. À partir de 16 heures, il n’y a plus personne à la réception. On dépend donc du bon vouloir de l’informatique et des autres hôtes qui ont dû appeler à un numéro d’urgence pour que j’ai un badge de secours, ne serait-ce que pour aller aux toilettes.
Vu que l’internet était encore rétif, j’ai décidé de profiter de mon rouet pour filer une bobine complète de laine grise avec un peu de soie teinte à l’indigo à Gletterens.
Il en reste plus qu’à la retordre. Cela prend moins de place dans les bagages.
1er septembre
Changement d’hébergement, je n’ai pas pu prolonger le séjour là. Ils m’ont donné une nouvelle adresse pas trop loin. J’y serai encore 2 nuits.
En chemin, pour aller vers le le centre, j’ai découvert la vitrine d’une petite boutique d’un marchand de tapis. Elle était toujours fermée, mais la vitrine était intéressante.
De bonne heure, je visite la bibliothèque municipale, le bâtiment n’est pas très beau à l’extérieur, mais l’intérieur est agréable.
Cependant, je n’ai jamais vu de bibliothèque avec aussi peu de sièges et sans tables, la place ne manquait pourtant pas.
Un monsieur m’a trouvé 5 bons livres. Pas vraiment ce que je cherchais, mais des découvertes intéressantes:
Un petit livre sur le tissage des pailles comme trame avec tous les schémas. Il s’agit d’une technique suédoise.
Un gros livre sur les textiles de Paracas avec des exemples des mêmes techniques en Asie Centrale.
J’ai passé presque toute la journée avec ces deux livres.
Je reviendrai demain matin pour les 3 autres, 2 de tissage et 1 de teintures naturelles.
Visite du Musée de la Culture Mondiale
Il y avait une exposition sur le thème: “Tous différents, tous égaux”. Elle mérite d’être vue, dommage que l’on en puisse pas savoir d’où viennent les objets. Ils sont présentés par thèmes et il y en a de très curieux.
Une deuxième exposition, gratuite elle aussi, sur les carrefours est intéressante.
Une troisième, sur les kimono, était payante. J’ai heureusement eu le temps de la visiter, car le musée ferme à 19 heures, il était interdit de prendre des photographies, dommage, c’était beau.
2 septembre
Nouvelle journée de bibliothèque. J’ai découvert de nouveaux livres sur les textiles.
C’est curieux, ils expliquent des faits vu dans d’autres livres, mais différemment. Je trouve ainsi de nouvelles illustrations. J’ai même trouvé de nouveaux dessins de Huaman Poma de Ayala.
Mon téléphone s’est déchargé, je rentre en faisant un grand détour par le centre commercial où on m’avait indiqué une librairie. Elle était bien là, mais il n’y avait rien sur les sujets qui m’intéressent.
J’en profite pour passer par la gare ferroviaire et le terminal de bus pour comparer les prix et les horaires pour aller à Oslo, ma prochaine étape.
J’achète mon ticket de bus de retour à l’hôtel.
3 septembre
J’ai mon bus à 12:10. Je n’ai pas le temps d’aller visiter le Jardin Botanique.
Je profite du fait que je peux rester jusqu’à 11 heures dans la chambre, pour copier sur mon disque dur toutes les photographies que j’ai prises depuis depuis mon départ de France.
Cela m’a pris 1 heure alors que le système m’indiquait 4 heures. En effet, il y avait plus de 7000 photographies et il me faudra les trier par la suite.
À 10 heures, je prends le tramway pour le terminal de bus, il passait près de l’hôtel. J’arrive bien en avance, j’en profite pour tisser un peu la ceinture en filet que je n’ai pas encore finie.
Le voyage se déroule bien, sauf attente très longue à cause du virus à la frontière norvégienne.
Pas ou peu de masques là aussi.
Les paysages de forêt sont vraiment très beaux et font regretter une traversée aussi rapide..
4 septembre
Encore une journée très productive. J’ai visité 3 musées et trouvé plusieurs livres sur les sujets qui m’intéressent.
À ma première sortie en ville, je découvre une vitrine avec des habits traditionnels qui font la part belle aux galons tissés aux plaquettes. Je passerai plusieurs fois devant cette boutique, mais toujours en dehors des horaires d’ouverture.
Grosse déception, car le musée des bateaux vikings d’Oseberg-Godpak ne montre que des bateaux vides.
Les autres restes archéologiques, dont les fameux textiles, ne seront exposés qu’en 2025 dans le nouveau musée. C’est vraiment dommage. Il y ont trouvé même des textiles en soie. J’ai acheté un livre sur les textiles trouvés à Oseberg.
Folks Museumet
Au Folks Museum, l’atelier textile était fermé pour la saison. Mais les reconstructions d’habitats anciens valent la peine d’être vues.
J’ai pu voir 2 expositions très intéressantes, dont une sur les Sami, avec de très beaux textiles et des métiers traditionnels.
Cependant, j’ai trouvé un métier à grille et un à plaquette complet (avec sa ceinture) à la boutique. Parfois, les boutiques des musées ne présentent pas que des gadgets…
Le musée historique
Puis, je suis allée au musée historique. Il y a une salle intéressante sur l’Amérique, quelques momies égyptiennes. On y trouve aussi une belle exposition sur les Vikings, seulement un fragment de textile des vikings, mais des bijoux magnifiques, beaucoup d’armes.
Exposition sur les Vikings
Voici quelques photographies de l’exposition sur les Vikings.
Quelques objets dans le domaine textile…
Enfin, je suis allée à une boutique de laine où j’ai pu trouver quelques livres. Dont un petit sur les métiers à grille qui me servira lors de mon premier essai.
5 septembre
Dernier jour à Oslo, je vais bientôt quitter, avec regret, les anciennes terres vikings.
En attendant, je comptais visiter une librairie, Google m’avait dit qu’elle ouvrait à 9h00, mais il avait oublié que c’était dimanche.
Et, il semble qu’ici, le dimanche cela se respecte. Tout est fermé.
Je me dirige vers le National Museet dont le même Google (qui croit tout savoir) me dit qu’il ouvre à 11 heures, comme presque tous les musées ici.
Mais, je tombe sur une affiche m’annonçant qu’il n’ouvrira qu’en 2022, cela aurait bien valu une mention “fermé temporairement” chez Google.
Il y a partout des parcs, c’est très vert et très fleuri.
Suite de la ballade
Je pars à la découverte de la ville, presque déserte. J’arrive sur le port où je vois un nouveau musée, avec une affiche qui indique qu’il sera fermé jusqu’en 2021. Je passe par un grand portail ouvert et tombe sur une entrée de musée. Mais, cette fois-ci, c’est fermé jusqu’en 2022.
À ce rythme, on apprend vite que “stengt” signifie fermé en norvégien.
Je me suis assise sur un banc public dans un parc. Il y avait un musicien qui chantait des chansons dans le genre de Neil Diamond. Je me suis mise à filer au fuseau un peu de fibre d’alpaga que j’avais dans mon sac.
Je vous écris maintenant sur une place qui était très animée le vendredi soir quand je suis arrivée, non loin de l’hôtel. Il y a plusieurs café-restaurants avec terrasse… Aujourd’hui tout est fermé et ne passent que les livreurs de repas à domicile, à vélo ou à patinette.
Le retour vers le sud s’est bien passé. À la gare de Malmö (Suède), j’ai trouvé facilement le train pour Ystad, d’où je dois prendre le ferry pour Swinouj`´scie en Pologne le soir.
Ystad
A Ystad, j’ai quelques difficultés pour trouver le lieu d’embarquement mal indiqué et pas de Wifi. Mes bagages lourds de précieux livres allongent les distances.
Une fois trouvé le terminal, on ne voulait me vendre le ticket qu’à partir de 19 heures, je n’ai pas compris pourquoi. La consigne ne voulait que des monnaies de 10 Kr suédoises, j’avais bien un billet de 200 Krs, mais on en voulait pas me faire de monnaie. J’ai dû repartir au centre ville chargée, essayer d’acheter quelque chose pour qu’on me rende de la monnaie en pièces de 10 Krs. La Suède est un pays où tout se paye par carte et où il est courant de voir des pancartes annonçant que les espèces ne sont pas acceptées.
Par chance, j’obtiens du change. Je reviens et range mes bagages. Maintenant, j’ai du temps devant moi, le ferry ne part que le soir.
Je découvre qu’il y a un musée, je pars à sa recherche. Il était facile à trouver, sur la place, mais il était fermé. C’était lundi.
Il en faut donc pas compter sur les dimanche et les lundi pour les découvertes…
Attente studieuse en lisant “Viking clothing”. C’est passionnant.
Le Ferry
Me voici avec le billet enfin acheté. Il faut attendre l’embarquement à 21 h 30.
Une fois montée sur le bateau, je laisse les bagages en consigne jusqu’à 6 heures, heure d’arrivée en Pologne. Passage obligé par la case Restaurant, self service. Puis je vais m’installer dans une salle avec des fauteuils confortables pour la nuit, mais un grand écran qui diffuse des films genre Rambo où deux acteurs (un homme et une femme) lisent en polonais les répliques de tous les personnages correspondant à leur sexe…
J’abandonne les Vikings
7 septembre
Après une nuit dans un fauteuil dans le ferry, j’admire le lever du soleil sur la mer.
Très peu de choix pour le petit déjeuner, pas d’indication sur le cours de la zloty par rapport à l’euro et j’ai aussi peu de temps, je le saute.
Je monte récupérer mes bagages et je retrouve une dame polonaise de 70 ans avec qui j’avais parlé la veille.
Nous sortons du ferry et faisons ensemble, à pied, le trajet qui sépare de la gare de Swinouj´scie, puis dans le train nous serons ensemble jusqu’à Szczeczyn où elle descend. Elle n’arrête pas de répéter “Staro´s´c nie rado´s´c” (la vieillesse n’est pas bonheur). Elle aussi transportait des livres, ce qui est toujours assez lourd.
PoznaN
Je ne sais pas pourquoi, on a insisté à me vendre un billet qui allait à Bydgoszcz en passant par Pozna´n, ce qui faisait un sérieux détour,
Je voulait aller voir une reconstitution de village ancien à Biskupin, un peu comme à Gletterens. Sans le savoir, je suis passée par la gare de Wolin où il y a un village du même genre. Je n’allais tout de même pas faire marche arrière.
Cependant, le train est si lent, il s’arrête dans toutes les gares sans exception et ne va pas à plus de 60 km/h. Je décide de en pas aller à Bydgoszcz et Biskupin. Il faut que je sois le 9 à Baulmes, pour le Festival Yelen.
Directement à berlin
Je vais donc prendre, arrivée à Pozna´n, un train pour Berlin. Une fois arrivée à Pozna´n après 5 heures de train, j’achète un billet de train pour Berlin à 15h15.
Le train est en retard, tellement en retard qu’il n’est pas affiché, personne ne sait rien, je pars avec mes bagages vérifier le quai, quand je reviens, on me dit qu’il est parti et que le suivant est à 19h05.
Je commence à avoir très faim, je vais chercher quelque chose à manger en attendant le prochain train. Celui-là arrive à l’heure. Je voyage en compagnie sympathique, une jeune femme avec 2 petits chats et un monteur de manèges. Conversation très polyglottte, en polonais, mais aussi en français, espagnol et allemand.
Je me mets à filer mon reste de fibres d’alpaga gris, le petit chat qui était presque du même gris est venu jouer avec le fuseau.
Berlin
Arrivée à Berlin à 22 heures, gare Hauptbahnhof, je cherche un train pour la Suisse. Tout est fermé, pas d’information, je finis par trouver un distributeur automatique de billet de train. Celui-ci me trouve un départ à 0h41. Quai difficile à trouver, heureusement un monsieur veut bien se donner la peine de regarder le ticket et me dit qu’il part au quai 8 qu’il m’indique vaguement.
Les ascenseurs dans cette gare semblent sortir d’un livre de science-fiction, il faut deviner où sont cachées les commandes. Je n’en trouve pas pour ce quai, je dois donc défaire les paquets de mon charriot et les descendre un par un, par chance j’avais le temps, mais c’était de la fatigue que j’aurais préféré m’éviter. Décidément, les gares allemandes n’ont rien d’accueillant.
8 septembre
Journée de train Berlin / Hagen /Basel / Fribourg, puis attente d’une heure et demie pour le bus de Gletterens.
Je suis enfin arrivée à Gletterens, Jack et Carole étaient là. Nuit courte de repos.
Conclusion
Ce voyage aux pays des Vikings a été un peu court. J’espère pouvoir revenir en Scandinavie prochainement.
Si j’en ai le temps, j’essaierai de consacrer quelques articles à certains des musées visités, car ils le méritent.
Prochaine étape: Le Festival Yelen à Baulmes, Suisse…
/// Fête de la Préhistoire /// 4ème article sur le Village Lacustre de Gletterens Article cr´´eé le 24 novembre 2021, modifié le 1er décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Je vous invite à suivre la suite du voyage… N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Fête de la Préhistoire, prochaine étape
Alors, c’est reparti pour 15 jours d’expériences…
Teintures et autres activités
Oui, la Fête de la Préhistoire arrive bientôt à Gletterens, peu après le Rassemblement Préhistorique. En attendant, je continue mes activités qui donnent un petit supplément de vie au lieu. Le feu pour les teintures réchauffe un peu l’atmosphère` fraîche de la maison.
L’atmosphère un peu enfumée de la maison donne aussi une bonne idée de ce que pouvait être la vie dans une maison néolithique. La fumée participe aussi à la préservation de la toiture.
Les particules fines existaient déjà… Tania et Doris fendaient le bois en plus petits morceaux pour essayer d’éviter cet excès de fumée.
La toiture
Celle-ci a plus de 20 ans et est encore apparemment en bon état. Cependant, elle doit être rénovée prochainement. En effet, c’est la première maison construite dans le village lacustre. Cela va être un très gros chantier. À suivre…
9 août
Je joue les prolongations. Martin m’a amenée voir deux boutiques de laines et autres fibres. Nous les avions déjà visitées l’an passé, dans l’Emmenthal. J’avais acheté beaucoup de types de matières premières (soie, lin, alpaga, chanvre, ramie…) et des livres que j’ai exploités pendant toute l’année, notamment pour les teintures cette année. Je suis très contente.
On devait voir aussi les prix pour les laines filées main. C’est très difficile pour moi d’établir un prix juste.
Cette fois-ci, j’ai encore trouvé des livres intéressants, un petit métier à tisser les plaquettes, des paquets de plaquettes, des aiguilles spéciales, de nombreux petits outils… Tout faisait envie!
Le rouet
Évidemment, mon acquisition principale a été un tout petit rouet électrique, spécial pour artisan nomade. Il tient dans mon sac à dos. De plus, il est léger et très silencieux. Il voyagera avec moi en Scandinavie.
Ces boutiques ont de très bonnes librairies, surtout en allemand et en anglais. Mais c’est très difficile de se retenir d’acheter. Bien sûr, toute cette documentation est vraiment très utile pour moi.
J’y ai également trouvé des fibres de chameau, je suis très curieuse de les filer.
J’en ai aussi profité pour acheter 1 kilo d’alun et j’ai bien fait. En effet, ce mordant a toujours la mauvaise idée de manquer au mauvais moment.
Cette visite est tombée au bon moment. J’aurai encore plus de choses à montrer pour la Fête de la Préhistoire.
Je vous parlerai de tous ces achats dans de prochains articles, quand je commencerai à les exploiter. J’ai complété ces achats en Scandinavie.
De retour à Gletterens, j’ai vu passer un hérisson près de la yourte. Je n’ai pas eu le temps de le photographier. Il est parti se cacher trop vite. On m’avait déjà commenté son existence.
10 août
Nous allons tenter de récupérer au maximum les bains restants. Car, nous pouvons en obtenir des pigments pour peindre. Il faut que je revoie les DVD de Michel Garcia, il y en a un qui traite de ce sujet. Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui, j’espère que demain, je pourrai.
J’ai vidé tous les paquets de feuilles et écorces qui ont servi aux teintures sur le tas de compost. J’ai fait du rangement dans l’atelier provisoire de teinture.
Comme aujourd’hui il faisait beau, j’ai lavé presque toutes les laines teintes et je les ai mises à sécher dans l’arbre.
Du nouveau, teinture aux graines de cornouiller pas mûres, nombreux tests d’indigo avec les visiteurs.
Essai d’évaporation du gros bain mélangé. À la fin de la journée, il en reste beaucoup. Je croyais que la concentrations des vieux bains serait plus rapide.
Le coracle
Il s’agit du projet principal du Rassemblement Préhistorique. Il est presque prêt à l’usage, mais nous devons encore le soigner…
Nous avons remis le coracle sous son “fumoir”, je dois entretenir le feu pour qu’il fume assez longtemps. Ce sera la vedette de la Fête de la Préhistoire.
Alors, j’alimente le feu avec des branchages verts, ce qui fume plus.
Bogolan
Enfin, j’ai fini par me décider à sortir le drap teint aux tannins pour le test de bogolan, il s’agit d’une technique africaine très intéressante qui consiste à appliquer des boues ferrugineuses sur des toiles teintes avec des tannins légers. Dominique Cardon parle de cette technique, il y a longtemps que je voulais l’essayer.
