/// Invisible,, travail invisible/// Article créé´ le 16 septembre 2025, modifié le 28 octobre 2025 Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Blog récemment réorganisé
Article illustré prochainement, quand j’aurais eu le temps de trier les photos.
Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Les dernières nouvelles apparaissaient souvent sur ce site jusqu’à ce qu’un hébergeur indélicat l’élimine. Ces articles me font maintenant cruellement défaut.
Voici quelques réflexions sur mon travail artisanal, en grande partie invisible, même pour d’authentiques artisans. Cet important travail invisible, n’a pas les moyens d’attirer votre attention, car il est en outre silencieux. Mais, sans lui, il n’y aurait pas de bons résultats.
Je ne vais pas vous parler ici du travail digital que tous nous offrons gratuitement quotidiennement, sans nous plaindre. Ce n’est certes pas un sujet sans intérêt, mais d’autres s’en occupent mieux que moi.
Je vais encore une fois vous parler d’artisanat bien concret, qui recèle cependant une grande part d’invisible mystérieux. Cette partie souvent inconnue du travail de l’artisan mérite cependant que vous lui donniez un temps de votre précieuse attention pour lutter contre votre cécité temporaire (nous sommes tous aveugles aux mondes que nous ne connaissons pas).
Il s’agit donc d’une visite du mode “slow” en artisanat.
80 % de travail invisible
En référence à la fameuse loi de Pareto, qui fait beaucoup de dégats de nos jours, 80% et sans doute plus de mon travail est invisible, ce qui pour beaucoup signifie inutile.
Et pourtant… c’est ce travail invisible qui fait la différence.
Si vous travaillez avec des matières premières toutes prêtes à l’emploi, ou industrielles, d’autres se chargent des travaux invisibles. Et vous ne savez pas toujours dans quelles conditions.
Je m’efforce de connaître les techniques que j’emploie depuis leurs origines. C’est ainsi que j’ai appris à tondre les moutons, pour savoir où est la bonne laine. À cette occasion, j’ai compris la perte de matières premières et le temps nécessaire pour passer d’une laine brute de tonte à une laine filée et retordue apte à n’importe quel tissage.
À défaut d’être inodore, mon travail est généralement silencieux. Même mes métiers à tisser son silencieux.
Formation, recherche invisible
J’accorde beaucoup d’attention à ma formation permanente et à la recherche. 80 % de mes dépenses passent en livres et visites de musées.
Je m’adonne ainsi à de nombreuses heures de lecture pour augmenter mes connaissances professionnelles, mieux comprendre les résultats de mes expériences mais aussi pour avoir une meilleure compréhension des techniques artisanales, de leur histoire…
Temps de conception et création
Avant le tissage, il y a le temps de conception. Mes matières premières peuvent attendre parfois plusieurs années avant de participer à un ouvrage. Je regarde régulièrement mes laines, mes fibres et mes outils, avant qu’une idée concrète ne fasse jour. Cette idée tourne dans ma tête pendant plusieurs jours avant qu’elle prenne forme.
Mes matières premières me coûte beaucoup de temps et de travail, elles deviennent précieuses. La création doit les mettre en valeur. Certaines techniques et certaines fibres ne permettent pas de retour en arrière.
Je dois donc choisir avec précaution entre des milliers de tricots/tissages possibles celui qui pourrait un jour plaire à un client qui m’est encore inconnu, encore faut-il que celui-ci ait les moyens de se payer un tel luxe.
Sélection des matières premières
Si, comme moi, vous travaillez le plus souvent à partir de fibres brutes, vous savez que celles-ci ne sont pas standardisées, cela implique du tri, des pertes de matières premières et bien sûr du temps.
Souvent, les industries refusent simplement les petites quantités, les matières premières hors normes, ce qui inclut les fibres trop sales, les fibres trop courtes, et dans bien des cas les fibres de couleurs. Cela implique un blanchiment des troupeaux.
Dans les Andes précolombiennes, les enfants sacrifiés comme messagers pour les dieux étaient accompagnés de textiles en offrandes de la meilleure qualité possible. Il y avait des tisserandes d’élites (généralement enterrées près des temples) qui étaient spécialisées dès leur enfance pour la fabrication de textiles de première qualité. On pourrait être surpris que la couleur des aplats unis n’est pas aussi régulière… Ce n’est pas dû à un problème de teinture, celle-ci est très saturée et a très bien résisté au temps.
Mais, les camélidés avaient été sélectionnés pour la finesse et la qualité de leur toison, meilleure que celle des animaux d’élevage actuels et non pour la blancheur régulière de celle-ci. Les meilleures fibres animales proviennent des vigognes qui demeurent à l’état sauvage dont le pelage va du beige au blanc. En outre, en teinture, il peut être judicieux d’utiliser des fibres non blanches.
Préparation correcte des matières premières
Il faut d’abord bien les connaître et savoir quels traitements elles ont dû subir avant de tomber entre vos mains.
Nous devrons aussi appliquer des traitements qui varieront selon le type de fibres.
Teindre une pelote
Vous est-il venu à l’idée de teindre une pelote? Dans le cas où la teinture réussirait, combien de temps mettra-t-elle à sécher?
Il vaut donc mieux préparer des écheveaux. Mème, avec de meilleurs outils qu’un dossier de chaise, cela prend du temps. Il faut savoir comment les préparer, sinon ils s’emmêleront.
La seule vue d’un écheveau enlève toute envie de tricoter à certaines personnes.
Retordre le fil
Quand on n’écoute pas un vieil artisan Aymara qui conseille de retordre la laine filée, on s’expose à voir une écharpe s’enrouler sur elle-même quand on la libère du métier à tisser.
C’est le double de temps passé à filer, de plus cela pousse à produire un fil plus fin, ce qui demande plus de patien ce et d’attention pour que le résultat ne soit pas trop épais.
Petits secrets bien gardés
Connaissez-vous cette invisible graisse d’ensimage?
Il s’agit d’un processus discret, mais incontournable, de la filature industrielle. Elles sont indispensables à la lubrification des fibres pour le cardage et la filature et remplacent la lanoline des laines qui est valorisée en produits de beautés…
En général, il s’agit de dérivés du pétrole et leur composition ne nous est pas dévoilée dans les manuels de textiles industriels, même anciens.
Les graisses d’ensimage sont utiles pendant la filature de la fibre et peuvent la rendre plus agréable au toucher. Elles sont, bien sûr, invisibles à l’oeil nu. Elles ne sont pas éliminées après filature.
Les fibres filées industriellement, sont parfois teintes après lavage, en mèches, mais avant cardage et filature. Dans ce cas, les graisses n’interfèrent pas dans le processus de teinture. La teinture, dans ce cas, est pl,us profonde.
Nous, nous allons teindre le résultat final, graisses d’ensimage comprises. Il faut donc les éliminer, car elles nuisent à la qualité de la teinture (qu’elle soit naturelle ou artificielle).
De même, il faudra enlever toutes charges que les industries textiles ajoutent à leurs fibres, notamment pour le coton et la soie.
Mon expérience me dit que beaucoup de marchands de laine n’ont jamais entendu parler de graisses d’ensimage. Combien de teinturiers présents sur les réseaux sociaux en tiennent compte?
