Au bout de mon âge

/// Au bout de mon âge ///
Article du 11 mai 2024, modifi´é le 13 mai 2024
Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024
J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux
Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es

Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com

Une de mes passions est la poésie et j’y reviens régulièrement par mes temps de doutes, et qui ne doute pas ? Surtout par les temps qui courent. Il m’arrive de semer des poèmes dans mes articles. Il sont pour moi une source d’espoir, de créativité et d’encouragement à poursuivre mes démarches.

À l’approche de mon 63ème anniversaire, ce matin, ce poème de Louis Aragon chanté par Jean Ferrat que j’ai écouté maintes fois dans ma jeunesse m’est revenu à l’esprit.

Il ne parle pas de teintures, assez peu de la nature, mais surtout de la nature humaine… et c’est beau !

Le poème

Je viens de passer quelques heures sur internet pour essayer de retrouver le titre du livre, dont est extrait ce poème. En effet, Louis Aragon a écrit beaucoup de poésies, et je n’ai pas ses œuvres complètes sous la main.

Vu que tout est fait pour nous encourager à tester les fameuses Intelligences Artificielles qui sont censées nous aider dans la rédaction. Je me suis proposée de tester celle qui est le plus en vue ces derniers temps.

Celle-ci m’affirme d’abord que c’est de Paul Verlaine, puis comme j’exprime mes doutes, elle m’affirme qu’elle s’est trompée et que c’est de Léo Ferré ! Elle était supposée me simplifier la vie.

Un maître des arts martiaux et philosophe japonais, Itsuo Tsuda, disait qu’il ne faut surtout pas prendre de raccourci. Il avait raison.

J’ai le plaisir de joindre ici le PDF de notre conversation.

Ce n’est pas très encourageant.

À force de recherches, je trouve un site qui mentionne « Le voyage en Hollande ».1 Ce n’est pas son livre le plus connu, mais tout de même.

Je retrouve ce livre, et dedans, ce beau poème. J’ai une belle surprise. En réalité, il est beaucoup plus long, le refrain de la chanson est une simple strophe.

Cela donne envie d’aller vérifier les autres poèmes qu’a chanté Jean Ferrat.

Paroles de la version chantée

Au bout de mon âge
Qu’aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j’ai mal rêvé


Je me sens pareil
Au premier lourdeau
Qu’encore émerveille
Le chant des oiseaux

Les gens de ma sorte
Il en est beaucoup
Savent-ils qu’ils portent
Une pierre au cou

Au bout de mon âge
Qu’aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j’ai mal rêvé

Pour eux les miroirs
C’est le plus souvent
Sans même s’y voir
Qu’ils passent devant

Ils n’ont pas le sens
De ce qu’est leur vie
C’est une innocence
Que je leur envie

Au bout de mon âge
Qu’aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j’ai mal rêvé

Tant pour le plaisir
Que la poésie
Je croyais choisir
Et j’étais choisi

Je me croyais libre
Sur un fil d’acier
Quand tout équilibre
Vient du balancier

Au bout de mon âge
Qu’aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j’ai mal rêvé

Il m’a fallu naître
Et mourir s’en suit
J’étais fait pour n’être
Que ce que je suis

Une saison d’homme
Entre deux marées
Quelque chose comme
Un chant égaré

Au bout de mon âge
Qu’aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j’ai mal rêvé

Louis Aragon

J’ai une pensée pour ceux qui ne comprennent pas le français, ce sera l’occasion de tester les traducteurs automatiques… car la poésie est toujours difficile à traduire. Celle de Louis Aragon semble facile, mais elle est en réalité très recherchée, montrant toute la richesse de la langue française.

Ce texte est un peu triste, mais je persiste à vouloir bien rêver et cela sainement.

« Pour eux les miroirs
C’est le plus souvent
Sans même s’y voir
Qu’ils passent devant 
»

Cette strophe, semble me refléter. Pourquoi devrais-je m’arrêter devant les miroirs?, si :

« Il m’a fallu naître
Et mourir s’en suit
J’étais fait pour n’être
Que ce que je suis 
»

La chanson

Nombreux sont les sites indiqués pour cette chanson, certains donnent même les accords pour la jouer à la guitare.

Je vous donne le lien du site qui a eu la bonne idée de me mettre sur la piste du livre d’origine.

J’ai pris le temps de lire les biographies de Louis Aragon et de Jean Ferrat sur Wikipedia.

Réflexion positive – Au bout de mon âge

Au moment où j’essaie à distance de faire mes démarches pour ma retraite française qui n’atteindra pas les 350 Euros, je me forme encore et cherche un travail complémentaire. On est loin de la “Douce France” de Charles Trenet2.

Et ce n’est pas encore assuré. Il faudrait encore que j’arrive à me procurer le livret de famille où figurent mes deux enfants. Depuis le Chili, c’est plutôt compliqué. De plus, pour la CIPAV (10 années de cotisations lourdes), il faut être en France pour faire valoir mes droits. Il ne faut pas compter sur le Consulat.

En attendant, il va falloir trouver une ou plutôt des solutions complémentaires.

Des conférences, pourquoi pas ?

J’ai déjà partagé plus d’une fois, mes pratiques tinctoriales, notamment lors des congrès de teintures naturelles auxquels j’ai participé.

Je vous donne ici les liens pour les fichiers Powerpoint des présentations à ces congrès:

Des expositions

J’ai suffisamment de matériel et de compétences pour organiser des expositions. J’en ai fait une à la médiathèque de Loches, en France, en 2010.

Exposition à la médiath`èque de Loches, France, en 2012, au bout de mon âge
Exposition à la médiath`èque de Loches, France, en 2012

Les panneaux provenaient de l’Association Couleur Garance, mais je suis mantenant en condition de produire les miens sur la base de mes expériences. En outre, j’ai travaillé de nombreuses années dans le domaine de la Publication Assist´ee par Ordinateur (aussi bien en français qu’en espagnol).

Exposition à la médiath`èque de Loches, France, en 2012, pochoir sur feutre, teinture à l'eucaplitus, au bout de mon âge
Exposition à la médiath`èque de Loches, France, en 2012, pochoir sur feutre, teinture à l’eucaplitus

À la suite de ma participation au Congrès de teintures naturelles à Kuching, Malaisie, nous avons organisé à la médiathèque de Loches, France, un atelier de démonstration pratique de teintures naturelles, avec des enfants.

Atelier d'initiation à la teinture naturelle à la médiath`èque de Loches, France, en 2012, au bout de mon âge
Atelier d’initiation à la teinture naturelle à la médiath`èque de Loches, France, en 2012

Atelier d'initiation à la teinture naturelle à la médiath`èque de Loches, France, en 2012, au bout de mon âge
Atelier d’initiation à la teinture naturelle à la médiath`èque de Loches, France, en 2012

Il y en aussi eu à Iquique, au Nord du Chili. Pourquoi ne pas recommencer ailleurs?

Expo-vente avec plusieurs artisanes à Iquique, au bout de mon âge
Expo-vente avec plusieurs artisanes à Iquique

Des formations

Je reviens à la charge, en effet, c’est encore et toujours, le meilleur moyen de partager une technique, car cela implique une participation.

Le but est de vous rendre indépendant par la pratique, dès le départ… « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ne faîtes pas confiances aux IA dans ce domaine. Mieux vaut une formation vraiment humaine. L’artisanat, la teinture, le tissage, c’est vraiment du réel, cela doit encore se faire avec les mains… et cela ne s’improvise pas.

Cela vaut autant pour les enfants que pour ceux qui arrivent au bout de leur âge… qui comme moi continuent à se former en permanence. N’attendons pas l’après ci ou cela…

Un livre, au bout de mon âge

J’aime tant les livres, il est certainement temps d’écrire les miens.

Pour le moment, je pense plutôt à un e-book sur ma technique préférée actuelle, «anillado», elle sera la vedette d’un prochain article sur www.lanitando.com

Il paraît que c’est ce qu’on appelle des revenus passifs. Êtes-vous intéressés ?

Des créations à la demande ?

Une amie m’avait conseillée de m’acheter un rouet et de proposer de filer la laine de vos moutons… J’ai acheté un beau petit rouet électrique, léger, idéal pour voyager. Cet appareil a d’ailleurs déjà voyagé. Il file fin et en silence.

Il attend vos besoins de laines et autres fibres…

Justement, au bout de mon âge, je file du poil de chien
Justement, au bout de mon âge, je file du poil de chien

En attendant, je file un peu de poil de chien Akita. C’est très lent, car leur pelage est court.

Et voici le producteur de poils
Et voici le producteur de poils, il appartient à un artisan d’Angelmó, Pueerto Montt, Sud du Chili

Cela pourrait aussi être des tricots, des tapisseries ou des bijoux textiles… à la demande.

Au bout de mon âge, que devrais-je faire?

Je voyage toujours trop chargée, l’idéal serait de travailler sur commande, comme mon père qui était géomètre. Il se demandait pourquoi je tissais encore… Évidemment, il ne pouvait pas proposer des bornages à l’avance.

Il faut tout de même que j’ai quelques pièces à montrer…

Et des voyages… Pour bien rêver au bout de mon âge

Pour bien commencer, cela va faire un mois que j’ai débuté l’étude de l’indonésien. Cela fait rêver. En Indonésie, on pratique deux techniques de teintures avec réserves particulièrement remarquables : le batik et l’ikat. Ces deux noms sont d’ailleurs des mots indonésiens.

Batik

J’ai bien sûr quelques livres à ce sujet. Mais encore une fois, rien ne vaut la pratique.

Cet artiste peint laa réserve avec de la cire fondue, il pulvérisera d'autres couleurs autour de la réserve, puis il éliminera la cire, à Kuching, Malaisie, au bout de mon âge
Cet artiste peint laa réserve avec de la cire fondue, il pulvérisera d’autres couleurs autour de la réserve, puis il éliminera la cire, à Kuching, Malaisie

La toile sèche
La toile sèche

La technique traditionnelle utilise un petit récipient au bout d’une baguette. Mais, je n’ai pas de photo.

Nous avons fait un essai avec mon ami Hilaire, à Madagascar, sur une écharpe de soie de sa production.

Avec la cochenille, le batik, cela rend bien. Mais, nous avons eu de grosses difficultés pour enlever la cire au bout de mon âge
Avec la cochenille, le batik, cela rend bien. Mais, nous avons eu de grosses difficultés pour enlever la cire

Ikat

J’ai déjà été en contact avec cette technique, d’abord à Kuching, quand je suis allée au congrès de teintures naturelles WEFT, en 2010.

Préparation des zones de réserve, au bout de mon âge
Préparation des zones de réserve

La chaîne est tendue sur un cadre, les zones à protéger sont enveloppées de ficelles. Cettee chaîne sera teinte, les protections enlevées. Le processus est recommencé pour une autre couleur

Une fois,  la chaîne teinte et nettoyée de ces attaches, elle est montée sur le métier à tisser,, au bout de mon âge
Une fois, la chaîne teinte et nettoyée de ces attaches, elle est montée sur le métier à tisser

Cette toile a eu deux bains de teinture différents. Elle est donc passé deux fois par la première étape d’attache pour les réserves, certaines toiles ont parfois un troisième et un quatrième bain.

Puis, je l’ai revu à Madagascar, lors de l’IFPECO en 2017.

Ikat de soie et raphia, produits par une association de femmes à Majahunga, au Nord de Madagascar, présentés lors de l'IFPECO en 2017 à Antananarive, Madagascar
Ikat de soie et raphia, produits par une association de femmes à Majahunga, au Nord de Madagascar, présentés lors de l’IFPECO en 2017 à Antananarive, Madagascar

Puis, j’ai fait un test chez mon amie Solange à Andacollo. Là, la réserve a bien protégé la laine, mais cela a curieusement bougé. Pourtant, j’avais choisi de la laine qui avait déjà bouilli. Elle n’a pas rétréci, d’ailleurs je n’ai pas manqué de laine.

J'aurai du obtenir une "chacana", la croix du Sud, symbole très important dans les Andes
J’aurai du obtenir une “chacana”, la croix du Sud, symbole très important dans les Andes

Impression au bloc

Bloc en bois, pour impression
Toile avec impressions au bloc à Kuching
Toile avec impressions au bloc à Kuching

Vannerie

Il y a aussi beaucoup à voir en Indonésie et en Malaisie, en ce qui concerne la vannerie. Cette technique m’intéresse aussi beaucoup, il s’agit d’un précurseur du tissage et du tressage.

Photo prise de lors de l'ISEND à Kuching, Sarawak, Bornéo, Malaisie, ici une des artisane de Rumah Gari tisse un chapeau typique
Photo prise de lors de l’ISEND à Kuching, Sarawak, Bornéo, Malaisie, ici une des artisane de Rumah Gari tisse un chapeau typique

À Kuching, je me suis acheté un très beau livre sur la vannerie à Borné. Décidément, il y a beaucoup à voir là bas. Mais, que restera-t-il dans quelques années? Ils ont mis 20 ans pour rédiger ce livre. Lors de la publication, beaucoup de plantes utilisées avait disparu ou devait être protégées.

Livre acheté lors de l'ISEND à Kuching, Malaisie au bout de mon âge
Livre acheté lors de l’ISEND à Kuching, Malaisie

Aller voir sur place

Bien sûr, je connais la théorie de ces techniques, mais rien ne vaut la pratique par et avec les spécialistes, les créateurs. Moi, aussi, j’aime utiliser mes mains.

Il y a aussi des plantes à indigo, des plantes à rouge, des fibres végetales et de la soie.

Commencer un cercle vertueux

Le développement personnel, je ne suis pas très fan, mais il m’a fallu en lire. En outre, un schéma peut remplacer beaucoup de mots. Ce sont les métaphores d’aujourd’hui.

Je vais reprendre le schéma de mon ikigai.

Voici ce que devrait être mon ikigai au bout de mon âge
Voici ce que devrait être mon ikigai au bout de mon âge

Je l’adapte à l’état de mes méditations de ce jour.

État de mon ikigai au bout de mon âge actuel
État de mon ikigai au bout de mon âge actuel

J’en ai assez de regarder vers ce que j’ai fait dans le passé (il y a les Curriculum Vitae pour cela), c’est un peu comme se regarder dans un miroir, cela ne répare rien. Je préfère regarder vers l’avenir.

Remettons la roue en marche

Au bout de mon âge

Il suffit d’un petit coup de pouce.

Voici la roue à relancer au bout de mon âge
Voici la roue à relancer au bout de mon âge

Un simple contact suffit

Si vous n’aimez pas Whatsapp, j’ai aussi Signal et Telegram.

  1. Le voyage en Hollande, Louis Aragon, Éditions Seghers, 1964 ↩︎
  2. Douce France
    Cher pays de mon enfance
    Berceau de tant d’insouciance…
    ” Quelle ironie! ↩︎

Botanique et jardins

/// Botanique et jardins ///
Article créé le 20 mai 2023 et modifié le 10 juin 2023
Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023
Organisons donc des ateliers! C’est facile
Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023
+33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.

Botanique, botanique! Pourquoi s’intéresser aux plantes?

N’est-ce pas normal de s’intéresser aux plantes quand on travaille avec des teintures et des fibres naturelles… Les jardins botaniques sont donc des passages obligés…

Lors de mes voyages textiles, je m’efforce avec plaisir d’inclure une visite à un jardin botanique.

Parfois, je le rencontre sans même le chercher. Quelle aubaine de rencontrer un jardin botanique. Cela donne beaucoup de renseignements sur le lieu…

L’ídéal, concernant les jardins botaniques, serait de les visiter à plusieurs reprises, suivant les saisons, pour pouvoir apprécier les différents stades de la végétation.

Madagascar botanique

À Madagascar, il y a peu de musées. Mais, il y a un jardin botanique et zoologique à Antananarivo où l’on peut découvrir toute l’exubérance et l’extravagance de la flore malgache.

On peut aussi y voir différents types de tombeaux traditionnels.

Jardin botanique Antananarivo, Madgascar
Jardin botanique Antananarivo, Madagascar, que d’exotisme!
Jardin botanique Antananarivo, Madgascar
Variété de floraison, Jardin botanique Antananarivo, Madagascar
Jardin botanique Antananarivo, Madgascar
Je crois que je n’ai jamais vu autant de variétés de formes végétales que dans ce Jardin botanique à Antananarivo, Madagascar
Fruis, graines et plant de roucou, bixa orellana en botanique, épice, encre pour tatouages temporaires et teinture naturelle, ici à Madagascar, mais aussi en Équateur, Brésil
Fruis, graines et plants de roucou, Bixa orellana en botanique, épice, encre pour tatouages temporaires et teinture naturelle, ici à Madagascar, mais aussi en Équateur, Brésil

Stockholm (Suède)

Entre deux musées, on a la surprise de découvrir un petit jardin traditionnel suédois. Y figurent en bonne place le tabac et de nombreuses plantes médicinales.

Jardin botanique entre deux musées à Stockholm, Suède
Jardin botanique entre deux musées à Stockholm, Suède. Les moineaux se nourissaient des graines de lavande
Plants de tabac dans ce jardin botanique de Stockholm
Plants de tabac dans ce petit jardin botanique bien coloré de Stockholm
Lin, au jardin botanique de Stockholm
Le lin figure en bonne place dans ce jardin botanique de Stockholm

Il me semble qu’il y avait un autre jardin botanique plus grand, mais je n’ai pas eu le temps de le visiter.

Lausanne, Jardin Botanique (Suisse)

J’ai déjà visité deux fois le Jardin Botanique de Lausanne, et je pense y retourner encore une ou deux fois…

Visite au Jardin Botanique de Lausanne, Suisse, en novembre 2022
Visite au Jardin Botanique de Lausanne, Suisse, en novembre 2022

Je viens d’y retourner en mai 2023, presque tout est en fleurs. C’est si beau qu’il est difficile de choisir entre les photos.

Les immenses feuilles des pangue du Sud du Chili, sont encore très petites, au jardin botanique, les tiges appelées nalcas sont consommées en salade, les racines sont réputées teindre en orange
Les immenses feuilles des pangue du Sud du Chili, sont encore très petites, les tiges appelées nalcas sont consommées en salade, les racines sont réputées teindre en orange

Les médicinales

Entre autres, il y a différentes sections, dont une avec des plantes médicinales, dont un certain nombres de plantes toxiques et des plantes textiles ou à fibres.

Vue générale d’une partie du jardin botanique où ont été regroup´´ees des plantes tinctoriales, Isatis tinctoria (pastel des teinturiers) y est en bonne place

Les tinctoriales

Il y a aussi des plantes tinctoriales: garance des teinturiers, aspérule, gaillets, pastel des teinturiers…

Garance des teinturiers, cette plante réduite aujourd'hui à une petite surface du jardin botanique était cultivée sur de très grandes surfaces jusqu'à la fin du XIXème siècle. Ses racines, après 5 ans de croissance donnait le rouge garance
Garance des teinturiers, cette plante réduite aujourd’hui à une petite surface du jardin botanique était cultivée sur de très grandes surfaces jusqu’à la fin du XIXème siècle. Ses racines, après 5 ans de croissance donnait le rouge garance
Aspérule des teintutiers, aussi utilisée en teinture pour des rouges en remplacement de la garance - botanique
Aspérule des teintutiers, aussi utilisée en teinture pour des rouges en remplacement de la garance
Gaillet jaune, un cousin botanique de la garance des teinturiers
Gaillet jaune, un cousin de la garance des teinturiers
Pastel des teinturiers en fleurs, des graines seront bientôt prêtes... Ce sont les feuilles du bas que l'on utillise pour les coques.
Pastel des teinturiers en fleurs, des graines seront bientôt prêtes… Ce sont les feuilles du bas que l’on utillise pour les coques.

À la sortie, il est flanqué d’une série de jardins privés très colorés…

pavots jardin botanique
À la sortie du Jardin botanique, on peut admirer ces pavots monstrueux

Musées spécialisés, sujet botanique

Couleur Garance à Lauris (France)

L’une de mes premières rencontres avec la botanique tinctoriale et à fibres, fut le Jardin des plantes tinctoriales de l’Association Couleur Garance, créé à l’initiative de Michel Garcia et Dominique Cardon à Lauris, dans le Vaucluse, Sud de la France.

Quelle beauté!

Ici, se réunissent toutes les couleurs du monde.

Une partie du conservatoire botanique des plantes tinctoriales de Lauris, vue d'en haut.
Une partie du conservatoire des plantes tinctoriales de Lauris, vue d’en haut, botanique utile à l’état pur
Cosmos sulphureus au Jardin Botanique des Plantes Tinctoriales
Cosmos sulphureus au Jardin Botanique des Plantes Tinctoriales

Berlin botanique et chanvre (Allemagne)

Après avoir visité de nombreux musées sur l’antiquité, il me restait du temps pour aller visiter le musée du chanvre, une des plantes à fibres historiques.

Musée du chanvre à Berlin
Musée du chanvre à Berlin, à la limite de la botanique

Une plante, une histoire botanique

Cette plante à fibres, avant d’intéresser les générations hyppies pour une autre composante, le THC, pas toujours présente dans la plante, était très largement cultivée en Allemagne jusque dans les années 60, jusqu’à son interdiction en 1981.