La technique
La technique est simple, mais donne de très belles possibilités. Elle est pratiquée au Mali, mais aussi en Amazonie péruvienne, notamment par les Shipibo. Elle est basée sur la réaction des tannins avec le fer.
Mais, on en s’improvise pas teinturier en bogolan.
Les enfants y laissent leurs traces
J’ai fait faire le test à des enfants sur un drap sec préparé à l’avance. Ne sachant pas où trouver une source dotée des caractéristiques recherchées, j’ai décidé d’utiliser l’argile que j’avais tamisée pour tenter de faire des récipients archaïques pour teindre, elle était encore très humide, j’y ai ajouté ma soupe de clous et dans un autre pot le reste d’oxalate de titane.
La réaction se fait bien avec le fer, mais un peu pâle. J’ai aussi voulu tester avec le titane qui devait donner un bel orange, comme en ecoprint, mais cela semble sans effet. Je trouve que le liquide se diffuse un peu trop, laissant les formes peu reconnaissables.
Pour renforcer ma soupe de clous (acétate de fer), j’avais mis à tremper des aiguilles que j’utilise pour les métiers à clous qui avaient commencé à rouiller.
Je les ai sorties, nettoyées avec un peu au papier de verre, puis je les ai graissées.
Bien que je ne soie pas totalement satisfaite de ce test de bogolan, l’effet sur les visiteurs est intéressant. Chacun apporte son petit grain de sel, sa technique d’application de la pâte.
Sauvetage de hérisson
Nous allions faire de nouveaux ecoprint avec Doris, mais des visiteurs ont découvert un petit hérisson malade près de l’atelier provisoire de teinture. Il était sortit en plein soleil, ce qui n’était pas normal, il avait l’air très faible.
Doris a décidé de l’emmener chez le vétérinaire à Morat. Il a été recueilli par une association qui essaie de sauver les hérissons. S’il est guéri, il sera relâché près de son nid, là où on l’a trouvé.
Le soir nous avons essayé de faire tourner le nouveau rouet, mais il faisait déjà presque nuit.
11 août
À 7h30, j’ai préparé le rouet et je me suis installée dans les toilettes, où il y a une prise de courant. Premier test positif, seulement il faut mieux nettoyer les pailles qui restent dans la laine.
Au premier test, j’ai déjà pu filer assez fin.
J’ai de nouveau sorti le drap et pot d’argile modifiée pour le bogolan.
Les graines de cornouiller sanguin ont donné un joli jaune, j’ai plongé la moitié de l’écheveau dans l’indigo, j’ai obtenu une laine bicolore, jaune et vert pâle.
Encore quelques tests d’indigo avec les visiteurs.
Aujourd’hui pas de feu. Lavage des laines non lavées.
Nouvelle décoration du saule mort avec les laines teintes.
Préparation d’un petit bain avec les deux garances, de la cochenille, du tannin de galles du chêne et pour m’assurer un peu d’alun. Cuisson demain. Un peu de laine mérinos et de soie.
J’ai presque fini les mitaines pour Martin, elles ont beaucoup plu à Doris qui m’en a demandé d’une autre couleur.
12 août
Je suis retournée filer avec mon rouet dans les toilettes, il semble que ma rallonge m’a lâchée. Il faut que je m’habitue à nettoyer mieux ma laine, car cela en pardonne pas. Contrairement au rouet à pédale, là la vitesse est régulière et on en peut pas ralentir sans lâcher la laine. Parfois, la laine se casse et s’enroule sur la bobine et le bout se cache dans la laine enroulée.
Depuis les premiers tests, j’ai filé 5 grammes de laine sale que j’ai retordue au fuseau pour bien voir les défauts et enlever les petites saletés restantes. Je viens de la laver au savon pour faire un test d’indigo avec demain.
J’ai redécoré le vieux saule avec les laines et redéployé le drap à bogolan.
Tissage
J’ai fini dans la soirée la petite pochette à rayures commandée par Tania, elle a choisi les couleurs dans l’arbre à laines, m’a indiqué son idée.
J’ai filé un peu de laine de mouton suisse teinte au henné.
Teinture
La teinture à la garance additionnée de cochenille m’a donné un joli vieux rose après ajout d’un peu de crème de tartre. Ce soir, j’ai complété ce bain avec un peu de garance Rubia cordifolia et de tannin de gale de chêne. Il y aura cette fois un petit écheveau de mérinos, un peu de soie de Madagascar, un peu de soie en ruban et un peu de laine de mouton suisse bien lavé.
Je venais juste de finir les mitaines de Martin et je commençais celles de Doris, le ciel s’est obscurci et le vent s’est mis à souffler très fort. C’est le début d’un orage qui secoue l’auvent de l’abri et sa porte en toile.
Plus qu’une semaine pour la Fête de la Préhistoire
13 août
J’ai filé ce matin de l’alpaga, assez bien préparé, avec beaucoup plus de facilité.
Le bain de garance amélioré a donné quasiment la même teinte qu’hier, la laine de mouton bien dégraissée n’a donné qu’un ton saumon pâle, la soie décreusée bleu clair a donné un joli grenat.
Il faudra réessayer demain en mordançant avant.
J’ai presque fini les mitaines de Doris, il faut que je file la laine pour les coutures et tours de finition.
Test d’indigo sur lin pour la chaîne du métier à sprang pour la fête de la Préhistoire, le 22 août.
Il va falloir refaire la cuve d’indigo. Ce sera fait dans quelques jours.
Le drap à bogolan se couvre peu à peu.
14 août
À 7 heures du matin, je m’installe à la porte des toilettes avec une rallonge que m’a prêtée Doris, pour filer. D’abord, je finis la petite quantité d’alpaga gris et teint marron qui me restait. Je change de bobine et démarre la laine pour finir les mitaines de Doris. À 10 heures, j’ai fini de filer les 65 g de laine multicolore.
Je range le rouet et je décore de nouveau l’arbre à laine. Puis, je mets sur le feu le mordançage de lin, laine, soie et vue d’un bain de henné et d’un autre de cochenille.
Je retord l’alpaga et la laine multicolore et finis les mitaines. Il reste de la laine et je décide de faire une petite pochette avec cette laine, puis une autre.
Normalement le rouet peut retordre automatiquement, il en reste qu’à déplacer la petite bague qui détermine l’endroit où va s’enrouler la laine. Mais pour cela, il faut filer des fibres très propres qui en nécessitent pas de révision, du top, par exemple. Cela est rarement le cas pour moi.
D’autre part, il faut séparer la laine à filer sur 2 bobines égales.
J’aurai l’occasion d’en parler ultérieurement.
Heureusement que je retord à la main. Je dois d’abord préparer une bobine avec deux bouts sur un bâton.
Lors de ce bobinage, j’élimine encore des morceaux de paille, je dois renouer parfois quand le fil est trop fragile.
15 août
Ce matin vers 7 heures, je m’installe de nouveau à côté des toilettes. C’est très agréable de filer au grand air. Le rouet est très silencieux, j’entends les oiseaux…
Cette fois-ci, j’ai choisi de filer un reste de Thones et Martod sale, mais sans pailles. En un peu plus d’une heure, j’ai filé presque une demie bobine. Les bobines font à peu près 100 grammes.
Après la décoration de l’arbre à laine, je finis une pochette et j’en fais une autre.
Quand je tisse dehors, j’entends des commentaires assez sympathiques. Il y en a qui se demandent si le coracle sert d’urinoir. C’est vrai qu’il en sent pas très bon, mais il s’améliore avec le temps.
J’ai préparé un nouveau bain de cochenille pour demain et j’ai à nouveau mordancé en prévision de cette teinture. En outre, j’ai fait un test de mordançage au lait.
Puis, j’ai encore fais un bain avec du lin dans le reste de henné et de Cosmos sulfureus.
Dans l’après-midi, le village lacustre est très tranquille. Je décide de tester le filage d’un paquet de laine de mouton valais propre et cardée. En environ 2 heures, j’ai filé presque 100 grammes de laine. J’ai même osé accélérer la vitesse de filage.
Il faut que j’en fasse une deuxième bobine pour tester le retord qui doit être automatique.
En rangeant le drap à bogolan, je m’aperçois que l’envers semble plus marqué que l’endroit.
De 19 h à 21h30, je suis retournée filer à côté des toilettes la laine des moutons valais que m’a donnée Doris, encore plus fine cette fois-ci et avec un peu de soie. La vitesse doit être un peu plus lente pour un fil plus fin.
16 août
Je rembobine ce que j’ai filé la veille au soir sur un bâton pour libérer la bobine du rouet et avoir une bobine à deux bouts pour la retordre au fuseau, elle est parfois un peu fragile, ce sont encore les premiers essais.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laine, cependant un peu plus tard que d’habitude à cause d’un risque de pluie. Petit bain de cochenille avec laines mordancées et nouveau mordançage.
Évidemment, je parle toujours de laines, mais j’ai aussi teint de nombreuses autres fibres.
Ce bain de cochenille a très bien pris. Lorsque j’ai enlevé les laine du bain de mordançage j’ai eu la surprise de trouver de gros cristaux d’alun de plusieurs centimètres au fond de la casserole. La veille, j’avais récupérer de l’alun qui s’était échappé de son sachet trop fragile. Peut-être que les impuretés et l’excès ont favorisé la cristallisation.
Sur le drap à bogolan, un enfant de 4 ans me dessine un curieux serpent, son grand-père m’explique qu’il s’agit du canal de la Broye, sujet d’actualité du fait des inondations dues aux récentes pluies diluviennes dans la région.
Alors, je retords les 70 g de fil fin de la veille, mais pas dans le sens habituel. En effet, par erreur, le bouton sur la machine était passé en torsion Z. Mais, cela me facilite le retord manuel.
Aujourd’hui, ils ont fait les foins sur le terrain devant la caisse, avec plusieurs mois de retard. Du fait des inondations, le tracteur ne pouvait pas passer, les plantes auront eu le temps de fleurir et de se resemer. Cela sent bon.
Dans l’après-midi je file à nouveau un peu de fil fin.
17 août
Aujourd’hui, je devais aller à Neuchâtel pour visiter le Musée Ethnographique que Jacques Reinhard m’avait conseillé d’aller voir. En outre, je dois aussi faire réparer mes lunettes dont un verre s’échappe constamment. Mais, on me dit que les musées sont gratuits le mercredi. Donc, j’irai demain.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laines, un peu teinture, lavage des dernières laines teintes, filage, retord.
18 août
D’abord, je rencontre Jack qui avait reçu un petit appareil pour couper des lanières de cuir. Il a toujours de bonnes informations pour les matériels et petits outils pour l’artisanat. L’outil est arrivé très vite. La démonstration et vraiment impressionnante.
Puis, je pars à Neuchâtel en bateau. Les bateaux ont été rétabli, car ils avaient été supprimé pendant plusieurs mois à cause des inondations.
J’ai réussi à faire réparer mes lunettes qui paraît-il ont été très mal montées et le verre devrait à nouveau tomber très prochainement. Me voilà prévenue.
Que de magasins de chocolat! Cela fait très envie, mais les prix font peur.
Le musée
Aujourd’hui, je suis partie voir le musée d’Ethnographie, bien caché dans la verdure. Il y avait une exposition de photographie des années 1950 sur des Peuls du Sahel, intéressante.
Enfin, je finis par trouver l’entrée du musée qui n’était indiquée nulle part.
J’ai d’abord visité l’exposition permanente organisée par thèmes: plumes, ambassades, sandales, cordes, croix, contenants… J’avoue que j’aurai aimé avoir plus d’informations sur certains objets.
Je retiendrai tout particulièrement deux fuseaux très décorés et des bijoux en pailles tressées.
Les expositions
Puis j’ai visité deux expositions temporaires, l’une sur les missions suisses au Mozambique et l’autre sur le mal du voyage qui montre bien les déformations que peut provoquer le tourisme sur l’artisanat local.
Par exemple au Pérou, une casquette avec des motifs shipibo (d’indigènes d’Amazonie, Nord du Pérou), normalement dessinés en noir (de fer) sur une toile teinte avec des tannins où est écrit Cusco (Andes du Sud du Pérou). Quelle étude de marché a fait produire un objet aussi insensé? Sans compter le fait que ces dessins ont une signification importante pour ceux qui les ont créés. Découpés en petits morceaux, ils deviennent de vulgaires motifs qui pourront être remplacés par d’autres au gré des modes.
On peut aussi y voir une video très instructive sur un groupe de femmes qui présentent avec un certain humour, mais très organisées, la teinture à la cochenille, au village de Chinchero à 20 minutes de Cusco que j’ai vu lors mon voyage au Tinkuy.
Le show est intéressant mais si rapide (les touristes sont toujours pressés) que l’on en se rend pas compte de la complexité et de la lenteur du travail représenté.
Cependant, ces femmes qui doivent être des artisanes qualifiées paraissent plus être des actrices. Quand ont-elles le temps de produire de l’artisanat si les groupes défilent les uns après les autres gratuitement et leur salaire provient des ventes? Quand je les ai rencontrées, il y a plus de 10 ans déjà, leur principal intérêt était de me vendre leur chapeau ou leur gilet, quand je cherchais de la laine d’alpaga et des plantes pour teindre en bleu et en rouge.
Certes la partie de l’exposition sensée représenter un marché artisanal faisait la part belle au Pérou qui est spécialiste de l’artisanat industriel, mais il y avait aussi des stands sur les Esquimaux qui produisaient de petites reproductions de kayak en impression 3D ou les imitations d’objets en ivoire africains…
J’ai oublié de prendre une photo des kayaks en plastique fluo. C’est dommage.
19 août
Jack a fini le métier à sprang, alors nous pourrons monter la chaîne demain et commencer à le tisser. Maintenant, il tient droit et devra rester fixé à une poutre. Au passage, j’ai appris le système de nœuds utilisé à cet effet.
Recharge du bain d’indigo
Puis, avec Jack nous avons complété la cuve d’indigo. Je l’ai testée comme d’habitude avec des visiteurs.
Elle m’a donné un bleu plus soutenu, nous avions récupéré l’eau de rinçage qui contenait certainement assez de pigments. Bien sûr, nous avons utilisé la même cruche.
J’ai cuit une casserole de cochenille où j’avais mis un peu de soie en ruban, un peu de soie de Madagascar décreusée, un peu de laine propre et du lin pour le sprang. Le tout était mordancé à l’alun avec un peu de vinaigre.
Retord Navajo
Puis, j’ai terminé de filer une bobine de laine de Thones et Martod sale au rouet. Je voulais tester le retord dit navajo avec cette laine. Ce type de retord est à la mode actuellement. Une seule bobine suffit.
Pour cela, il s’agit de retordre en faisant d’énormes chaînettes avec les mains. Ainsi, on obtient une laine à 3 brins. Je l’ai pesée, elle faisait 126 g. puis d’abord rincée, et enfin lavée avec un peu de savon liquide. Elle sera teinte avec des écorces de saule.
Autres teintures
François a coupé des branches de saule pour faire le fonds du coracle, il m’a laissé les écorces pour teindre. J’ai déjà mis à tremper cette laine dans le mordant pour la teindre avec cette teinture, on ne peut plus locale.
Comme prévu, j’ai commencé à préparer des étiquettes de prix pour la Fête de la Préhistoire qui approche à grands pas.
20 août
Bain de cochenille avec 70 g de laine de mouton valais filée au rouet, retordue au fuseau. Mordançage de la laine pour le saule.
Au matin, l’eau avait un peu jauni et montrait quelques petites bulles. Laine mise à tremper avec supplément d’écorces et de feuillage.
Maintenant, le sol du coracle est fini et est mis en place à sécher chargé de pierres pour qu’il prenne sa forme définitive, les tensions le font craquer le soir.
J’ai fait des bobines avec les fils des rayures du sprang. Puis, j’ai commencé à monter la chaîne. Enfin, j’ai décidé de faire 4 petites tresses pour maintenir les débuts et fin de sprang, je ne sais pas si c’est nécessaire. C’est comme cela quand on expérimente en autodidacte. J’ai teint 2 des tresses en indigo.
Teinture en indigo d’un écheveau de laine de mouton et d’un autre en alpaga-soie beige, comme test. Pour le moment, c’est beau, nous verrons le résultat une fois rincé.
Plusieurs heures passées à faire des étiquettes en cuir avec l’adresse du site, le poids, le prix et le type de fibre, la teinture utilisée. Cela a été long. Maintenant, l’arbre à laines est doté de chiffres.
Quand j’ai sorti les laines de la cochenille, j’ai ajouté un peu de crème de tartre dans le bain, elles ont donné un rose assez soutenu. J’ai complémenté avec de la garance pour le lendemain.
J’ai aussi préparé un petit bain avec des déchets variés: épluchures d’échalotes, d’avocat…
François a joué de la cornemuse ce soir, c’était beau.
Puis, sont arrivés les constructeurs du coracle. Ils se sont décidés à aller l’essayer tout de suite, essai concluant. Ils ont décidés où ils débarqueraient pour l’arrivée des marchands lors de la Fête de la Préhistoire.
Le test s’est passé dans une très bonne humeur, comme d’habitude à Gletterens.
21 août – Demain, c’est la Fête de la Préhistoire
Nouvelles journée passée à doter de prix mes travaux, c’est difficile de faire ni trop cher, ni trop peu cher. Les visiteurs sont toujours trop pressés.