Si vous ne lavez pas correctement vos fibres, vos teintures partiront aux premiers lavages. Cette remarque est aussi valable pour les teintures chimiques que pour les teintures naturelles.
Les poumons n’aiment pas les fibres
Les fibres et poussières de filature et de tissage sont presque invisibles. Lors de notre travail, nous les respirons. Elles vont tout droit à nos poumons et n’ont pas l’intention d’y pourrir. Les tisseurs de lin du passé en Normandie avaient leurs métiers à tisser dans des pièces semi-enterrées, donc plus humides pour que ces poussières volent moins. Les archéologues ont découvert de nombreuse fosses à métiers à tisser sur les terrains prévus pour l’aaggrandissement de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
Malheureusement, je ne vois pas travailler avec un masque qui m’a laissé de trop mauvais souvenirs et ne laisse pas filtrer l’eau.
Le temps, cet incontournable
Prendre le temps d’écouter
Apprendre à voir l’invisible, c’est aussi apprendre à écouter. En effet, beaucoup de manières de faire s’apprennent au détour d’une conversation. C’est ainsi que j’ai appris que les poils avaient un sens et que les prendre dans le bon sens facilitait la filature.
On me vendait du poil de lapin angora, cela signifie que le vendeur qui était aussi producteur connaissait son produit.
Il nous faut réapprendre à écouter.
Si on élimine cet invisible?
Où s’en va la qualité?
Dans notre monde si pressé, on pourrait être tenté d’éliminer ces efforts couteux… Historiquement, il y a des périodes, où l’alun, principal mordant utilisé pour fixer les teintures naturelles, n’était pas accessible à l’Europe Occidentale. Mais, l’étape invisible du mordançage n’a pas été éliminée pour autant. Car la qualité devait être maintenue et il n’y avait que des teintures naturelles.
Pourquoi devrions-nous nous priver d’une technique éprouvée qui correspond à des réactions chimiques inconnues alors, mais pratiquées inconsciemment depuis l’Antiquité la plus ancienne. En effet, à Sumer, des tablettes donnent déjà les recettes de mordançage à l’alun.
Sans le mordançage, moins de couleurs
Déjà le catalogue des plantes grand teint de Colbert était très restreint. Si on en retranche toutes les plantes autorisées qui nécessitent un mordançage, il ne reste que quelques bruns dans le genre brou de noix.
Que demande-t-on à un produit artisanal?
D’être beau
La frontière entre art et artisanat est très ténue:
Au Moyen Âge encore, les oeuvres d’art n’étaient pas signées. Par la suite, la signature sera souvent celle du maître de l’atelier.
Quelle est l’utilité d’un bijou?
Quelle est la valeur sentimentale d’un objet?
Pièces uniques, petites séries ou plus grandes séries?
D’être durable
Certaines formes d’art peuvent être éphémères. On demande généralement une certaine durabilité à une pièce d’artisanat. Tradtionellement, on savait que l’artisanat ne tombait pas du ciel et qu’il y avait un artisan derrière qui l’avait conçu et exécuté avec les moyens dont il disposait.
Il y a un curieux paradoxe: on demande à l’artisan de produire des objets plus durables en éliminant des étapes nécessaires à cette durabilité, dans un monde où tout est jetable, parfois même neuf! où il faut se dépécher de vider ses placards pour les remplir à nouveau.
Durabilité signifie temps dédié et connaissances précises et profondes du métier.
Comment enseigner la durabilité à des gens qui demande la rapidité?
D’être agréable
Il doit apporter à son propriétaire du plaisir, par son unicité, son originalité, son supplément d’émotions.
Mais, il doit aussi apporter ses bienfaits à celui qui le crée. Notamment, il doit permettre à l’artisan de vivre décemment et de développer son art. Ce n’est pas parce que l’artisan travaille avec plaisir à ses œuvres que son travail invisible ne doit pas être rémunéré, ce travail invisible est constitutif de ses œuvres. Pourquoi l’artisan devrait-il être bénévole à 80 % et seulement payé 20 % et ce parfois longtemps après? Ne mange-t-il pas tous les jours?
S’il n’y prend plus de plaisir et que ce n’est pas rentable, il est fort problable qu’il change d’activité.
Outre le visible que tout formateur propose, j’insiste donc sur la pratique de la partie invisible qui est le support d’un résultat durable. Cela n’est pas un effet de la mode “slow“, ni une forme de perfectionisme qui pourrait sembler mal placé.
Lavage et séchage
La manière et le temps de mouillage, lavages et séchages sont incontournables. Je profite de ces temps apparemment morts pour approfondir des détails techniques e parfois théoriques.
Mordançage, invisible mais nécessaire
Je viens de commenter l’importance de cette étape invisible de la teinture. Il serait inconvenant, malhonnête et inconcevable de ma part de ne pas vous l’enseigner.
Je me permettrai d’ajouter, il faut un peu d’ordre lors du mordançage, celui-ci étant invisible. Il n’est pas superflu de prévoir un petit étiquetage. Cela peut éviter des confusions et de mauvaises surprises.
Le partage est aussi invisible
Le temps de partage est aussi nécessaire et il ne doit pas être négligé. Partage ne signifie pas acceptation tacite de la nouveauté, de la découverte. Il doit y avoir discussion et réflexion fructueuse.
Les apports d’un partage n’aboutissent pas immédiatement à un progrès. Mais, l’absence de partage pour éviter tout conflit n’est pas productif et conduit à s’enfermer dans un pratique identique en boucle sur soi-même.
Ce partage peut aboutir à l’amélioration de ses outils ou à la création de nouveaux.
Le partage nécessite une réciprocité qui s’installe parfois naturellement, mais devient rare dans un monde l’on pense ne pas avoir besoin de son voisin.
Invisible et parfois sale
Que diriez-vous d’un bijoutier qui ne polirait pas ses pièces sous prétexte que c’est sale? Le travail des métaux génère beaucoup de saletés, parfois invisibles comme des gaz toxiques. Tous les métiers artisanaux ont des étapes sales et parfois dangereuses pour la santé.
Même ce qui semble un simple vernis bien fait suppose des temps de polissages, de vernissages et de séchages successifs.
Les industries mettent une distance entre vous et la saleté, mais celle-ci ne disparaît pas par enchantement.
L’invisible s’accumule
Comme la poussière lors du filage et du tissage, les temps invisibles s’accumulent mais ne sont pas inutiles. Les poussières et déchets d’ouvrages en fibres naturelles seront appréciées par les plantes de votre jardin.
Conclusion
En outre, le temps passé à la rédaction de cet article semble lui aussi invisible. Combien de photos prises, sauvegardées et triées sur disque. Combien d’information recherchée, bien plus loin que sur les réseaux sociaux immédiats qui n’offrent que de pauvres raccourcis aux jambes courtes, comme le mensonge du proverbe macédonien-
“Le mensonge a les jambes courtes“
Cet article n’est pas du story telling, il fonde ma réalité.
/// Fête de la Préhistoire /// 4ème article sur le Village Lacustre de Gletterens Article cr´´eé le 24 novembre 2021, modifié le 1er décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Je vous invite à suivre la suite du voyage… N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Fête de la Préhistoire, prochaine étape
Alors, c’est reparti pour 15 jours d’expériences…
Teintures et autres activités
Oui, la Fête de la Préhistoire arrive bientôt à Gletterens, peu après le Rassemblement Préhistorique. En attendant, je continue mes activités qui donnent un petit supplément de vie au lieu. Le feu pour les teintures réchauffe un peu l’atmosphère` fraîche de la maison.