Des fibres pour des textiles

De fait, la culture du chanvre en vue de la production de fibres textiles est incompatible avec la production de THC illégale. En effet, comme pour le lin, pour obtenir de bonnes fibres longues et le moins fourchues possible, il faut semer bien serré afin que les plantes développent des fibres longues et souples. Dans ces conditions, les plantes produisent moins de fleurs…

En ce qui concerne le lin que je connais mieux, la récolte idéale doit être faite avant la floraison. Alors, je suppose qu’il en est de même pour le chanvre textile.

Le chanvre est utilisé depuis la plus haute antiquité, comme en témoigne cette tablette en cunéiforme
Le chanvre est utilisé depuis la plus haute antiquité, comme en témoigne cette tablette en cunéiforme

Il est intéressant de voir que le filage du chanvre n'était apparemment pas une activité genrée
Il est intéressant de voir que le filage du chanvre n’était apparemment pas une activité genrée au XVIème siècle

Voici un petit résumé historique de la filature de cette plante.

La filature du chanvre de la Renaissance au XXème siècle
La filature du chanvre de la Renaissance au XXème siècle

Chaque type de fibres génère ses outils, la machine à teiller sert pour le chanvre, le lin, l’ortie et sa cousine la ramie.

Machine à teiller, s'utilise aussi bien pour le chanvre que pour le lin
Machine à teiller, s’utilise aussi bien pour le chanvre que pour le lin et l’ortie

J’ai été surprises par la finesse de certaines toiles. Cependant, elles étaient un peu raides à mon goût. Notre notion de confort a certainement beaucoup évolué depuis le temps où l’on s’habillait de lin, chanvre, ortie et laine…

Échantillons de toiles de chanvre
Échantillons de toiles de chanvre

Des fibres pour des cordes

Le chanvre est très adapté à la production de cordes
Le chanvre est très adapté à la production de cordes
Pour les cordes et les voiles, le chanvre était une bonne solution
Pour les cordes et les voiles, le chanvre était une bonne solution

Comme il n’est pas courant d’avoir accès à ces fibres, je me posais beaucoup de questions, et j’espérais les voir résolues dans ce musée.

Rouet prêt à filer
Rouet prêt à filer

Une plante, des usages divers

Autrefois, au Chili, les fibres servaient pour les cordes, les graines pour de l’huile d’éclairage, les feuilles pour protéger les haricots de certains insectes… En outre, cette plante a la réputation de limiter l’érosion des sols, ceux-ci sont souvent en pente au Chili, pays de montagnes…

Le chanvre est aussi une bonne fibre pour un papier solide
Le chanvre est aussi une bonne fibre pour un papier solide, notamment les papiers monnaie
Voici quelques applications modernes du chanvre
Voici quelques applications modernes du chanvre

Dans ce musée, j’ai trouvé de nombreuses informations intéressantes.

Mais, je suis restée sur ma faim. Il y a beaucoup d’informations sur les problèmes légaux et sur les utilisations modernes possibles des fibres et de la chénevotte: entre autres, plastique pour imprimante 3D, ciment, isolation, litières pour chats…

La qualité de mes photos n’est malheureusement pas au rendez-vous, certaines sections de ce musée, fort intéressantes, étaient difficile à lire et encore plus à photographier. L’espace un peu exigü était utilisé jusqu’au plafond et les reflets sur les vitres sont un problème récurrent dans les musées. Celui-ci ne fait pas exception.

Mais, par exemple, j’aurai aimé savoir s’il vaut mieux le filer sec ou plutôt humide comme pour le lin. J’attends encore la réponse.

Turin, quelle surprise botanique (Italie)

Par hasard, j’ai découvert dans cette ville un surprenant musée du fruit.

Montage artistique mettant à l'honneur un minutieux travail de moulage
Montage artistique mettant à l’honneur un minutieux travail de moulage

Il a grandement surpris mon imagination. J’imaginais une série de variété botanique, d’arbres fruitiers, de greffes…

Différentes sortes de poires
Différentes sortes de poires

En r´ealité, un chercheur, Francesco Garnier Valletti, (Giaveno 1808 – Torino 1889), a consacré sa vie à la modélisation des fruits, en plâtre peint, toutes les pommes et poires y passent. Un certain nombre de maladie des fruits sont aussi représentées. Quelle passion botanique!

Représentations de maladies de fruits
Représentations de maladies de fruits

Des fruits en plâtre!

Moules en plâtre au service de l'étude botanique
Moules en plâtre au service de l’étude botanique

En effet, ces fruits sont vraiment très réalistes, y compris les raisins blancs qui semblent aussi translucides que dans la réalité.

Raisins
Raisins

En réalité, chaque fruit a été moulé dans du plâtre. Il y a bien longtemps, j’avais fait des bougies avec ce même système, mais sans les peindre pour leur donner un aspect réel. Quand on voit le réalisme et la quantité de fruits reproduits ainsi, cela donne le tournis.

Légumes racine
Légumes racine

Toutes sortes de végétaux ont ainsi été mod´elisés. Il y a même des tubercules. Il y a aussi des champignons.

Série de champignons
Série de champignons

Je suis curieuse de savoir combien des races de pommes représentées ici ont disparues. Quelle belle image de la biodiversité agricole qui régnait encore au XIXème siècle!

Turku, musée de la pharmacie (Finlande)

Ce musée montre une ancienne pharmacie et le logement d’un pharmacien et de sa famille au XIXème siècle. Dans la cour, il y a de nombreuses plantes médicinales locales.

Des plantes médicinales sèchent au plafond, des cartons nous indiquent leur nom botanique
Des plantes médicinales sèchent au plafond, des cartons nous indiquent leur nom botanique

Dans la cour, nous retrouvons les mêmes plantes, vivantes cette fois-ci.

Jolie indication du nom commun et botanique des plantes dans ce jardin
Jolie indication du nom commun et botanique des plantes dans ce jardin

Autres musées

En outre, un certain nombre de musées ethnographiques ou préhistoriques présentent une section botanique.

Chateau de Falaise, Normandie, France

Mon amie Monique m’a invitée quelques jours chez elle. Elle adore faire des ballades à pied. Nous sommes allées voir ce magnifique chateau chargé d’histoire. Nous n’avons pas pu le visiter à cause d’un certain virus très préjudiciable à la culture.

Mais, le jardin botanique était, par chance encore accessible.

Normandie textile

Chateau de Falaise et son  petit jardin botanique
Chateau de Falaise et son petit jardin botanique

Nous avons visité à plusieurs reprises ce jardin botanique où figuraient les principales plantes tinctoriales: pastel des teinturiers, garance, gaude, et bien d’autres…

Lin au jardin botanique de Falaise
Lin au jardin botanique de Falaise

La Normandie était une zone textile importante. La ville de Falaise était une des villes de foires commerciales importantes au Moyen-Âge. L’élevage de moutons est encore courant et la culture du lin y était déjà très développée.

Balle de lin chez un fermier normand
Balle de lin chez un fermier normand

Chez un fermier, de la famille de Monique, j’ai pu admirer ces balles de lin, de la dernière récolte.

Ces mêmes fibres de lin vues de plus près
Ces mêmes fibres de lin vues de plus près

Voici, une autre plante liée au monde textile, les cardères. Bien avant de nourrir les chardonnerets de nos jardins, ils servaient à donner un aspect duveteux aux toiles… Ils étaient cultivés à cet effet.

Le jardin botanique nous montre les fameux chardons cardères, utilisés pour le cardage des toiles
Le jardin botanique nous montre les fameux chardons cardères, utilisés pour le cardage des toiles
Cardères montés sur carde à main, objet traditionnel de Normandie, vue chez une ancienne tisserande
Cardères montés sur carde à main, objet traditionnel de Normandie, vue chez une ancienne tisserande

À Vienne, près de Lyon, j’ai pu voir une machine équipée de ces cardes.

Machine industrielle garnie de chardon, à Vienne
Machine industrielle garnie de chardon, à Vienne

Petit test

J'ai ramassé une feuille de pastel des teinturiers, que  j'ai testée en la martelant sur un vieux t-shirt. Au lavage, les taches vertes deviennent bleues et mettent en évidence l'indigo
J’ai ramassé une feuille de pastel des teinturiers, que j’ai testée en la martelant sur un vieux t-shirt. Au lavage, les taches vertes deviennent bleues et mettent en évidence l’indigo

Le pastel des teinturiers couvrait de larges superficies de culture pour teindre en bleu, avant l’arrivée de l’indigo d’Indigofera Suffructosa des pays tropicaux.

La garance pour le rouge et la gaude, très réputée pour son jaune, occupaient aussi de grandes surfaces, ces plantes avaient une grande importance économique ce qui explique leur présence dans ce jardin botanique.

Musée de Nemours (France)

Mon ami Gérard, de Chatenoy a eu la grande gentillesse de m’amener voir ce musée. Il s’agit d’un très beau musée de la Préhistoire locale de la Région Île-de-France.

Par chance, il représente le type de flore locale à l’époque préhistorique à laquelle correspondent les vitrines environnantes. Cela donne une bonne idée de l’évolution des conditions de vie des humains à l’époque donnée.

Cela permet de constater que cette végétation a beaucoup évolué entre les périodes de glaciations et de réchauffement.

Vitrine extérieure - botanique de l'époque
Vitrine extérieure – botanique de l’époque

Mucem, Marseille (France)

Le MUCEM, à Marseille est un très beau musée. Le bâtiment principal est entouré d’une très vaste section botanique, un peu dans le genre des Jardins en Mouvement de Gilles Clément. Ceci est un très beau concept, oú l’on laisse le jardin évoluer. Ainsi, les massifs de plantes se déplacent, par eux-mêmes, d’une année à l’autre.

Santolines et lavandes, la botanique des abeilles
Santolines et lavandes, la botanique des abeilles

Par chance, j’ai pu rencontrer le jardinier qui désherbait un peu une rocaille qui attirait beaucoup d’abeilles. Il m’a donné beaucoup d’informations.

Lavandes de Provence
Lavandes de Provence

C’est là que j’ai découvert le caprier, si beau, local, mais un peu envahissant. Je le retrouverai dans la suite de mon voyage en Italie et en Tunisie.

Fleur de caprier, les capres proviennent des boutons de ses fleurs
Fleur de caprier, les capres proviennent des boutons de ses fleurs

Cette année, le printemps avait été très sec, et le jardin en avait beaucoup souffert.

Zone aromatique de ce jardin botanique
Zone aromatique de ce jardin botanique

Musée Égyptien de Turin, section botanique (Italie)

Dans ce musée de premier ordre, il y a un petit jardin botanique des plantes d’usage courant dans l’Égypte des Pharaons. Cependant, il faut insister auprès du gardien qui vous renvoie vers la sortie.

Vu générale de ce jardin botanique des Égyptiens anciens
Vu générale de ce jardin botanique des Égyptiens anciens

De bien jolies plantes, dont certaines sont tinctoriales.

Grenadier
Grenadier
Lotus, la racine peut teindre en noir, la tige donne une fibre précieuse encore utiliséee au Myanmar
Lin en fleur, principale fibre textile en Égypte ancienne, le coton n'arrivera que plus tard
Lin en fleur, principale fibre textile en Égypte ancienne, le coton n’arrivera que plus tard
Marguerite des teinturiers pour teindre en jaune
Marguerite des teinturiers pour teindre en jaune

Les fleurs étaient très importantes pour les Égyptiens du temps des Pharaons. Ils en faisaient des guirlandes. J’ai entendu dire qu’il y en avaient de grandes quantité dans la tombe de Toutankhamon qui n’ont pas attiré l’attention des découvreurs. Quel dommage!

Collier

Dans ce musée de Turin, il y avait des statuettes représentant ces guirlandes de fleurs.

Statuette à guirlandes de fleurs
Collier floral égyptien
Collier floral égyptien
Récolte du papyrus
Récolte du papyrus

Il y avait un diaporama sur la récolte et la fabrication artisanale du papyrus.

Musée Romain et botanique, Lausanne, Suisse

Un petit musée bien sympathique qui s’adresse d’abord aux enfants, mais aussi aux plus grands.

Musée Romain de Lausanne et son jardin botanique
Musée Romain de Lausanne et son jardin botanique

Une exposition invite à réfléchir à ce que pourraient trouver des archéologues dans quelques milliers d’années. Cela rappelle une nouvelle de Primo Levi.

Un disque dur dans cet état est certainement plus difficile à lire qu'un papyrus égyptien
Un disque dur dans cet état est certainement plus difficile à lire qu’un papyrus égyptien

Grande partie de notre production textuelle ne serait pas en mesure de résister au temps. Les interprétations de ce qu’ils pourraient retrouver risque fort d’être aléatoires et erronées à l’instar de certaines explications actuelles de notre passé.

Ce musée est flanqué d’un petit jardin botanique montrant les plantes qu’utilisaient les Romains.

Vue générale de ce petit jardin botanique
Vue générale de ce petit jardin botanique

Des pluies d’orage m’ont obligé prendre les photos en plusieurs épisodes.

Ce pauvre fenouil, fort prisé par les Romains, était fort assoiffé. Je crains que l'orage n'ait pas suffit à arroser ce jardin botanique
Ce pauvre fenouil, fort prisé par les Romains, était fort assoiffé. Je crains que l’orage n’ait pas suffit à arroser ce jardin botanique
Dans ce jardin botanique, j'ai pu voir le genêt des teinturiers, je me l'imaginais beaucoup plus grand
Dans ce jardin botanique, j’ai pu voir le genêt des teinturiers, je me l’imaginais beaucoup plus grand
Ici, devait pousser le pastel des teinturiers, le jardinier a sans doute oublié cette zone du jardin botanique
Ici, devait pousser le pastel des teinturiers, le jardinier a sans doute oublié cette zone du jardin botanique, la garance aussi manquait à l’appel

“Open air” et botanique

Généralement, les mus´ées dit “Open Air” présentent souvent des sections Botanique.

En général, ils montrent des fermes de différentes régions du pays, il y a une dimension architecturale, mais aussi ethnographique.

D’habitude, ces musées montrent aussi des économies locales et familiales, artisanats et petite agriculture… Un jardin indique ainsi l’alimentation de la population locale, mais aussi les remèdes disponibles et les fibres utilisées pour les vêtements, l’ameublement, les cordages…

Oslo (Norv`ege)

Fort déçue par le musée des navires d’Oseberg, ceux-ci sont bien sûr très beaux et impressionants. Mais, on ne peut pas voir les trésors, notamment textiles, qu’ils contenaient.

Jolie décoration de l'un des navires d'Oseberg
Jolie décoration de l’un des navires d’Oseberg

Alors que ces trésors sont surprenants par leurs qualités et leur état de conservation, on ne pourra pas les voir avant 2025, quand ils auront enfin un nouveau musée. Quel dommage.

Heureusement, on peut les retrouver dans un livre. Cependant, pouvoir les voir en réalité, malgré la barrière de la vitrine, peut apporter beaucoup d’informations.

Quel beau jardin, botanique familiale
Quel beau jardin, botanique familiale

À coté de ce musée quasi absent, il y avait le musée Norsk Folkemuseum.

De nombreuses constructions traditionnelles s’insèrent dans un cadre botanique.

Belle clôture originale
Belle clôture originale
Jardin alimentaire, sa clôture et son épouvantail
Jardin alimentaire, sa clôture et son épouvantail
Grenier de 1754 de la région de Telemark, presque tous les toits sont végétalisés
Grenier de 1754 de la région de Telemark, presque tous les toits sont végétalisés

Turku (Finlande)

Encore un rendez-vous manqué, le musée qui expose les bandes tissées aux tablettes n’était pas ouvert.

J’ai déjà parlé du Musée de la Pharmacie. Mais, il y a aussi un quartier populaire, celui de Luostarinmäki qui a résisté au grand incendie de 1827.

Musée de Luostarinmäki
Cours dans ce quartier populaire
Cours dans ce quartier populaire
Achillée millefeuille, m´edicinale et tinctoriale
Achillée millefeuille, m´edicinale, tinctoriale et anti-érosion

Turku Art Museum

Là, j’ai découvert une artiste qui s’inspire des plantes et peint avec des pigments qui proviennent de plantes: Katja Sirjä.

Petits flacons contenant des pigments naturels
Petits flacons contenant des pigments naturels
Oeuvre utilisant ces pigments naturels
Oeuvre utilisant ces pigments naturels

Helsinki (Finlande)

Le temps ´´etait court.

Dans une des nombreuses îles d’Helsinki, celle de Seurasaari Open-Air Museum, on peut visiter plus de 80 bâtiments de toutes sortes: des abris pour les bateaux, des églises, des manoirs, des greniers, des maisons pratiquement toutes meublées, suivant l’époque, le niveau économique… J’y ai vu de nombreux rouets pour filer. Malheureusement, ils n’étaient jamais en état de marche.

Je crois que je n'ai jamais vu autant d'oies
Je crois que je n’ai jamais vu autant d’oies
Entrée du musée
Entrée du musée
Abri à bateaux. il y en avait de différents styles
Abri à bateaux. il y en avait de différents styles
Encore des clôtures
Encore des clôtures

Et des clôtures originales.

Tronc de bouleau, cette écorce est une ressource botanique très intéressante en vannerie traditionnelle
Tronc de bouleau, cette écorce est une ressource botanique très intéressante en vannerie traditionnelle
Tanaisie, plante médicinale, vermicide, insecticide et tinctoriale, encore une ressource botanique
Tanaisie, plante médicinale, vermicide, insecticide et tinctoriale, encore une ressource botanique
Quelle écorce curieuse!
Quelle écorce curieuse!
Grande variété de plantes, dans cette zone marécageuse
Grande variété de plantes, dans cette zone marécageuse
Série de greniers de différentes régions
Série de greniers de différentes régions
Sculpture en vannerie dans le jardin d'un manoir
Sculpture en vannerie dans le jardin d’un manoir

Il y avait aussi des jardins…

Jardins de plantes médicinales
Jardins de plantes médicinales
Jardin potager
Jardin potager
Maisons, moulin et église
Maisons, moulin et église
En partant, j'ai vu un écureuil
En partant, j’ai vu un écureuil

Il me semble qu’il faut consacrer plusieurs heures à ce musée très intéressant et agréable à parcourir.

Kaunas (Lithuanie)

Lors de mon retour de mon dernier voyage en Scandinavie, je suis passée rapidement par Tallin, Riga et Kaunas.

À 26 km de Kaunas, il y a un très beau Musée Ethnographique: Lietuvos Liaudies Buities muziejus. L’accès n’est pas facile quand on n’est pas motorisé. Je dois un grand merci à la dame qui m’a prise en stop et m’a ramenée si gentilement à Kaunas.

Entrée du musée
Entrée du musée
Plan du musée
Plan du musée

Comme dans les villes précédentes, la diversité de l’architecture est soulignée. Mais, ici, la superficie est largement supérieure à la moyenne. Les procédés agricoles sont bien expliqués, bien que je ne comprenne pas le lithuanien.

Petit village reconstitué autour de sa place
Petit village reconstitué autour de sa place
Décor de fenêtre, chaque maison a ses motifs
Décor de fenêtre, chaque maison a ses motifs
Maison et clôture
Maison et clôture
Encore une clôture originale
Encore une clôture originale

On peut ainsi visiter un moulin à vent en suivant tout le parcours des céréales à moudre.

Vue d'un des moulins
Vue d’un des moulins
À l'intérieur du moulin
À l’intérieur du moulin
Il n'y avait pas d'indication, mais cela ressemble beaucoup à une rûche
Il n’y avait pas d’indication, mais cela ressemble beaucoup à une rûche

Notamment, il y a une grande grange avec des machines agricoles pour décortiquer les tiges de plantes à fibres, probablement lin ou chanvre.

Machine à teiller artisanale, apparemment, il s'agit de lin, surmonter d'un peigne à carder
Machine à teiller artisanale, apparemment, il s’agit de lin, surmonter d’un peigne à carder

Mais, là, une des fermes peut montrer tout un atelier de traitement quasi-industriel des fibres.

Système de teillage des fibres
Système de teillage des fibres
Il y a des fleurs autour de chaque maison
Il y a des fleurs autour de chaque maison

Il y a de nombreux jardins autour des fermes…

Bordure de maison fleurie
Bordure de maison fleurie
Ingénieux système de jardinières géantes
Ingénieux système de jardinières géantes
Pieds de houblon
Pieds de houblon

Il y a avait bien sûr un petit jardin médicinal… je n’ai retenu que 2 photos. Il était beau et bien renseigné.

Coreopsis, plante tinctoriale (jaune-orange)
Le panneau au pied de ces plantes nous indique qu'il s'agit d'Alcea Rosae L. et son utilisation médicinale
Le panneau au pied de ces plantes nous indique qu’il s’agit d’Alcea Rosae L. et son utilisation médicinale

Il y a aussi des tisserands et d’autres artisans présents à qui l’on peut poser des questions.

Tisserand sur son m´etier à tisser
Dans presque chaque maison, il y avait un rouet et divers divers instruments pour la production de textiles
Dans presque chaque maison, il y avait un rouet et divers divers instruments pour la production de textiles
Petite cabane pour sécher et fumer les champignons, vue de l'intérieur
Petite cabane pour sécher et fumer les champignons, vue de l’intérieur
Cette cabane vue de l'extérieur
Cette cabane vue de l’extérieur

J’y ai passé la journée complète et j’y retournerai volontiers.