Nouveau test du coracle, cette fois-ci avec les marchandises. Nouveau succès.
Journée très calme, Jack m’a imprimé des cartes de visite, car il ne m’en restait presque plus.
Nouveau bain de cochenille. Encore une expérience, reteinte d’un écheveau rose de cochenille en indigo. Un écheveau de bois de Campêche violet, le bain de déchets variés a donné un très beau jaune, il est resté à tremper.
Derniers préparatifs pour la Fête de la Préhistoire.
C’est la Fête de la Préhistoire
22 août
Il a beaucoup plu pendant la nuit, heureusement la journée a été assez belle.
Comme souvent, j’ai allumé les feux de bonne heure. Bain d’écorces et de feuilles de saules qui trempent depuis 2 jours, épuisement des bains de cochenille et déchets divers. Retord à la dernière minute de laine sale filée au rouet pour alimenter ces bains.
J’ai décoré l’arbre à laine avec les dernières teintures lavées le matin même, les nouvelles teintures de la veille et toujours les rubans et autres fibres non filées.
Les “marchands” débarquent les marchandises, il y a beaucoup de visiteurs. Je n’ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos.
Une dame m’a donné 4 grands cônes de coton. C’est un beau cadeau, je pense en teindre une partie pour mes premiers galons aux plaquettes. Il va falloir les passer en écheveaux, les faire bouillir avec du savon et les mordancer.
Une Mapuche chilienne m’a enseigné à faire une tresse à 5 fils doubles, le résultat est très joli.
Les “marchands” ont bien vendu, surtout des laines teintes.
En fait, la journée est passée si vite que je n’ai presque `pas pris de photos. Il y avait beaucoup de monde.
Après la Fête…
23 août
Vers 6 heures du matin, j’ai vu une grosse pleine lune entre les arbres, j’ai eu beaucoup de mal à la photographier car le ciel s’éclaircissait plus en photo qu’en réalité. Puis, j’ai vu passer un écureuil brun foncé dans les arbres.
Encore une fois, j’ai vidé sur le compost les restes de végétaux qui encombraient les bains de teinture à filtrer.
Préparations pour le départ
J’ai beaucoup à faire pour préparer mon départ. Je dois préparer un peu mon itinéraire.
Il faudrait aussi que je fasse les derniers ecoprint tant que j’ai des casseroles, que j’épuise les bains ou les transforme en teintures ou pigments.
En fait, j’ai passé presque toute la journée à transformer un cône de 850 g de coton en écheveaux. Comme, j’avais besoin de nouveaux récipients pour filtrer les vieux bains et laver le coton, j’ai accompagné Tania à la déchetterie pour se débarrasser des ordures de la Fête de la Préhistoire, j’en ai profité pour récupérer quelques pots utilisables.
J’ai donné une deuxième vie à une bonbonne de bière en plastique, après avoir enlevé l’étiquette, je découvrais une grosse bouteille en plastique que j’ai pu percer avec un couteau en silex, puis j’ai continué aux ciseaux.
J’ai aidé Tania à démonter une petite yourte et j’ai beaucoup appris sur le montage de celles-ci, il faudra que je modifie mon article sur la yourte de Chevrainvilliers.
Aujourd’hui, j’ai pu parler avec Mireille qui organise le Festival Yelen à Baulme en Septembre. Elle m’a confirmé que je pouvais y participer, elle aussi pratique la teinture naturelle et notamment le bogolan. Il me semble que cela va être très intéressant.
Dans la soirée, Doris et Martin sont venu ramener le petit hérisson souffrant à son nid. Il semble avoir récupéré sa santé, il a eu aussi droit à deux jours de nourriture spéciale pour lui. Je suis bien contente.
Lorsque je rangeais l’arbre à laine, il m’est venu à l’idée de tester l’indigo avec de la soie tussah, le résultat est très beau, je vais sans doute recommencer demain.
24 août
Enfin, vient la teinture des écheveaux de coton, 2 en indigo, mordançage de 2 autres au lait, le reste est réparti entre un bain de cochenille-alun-crème de tartre et mordançage à l’alun.
Épuisement des bains, réduction pour transformer les restes en encre après tamisage. Les filtres à café en servent pas, ils se percent les uns après les autres. Je finis par aller chercher la vieille passoire pour les cendres aux toilettes sèches je l’ai recouverte d’une toile comme tamis.
Malgré le fait que j’épuise les bains, je suis assez contente des couleurs obtenues en coton.
Une dame qui vit au Mali et connaît des artistes qui travaillent le bogolan m’a invité chez elle là-bas. Ce serait passionnant. Mais, ce voyage semble un peu compliqué. Maintenant, alors que j’écris cet article, je me débats avec les bureaucraties tant française que chilienne, tout bêtement pour pouvoir rentrer au Chili.
J’ai commencé le bonnet jaune et violet que l’on m’a commandé dimanche. Je le finirai en voyage.
Dernières teintures sur coton et un peu de soie.
Beaucoup de vent.
Je commence à concentrer les bains. Dernière promenade à la déchetterie pour compléter la panoplie de vieilles casseroles.
Mise au compost des restes solides des bains.
25 août carnet
Fin de concentration des bains accélérée.
Rangement un peu brusqué de tout mon bazar, pour mon départ le lendemain.
Tri organisé rapide des bagages qui m’attendront au Village Lacustre jusqu’au Festival Yelen.
J’ai encore récupéré un peu de fibre de houblon qui avait eu le temps de rouir. Curieusement, j’avais rêvé de ces tiges de houblon.
Demain départ pour la Scandinavie
Prochain article pour bientôt… Si mes démarches pour mon retour au Chili m’en laissent le temps.
/// Voyage hors normes /// Article cr´´eé le 23 novembre 2021, modifié le 9 mai 2022 Retour en Europe 10 mai 2022 jusqu’au 11 novembre 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.
Teinture naturelle 10 – 15 juillet Tissage artisanal 17 – 22 juillet
Rejoignez nous à Zonca!
Le voyage hors normes, si l’on peut dire, n’est pas une nouveauté pour moi. D’habitude, il s’agit surtout d’un excès de bagages… Mais, les choses se compliquent par les temps qui courent.Vous vous en doutez, il semble de bon ton qu’un certain virus ne veuille laisser personne tranquille. J’espère que cet article puisse éviter à d’autres les déconvenues qui viennent de m’arriver.Je n’ai pas encore décelé la norme que je n’ai pas respectée.
Mon retour au Chili aurait dû être une simple formalité et je devrais déjà être en train de faire de nouvelles expériences. Mes prochains articles auraient dû vous relater la Fête de la Préhistoire à Gletterens et les voyages qui l’ont suivi… Mais, l’actualité a tout bousculé…
Continuer le voyage, quel défi
Dans un présent un peu bousculé, o´´ù les doses de vaccins se succèdent, continuer à voyager devient de plus en plus difficile. J’ai malheureusement été obligée à suivre des règles dont je ne suis pas persuadée de la pertinence. Bref, j’ai dû m’adapter à un court-termisme certainement assez funeste.
D’ailleurs, les plateformes dans le style Work Away, Talk Talk Go, Helpstay… n’arrivent plus à jouer leur rôle. Malgré le temps passé à les consulter et les quelques contacts intéressants, rien ne s’est converti en réalité.
J’ai dû voyager en touriste à budget limité, plus rapidement, en enchaînant les musées en un temps records, quand ils n’étaient pas fermés. Le tout sans véritables échanges ni contacts avec les gens qui vivaient dans les lieux visités. Quel dommage! C’est comme des demi-voyages à coût double, comme ces musées en Italie où un bon tiers des salles étaient fermées.
Ce qui est intéressant ou beau est là, mais ne peu pas être vu.
Cela n’a rien à voir avec mes précédents voyages au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Brésil.
Voyage un peu trop chargé
Après 18 mois en Europe et des expériences merveilleuses, mes bagages ont pris de l’embonpoint, sous la forme de matières premières, d’outils et bien sûr de livres…
Je passe sur les réflexions déplacées des agents de la SNCF qui ne comprennent pas que l’on voyage avec des valises… Leurs limites seraient de 18 kg! C’est-à-dire moins que les 23 kg autorisés en avion!
Je regrette toujours, l’absence d’ascenseurs, ou plutôt de rampes (comme en Suisse). Celles-ci ne tombent pas en panne. Les escaliers sans autres alternatives sont encore trop nombreux en France. Déjà, je m’en plains dans mon premier article sur le Village Lacustre de Gletterens.
Les charriots ont complètement disparus. Les toilettes aussi. Et les consignes, qui existent encore, heureusement, un peu partout en Europe, ont disparu du paysage français. Même les sièges sont devenus rares.
Cette fois-ci, je suis revenue à la gare de Lyon à Paris, vers 20:00 heures. Comme, il n’y a pas de charriot, j’ai donc tiré mes 8 bagages, un par un, sous l’œil goguenard des fiers-à-bras qui font office d’agents de surveillance.
Personne n’a été capable de m’indiquer les consignes. J’ai dû prendre un taxi van pour l’hôtel.
Quand au jour où je suis retournée à Nemours, le taxi me laisse juste devant un ascenseur interdit à cause d’une alerte à la bombe. J’ai dû faire les 400 m qui me séparaient de l’entrée principale en tirant les 8 bagages. La technique commence à être bien rodée.
Agréable exception, la Suisse
Je dois un remerciement exceptionnel à tous les Suisses qui m’ont aidés à chacun de mes transferts.
Quand on voyage chargée, la Suisse est un paradis, même les jeunes proposent de l’aide, même quand ils vont dans une autre direction. C’est remarquable!
Contenu hors norme, voyage d’études pratiques
D’habitude on voyage avec les vêtements nécessaires et quelques souvenirs.
Moi, je transporte des outils, des matières premières et bien sûr quelques tissages… En outre, j’ai une fâcheuse tendance à collectionner les livres. En effet, ils m’apportent des informations de nature différente à l’internet. Cela change la donne. Mais si je veux pouvoir faire des démonstrations, il faut bien que j’ai un peu de matériel.
Le retour au Chili
Après plus de 18 mois en Europe, mon diplôme de DMA Textiles enfin en poche (avec presqu’un an de retard, il faut bien que je retourne au Chili.
Au-delà du 31 d´´ecembre 2021, je perds le bénéfice de mon billet de retour.
Et puis, j’ai des projets au Chili. Je voudrais pouvoir retourner au Pérou, en Bolivie et au Brésil…
Déménagement hors de prix
Ou comment ramener au Chili un métier à tisser?
Lors de mes wwoofing en Normandie, j’ai rencontré une dentellière, ancienne tisserande qui vendait un métier à 4 pédales. Ce métier avait été construit par son père. Il est très beau.
Une fois démonté, il n’est pas monstrueux, il doit tenir dans le coffre d’une Diane.
Je rêvais de ce genre de métier depuis longtem`ps. En outre, chez Rincón de Angel, il y a un employé originaire d’Otavalo (Équateur) qui a de l’expérience avec ce genre de métier.
Vu que j’ai passé plus de 6 mois en France et que j’ai la double nationalité française et chilienne, j’ai la possibilité de faire entrer du matériel sans frais de douane au Chili.
En fin de compte, le seul transporteur qui ait daigné me répondre, et ce seulement 2 jours avant la date prévue pour mon départ, me fait un devis de 4.500 euros, pour 4 m3! Soit beaucoup plus que nécessaire. Pour 2 m3, c’est le même prix!
Autant dire que l’affaire ne les intéressait pas. Mon déménagement était trop petit pour être dans les normes.
Si vous êtes intéressé par ce genre d’affaires à un prix plus honnête, n`’hésitez pas à prendre contact avec moi.
Grande décision
Je compacte le maximum d’affaires en 4 valises, 2 sont déjà comprises dans le billet d’avion. Les 2 autres seront en supplément.
Je laisse mes vêtements, le matériel de teinture, les laines et les tricots chez Gérard.
Je regrette beaucoup de devoir laisser ce métier à tisser en attente, il serait beaucoup plus utile à Puerto Montt.
Vol réservé
Le 8 novembre 2021, j’appelle la compagnie aérienne pour activer la date de mon retour, celui-ci avait été bloqué à cause d’un fameux virus. Maintenant, on doit pouvoir voyager.
Donc, pour la date du voyage de retour, nous retenons le 21 Novembre, en payant un supplément de 95 euros. Car le 22, le supplément monte déjà aux environs de 500 euros, soit déjà presque un aller simple.
Comme toutes ces tractations passent par des appels sur des numéros en 0800….. cela m’occasionne des suppléments à mon forfait basique de 5 euros après chaque coupure. Lors de chaque appel, il y a des temps d’attente d’au moins 1/4 d’heure… et on tombe sur un agent différent qui ne peut pas savoir ce qui a été fait par son collègue, quelques minutes auparavant.
Les temps sont donc très courts pour les diverses démarches.
Préparation du voyage
Les valises
Dans ces conditions, je dois préparer en urgence les valises. Les livres que je devais expédier par bateau au Chili, avec le métier à tisser, iront dans les 4 valises. Ils seront la cause de tout excès de poids.
Pour une fois, elles ne sont pas bourrées à craquer. Je n’ai pas eu de mal à les fermer.
Le formulaire de www.c19.cl
J’aime bien l’informatique, mais je préfère quand cela fonctionne.
Ce formulaire, comme beaucoup d’autres, est doté d’un “capcha” pour s’assurer que je ne sois pas un robot. Mais, le résultat négatif, immédiat et sans explications, provient d’un robot.
Les délais pour le remplir sont très courts. Je m’y suis prise `plus d’une semaine à l’avance. Il est très peu explicite, certaines rubriques en excluent d’autres. Les dates du voyage ne peuvent être sélectionnées que 3 jours à l’avance, et sont aussi conditionn´´ees par le test PCR.
Voyant mes difficultés pour remplir ce questionnaire benoîtement intitulé “Déclaration jurée“, j’appelle par whatsapp mon ami de Rincón de Angel qui essaie de s’informer.
Test PCR
Je l’ai passé à le 19 novembre à 8:38 h, les résultats ne me sont parvenus qu’à 20:21 h. Peut-être, l’ai-je passé un peu trop tôt, car mon arrivée à Santiago était prévue à le 22 à 09:09 h. Pour moi, il´´ était clair que je devais en subir un autre en arrivant.
Peut-être aurais-je dû le passer plutôt vers 9h30?
Le certificat du test PCR, doit aussi être fourni aussi en anglais, seulement le laboratoire qui m’avait dit que c’était automatique, a oublié de me l’envoyer. Et cela faisait aussi partie des exigences. Peut-être, était-il caché dans le QR-code?
Double nationalité?
Si, le formulaire `prévoit bien deux documents, il ne prévoit pas la double nationalité. Sachant que je rentre au Chili, j’indique de `préférence la nationalité chilienne.
D’autant plus, que si j’indique ma nationalité française, je suis assujettie à une assurance de voyage pour un minium de 30.000 dollars, qui m’est inutile. En effet, je bénéficie de la sécurité sociale chilienne, Fonasa, quand je suis au Chili. Les Chiliens sont donc exemptés de cette assurance voyage.
En outre, le système informatique ne laisse pas entrer 2 nationalités et 2 numéros de passeport. J’avais donc imprimé ce formulaire laissant vides les cases concernant les nationalités et documents de voyage. Je pensais le remplir manuellement en cas de difficulté.
Ce même système insiste sur le fait que l’on doit donner le numéro du document d’identité sur lequel sont inscrits les vaccins.
C’est curieux, mais lors de la vaccination, en France, rien n’a été inscrit sur mon passeport!
Transit aux États-Unis
Le retour prévoit une escale à New-York, en transit. J’avais demandé à temps l’ESTA, par le site officiel, cette fois-ci. À ce niveau tout allait bien.
Mais, si je voyageais en tant que chilienne, il aurait fallu que je demande un visa aux États-Unis.
Les vaccins
Vu que je devais voyager dans des pays plutôt pointilleux au sujet des vaccins Covid19 (Allemagne et Italie), j’ai décidé de me faire vacciner contre mon gré. Je suis donc à jour avec mes 2 doses.
Donc, j’ai le fameux “pass” à jour, et j’ai pu faire tout le circuit que j’avais prévu. J’ai même eu le plaisir de constater que ce document n’était même pas nécessaire en Scandinavie.
Reconnaissance des vaccins par le Chili
Au cours des nombreuses heures passées à faire des recherches sur internet, je découvre l’existence de www.mevacuno.gob.cl, première étape obligatoire, et l’apparition au Chili d’une “clave única” pour toutes les démarches administratives.
Il faut d’abord s’y inscrire.
Puis, il faut remplir un questionnaire avec photographie des documents d’identité et de vaccination. Les documents ne doivent pas être trop lourds, j’ai dû les convertir pour les alléger. Heureusement que j’ai un peu d’expérience en conversion de fichiers informatiques!
Il va falloir encore attendre au moins 7 jours à partir du 20 novembre. Je guette l’état de mes démarches.
Bien que je sois parfaitement bilingue et que j’aie l’habitude des documents administratifs chiliens, je me dois d’insister sur le manque de clarté de ceux-ci.
Pour tout problème“, on indique un numéro en 800 (chilien et payant) et un autre à Santiago du Chili, bien sûr inaccessible depuis mon portable français. J’ai à nouveau recours à mon ami de Puerto Montt qui me fais écouter en boucle la bande sonore enregistrée qui ne me donne pas d’informations complémentaires. Encore une dépense inutile.