Scène quotidienne de teintures naturelles en attendant la Fête de la Préhistoire
L’atmosphère un peu enfumée de la maison donne aussi une bonne idée de ce que pouvait être la vie dans une maison néolithique. La fumée participe aussi à la préservation de la toiture.
Les particules fines existaient déjà… Tania et Doris fendaient le bois en plus petits morceaux pour essayer d’éviter cet excès de fumée.
La toiture
Vue intérieure de la toiture de la maison longue, là ou j’officiais avec mes teintures naturelles
Celle-ci a plus de 20 ans et est encore apparemment en bon état. Cependant, elle doit être rénovée prochainement. En effet, c’est la première maison construite dans le village lacustre. Cela va être un très gros chantier. À suivre…
9 août
Je joue les prolongations. Martin m’a amenée voir deux boutiques de laines et autres fibres. Nous les avions déjà visitées l’an passé, dans l’Emmenthal. J’avais acheté beaucoup de types de matières premières (soie, lin, alpaga, chanvre, ramie…) et des livres que j’ai exploités pendant toute l’année, notamment pour les teintures cette année. Je suis très contente.
On devait voir aussi les prix pour les laines filées main. C’est très difficile pour moi d’établir un prix juste.
Toutes ces laines attendent un prix juste pour la Fête de la Préhistoire
Cette fois-ci, j’ai encore trouvé des livres intéressants, un petit métier à tisser les plaquettes, des paquets de plaquettes, des aiguilles spéciales, de nombreux petits outils… Tout faisait envie!
Le rouet
Évidemment, mon acquisition principale a été un tout petit rouet électrique, spécial pour artisan nomade. Il tient dans mon sac à dos. De plus, il est léger et très silencieux. Il voyagera avec moi en Scandinavie.
On dirait un jouet, mais il est très professionnel. Il me permettra de préparer plus de laines à teindre pour la Fête de la Préhistoire
Ces boutiques ont de très bonnes librairies, surtout en allemand et en anglais. Mais c’est très difficile de se retenir d’acheter. Bien sûr, toute cette documentation est vraiment très utile pour moi.
J’y ai également trouvé des fibres de chameau, je suis très curieuse de les filer.
J’en ai aussi profité pour acheter 1 kilo d’alun et j’ai bien fait. En effet, ce mordant a toujours la mauvaise idée de manquer au mauvais moment.
Cette visite est tombée au bon moment. J’aurai encore plus de choses à montrer pour la Fête de la Préhistoire.
Je vous parlerai de tous ces achats dans de prochains articles, quand je commencerai à les exploiter. J’ai complété ces achats en Scandinavie.
De retour à Gletterens, j’ai vu passer un hérisson près de la yourte. Je n’ai pas eu le temps de le photographier. Il est parti se cacher trop vite. On m’avait déjà commenté son existence.
10 août
Nous allons tenter de récupérer au maximum les bains restants. Car, nous pouvons en obtenir des pigments pour peindre. Il faut que je revoie les DVD de Michel Garcia, il y en a un qui traite de ce sujet. Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui, j’espère que demain, je pourrai.
J’ai vidé tous les paquets de feuilles et écorces qui ont servi aux teintures sur le tas de compost. J’ai fait du rangement dans l’atelier provisoire de teinture.
Je vide les matières solides usées et je garde les bains pour les concentrer et éventuellement les concentrer. De nouveaux tests pour la Fête de la Préhistoire à Gletterens
Comme aujourd’hui il faisait beau, j’ai lavé presque toutes les laines teintes et je les ai mises à sécher dans l’arbre.
Chaque jour, je décorais l’arbre à laine, cela annonçait la Fête de la Préhistoire
Du nouveau, teinture aux graines de cornouiller pas mûres, nombreux tests d’indigo avec les visiteurs.
Essai d’évaporation du gros bain mélangé. À la fin de la journée, il en reste beaucoup. Je croyais que la concentrations des vieux bains serait plus rapide.
Le coracle
Il s’agit du projet principal du Rassemblement Préhistorique. Il est presque prêt à l’usage, mais nous devons encore le soigner…
Nous avons remis le coracle sous son “fumoir”, je dois entretenir le feu pour qu’il fume assez longtemps. Ce sera la vedette de la Fête de la Préhistoire.
Le coracle, vedette de la Fête de la Préhistoire est entrain de se faire fumer. En effet, cette peau n’est pas tannée, il faut en éloigner la vermine…
Alors, j’alimente le feu avec des branchages verts, ce qui fume plus.
Cette fumée est un traitement bénéfique pour le coracle qui entrera en scène lors de la Fête de la Préhistoire
Bogolan
Enfin, j’ai fini par me décider à sortir le drap teint aux tannins pour le test de bogolan, il s’agit d’une technique africaine très intéressante qui consiste à appliquer des boues ferrugineuses sur des toiles teintes avec des tannins légers. Dominique Cardon parle de cette technique, il y a longtemps que je voulais l’essayer.
Cette activité supplémentaire pour la Fête de la Préhistoire plaît aux plus petits et aux plus grands
La technique
La technique est simple, mais donne de très belles possibilités. Elle est pratiquée au Mali, mais aussi en Amazonie péruvienne, notamment par les Shipibo. Elle est basée sur la réaction des tannins avec le fer.
Mais, on en s’improvise pas teinturier en bogolan.
Les enfants y laissent leurs traces
J’ai fait faire le test à des enfants sur un drap sec préparé à l’avance. Ne sachant pas où trouver une source dotée des caractéristiques recherchées, j’ai décidé d’utiliser l’argile que j’avais tamisée pour tenter de faire des récipients archaïques pour teindre, elle était encore très humide, j’y ai ajouté ma soupe de clous et dans un autre pot le reste d’oxalate de titane.
Là, une dame a enduit une feuille avec l’argile ferreuse et l’a appliquée sur la toile
La réaction se fait bien avec le fer, mais un peu pâle. J’ai aussi voulu tester avec le titane qui devait donner un bel orange, comme en ecoprint, mais cela semble sans effet. Je trouve que le liquide se diffuse un peu trop, laissant les formes peu reconnaissables.
Pour renforcer ma soupe de clous (acétate de fer), j’avais mis à tremper des aiguilles que j’utilise pour les métiers à clous qui avaient commencé à rouiller.
Mes aiguilles avant traitement/recyclage en soupe de clous
Je les ai sorties, nettoyées avec un peu au papier de verre, puis je les ai graissées.
J’ai rénové mes aiguilles en préparant de la soupe de clous, une petite fête pour elles
Bien que je ne soie pas totalement satisfaite de ce test de bogolan, l’effet sur les visiteurs est intéressant. Chacun apporte son petit grain de sel, sa technique d’application de la pâte.
Pot d’argile ferrugineuse, réactif utilisé pour ce test, chimie verte
Sauvetage de hérisson
Nous allions faire de nouveaux ecoprint avec Doris, mais des visiteurs ont découvert un petit hérisson malade près de l’atelier provisoire de teinture. Il était sortit en plein soleil, ce qui n’était pas normal, il avait l’air très faible.