Rostkilde (Danemark)

Entrée du musée
Entrée du musée

Outre le bâtiment qui abrite les bâteaux retrouvés au fonds de la mer, à l’entrée du port, il y a une grande partie extérieure.

Utilisation des différentes essences d'arbres pour chaque partie d'un navire
Utilisation des différentes essences d’arbres pour chaque partie d’un navire

À l’extérieur, on peut y voir les différentes essences d’arbres utilisés pour les différentes parties des bâteaux et leurs qualités.

Description botanique et utilitaire d'un arbre utilisé dans la construction d'un navire viking
Description botanique et utilitaire d’un arbre utilisé dans la construction d’un navire viking

Alors, des arbres dans des bacs sont mis en lien avec les diifférentes parties du bateau.

Différentes cordes, botanique exploitée
Différentes cordes, botanique exploitée

De même, les cordes ont aussi leur stand, avec indication de la matière qui les compose.

Gletterens (Suisse)

Ici, les haies jouent un rôle important. Une grande quantité d’arbustes y ont été plantés en fonction de leur possible utilisation à l’époque néolithique. Il y a de nombreux arbres dont les fruits ont été consommés.

D’autres plantes avaient leur utilité en teinture, mais aussi pour le tannage des peaux.

Haies de Gletterens
Haies de Gletterens

Par exemple, il y a aussi des arbustes de viorne. Cet arbuste à de très jolies fleurs au printemps. Mais, ce n’est pas pour raisons esthétiques qu’il figure en bonne place à Gletterens. Ce sont les branches qui ont la réputation d’être d’une grande droiture, ce qui les destinaient à la fabrication des flèches qui lui valent cette place de choix… Les fruits crus de cet arbre sont toxiques.

Haie de Gletterens, que de ressources botaniques
Haie de Gletterens, que de ressources botaniques

Le petit jardin de plantes anciennes, récemment domestiquées au néolithique.

Beau lin en fleurs et en graines
Beau lin en fleurs et en graines
Épeautre, ancêtre botanique du blé domestiqué au néolithique
Épeautre, ancêtre botanique du blé domestiqué au néolithique

Albersdorf (Allemagne)

À 2 heures de train de Hambourg, il y a un petit musée intéressant et un parc de reconstitution d’un village de l’Âge de Fer.

D’abord, au musée, il y a une salle consacrée à l’ambre, produit courant sur toute la Baltique. Elle peut révéler la micro-faune et la flore d’il y a des millions d’années. Il y a là toute une botanique enrobée dans cette résine végétale.

Quel trésor botanique enfermé dans cette résine
Quel trésor botanique enfermé dans cette résine

Ici, la plupart des maisons sont entourées d’un jardin maraîcher et de petits champs de céréales.

Signalétique du Musée et du Village de l'Âge de Fer
Signalétique du Musée et du Village de l’Âge de Fer
Jardin de plantes aromatiques
Jardin de plantes aromatiques
Potager et céréales
Potager et céréales, on remarquera les toits végétalisées
Encore du lin
Encore du lin
Et quelques moutons
Et quelques moutons

Jardin médiéval de Villeneuve près d’Aigle (Suisse)

En me promenant à Villeneuve, je suis tombée sur un petit jardin public fort intéressant.

Entrée du jardin médiéval
Entrée du jardin médiéval
Vue générale de ce jardin
Vue générale de ce jardin

Botanique sauvage

La botanique, ce n’est pas que les plantes cultivées, d´´ejà domestiquées. Ce sont aussi les plantes sauvages, d’où proviennent les végétaux choisis par nos ancêtres pour nous alimenter, nous vêtir et nous soigner.

Aujourd’hui, ces plantes originelles sont devenues mauvaises herbes, adventices, voire invasives car nous ne les connaissons plus, leur raison d’être a été invisibilisée.

Par exemple, c’est le but des importants travaux de Gérard Ducerf sur les plantes bioindcatrices.

Jardin d’apicultrice – Codao (Suisse)

Après, la nature ordonnée et maîtrisée, voici un lieu où la nature reprend ses droits. C’est un point de rencontre de graines du monde. Celles qui survivent aux aléas de la vie y prospèrent joyeusement.

Tout un monde botanique
Tout un monde botanique

Comme Lucía est apicultrice à Codao, près de Santa Cruz, Région de O’Higgins, Centre du Chili, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de la visiter quand j’ai dû aller à Santiago.

Pata de vaca, médicinal et tinctorial, à l'entrée de ce jardin botanique en perpétuel devenir
Pata de vaca, médicinal et tinctorial, à l’entrée de ce jardin botanique en perpétuel devenir

Passionnée de botanique, elle collectionne les plantes pour ses abeilles et ses huiles essentielles qu’elle distille elle-même. Ses plantes entrent dans la composition de ses produits cosmétiques à base de miel, pollen, propolis, cire d’abeilles… Que de bienfaits!

J'espère que cette image laissera s'envoler votre imagination vers ce paradis botanique
J’espère que cette image laissera s’envoler votre imagination vers ce paradis botanique, les abeilles sont déjà passées par là…

Alors, nous allons organiser un cours de teintures naturelles chez elle en novembre/décembre 2023. Je donnerai plus d’informations dans un article en espagnol très prochainement.

botanique en détail

Blog Divers

/// Blog Divers ///
Article créé le 21 mai 2023
Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023
Organisons donc des ateliers! C’est facile
Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023
+33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés

Divers, entre teinture et textile

Divers, cette rubrique devient nécessaire. Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.

Après la branche Teinture et la branche Tissage, voilà la branche Divers.

Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.

Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils, expériences et techniques de recherche.

Il y aura aussi des articles de réflexion sur ma pratique professionnelle qui n’a rien d’automatique. Cette réflexion est richement alimentée au cours de mes voyages.

N’oubliez pas de visiter les Formations

Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.

Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com

Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.

Je vous laisse explorer ces articles.

Divers Fibres

Pour tisser, on utilise des fibres. Celles-ci sont très variées et doivent subir un certain nombre de traitements divers, je les traiterai dans cette rubrique.

Divers Techniques

Les techniques et leur histoire ont leur importance. Je donne beaucoup d’importance à mes outils et je vais développer ce sujet qui me tient à coeur.

Je ne me contente pas d’acheter des outils. Parfois, j’essaie de les améliorer. Dans certains cas, je vais les puiser dans la nature.

Autres

Il y a toujours des inclassables même dans les Divers.

Festival Yelen

/// Festival Yelen ///
Article cr´éé le 8 décembre 2021, publié le 6 mai, non terminé
Retour en Europe le 10 mai 2022 – Beaucoup de nouveautés
Orga
nisons donc des ateliers! C’est facile
+33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es
Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.
N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….

Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.

Teinture naturelle 10 – 15 juillet
Tissage artisanal 17 – 22 juillet

Rejoignez nous à Zonca!

Le Festival Yelen, j’y suis arrivée grâce à Camille. Elle est venue me visiter lors du Rassemblement Préhistorique, à Gletterens. Nous avons partagé nos pratiques lainières et elle m’a parlé de ce Festival. J’ai pensé que ce serait intéressant, un avant goût de mon tour du monde textile. Mais, cela a été beaucoup mieux que je ne le croyais. J’ai découvert une organisation admirable qui a créé un Festival exceptionnel.

Yelen, signifie Lumière en Bambara, une des langues parlées au Mali et ce festival était vraiment lumineux de beauté et de bonté. Cet article sera un Festival de photographies. Sans doute, parleront-elles mieux que mes mots de ce Festival.

Festival des enfants

En effet, les premiers arrivés au Festival furent les enfants. De nombreuses activités leur étaient dédiées.

Bien sûr, il y avait des classes entières accompagnées de leurs enseignants. Mais, il y avait aussi beaucoup d’enfants qui font l’école à la maison. C’est assez courant en Suisse. Il y a beaucoup de zones qui sont très enneigées en hiver, ce qui complique la circulation. Ce système permet aussi de lutter contre l’exode rurale et permet à de nombreux villages de rester vivants.

Les enfants se sont rués sur les activités dès 9h du matin.

Les enfants sont captivés par Innocent, le grand conteur du Festival Yelen
Les enfants sont captivés par Innocent, le grand conteur du Festival Yelen

Festival textile

Mireille Keita et sa collection Festival Yelen

J’attends les photos, je n’ai pas réussi à voir le défilé, il y avait trop de spectateurs!

Un tisserand burkinabé

Il y avait 2 métiers à tisser impressionnant sous différents aspects.

Début du tissage, la chaîne est en boule.  Une fois installée, les enfants essaieront de tisser
Début du tissage, la chaîne est en boule. Une fois installée, les enfants essaieront de tisser
Une nouvelle bande de tissage est déjà commencée
Une nouvelle bande de tissage est déjà commencée
Petite video de tissage
Le soir tout est rangé
Le soir tout est rangé
Le matin au Festival Yelen, le métier à tisser attend sagement rangé
Le matin au Festival Yelen, le métier à tisser attend sagement rangé

Une fois rangé ce métier ne prend que très peu de place. J’en ai acheté un à mon voisin. Il tient dans un petit sac dans ma valise. Nous remonterons le système de suspension au Chili.

Bien que très simple, ce métier permet tout de même de faire des dessins
Bien que très simple, ce métier permet tout de même de faire des dessins
Bien qu’il n’ait que 2 pédales, on peut faire des dessins avec ce métier.
Quand la bobine de trame est vide, il faut la remplir…
Gros plan sur le battant en lamelles de bambou
Le système de suspension des lisses
Ce métier n’a pas d’ensouple, la chaîne est enroulée en boule dans une caisse lestée avec des pierres, la caisse avance au fur et à mesure du tissage

Camille et ses laines

Camille a un petit troupeau de brebis, dans un alpage tout près de Baulmes.

Ce troupeau a l'air bien paisible, mais les brebis Ouessant qui sont plus légères courent plus vite. Elles ne participeront pas au festival
Ce troupeau a l’air bien paisible, mais les brebis Ouessant qui sont plus petites et légères courent plus vite. Elles ne participeront pas au festival

Elle est venue avec ses fuseaux, son rouet… faire des démonstrations de filage de laine.

Mélange laine et soie, au Festival Yelen
Mélange laine et soie prêt à être cardé, au Festival Yelen
Cardage manuel, j'en profite pour ajouter un peu de soie
Cardage manuel, j’en profite pour ajouter un peu de soie
Le petit rouleau est prêt, je le file
Le petit rouleau est prêt, je le file
Au Festival Yelen, laines filées, laines cardées, petits fuseaux
Au Festival Yelen, laines filées, laines cardées, petits fuseaux

Festival teinturier

Le bogolan

Un vrai maître du bogolan donnait l’occasion aux enfant de personnaliser des t-shirts.

Les matières premières utilisées, le jus d’une écorce bouillie et de la boue ferrugineuse
Les stencils ont été découpés dans de vieilles radio

Voici les premières œuvres des enfants du Festival Yelen qui sèchent
La collection s’agrandit vite, ceux qui sont secs s’en vont, de nouvelles œuvres arrivent
Les enfants en pleine action au Festival Yelen

Trempage dans le bain de tanins d’écorces pour révéler les dessins
Et la magie chimique des tannins réagit
Et la magie chimique des tannins réagit
Dessin bicolor au Festival Yelen
Pièce en vente dans l’un des stands du Festival.

On voit, ici, que l’on peut faire varier les nuances.

La collection est belle.

Mes petites démonstrations

Pour moi, cela a été un grand honneur de participer à ce festival international.

Je suis partie un peu vite et encore une fois trop chargée de Gletterens et j’ai oublié les casseroles. Heureusement que Camille était là. Donc elle est allée faire une petite visite à la déchetterie du village. Les déchetteries suisses sont une source inépuisable, on y trouve des objets en parfait état… Grâce à la déchetterie locale, nous pourrons teindre au Festival Yelen.

Indigo, spécialité africaine

J’avais réservé 100 g de précieux indigo.

Festival de danse

Le faux lion

Le faux-lion est vraiment très impressionnant. Les enfants sont entrés dans son jeu avec une découverte participative active des danses et musiques africaines. Nous avons bénéficié d’un merveilleux spectacle de danse théâtrale…

Les marionnettes géantes

Dans leur exagération poétique, les marionnettes géantes créaient l’enthousiasme de tous par leur ingéniosité. Et dire qu’elles ont failli ne pas arriver à temps.

Il y avait aussi un atelier de fabrication de marionnettes recyclage.

Dans les stands aussi, il y avait des marionnette…

Festival d’amitié

Cuisine merveilleuse

La cuisine du Festival Yelen, assurée par des bénévoles est une invitation au voyage.

Quelles musiques

Admirable union des tambours africain et des corps suisses.

Il y avait un atelier de fabrication de tambours recyclage. J’ai encore oublié de photographier. Tout est arrivé trop vite.

Les enfants ont appris à transformer de grosses boîtes de conserve en tambours.

Les stands

Le tour d’horizon ne serait pas complet sans montrer les stands et autres animations

Le délicieux mouton rôtissait en musique…

Quelles émotions!

J’allais oublier de mentionner les décorations très créatives, depuis la signalétique extérieure en passant par les sièges.

Il ne faudrait surtout oublier les très beaux contes d’Innocent. J’aurai aimé les écouter tous, ils étaient plein de philosophie. Et, souvent, je n’en saisissais que des bribes au passage.

Même une navette était prévue pour revenir à la gare.

Il y avait un dortoir pour héberger ceux qui en avait besoin, décoré comme il se doit. Quelle attention!

J’espère n’avoir oublié personne et je fais appel à vos photographies pour compléter cet album…

Un surprenant espace zéro discrimination!

Fête de la Préhistoire

/// Fête de la Préhistoire /// 4ème article sur le Village Lacustre de Gletterens
Article cr´´eé le 24 novembre 2021, modifié le 1er décembre
J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés
Orga
nisons donc des ateliers! C’est facile
+33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es
Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Je vous invite à suivre la suite du voyage…
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Fête de la Préhistoire, prochaine étape

Alors, c’est reparti pour 15 jours d’expériences…

Teintures et autres activités

Oui, la Fête de la Préhistoire arrive bientôt à Gletterens, peu après le Rassemblement Préhistorique. En attendant, je continue mes activités qui donnent un petit supplément de vie au lieu. Le feu pour les teintures réchauffe un peu l’atmosphère` fraîche de la maison.

Scène quotidienne de teintures naturelles en attendant la Fête de la Préhistoire
Scène quotidienne de teintures naturelles en attendant la Fête de la Préhistoire

L’atmosphère un peu enfumée de la maison donne aussi une bonne idée de ce que pouvait être la vie dans une maison néolithique. La fumée participe aussi à la préservation de la toiture.

Les particules fines existaient déjà… Tania et Doris fendaient le bois en plus petits morceaux pour essayer d’éviter cet excès de fumée.

La toiture
Vue intérieure de la toiture de la maison longue, là ou j'officiais avec mes teintures naturelles
Vue intérieure de la toiture de la maison longue, là ou j’officiais avec mes teintures naturelles

Celle-ci a plus de 20 ans et est encore apparemment en bon état. Cependant, elle doit être rénovée prochainement. En effet, c’est la première maison construite dans le village lacustre. Cela va être un très gros chantier. À suivre…

9 août

Je joue les prolongations. Martin m’a amenée voir deux boutiques de laines et autres fibres. Nous les avions déjà visitées l’an passé, dans l’Emmenthal. J’avais acheté beaucoup de types de matières premières (soie, lin, alpaga, chanvre, ramie…) et des livres que j’ai exploités pendant toute l’année, notamment pour les teintures cette année. Je suis très contente.

On devait voir aussi les prix pour les laines filées main. C’est très difficile pour moi d’établir un prix juste.

Toutes ces laines attendent un prix juste pour la Fête de la Préhistoire
Toutes ces laines attendent un prix juste pour la Fête de la Préhistoire

Cette fois-ci, j’ai encore trouvé des livres intéressants, un petit métier à tisser les plaquettes, des paquets de plaquettes, des aiguilles spéciales, de nombreux petits outils… Tout faisait envie!

Le rouet

Évidemment, mon acquisition principale a été un tout petit rouet électrique, spécial pour artisan nomade. Il tient dans mon sac à dos. De plus, il est léger et très silencieux. Il voyagera avec moi en Scandinavie.

On dirait un jouet, mais il est très professionnel. Il me permettra de préparer plus de laines à teindre pour la Fête de la Préhistoire
On dirait un jouet, mais il est très professionnel. Il me permettra de préparer plus de laines à teindre pour la Fête de la Préhistoire

Ces boutiques ont de très bonnes librairies, surtout en allemand et en anglais. Mais c’est très difficile de se retenir d’acheter. Bien sûr, toute cette documentation est vraiment très utile pour moi.

J’y ai également trouvé des fibres de chameau, je suis très curieuse de les filer.

J’en ai aussi profité pour acheter 1 kilo d’alun et j’ai bien fait. En effet, ce mordant a toujours la mauvaise idée de manquer au mauvais moment.

Cette visite est tombée au bon moment. J’aurai encore plus de choses à montrer pour la Fête de la Préhistoire.

Je vous parlerai de tous ces achats dans de prochains articles, quand je commencerai à les exploiter. J’ai complété ces achats en Scandinavie.

De retour à Gletterens, j’ai vu passer un hérisson près de la yourte. Je n’ai pas eu le temps de le photographier. Il est parti se cacher trop vite. On m’avait déjà commenté son existence.

10 août

Nous allons tenter de récupérer au maximum les bains restants. Car, nous pouvons en obtenir des pigments pour peindre. Il faut que je revoie les DVD de Michel Garcia, il y en a un qui traite de ce sujet. Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui, j’espère que demain, je pourrai.

J’ai vidé tous les paquets de feuilles et écorces qui ont servi aux teintures sur le tas de compost. J’ai fait du rangement dans l’atelier provisoire de teinture.

Je vide les matières solides usées et je garde les bains pour les concentrer et éventuellement les concentrer. De nouveaux tests pour la Fête de la Préhistoire à Gletterens
Je vide les matières solides usées et je garde les bains pour les concentrer et éventuellement les concentrer. De nouveaux tests pour la Fête de la Préhistoire à Gletterens

Comme aujourd’hui il faisait beau, j’ai lavé presque toutes les laines teintes et je les ai mises à sécher dans l’arbre.

Chaque jour, je décorais l'arbre à laine, cela annonçait la Fête de la Préhistoire
Chaque jour, je décorais l’arbre à laine, cela annonçait la Fête de la Préhistoire

Du nouveau, teinture aux graines de cornouiller pas mûres, nombreux tests d’indigo avec les visiteurs.

Essai d’évaporation du gros bain mélangé. À la fin de la journée, il en reste beaucoup. Je croyais que la concentrations des vieux bains serait plus rapide.

Le coracle

Il s’agit du projet principal du Rassemblement Préhistorique. Il est presque prêt à l’usage, mais nous devons encore le soigner…

Nous avons remis le coracle sous son “fumoir”, je dois entretenir le feu pour qu’il fume assez longtemps. Ce sera la vedette de la Fête de la Préhistoire.

Le coracle, vedette de la Fête de la Préhistoire est entrain de se faire fumer. En effet, cette peau n'est pas tannée, il faut en éloigner la vermine...
Le coracle, vedette de la Fête de la Préhistoire est entrain de se faire fumer. En effet, cette peau n’est pas tannée, il faut en éloigner la vermine…

Alors, j’alimente le feu avec des branchages verts, ce qui fume plus.

Cette fumée est un traitement bénéfique pour le coracle qui entrera en scène lors de la Fête de la Préhistoire
Cette fumée est un traitement bénéfique pour le coracle qui entrera en scène lors de la Fête de la Préhistoire
Bogolan

Enfin, j’ai fini par me décider à sortir le drap teint aux tannins pour le test de bogolan, il s’agit d’une technique africaine très intéressante qui consiste à appliquer des boues ferrugineuses sur des toiles teintes avec des tannins légers. Dominique Cardon parle de cette technique, il y a longtemps que je voulais l’essayer.

Cette activité supplémentaire pour la Fête de la Préhistoire plaît aux plus petits et aux plus grands
Cette activité supplémentaire pour la Fête de la Préhistoire plaît aux plus petits et aux plus grands
La technique

La technique est simple, mais donne de très belles possibilités. Elle est pratiquée au Mali, mais aussi en Amazonie péruvienne, notamment par les Shipibo. Elle est basée sur la réaction des tannins avec le fer.

J’avais teint le drap avec un bain de tannins, de différentes écorces récupérées de la fabrication de cadres pour le tannage, d’arcs et du métier à sprang. J’avais de l’argile que j’avais tamisée pour fabriquer un récipient, j’y ai ajouté de la soupe de clous.

Mais, on en s’improvise pas teinturier en bogolan.

Les enfants y laissent leurs traces

J’ai fait faire le test à des enfants sur un drap sec préparé à l’avance. Ne sachant pas où trouver une source dotée des caractéristiques recherchées, j’ai décidé d’utiliser l’argile que j’avais tamisée pour tenter de faire des récipients archaïques pour teindre, elle était encore très humide, j’y ai ajouté ma soupe de clous et dans un autre pot le reste d’oxalate de titane.