Puis, il arrive à me mettre en contact avec une fonctionnaire du Minsal (Ministère de la Santé Chilien) qui me donne une adresse pour envoyer un e-mail. Ce que je fais. J’attends encore la réponse qui était pourtant urgente.
J’ai aussi appelé au service d’urgence du Consulat du Chili à Paris, nous étions un samedi, qui ne m’a jamais rappelé.
Quarantaine
Pour tous ceux qui arrivent, une quarantaine de 7 jours s’applique. Cela doit jouer dans le cas où le test PCR à l’arrivée à Santiago serait positif. Ce serait le comble de malchance.
Vu que j’habite à Puerto Montt, la logique est de l’effectuer à mon adresse où je ne dérange personne.
Le formulaire précise que je dois me rendre à cette adresse par mes propres moyens, sans utiliser de transport en commun, même pas l’avion! Qu’est-ce qui m’empêcherait de louer une voiture pour m’y rendre?
En effet, si j’indiquais l’adresse d’une amie à Santiago, je bloquerais tous les habitants de cette maison qui ne pourraient plus aller travailler. Il faut en donner la liste avec nº de carte d’identité dans le formulaire.
et l’hôtel…
Il reste l’option “hôtel“. Je tape sur mon moteur de recherche “liste des hôtels pour quarantaine Santiago du Chili“. Je tombe sur un site officiel avec un calendrier de réservation. Curieusement, il reste bloqué en octobre 2021. Cependant, nous sommes déjà presque à la fin novembre!
Je n’ai pas pu voir la liste complète des hôtel, les 3 qui apparaissaient sur la page indiquaient des prix de l’ordre de 130.000 pesos chiliens la nuit. En euro, il faut diviser par 900 (145 euros). Soit plus d’1/3 d’un salaire mensuel chilien. À ce prix, cela doit être une prison dorée.
Beaucoup de questions sans réponses
Comme je suis confiante dans l’avenir et que je pensais avoir à faire avec des êtres humains, doués de raison avec lesquels on peut s’expliquer. Comme prévu, je pars à Roissy CDG, avec un gros dossier afin d’expliquer ma situation le cas échéant.
J’amenais donc avec moi tous les justificatifs d’inscription pour les vaccins, le fameux formulaire de 5 pages à demi-rempli…
Pourquoi le formulaire est-il refusé?
L’inscription des vaccins?
Le numéro du passeport?
L’assurance?
L’adresse de quarantaine?
Ou une autre raison à laquelle je n’ai pas pensé?
Je n’ai pas encore compris ce qui était hors normes dans ma façon de remplir ce formulaire.
Voyage annulé
21 novembre
Par chance, Gérard, qui m’a reçue ces derniers jour, a la très grande gentillesse de m’accompagner avec mes 4 valises et d’attendre avec moi que mes bagages soient enregistrés. Nous étions partis du Gâtinais à 4:00 h du matin pour être à temps. Il faut être là au moins 3 heures avant le vol prévu à 9:40 h-
Quelle ne fut pas ma surprise quand l’employée de la ligne aérienne m’annonce que je ne peux pas voyager.
Je lui ai expliqué avec l’aide de Gérard tout ce que je viens de vous raconter,
Alors, nous avons refait le formulaire www.c19.cl , toujours négatif. Mais, il s’abstient de nous dire pourquoi. Le doute plane toujours.
C’est ainsi que je découvre comment on obéit aveuglément à un système informatique. La compagnie aérienne estime que sa responsabilité est en jeu.
Cependant, il me semble qu’en arrivant au Chili, j’aurais pu expliquer ma situation, vu que j’étais tout de même vaccinée, ce qui est le point principal. Vu les conditions actuelles, on ne risque pas d’oublier ces injections.
Cela me rappelle le livre de Jean-Michel Besnier: “Le syndrome de la touche étoile“.
Encore des questions en suspens
Bien sûr, je dois reconnaître que le personnel de la compagnie aérienne a été très aimable et compréhensif. Mais, il ne m’a proposé que de bloquer mon billet et de le réactiver quand le problème serait résolu. Je crains d’avoir un gros supplément à payer. Ils étaient totalement muets à ce sujet.
Il faudra que je les rappelle le moment venu au même numéro en 08 qui cou`pe en plein milieu de la conversation et occasionne des suppléments de 5 euros ou que je retourne à l’aéroport.
Démarches à distance
De retour chez Gérard, qui m’a encore très généreusement, hébergée chez lui, je fais de nouvelles recherches.
L’assurance pour les Français coûte environ 60 euros par mois. Faudrait-il que je voyage comme française?
Cela ne m’apporterai rien car les vaccins doivent de toute manière être validés par le Minist`ère de la Santé chilien, qui prend son temps…
J’en suis encore à me demander comment dois-je remplir ce formulaire-couperet afin de ne pas avoir de nouvelles mauvaises surprises à la dernière minute, au moment de l’enregistrement.
23 novembre
En suivant les conseils d’une amie chilienne, je dépose une réclamation au bureau des OIRS du Ministère de la Sant´é Chilienne.
24 novembre
J’ai enfin re´çu une demande concernant les documents qui n’étaient pas lisibles, selon eux, mais il a fallu les alléger pour qu’ils passent.
J’ai découvert la possibilité de récupérer une copie en .pdf du certificat de vaccination français, auprès de la Sécurité Sociale.
Cela fait plusieurs fois que je renvoie les documents, ils ne sont toujours pas assez lisibles!!!
25 novembre
J’envisageais une visite au Consulat du Chili pour apprendre à remplir ce formulaire.
J’y suis allée le 25/11, et j’ai eu la surprise de découvrir que le Consulat du Chili à Paris est fermé pour cause de Covid19.
Par une fenêtre, on m’a passé un petit papier avec un e-mail. Tout doit se passer par courrier électronique!
À peine rentrée chez Gérard, j’ai répondu à un autre mail du service de l’enregistrement des vaccins au Chili. Ce service n’arrivait pas à lire les documents. En répondant au lien indiqué, je reçois un mail de “failure notice“. C’est-à-dire qu’il n’est pas arrivé à son but! J’ai encore fait des tests en envoyant moins de fichiers.
Puis, j’ai envoyé un mail à l’adresse du Consulat. J’espère avoir des nouvelles demain.
26 novembre
Il est 17:15, toujours pas de réponse du Consulat, malgré mes divers appels téléphoniques, je tombe toujours sur un répondeur, sur lequel je laisse bien sûr un message reprécisant mon numéro de téléphone.
Le service qui me redemandait des documents n’a toujours pas répondu, ont-ils reçu mes courriers électroniques?
Le service www.mevacuno.gob.cl est toujours en attente de ma réponse!
Deux surprises de la dernière heure
À 20:00 h, je reçois un mail du Consulat qui donne l’impression d’être automatique. Ils ne peuvent pas intervenir sur les règles, ni sur les services sanitaires. Donc, la seule option est toujours remplir le www.c19.cl et toujours sans informations.
D’autre part, ils ne répondent pas au sujet des suppléments de la Compagnie Aérienne.
Puis, mon amie de La Serena qui essaie de me guider dans les démarches, m’indique qu’il faut que je communique toutes les informations concernant la 1ère dose. Il faut que je recherche ce document.
Elle a aussi trouvé qu’il faut que je contacte un autre service, le Seremi de Salud, à Puerto Montt et m’envoie le contact qui suit:
27 novembre
Cela semble très officiel, mais il y a une faute dans l’adresse web. En réalité, c’est https://seremi10.redsalud.gob.cl/
Sauf, qu’il n’y a pas de ligne “contact” dans leur menu. Mais, je trouve un menu “Apostilla” qui est la nouvelle démarche à effectuer.
Je trouve tout de même un menu “Apostilla“, c’est la nouvelle piste de mon ami. Cela donne tout de même l’impression que cela sert dans le sens inverse, c’est-à-dire du Chili vers la France.
J’ai tout de tester 2 options, pour l’une seul un document pouvait être envoyé à la fois. l’autre option permet de charger seulement 20 mégas de fichiers et ne laisse pas retoucher la date. Il ne peut donc pas être envoyé. On me dit d’attendre lundi!
De bonne heure, je me suis connectée à Doctolib.fr histoire de chercher un rendez-vous pour la 3ème dose du vaccin, en passe de devenir obligatoire aussi bien au Chili qu’en France. Dans le meilleur des cas, les rendez-vous ne sont disponibles qu’à partir de fin janvier et dans certaines villes, fin mars!
Il est 10:00 h et je viens déjà de consacrer plus d’une heure à ce sujet! Puis, encore une heure en vain, à fouiller au fond de mes valises pour retrouver mon certificat de 1ère dose, malheureusement introuvable. Il faut que je rappelle le CHU de Caen, lundi matin, pour en obtenir un double.
Je passe donc environ 6 heures par jour pour solutionner un petit problème de formulaire. Presque un travail, malheureusement non rémunéré. Comment font ceux qui travaillent? Je préférerais écrire sur d’autres sujets, au lieu d’essayer de deviner ce qu’attend un ordinateur.
Dimanche 28 novembre
Maintenant, il me faut répondre au courrier électronique du Consulat du Chili.
Il ne faut rien attendre des administrations aujourd’hui.
29 novembre
À 9:00, j’ai envoyé, un courrier par mail au Consulat du Chili demandant plus d’explications, car leur réponse était incomplète.
À 15:20, j’essaie d’appeler au téléphone le Consulat, mais leur répondeur est saturé.
Puis, je visite www.doctolib.fr pour la 3ème dose… Tous les rendez-vous étaient à partir de janvier 2022.
Recherche de certificat de 1ère dose
Enfin, je partis à la recherche du certificat de ma première dose. Le CHU de Caen est toujours occupé. Je me retourne vers la Sécurité Sociale. Après une 1/2 heure d’attente au téléphone, on me donne un numéro spécial Covid19.
Après 20 minutes d’attente, on me dit qu’il faut que je charge l’application Tous Anti Covid, il y a une partie spéciale pour l’étranger. Malheureusement, celui qui m’a répondu semblait ne pas savoir que le Chili n’appartient pas à l’Europe. Ou, pire, ne connaît pas l’application qu’il recommande.
Enfin, on me conseille de me faire aider par quelqu’un de plus jeune que moi! qu’y-a-t-il de sous-entendu dans cette phrase banale.
Alors, j’installe l’application. Je commence à l’étudier. Il y a bien une option “frontières”, mais elle ne concerne que l’Europe. Et surtout, je n’ai accès qu’à mon QR code que j’ai dû scanner auparavant. Et, pas du tout, aux autres documents concernant mes vaccins. C’est donc moi qui alimente le système.
Désespérée, j’appelle le service d’aide de Tous Anti Covid, mais il n’est là que pour s’occuper des QR codes défectueux.
Le CHU de Caen est toujours occupé.
La situation n’est pas sans rappeler “Astérix chez les Romains” où Astérix doit fournir un formulaire introuvable et en invente un autre, semant le désordre chez les Romains. Sauf que dans notre société de traces, ce document doit bien exister, d’une part.
Et, d’autre part, il serait de bon ton de la part de l’Administration chilienne de bien vouloir considérer que si j’ai un “pass sanitaire” officiel européen qui indique 2 doses sur 2, c’est bien que j’ai eu la première.
J’en suis arrivée à l’idée de contacter la CNIL, puisque des données sont accumulées sur mon compte, il me semble normal de pouvoir y avoir accès quand j’en ai besoin. Cet organisme devrait pouvoir m’aider.
Leur standard est exceptionnellement fermé aujourd’hui. Je recommencerai demain.
Encore une journée passée en fausses joies et démarches inabouties. Me plonger dans ma bibliothèque technique aurait été plus enrichissant.
Petite surprise
Il est 18:20, le Consulat du Chili répond à mon mail par un simple lien sur lequel je clique avec impatience. Voilà le résultat:
Il va falloir essayer d’appeler le numéro indiqué, mais je suis encore en France! et il ne fonctionne pas sur mon portable.
Une amie chilienne m’appelle vers 22 heures, elle appelle à ce numéro et m’obtient un autre numéro, de Santiago du Chili, cette fois.
J’essaie d’appeler, mais j’ai droit à 5 minutes de musique étrange, et la communication se coupe. Mon forfait a expiré.
Je me rappelle de l’application Libon qui permet d’appeler partout dans le monde a des tarifs très bas. Donc, je la charge.
Pour environ 6 euros, je peux parler pendant un mois en Amérique Latine, même à des téléphones fixes.
30 novembre
À 9:00 heures, Gérard m’amène voir si une pharmacie de Nemours peu me faire la 3ème dose, elle ne le faisait pas. Mais, j’en ai profité pour demander s’ils pouvaient me faire une copie des informations de la 1ère dose, document exigé parle Minsal,..
Ils n’y croyait pas, mais ils l’ont sorti. En outre, ils nous indiqué l’adresse d’un centre médicale pour le vaccin. Bonne surprise, il pouvait me le faire dans l’heure qui suivait. Bien sûr, j’ai aussi eu les documents correspondants.
Me voilà mieux équipée au niveau papiers. Je les ai déjà transmis au Minsal.
Toujours pas de nouvelles du Minsal, même dans les spams.
C’est vraiment lamentable, j’appelle au numéro de SaludResponde (indiqué par le Consulat du Chili à Paris). Celui qui me répond après au moins un quart d’heure d’attente a le regret de m’informer qu’il est absolument dans l’impossibilité de m’aider, il n’a pas de numéro de téléphone à me donner, Il me souhaite bonne chance en m’indiquant que la validation des vaccins prend de 15 à 45 jours! Sa grande politesse n’empêche pas qu’il n’est pas au courant du système d'”apostilla“. Il semblait vraiment perdu, était-il à sa place?
Pourtant tout sur le site internet semble indiquer que c’est le numéro du service qui s’occupe de la validation des vaccins.
À 22:45 h, je remplis le formulaire de réclamation prévu au menu de www.mevacuno.gob.cl. Encore une fois, j’envoie ma carte d’identité.
Cette fois-ci, je n’ai droit qu’à 100 caractères pour expliquer mon problème. C’est-à-dire moins que pour un tweet!
Cela donne envie de faire de mauvais jeux de mots.
1er décembre
Vers 10:00 h, le matin, heure française, je décide de tester si le service SaludResponde fonctionne bien les 24 heures comme indiqué sur leur page web. De même, j’espérais pouvoir parler avec quelqu’un qui en sache plus que mon interlocuteur qui ne connaissait pas son service hier soir.
Malheureusement, après 38 minutes d’attente en vain, je finis par couper.
Pendant cette attente, j’essaie de remplir à nouveau ma demande de validation de mes vaccins. Ce n’est pas possible, car mon numéro d’identité est reconnu avec une demande en cours.
Maintenant, je me mets à rédiger un mail pour le Consulat du Chili.
Heureusement que je ne suis pas cardiaque
En cours de rédaction, je vais vérifier l’état des démarches une fois de plus. Mais, l’écran a changé et ma demande de validation du 20/11/2021 a disparu.
Tout est à refaire, attente comprise!
J’envoie mon maille signalant au Consulat du Chili.
Puis, je reçois un mail de réponse à ma réclamation à l’OIRS du 23 novembre 2021, me disant qu’il n’y a pas de demande et comment faire valider mes vaccins!
Je remplis de nouveau le formulaire pour valider les vaccins. J’obtiens une réponse m’annonçant que c’est enregistré et qu’il faut s’attendre à un délais de 14 jours.
Je retourne voir l’écran, de nouveau tout a été éliminé.
Dans la soirée, je reçois une réponse automatique du Consulat du Chili. Le fait que les services du Minsal élimine des dossiers arbitrairement n’a pas l’air de les émouvoir.
Quelle journée! Quel découragement.
2 décembre
Au cours de renseignements pris à droite et à gauche, no me dit d’appeler au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Je les appelle, ils me renvoient au Consulat de France au Chili. Il est encore trop tôt. je les appellerai tout à l’heure.
J’appelle le Consulat de France à Santiago qui me renvoie vers le Minsal…
Le serpent continue à se mordre la queue.
3 décembre
Attente impatiente et perplexe devant un écran qui me dit à la fois que j’ai 3 vaccins inscrits en attente que quelqu’un les valide et m’informe que l’état de la sollicitation n’est pas entré!
Le pire est que quand on enregistre la demande, ils annoncent une attente pouvant aller jusqu’à 14 jours, mais quand on consulte ChileAtiende, ils indiquent des délais pouvant varier de 15 à 45 jours!
4 et 5 décembre
Il ne faut pas rêver, ils n’étudieront certainement pas mon dossier.
6 décembre
Je viens de recevoir à 15:10 h un mail de www.mevacuno.gob.cl qui a validé ma 3ème dose, mais pas les 2 premières.
On ne peut pas leur répondre, ni renvoyer plus de documents. Selon eux, mes QR codes ne sont pas lisibles. Mais, je me vois obligée d’envoyer de simples photo car on ne peut pas dépasser les 20 mégas.
D’autre part, le certificats envoyé pour la 2ème dose est le PDF fourni par Ameli.fr. Que peut-on avoir de mieux? Le certificat de la 1ère dose ne peut toujours pas avoir de QR code parce que cela n’était pas encore entré en vigueur au 26 mai 2021, date de ma première dose.