Doris a décidé de l’emmener chez le vétérinaire à Morat. Il a été recueilli par une association qui essaie de sauver les hérissons. S’il est guéri, il sera relâché près de son nid, là où on l’a trouvé.
Ce petit hérisson ne profitera pas des restes de la Fête de la Préhistoire
Le soir nous avons essayé de faire tourner le nouveau rouet, mais il faisait déjà presque nuit.
11 août
À 7h30, j’ai préparé le rouet et je me suis installée dans les toilettes, où il y a une prise de courant. Premier test positif, seulement il faut mieux nettoyer les pailles qui restent dans la laine.
Au premier test, j’ai déjà pu filer assez fin.
Premier test de filage avec mon petit rouet, avant la Fête de la Préhistoire
J’ai de nouveau sorti le drap et pot d’argile modifiée pour le bogolan.
Les graines de cornouiller sanguin ont donné un joli jaune, j’ai plongé la moitié de l’écheveau dans l’indigo, j’ai obtenu une laine bicolore, jaune et vert pâle.
Un peu de graines de cornouiller dans une petite casserole, encore un test pour la Fête de la Préhistoire
Encore quelques tests d’indigo avec les visiteurs.
Rinçage des laines teintes la veille
Aujourd’hui pas de feu. Lavage des laines non lavées.
Nouvelle décoration du saule mort avec les laines teintes.
Cet arbre mort me rend un fier service, je le décore différemment chaque jour, jusqu’à la Fête de la Préhistoire
Préparation d’un petit bain avec les deux garances, de la cochenille, du tannin de galles du chêne et pour m’assurer un peu d’alun. Cuisson demain. Un peu de laine mérinos et de soie.
J’enveloppe les poudres dans une petite serviette, pour qu’elles ne se répandent pas trop dans la casserole
J’ai presque fini les mitaines pour Martin, elles ont beaucoup plu à Doris qui m’en a demandé d’une autre couleur.
12 août
Je suis retournée filer avec mon rouet dans les toilettes, il semble que ma rallonge m’a lâchée. Il faut que je m’habitue à nettoyer mieux ma laine, car cela en pardonne pas. Contrairement au rouet à pédale, là la vitesse est régulière et on en peut pas ralentir sans lâcher la laine. Parfois, la laine se casse et s’enroule sur la bobine et le bout se cache dans la laine enroulée.
Depuis les premiers tests, j’ai filé 5 grammes de laine sale que j’ai retordue au fuseau pour bien voir les défauts et enlever les petites saletés restantes. Je viens de la laver au savon pour faire un test d’indigo avec demain.
J’ai redécoré le vieux saule avec les laines et redéployé le drap à bogolan.
Je ne me fatigue pas de photographier cet arbre à laines
Tissage
J’ai fini dans la soirée la petite pochette à rayures commandée par Tania, elle a choisi les couleurs dans l’arbre à laines, m’a indiqué son idée.
Petite pochette pour Tania
J’ai filé un peu de laine de mouton suisse teinte au henné.
Filage de laine suisse teinte au henné, avec un fuseau turc de ma fabrication
Teinture
La teinture à la garance additionnée de cochenille m’a donné un joli vieux rose après ajout d’un peu de crème de tartre. Ce soir, j’ai complété ce bain avec un peu de garance Rubia cordifolia et de tannin de gale de chêne. Il y aura cette fois un petit écheveau de mérinos, un peu de soie de Madagascar, un peu de soie en ruban et un peu de laine de mouton suisse bien lavé.
Bain de garance complété
Je venais juste de finir les mitaines de Martin et je commençais celles de Doris, le ciel s’est obscurci et le vent s’est mis à souffler très fort. C’est le début d’un orage qui secoue l’auvent de l’abri et sa porte en toile.
Début des mitaines de Doris
Plus qu’une semaine pour la Fête de la Préhistoire
13 août
J’ai filé ce matin de l’alpaga, assez bien préparé, avec beaucoup plus de facilité.
Le bain de garance amélioré a donné quasiment la même teinte qu’hier, la laine de mouton bien dégraissée n’a donné qu’un ton saumon pâle, la soie décreusée bleu clair a donné un joli grenat.
Bains de différents rouges, un peu de couleur pour la Fête de la Préhistoire
Il faudra réessayer demain en mordançant avant.
Voici les fibres après rinçage, elles avaient séché auparavant sur l’arbre à laines. De nouvelles couleurs pour la Fête de la Préhistoire
J’ai presque fini les mitaines de Doris, il faut que je file la laine pour les coutures et tours de finition.
Pour terminer les mitaines de Doris, je dois filer un peu de laine pour les coutures et les bordures
Test d’indigo sur lin pour la chaîne du métier à sprang pour la fête de la Préhistoire, le 22 août.
Il va falloir refaire la cuve d’indigo. Ce sera fait dans quelques jours.
Le drap à bogolan se couvre peu à peu.
14 août
À 7 heures du matin, je m’installe à la porte des toilettes avec une rallonge que m’a prêtée Doris, pour filer. D’abord, je finis la petite quantité d’alpaga gris et teint marron qui me restait. Je change de bobine et démarre la laine pour finir les mitaines de Doris. À 10 heures, j’ai fini de filer les 65 g de laine multicolore.
Je vais faire une bobine à deux bouts avec la laine filée sur une baguette, pour la retordre
Je range le rouet et je décore de nouveau l’arbre à laine. Puis, je mets sur le feu le mordançage de lin, laine, soie et vue d’un bain de henné et d’un autre de cochenille.
Je retord l’alpaga et la laine multicolore et finis les mitaines. Il reste de la laine et je décide de faire une petite pochette avec cette laine, puis une autre.
Nouvelle petite pochette pour la Fête de la Préhistoire
Normalement le rouet peut retordre automatiquement, il en reste qu’à déplacer la petite bague qui détermine l’endroit où va s’enrouler la laine. Mais pour cela, il faut filer des fibres très propres qui en nécessitent pas de révision, du top, par exemple. Cela est rarement le cas pour moi.
D’autre part, il faut séparer la laine à filer sur 2 bobines égales.
J’aurai l’occasion d’en parler ultérieurement.
Heureusement que je retord à la main. Je dois d’abord préparer une bobine avec deux bouts sur un bâton.
Retords manuel, on voit sur mon pantalon quelques derniers déchets éliminés lors de cette opération
Lors de ce bobinage, j’élimine encore des morceaux de paille, je dois renouer parfois quand le fil est trop fragile.
15 août
Ce matin vers 7 heures, je m’installe de nouveau à côté des toilettes. C’est très agréable de filer au grand air. Le rouet est très silencieux, j’entends les oiseaux…
Cette fois-ci, j’ai choisi de filer un reste de Thones et Martod sale, mais sans pailles. En un peu plus d’une heure, j’ai filé presque une demie bobine. Les bobines font à peu près 100 grammes.
Après la décoration de l’arbre à laine, je finis une pochette et j’en fais une autre.
Deux petites pochettes, elles seront vendues lors de la Fête de la Préhistoire
Quand je tisse dehors, j’entends des commentaires assez sympathiques. Il y en a qui se demandent si le coracle sert d’urinoir. C’est vrai qu’il en sent pas très bon, mais il s’améliore avec le temps.