Là, une dame a enduit une feuille avec l'argile ferreuse et l'appliqué sur la toile
Là, une dame a enduit une feuille avec l’argile ferreuse et l’a appliquée sur la toile

La réaction se fait bien avec le fer, mais un peu pâle. J’ai aussi voulu tester avec le titane qui devait donner un bel orange, comme en ecoprint, mais cela semble sans effet. Je trouve que le liquide se diffuse un peu trop, laissant les formes peu reconnaissables.

Pour renforcer ma soupe de clous (acétate de fer), j’avais mis à tremper des aiguilles que j’utilise pour les métiers à clous qui avaient commencé à rouiller.

Mes aiguilles avant traitement/recyclage en soupe de clous
Mes aiguilles avant traitement/recyclage en soupe de clous

Je les ai sorties, nettoyées avec un peu au papier de verre, puis je les ai graissées.

J'ai rénové mes aiguilles en préparant de la soupe de clous, une petite fête pour elles
J’ai rénové mes aiguilles en préparant de la soupe de clous, une petite fête pour elles

Bien que je ne soie pas totalement satisfaite de ce test de bogolan, l’effet sur les visiteurs est intéressant. Chacun apporte son petit grain de sel, sa technique d’application de la pâte.

Pot d'argile ferrugineuse, réactif utilisé pour ce test
Pot d’argile ferrugineuse, réactif utilisé pour ce test, chimie verte
Sauvetage de hérisson

Nous allions faire de nouveaux ecoprint avec Doris, mais des visiteurs ont découvert un petit hérisson malade près de l’atelier provisoire de teinture. Il était sortit en plein soleil, ce qui n’était pas normal, il avait l’air très faible.

Doris a décidé de l’emmener chez le vétérinaire à Morat. Il a été recueilli par une association qui essaie de sauver les hérissons. S’il est guéri, il sera relâché près de son nid, là où on l’a trouvé.

Ce petit hérisson ne profitera pas des restes de la Fête de la Préhistoire
Ce petit hérisson ne profitera pas des restes de la Fête de la Préhistoire

Le soir nous avons essayé de faire tourner le nouveau rouet, mais il faisait déjà presque nuit.

11 août

À 7h30, j’ai préparé le rouet et je me suis installée dans les toilettes, où il y a une prise de courant. Premier test positif, seulement il faut mieux nettoyer les pailles qui restent dans la laine.

Au premier test, j’ai déjà pu filer assez fin.

Premier test de filage avec mon petit rouet, avant la Fête de la Préhistoire
Premier test de filage avec mon petit rouet, avant la Fête de la Préhistoire

J’ai de nouveau sorti le drap et pot d’argile modifiée pour le bogolan.

Les graines de cornouiller sanguin ont donné un joli jaune, j’ai plongé la moitié de l’écheveau dans l’indigo, j’ai obtenu une laine bicolore, jaune et vert pâle.

Un peu de graines de cornouiller dans une petite casserole, encore un test pour la Fête de la Préhistoire

Encore quelques tests d’indigo avec les visiteurs.

Rinçage des laines teintes la veille
Rinçage des laines teintes la veille

Aujourd’hui pas de feu. Lavage des laines non lavées.

Nouvelle décoration du saule mort avec les laines teintes.

Cet arbre mort me rend un fier service, je le décore différemment chaque jour, jusqu'à la Fête de la Préhistoire
Cet arbre mort me rend un fier service, je le décore différemment chaque jour, jusqu’à la Fête de la Préhistoire

Préparation d’un petit bain avec les deux garances, de la cochenille, du tannin de galles du chêne et pour m’assurer un peu d’alun. Cuisson demain. Un peu de laine mérinos et de soie.

J'enveloppe les poudres dans une petite serviette, pour qu'elles ne se répandent pas trop dans la casserole
J’enveloppe les poudres dans une petite serviette, pour qu’elles ne se répandent pas trop dans la casserole

J’ai presque fini les mitaines pour Martin, elles ont beaucoup plu à Doris qui m’en a demandé d’une autre couleur.

12 août

Je suis retournée filer avec mon rouet dans les toilettes, il semble que ma rallonge m’a lâchée. Il faut que je m’habitue à nettoyer mieux ma laine, car cela en pardonne pas. Contrairement au rouet à pédale, là la vitesse est régulière et on en peut pas ralentir sans lâcher la laine. Parfois, la laine se casse et s’enroule sur la bobine et le bout se cache dans la laine enroulée.

Depuis les premiers tests, j’ai filé 5 grammes de laine sale que j’ai retordue au fuseau pour bien voir les défauts et enlever les petites saletés restantes. Je viens de la laver au savon pour faire un test d’indigo avec demain.

J’ai redécoré le vieux saule avec les laines et redéployé le drap à bogolan.

Je ne me fatigue pas de photographier cet arbre à laines
Je ne me fatigue pas de photographier cet arbre à laines
Tissage

J’ai fini dans la soirée la petite pochette à rayures commandée par Tania, elle a choisi les couleurs dans l’arbre à laines, m’a indiqué son idée.

Petite pochette pour Tania
Petite pochette pour Tania

J’ai filé un peu de laine de mouton suisse teinte au henné.

Filage de laine suisse teinte au henné
Filage de laine suisse teinte au henné, avec un fuseau turc de ma fabrication
Teinture

La teinture à la garance additionnée de cochenille m’a donné un joli vieux rose après ajout d’un peu de crème de tartre. Ce soir, j’ai complété ce bain avec un peu de garance Rubia cordifolia et de tannin de gale de chêne. Il y aura cette fois un petit écheveau de mérinos, un peu de soie de Madagascar, un peu de soie en ruban et un peu de laine de mouton suisse bien lavé.

Bain de garance complété
Bain de garance complété

Je venais juste de finir les mitaines de Martin et je commençais celles de Doris, le ciel s’est obscurci et le vent s’est mis à souffler très fort. C’est le début d’un orage qui secoue l’auvent de l’abri et sa porte en toile.

Début des mitaines de Doris
Début des mitaines de Doris

Plus qu’une semaine pour la Fête de la Préhistoire

13 août

J’ai filé ce matin de l’alpaga, assez bien préparé, avec beaucoup plus de facilité.

Le bain de garance amélioré a donné quasiment la même teinte qu’hier, la laine de mouton bien dégraissée n’a donné qu’un ton saumon pâle, la soie décreusée bleu clair a donné un joli grenat.

Bains de différents rouges, un peu de couleur pour la Fête de la Préhistoire
Bains de différents rouges, un peu de couleur pour la Fête de la Préhistoire

Il faudra réessayer demain en mordançant avant.

Voici les fibres après rinçage, elles avaient séché auparavant sur l'arbre à laines. De nouvelles couleurs pour la Fête de la Préhistoire
Voici les fibres après rinçage, elles avaient séché auparavant sur l’arbre à laines. De nouvelles couleurs pour la Fête de la Préhistoire

J’ai presque fini les mitaines de Doris, il faut que je file la laine pour les coutures et tours de finition.

Pour terminer les mitaines de Doris, je dois filer un peu de laine pour les coutures et les bordures
Pour terminer les mitaines de Doris, je dois filer un peu de laine pour les coutures et les bordures

Test d’indigo sur lin pour la chaîne du métier à sprang pour la fête de la Préhistoire, le 22 août.

Il va falloir refaire la cuve d’indigo. Ce sera fait dans quelques jours.

Le drap à bogolan se couvre peu à peu.

14 août

À 7 heures du matin, je m’installe à la porte des toilettes avec une rallonge que m’a prêtée Doris, pour filer. D’abord, je finis la petite quantité d’alpaga gris et teint marron qui me restait. Je change de bobine et démarre la laine pour finir les mitaines de Doris. À 10 heures, j’ai fini de filer les 65 g de laine multicolore.

Je vais faire une bobine à deux bouts avec la laine filée sur une baguette, pour la retordre
Je vais faire une bobine à deux bouts avec la laine filée sur une baguette, pour la retordre

Je range le rouet et je décore de nouveau l’arbre à laine. Puis, je mets sur le feu le mordançage de lin, laine, soie et vue d’un bain de henné et d’un autre de cochenille.

Je retord l’alpaga et la laine multicolore et finis les mitaines. Il reste de la laine et je décide de faire une petite pochette avec cette laine, puis une autre.

Nouvelle petite pochette pour la Fête de la Préhistoire
Nouvelle petite pochette pour la Fête de la Préhistoire

Normalement le rouet peut retordre automatiquement, il en reste qu’à déplacer la petite bague qui détermine l’endroit où va s’enrouler la laine. Mais pour cela, il faut filer des fibres très propres qui en nécessitent pas de révision, du top, par exemple. Cela est rarement le cas pour moi.

D’autre part, il faut séparer la laine à filer sur 2 bobines égales.

J’aurai l’occasion d’en parler ultérieurement.

Heureusement que je retord à la main. Je dois d’abord préparer une bobine avec deux bouts sur un bâton.

Retords manuel, on voit sur mon pantalon quelques derniers déchets éliminés lors de cette opération
Retords manuel, on voit sur mon pantalon quelques derniers déchets éliminés lors de cette opération

Lors de ce bobinage, j’élimine encore des morceaux de paille, je dois renouer parfois quand le fil est trop fragile.

15 août

Ce matin vers 7 heures, je m’installe de nouveau à côté des toilettes. C’est très agréable de filer au grand air. Le rouet est très silencieux, j’entends les oiseaux…

Cette fois-ci, j’ai choisi de filer un reste de Thones et Martod sale, mais sans pailles. En un peu plus d’une heure, j’ai filé presque une demie bobine. Les bobines font à peu près 100 grammes.

Après la décoration de l’arbre à laine, je finis une pochette et j’en fais une autre.

Deux petites pochettes, elles seront vendues lors de la Fête de la Préhistoire
Deux petites pochettes, elles seront vendues lors de la Fête de la Préhistoire

Quand je tisse dehors, j’entends des commentaires assez sympathiques. Il y en a qui se demandent si le coracle sert d’urinoir. C’est vrai qu’il en sent pas très bon, mais il s’améliore avec le temps.

Le coracle prend le soleil chaque jour, il faut le mettre à l'abri dès qu'il pleut. Ainsi il sera prêt pour son rôle lors de la Fête de la Préhistoire
Le coracle prend le soleil chaque jour, il faut le mettre à l’abri dès qu’il pleut. Ainsi il sera prêt pour son rôle lors de la Fête de la Préhistoire

J’ai préparé un nouveau bain de cochenille pour demain et j’ai à nouveau mordancé en prévision de cette teinture. En outre, j’ai fait un test de mordançage au lait.

Test de mordançage au lait
Test de post-modançage à la cendre
Test de post-modançage à la cendre

Puis, j’ai encore fais un bain avec du lin dans le reste de henné et de Cosmos sulfureus.

Dans l’après-midi, le village lacustre est très tranquille. Je décide de tester le filage d’un paquet de laine de mouton valais propre et cardée. En environ 2 heures, j’ai filé presque 100 grammes de laine. J’ai même osé accélérer la vitesse de filage.

Filage de laine de mouton valais cardée pour la Fête de la Préhistoire
Filage de laine de mouton valais cardée pour la Fête de la Préhistoire

Il faut que j’en fasse une deuxième bobine pour tester le retord qui doit être automatique.

 Laine retordue, écheveaux prêts à être teints pour la Fête de la Préhistoire
Laine retordue, écheveaux prêts à être teints pour la Fête de la Préhistoire

En rangeant le drap à bogolan, je m’aperçois que l’envers semble plus marqué que l’endroit.

De 19 h à 21h30, je suis retournée filer à côté des toilettes la laine des moutons valais que m’a donnée Doris, encore plus fine cette fois-ci et avec un peu de soie. La vitesse doit être un peu plus lente pour un fil plus fin.

16 août

Je rembobine ce que j’ai filé la veille au soir sur un bâton pour libérer la bobine du rouet et avoir une bobine à deux bouts pour la retordre au fuseau, elle est parfois un peu fragile, ce sont encore les premiers essais.

Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laine, cependant un peu plus tard que d’habitude à cause d’un risque de pluie. Petit bain de cochenille avec laines mordancées et nouveau mordançage.

Évidemment, je parle toujours de laines, mais j’ai aussi teint de nombreuses autres fibres.

Teintures naturelles sur soie, lin et autres fibres
Teintures naturelles sur soie, lin et autres fibres
Vue détaillée de soie teinte à la cochenille
Vue détaillée de soie teinte à la cochenille

Ce bain de cochenille a très bien pris. Lorsque j’ai enlevé les laine du bain de mordançage j’ai eu la surprise de trouver de gros cristaux d’alun de plusieurs centimètres au fond de la casserole. La veille, j’avais récupérer de l’alun qui s’était échappé de son sachet trop fragile. Peut-être que les impuretés et l’excès ont favorisé la cristallisation.

Bogolan, le canal de la Broye vu par un enfant
Bogolan, le canal de la Broye vu par un enfant

Sur le drap à bogolan, un enfant de 4 ans me dessine un curieux serpent, son grand-père m’explique qu’il s’agit du canal de la Broye, sujet d’actualité du fait des inondations dues aux récentes pluies diluviennes dans la région.

Alors, je retords les 70 g de fil fin de la veille, mais pas dans le sens habituel. En effet, par erreur, le bouton sur la machine était passé en torsion Z. Mais, cela me facilite le retord manuel.

Aujourd’hui, ils ont fait les foins sur le terrain devant la caisse, avec plusieurs mois de retard. Du fait des inondations, le tracteur ne pouvait pas passer, les plantes auront eu le temps de fleurir et de se resemer. Cela sent bon.

Dommage que les odeurs ne passent pas internet
Dommage que les odeurs ne passent pas internet

Dans l’après-midi je file à nouveau un peu de fil fin.

17 août

Aujourd’hui, je devais aller à Neuchâtel pour visiter le Musée Ethnographique que Jacques Reinhard m’avait conseillé d’aller voir. En outre, je dois aussi faire réparer mes lunettes dont un verre s’échappe constamment. Mais, on me dit que les musées sont gratuits le mercredi. Donc, j’irai demain.

Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laines, un peu teinture, lavage des dernières laines teintes, filage, retord.

Je passe beaucoup de temps à laver les fibres avant de les teindre
Je passe beaucoup de temps à laver les fibres avant de les teindre, il s’agit de coton que l’on m’a donné

18 août

D’abord, je rencontre Jack qui avait reçu un petit appareil pour couper des lanières de cuir. Il a toujours de bonnes informations pour les matériels et petits outils pour l’artisanat. L’outil est arrivé très vite. La démonstration et vraiment impressionnante.

Puis, je pars à Neuchâtel en bateau. Les bateaux ont été rétabli, car ils avaient été supprimé pendant plusieurs mois à cause des inondations.

Vue de la navette entre Port Alban à quelques kilomètres de Gletterens et Neuchâtel
Vue de la navette entre Port Alban à quelques kilomètres de Gletterens et Neuchâtel

J’ai réussi à faire réparer mes lunettes qui paraît-il ont été très mal montées et le verre devrait à nouveau tomber très prochainement. Me voilà prévenue.

Que de magasins de chocolat! Cela fait très envie, mais les prix font peur.

Le musée

Aujourd’hui, je suis partie voir le musée d’Ethnographie, bien caché dans la verdure. Il y avait une exposition de photographie des années 1950 sur des Peuls du Sahel, intéressante.

Voici l'entrée sur la rue
Voici l’entrée sur la rue

Enfin, je finis par trouver l’entrée du musée qui n’était indiquée nulle part.

En réalité, l'entrée de la salle d'exposition est bien cachée au milieu d'un parc
En réalité, l’entrée de la salle d’exposition est bien cachée au milieu d’un parc

J’ai d’abord visité l’exposition permanente organisée par thèmes: plumes, ambassades, sandales, cordes, croix, contenants… J’avoue que j’aurai aimé avoir plus d’informations sur certains objets.

Une salle présente de merveilleuses coiffes...
Une salle présente de merveilleuses coiffes…

Je retiendrai tout particulièrement deux fuseaux très décorés et des bijoux en pailles tressées.

Deux magnifiques fuseaux
Deux magnifiques fuseaux
Les expositions

Puis j’ai visité deux expositions temporaires, l’une sur les missions suisses au Mozambique et l’autre sur le mal du voyage qui montre bien les déformations que peut provoquer le tourisme sur l’artisanat local.

Par exemple au Pérou, une casquette avec des motifs shipibo (d’indigènes d’Amazonie, Nord du Pérou), normalement dessinés en noir (de fer) sur une toile teinte avec des tannins où est écrit Cusco (Andes du Sud du Pérou). Quelle étude de marché a fait produire un objet aussi insensé? Sans compter le fait que ces dessins ont une signification importante pour ceux qui les ont créés. Découpés en petits morceaux, ils deviennent de vulgaires motifs qui pourront être remplacés par d’autres au gré des modes.

Toiles et casquette montrant des dessins shipibo, avec une étiquette qui dit Cusco
Toiles et casquette montrant des dessins shipibo, avec une étiquette qui dit Cusco

On peut aussi y voir une video très instructive sur un groupe de femmes qui présentent avec un certain humour, mais très organisées, la teinture à la cochenille, au village de Chinchero à 20 minutes de Cusco que j’ai vu lors mon voyage au Tinkuy.

Le show est intéressant mais si rapide (les touristes sont toujours pressés) que l’on en se rend pas compte de la complexité et de la lenteur du travail représenté.

Cependant, ces femmes qui doivent être des artisanes qualifiées paraissent plus être des actrices. Quand ont-elles le temps de produire de l’artisanat si les groupes défilent les uns après les autres gratuitement et leur salaire provient des ventes? Quand je les ai rencontrées, il y a plus de 10 ans déjà, leur principal intérêt était de me vendre leur chapeau ou leur gilet, quand je cherchais de la laine d’alpaga et des plantes pour teindre en bleu et en rouge.

Certes la partie de l’exposition sensée représenter un marché artisanal faisait la part belle au Pérou qui est spécialiste de l’artisanat industriel, mais il y avait aussi des stands sur les Esquimaux qui produisaient de petites reproductions de kayak en impression 3D ou les imitations d’objets en ivoire africains…

J’ai oublié de prendre une photo des kayaks en plastique fluo. C’est dommage.

19 août

Jack a fini le métier à sprang, alors nous pourrons monter la chaîne demain et commencer à le tisser. Maintenant, il tient droit et devra rester fixé à une poutre. Au passage, j’ai appris le système de nœuds utilisé à cet effet.

Métier à sprang en place pour la Fête de la Préhistoire
Métier à sprang en place pour la Fête de la Préhistoire
Fils de lin pour le sprang pour la Fête de la Préhistoire
Fils de lin pour le sprang pour la Fête de la Préhistoire
Recharge du bain d’indigo

Puis, avec Jack nous avons complété la cuve d’indigo. Je l’ai testée comme d’habitude avec des visiteurs.

Recharge du bain d'indigo, pour la Fête de la Préhistoire, nous pourrons refaire plus de tests
Recharge du bain d’indigo, pour la Fête de la Préhistoire, nous pourrons refaire plus de tests

Elle m’a donné un bleu plus soutenu, nous avions récupéré l’eau de rinçage qui contenait certainement assez de pigments. Bien sûr, nous avons utilisé la même cruche.

Le bleu le plus foncé vient d'un simple trempage dans notre bain renforcé
Le bleu le plus foncé vient d’un simple trempage dans notre bain renforcé
Soie en ruban, test d'indigo
Soie en ruban, test d’indigo

J’ai cuit une casserole de cochenille où j’avais mis un peu de soie en ruban, un peu de soie de Madagascar décreusée, un peu de laine propre et du lin pour le sprang. Le tout était mordancé à l’alun avec un peu de vinaigre.

Retord Navajo

Puis, j’ai terminé de filer une bobine de laine de Thones et Martod sale au rouet. Je voulais tester le retord dit navajo avec cette laine. Ce type de retord est à la mode actuellement. Une seule bobine suffit.

Pour cela, il s’agit de retordre en faisant d’énormes chaînettes avec les mains. Ainsi, on obtient une laine à 3 brins. Je l’ai pesée, elle faisait 126 g. puis d’abord rincée, et enfin lavée avec un peu de savon liquide. Elle sera teinte avec des écorces de saule.

Autres teintures

François a coupé des branches de saule pour faire le fonds du coracle, il m’a laissé les écorces pour teindre. J’ai déjà mis à tremper cette laine dans le mordant pour la teindre avec cette teinture, on ne peut plus locale.

Branches et écorces de saule, encore des déchets pour teindre
Branches et écorces de saule, encore des déchets pour teindre

Comme prévu, j’ai commencé à préparer des étiquettes de prix pour la Fête de la Préhistoire qui approche à grands pas.

20 août

Bain de cochenille avec 70 g de laine de mouton valais filée au rouet, retordue au fuseau. Mordançage de la laine pour le saule.

Au matin, l’eau avait un peu jauni et montrait quelques petites bulles. Laine mise à tremper avec supplément d’écorces et de feuillage.

Bain de déchets de saules, démonstration prête pour la Fête de la Préhistoire

Maintenant, le sol du coracle est fini et est mis en place à sécher chargé de pierres pour qu’il prenne sa forme définitive, les tensions le font craquer le soir.