Je rentre dans la zone formulaire pour tenter de renvoyer des documents. Mais, cela ne laisse entrer que la pièce d’identité et un texte de réclamation de 100 caractères maximum.
Je commence à croire que la validation des vaccins est faite par un ordinateur pas encore correctement programmé.
Je vais décharger l’attestation de la 3ème dose validée. Et là, ma 3ème dose est devenue la 1ère. Que faire?
6 jours d’attente pour en arriver là! Quelle catastrophe! Je ne veux pas être rétrogradée à la 1`ere dose…
J’ai révisé à nouveau, essayer d’envoyer le certificat de 2ème dose et d’indiquer que je ne peux pas avoir de QR code pour la 1ère dose, car le “Pass Sanitaire” n’existait pas.
En fin de soirée, je regarde à nouveau mes e-mails. Grande surprise, mes 3 doses sont validées.
7 décembre
Il me reste à négocier avec la compagnie aérienne pour avoir une date au plus tôt et sans payer de supplément.
À chaque jour sa peine, à 9.00 j’appelle la Compagnie Aérienne. Après une 1/2 d’attente, ils commencent par m’annoncer qu’il y aura un supplément. Le supplément, je l’ai aussi à chaque appel, 5 Euros pour Reglomobile, recharge de forfait.
Ils cherchent une date, par exemple 15 décembre, le supplément est de 2752 Euros. Oui, vous avez bien lu, je n’ai pas fait de fautes de frappe. Cela fait 3 fois le prix payé pour l’aller-retour, alors que je veux seulement mon retour!
Une petite recherche rapide me propose des aller-retours aux alentours de 1350 dollars, c’est-à-dire moins de la moitié de leur supplément! et je dois pouvoir trouver moins cher…
J’adresse encore un courrier au Consulat du Chili concernant mon billet d’avion. Ils me répondent par un circulaire concernant les passager qui seraient aller se promener en Afrique dans les 14 derniers jours. Cela me semble un peu déplacé.
8 Décembre
Le feuilleton ne fait que continuer.
À la fin de la conversation, on m’avait affirmé que mon billet restait bloqué jusqu’au 8/11/2021,
Je suis donc partie à la recherche d’un nouveau billet aller/retour économique.
Ce matin, j’ai la surprise de recevoir un courriel d’American Airlines m’indiquant les mesures supplémentaires Covid pour passer par les États-Unis le 15 décembre!
J’appelle pour essayer de comprendre ce qui se passe.
Cela m’a donné l’occasion de rediscuter du supplément, on me trouve une date, le 14 décembre, avec 384 Euros de supplément tout de même! Il aurait fallu renégocier la date 7 jours après le 21/11/2021 pour l’éviter. Mais, je ne le savais pas et je devais attendre la validation des vaccins par le Chili. Cette discussion a duré plus d’une heure, ponctuée par des attentes dues à des conversations entre mon interlocuteur et ses chefs…
Cette solution m’évite de rechercher et d’avancer un autre billet avec peu d’avance, ce qui augmente toujours les tarifs. Mais, c’est tout de même un peu se faire avoir à l’usure, pratique trop courante de nos jours…
4 heures après cet appel, je n’avais pas encore reçu la confirmation des vols par courriel. Nouvel appel.
Total des frais supplémentaires
Supplément pour changement de date 1 95 Euros
Supplément pour changement de date 2 384 Euros
Appels téléphoniques American Airlines 60 Euros
Appel au Chili (Ministère de la Santé) 5 Euros
Libon pour appels au Chili 7 Euros
Soit combien de laine, combien de livre, combien de morceaux de voyages réels?
Nombres de personnes mises à contributions pour essayer de solutionner les différents problèmes: une bonne quinzaine. Elles n’ont pas que cela à faire. Je leur doit un grand merci.
Nombre d’heures perdues en démarches 120 heuresminimum
Mon temps a aussi une valeur et il ne se rattrape pas…. J’aurais préféré lire, tisser ou me reposer pendant ce temps… Cela aurait été plus utile pour tout le monde.
Et, n’oublions pas le stress qui ruine la santé…
Tout cela doit s’ajouter au 900 Euros que m’a coûté mon billet Aller-Retour.
9 décembre
J’apprends que je dois avoir un nouveau test PCR 24 heures avant le départ pour passer par les États-Unis.
10 décembre
Test PCR de sécurité à Nemours, à 9:05 h, résultat à 22:30 h.
11 décembre
2ème test PCR pour le formulaire www.c19.cl du Chili, à Melun cette fois-ci. Près de 2 heures d’attente. Retour à Nemours en bus. Résultat reçu à 21:00 h.
12 décembre
Enfin, après quelques hésitations, j’ai fini par remplir correctement le www.c19.cl. J’ai eu le plaisir de recevoir un mail m’indiquant qu’un ordinateur avait décidé de bien vouloir me laisser rentrer au Chili.
Quel soulagement! Ce perfide formulaire prend des allures de mutant. Des rubriques et non des moindres apparaissent ou disparaissent inopinément.
13 décembre
3ème test PCR pour les États-Unis cette fois-ci, à Nemours. J’attends le résultat jusqu’à 23h30 en vain.
Embarquement
14 décembre
Réveil à 4h00, je révise mes courriels pour tenter d’imprimer le résultat du dernier PCR. Il n’était pas encore arrivé.
À 7h30, en faisant la queue pour l’embarquement, j’appelle le laboratoire qui heureusement était déjà ouvert et me le transmet juste à temps. Je prends soin de garder le fichier PDF accessible. bien sûr je ne peux pas l’imprimer.
L’embarquement se passe bien, ils scannent le QR code. Je constate que le document réca“pitule tous les tests PCR depuis novembre.
Mes bagages sont embarqués sans problème, sauf une frayeur concernant un possible embargo du Chili sur les bagages.
Au moment de monter dans l’avion, ils trouvent que mon sac à dos est trop gros, il partira gratuitement en soute. Mon sac à main est suffisamment grand pour que j’y fourre mon ordinateur.
Dans l’avion, je vois 2 films japonais.
Escale à Miami de 8 heures, l’avion arrive avec 20 mn d’avance. Mais, la queue au contrôle des passe`ports (toujours longue à Miami) a duré près de 2 heures et pourtant, c’était vers 15h. Sur les 60 guichets de l’immense salle, seul 4 étaient ouvert. La queue remplissait toute la salle.
Je reprend l’avion vers le Chili à 23h00.
15 décembre
Arrivée à 9h00 à Santiago, on est tout de suite dirigé vers une longue queue qui avance très lentement.
Nous allons bientôt savoir comment si longue queue. Là aussi, il y avait une soixante de guichets, presque tous garnis de fonctionnaires, plutôt jeunes. Mais, ils étaient vraiment très peu efficaces, le pire c’est que l’internet ne marchait pas.
Enfin, j’ai eu la grande surprise de découvrir que mon formulaire www.c19.cl était caduque. Le Consulat, si prompt à envoyer des circulaires, ne m’a pas prévenue. Si j’avais su, j’aurai profité de l’internet de l’aéroport de Miami pour le refaire. D’ailleurs, le Chili ne demandait qu’un test PCR 48 heure avant le départ. J’ai fait un autre test le lundi matin que parce que j’avais une escale aux États-Unis qui le demandait.
N’ayant pas d’internet, je ne peux le remplir à nouveau. Ma puce chilienne ne marchait plus depuis longtemps et les données mobiles ne marchaient pas avec la puce française.
Plusieurs fonctionnaires ont essayé sans succès. Cela générait de nombreux conciliabules entre eux, essayant de trouver des solutions. On m’a d’ailleurs confirmé que le fameux www.c19.cl et autres règlements changeaient tous les jours, ce que j’avais d’ailleurs constaté lors de mes nombreuses tentatives pour le remplir.
Après 7 heures de vol et déjà une heure d’attente et de discussion, j’explique que j’ai aussi besoin d’aller aux toilettes. On me les indique, j’y vais en leur laissant la documentation en espérant qu’ils avanceront sur mon dossier.
Cependant, quand je suis revenue, la 5ème fonctionnaire à s’occuper de moi s’occupait de 2 autres voyageurs et avait laissé mon dossier de côté.
Comme, elle était aussi incapable, elle argue qu’elle risque d’être contaminée et m’envoie une autre fonctionnaire à qui je dois réexpliquer pour la 10ème fois la situation, que j’arrivais de Paris dont je suis partie le 14 décembre, que le résultat du dernier PCR n’a pas pu être imprimé à l’aéroport et que le fichier que je leur montrais avait suffit pour que je monte dans l’avion. Le fichier indiquait les 4 tests PCR effectué depuis novembre, et tout ce que les fonctionnaires voyaient était novembre. Il y avait un QR code qui donnait bien sûr le résultat négatif du test du lundi matin. Mais, il n’arrivaient pas à le scanner.
La dernière fonctionnaire, qui était un peu plus débrouillarde que les autres a fini par me partager son internet pour que je récupère à nouveau le résultat du dernier test PCR qu’elle a fini par accepter. Pour finir, elle a remplir le www.c19.cl sur une version papier! C’est un comble.
J’ai tout de même eu l’impression d’avoir affaire à une bande d’incapables qui trouvent normal que l’on attendent plusieurs heures pour remplir un simple formulaire. Cela est d’autant plus grave que ce sont déjà des incompétents qui ont provoqué les frais supplémentaires mentionnés plus haut qui sont certainement plus élevé que leurs salaires.
De `plus, heureusement que j’ai des papiers chiliens et que je parle espagnol couramment. Comment doivent ressentir ce genre de situation des étrangers ne parlant pas la langue?
Et on m’a envoyé faire un nouveau test PCR pour pouvoir sortir après une nouvelle attente “confinée” dans l’aéroport de 7h30 pour avoir le résultat. Après autant de tests en si peu de temps, je commence à avoir le nez irrité.
J’ai passé la douane sans problème. Quand je suis allée récupérer mes bagages, il y avait une hôtesse qui attendait auprès d’eux. Elle croyait qu’ils étaient de toute une famille. Me voilà devenue une famille à moi toute seule!
Heureusement, que je ne suis pas une famille, sinon j’aurais passé 10 heures au lieu de 2 aux guichets de Ministère de la Santé.
On m’avait donné un papier avec un site auquel il fallait donner un identifiant. Dans le hall, l’internet fonctionnait, mais le site indiqué se trompait lui aussi. Par chance, j’avais repéré des guichets de l’entreprise qui m’avait fait le test. Je refais donc la queue, et sans explications on me sort un certificat négatif. Je suis enfin autorisée à aller prendre le bus que j’avais réservé pour Puerto Montt à 21h15.
En sortant de l’aéroport, je me retrouve sans internet. Pendant l’attente, j’ai cherché vainement une nouvelle puce pour mon téléphone. En effet, le seul magasin qui en vendait avait fait faillite.
Retour à Puerto Montt
Juste avant de sortir de l’aéroport, j’arrache toutes les étiquettes des valises, en suivant un conseil que l’on m’avait donné. J’avais oublié une étiquette que l’on m’avait collée sur ma veste, à la sortie du remplissage du formulaire. Le chauffeur de la navette pour le terminal de bus m’a fait la remarque qu’il valait mieux l’enlever.
Vu mes bagages excessifs on me dit de payer 2 billets.
J’arrive au Terminal de bus, mais ce n’est pas le bon. Heureusement, quelqu’un me trouve un monsieur avec un grand charriot qui peut emmener mes bagages au Terminal Sur qui n’est pas très loin.
Au passage, j’achète une puce pour mon téléphone.
Il aura aussi la gentillesse d’attendre jusqu’à ce que mes bagages soient installés dans la soute du bus.
Le bus m’avait coûté 16 300 pesos chiliens et j’ai dû payer un supplément de 15 000 pesos pour les 5 bagages.
Une fois dans le bus, j’apprends qu’il n’y a pas de WIFI dans ce bus. Alors, j’essaie de monter ma nouvelle puce dans mon téléphone, mais cela ne marche pas. Donc, je ne peux pas prévenir mon ami Angel que je suis bien montée dans le bus.
Je suis très fatiguée et je dors presque toute la nuit. J’arrive à Puerto Montt vers 9h30. Mon ami n’était pas là. Mais un autre monsieur à charriot me propose de me ramener chez Angel, ce que j’accepte.
Solution au voyage, enfin
Il y a peu, j’ai découvert par hasard, sur France Culture, un article sur l’histoire de la ponctuation et la proposition d’une nouvelle ponctuation émotionnelle. Dommage qu’elle ne soit pas disponible pour le web! J’en aurais fait un usage immodéré.
Je dois vous avouer que mes amis chiliens ont été plutôt choqués par cette situation. Sans compter que Gérard aura aussi fait les frais de l’incurie de nos administrations.
Nouveau voyage
Comme je voua l’ai annoncé en début d’article, je vais donner des cours de teinture et de tissage à Zonca, Italie.
Aéroport hors normes
Comme je suivais un cours par zoom du Museo de Arte Precolombino de Santiago de Chile (sur la technique des bonnets à 4 pointes), j’avais une séance le 7 mai au matin et devais être le 8 à Santiago pour partir pour Milan, je décide de prendre l’avion le 7 au soir à Puerto Montt et de passer la nuit à l’aéroport. Il était presque désert.
J’arrive aux informations et me renseigne sur le Test PCR qui n’est pas encore passé de mode pour les États-Unis et l’Italie. Et j’apprends que je dois aller le passer dans un Hòtel de luxe à 5 minutes en voiture. Seule option pour y aller le taxi.
Autre problème, il n’y a plus de consigne pour les bagages à l’aéroport de Santiago, contrairement aux informations sur le WEB.
Donc, ce matin, je dois aller faire mon PCR payé d’avance en taxi avec tous mes bagages!
C’est ainsi que je découvre le nouveau terminal international de Santiago. Distributeur d’argent en panne. Le chauffeur de taxi se fait payer en dollars, mais ceux-ci doivent être impeccables. Ceci est une règle générale au Chili, comme si les “gringos” et autres Européens vouaient un culte à leurs billets de banque et ne les fourraient jamais dans leur poche.
Dans l’ancien terminal, il y a encore une zone avec des sièges et des prises, pour recharger les téléphones et ordinateurs. Dans le nouveau, il y a quelques prises normales, juste à côté des portes, en plein courant d’air. Et pour s’asseoir, il n’y a que le sol, ou un escalier! Vive le progrès. Il ne reste qu’un restaurant avec une paire de prises à chaque table! Au tarif, resto d’aéroport, cela fait chère la recharge…
Petit plaisir, la musique d’ambiance est classique, je ne sais pas si l’effet Mozart fonctionne sur tout le monde, mais j’apprécie, c’est rare d’entendre ce genre de musique au Chili.
Surprise, on pèse les valises pour l’embarquement, elles sont plus légère de 2 ou 3 kilos à Santiago qu’à Puerto Montt. Heureusement, cela m’évite de payer des suppléments.
Hotel hors normes
Quand on voyage, on risque de tomber parfois sur des hotels hors-normes, celui-ci apparaissait sur booking.com avec un lit dans une chambre partagé entre 6 personnes, près de la Gare Centrale de Milan à 23 euros + 2 de taxes, un peu cher mais assez bien situé, surtout lorsque l’on voyage chargée.
C’est là le problème, la femme chargée de l’accueil a trouvé que 3 valises c’est trop! Curieux hôtel qui n’accepte pas les voyageurs un peu trop chargés.
Une de mes valises pourtant neuve a déjà perdu une roue en sortant de l’aéroport, mon sac à dos a un montant brisé. Donc, achat d’un nouveau charriot et d’un grand sac à roulettes.
Quelle réception après 3 jours de voyage et d’attente dans des aéroports depuis le Sud du Chili!
Conclusion dans les normes
J’espère que cet article ne vous paraîtra pas trop cauchemardesque et qu’il pourra vous être utile. Quel labyrinthe!
Fait positif, j’aurai appris à faire des captures d’écran.
/// Filer comme au temps jadis? /// Article créé le 10 mai 2021 —- Mis à jour le 29 octobre 2024
Je suis rentrée au Chili le 15 novembre – Beaucoup de nouveautés Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Les dernières nouvelles apparaissent souvent sur ce site
Filer comme nos ancêtres, j’en suis encore loin. La finesse de leur travail m’impressionne toujours. Les vieilles habitudes de nos aïeux ont beaucoup à nous enseigner. Après plus de 15 ans de pratique, de patience et de nombreux voyages, il me semble que j’ai accumulé assez d’expériences pour pouvoir en partager. De nouveaux essais ne tarderont pas à arriver.
Pourquoi filer?
Quand on a des moutons, ce n’est pas encore mon cas, on doit les tondre au moins une fois l’an, parfois deux.
Les camélidés se tondent soit tous les ans ou mieux tous les deux ans pour un poil plus long.
En effet, ils ont trop chaud en été et la laine a tendance à se feutrer, se salir et se brûler au soleil. Cela la rend plus difficilement exploitable.
Contrairement à certaines légendes urbaines, les animaux ne meurent pas des suites de la tonte. Les moutons à laine ont été sélectionnés depuis des siècles pour qu’ils ne perdent plus leur laine à chaque printemps, puis selon différentes qualités de laine, en fonction du climat, de la finesse désirée, de leur brillance, de la façon dont elles absorbent la teinture… En effet, certaines laines se teignent mieux que d’autres.