Le coracle prend le soleil chaque jour, il faut le mettre à l’abri dès qu’il pleut. Ainsi il sera prêt pour son rôle lors de la Fête de la Préhistoire
J’ai préparé un nouveau bain de cochenille pour demain et j’ai à nouveau mordancé en prévision de cette teinture. En outre, j’ai fait un test de mordançage au lait.
Test de mordançage au laitTest de post-modançage à la cendre
Puis, j’ai encore fais un bain avec du lin dans le reste de henné et de Cosmos sulfureus.
Dans l’après-midi, le village lacustre est très tranquille. Je décide de tester le filage d’un paquet de laine de mouton valais propre et cardée. En environ 2 heures, j’ai filé presque 100 grammes de laine. J’ai même osé accélérer la vitesse de filage.
Filage de laine de mouton valais cardée pour la Fête de la Préhistoire
Il faut que j’en fasse une deuxième bobine pour tester le retord qui doit être automatique.
Laine retordue, écheveaux prêts à être teints pour la Fête de la Préhistoire
En rangeant le drap à bogolan, je m’aperçois que l’envers semble plus marqué que l’endroit.
De 19 h à 21h30, je suis retournée filer à côté des toilettes la laine des moutons valais que m’a donnée Doris, encore plus fine cette fois-ci et avec un peu de soie. La vitesse doit être un peu plus lente pour un fil plus fin.
16 août
Je rembobine ce que j’ai filé la veille au soir sur un bâton pour libérer la bobine du rouet et avoir une bobine à deux bouts pour la retordre au fuseau, elle est parfois un peu fragile, ce sont encore les premiers essais.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laine, cependant un peu plus tard que d’habitude à cause d’un risque de pluie. Petit bain de cochenille avec laines mordancées et nouveau mordançage.
Évidemment, je parle toujours de laines, mais j’ai aussi teint de nombreuses autres fibres.
Teintures naturelles sur soie, lin et autres fibresVue détaillée de soie teinte à la cochenille
Ce bain de cochenille a très bien pris. Lorsque j’ai enlevé les laine du bain de mordançage j’ai eu la surprise de trouver de gros cristaux d’alun de plusieurs centimètres au fond de la casserole. La veille, j’avais récupérer de l’alun qui s’était échappé de son sachet trop fragile. Peut-être que les impuretés et l’excès ont favorisé la cristallisation.
Bogolan, le canal de la Broye vu par un enfant
Sur le drap à bogolan, un enfant de 4 ans me dessine un curieux serpent, son grand-père m’explique qu’il s’agit du canal de la Broye, sujet d’actualité du fait des inondations dues aux récentes pluies diluviennes dans la région.
Alors, je retords les 70 g de fil fin de la veille, mais pas dans le sens habituel. En effet, par erreur, le bouton sur la machine était passé en torsion Z. Mais, cela me facilite le retord manuel.
Aujourd’hui, ils ont fait les foins sur le terrain devant la caisse, avec plusieurs mois de retard. Du fait des inondations, le tracteur ne pouvait pas passer, les plantes auront eu le temps de fleurir et de se resemer. Cela sent bon.
Dommage que les odeurs ne passent pas internet
Dans l’après-midi je file à nouveau un peu de fil fin.
17 août
Aujourd’hui, je devais aller à Neuchâtel pour visiter le Musée Ethnographique que Jacques Reinhard m’avait conseillé d’aller voir. En outre, je dois aussi faire réparer mes lunettes dont un verre s’échappe constamment. Mais, on me dit que les musées sont gratuits le mercredi. Donc, j’irai demain.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laines, un peu teinture, lavage des dernières laines teintes, filage, retord.
Je passe beaucoup de temps à laver les fibres avant de les teindre, il s’agit de coton que l’on m’a donné
18 août
D’abord, je rencontre Jack qui avait reçu un petit appareil pour couper des lanières de cuir. Il a toujours de bonnes informations pour les matériels et petits outils pour l’artisanat. L’outil est arrivé très vite. La démonstration et vraiment impressionnante.
Puis, je pars à Neuchâtel en bateau. Les bateaux ont été rétabli, car ils avaient été supprimé pendant plusieurs mois à cause des inondations.
Vue de la navette entre Port Alban à quelques kilomètres de Gletterens et Neuchâtel
J’ai réussi à faire réparer mes lunettes qui paraît-il ont été très mal montées et le verre devrait à nouveau tomber très prochainement. Me voilà prévenue.
Que de magasins de chocolat! Cela fait très envie, mais les prix font peur.
Le musée
Aujourd’hui, je suis partie voir le musée d’Ethnographie, bien caché dans la verdure. Il y avait une exposition de photographie des années 1950 sur des Peuls du Sahel, intéressante.
Voici l’entrée sur la rue
Enfin, je finis par trouver l’entrée du musée qui n’était indiquée nulle part.
En réalité, l’entrée de la salle d’exposition est bien cachée au milieu d’un parc
J’ai d’abord visité l’exposition permanente organisée par thèmes: plumes, ambassades, sandales, cordes, croix, contenants… J’avoue que j’aurai aimé avoir plus d’informations sur certains objets.
Une salle présente de merveilleuses coiffes…
Je retiendrai tout particulièrement deux fuseaux très décorés et des bijoux en pailles tressées.
Deux magnifiques fuseaux
Les expositions
Puis j’ai visité deux expositions temporaires, l’une sur les missions suisses au Mozambique et l’autre sur le mal du voyage qui montre bien les déformations que peut provoquer le tourisme sur l’artisanat local.
Par exemple au Pérou, une casquette avec des motifs shipibo (d’indigènes d’Amazonie, Nord du Pérou), normalement dessinés en noir (de fer) sur une toile teinte avec des tannins où est écrit Cusco (Andes du Sud du Pérou). Quelle étude de marché a fait produire un objet aussi insensé? Sans compter le fait que ces dessins ont une signification importante pour ceux qui les ont créés. Découpés en petits morceaux, ils deviennent de vulgaires motifs qui pourront être remplacés par d’autres au gré des modes.
Toiles et casquette montrant des dessins shipibo, avec une étiquette qui dit Cusco
On peut aussi y voir une video très instructive sur un groupe de femmes qui présentent avec un certain humour, mais très organisées, la teinture à la cochenille, au village de Chinchero à 20 minutes de Cusco que j’ai vu lors mon voyage au Tinkuy.
Le show est intéressant mais si rapide (les touristes sont toujours pressés) que l’on en se rend pas compte de la complexité et de la lenteur du travail représenté.
Cependant, ces femmes qui doivent être des artisanes qualifiées paraissent plus être des actrices. Quand ont-elles le temps de produire de l’artisanat si les groupes défilent les uns après les autres gratuitement et leur salaire provient des ventes? Quand je les ai rencontrées, il y a plus de 10 ans déjà, leur principal intérêt était de me vendre leur chapeau ou leur gilet, quand je cherchais de la laine d’alpaga et des plantes pour teindre en bleu et en rouge.