Maintenant, le coracle a son fond, il est prêt pour la Fête de la Préhistoire

J’ai fait des bobines avec les fils des rayures du sprang. Puis, j’ai commencé à monter la chaîne. Enfin, j’ai décidé de faire 4 petites tresses pour maintenir les débuts et fin de sprang, je ne sais pas si c’est nécessaire. C’est comme cela quand on expérimente en autodidacte. J’ai teint 2 des tresses en indigo.

Cordelettes pour les finitions du sprang
Cordelettes pour les finitions du sprang

Teinture en indigo d’un écheveau de laine de mouton et d’un autre en alpaga-soie beige, comme test. Pour le moment, c’est beau, nous verrons le résultat une fois rincé.

Plusieurs heures passées à faire des étiquettes en cuir avec l’adresse du site, le poids, le prix et le type de fibre, la teinture utilisée. Cela a été long. Maintenant, l’arbre à laines est doté de chiffres.

Je découpe les étiquettes et les écris au feutre, avec wwww.tinctoriales,com, le téléphone, le prix et le type de matière première, la teinture utilisée...
Je découpe les étiquettes et les écris au feutre, avec wwww.tinctoriales,com, le téléphone, le prix et le type de matière première, la teinture utilisée…

Quand j’ai sorti les laines de la cochenille, j’ai ajouté un peu de crème de tartre dans le bain, elles ont donné un rose assez soutenu. J’ai complémenté avec de la garance pour le lendemain.

J’ai aussi préparé un petit bain avec des déchets variés: épluchures d’échalotes, d’avocat…

François a joué de la cornemuse ce soir, c’était beau.

Puis, sont arrivés les constructeurs du coracle. Ils se sont décidés à aller l’essayer tout de suite, essai concluant. Ils ont décidés où ils débarqueraient pour l’arrivée des marchands lors de la Fête de la Préhistoire.

Le test s’est passé dans une très bonne humeur, comme d’habitude à Gletterens.

Fardeau de laines avant de décorer l'arbre à laine, toutes prêtes pour la Fête de la Préhistoire
Fardeau de laines avant de décorer l’arbre à laine, toutes prêtes pour la Fête de la Préhistoire

21 août – Demain, c’est la Fête de la Préhistoire

Nouvelles journée passée à doter de prix mes travaux, c’est difficile de faire ni trop cher, ni trop peu cher. Les visiteurs sont toujours trop pressés.

Colliers et  bracelets étiquetés pour la Fête de la Préhistoire
Colliers et bracelets étiquetés pour la Fête de la Préhistoire

Nouveau test du coracle, cette fois-ci avec les marchandises. Nouveau succès.

Journée très calme, Jack m’a imprimé des cartes de visite, car il ne m’en restait presque plus.

Nouveau bain de cochenille. Encore une expérience, reteinte d’un écheveau rose de cochenille en indigo. Un écheveau de bois de Campêche violet, le bain de déchets variés a donné un très beau jaune, il est resté à tremper.

Derniers préparatifs pour la Fête de la Préhistoire.

C’est la Fête de la Préhistoire

22 août

Il a beaucoup plu pendant la nuit, heureusement la journée a été assez belle.

Comme souvent, j’ai allumé les feux de bonne heure. Bain d’écorces et de feuilles de saules qui trempent depuis 2 jours, épuisement des bains de cochenille et déchets divers. Retord à la dernière minute de laine sale filée au rouet pour alimenter ces bains.

Je viens de retirer l'écheveau de l'aspe, il devra être soigneusement lavé avant teinture
Je vien de retirer l’écheveau de l’aspe, il devra être soigneusement lavé avant teinture

J’ai décoré l’arbre à laine avec les dernières teintures lavées le matin même, les nouvelles teintures de la veille et toujours les rubans et autres fibres non filées.

Les “marchands” débarquent les marchandises, il y a beaucoup de visiteurs. Je n’ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos.

Arrivée des "marchands" avec le coracle, vedette de la Fête de la Préhistoire
Arrivée des “marchands” avec le coracle, vedette de la Fête de la Préhistoire
Les "marchands" de la Fête de la Préhistoire ont déballé leurs marchandises
Les “marchands” de la Fête de la Préhistoire ont déballé leurs marchandises

Une dame m’a donné 4 grands cônes de coton. C’est un beau cadeau, je pense en teindre une partie pour mes premiers galons aux plaquettes. Il va falloir les passer en écheveaux, les faire bouillir avec du savon et les mordancer.

Mise en écheveaux d'un cône de coton, avant mordançage et teinture
Mise en écheveaux d’un cône de coton, avant mordançage et teinture

Une Mapuche chilienne m’a enseigné à faire une tresse à 5 fils doubles, le résultat est très joli.

Les “marchands” ont bien vendu, surtout des laines teintes.

En fait, la journée est passée si vite que je n’ai presque `pas pris de photos. Il y avait beaucoup de monde.

Après la Fête…

23 août

Vers 6 heures du matin, j’ai vu une grosse pleine lune entre les arbres, j’ai eu beaucoup de mal à la photographier car le ciel s’éclaircissait plus en photo qu’en réalité. Puis, j’ai vu passer un écureuil brun foncé dans les arbres.

Encore une fois, j’ai vidé sur le compost les restes de végétaux qui encombraient les bains de teinture à filtrer.

Préparations pour le départ

J’ai beaucoup à faire pour préparer mon départ. Je dois préparer un peu mon itinéraire.

Il faudrait aussi que je fasse les derniers ecoprint tant que j’ai des casseroles, que j’épuise les bains ou les transforme en teintures ou pigments.

En fait, j’ai passé presque toute la journée à transformer un cône de 850 g de coton en écheveaux. Comme, j’avais besoin de nouveaux récipients pour filtrer les vieux bains et laver le coton, j’ai accompagné Tania à la déchetterie pour se débarrasser des ordures de la Fête de la Préhistoire, j’en ai profité pour récupérer quelques pots utilisables.

J’ai donné une deuxième vie à une bonbonne de bière en plastique, après avoir enlevé l’étiquette, je découvrais une grosse bouteille en plastique que j’ai pu percer avec un couteau en silex, puis j’ai continué aux ciseaux.

Découpe de la bonbonne de bière, déchet de la Fête de la Préhistoire qui deviendra un utile récipient

J’ai aidé Tania à démonter une petite yourte et j’ai beaucoup appris sur le montage de celles-ci, il faudra que je modifie mon article sur la yourte de Chevrainvilliers.

Détail de montage d’une yourte

Aujourd’hui, j’ai pu parler avec Mireille qui organise le Festival Yelen à Baulme en Septembre. Elle m’a confirmé que je pouvais y participer, elle aussi pratique la teinture naturelle et notamment le bogolan. Il me semble que cela va être très intéressant.

Dans la soirée, Doris et Martin sont venu ramener le petit hérisson souffrant à son nid. Il semble avoir récupéré sa santé, il a eu aussi droit à deux jours de nourriture spéciale pour lui. Je suis bien contente.

Doris remet le petit hérisson dans son nid
Doris remet le petit hérisson dans son nid, il aura même droit à un supplément de nourriture spéciale pour lui

Lorsque je rangeais l’arbre à laine, il m’est venu à l’idée de tester l’indigo avec de la soie tussah, le résultat est très beau, je vais sans doute recommencer demain.

24 août

Enfin, vient la teinture des écheveaux de coton, 2 en indigo, mordançage de 2 autres au lait, le reste est réparti entre un bain de cochenille-alun-crème de tartre et mordançage à l’alun.

Épuisement des bains, réduction pour transformer les restes en encre après tamisage. Les filtres à café en servent pas, ils se percent les uns après les autres. Je finis par aller chercher la vieille passoire pour les cendres aux toilettes sèches je l’ai recouverte d’une toile comme tamis.

Malgré le fait que j’épuise les bains, je suis assez contente des couleurs obtenues en coton.

Une dame qui vit au Mali et connaît des artistes qui travaillent le bogolan m’a invité chez elle là-bas. Ce serait passionnant. Mais, ce voyage semble un peu compliqué. Maintenant, alors que j’écris cet article, je me débats avec les bureaucraties tant française que chilienne, tout bêtement pour pouvoir rentrer au Chili.

J’ai commencé le bonnet jaune et violet que l’on m’a commandé dimanche. Je le finirai en voyage.

Dernières teintures sur coton et un peu de soie.

Beaucoup de vent.

Je commence à concentrer les bains. Dernière promenade à la déchetterie pour compléter la panoplie de vieilles casseroles.

Mise au compost des restes solides des bains.

25 août carnet

Fin de concentration des bains accélérée.

Rangement un peu brusqué de tout mon bazar, pour mon départ le lendemain.

Tri organisé rapide des bagages qui m’attendront au Village Lacustre jusqu’au Festival Yelen.

J’ai encore récupéré un peu de fibre de houblon qui avait eu le temps de rouir. Curieusement, j’avais rêvé de ces tiges de houblon.

Demain départ pour la Scandinavie

Prochain article pour bientôt… Si mes démarches pour mon retour au Chili m’en laissent le temps.

Gletterens, préparations

/// Gletterens, préparations/// —- Encore en cours de rédaction (de nouvelles photos vont arriver)
Nouvel article du 21 juin 2021 — Mis à jour le 8 octobre 2021 —
Prochain articleLaver la laine
Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352

Pour Gletterens 2021, il y a tant à faire que je ne sais plus par quoi commencer! En réalité, je m’y prépare depuis le Rassemblement Préhistorique de l’an dernier, au Village Lacustre. Depuis l’obtention de mon diplôme je mets les bouchées doubles… Je voudrais arriver à tout faire. Un prochain article fera le compte rendu de ces expériences.

Lectures et rencontres pour Gletterens

Comme de bien entendu toute nouveauté est précédée de rencontres et de lectures et bien sûr d’expérimentations.

Quelles lectures?

Les sources

Elles sont multiples et très variées, elles vont des bibliothèques des amis, les médiathèques municipales, ma propre collection personnelle que j’enrichis chaque fois que je le peux et sites aux internet, en passant par les inoubliables leçons de la nature.

Voici quelques précieuses sources internet:

  • hal.fr, thèses et articles en français
  • academia.edu, semblable, mais plus international, m’a beaucoup servi
  • libraryxyz, livres pdf ou epub, mais aussi beaucoup d’articles
  • bnf, multimédia, sur livres anciens, s’avère très intéressant parfois
  • archive.org, de nombreux documents anciens
  • wikipedia, n’est pas toujours sans intérêt, les articles sont parfois un peu légers, mais les liens tels que celui-ci, peuvent être intéressants
  • Pinterest, la recherche peut être longue, mais c’est très visuel et on peut y découvrir des pépites
  • video youtube
  • cours de Ver de Terre production
  • conférences du Collège de France, c’est agréable à écouter quand on file, tisse ou fait la cuisine et j’y ai beaucoup appris…

Quelle panoplie, je ne n’arrive pas à tout exploiter. J’ai de quoi faire pour les longues soirées d’hiver.

Le sujets

Comme vous le savez sans doute déjà, je ne me limite pas à la teinture et au travail des fibres.

Les video

Bien sûr, je continue à m’intéresser aux orties et aux autres plantes à fibres, j’ai donc vu de nombreux documentaires sur ces sujets, certaines sont listées dans cet article.

Les rencontres

Wwoofing

Comme Aline m’a amenée de nombreuses fois à la médiathèque d’Argentan, j’y ai puisé de nombreuses informations qui me seront utiles.

Elle m’a procuré une expérience prolongée de filage au rouet… Elle m’a aussi aidée à monter ma boutique Etsy. Cela m’a donné envie d’avoir un petit rouet de voyage qui me permettrait de filer un peu n’importe où.

Chez elle, j’ai rencontré Gregory, wwoofeur aussi, très doué en vannerie et construction végétale qui sera aussi présent à Gletterens en 2021…

Vannerie végétale, œuvre de Grégory qui sera présent à Gletterens en 2021
Vannerie végétale, œuvre de Grégory qui sera présent à Gletterens en 2021

Avec Grégory, les surprises ne manquaient pas.

Vue intérieure d'une "petite" hutte kanak que Grégory est entrain de construire
Vue intérieure d’une “petite” hutte kanak que Grégory est entrain de construire, un peu trop long pour en construire une à Gletterens tout de suite, mais qui sait un jour…

Aline m’a aussi présenté une de ses amies tisserande et dentellière qui m’a beaucoup enseigné. J’ai vu chez elle de magnifiques outils anciens.

Magnifique rouet ancien, chez Michelle, la Dentellière
Magnifique rouet ancien, chez Michelle, la Dentellière

Chez Gilles, j’ai beaucoup appris sur les moutons, sur le cidre accessoirement et sur beaucoup d’autres choses passionnantes…

Je lui dois aussi une très bonne laine brute que j’ai répartie entre filature et feutrage. Toutes les laines que j’ai filées ont été tissées et teintes.

Écharpe pour Gilles, il me reste de la laine pour Gletterens
Écharpe pour Gilles, il me reste de la laine pour Gletterens

Amis

Monique, Gérard, Aline et beaucoup d’autres m’ont beaucoup aidée dans mes recherches et je ne les remercierai jamais assez.

Musées

Dès l’ouverture des musées, Monique m’a amenée au Musée des Civils pendant la Guerre à Falaise et Gérard m’a fait visiter le Musée de la Préhistoire à Nemours.

Fragments de textiles datant de l’âge du Bronze, Musée de Nemours

Nouveautés pour Gletterens

Nouvelles matières premières

Orties, nouvel essai

Chez Gérard, j’ai fait un nouvel essai pour récupérer des fibres d’orties, d’après des informations recueillies sur internet qui a raté encore une fois. J’attends le prochain Rassemblement Préhistorique et de faire la connaissance de Jacques Reinhard pour en savoir plus.

Test pour obtenir des fibres d'orties, mais aussi mauves et liber des baguettes que j'ai préparées pour les fuseaux pour Gletterens
Test pour obtenir des fibres d’orties, mais aussi de mauves et de liber des baguettes que j’ai préparées pour les fuseaux pour Gletterens

À Falaise, j’ai eu l’occasion de briser des tiges de roses trémières qui avaient roui naturellement pendant l’automne et l’hiver, elles contenaient de fines fibres blanches, mais il faudrait en avoir de grandes quantités pour en tirer un écheveau ou une bobine…

Fibres de roses trémières qui pourraient être filées. Il y en avait pas assez pour Gleterrens
Fibres de roses trémières qui pourraient être filées. Il y en avait pas assez pour Gleterrens
Dans le jardin botanique du Château de Falaise, j'ai aussi pu voir les vrais cardères utilisés dans le monde textile. Dommage, il n'y avait plus de graines pour Gletterens
Dans le jardin botanique du Château de Falaise, j’ai aussi pu voir les vrais cardères utilisés dans le monde textile. Dommage, il n’y avait plus de graines pour Gletterens

Nouveaux tissages pour Gletterens

Les nouvelles matières, les limitations matérielles et le peu de temps disponibles m’ont obligé à essayer d’innover. De plus, je ne pouvais pas revenir à Gletterens qu’avec ce qui me restait de l’an passé. Il fallait du nouveau et de la variété.

Alors, j’ai fait quelques écharpes en laine, deux ponchos légers en coton et lin, des petites pochettes, des bracelets… Vous les verrez dans le prochain article sur Gletterens 2021.

Outils qui sortent du commun, spécial Gletterens

Comme je suis toujours à la recherche de nouveaux outils: fuseaux, métiers à tisser… je m’équipe de mieux en mieux. Vu que cela prend de la place, il faut aussi que j’essaie de faire petit et léger.

Fuseau maya, une nouveauté pour Gletterens

Petite découverte fascinante due à Pinterest. Les rares producteurs étant soit aux États-Unis, soit en Angleterre, je me suis décidée à en faire ma propre version bricolée.

Mon premier fuseau maya en cours de test, cela fonctionne
Mon premier fuseau maya en cours de test, cela fonctionne, j’en ferai une version plus rustique pour Gletterens

C’est très facile à manier et j’ai même pu filer fin avec. En outre, il est démontable, léger et n’occupe que peu d’espace.

En outre, il est totalement archéocompatible. Il suffira de le refaire avec des matériaux moins élaborés que ceux-ci.

D’ailleurs, bien avant le néolithique, des tablettes assez proches servaient à tordre des cordons, ficelles et cordes.

Photo de mon écran alors que je regardais un cours de Jean-Jacques Hublin au Collège de France, la photographie du trou agrandie met en évidence les traces d'usure provoquées par le frottement des fibres des cordes produites avec cet outil
Photo de mon écran alors que je regardais un cours de Jean-Jacques Hublin au Collège de France, la photographie du trou agrandie met en évidence les traces d’usure provoquées par le frottement des fibres des cordes produites avec cet outil

Fuseau turc léger

Le fuseau turc est très intéressant car il fournit directement une pelote prête à l’usage.

A la fin de mon séjour en Suisse, à Gletterens, l’an dernier, mes amis bronziers m’avaient amené voir une immense boutique de laines. Je m’en suis acheté un. Malheureusement, il est un peu trop lourd, à mon goût.

Ma version est beaucoup plus légère et économique. En effet, le plus léger pèse 7 grammes.

Fuseau turc acheté en Suisse et fuseau turc léger de ma production, nouveauté pour Gletterens
Fuseau turc acheté en Suisse et fuseau turc léger de ma production, autre nouveauté pour Gletterens

Fuseau basque

Je l’ai découvert très récemment sur Pinterest et Gérard m’en a fait un à sa façon. Ce fuseau aussi fournit une pelote prête à l’usage.

Fuseau basque fabriqué par Gérard, déjà à l'essai. Ben qu'assez lourd, il est assez efficace. Un outil de plus à montrer à Gletterens
Fuseau basque fabriqué par Gérard, déjà à l’essai. Ben qu’assez lourd, il est assez efficace. Un outil de plus à montrer à Gletterens

“Métier” à bracelets

Vu que je n’ai pas de grosses quantités de laine, le filage au fuseau est très long et qu’il ne me reste presque plus de grandes pièces tissées, je me suis mise à tisser des bracelets et des pochettes.

J’ai cherché un outil archéocompatible (mon métier à clous ne l’est pas).

Voici ce que j’ai trouvé.

Nouveau métier à tisser archéocompatible pour Gletterens
Nouveau métier à tisser archéocompatible pour Gletterens

Lavage de laine

Pour ne pas partir avec autant de laines sales, avec des déchets, j’ai aussi fait des essais concernant le lavage de la laine.

Aussi, j’ai essayé d’éliminer de la paille qui rendait une laine d’alpaga difficile à filer. J’ai tenté une recette vu dans des livres pourtant sérieux décrivant une technique industrielle pour débarrasser les laines des déchets végétaux. Il s’agit de les faire tremper dans une solution à 5% d’acide sulfurique ou chlorhydrique. J’ai testé l’acide sulfurique disponible en bouteille au supermarché.

Alors, j’ai essayé à plusieurs concentrations, j’ai laissé agir pendant plus d’une semaine, mais apparemment pas d’effet, les pailles étaient toujours là.

Je m'attendais à ce que la paille soit carbonisée ou pour le moins fragilisée et qu'elle tomberait en poussières, ce ne fut pas le cas, malgré des trempages de plus d'une semaine.
Je m’attendais à ce que la paille soit carbonisée ou pour le moins fragilisée et qu’elle tomberait en poussières, ce ne fut pas le cas, malgré des trempages de plus d’une semaine.

Feutre

Mes tests de lavage m’ont incitée à feutrer certaines laines.

Préparation d’une écharpe en feutre, laine de brebis Thones et Marthod, pour Gletterens
Feutre encore entrain de sécher, pour Gletterens
Feutre encore entrain de sécher, pour Gletterens

D’autres n’ont absolument pas voulu feutrer (shropshire), je les ai préparées pour le filage, certaines ont été teintes chez Gérard.

Ces laines n'ont pas voulu feutrer, malgré mon acharnement, je les tricoterai à Gletterens,
Ces laines n’ont pas voulu feutrer, malgré mon acharnement, je les tricoterai à Gletterens, elles ont juste eu le temps de sécher avant mon départ

Autres techniques

Suite à la rencontre de Grégory, le constructeur de huttes kanak, je me suis plus intéressée à la vannerie, technique probablement ancêtre des textiles.

Poursuite de Gletterens l’an dernier

Matières premières non touchées avant Gletterens l’an dernier

Soie, lin, chanvre…

Avant de venir en Suisse, je n’avais pas pu tester ces matières si renommées. Depuis, grâce à mes amis bronzier, j’ai pu essayer de les filer et j’ai même osé les travailler.

Laine teinte à la cochenille avec filaments de soie, une autre nouveauté pour Gletterens
Laine teinte à la cochenille avec filaments de soie, une autre nouveauté pour Gletterens

Lapin angora

Il y a longtemps, j’avais un peu testé les fibres de mes lapins à Mamiña, mais j’en avais si peu que c’était comme si j’en avais pas eu. Avec Monique, nous sommes allées voir un producteur de fibres d’alpaga et de lapin angora.

Ce lapin angora est si poilu qu'on le devine à peine, de belles fibres pour Gletterens
Ce lapin angora est si poilu qu’on le devine à peine, de belles fibres pour Gletterens
Préparation de feutre, laine de Thones et Marhord, soie et angora, pour Gletterens
Préparation de feutre, laine de Thones et Marhord, soie et angora, pour Gletterens

Ecoprint pour Gletterens

Test d’autres plantes en ecoprint pour Gletterens

Depuis, mon arrivée en France, j’ai d’abord accumulé des toiles à teindre (draps et vieux vêtements, mais aussi toiles de soie). Puis, chez Monique et chez Gérard, j’ai eu l’occasion de partager cette technique.