Il vaut mieux les tondre avant la montée en graine des plantes qu’ils pâturent. En effet, certaines graines s’incrustent dans les toisons, cela ralentit la filature. D’autres graines peuvent être très piquantes lors du nettoyage de la toison et peuvent même blesser les doigts lors de la filature. De plus, elles doivent irriter les moutons.
Il n’y a pas que la laine de mouton que l’on peut filer. Tous les poils longs et souples peuvent être exploités.
Certaines plantes de nos jardins telles que les orties, les mauves, les roses trémières peuvent fournir des fibres intéressantes.
Le liber de certains arbres étaient exploités de la Préhistoire au Moyen-Âge, tel celui du tilleul, du chêne, de l’aulne…
La filature de la laine n’est bien sûr pas obligatoire, on peut la crocheter seulement cardée, on peut la feutrer…
Mais une laine filée, prête à l’emploi ouvre de plus vastes champs à l’imagination,
Comment commencer à filer?
Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas difficile, beaucoup de gens ont appris quand ils étaient enfants. Moi,j’ai commencé à l’âge de 45 ans. Il suffit d’en avoir envie.
Chacun à sa main, comme pour la cuisine, il suffit d’y prendre goût. A Puerto Montt, les fileuses qui travaillent pour mon ami de Rincón de Angel reconnaissent leur laine parmi des dizaines d’autres pourtant apparemment très semblables.
C’est tellement agréable de travailler avec son propre fil…
Quelles fibres choisir?
Il y a beaucoup à dire sur les différentes fibres bien connues, ou parfois oubliées. J’ai déjà consacré un article aux fibres. Je vais d’ailleurs le compléter prochainement.
Dans celui-ci, je vais me concentrer sur la laine. On pourrait y consacrer des centaines d’articles.
Laver la laine ou pas avant?
Dans cet article, je vais beaucoup commenter un documentaire de Youtube, du Museo Las Lilas de Areco, en Argentine qui donnent de précieuses informations. Pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol, je vais traduire l’essentiel des commentaires.
Cela ne vous dispense pas de le regarder, car vers la 30ème minute, il fait une démonstration surprenante de sa méthode de lavage de la laine qui doit être compréhensible même si on ne parle pas espagnol.
Carder ou peigner avant de filer
Peigner la laine
Pour cela, il faut des fibres longues. Le résultat doit être bien sûr meilleur. Je ne l’ai pas encore fait.
Il faudrait peut-être que j’aille faire un tour chez les spécialistes, en Angleterre.
Carder à la main
C’est le plus simple. Nous rêvons tous de voir tomber les poussières, brindilles et autres déchets partir comme par miracle. Mais, il est difficile de passer outre ce travail.
Nous avons deux options.
Ma pratique habituelle, sans outils
J’étire simplement la laine en arrachant ce qui gênerait à la filature. J’enroule cette mèche dite de carde assez grossière sur une main. Quand j’ai une assez grosse boule, je la reprends en l’étirant et en l’enroulant de nouveau jusqu’à obtenir une mèche de la grosseur souhaitée, la plus régulière et propre possible.
À chaque passage, des déchets tombent, la laine s’aligne mieux et se tord légèrement ce qui aide à la filature.
Quand on a obtenu la grosseur désirée de la mèche de carde, on l’enroule de nouveau, mais autour de la main ouverte, de façon à pouvoir passer le rouleau autour du poignet.
Cela peut être fait aussi bien avec de la laine propre que sale.
Carder à la main ne veut pas dire que le résultat ne peut pas prétendre obtenir des fils de qualité, même en partant de laine brute.
Avec planches à carder
Cela me semble plus fatigant, la laine doit être plutôt propre, sinon les planches à carder se salissent très vite, cela devient contre-productif.
On trouve sur le marché d’Otavalo (Équateur) ou sur internet des planches à carder, telles qu’on les voit sur les sites américains.
C’est très fatigant, cela ne permet donc pas de préparer de grandes quantités de laine, encore moins de laine sale.
Si vous avez envie de faire l’essai à moindre coût, vous pouvez vous procurer au supermarché deux brosses à chiens, mieux vaut choisir le plus grand modèle.
Attention
On appelle aussi cardes des planches de ce style, ou avec des cardères. Mais ces planches servent à soulever le poil de toiles et leur donner une impresssion de velour…
Il y a eu aussi des machines industrielles dans le même but, équipées de fleurs de cardères. Ceux-ci étaient cultivés à cet effet.
Cardage à la machine
Cardeuse manuelle
J’ai eu l’occasion de tester des cardeuse manuelles. Elles sont certainement très pratiques pour carder des poils de camélidés qui ont très peu de graisse, de lanoline et dont les impuretés tombent facilement. Mais, cela se garde très bien à la main aussi.
À l’instar des machines à carder industrielles, machines à carder habituelles (qu’elles soient électriques ou manuelles) ont des picots métalliques très courts (environ 1 cm). D’après mon expérience, cela n’est pas suffisant pour démêler les laines de mouton lavées qui ont souvent un peu feutré.
Attention! Il ne faut pas passer de laine de mouton sale.
En fin de compte, ce sont des machines pour mélanger de couleurs d’alpaga ou des rubans de tops. Elles sont plutôt orientée pour une filature artistique.
Il ne faut pas oublier que ces machines sont manuelles et il faut tourner la manivelle, plus la machine est grande, plus c’est lourd. Les machines de 20 cm de large sont suffisantes.
Cardeuse de tapissier
J’ai eu l’occasion d’en essayer une, quand j’étais chez Biolab Maraîchage.
Il en existe une variante moins encombrante et encore moins efficace. Je l’ai aussi testée à Calama, au Nord du Chili. C’est une fausse bonne idée.
Il s’agit d’une caisse en bois peu profonde dont le fond est tapissé de clous de 4 ou 5 cm de hauteur, séparés de 4 cm chacun. Un couvercle lui aussi hérissé de clous décalés par rapport à ceux du fond de la caisse coulisse en étirant les mèches de laine.
Ces appareils ont pour défaut de ne pas aligner les fibres et surtout de casser les plus fragiles. Ce n’est pas grave pour un matelas, mais c’est dommage pour la filature.
Cardeuse électrique
Chez “Rincón de Angel”, nous en avons eu une grande, de 60 cm de large.
Les limites sont les mêmes que pour les cardeuses à tambours décrites plus haut. Elles se bloquent très facilement.
L’intérêt est qu’on obtenait de grandes planches (60 cm x 60 cm) prêtes à feutrer
Nous en avons eu une à la vente, de 20 cm de large, plus efficace, elle avait de plus grands picots, un peu plus espacés.
Pour toutes ces machines à tambour, il faut faire attention avec ses doigts.
D’autre part, il faut éviter à tout prix que la laine aille s’enrouler autour des axes, sur les côtés des tambours. C’est difficile à enlever et cela bloque aussi la machine.
Je vous conseille, si possible, de travailler ces machines avec un masque. Ce n’est pas à cause d’un certain virus trop publicitaire, mais parce que ce travail génère beaucoup, énormément de poussières et de petites fibres qui vont irriter les poumons qui ne peuvent pas les éliminer. Évitons donc des maladies professionnelles non reconnues et dont on se préoccupe moins que de ce fameux virus.
Astuce “viking”
La cardeuse électrique ne donnant pas vraiment satisfaction. Nous avons fabriqué un appareil inspiré des peignes à carder viking.
Il s’agit en fait deux planches avec des clous de 4 cm tous les 3 cm.
La planche du bas était fixée à un pilier, l’autre munie d’une sorte de poignée glissait dessus en étirant les fibres.
C’était fatigant, mais efficace, beaucoup mieux que les planches équatoriennes ou nord américaines et plus économique.
Une fois ainsi préparée, la laine passait beaucoup mieux dans la cardeuse électrique qui alignait encore mieux les fibres.
Filer sec
Filer la laine sèche vous paraît sans doute logique.
Avec de la laine sale, il n’y a pas de difficulté, la lanoline la lubrifie.
Si vous filer du tops, il est aussi lubrifié industriellement, avec des huiles d’ensimage, qu’il faudra penser à éliminer par un bon lavage avant teinture.
Dans le cas oùla laine serait vraiment trop sale, on peut la rincer à l’eau froide, sans lessive. Cela peut faciliter le cardage. Je viens de le faire pour une laine de bonne qualité mais qui avait presque feutré sur le dos du mouton.
Filer humide
Si vous voulez obtenir des fils plus fins, plus lisses et plus tordus avec moins d’effort, filer humide est une bonne solution.
Je l’ai découvert par hasard, lorsque je n’ai pas pu résister à l’idée d’essayer de filer de la laine que je venais de laver qui séchait.
C’est beaucoup plus facile.
J’en ai eu aussi la confirmation à lecture de livres sur les anciennes techniques de filature. Les laines prêtes à filer étaient gardées dans des pièces humides et fraîches. Souvent, elles étaient filées dans ces mêmes pièces. Cela entraînait souvent des problèmes de rhumatismes.
Quand j’ai parlé de cela à une amie Aymara, elle m’a aussi dit qu’il était recommandé de filer humide les laines de chaîne qui doivent être plus solides.
Je viens de passer 15 jours de Wwoofing chez Gilles Michaudel qui élève des moutons et produit du cidre à Cormes dans la Sarthe. Quand nous avons traversé le village ancien, il m’a expliqué que les vieilles maisons était construites avec un rez-de-chaussée semi enterré plus humide où étaient installés les métiers à tisser et tout le travail de laine et du lin. L’accès à la maison se faisait par un petit escalier sur la façade.
Filer humide peut aussi limiter les problèmes d’électricité statique avec certaines fibres qui volent facilement.
Que filaient nos ancêtres?
Ils filaient toutes sortes de poils d’animaux (chiens, chèvres, lapins et même vaches), des cheveux humains et de nombreux végétaux. La variété des plantes à fibres exploitées étaient beaucoup plus grande que maintenant.
Difficile à filer?
Si comme moi, vous avez commencé à filer avec des laines provenant de matelas, beaucoup de limites sont déjà repoussées.
Une de mes amies Aymara de Mamiña, m’a raconté qu’elle avait commencé vers l’âge de 6 ans avec les déchets de laines que sa mère éliminait quand elle filait. Rien ne se perdait.
La torsion
La torsion est ce qui donne la solidité à la laine et elle influe beaucoup sur la texture de la laine, je ne peux donc pas laisser de côté cet aspect de la filature.
J’ai lu un livre d’archéologie où ils avaient analysé la force de torsion, le sens de celle-ci, le nombre de fils par centimètres, le type de chaîne et de trame… des textiles de 3 cimetières précolombiens de la région de San Pedro de Atacama, près de Calama, Nord du Chili.
Dans le cimetière le plus ancien, les textiles étaient plus rustiques, moins soignés, essayaient d’imiter la fourrure (il fait très froid dans le désert la nuit).
Dans le cimetière intermédiaire, il y avait une très grande diversité de couleurs, naturelles des camélidés, mais aussi teintures végétales et animales (cochenille) avec des teintes très saturées. Même l’indigo était déjà présent.
Là, il y avait aussi une très grande diversité de systèmes de torsion et de combinaison de fils, allant jusqu’à 5 ou 6 fils parfois retordus par paires pour arriver à un fil final composite.
Au niveau du tissage et des dessins, aussi, tout était complexe et recherché.
Enfin, dans le cimetière le plus récent, de la période incaïque, tout s’était simplifié. La filature était beaucoup plus homogène. Les techniques de tissage variaient beaucoup moins. Bien que toujours maîtrisées, les couleurs n’apparaissaient plus que sur des bandes sur les cotés.
Les différents types de torsion influencent aussi bien la solidité du fil que l’aspect final de la toile.
Les fils de chaine qui nécessitent une plus grande solidité, doivent être plus tordus. Il souffrent plus lors du tissage en raison des frictions avec les peignes ou les lisses.
Jouer sur différentes torsions peut permettre des effets fantaisie intéressant, lorsque l’on retord la laine.
Filer S ou Z
A priori, le sens de filature, n’a pas d’importance. Mais, il faut toujours filer dans le même sens. Il n’y a donc pas de problème pour les gauchers.
Pour retordre, on tord deux fils dans le sens inverse de la filature.
Généralement, on tord vers la droite et retord vers la gauche. Cela semble plus simple. Mais, il y a des endroits où on pratique plutôt l’inverse.
Dans certaines traditions, on file à gauche pour des textiles sacrés ou de sorcellerie, pour des portes-bonheurs…
Pour certains textiles, la chaîne n’est pas filée dans le même sens que la trame, ce qui apportent certains effets.
Forte ou pas
Plus la torsion est forte, plus le fil est solide. Mais, si l’on tord de trop, le fil a tendance à s’enrouler sur lui-même.
C’est désagréable à travailler par la suite. Et, surtout, cela provoque que le textile terminé s’enroule sur lui-même. Il faut donc bien balancer le fil dès le départ, ou le retordre, ce qui le rééquilibre.
Doubler ou retordre la laine
Pour que le fil soit bien balancé et solide, il vaut souvent mieux le retordre deux fils en sens inverse. Cela empêche aussi que les tissages et tricots s’enroulent sur eux-mêmes. Il n’y a pas d’autres solutions, le fer à repasser n’y peut rien, ou pire risque de brûler les fibres.
Donc, si l’on ne sait pas filer balancé, c’est-à-dire sans que la laine s’enroule sur elle-même, il vaut mieux la doubler ou la tripler. Cela redresse le fil, l’assoupli et le rend plus agréable.
Bien sûr, ce allonge le temps passer à filer, car il faut filer le double pour la même longueur, et encore retordre. Cette opération est cependant plus rapide que la filature originale. En effet, les fils glissent sans que l’on doivent les contrôler autant et la force d’inertie des fils trop tordus aident au travail.
Filer des laines fantaisie
Une fois que l’on sait filer, on peut créer ses propres laines fantaisie. Là, la créativité n’a plus de limite.
Dans ce cas là, parfois, le fuseau laisse plus de liberté, car des parties irrégulières de laine ne risquent pas de se bloquer dans le trou d’entrée du rouet ou de s’accrocher sur les petits crochets guides de la broche en U.
Quel outil choisir pour filer?
Le fuseau
Le fuseau est incontournable à mon avis. D’abord, pour son ancienneté. Les rouets les plus anciens en Europe datent du XIIIème siècle, et proviennent d’Orient, des Indes. Leur mise au point pour obtenir le type de rouet que l’on connaît actuellement datent du XVème siècle.
Grande variété de modèles
Il existe de nombreux types de fuseaux, suivant les régions, le genre de fibres à filer et la grosseur du fil final.
Plus le fil voulu est fin plus le fuseau doit être léger.
L’idéal est d’en avoir plusieurs, J’ai même vu un habitant de l’île Maillen (en face de Puerto Montt, sud du Chili) filer de la grosse laine avec un bâton de près de 2 cm d’épaisseur et 70 cm de long contre sa cuisse.
J’ai aussi vu une femme filer très fin, en face d’un marché à Cajamarca (nord du Pérou) avec un simple fil de fer de 30 cm appuyé sur le sol.
Facilité d’apprentissage
En un quart d’heure, on peut savoir manier un fuseau. Après, tout vient avec l’expérience et la qualité de la fibre. Cependant, il faut un certain temps de pratique pour obtenir des fils réguliers et solides.
En outre, on devrait enseigner à filer à tous les enfants à l’école, ce serait une excellente leçon de physique appliquée. En effet, l’usage d’un fuseau met en évidence de nombreuses lois de physique:
la résistance, plus une fibre est tordue, plus elle est solide,
l’inertie, si l’on ne maintient pas le fuseau en mouvement, il repart en arrière,
les forces centripètes et centrifuges.
Que de science résumée dans un outil aussi ancien!
Filer en marchant
Un autre intérêt de l’usage d’un fuseau pour filer est qu’on peut le faire debout et en marchant.
En effet, si le fuseau est assez léger et la fibre fine, comme c’est le cas de l’alpaga par exemple, c’est plus efficace et l’on peut ainsi profiter de temps de marche ou de files d’attente.
Filer au rouet
En cherchant plus d’informations sur les rouets, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), je découvre un grand nombre d’oeuvres musicales dédiées aux rouets et de références littéraires. Cela indique son importance dans la vie quotidienne des siècles passés.
Lors des visites des musées Open Air de Scandinavie et des pays baltes, on peut voir des rouets dans presque toutes les maisons.
Le rouet à pédale
Il peut être plus difficile à manier, car il a parfois tendance à partir dans le sens opposé à celui désiré. Mais il suffit simplement de relancer la roue dans le bon sens et de maintenir un rythme régulier. On finit par s’y habituer.
Pendant longtemps, chez mon ami du “Rincón de Angel“, je devais faire la démonstration des rouets électriques, alors que les clientes essayaient naturellement les rouets à pédale.
En fin de compte, j’ai appris à filer avec ce type de rouet chez mes amis bronziers en Suisse. Maintenant, je le pratique aussi quotidiennement en wwoofing chez Aline, Les Fourrures d’Aline.
Avec un peu de patience, on s’y fait. C’est tout de même beaucoup plus rapide que de filer au fuseau.