Certes la partie de l’exposition sensée représenter un marché artisanal faisait la part belle au Pérou qui est spécialiste de l’artisanat industriel, mais il y avait aussi des stands sur les Esquimaux qui produisaient de petites reproductions de kayak en impression 3D ou les imitations d’objets en ivoire africains…
J’ai oublié de prendre une photo des kayaks en plastique fluo. C’est dommage.
19 août
Jack a fini le métier à sprang, alors nous pourrons monter la chaîne demain et commencer à le tisser. Maintenant, il tient droit et devra rester fixé à une poutre. Au passage, j’ai appris le système de nœuds utilisé à cet effet.
Métier à sprang en place pour la Fête de la Préhistoire
Fils de lin pour le sprang pour la Fête de la Préhistoire
Recharge du bain d’indigo
Puis, avec Jack nous avons complété la cuve d’indigo. Je l’ai testée comme d’habitude avec des visiteurs.
Recharge du bain d’indigo, pour la Fête de la Préhistoire, nous pourrons refaire plus de tests
Elle m’a donné un bleu plus soutenu, nous avions récupéré l’eau de rinçage qui contenait certainement assez de pigments. Bien sûr, nous avons utilisé la même cruche.
Le bleu le plus foncé vient d’un simple trempage dans notre bain renforcéSoie en ruban, test d’indigo
J’ai cuit une casserole de cochenille où j’avais mis un peu de soie en ruban, un peu de soie de Madagascar décreusée, un peu de laine propre et du lin pour le sprang. Le tout était mordancé à l’alun avec un peu de vinaigre.
Retord Navajo
Puis, j’ai terminé de filer une bobine de laine de Thones et Martod sale au rouet. Je voulais tester le retord dit navajo avec cette laine. Ce type de retord est à la mode actuellement. Une seule bobine suffit.
Pour cela, il s’agit de retordre en faisant d’énormes chaînettes avec les mains. Ainsi, on obtient une laine à 3 brins. Je l’ai pesée, elle faisait 126 g. puis d’abord rincée, et enfin lavée avec un peu de savon liquide. Elle sera teinte avec des écorces de saule.
Autres teintures
François a coupé des branches de saule pour faire le fonds du coracle, il m’a laissé les écorces pour teindre. J’ai déjà mis à tremper cette laine dans le mordant pour la teindre avec cette teinture, on ne peut plus locale.
Comme prévu, j’ai commencé à préparer des étiquettes de prix pour la Fête de la Préhistoire qui approche à grands pas.
20 août
Bain de cochenille avec 70 g de laine de mouton valais filée au rouet, retordue au fuseau. Mordançage de la laine pour le saule.
Au matin, l’eau avait un peu jauni et montrait quelques petites bulles. Laine mise à tremper avec supplément d’écorces et de feuillage.
Bain de déchets de saules, démonstration prête pour la Fête de la Préhistoire
Maintenant, le sol du coracle est fini et est mis en place à sécher chargé de pierres pour qu’il prenne sa forme définitive, les tensions le font craquer le soir.
Maintenant, le coracle a son fond, il est prêt pour la Fête de la Préhistoire
J’ai fait des bobines avec les fils des rayures du sprang. Puis, j’ai commencé à monter la chaîne. Enfin, j’ai décidé de faire 4 petites tresses pour maintenir les débuts et fin de sprang, je ne sais pas si c’est nécessaire. C’est comme cela quand on expérimente en autodidacte. J’ai teint 2 des tresses en indigo.
Cordelettes pour les finitions du sprang
Teinture en indigo d’un écheveau de laine de mouton et d’un autre en alpaga-soie beige, comme test. Pour le moment, c’est beau, nous verrons le résultat une fois rincé.
Plusieurs heures passées à faire des étiquettes en cuir avec l’adresse du site, le poids, le prix et le type de fibre, la teinture utilisée. Cela a été long. Maintenant, l’arbre à laines est doté de chiffres.
Je découpe les étiquettes et les écris au feutre, avec wwww.tinctoriales,com, le téléphone, le prix et le type de matière première, la teinture utilisée…
Quand j’ai sorti les laines de la cochenille, j’ai ajouté un peu de crème de tartre dans le bain, elles ont donné un rose assez soutenu. J’ai complémenté avec de la garance pour le lendemain.
J’ai aussi préparé un petit bain avec des déchets variés: épluchures d’échalotes, d’avocat…
François a joué de la cornemuse ce soir, c’était beau.
Puis, sont arrivés les constructeurs du coracle. Ils se sont décidés à aller l’essayer tout de suite, essai concluant. Ils ont décidés où ils débarqueraient pour l’arrivée des marchands lors de la Fête de la Préhistoire.
Le test s’est passé dans une très bonne humeur, comme d’habitude à Gletterens.
Fardeau de laines avant de décorer l’arbre à laine, toutes prêtes pour la Fête de la Préhistoire
21 août – Demain, c’est la Fête de la Préhistoire
Nouvelles journée passée à doter de prix mes travaux, c’est difficile de faire ni trop cher, ni trop peu cher. Les visiteurs sont toujours trop pressés.
Colliers et bracelets étiquetés pour la Fête de la Préhistoire
Nouveau test du coracle, cette fois-ci avec les marchandises. Nouveau succès.
Journée très calme, Jack m’a imprimé des cartes de visite, car il ne m’en restait presque plus.
Nouveau bain de cochenille. Encore une expérience, reteinte d’un écheveau rose de cochenille en indigo. Un écheveau de bois de Campêche violet, le bain de déchets variés a donné un très beau jaune, il est resté à tremper.
Derniers préparatifs pour la Fête de la Préhistoire.
C’est la Fête de la Préhistoire
22 août
Il a beaucoup plu pendant la nuit, heureusement la journée a été assez belle.
Comme souvent, j’ai allumé les feux de bonne heure. Bain d’écorces et de feuilles de saules qui trempent depuis 2 jours, épuisement des bains de cochenille et déchets divers. Retord à la dernière minute de laine sale filée au rouet pour alimenter ces bains.
Je vien de retirer l’écheveau de l’aspe, il devra être soigneusement lavé avant teinture
J’ai décoré l’arbre à laine avec les dernières teintures lavées le matin même, les nouvelles teintures de la veille et toujours les rubans et autres fibres non filées.
Les “marchands” débarquent les marchandises, il y a beaucoup de visiteurs. Je n’ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos.
Arrivée des “marchands” avec le coracle, vedette de la Fête de la PréhistoireLes “marchands” de la Fête de la Préhistoire ont déballé leurs marchandises
Une dame m’a donné 4 grands cônes de coton. C’est un beau cadeau, je pense en teindre une partie pour mes premiers galons aux plaquettes. Il va falloir les passer en écheveaux, les faire bouillir avec du savon et les mordancer.
Mise en écheveaux d’un cône de coton, avant mordançage et teinture
Une Mapuche chilienne m’a enseigné à faire une tresse à 5 fils doubles, le résultat est très joli.
Les “marchands” ont bien vendu, surtout des laines teintes.
En fait, la journée est passée si vite que je n’ai presque `pas pris de photos. Il y avait beaucoup de monde.
Après la Fête…
23 août
Vers 6 heures du matin, j’ai vu une grosse pleine lune entre les arbres, j’ai eu beaucoup de mal à la photographier car le ciel s’éclaircissait plus en photo qu’en réalité. Puis, j’ai vu passer un écureuil brun foncé dans les arbres.