Nouveaux ecoprint pour Gletterens
Nouveaux ecoprint pour Gletterens

Autres supports

À Falaise, j’ai acheté et testé des écharpes en laine fine, une toile de matelas et une toile légère de soie.

Ecoprint sur écharpe en laine fine
Ecoprint sur soie, je diviserai cette toile en 4 écharpes et un grand carré que je terminerai une fois arrivée à Gletterens
Ecoprint sur soie, je diviserai cette toile en 4 écharpes et un grand carré que je terminerai une fois arrivée à Gletterens
Je viens de découper la toile à matelas teinte en ecoprint chez Monique, de futurs sacs pour Gletterens
Je viens de découper la toile à matelas teinte en ecoprint chez Monique, de futurs sacs pour Gletterens

Filage pour Gletterens

J’ai filé au rouet pendant près de 4 mois, chez Aline. J’ai donc pu tester plusieurs variétés de laines et dans mes temps libres testés les soies, chanvre et autre lin que j’avais ramenés de Suisse.

Peu de temps avant mon départ pour Gletterens, j’ai reçu un paquet de fibres de bison, cadeau d’Éric d’Archeoshop, Je me suis dépêchée de tester ces fibres, d’abord seules, mais elles sont assez courtes, puis mélangées à de la laine de mouton sale. Là, cela se filait un peu plus facilement. Nouvelle expérience sympathique.

Essai de filage de la fibre de bison d’Éric, seule, pour Gletterens

Cette fibre n’est pas très facile à filer seule, comme c’est le cas pour beaucoup de fibres difficiles à travailler, je l’ai mélangée avec de la laine de mouton, cela améliore la cohésion du fil.

Début de filage, bison et laine pour Gletterens

Voici, les deux produits finaux après retors.

Voici deux échantillons pour Éric, je les lui donnerai quand il arrivera à Gletterens

Filets

Lors de ma visite au Latenium à Neuchatel, l’an dernier, j’ai vu un autre outil ancien pour les filets, à tester.

Je ne me suis pas encore fait cet outil, je pensais le faire à Gletterens, mais je n’en ai pas eu le temps
Après les Rencontres Préhistoriques à Gletterens, je suis allée visiter le Latenium, j'y ai découvert cet outil à tisser des filets
Après le Rassemblement Préhistorique à Gletterens, l’an dernier, je suis allée visiter le Latenium, j’y ai découvert cet outil à tisser des filets

Arrivée à Gletterens en avance

Arrivée le 14 juillet

Voyage sans encombre, un grand merci pour Gérard qui m’a accompagné jusqu’au train à la Gare de Lyon. Des Suisses inconnus m’ont beaucoup aidé avec les bagages au changement de train à Lausanne.

Seul mon petit charriot m’a lâchée juste en arrivant à Gletterens, mais c’est sans doute réparable.

Avec surprise, je découvre l’inondation. Par la suite, le petit supermarché fermera pendant 3 jours de crainte des coupures de courant dues au débordement du Lac de Neuchatel. Tous les lacs de la région ont largement débordés.

Je devais repartir en laissant l’essentiel des bagages pour revenir quelques jours avant le Rassemblement Préhistorique, mais on a eu pitié de moi, ma tente n’était pas adaptée à la météo du moment. On m’a dit de m’installer dans un des abris préhistoriques qui était parfaitement sec.

Du 15 au 19 juillet

Coutures des ourlets sur les écharpes en soie, j’ai tenu à le faire avec des files de soie, ma soie était très emmêlée et j’ai passé beaucoup de temps avec cela.

Préparation des ourlets des pièces de soie en ecoprint, à Gletterens
Préparation des ourlets des pièces de soie en ecoprint, à Gletterens
Finition au crochet des pìeces d’ecoprint, à Gletterens en préparation des Rencontres Préhistoriques

En outre, j’ai aussi raccommodé avec de la soie les petits trous des bouffettes sur les sacs en toile de matelas écoprintés. Pour les sacs, il me reste à faire les lanières que je tresserai avec du lin et du chanvre que j’ai filé au fuseau. Ce sera solide.

Une petite touche de kintsugi sur ces sacs en toile de matelas, du nouveau pour Gletterens
Une petite touche de kintsugi sur ces sacs en toile de matelas, du nouveau pour Gletterens

Préparation de nouveaux fuseaux compatibles néolithiques.

Reproduction d’un fuseau trouvé dans une tombe à La Ligua visible au Musée de La Ligua. Là-bas, on m’avait dit qu’il n’avait certainement pas du être utilisé, que ce devait être une miniature. En effet, il était constitué d’un simple bâtonnet et d’une petite huître percée au centre.

Petit fuseau à coquillage semblables à ceux vus au Musée de La Ligua (Chili) à côté d'un fuseau traditionnel péruvien
Petit fuseau à coquillage semblables à ceux vus au Musée de La Ligua (Chili) à côté d’un fuseau traditionnel péruvien

Les amis de Gletterens m’ont aidé, ils m’ont fourni un petit coquillage, Tatiana l’a percé en frottant l’extérieur d’abord sur une pierre à polir, puis avec un poinçon en silex elle a préparé le trou à l’intérieur, puis elle l’a terminé à la vrille préhistorique.

J’ai trouvé une baguette, je l’ai tout de suite testé avec de la laine mouton. Cela fonctionne bien, il est très léger et peut filer très fin, seulement on ne peut pas produire de grosses bobine avec.

Fabrication d’un fuseau Maya à partir des matériaux du bord. Finition d’autres fuseaux Maya avec des perles ajustées avec une colle néolithique à base de brai de bouleau.

Fuseau dit “maya”, recontitution archéocompatible à Gletterens

20 juillet

Pour le Rassemblement Préhistorique, il faut dans la mesure du possible utiliser du matériel qui ne soit pas anachronique.

Et nous manquons de casseroles, il va falloir en faire en argile.

Préparation de l’argile

À Gletterens, il y a un tas d’argile qui sert pour le torchis des murs des maisons, elle doit être bonne, mais elle a été envahie par les racines des arbres et quelques ronces.

Tas d'argile qui tend à se rapprocher des conditions préhistoriques, la pelle, les bâches et le sac en plastique sont anachroniques mais n'ont pas encore disparu de Gletterens
Tas d’argile qui tend à se rapprocher des conditions préhistoriques, la pelle, les bâches et le sac en plastique sont anachroniques mais n’ont pas encore disparu de Gletterens

J’en ramasse un paquet dans un sac poubelle. D’abord, je l’égraine dans un seau d’eau.

Puis, je malaxe bien le résultat, il reste encore beaucoup de radicelles. Enfin, je vais essayer de la tamiser. Puis je la laisse décanter dans un bac en espérant qu’elle sèche. Heureusement, il fait beau et chaud avec un peu de vent. J’essaie d’éliminer les quelques centimètres d’eau qui surnage.

Tentative de préparation de l’argile à Gletter

Le matin, au petit déjeuner, j’ai la visite d’une petite mésange charbonnière très entreprenante. D’abord, elle me picore les mains, puis elle saute sur mes genoux, s’accroche à mon pull, grimpe sur mon épaule et enfin sur ma tête.

Lors de la visite du lendemain, elle se pose sur ma tasse de chocolat, puis va picorer ma tartine… Même les mésanges sont spéciales à Gletterens
Lors de la visite du lendemain, elle se pose sur ma tasse de chocolat, puis va picorer ma tartine… Même les mésanges sont spéciales à Gletterens

21 juillet

Je vais chercher un nouveau seau d’argile le matin.

Cette fois-ci, je fais plus simple et rapide. Je rajoute l’eau dans le seau. Puis le soir, je malaxe, j’enlève à la main les grosses racines et je tamise deux fois.

Je laisse décanter la nuit.

22 juillet

D’abord, j’élimine l’eau qui surnage dans les deux récipients. Le premier est déjà plus consistant.

Bac d'argile qui s'assèche à Gletterens
Bac d’argile qui s’assèche à Gletterens

Normalement, j’aurai du aller chercher du sable fin pour amaigrir une partie de cette terre, mais elle est déjà très sablonneuse. Puis, dès que la terre aura une bonne consistance je la battrai pour éliminer les bulles d’air. Enfin, j’essaierai de faire quelques perles et fusaïoles, avant d’essayer de faire des casseroles. De toute manière, la quantité préparée est sans doute insuffisante. Et il faut laisser le temps à la terre de sécher avant de la cuire.

Fusaïoles et perles qui sèchent à Gletterens

Donc, aujourd’hui, la terre sèche tranquillement.

Je suis allée récolter des orties pour refaire des essais. Doris m’a gentiment indiqué ce qu’elle avait fait l’an dernier:

    • Récolte
    • Enlever les feuilles
    • Faire des bottes et les mettre à sécher
    • Une fois sèches, il faut les mettre à rouir
    • Une fois rouies, il faut les refaire sécher
    • Puis, il faudra les battre pour récupérer les fibres à filer

J’ai récupéré les feuilles pour la teinture.

Belles orties de Gletterens
Belles orties de Gletterens

D’autre part, j’ai commencé à récolter des graines de cornouiller sanguin et de bourdaine qui font partie des fameuses “Graines d’Avignon” que je n’ai pas encore testées.

De gauche à droite, plantain, feuilles d'orties, graines provenant des haies du Village Lacustre de Gletterens. De quoi commencer à teindre pour les Rencontres Préhistoriques
De gauche à droite, plantain, feuilles d’orties, graines provenant des haies du Village Lacustre de Gletterens. De quoi commencer à teindre pour ls Rassemblement Préhistorique, pour le moment cela donne un peu de vie à la Maison du Feu

Puis, j’ai avancé sur le poncho entouré de filet. J’avais déjà fait deux côtés, il m’en restait deux autres. J’en suis à la moitié du troisième côté.

Bordures au filet, avec une navette fine pour ce poncho spécial Gletterens

23 juillet

Nouvelle récolte d’orties, il y en a de très grandes. Préparation après quelques heures de séchage, elles piquent un peu moins. Je voudrais les photographier à la loupe. C’est vrai que cela pique, mais on finit par oublier et cela fait du bien aux articulations, je dors mieux la nuit…

Effeuillage des orties avant de les mettre à rouir, à Gletterens
Effeuillage des orties avant de les mettre à rouir, à Gletterens

J’avance sur le filet de bord du poncho, je viens d’attaquer le 4ème côté.

L’argile sèche petit à petit, premier essai de perle.

Gletterens, l'argile commence à prendre de la consistance
Gletterens, l’argile commence à prendre de la consistance, traces de gouttes de pluie

Tressage d’une lanière à 5 fils de lin et soie pour 1 sac ecoprint sur toile à matelas.

Gletterens, tresse à 5 brins de lin pour un sac en toile de matelas
Gletterens, tresse à 5 brins de lin pour un sac en toile de matelas

24 juillet

Petite visite à la déchetterie pour chercher de la ferraille pour la soupe de clous et de vieilles marmites pour la teinture. En effet, ma marmite archéocompatible ne sera certainement pas prête à temps pour les Rencontres Préhistoriques, la semaine prochaine. Les déchetteries sont une source d’approvisionnement très riche en Suisse.

Disparition insolite de l’argile encore mouillée entre 6h30 et 9h00. Donc, préparation d’argile nouvelle.

Couture de la lanière sur le sac, elle était trop fine, je l’ai agrémentée de 2 rangs de crochet de chaque côté.

Couture des tresses sur les sacs ecoprint à Gletterens
Couture des tresses sur les sacs ecoprint à Gletterens

Tressage d’une lanière à 8 fils de chanvre que j’ai du retordre auparavant. Pour la même longueur de fil, elle était plus courte et beaucoup plus longue à tresser. Elle est très douce au toucher.

25 juillet

J’ai tamisé et laisser reposer l’argile qui trempe depuis la veille.

Tressage d’une autre lanière, cette fois-ci combinaison de chanvre et lin-soie. Le résultat me plaît, mais c’est très long.

26 juillet

Tamisage de l’argile

Nouvelle tresse á 8 huit brins et une autre à 10 est presque finie.

J’avance sur le filet du bord du poncho, il ne me manque que 3 rangs.

Les mésanges viennent visiter l’abri préhistorique, elles sont vraiment très curieuses. Leur visite me met de bonne humeur le matin.

27 juillet

Je viens de m’installer dehors pour taper ce texte. Les mésanges viennent manger les miettes, se promènent sur le clavier, elles sont si légères qu’elles ne tapent pas de texte incongru. Puis, elles me picorent les pieds.

J’ai fini les tresses pour les sacs en ecoprint. Elles m’auront pris plusieurs jours.

Comme, j’ai fini le poncho entouré de filets., j’ai commencé la ceinture en filet.

Démarrage d'une ceinture en filet pour le poncho, à Gletterens
Démarrage d’une ceinture en filet pour le poncho, à Gletterens

Arrivée de Gregory, je suis contente qu’il ait pu venir, je pense que ce sera une bonne expérience.

28 juillet

Nouvelles visites des mésanges affamées par la pluie.

D’abord, j’ai cousu toutes les lanières des sacs ecoprint, Je suis contente, mais j’ai passé beaucoup de temps dessus.

Puis, j’ai rangé les bacs d’argile sous clef, car elle est presque assez sèche.

Enfin, j’ai récupéré les écorces de cornouillers et de noisetiers que Gregory a coupées pour faire le châssis pour le tannage de la peau de bison. Elles me serviront pour teindre. La texture du bois de cornouiller est très belle.

À Gletterens, je vais aussi teindre avec des déchets, ces écorces me seront très utiles
À Gletterens, je vais aussi teindre avec des déchets, ces écorces me seront très utiles

29 juillet

Poursuite de la ceinture en filet. J’en aurai pour un bon moment, elle n’est pas large, mais c’est très long.

Pour Gletterens, filet à mailles fines
Pour Gletterens, filet à mailles fines

Enfin, j’ai fini le dernier sac, je peux passer à d’autres taches.

Moulage d’un grand bol avec de l’argile que m’avait amenée Doris, j’espère qu’il se démoulera sans problème, pour le moment il sèche dans l’abri préhistorique.

Bol moulé en argile, il va partir sécher tranquillement
Bol moulé en argile, il va partir sécher tranquillement

J’ai encore fait deux fusaïoles et quelques perles.

Fusaïoles et perles en argile
Fusaïoles et perles en argile

J’ai testé la terre que j’ai tamisée, car elle commence à sécher. Elle se fendille quand on la modèle. Il paraît qu’il faut battre cette terre.

Je ramasse tous les jours de nombreuses feuilles de peupliers attaquées par un insecte qui provoque une boursoufflure sur la tige. C’est intéressant en teinture, car ces boules dues à un parasite concentrent les tanins.

Feuilles de peuplier atteintes par un parasite
Feuilles de peuplier atteintes par un parasite

30 juillet

Récolte de petits pois sauvages, dans le jardin. Il fallait le faire car les gousses commençaient à s’ouvrir et les graines se perdaient.

Petits pois provenant de semences anciennes cultivés ici, à Gletterens
Petits pois provenant de semences anciennes cultivés ici, à Gletterens

Ramassage d’une grosse botte d’orties

Le soir arrivée des premiers participants au Rassemblement Préhistorique: Andreas – tannage et pièges, il est chimiste, Dominique – tannage à la cervelle est aussi chimiste, Eric – silex, flûte, créateur d’archeoshop.com, puis François et trois amis. Grosse déception Pierre le Frondeur n’a pas pu venir.

Fin de soirée très agréable avec concert folk celtique… Filature de poils de lapin angora, fibre courte qui vole mais feutre aussi avec facilité.

Demain commencent le nouveau Rassemblement Préhistorique!!! Nous sommes prêts, la suite vient dans un prochain article.

Gletterens 2022

Nous espérons tous pouvoir nous revoir l’an prochain à Gletterens.

Ronces utiles


Comme les ronces abondent ici, j’en ai déjà parlé dans plusieurs articles, le moment est venu de leur consacrer quelques pages dédiées. Car, cette plante précurseur de la forêt mérite tout notre intérêt et peut s’avérer très utile à plus d’un titre.

Après 3 mois de Wwoofing chez Biolab Maraîchage, et 2 mois de confinement, l’équipe de wwoofeurs s’étoffe. Il y a maintenant beaucoup d’énergie concentrée. Un proverbe dit: “Seul, on avance plus vite. À plusieurs, on va plus loin…” Chacun a ses compétences propres, ses intérêts et participe à sa façon.

Suite à la visite de Coralie, une amie de Paul Thierry, des sessions de teintures, filatures et tissage vont s’organiser.

Coralie aimera les ronces

Coralie est venue, dans un drôle de fourgon jaune, nous proposer de participer à un projet d’écovillage, près de Limoges, à Monts Blonds…

Alors, je lui ai demandé si elle avait déjà quelqu’un pour les teintures naturelles… et nous avons vite convenu d’organiser ensemble un petit atelier expérimental. Coralie aime le jaune. Et, les ronces qui nous envahissent peuvent donner du jaune. Elle fait partie des anciens collaborateurs de Biolab Maraîchage et des initiateurs du mandala aromatique.

Les ronces ont donc naturellement été choisies pour le premier essai, selon les volontés de l’intéressée, comme toujours. En effet, les quantités à teindre sont assez importantes, car elle veut se faire un tapis de yoga jaune. Pour teindre beaucoup de fibres, il ne faut pas choisir une matière première rare. Par chance, les ronces produisent beaucoup de biomasse.

Autant en profiter…

Les ronces : la matière tinctoriale choisie

Une fois la matière tinctoriale choisie, nous nous devons de mieux la connaître. Quelle chance, elles sont vraiment très abondantes ici.

Un peu de botanique sur les ronces

Il en existe une très grande variété, ici, à Chevrainvilliers, elles ont de grosses épines qui transpercent les chaussures. À Gletterens, en Suisse, elles étaient très graciles et ne faisaient que s’accrocher un peu.

Ronces graciles de Gletterens
Ronces graciles de Gletterens

Pour la teinture c’est aussi plus agréable, car les épines ne s’amollissent pas en cuisant. Il est vrai qu’il en est de même pour les chardons.

Où trouver des ronces ?

En effet, les ronces se développent un peu partout, avec d’autres épineux, elles préparent le terrain pour les espèces arbustives et les arbres. On les trouve donc souvent en bordure de forêts et de haies.

Elles ont la réputation de faire avancer la forêt et de disparaître au fur et à mesure qu’elles avancent… en cédant la place aux arbres.

Le numéro 64 de la revue “La Hulotte” nous explique comment les ronces se multiplient en partenariat notamment avec le renard.

Quelle partie des ronces choisir ?

Normalement, ce sont les jeunes pousses qui sont choisies, car elles concentrent les tanins dans un minimum de volume. Mais, les tanins ne disparaissent pas avec le développement de la plante, car celle-ci est incapable de les éliminer de leurs tissus. Donc, elles les stockent dans leurs tissus.

Par conséquent, cette fois-ci, je ne ferai pas le tri.

La récolte des ronces

Simultanément au projet de teinture à la ronce, il a été décidé de nettoyer une des façades de la serre en verre envahie par les ronces.

Gérard, l’oncle de Paul, s’y était déjà attaqué, il y a quelques mois à l’aide d’un sécateur géant. Mais, nos amies les ronces avait repris de plus belle.

David, un wwoofer, attaque les ronces à la débroussailleuse
David, un wwoofeur, attaque les ronces à la débroussailleuse

Cette fois-ci, David, un des wwoofeurs, les ont attaquées à la débroussailleuse. Il fallait passer derrière et récupérer cette précieuse matière tinctoriale. Avec Gwendoline, nous avons continué au sécateur. Il fallait nettoyer les tuyaux de récupération d’eau de pluie qui alimentent la mare.

Ainsi, nous avons récupéré une caisse de près de 10 kg de pousses et de branches de ronces, coupées en petit morceaux. La récolte était déjà accompagnée d’une douce odeur de confiture de mûres. Malheureusement, les odeurs ne passent pas par internet. Il faudra organiser un cours pour en bénéficier.

Gros plan sur les ronces qui teindront la laine de Coralie
Gros plan sur les ronces qui teindront la laine de Coralie

Le matériel

Les récipients pour les ronces

Ce n’est pas la première fois que je teins avec des ronces, je l’ai fait plusieurs fois au Chili. J’utilisais de très grandes casseroles soit en aluminiun, soit en acier inoxidable, ce qui est meilleur. J’ai donc assez souvent parfumé la boutique de mon ami Angel, laissant croire que je cuisais de la confiture de mûres.

D’habitude, j’obtiens un beau jaune vif. Avec mordançage au fer, on obtient un très beau gris.

Lessiveuse

Vue que les ronces sont dures, elles occupent plus de place dans la casserole. Coralie a bien fait les choses, elle a acheté une vieille lessiveuse.

J’ai donc mis les ronces à tremper dans cette lessiveuse en attendant que la laine soit lavée. Je suis déjà habituée à faire tremper les plantes à l’avance.

Cette fois-ci, cela a été un peu long, environ 3 semaines.