Il est intéressant de noter que ce type de rouet permet de réguler la vitesse de filature à volonté en fonction de la qualité de la laine, ce qui est rarement le cas sur les rouets électriques qui peuvent paraître trop rapide au début et trop lent quand on a l’expérience.
Cette possibilité de réguler la vitesse permet d’obtenir une laine plus régulière ou de jouer sur certains effets.
Le fil disparaît donc moins souvent dans le trou quand la laine se coupe. On perd moins de temps à la rattraper.
Le rouet électrique
Il n’a pas besoin de pédale, donc il est moins encombrant. Il en existe des versions super compact. Pour les semi-nomades comme moi, cela peut être un atout.
Sa vitesse de rotation est généralement constante. Quand on a de l’expérience, cela peut parfois paraître lent.
On peut travailler debout et à une plus grande distance. Cela peut permettre d’obtenir un fil plus lisse et régulier, car la torsion se répartit sur une plus longue distance. En outre, la position assise toute la journée n’est pas bonne pour la santé.
Achat d’un rouet
Lors de l’achat d’un rouet, si l’on ne veut pas qu’il serve de simple décoration, il y a quelques détails d’importance à prendre en compte. En outre, il en existe qui ne sont pas du tout décoratifs, mais ils sont très efficaces.
Il est difficile de trouver le rouet parfait, ils sont souvent destinés à différents types de fibres.
Si on le fait faire à la mesure, il faut s’assurer que la personne qui le construit sait filer, sinon il risque de ne pas comprendre vos exigences.
Vérifier qu’il embobine ce qu’il tord
Il existe normalement un système de frein (caché) qui permet que la bobine enroule le fil tordu, ou un système à double courroie avec des roues de différentes tailles.
J’ai vu plus d’une fois de très beaux rouets qui tordaient très bien, mais n’embobinaient pas.
Taille du trou d’entrée
La taille de ce trou est très importante, car c’est une des limites à la grosseur de la laine.
En outre, il faut veiller à ce que la sortie de ce trou ne soit pas plus petite, car le problème serait le même que si le trou était petit à l’entrée, avec des risques de bourrage en plus. Ce genre de rouet existe aussi, malheureusement.
Un gros trou d’entrée permet de filer de grosses laines. Cela peut être intéressant pour valoriser des laines de moins bonne qualité, notamment celles de vieux béliers qui peuvent servir à faire des tapis ou des objets décoratifs…
Taille de la bobine
La taille de la bobine détermine la quantité de fil que l’on peut produire sans noeud. Quand le fil est fin, une petite bobine peut suffire. Mais, si l’on file gros, une petite bobine est vite pleine.
Taille des crochets sur la broche en U
La taille des crochets qui permettent de déplacer la zone d’enroulement sur la bobine, doit être proportionnelle à la grosseur du fil.
Les rouets Ashford ont une caractéristique intéressante, à ce niveau. Au lieu d’avoir une série de crochets, il y a une bague circulaire que l’on déplace à volonté sur la branche de la broche en U. Cela évite que la laine sorte des crochets et aillent s’enrouler sur l’axe. On peut choisir plus précisément l’endroit où va s’enrouler la laine. Cela doit permettre de filer des laines plus irrégulières.
Bon état de la broche en U
Cette pièce est une des plus fragile du rouet et elle constamment soumise à des forces importantes lors de la filature. Il est donc important de vérifier son bon état. Cette pièce est difficile à réparer.
Possibilités de réglages
Les possibilités de réglage ne sont pas toujours disponibles sur les vieux rouets. D’autres rouets, à l’inverse, disposent de tant d’options de réglage que même les manuels, qui ne sont souvent qu’en anglais ne sont pas d’une grande aide.
Tension de la courroie
La possibilité de réglage de la courroie est aussi importante. Pour pouvoir retordre, sur certains rouets, on met la courroie en 8, ce qui inverse le sens de torsion, il faut donc que celle-ci soit assez élastique.
Au Chili, on règle souvent le problème en utilisant une courroie en vieux bas de nylon. Cela peut paraître surprenant, mais, c’est très efficace.
Possiblité de retordre (marche inverse)
Lors d’une visite au célèbre marché du 16 de Julio, dans la banlieue de La Paz (Bolivie), appelé El Alto, je me suis renseignée sur les rouets.
On m’a posé une question qui m’a semblée curieuse. “Voulez-vous un rouet pour filer ou pour tordre?“. 10 ans après, j’ai commencé à comprendre.
J’ai rencontré un fabricant de machines textiles dans ce même quartier d’El Alto qui fabriquait des machines à retordre. En effet, les femmes boliviennes aiment les laines très tordues, car elles sont plus solides. Et, elles lui font retordre même des laines industrielles bien balancées.
D’autre part, certains rouets ne sont effectivement pas prévus pour fonctionner en marche inverse.
Il est à noter que certaines laines fantaisie s’obtiennent en retordant soit en S, soit en Z deux ou plusieurs fils tordus les uns en S et les autres en Z, ce qui donne une laine plus gonflante.
Position de travail pour filer
L’ergonomie est aussi un facteur important à prendre en compte. Il faut donc trouver la bonne position. Il faut arriver à ne pas devoir se rapprocher trop du rouet, cela permet d’avoir un peu d’avance si le fil se coupe, on peut rattraper le fil et arrêter s’il le faut avant que le fil aille s’enrouler sur la bobine.
Vitesse de filature
Certains rouets électriques sont mal réglés et sont si rapides que la bobine s’envole au bout de quelques minutes.
D’autres qui utilisent un moteur de machine à coudre munies d’une pédale, semblent intéressant car ils permettent de régler la vitesse. Malheureusement, ces moteurs ne sont pas assez puissants et ils chauffent trop vite. Donc, ils ne permettent pas un usage professionnel.
Possibilité de démontage
Pour voyager, il peut être intéressant de pouvoir démonter son rouet. Cependant, c’est rarement le cas. Jadis, on filait surtout à la maison et on ne voyageait pas beaucoup.
Cependant, cela peut éventuellement nuire à la solidité du rouet.
Ma recherche actuelle
Je suis donc à la recherche d’un rouet qui tienne compte de ces exigence. J’en suis arrivée à la conclusion que le mieux serait de faire appel à mon ami Juvenal de Bolivie.
Quelques chiffres
Essayons de chiffrer un peu les pertes et le temps à dédier à cette activité.
Je vais vous décrire pas à pas la filature de 455 g de laine brute.
Je n’ai pas travaillé, dans ce cas avec la meilleure partie de la toison.
Nous sommes parties de la laine brute de brebis de race solognote. Il s’agit d’une race bouchère qui possède une toison de bonne qualité et relativement longue. Ces animaux sont élevés en plein champs, dans l’Orne, Normandie, où règne un climat assez humide.
Nettoyage et cardage manuel
Comme à mon habitude, je vais filer la laine avant de la laver.
Cette laine n’était pas de la meilleure qualité, leur propriétaire en avait gardé un peu pour de l’isolation. Mais, cela n’affectera pas le résultat final.
J’ai d’abord enlever l’essentiel des herbes et des pointes collées par de la boue.
Puis, j’ai préparé des boules de mèches de carde assez grossières.
Temps pour ces deux opérations: 2h 30 mn
La plus grosse partie des déchets est produite lors de cette étape.
Affinage des mèches de carde pour filer
Puis j’ai affiné ces boules de mèches de carde, à chaque enroulement les les fibres s’alignent dans le sens du fil et la torsion permet de les maintenir dans cet ordre.
Plus on répète cette opération, plus la laine sera propre et pourra être filée plus fine.
Temps pour cette opération: 1h 30 mn
Quand la mèche de carde semble bonne, la dernière étape consiste à l’enrouler encore une fois, très lâche de manière à pouvoir la passer au poignet comme un gros bracelet.
Encore des déchets…
Temps pour cette opération: 1h
Filature au rouet
Enfin, on peut commencer à filer.
Une fois la bobine pleine, je fais une pelote avec la laine filée. Les premières bobines, j’avais fait des bobines rondes. Cependant, il est plus facile de retordre à partir de pelotes donnant accès aux deux bouts. C’est pourquoi j’embobine la laine sur un fuseau.
Encore des déchets, mais déjà moins.
Temps pour la filature: 6h 30 mn
Doublage du fil
Pour avoir une laine plus solide et bien balancée, je retords ensemble deux fils dans le sens inverse. Il me semble que le rouet que j’utilise actuellement ne me permets de le faire. La taille de la bobine est insuffisante et le sens des petits crochets sur la broche en U n’est pas correct.
Je fais donc cette étape au fuseau, elle est d’ailleurs assez rapide, puisque la force d’inertie de la torsion du fil nous aide.
Temps pour retordre: 2h
Mise en écheveaux
Une fois le fil retordu, je transforme la pelote en écheveau en utilisant une “aspa”.
Temps de mise en écheveaux: 30 mn
Poids des écheveaux avant lavage: 340 g
Je n’oublie pas de nouer comme il faut les deux bouts de façon à ce que l’écheveau ne s’emmêle pas au lavage et à la teinture.
Lavage
Nous faisons d’abord tremper 1/4 d’heure à l’eau froide pour enlever le suint qui donne la fameuse odeur de mouton. La laine blanchit déjà.
Il est important d’éviter les chocs thermiques pour éviter le feutrage. Pour la même raison, il faut éviter de frotter.
Il vaut mieux éviter les eaux calcaires, l’idéal est l’eau de pluie.
Puis lavage au shampoing, sans frotter, dans ce cas.
On peut aussi utiliser du produit à vaisselle, de la lessive de lierre ou de laurier, de la lessive de cendres.
Plusieurs rinçages.
L’idéal est d’utiliser de l’eau de pluie, surtout là où l’eau est très calcaire. Ajouter un peu de vinaigre blanc au dernier rinçage pour adoucir encore plus les fibres.
Lavage au lavoir
La dernière série d’écheveaux d’Aline comptait 12 pièces auxquels il fallait ajouter 5 écheveaux pour moi, de l’alpaga et de la laine de mouton Shropshire que j’avais profiter de filer tant que j’avais accès au rouet.
Cela faisait un peu beaucoup pour la petite bassine et nous avions épuisé la réserve d’eau de pluie de récupération des toits, il ne pleuvait plus depuis plusieurs semaines. Et l’eau du robinet est très calcaire.
La solution était le lavoir.
Pour l’occasion, j’ai tissé un filet pour mes écheveaux.
Nous avons donc décidé de le faire dans un lavoir. Aline a d’abord cherché au plus proche et a demandé à son voisin d’utiliser le bassin qu’alimente sa source.
Malheureusement, le bassin était envahi de petites algues.
Nous sommes donc allés au lavoir communal de Sérans. Nous y sommes allées deux fois. L’endroit est si tranquille que nous avons laissé la laine se rincer et Aline est passée la rechercher après avoir assisté à la messe.
Je crois que c’était une bonne idée, il existe encore de nombreux lavoirs dans les campagnes de France, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Séchage
Faire sécher à l’ombre sans essorer. Ne pas accrocher sur une partie métallique oxydée, car on pourrait avoir des surprises à la teinture. Les mordants sont souvent des oxydes de métaux.
Pesée après lavage et séchage: 225 g
Perte par rapport à la dernière pesée: approximativement 20 %
Perte par rapport aux 455 g de départ: 230 g
Nombre de mètres de laine: 193 m
Temps total: 14 heures
Ces chiffres sont indicatifs pour cette race ovine, avec d’autres races, ou des animaux élevés dans d’autres conditions, la perte pourrait être plus ou moins élevée.
Mise en pelotes
Avant de tricoter, je passe les écheveaux en pelotes.
Autres laines travaillées
À la suite de la laine des Solognotes, Aline a reçu d’un de ses voisins un sac de laine de Bleues du Maine. Puis, chez Gilles Michaudel, j’ai testé la laine des Tonnet Morteau.
Bleues du Maine
Cette laine était de meilleure qualité, il y avait moins de déchets, ils n’avaient gardés que les meilleures parties. Le seul petit défaut est que cette laine avait séjourné sale dans son sac plus de 3 ans.
La lanoline et le suint (ce que l’on appelle le “beri” à Puerto Montt, il s’agit d’un mot Mapudungun) s’était oxydé et avait un peu durcit.
Les fibres sont longues et cette laine se file très bien, elle colle un peu plus aux doigts. Le résultat final est bon. Seulement, cette laine blanchira un peu moins au lavage. Est-ce grave?
Nous avons fait les mêmes pesages avant et après lavage comme avec la laine des Solognotes. Les pertes de poids au lavage sont assez semblables.
Thones et Marthod
Depuis, j’ai testé d’autres laines, notamment de la Shropshire, agréable à travailler. Mais, je vous parlerai plus en détail de la laine des Thones et Marthod. Elle est très différente des laines que j’ai travaillées jusqu’ici.
C’est une laine très douce, longue et blanche. C’est un vrai plaisir à filer.
Petite remarque
Si on tient compte des données, ci-dessus, qui ne sont malheureusement pas exagérées, on doit comprendre que le prix de ce travail doit être juste, même si la laine peut être “gratuite“.
Dans un prochain article, je vous parlerai d’une autre race bouchère à bonne laine: la Tonnet Morteau.
Conclusion
Filer est une école de patience, on file centimètre par centimètre. La laine passe plus de dix fois entre les mains avant le fil final.
Beaucoup pourraient assimiler cette expérience à une forme de méditation, car les mouvements sont répétitifs, seules erreurs, coupure de la mèche de carde ou du fil viennent interrompre le fil des pensées.
D’autres, préfèrent le faire en groupe, c’était encore le cas, il y a peu dans la région de Puerto Montt, c’était l’occasion de réunions entre voisins.
Voulez-vous filer vos moutons?
Je suis à votre disposition pour cela. J’attends votre appel.
Pourquoi pas un atelier?
Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.
Post-Scriptum
Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer à et partager des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.
/// Ronces utiles /// Article du 3 mai 2020, modifi´é le 29 septembre 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Prochain départfin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2 mai000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
Comme les ronces abondent ici, j’en ai déjà parlé dans plusieurs articles, le moment est venu de leur consacrer quelques pages dédiées. Car, cette plante précurseur de la forêt mérite tout notre intérêt et peut s’avérer très utile à plus d’un titre.
Après 3 mois de Wwoofing chez Biolab Maraîchage, et 2 mois de confinement, l’équipe de wwoofeurs s’étoffe. Il y a maintenant beaucoup d’énergie concentrée. Un proverbe dit: “Seul, on avance plus vite. À plusieurs, on va plus loin…” Chacun a ses compétences propres, ses intérêts et participe à sa façon.
Suite à la visite de Coralie, une amie de Paul Thierry, des sessions de teintures, filatures et tissage vont s’organiser.
Coralie aimera les ronces
Coralie est venue, dans un drôle de fourgon jaune, nous proposer de participer à un projet d’écovillage, près de Limoges, à Monts Blonds…
Alors, je lui ai demandé si elle avait déjà quelqu’un pour les teintures naturelles… et nous avons vite convenu d’organiser ensemble un petit atelier expérimental. Coralie aime le jaune. Et, les ronces qui nous envahissent peuvent donner du jaune. Elle fait partie des anciens collaborateurs de Biolab Maraîchage et des initiateurs du mandala aromatique.
Les ronces ont donc naturellement été choisies pour le premier essai, selon les volontés de l’intéressée, comme toujours. En effet, les quantités à teindre sont assez importantes, car elle veut se faire un tapis de yoga jaune. Pour teindre beaucoup de fibres, il ne faut pas choisir une matière première rare. Par chance, les ronces produisent beaucoup de biomasse.
Autant en profiter…
Les ronces : la matière tinctoriale choisie
Une fois la matière tinctoriale choisie, nous nous devons de mieux la connaître. Quelle chance, elles sont vraiment très abondantes ici.
Un peu de botanique sur les ronces
Il en existe une très grande variété, ici, à Chevrainvilliers, elles ont de grosses épines qui transpercent les chaussures. À Gletterens, en Suisse, elles étaient très graciles et ne faisaient que s’accrocher un peu.
Pour la teinture c’est aussi plus agréable, car les épines ne s’amollissent pas en cuisant. Il est vrai qu’il en est de même pour les chardons.
Où trouver des ronces ?
En effet, les ronces se développent un peu partout, avec d’autres épineux, elles préparent le terrain pour les espèces arbustives et les arbres. On les trouve donc souvent en bordure de forêts et de haies.
Elles ont la réputation de faire avancer la forêt et de disparaître au fur et à mesure qu’elles avancent… en cédant la place aux arbres.
Le numéro 64 de la revue “La Hulotte” nous explique comment les ronces se multiplient en partenariat notamment avec le renard.
Quelle partie des ronces choisir ?
Normalement, ce sont les jeunes pousses qui sont choisies, car elles concentrent les tanins dans un minimum de volume. Mais, les tanins ne disparaissent pas avec le développement de la plante, car celle-ci est incapable de les éliminer de leurs tissus. Donc, elles les stockent dans leurs tissus.
Par conséquent, cette fois-ci, je ne ferai pas le tri.
La récolte des ronces
Simultanément au projet de teinture à la ronce, il a été décidé de nettoyer une des façades de la serre en verre envahie par les ronces.