Encore une fois, j’ai vidé sur le compost les restes de végétaux qui encombraient les bains de teinture à filtrer.
Préparations pour le départ
J’ai beaucoup à faire pour préparer mon départ. Je dois préparer un peu mon itinéraire.
Il faudrait aussi que je fasse les derniers ecoprint tant que j’ai des casseroles, que j’épuise les bains ou les transforme en teintures ou pigments.
En fait, j’ai passé presque toute la journée à transformer un cône de 850 g de coton en écheveaux. Comme, j’avais besoin de nouveaux récipients pour filtrer les vieux bains et laver le coton, j’ai accompagné Tania à la déchetterie pour se débarrasser des ordures de la Fête de la Préhistoire, j’en ai profité pour récupérer quelques pots utilisables.
J’ai donné une deuxième vie à une bonbonne de bière en plastique, après avoir enlevé l’étiquette, je découvrais une grosse bouteille en plastique que j’ai pu percer avec un couteau en silex, puis j’ai continué aux ciseaux.
Découpe de la bonbonne de bière, déchet de la Fête de la Préhistoire qui deviendra un utile récipient
J’ai aidé Tania à démonter une petite yourte et j’ai beaucoup appris sur le montage de celles-ci, il faudra que je modifie mon article sur la yourte de Chevrainvilliers.
Détail de montage d’une yourte
Aujourd’hui, j’ai pu parler avec Mireille qui organise le Festival Yelen à Baulme en Septembre. Elle m’a confirmé que je pouvais y participer, elle aussi pratique la teinture naturelle et notamment le bogolan. Il me semble que cela va être très intéressant.
Dans la soirée, Doris et Martin sont venu ramener le petit hérisson souffrant à son nid. Il semble avoir récupéré sa santé, il a eu aussi droit à deux jours de nourriture spéciale pour lui. Je suis bien contente.
Doris remet le petit hérisson dans son nid, il aura même droit à un supplément de nourriture spéciale pour lui
Lorsque je rangeais l’arbre à laine, il m’est venu à l’idée de tester l’indigo avec de la soie tussah, le résultat est très beau, je vais sans doute recommencer demain.
24 août
Enfin, vient la teinture des écheveaux de coton, 2 en indigo, mordançage de 2 autres au lait, le reste est réparti entre un bain de cochenille-alun-crème de tartre et mordançage à l’alun.
Épuisement des bains, réduction pour transformer les restes en encre après tamisage. Les filtres à café en servent pas, ils se percent les uns après les autres. Je finis par aller chercher la vieille passoire pour les cendres aux toilettes sèches je l’ai recouverte d’une toile comme tamis.
Malgré le fait que j’épuise les bains, je suis assez contente des couleurs obtenues en coton.
Une dame qui vit au Mali et connaît des artistes qui travaillent le bogolan m’a invité chez elle là-bas. Ce serait passionnant. Mais, ce voyage semble un peu compliqué. Maintenant, alors que j’écris cet article, je me débats avec les bureaucraties tant française que chilienne, tout bêtement pour pouvoir rentrer au Chili.
J’ai commencé le bonnet jaune et violet que l’on m’a commandé dimanche. Je le finirai en voyage.
Dernières teintures sur coton et un peu de soie.
Beaucoup de vent.
Je commence à concentrer les bains. Dernière promenade à la déchetterie pour compléter la panoplie de vieilles casseroles.
Mise au compost des restes solides des bains.
25 août carnet
Fin de concentration des bains accélérée.
Rangement un peu brusqué de tout mon bazar, pour mon départ le lendemain.
Tri organisé rapide des bagages qui m’attendront au Village Lacustre jusqu’au Festival Yelen.
J’ai encore récupéré un peu de fibre de houblon qui avait eu le temps de rouir. Curieusement, j’avais rêvé de ces tiges de houblon.
Demain départ pour la Scandinavie
Prochain article pour bientôt… Si mes démarches pour mon retour au Chili m’en laissent le temps.
/// Betterave rouge, non merci! /// Nouvel article du 8 Mars 2020 Je suis bien revenue en France et j’y serai jusqu’au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
J’aime beaucoup les marchés, celui-ci a lieu le samedi matin à Angelmó, Puerto Montt, sud du Chili. On y trouve, bien sûr, de la betterave rouge, parmi de nombreux produits typiques. La betterave rouge figure parmi les premiers végétaux tinctoriaux qui viennent à l’idée du public non initié aux teintures naturelles… La référence à la betterave est curieusement permanente. Alors que d’autres déchets de végétaux comestibles, tels que les épluchures d’oignons, plus efficaces, sont oubliées.
Mes premières expériences sont donc dues aux dits de voisins à La Ligua qui n’avaient certainement pas essayés par eux-mêmes…
Mes premières expériences
Pour mes premiers tests, je ne pouvais pas penser les faire avec des produits exotiques tels que l’indigo, la garance ou la cochenille.
J’ai donc eu recours à des plantes que j’avais sous la main et à des déchets. La démarche générale est sans doute bonne, mais la betterave rouge est une exception.
Avec les feuilles de betterave
J’étais pauvre, je souhaitais donc éviter d’utiliser ce qui se mange pour teindre. Cela sentais le gâchis.
J’ai donc commencé à tester avec les feuilles, dont je viens seulement maintenant d’apprendre qu’elles étaient comestibles. J’ai pris un écheveau de 100 grammes de coton. C’était plus économique que la laine naturelle à La Ligua.
Bien sûr, le jus était rose vif, mais en rinçant simplement, tout est parti. Je n’ai eu qu’un jaune très pâle.
J’ai recommencé en ajoutant un mordançage à l’alun. Même résultat. Heureusement, j’avais récupéré les feuilles de betterave sur le marché.
Avec la racine
Il me semblait curieux que tant de gens se trompent. Je décidais donc de recommencer avec la racine, cette fois-ci. Bien que la betterave n’apparaisse nulle part dans ma documentation du moment, le Guide de la Teinture Naturelle de Dominique Cardon.
Cependant, je n’avais pas d’électricité à l’époque, donc pas d’internet. Ce guide et tous les autres livres de Dominique Cardon font toujours partie de ma documentation de base.
Je pris donc la décision de sacrifier un peu d’alimentation pour un nouveau test. Le résultat ne fut pas meilleur. Je comprenais pourquoi la betterave ne figurait pas dans le Guide de Dominique Cardon.
Malheureusement, je n’ai pas de photographies de ces premiers essais. J’aurais bien aimé partager cela.
Dans les cours
À Pica (Nord du Chili)
Dans les cours que j’ai donné à Pica, nous n’avons pas fait le test de la betterave rouge, les femmes n’en produisaient certainement pas dans leurs “chakra” (mot d’origine quechua désignant un petit terrain cultivé). Il fallait faire efficace, nous avons donc travaillé essentiellement avec des produits connus par les femmes. Notamment, nous avons teints avec des herbes médicinales de l’Altiplano, ou des plantes locales que j’avais personnellement testé positivement. Ainsi, nous avons utilisé la Sorona, “mauvaise herbe” qui envahissait les “chakra” et donne un très beau jaune.