Je pensais qu’elles avaient pourri. Mais, une fois la laine lavée et le trou pour le feu creusé, quand nous avons mis la laine à teindre, les tiges de ronces en profondeur, étaient encore vertes.

Le métal de cette lessiveuse a sans doute modifié la couleur. C’est souvent le cas.

La laine

La laine en toison, lavée

Coralie a lavé sa laine selon deux méthodes. La plus classique était à base de lessive de cendres, bien rincée.

Lavage de la laine á la lessive de cendre
Lavage de la laine á la lessive de cendre

La seconde méthode fait intervenir les enzymes présentes dans la saleté du mouton. C’est plus lent, il faut avoir de l’espace à l’extérieur et accès de l’eau de rivière ou de pluie.

Laine aprés trempage pendant au moins 3 semaines
Laine aprés trempage pendant au moins 3 semaines

Là, le principal défaut provient des mauvaises odeurs lors du rinçage. En effet, il s’agit de simplement laisser la laine tremper dans de l’eau si possible non chlorée pour favoriser le microbiote qui va se développer, pendant une quinzaine de jour.

Rin}age et séchage
Rin}age et séchage

Par la suite, il suffit de bien rincer et de laisser sécher à l’air libre. Lors de la teinture, les derniers restes de mauvaises odeurs s’en vont naturellement.

Laine filée

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de filer de la laine pour faire un essai.

Autres matières

Lors des Rencontres Préhistoriques du Village Lacustre de Gletterens, nous avons teint avec des ronces:

  • De la laine de mouton valais, lavée, en toison
  • Du raphia
Raphia teint aux ronces à Gletterens
Raphia teint aux ronces à Gletterens

Aussi, j’ai profité du bain pour faire un test de shibori sur de la laine crochetée.

Pièce en laine attachée en vue d'obtenir un effet shibori
Pièce en laine attachée en vue d’obtenir un effet shibori
Mes attaches de shibori n'étaient certainement pas assez serrés et les colorants des ronces ont pénétré la laine
Mes attaches de shibori n’étaient certainement pas assez serrés et les colorants des ronces ont pénétré la laine

Le mordançage

Les ronces sont bourrées de tanins. Cependant, elles teignent en jaunes, verts et gris, selon les mordants.

En effet, le jaune n’apparaîtra que lors de l’ajout de mordant à l’aluminium, de pierre d’alun. L’alun participera aussi à la fixation des teintures.

Bain de teinture aux ronces avant que le mordançage à l'alun qui fera apparaître le jaune
Bain de teinture aux ronces avant que le mordançage à l’alun qui fera apparaître le jaune

Le foyer

Avec Julien, un des wwoofeurs, nous avons regardé des photographies des différents foyers que j’ai utilisés lors des cours de teinture que j’ai donnés et de mes expériences.

Ici, le foyer sera utilisé pour l’artisanat et notamment la teinture, mais aussi à l’occasion des prochaines soirées “grillade” que cette joyeuse bande organise avec plaisir…

Nous avons donc étudié diverses solutions avant de choisir.

Option 1 – le feu dans un trou

C’est la technique que j’utilise dès que je le peux, quand il y a de la place à l’extérieur. Donc, c’est celle que nous avons choisie.

Foyer dans un trou couvert par une grille pour cette teinture aux ronces
Foyer dans un trou couvert par une grille pour cette teinture aux ronces

Enfin, je me permets de vous présenter les autres options dont nous disposions.

Option 2 – le foyer péruvien

J’en ai acheté un en terre cuite au marché de Cusco lors de mon voyage pour assister au Tinkuy de tisserands en novembre 2013. Maintenant, ils en font en tôle. Je ne sais pas s’ils sont aussi efficaces.

Foyer traditionnel péruvien, dans son emballage d'origine
Foyer traditionnel péruvien, dans son emballage d’origine

Malheureusement, il s’est cassé lors de mon déménagement à Puerto Montt et ne pouvait pas être réparé.

Je voudrais en refaire un, il est très économe, je l’ai beaucoup utilisé à Mamiña. Il est aussi facile à allumer et à alimenter.

Je suis à la recherche d'argile pour essayer de refaire ce type de foyer
Je suis à la recherche d’argile pour essayer de refaire ce type de foyer

Il faut que je trouve de l’argile d’assez bonne qualité et que je fasse des tests.

Option 3 – Fetapera malgache

Fetapera malgaches, type "rocket stove", boîtes de conserve et ciment. Un peu lourd, mais efficace
Fetapera malgaches, type “rocket stove”, boîtes de conserve et ciment. Un peu lourd, mais efficace

Alors j’ai utilisé la fetapera malgache, à Madagascar bien sûr. Cela m’a plu. Il en existe différents modèles. Il y a les lourdes qui conservent mieux la chaleur, comme ci-dessus. Mais, il y a aussi les légères en tôle.

En effet, c’est léger et très économique, car elle peut être alimentée avec un peu de petit bois ou du charbon de bois. Ci-dessus, elles sont chauffées au charbon de bois de bambou de production locale.

La partie basse récolte les cendres et assure l’aération, le foyer avec son combustible est posé sur une grille dans la partie haute.

Alors, je m’en suis achetée une que j’ai utilisée pendant quelques mois à Concon, alimentée au petit bois que je glanais lors de mes promenades. Depuis longtemps, je m’intéressais à ce type de foyer.

Fetapera malgache légère en tôle recyclée
Fetapera malgache légère en tôle recyclée

Option 4 – Casserole spéciale

Cette fois-ci, j’aurais bien aimé répéter l’expérience de la casserole spéciale, tentée à Concon.

Teinture à l'eucalyptus avec la super casserole
Teinture à l’eucalyptus et aux ronces avec la super casserole, à Concon, Chili

Mais quand je suis allée voir Gérard, l’oncle de Paul, pour chercher une tôle, il m’a proposé une ancienne auge pour les chevaux.

Ancienne auge pour les chevaux qui reprend du service
Ancienne auge pour les chevaux qui reprend du service

Elle est très intéressante, mais un peu lourde et il faudrait boucher un trou d’évacuation. Pour le moment, la partie trouée est en hauteur et elle sert à la préparation de purins et aux essais de rouissage d’orties. En outre, elle récupère les eaux de pluie qui sont toujours préférables…

Test de rouissage des orties
Test de rouissage des orties

Elle est donc fort utile.

Option 5 – La cuisinière

Quand on a pas accès aux solutions présentées ci-dessus, on peut utiliser la cuisinière. Celle à bois est l’idéale, dans ce cas, car la chaleur est mieux répartie et moins violente.

Teinture à la cochenille, à Santa Fe, Argentine. La cochenille ne prend que très peu de place. Il s'agissait d'un atelier-formation et nous n'avions pas de très grandes quantités de fibres à teindre.
Teinture à la cochenille, à Santa Fe, Argentine. La cochenille ne prend que très peu de place. Il s’agissait d’un atelier-formation et nous n’avions pas de très grandes quantités de fibres à teindre.

La filature

Filer la laine

Ah, filer de la laine, c’est facile, il suffit d’avoir un fuseau… et de bien la préparer. J’ai donc rédig´é un article à ce sujet, car j’ai ramené de nouveaux matériaux de Suisse. Je prévois aussi un autre article sur le lavage de la laine qui est un sujet crucial.

Filer, c’est facile, mais c’est long. Je sais déjà depuis longtemps ce que l’on peut obtenir avec les ronces. Donc, je préfère teindre les petites quantités que je produis avec de nouvelles matières tinctoriales.

Enfin, la teinture

Notre bain de teinture aux ronces a déjà refroidi
Notre bain de teinture aux ronces a déjà refroidi
Nous avons sorti la laine du bain froid et l'avons mis à sécher sur des clayettes à cet effet
Nous avons sorti la laine du bain refroidi et l’avons mis à sécher sur des clayettes à cet effet

Je n’avais pas de pierre d’alun, cela explique la couleur verdâtre de la laine. L’alun est un mordant, mais aussi un modificateur, comme nous pouvons l’apprécier ici. Rien n’empêche de faire un bain de post-mordançage.

Pour les expériences suivantes, j’ai dû me procurer de l’alun, la seule forme que j’ai trouvée en supermarché, c’était de l’antifloculant pour piscine. Il faut bien lire les étiquettes et vérifier qu’ils contiennent bien du sulfate d’aluminium.

La petite pochette blanche au milieu du bain de teinture est l'antifloculant de piscine
La petite pochette blanche au milieu du bain de teinture est l’antifloculant de piscine

Filer les ronces

Il me semblait qu’il devait être possible de filer des fibres de ronces, mais je ne sais pas encore comment. Avis aux connaisseurs…

Les ronces décoratives?

Avec cette profusion de techniques, comment ne pas tirer profit des ronces, matériaux si abondant, très ou trop renouvelable?

Vannerie en ronces

Si les ronces sont un peu difficiles à utiliser en filature, il semblerait qu’elles soient encore utilisées de nos jours en vannerie, après une bonne préparation. Il faut savoir diviser les tiges et les faire tremper avant de les utiliser.

Tapisserie décorative

Bien que les épines ne glissent pas bien entre les fils de chaîne, rien n’empêche d’utiliser des branches de ronce dans des tableaux décoratifs tissés. II me semble qu’elles y trouveraient bien leur place.

Je viens de mettre à rouir quelques branches de ronce, dans l’espoir de pouvoir éliminer les épines.

Voici les baguettes de ronces que j'ai choisies pour les mettre à rouir pour les inclure dans panneau décoratif tissé
Voici les baguettes de ronces que j’ai choisies pour les mettre à rouir pour les inclure dans panneau décoratif tissé

Les ronces en permaculture

Comme nous n’allons pas exterminer cette matière première difficilement épuisable, nous allons aussi essayer d’en tirer parti du point de vue agricole et surtout permacole.

Permaculture

Création de haies grâce aux ronces

En effet, les ronces procurent de bonnes bases pour créer des haies. Il ne faut pas oublier de les tailler très régulièrement. Là, les chèvres ou des camélidés (lamas ou alpagas) peuvent nous aider.

Protection des jeunes arbres fruitiers

Ou bien, on peut les utiliser en les guidant, pour entourer de jeunes arbres fruitiers, par exemple.

Pour faciliter les boutures

Je viens d’apprendre que les racines des jeunes rejets permettent de produire des hormones de bouture d’excellente qualité.

Jeunes pousses de ronces
Jeunes pousses de ronces

Nous venons d’arracher de nombreuses ronces pour construire un poulailler.

Racines de rejetss de ronces
Racines de rejetss de ronces

J’ai donc récupéré les racines des rejets de ronces comme le conseille Gérard Ducerf. Déjà, je suis entrain de tester cette hormone de bouture maison.

Test de boutures, lavande, romarin et sauge dans hormone de bouture de ronces
Test de boutures, lavande, romarin et sauge dans hormone de bouture de ronces

Comme je suis entrain de tailler les plantes aromatiques du mandala, le pot se remplit chaque jour un peu plus.

Cuisine

Les anthocyanes

Les principaux colorants des mûres et de beaucoup de fruits noirs ou rouges sont appelés anthocyanes. On les trouve aussi dans les cassis, framboises, myrtilles, cerises, maqui, raisins… mais aussi dans les choux rouges et un certain nombres de fleurs.

Or, tous sont plutôt décevants en teinture.

Alors qu’ils sont excellents du point de vue nutritionnel, mais ils sont très instables du point de vue de la teinture.

En effet, leurs couleurs varient selon l’acidité ou l’alcalinité du milieu. Ils ont même servi pour faire des test d’acidité en chimie.

Petite fille peignant au choux rouge
Petite fille peignant au choux rouge, nous aurions pu en faire autant avec du jus de mûres

Donc, il vaut beaucoup mieux manger les mûres que de les utiliser pour teindre.

Quelques recettes où interviennent les ronces

Je viens d’apprendre que les bourgeons étaient comestibles… comme les asperges.

Jeunes pousses de ronces
Jeunes pousses de ronces

Confiture de mûres, fruits des ronces

La confiture de mûres est une des plus fameuses. Le sucre est un très bon conservateur. Il permettra de faire dure les plaisirs de l’été.

Je suis à la recherche de la meilleure recette. Dès que je la trouve, je vous la communique.

Ronces médicales

En outre, les ronces sont aussi utiles en médecine alternative.

En matière de médecine, je ne suis pas spécialiste, c’est pourquoi, je me permets ici de citer Wikipedia.

“La ronce est une plante médicinale « très appréciée dans l’Antiquité pour son action astringente, antidiarrhéique et antihémorragique »49 : Pline l’Ancien la vante pour ses vertus anti-inflammatoires de l’intestin et de la bouche, décrit un sirop à base de mûre de ronce (le panchrestos, littéralement « bon à tous maux »). Ses vertus sont également reconnues au Moyen Âge comme les mentionne l’école de médecine de Salerne, Hildegarde de Bingen au XIIe siècle qui la préconise contre les hémorragies du fondement50,51. Dans l’esprit de la pensée magique médiévale reposant sur la théorie des signatures (plaies sur la peau analogues à la piqûre des aiguillons), la ronce est réputée retirer les affections de peau en rampant sous ses arceaux et être le meilleur antidote des morsures de serpents52. Dans l’occident médiéval, elle a également une action ambivalente : les mûres sont accusées « de nuire à la santé, d’engendrer des maux de tête et de la fièvre », et cette mauvaise réputation se rencontre encore aujourd’hui dans son surnom de « ronce de renard », cet animal qui « cueille » les fruits et les souille facilement de ses déjections53. Les botanistes du XVIe siècle (Fuchs, Dodoens) reconnaissent également ses vertus médicinales49. Elle est dite à bon droit, au même titre que les roses et les épervières, « la croix des botanistes », les anciens voyant en elle une panacée pour guérir presque toutes les maladies54.

Grâce à leur richesse en tanins astringents, les feuilles séchées et les jeunes pousses fermentées sont utilisées en gargarismes détersifs, en tisanes, pour soigner les angines55. Elles apportent également de la vitamine C.”

Wikipedia

Boutons de ronces
Boutons de ronces

Papier de ronces

Nous allons essayer de récupérer la cellulose des ronces que nous avons utilisées pour teindre pour en faire du papier végétal artisanal. Ceci va être une première pour moi.

Le processus

Il s’agit de faire cuire les ronces longuement dans une solution fortement alcaline qui libérera les fibres de cellulose.

Le matériel

  • Une grande casserole,
  • Une grande bassine,
  • De la soude caustique,
  • Des gants,
  • Des cadres tendus d’une toile fine,
  • Le mélange de fibres bien cuites et bien mixé,
  • Des planches,
  • De vieilles couvertures,
  • Quelques briques ou mieux une presse…

Les résultats

Ils restent à venir, je réunis le matériel, j’espère que les expérimentateurs arriveront bientôt.

Alors, je n’oublierai pas de vous en parler

Conclusion sur les ronces

Ainsi, j’espère que vous ne regarderez plus les ronces comme une méchante mauvaise herbe, après la lecture de cet article. Comme nous l’avons vu, cette plante a vraiment beaucoup à nous donner.

Enfin, nous nous devons de l’apprécier à sa juste valeur.

Pourquoi pas un atelier?

Je pense revenir en Europe en mars 2025, cela pourrait être l’occasion de rencontrer mes lecteurs inconnus.

Toxiques, les plantes?

Mis à jour le 26 SEPPTEMBRE 2019

Et les plantes toxiques?

Les plantes toxiques doivent représenter moins d’1 % des plantes en général. J’essaie de les éviter, c’est pourquoi je collectionne les livres de botanique, je m’informe. Dominique Cardon en signale certaines dans ses livres.

Les livres sur les plantes médicinales donnent aussi beaucoup d’informations.

Livre qui donne des informations très détaillées, le seul défaut est le nombre restreint de plantes
Livre qui donne des informations très détaillées, le seul défaut est le nombre restreint de plantes

Même des plantes qui servent habituellement de fourrage pour le bétail, ou d’aliments pour les humains peuvent être ou devenir toxiques dans certaines conditions. Certaines plantes doivent être cuites pour être consommées, comme par exemple la rhubarbe ou le tapioca.

Il y a un mouvement, parti d’Angleterre, “Incredible Edible” (quelque chose comme comestibles incroyables) qui tend à remanger les plantes sauvages. Il y avait lors de l’atelier d’ecoprint à La Chapelle Blanche Saint Martin, une femme qui avait un restaurant à Chinon, où justement elle ne servait que des plantes sauvages. Une meilleure connaissance de la botanique peut nous amener à modifier profondément notre alimentation. George Oxley à écrit sur ce thème.

Ce mouvement est entrain de prendre de l’ampleur, récemment au Brésil, j’ai eu l’occasion de consulter un livre passionnant et très détaillée à ce sujet.

Livre sur les plantes et arbres comestibles au Brésil
Livre sur les plantes et arbres comestibles au Brésil

Dans la même collection, il existe un livre sur les plantes toxiques et un autre sur les plantes médicinales, ils sont très documentés.

Un peu d’histoire des teintures toxiques

La toxicité de certaines plantes n’a pas toujours fait peur aux teinturiers…

La daphnée ou trentanelle

Elle a été très longtemps utilisée par les ateliers de teinturiers, elle poussait sauvage et était récoltée pour teindre en jaune en remplacement de la gaude (reseda luteolens) surtout dans le midi de la France tout en sachant qu’elle provoquait la cécité des ouvriers teinturiers et certainement aussi des pauvres gens qui les ramassaient (cf. Dominique Cardon).

La jusquiame noire

Cette plante qui était utilisée au moyen-âge pour empoisonner les flèches des soldats est proposée comme source d’indigo par un manuel de teinturerie qui date de peu après la Révolution Française “L’art de la teinture des fils et des étoffes de coton” signé par Le Pileur d’Apligny, an VI, 1798 (ce document très intéressant est disponible gratuitement sur internet).

Apparemment, l’auteur n’a pas été suivi. Heureusement, parce qu’anciennement les tinturiers en indigo goûtaient leurs bains pour savoir s’ils étaient prêts.

Il y a aussi une sorte d’indigo dans la scabieuse et dans les cardères ou “cabarets des oiseaux” qui ne me semblent pas toxiques et en plus ils sont mellifères. Cela pourrait valoir la peine de développer ces plantes… en outre, les cardères servait à carder la laine…

Mordants toxiques

Outre, les plantes elles-mêmes, les teinturiers n’hésitaient pas utiliser des métaux aussi dangereux que l’arsenic et le plomb. Beaucoup de manuel de teintures végétales relativement récents parlent de mordançage au chrome et à l’étain, parfois sans indiquer leur dangerosité. Le cuivre et l’aluminium semblent ne pas être sans danger.

Comment connaître les plantes toxiques?

L’idéal est de prendre des précautions, India Flint raconte dans un de ses beaux livres sur l’ecoprint (que l’on m’a prêté très gentiment pour quelques jours à Santa Fe, Argentine) comment en arrivant en Inde, elle avait testé les feuilles d’un arbre très toxique sans le savoir.

Telabotanica et d’autres applications de ce style peuvent nous aider, il y en a plein de disponible sur mobile.

Différences de points de vue entre l’Europe et l’Amérique

La rue (ruta graveolens) réputée toxique en France, est couramment utilisée au Chili contre les douleurs abdominales, elle était utilisé dans les couvents et ardemment recommandées dans les écoles catholiques pour réduire les désirs sexuels. On la trouve en pots, dans presque tous les commerces, elle est sensée porter chance.

Le ricin que les Argentins appellent tártago
Le ricin que les Argentins appellent tártago

Le ricin dont les graines sont très toxiques, une amie argentine de Santa Fe, me racontait qu’elle jouait à la dinette avec les feuilles quand elle était petite. Lors du stage à La Redonda, elle a bien joué  du marteau avec ces feuilles. le résultat était intéressant, cette feuille a de grosses nervure qui rendent bien.

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Les baies et graines

Lierre, troëne, sureau yèble, phytolacque…

La plupart du temps les teintures obtenues à partir de baies ne sont pas solides au lavage, alors pourquoi se compliquer la vie avec des baies toxiques.

On peut souvent obtenir le même résultat avec des baies alimentaire (myrtille, cassis, mûres…), par exemple en utilisant les résidus de la fabrication de gelées.

Le ricin

On extrait l’huile de ricin (castor oil) sans danger, des graines très toxiques, cette huile est utilisée pour mordancer les fibres végétales, ainsi que l’explique Michel Garcia.

Livre de Michel Garcia, donne de nombreuses idées
Livre de Michel Garcia, donne de nombreuses idées

Les plantes entières

Cigüe

Pas besoin de présenter la cigüe, connue pour avoir tué Socrate. J’ai vu indiqué dans un manuel de teintures naturelles que le liber de cette plante teignait. Je n’essaierai pas.

Et pourtant cette plante aurait des vertus mécidinale pour des maladies des articulations.

Le datura

Plante importante dans la médecine traditionnelle Mapuche, qui a de nombreux noms en espagnol (estramonio, miyaya, chuchampe, coco del diablo, toloache…) est en outre halucinogène. Toutes ses parties sont toxiques.

Une amie de mes parents qui savait que je teignais avec les plantes m’en a ramené une pleine cargaison un jour de son jardin, j’ai dû refuser le cadeau. Si même la fumée quand la plante brûle est dangereuse, que penser des vapeurs et de ce qui peut rester dans le fibres?