Gérard, l’oncle de Paul, s’y était déjà attaqué, il y a quelques mois à l’aide d’un sécateur géant. Mais, nos amies les ronces avait repris de plus belle.
Cette fois-ci, David, un des wwoofeurs, les ont attaquées à la débroussailleuse. Il fallait passer derrière et récupérer cette précieuse matière tinctoriale. Avec Gwendoline, nous avons continué au sécateur. Il fallait nettoyer les tuyaux de récupération d’eau de pluie qui alimentent la mare.
Ainsi, nous avons récupéré une caisse de près de 10 kg de pousses et de branches de ronces, coupées en petit morceaux. La récolte était déjà accompagnée d’une douce odeur de confiture de mûres. Malheureusement, les odeurs ne passent pas par internet. Il faudra organiser un cours pour en bénéficier.
Le matériel
Les récipients pour les ronces
Ce n’est pas la première fois que je teins avec des ronces, je l’ai fait plusieurs fois au Chili. J’utilisais de très grandes casseroles soit en aluminiun, soit en acier inoxidable, ce qui est meilleur. J’ai donc assez souvent parfumé la boutique de mon ami Angel, laissant croire que je cuisais de la confiture de mûres.
Vue que les ronces sont dures, elles occupent plus de place dans la casserole. Coralie a bien fait les choses, elle a acheté une vieille lessiveuse.
J’ai donc mis les ronces à tremper dans cette lessiveuse en attendant que la laine soit lavée. Je suis déjà habituée à faire tremper les plantes à l’avance.
Cette fois-ci, cela a été un peu long, environ 3 semaines.
Je pensais qu’elles avaient pourri. Mais, une fois la laine lavée et le trou pour le feu creusé, quand nous avons mis la laine à teindre, les tiges de ronces en profondeur, étaient encore vertes.
Le métal de cette lessiveuse a sans doute modifié la couleur. C’est souvent le cas.
Coralie a lavé sa laine selon deux méthodes. La plus classique était à base de lessive de cendres, bien rincée.
La seconde méthode fait intervenir les enzymes présentes dans la saleté du mouton. C’est plus lent, il faut avoir de l’espace à l’extérieur et accès de l’eau de rivière ou de pluie.
Là, le principal défaut provient des mauvaises odeurs lors du rinçage. En effet, il s’agit de simplement laisser la laine tremper dans de l’eau si possible non chlorée pour favoriser le microbiote qui va se développer, pendant une quinzaine de jour.
Par la suite, il suffit de bien rincer et de laisser sécher à l’air libre. Lors de la teinture, les derniers restes de mauvaises odeurs s’en vont naturellement.
Laine filée
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de filer de la laine pour faire un essai.
Aussi, j’ai profité du bain pour faire un test de shibori sur de la laine crochetée.
Le mordançage
Les ronces sont bourrées de tanins. Cependant, elles teignent en jaunes, verts et gris, selon les mordants.
En effet, le jaune n’apparaîtra que lors de l’ajout de mordant à l’aluminium, de pierre d’alun. L’alun participera aussi à la fixation des teintures.
Le foyer
Avec Julien, un des wwoofeurs, nous avons regardé des photographies des différents foyers que j’ai utilisés lors des cours de teinture que j’ai donnés et de mes expériences.
Ici, le foyer sera utilisé pour l’artisanat et notamment la teinture, mais aussi à l’occasion des prochaines soirées “grillade” que cette joyeuse bande organise avec plaisir…
Nous avons donc étudié diverses solutions avant de choisir.
Option 1 – le feu dans un trou
C’est la technique que j’utilise dès que je le peux, quand il y a de la place à l’extérieur. Donc, c’est celle que nous avons choisie.
Enfin, je me permets de vous présenter les autres options dont nous disposions.
Option 2 – le foyer péruvien
J’en ai acheté un en terre cuite au marché de Cusco lors de mon voyage pour assister au Tinkuy de tisserands en novembre 2013. Maintenant, ils en font en tôle. Je ne sais pas s’ils sont aussi efficaces.
Malheureusement, il s’est cassé lors de mon déménagement à Puerto Montt et ne pouvait pas être réparé.
Je voudrais en refaire un, il est très économe, je l’ai beaucoup utilisé à Mamiña. Il est aussi facile à allumer et à alimenter.
Il faut que je trouve de l’argile d’assez bonne qualité et que je fasse des tests.
Option 3 – Fetapera malgache
Alors j’ai utilisé la fetapera malgache, à Madagascar bien sûr. Cela m’a plu. Il en existe différents modèles. Il y a les lourdes qui conservent mieux la chaleur, comme ci-dessus. Mais, il y a aussi les légères en tôle.
En effet, c’est léger et très économique, car elle peut être alimentée avec un peu de petit bois ou du charbon de bois. Ci-dessus, elles sont chauffées au charbon de bois de bambou de production locale.
La partie basse récolte les cendres et assure l’aération, le foyer avec son combustible est posé sur une grille dans la partie haute.
Alors, je m’en suis achetée une que j’ai utilisée pendant quelques mois à Concon, alimentée au petit bois que je glanais lors de mes promenades. Depuis longtemps, je m’intéressais à ce type de foyer.
Option 4 – Casserole spéciale
Cette fois-ci, j’aurais bien aimé répéter l’expérience de la casserole spéciale, tentée à Concon.
Mais quand je suis allée voir Gérard, l’oncle de Paul, pour chercher une tôle, il m’a proposé une ancienne auge pour les chevaux.
Elle est très intéressante, mais un peu lourde et il faudrait boucher un trou d’évacuation. Pour le moment, la partie trouée est en hauteur et elle sert à la préparation de purins et aux essais de rouissage d’orties. En outre, elle récupère les eaux de pluie qui sont toujours préférables…
Elle est donc fort utile.
Option 5 – La cuisinière
Quand on a pas accès aux solutions présentées ci-dessus, on peut utiliser la cuisinière. Celle à bois est l’idéale, dans ce cas, car la chaleur est mieux répartie et moins violente.
La filature
Filer la laine
Ah, filer de la laine, c’est facile, il suffit d’avoir un fuseau… et de bien la préparer. J’ai donc rédig´é un article à ce sujet, car j’ai ramené de nouveaux matériaux de Suisse. Je prévois aussi un autre article sur le lavage de la laine qui est un sujet crucial.
Filer, c’est facile, mais c’est long. Je sais déjà depuis longtemps ce que l’on peut obtenir avec les ronces. Donc, je préfère teindre les petites quantités que je produis avec de nouvelles matières tinctoriales.
Enfin, la teinture
Je n’avais pas de pierre d’alun, cela explique la couleur verdâtre de la laine. L’alun est un mordant, mais aussi un modificateur, comme nous pouvons l’apprécier ici. Rien n’empêche de faire un bain de post-mordançage.
Pour les expériences suivantes, j’ai dû me procurer de l’alun, la seule forme que j’ai trouvée en supermarché, c’était de l’antifloculant pour piscine. Il faut bien lire les étiquettes et vérifier qu’ils contiennent bien du sulfate d’aluminium.
Filer les ronces
Il me semblait qu’il devait être possible de filer des fibres de ronces, mais je ne sais pas encore comment. Avis aux connaisseurs…
Les ronces décoratives?
Avec cette profusion de techniques, comment ne pas tirer profit des ronces, matériaux si abondant, très ou trop renouvelable?
Vannerie en ronces
Si les ronces sont un peu difficiles à utiliser en filature, il semblerait qu’elles soient encore utilisées de nos jours en vannerie, après une bonne préparation. Il faut savoir diviser les tiges et les faire tremper avant de les utiliser.
Tapisserie décorative
Bien que les épines ne glissent pas bien entre les fils de chaîne, rien n’empêche d’utiliser des branches de ronce dans des tableaux décoratifs tissés. II me semble qu’elles y trouveraient bien leur place.
Je viens de mettre à rouir quelques branches de ronce, dans l’espoir de pouvoir éliminer les épines.
Les ronces en permaculture
Comme nous n’allons pas exterminer cette matière première difficilement épuisable, nous allons aussi essayer d’en tirer parti du point de vue agricole et surtout permacole.
Permaculture
Création de haies grâce aux ronces
En effet, les ronces procurent de bonnes bases pour créer des haies. Il ne faut pas oublier de les tailler très régulièrement. Là, les chèvres ou des camélidés (lamas ou alpagas) peuvent nous aider.
Protection des jeunes arbres fruitiers
Ou bien, on peut les utiliser en les guidant, pour entourer de jeunes arbres fruitiers, par exemple.
Pour faciliter les boutures
Je viens d’apprendre que les racines des jeunes rejets permettent de produire des hormones de bouture d’excellente qualité.
Nous venons d’arracher de nombreuses ronces pour construire un poulailler.
J’ai donc récupéré les racines des rejets de ronces comme le conseille Gérard Ducerf. Déjà, je suis entrain de tester cette hormone de bouture maison.
Comme je suis entrain de tailler les plantes aromatiques du mandala, le pot se remplit chaque jour un peu plus.
Cuisine
Les anthocyanes
Les principaux colorants des mûres et de beaucoup de fruits noirs ou rouges sont appelés anthocyanes. On les trouve aussi dans les cassis, framboises, myrtilles, cerises, maqui, raisins… mais aussi dans les choux rouges et un certain nombres de fleurs.
Or, tous sont plutôt décevants en teinture.
Alors qu’ils sont excellents du point de vue nutritionnel, mais ils sont très instables du point de vue de la teinture.
En effet, leurs couleurs varient selon l’acidité ou l’alcalinité du milieu. Ils ont même servi pour faire des test d’acidité en chimie.
Donc, il vaut beaucoup mieux manger les mûres que de les utiliser pour teindre.
Quelques recettes où interviennent les ronces
Je viens d’apprendre que les bourgeons étaient comestibles… comme les asperges.
Confiture de mûres, fruits des ronces
La confiture de mûres est une des plus fameuses. Le sucre est un très bon conservateur. Il permettra de faire dure les plaisirs de l’été.
Je suis à la recherche de la meilleure recette. Dès que je la trouve, je vous la communique.
Ronces médicales
En outre, les ronces sont aussi utiles en médecine alternative.
En matière de médecine, je ne suis pas spécialiste, c’est pourquoi, je me permets ici de citer Wikipedia.
“La ronce est une plante médicinale « très appréciée dans l’Antiquité pour son action astringente, antidiarrhéique et antihémorragique »49 : Pline l’Ancien la vante pour ses vertus anti-inflammatoires de l’intestin et de la bouche, décrit un sirop à base de mûre de ronce (le panchrestos, littéralement « bon à tous maux »). Ses vertus sont également reconnues au Moyen Âge comme les mentionne l’école de médecine de Salerne, Hildegarde de Bingen au XIIe siècle qui la préconise contre les hémorragies du fondement50,51. Dans l’esprit de la pensée magique médiévale reposant sur la théorie des signatures (plaies sur la peau analogues à la piqûre des aiguillons), la ronce est réputée retirer les affections de peau en rampant sous ses arceaux et être le meilleur antidote des morsures de serpents52. Dans l’occident médiéval, elle a également une action ambivalente : les mûres sont accusées « de nuire à la santé, d’engendrer des maux de tête et de la fièvre », et cette mauvaise réputation se rencontre encore aujourd’hui dans son surnom de « ronce de renard », cet animal qui « cueille » les fruits et les souille facilement de ses déjections53. Les botanistes du XVIe siècle (Fuchs, Dodoens) reconnaissent également ses vertus médicinales49. Elle est dite à bon droit, au même titre que les roses et les épervières, « la croix des botanistes », les anciens voyant en elle une panacée pour guérir presque toutes les maladies54.
Grâce à leur richesse en tanins astringents, les feuilles séchées et les jeunes pousses fermentées sont utilisées en gargarismesdétersifs, en tisanes, pour soigner les angines55. Elles apportent également de la vitamine C.”
Nous allons essayer de récupérer la cellulose des ronces que nous avons utilisées pour teindre pour en faire du papier végétal artisanal. Ceci va être une première pour moi.
Le processus
Il s’agit de faire cuire les ronces longuement dans une solution fortement alcaline qui libérera les fibres de cellulose.
Le matériel
Une grande casserole,
Une grande bassine,
De la soude caustique,
Des gants,
Des cadres tendus d’une toile fine,
Le mélange de fibres bien cuites et bien mixé,
Des planches,
De vieilles couvertures,
Quelques briques ou mieux une presse…
Les résultats
Ils restent à venir, je réunis le matériel, j’espère que les expérimentateurs arriveront bientôt.
Alors, je n’oublierai pas de vous en parler
Conclusion sur les ronces
Ainsi, j’espère que vous ne regarderez plus les ronces comme une méchante mauvaise herbe, après la lecture de cet article. Comme nous l’avons vu, cette plante a vraiment beaucoup à nous donner.
Enfin, nous nous devons de l’apprécier à sa juste valeur.
Pourquoi pas un atelier?
Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.
Je pense revenir en Europe en mars 2025, cela pourrait être l’occasion de rencontrer mes lecteurs inconnus.
Post-Scriptum
Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer et partager à des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.
/// Filets pour la pêche? ou pour s’habiller? /// Article du 22 juillet 2019, modifi´é le 23 octobre 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025 Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
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Ancienneté des filets
Des filets, les hommes en ont tissés dès la plus haute antiquité. Au Pérouet au nord du Chili (surtout dans la zone désertique), la sécheresse du climat a permis la conservation de textiles anciens de nombreuses civilisations.
Hélas, beaucoup de ces premiers filets et autres textiles anciens se sont souvent désintégrés, vu que les matières organiques resistent mal au temps.
Des fibres végétales sont habituellement utilisées pour les filets de pêche. Notamment, le coton développé par les civilisations précolombines, mais aussi d’autres végétaux moins connus, ont été préférés, car ils ne s’étirent pas autant que la laine, ne supporte pas bien les produits acides qui les détériorent rapidement.
Les premiers filets de pêche du Pérou étaient généralement de couleur brun chocolat à beige, car les anciens plants de coton étaient de couleur, ils ont été blanchis par la suite par croisement.
A Monteverde, près de Puerto Montt au Chili, dans un climat très humide, on a retrouvé des restes organiques extraordinaires datant de plus de 15.000 ans, il y avait notamment des restes de cordelettes.
Apparemment, la bonne conservation de ce site est dû à une inondation subite qui l’a recouvert sous une couche importante d’argile qui l’a isolé de l’atmosphère.
On tisse des filets pour la pêche, aussi pour faire des sacs, des pochettes, pour le transport.
Filets vestimentaires
Mais, il semble que la technique a dépassé la réponse à des problèmes utilitaires liés à la pêche et au transport, en passant au vêtement…
Il semblerait que certaines “vénus” du paléolithique porterait des filets sur la tête.
Je rêvais de pouvoir tisser des filets
Depuis longtemps, j’avais des schémas pour tisser des filets (notamment dessins de Raoul d’Harcourt). Cependant, la distance est longue entre un schéma et une pratique.
Heureusement, on tisse encore des filets aujourd’hui, bien que cette pratique a tendance à se perdre.
Déjà, à Iquique, j’avais pris contact avec des femmes qui tissaient des filets et les reprisaient. Hélas, il n’y a pas eu de suite.
C’était une zone de pêche très importante. On m’a raconté qu’avant toute la ville sentait très fort le poisson. Ce n’est plus le cas. Cette ville vit maintenant du tourisme commercial dû à la Zone Franche.
Recherche de techniques anciennes
Je suis toujours à la recherche des solutions de la préhistoire à des problèmes de leur époque. Ces expériences très variées sont souvent très créatives et ont des qualités esthétiques certaines.
Les filets
Les filets, je viens de vous en parler et je vous en parlerai de nouveau, bien sûr.
Les gazes
Si on tisse encore des filets aujourd’hui, pour des raisons utilitaires, les gazes anciennes n’ont plus d’intérêt qu’esthétique ou pour la restauration de textiles anciens.
Quel dommage, c’est si beau! La culture Chancay, près de Lima, Pérou produisait de vrais merveilles, dont on peut voir de nombreux exemples au Musée Amano et dans les principaux musées de Lima.
Cette technique avait une expansion très importante, car j’ai pu voir une de ces gazes au petit, mais très intéressant, musée de Villazón (Ville bolivienne, à la frontière avec l’Argentine). Cette pièce provenait de la tombe d’une jeune princesse. Malheureusement, je n’ai pas pu la photographier.
Malheureusement, il semble qu’il ne reste que quelques restaurateurs textiles et spécialistes qui savent encore tisser ces toiles très gourmandes en temps.
J’ai fait quelques essais, quand j’étais au Brésil, récemment, j’ai mis 3 jours pour tisser un carré de 20 cm, qui s’est encore réduit quand je l’ai retiré du métier.
Les techniques de noeuds
Bien sûr, on pratique encore beaucoup le macramé décoratif, utilitaire. J’ai des amis à Iquique qui fabriquent de très beaux colliers.
Cependant, il existe d’autres techniques anciennes de noeuds. Notamment, celle des fameux bonnets à quatre pointes.
Il y a deux ans, j’ai suivi une formation à cette technique de bouclettes qui ressemble un peu la frivolité. Je vais prochainement publier un article à ce sujet sur mon autre site www.lanitando.com
Tissages à l’aiguille
Il s’agit d’une technique “primitive” que l’on retrouve partout dans le monde, je l’ai vu travaillé