À Santa Fe (Argentine)
Lors des deux ateliers à Santa Fe (Argentine), nous avons testé la betterave, car des stagiaires en avaient amenée. Ces groupes étaient très enclins à faire des expériences nouvelles. Nous l’avons donc fait comme contre-exemple, toujours avec le même résultat.
Test de la betterave rouge à Santa Fe, Centre Culturel La Redonda, Argentine
Ici les feuilles de betteraves cuisent pendant que l’on mordance les fibres dans une autre casserole.
Casserole de mordançage, pour préparer les fibres avant la teinture
Les fibres mordancées seront ensuite ajoutées au bain de betterave.
Fibres ajoutées au bain de feuilles de betterave rouge, le bain à gauche est de la cochenillePetit résumé non exhaustif des teintures de cet atelier, manquent les teintures à la cochenille et celles à l’indigo
Nous avions étiqueté toutes les teintures que nous avions faites. Je ne vois pas d’étiquettes indiquant la betterave, le résultat a été si décevant que les fibres ont été reteintes.
Une betterave, qu’est-ce que c’est?
C’est une chénopodiacée, Beta vulgaris, de même que les épinards, les blettes et quinoa. Elle produit une grosse racine pivotante que l’on consomme habituellement. Il en existe un grand nombre de variétés, pas toutes rouges.
La culture
Comment naît une petite betterave?
Dans la serre, petite pousse de betterave qui vient de germer, avec ses deux premières feuilles. Les “mauvaises herbes” ont déjà pris de l’avance.
À ce stade le désherbage n’est évident. il doit être fait manuellement, bio oblige, et rapidement avant que la planche soit envahie…
Puis elle sort les premières feuilles classiques de betterave.
Jeune betterave à 4 feuilles
Différentes variétés de betterave cultivées par Biolab, ferme Agrobiologique, près de Nemours, où je fais actuellement du wwoofing.
Et le développement de la betterave se poursuit…
La récolte
Dans les champs, peu avant la récolte, Valentin qui travaille chez Biolab, récolte des échantillons.
Échantillons de betterave, avant la récolte…
Elles sont un peu petites, car elles ont été semées trop serrées. Elles n’ont pas eu assez de place pour se développer et elles vont bientôt monter en graines. Il faut donc les récoltées. Les meilleures ont déjà été sélectionnées par les mulots…
Les mulots sont de grands amateurs de betterave… ils ont tout de suite repéré les plus grosses
La terre est très humide, il a beaucoup plu ces derniers jours. On dirait que la terre aspire les betteraves quand on veut les arracher. Valentin va donc faire un essai avec le tracteur de soulever la couche de terre ou se trouvent les betteraves.
Malheureusement, malgré différents réglages, la lame coupe trop de betteraves, celles qui échappent à la lame, sont très difficile à extraire des blocs de terre soulevés.
La récolte a été plutôt maigre.
Récolte de betterave
En partageant tout ce travail, il devient pour moi aussi inconcevable de négocier les prix sur les légumes que sur l’artisanat. L’agriculture est aussi grande consommatrice de temps et de connaissances que l’artisanat.
Quand on coupe une betterave et qu’on la fait cuire, elle libère un jus rouge très trompeur, qui laisse croire que l’on pourrait teindre avec…
Là, il s’agit d’une jolie variété à rayures blanches. Elles ont moins de colorant.
La bétalaïne
Cette famille de pigment est présent dans de nombreux végétaux.
Betterave rouge, source de betala¨ïne courante, petit panneau dans le Jardin des Plantes Tinctoriales de Couleur Garance, à Lauris, France
Voilà ce qu’en dit l’Association Couleur Garance, experte dans le domaine de la teinture naturelle.
Mes expériences
A Mamiña, petit village d’eaux thermales dans la précordillère, à 120 km de d’Iquique (Nord du Chili), j’ai fait de nombreux essais. Notamment, j’avais trouvé des pailles de quinoa, qui provenaient de Cancosa, en plein Altiplano, tout près de la frontière bolivienne.
Ces pailles sont rouge foncé. C’était donc intéressant à tester. Le résultat a été plutôt décevant. La quinoa fait partie des chénopodiacées. Ce n’est donc pas surprenant.
Utilisations possibles de la betterave…
Alimentaire, bien sûr. Nombreuses sont les recettes faisant intervenir la betterave rouge.
J’ai eu l’occasion de me cuisiner quelques betteraves que j’ai récoltées. Elles étaient délicieuses. Et voici, une salade de betterave bio.
Salade de betteraves roses à rayures blanches
Vu, que ce ne sont pas des betteraves rouges habituelles, elles n’ont pas libéré de jus rouge, seulement une eau de cuisson beige…
Le colorant Bétanine, une des formes de bétalaïne est utilisé par l’industrie agro-alimentaire sous la dénomination E162.
Médicale, pourquoi pas? La betterave serait un excellent hypotenseur. Cela me semble intéressant, non? Elle améliorerait aussi l’oxygénation des cellules.
Et en teinture?
Il s’agit donc d’une teinture alimentaire par excellence. Je viens d’en parler assez longuement, mais il me reste une dernière expérience à vous raconter.
Betterave rouges et sels de bain
Là aussi, les photographies font défaut. À Limache, j’avais perdu 95 % de la clientèle de ma petite imprimerie artisanale de Viña del Mar. Je n’étais qu’à 30 km, mais c’était trop loin.
Il fallait que je trouve d’autres produits. En allant chercher du maïs pour mes poules, je me suis rendue compte que le gros sel était très économique. J’avais beaucoup de plantes aromatiques et médicinales sur la propriété que je louais.
Je décidais donc de préparer des sels de bains. Je n’avais aucune documentation sur les teintures naturelles et bien sûr pas d’internet.
Ce fut ma première tentative de teintures naturelles. C’est ainsi que je testais avec la betterave rouge, le choux rouge et le jus de cerises.
La recette
Je vous livre donc la recette de mes sels de bain.
Je faisais bouillir la plante choisie pour son parfum et ses propriétés médicinales avec la plante colorante. Par exemple, feuilles de betterave rouge avec romarin.
Je laisse bouillir jusqu’à obtenir un jus colorant et odorant.
Dans une poêle, je versais du gros sel et le jus obtenu auparavant.
Je faisais chauffer pour que le sel absorbe le jus et sèche.
Il est à noter, qu’il n’y a pas de problème de conservation car le sel est lui-même un excellent conservateur. Je n’ai pas mis de fixateur pour les parfums, c’est plus naturel ainsi.
J’avais fait trois essais : lavande-choux rouge et citron, romarin-betterave rouge, mélisse-cerises.
lavande-choux rouge et citron, très beau rose vif
romarin-betterave rouge, rose un peu terne
mélisse-cerises, rose-beige foncé
Dans la pratique, je retiendrai le choux rouge associé au citron.
Conclusion
La betterave rouge est certainement très intéressante du point de vue alimentaire, voir médical. Mais dans le domaine de la teinture, malheureusement, elle fait définitivement partie du petit teint et doit être réservée à la teinture alimentaire, bien que dans ce domaine aussi la cochenille E120 est une concurrente de poids.
PS – Petit truc pour consommateurs
Si l’on vous propose des laines d’un joli rose, et qu’on ajoute, c’est teint à la betterave rouge, fuyez. C’est une arnaque.