Datura, plante bioindicatrice, très toxique et halucinogène

Depuis, en écoutant les conférences de Gérard Ducerf sur Youtube, j’ai appris que c’était une plante bioindicatrice.

Le parqui

Le parqui ou palqui (parqui cestrum) est une solanacée très courante dans la région centre du Chili. Les habitants de La Ligua m’avaient dit que les anciens utilisaient les baies noires pour marquer les sacs de blé.

C’est une plante médicinale, mais elle peut être assez toxique pour tuer des vaches qui viennent d’une zone où cela ne pousse pas, elles ont vue du vert, elles ont mangé bien que cela sente très mauvais et en sont mortes.

Je ne connaissais pas encore l’histoire des vaches de Longotoma. Des paysans avaient achetés de grosses vaches du Sud et pensaient les alimenter avec de l’herbe rase et sèche à Los Romeros, où j’ai habité. Ces vaches ne connaissaient pas le parqui, sur 150 vaches, une cinquantaine en sont mortes. A Concón, chez mon ami Uldis, les vaches et les chevaux connaissaient le parqui et ne s’en approchaient pas, les seuls citroniers que ces animaux n’attaquaient pas étaient protégés par un pied de parqui!.

J’ai essayé de teindre avec les baies de parqui, j’en ai mis un peu dans une petite casserole avec de l’eau et 100 grammes de laine et un peu d’alun. Cela sentait si mauvais que j’ai eu du mal à aller éteindre le gaz, bien que la cabane était très ventilée…

J’ai obtenu un vert émeraude très clair qui m’a beaucoup plu, mais je n’ai jamais recommencé. C’était une de mes premières expériences quand je vivais à La Quebrada del Pobre, à 8 km de La Ligua.

Parqui
Parqui

Traditionnellement, on nettoie les braises dans les fours à pain avec des branches de parqui, il intervient dans un certain nombre de superstitions.

floripondio
Floripondio, dans une pépinière a Antananarivo, Madagascar
Floripondio, dans une pépinière a Antananarivo, Madagascar

Ce bel arbre que l’on rencontre dans certains jardins, et même dans les rues (à La Ligua – Chili, par exemple) est très toxique, curieusement ses fleurs attirent les abeilles.

digitales

Cette jolie plante, sert à fabriquer des médicaments pour le coeur. Je préfère m’abstenir d’y toucher.

Arnica, aconit, belladone, muguet, saut de salomon, Laurier cerise…

La liste est longue… et elles ont presque toutes des propriétés médicinales…

Il faut considérer que pratiquement toute la famille des euphorbes comme toxique et aussi grande partie des solanacées, ainsi même toute la plante de la pomme de terre est toxique, sauf le tubercule que l’on consomme et celui-ci peut aussi être toxique s’il verdit à la lumière.

Il y a un curieux jardin au Nord de l’Angleterre, à Alnwick, qui ne regroupe que des plantes toxiques… Ces plantes sont certainement très toxiques, mais elles sont biodégradables, ce qui n’est pas le cas des polluants chimiques…

Je viens de découvrir en cherchant la video sur le jardin anglais, qu’il avait un équivalent en France.

Les champignons

Beaucoup de champignons teignent, ils peuvent donner tout l’arc-en-ciel, comme en témoigne le livre de Marie Marquet et celui de Miriam Rice et Dorothy Beebee que l’on m’a donné à Kuching.

Manuel de teinture à l'aide de champignons, certains sont toxiques
Manuel de teinture à l’aide de champignons, certains sont toxiques
Livre de Marie Marquet, la plupart des champignons décrits sont toxiques, elle indique les précautions à prendre
Livre de Marie Marquet, la plupart des champignons décrits sont toxiques, elle indique les précautions à prendre

Malheureusement, la plupart de ceux qui teignent sont toxiques, comme les cortinaires, par exemple.

Le champignon de Paris n’est malheureusement pas mentionné comme tinctorial, c’est dommage. Il y a tout de même quelques cèpes dans la liste,,,

Je ne les pas testés. Mon ami Hilaire, à Antsirabé, Madagascar, teint avec un champignon qui pousse sur l’eucalyptus, mais il ne semble pas toxique.

J’ai seulement testé des lichens appelé “barba de palo” au Chili (barbe de bois) qui donne un joli marron roux, il est assez rare et pousse lentement, je ne pense pas qu’ils soient toxiques. Cette teinture est réputée solide et anti-mites.

Conclusion

Il y a tant de plantes non toxiques qui teignent, pourquoi allez essayer celles qui sont toxiques? Sauf par ignorance.

Quand on a des doutes, mieux vaut teindre à l’extérieur, ne pas respirer le vapeurs et travailler avec des gants imperméables…

La prudence est de mise, mieux vaut s’informer et développer des connaissances botaniques qui en outre peuvent nous aider à nous soigner naturellement.

J’ai certainement oublié de nombreuses plantes toxiques, alors étudions un peu la  botanique… Il est parfois difficile d’avoir des informations sur des plantes qui paraissent être des “mauvaises herbes” invasives.

Par exemple, j’aimerai en savoir plus sur cette plante, j’espère  qu’elle n’est pas toxique, elle m’a donné un très joli jaune sur la laine mordancée à l’alun, elle attire les abeilles, mais telabotanica ne me donne pas de réponse correcte, car ils sont plus centrés sur les plantes européennes…

Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, détail
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, fleurs
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, fleurs
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, fleurs
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, fleurs
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, vue générale, cette plante disparaît à l'automne
Plante à jaune dont je ne connais pas le nom, courante à Puerto Montt, vue générale, cette plante disparaît à l’automne

 

Par hasard, je viens de retrouver cette plante derrière le FabLab de Loches (dont je parlerai dans un prochain article).

On vient de me dire qu’il s’agissait de renouée du Japon, ses jeunes pousses sont comestibles et c’est une plante bio-indicatrice pour les métaux lourds, mais n’en contient pas selon Gérard Ducerf. Elle est plutôt invasive. Il faut donc profiter des jolis jaunes qu’elle nous fournit, sans se priver.

Je viens de lire un livre qui doit être pratiquement introuvable, il date de 1968 et a été édité par Robert Morel, maison d’édition qui a malheureusement dû fermer depuis longtemps. C’est une traduction de l’anglais-américain et parle surtout des plantes toxiques d’Amérique du Nord, mais on en retrouve beaucoup en Europe…

C’est intéressant car il fait déjà des remarques concernant les agrochimiques et mentionne le livre de Rachel Carlson “Silent Spring”.

Photo à rajouter

Cochenille, cochenille, cochenille…

/// Cochenille, cochenille, cochenille… ///
Article du 12 août 2017, modifi´é le 27 avril 2024
Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024
Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es

Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com

La cochenille est une de mes teintures naturelles préférées, la force de sa couleur peut donner l’impression qu’elle est artificielle. Cet article est un des premiers de ce blog et j’y reviens pour la seconde fois. Je viens d’avoir une conversation très intéressante avec un Tunisien qui était très préoccupé par le sort des figuiers de Barbarie de Tunisie. Cela m’a poussée à chambouler l’ordre des mises à jour de mes articles.

J’ai beaucoup d’expériences et d’informations nouvelles sur la cochenille, il était temps de les partager.

Cochenille, surprises assurées

Teinture à la cochenille, à Mamiña, nord du Chili
Teinture à la cochenille, à Mamiña, nord du Chili
Cochenille sous influence du fer
La cochenille sous influence du fer

Cochenille qui teint,
cochenille qui ne teint pas ?

Le terme cochenille désigne un certain nombre de parasites dont seule une infime minorité sert en teinture. Les petits insectes que vous pouvez trouver aux pieds de vos arbres fruitiers ne teignent généralement pas. Rien n’empêche de les tester, cependant.

Nous ne intéressons donc pas à la cochenille farineuse.

J’ai été très surprise de voir récemment sur internet des photos de coléoptères associées aux teintures-additif E120 utilisés en alimentation. Il y a certainement une erreur qui prête à confusion.

Ce ne sont pas des doriphores! Il est à noter que la cochenille n’attaque que les palettes (feuilles) et non les fruits du figuier de barbarie. Cependant, les fruits deviennent très amers.

Voici la vraie cochenille

Cochenille sauvage sur le site archéologique de Tumshukaiko, près de Huaraz au Pérou
Cochenille sauvage sur le site archéologique de Tumshukaiko, près de Huaraz au Pérou

Le colorant de base, l’acide carminique, des cochenilles sèches, entières ou moulues. Si vous voulez teindre avec de la cochenille fraîche, il faudra en utiliser plus.

Cochenille sèche prête à être moulue
Cochenille sèche prête à être moulue
Cochenille moulue, prête à l'emploi
Cochenille moulue, prête à l’emploi

Un peu d’histoire

Anciennement, il existait différentes espèces de cochenille servant en teinture, mais elles sont pratiquement toutes disparues ou sont en voie d’extinction :

  • Dans le sud de la France on élevait les vers de kermes, sur les chênes kermes, qui donnait un rouge très luxueux. Quand la cochenille mexicaine est arrivée en Europe, ce marché a été bousculé et a fini par disparaître. Donc, le vers de kermes n’a plus été multiplié et son support, une espèce de chêne, est aussi devenu très rare…
  • il existait aussi une cochenille polonaise et une cochenille d’Arménie, celle-ci vivait dans les racines de certaines plantes des marécages, elle sont aussi en voie de disparition, les marais étant asséchés pour l’agriculture…
  • on mentionne aussi parfois une espèce égyptienne utilisée dans l’Antiquité, mais les spécialistes en doutent encore…
  • en outre, il existe une autre sorte de parasites cultivés sur des arbres en Inde. Il donnent à la fois un colorant rouge (maintenant peu exploité, vue la concurrence des teintures chimiques) et un vernis le lacq qui est encore utilisé… je reprends de mémoire des informations beaucoup plus détaillées dans les livres de Dominique Cardon, mais que je n’ai pas sous la main.
Test d'Ikat teint à la laque dye, avec mon amie Solange, sur une laine jaune
Test d’Ikat teint à la laque dye, avec mon amie Solange, sur une laine jaune

Toutes ces teintures ont eu une très grande importance, le rouge et particulièrement ces rouges nobles étaient l’apanage des élytes, qui se protégeaient par des lois somptuaires, dès l’Antiquité.

Que reste-t-il ?

La teinture avec le tissage et les tanneries furent les premières industries à se développer et eurent une importance considérable dans l’histoire.

Il ne reste donc plus que la cochenille du nopal (nom mexicain du figuier de Barbarie, au Pérou et au Chili, on parle de Tuna) qui ait encore une certaine importance, mais plus dans le textile, essentiellement dans l’alimentation et les cosmétiques. Les colorants artificiels sont interdits dans l’alimentation en Europe. La garance n’a pas d’autorisation pour d’éventuels effets sur le coeur.

La cochenille seule, se maintient et son marché vient de subir récemment un regain d’intérêt qui a provoqué une flambée des prix.

D’où vient la cochenille ?

La cochenille (dactylo coccus) provient d’un petit insecte parasite du figuier de barbarie (opuntia) et de quelques autres cactus. On exploite la femelle quand elle est prête à pondre ses oeufs. Elle ne mesure pas plus de 3 mm. Celle-ci n’a pas d’ailes, et ne bouge pratiquement pas de l’endroit où elle est née.

Quand la larve naît elle s’accroche au nopal et commence à sucer sa sève. Quand elle est au stade adulte, c’est le mâle qui est beaucoup plus petit et qui a des ailes qui vient la féconder.

Elle vit cachée sous une couche d’une espèce de cire qu’elle produit pour se protéger. Dans la nature, c’est le vent qui les répandent en arrachant parfois des larves de leur feuille.

La cochenille d’élevage est de meilleure qualité, contient plus d’acide carminique, car leurs éleveurs les protègent au maximum et elles produisent moins de cire protectrice. Cette cire pose de petits problèmes lors de la teinture. Donc, moins il y en a, mieux c’est…

Palette de Nopal infectée de cochenille, photo prise à Chinchero près de Cuzco dans l'atelier d'un groupe d'artisanes qui travaillent selon les traditions anciennes du Pérou
Palette de Nopal infectée de cochenille, photo prise à Chinchero près de Cuzco dans l’atelier d’un groupe d’artisanes qui travaillent selon les traditions anciennes du Pérou

D’où vient la cochenille

Elle était à l’origine élevée au Mexique sur les figuiers de barbarie appelés Nopal localement. Le Nopal est une plante très importante au Mexique, non seulement pour la cochenille, mais il sert aussi d’aliment courant sous différentes formes et il est aussi médicinal. Un paysan de La Ligua (Chili) me disait que les vaches aiment bien brouter les Figuiers de Barbarie.

La cochenille est aussi médicinale dans le Nord de l’Argentine, où elle existe encore, mais est très rare. On l’utilise pour des affections respiratoires.

Les peuples originaires du Mexique ont très tôt vu des atouts dans ce petit parasite, qu’il se sont mis à élever pour la jolie teinture rouge carmin qui en est tirée.

Il y a un vocabulaire très ample en Nahuatl et dans les différentes langues indigènes d’Amérique Centrale concernant les variétés de ces insectes sauvages ou élevés, les peintures, les teintures obtenues…

Au Pérou et au Chili

Textiles precolombinos del Museo San Miguel de Azapa, Arica, Chile
Textiles precolombinos del Museo San Miguel de Azapa, Arica, Chile

Par la suite les Incas et certainement d’autres peuples précolombiens avant eux, ont collecté, puis élevé la cochenille, que l’on retrouve utilisée dans de nombreux et magnifiques textiles précolombiens.

Pagne précolombien, Museo San Miguel de Azapa, Arica, Chile

La qualité des couleurs des textiles des Indigènes surprirent les Espagnols quand ils arrivèrent en Amérique. Outre les richesses métalliques (or, argent, étain…), de nombreuses matières tinctoriales furent l’objet d’une exploitation à outrance provoquent des désastres économiques à leur arrivée en Europe (voir Dominique Cardon et Michel Pastoureau). La cochenille en faisait partie, mais aussi le Campeche, le Pau Brasil, le Quebracho…

Métier à tisser qui s’attache à la ceinture, avec sa chaîne montée, Museo San Miguel de Azapa, Arica, Chile

La cochenille aujourd’hui

J’aurais certainement l’occasion de vous donner plus de détails, quand je pourrais voyager au Mexique prochainement.

Lors de l’IFPECO de Madagascar, j’ai eu l’occasion de rencontrer un spécialiste de la cochenille. J’irai le visiter dès que possible.

Il y a quelques années, j’avais fait spécialement quelques jours à Moquegua, au Sud du Pérou, pour en acheter. Dans cette zone, la plupart des figuiers de Barbarie sont infestés. Cela se voit depuis le bus.

J’étais passée dans un bureau du Ministère de l’Agriculture, pour savoir où je pourrai en trouver. On m’a demandé combien de tonnes j’en voulais. On m’avait donné quelques adresses pour en acheter au détail.

La foto est un peu floue, je l'ai prise à partir du bus en mouvement, mais voici la cochenille dans la nature
La photo est un peu floue, je l’ai prise à partir du bus en mouvement, mais voici la cochenille dans la nature

Lors de ce voyage, en passant en bus à travers un petit village qui s’appelle La Joya (le bijou), j’ai vu des grands tas au bord de la route. Ce n’était pas des tas de sable, mais des tas de cochenille.

Pendant mon dernier voyage au Pérou, fin 2018-début 2019, j’ai voulu en racheter. J’avais  plusieurs adresses où en acheter, cette fois-ci, il n’en restait qu’une à Moquegua. À Arequipa, zone de production, je n’ai pas réussi à en acheter.

À La Joya, les tas avaient disparu.

Les prix avait beaucoup augmenté. Maintenant, ils exportent les figues de Barbarie, et pour cela, on ne peut plus laisser se développer les cochenilles, car elles rendent les fruits amers.

Belle couleur et problème écologique

En Europe, la cochenille a été introduite dans les Iles Canaries. Je viens de découvrir qu’elle était entrain de s’étendre maintenant à l’Andalousie et à grand partie du Maghreb où elle pose de sérieux problèmes. Mais, je ne sais pas s’il s’agit d’une espèce tinctoriale qui fait des ravages.

Pied de Nopal ataqué, semble-t-il, par la cochenille au Jardin Botanique de Málaga, Espagne
Pied de Nopal ataqué, semble-t-il, par la cochenille au Jardin Botanique de Málaga, Espagne

Par curiosité, j’ai gratté un peu,, pour mieux observer.

Je n'ai pas eu de grandes taches rouges, mais sans doute, ce sont des cochenilles qui ne sont pas encore mûres pour être récoltées
Je n’ai pas eu de grandes taches rouges, mais sans doute, ce sont des cochenilles qui ne sont pas encore mûres pour être récoltées

Dans ce très beau jardin botanique, il y avait toute une série de pieds de nopal de variétés différentes, seul ce pied-là était attaqué.

Je viens d’avoir la confirmation, lors de cette conversation téléphonique, du fait que ces parasites se développaient en Tunisie.

Ce ne serait pas la première fois, à Madagascar, une amie me racontait qu’en 1825 les Français, pendant la colonisation l’avait déjà introduite. Ils ont ainsi gravement accéléré ainsi la désertification, puis elle semble avoir disparue.

Je lisais aussi récemment la relation d’un problème semblable en Australie sur des surfaces encore plus importantes, où les figuiers de Barbarie s’était follement développées.

Comment utiliser la cochenille ?

Elle est généralement vendue sèche. Au Pérou, on peut la trouver fraîche. Mais, je ne l’ai pas testée ainsi.

Je les toujours achetées sèches, au Pérou, pour pouvoir leur faire passer la douane pour rentrer au Chili, et ce non sans difficultés. Bien que cela soit expressement autorisé par un texte du SAG, organisme qui prétendait se les approprier.

Au Chili, il y a eu quelques tentatives avortées d’élevage, notamment dans la région de la Serena, près d’Ovalle et près d’Iquique, dans le Grand Nord chilien, à La Huayca.

Là, on raconté l’histoire de quelqu’un qui avait planté 5000 pieds de Nopal, ou plutôt de Tuna comme on dit au Chili. Pour qu’ils prennent bien, on les avait accompagnés de crottes de chèvres et de mouton comme engrais. Peu de temps après, il avaient 5000 pieds de Tamarugo, sorte d’acacia local, dont les troupeaux avaient mangé les graines. La région s’appelle la Pampa del Tamarugal, le Tamarugo comme tous les acacias a une racine pivotante qui peut plonger sous terre à plus de 40 mètres de profondeur.

Préparation

La plupart du temps, on la broie finement pour qu’elle donne plus de couleur. J’utilise habituellement un moulin à café électrique), on peut aussi utiliser un mortier. En cas d’absence de ces outils, on peut aussi faire comme mon ami M. Hilaire sur cette photo. Cela a très bien fonctionné. C’est minimaliste et efficace.

Préparation de la cochenille avec M. Hilaire à Madagascar
Préparation de la cochenille avec M. Hilaire à Madagascar

On peut aussi l’utiliser entière, on perd peut-être un peu de colorant. Mais la laine est plus facile à laver ensuite. En effet, les particules de cochenilles broyées ont tendance à s’accrocher aux poils de la laine et il faut beaucoup de rinçage pour les éliminer.

Pour éviter la perte de colorant, je laisse maintenant ma cochenille tremper à froid avec la laine, pendant plusieurs jours, avant de chauffer le bain.

Les couleurs

La cochenille peut donner une grande variété de couleurs allant du rose au gris, en passant par le violet, le rouge et l’orange, suivant la qualité de l’eau et le (ou les) mordant(s), plus ou moins foncé selon la proportion utilisée.

T-shirt teint la cochenille lors d'un cours près de Santa Fe, Argentine
T-shirt teint la cochenille lors d’un cours près de Santa Fe, Argentine, les irrégularités étaient voulues

La teinture à la cochenille est très sensible aux différentes traces de minéraux dans l’eau et au pH (acidité ou basicité de l’eau du bain).

Donc, il faut tout d’abord faire très attention l’eau et à la casserole que l’on va employer:

  • Si la casserole est en aluminium, elle participera au mordançage (mais attention, l’acide du bain finira par l’attaquer et la percer, cela m’est arrivé plusieurs fois, même sur de grandes casseroles). Il vaut donc mieux utiliser une casserole émaillée (sans défaut, sinon le fer entre en contact avec le bain et le modifie) ou une casserole en acier inoxidable, les casseroles en grès contiennent du fer, puisque l’argile est colorée par le fer. Les casseroles en cuivre modifient aussi la couleur.
  • L’idéal serait donc d’utiliser de l’eau déminéralisée, l’eau de puits, de rivière, de pluie et du robinet contiennent souvent du fer, de l’aluminium et beaucoup d’autres minéraux.
  • Quand j’étais à Mamiña, petit village thermal à 120 km à l’est d’Iquique (nord du Chili), j’ai essayé différentes sources avec la cochenille et j’ai ainsi obtenu des résultats différents. J’obtenais des couleurs beaucoup plus vives qu’à Puerto Montt.
  • Ne pas oublier le mordançage soit à l’alun ou mieux aux tanins, ce qui garantit la solidité de la couleur.
  • Comme pour toute teinture, il ne faut pas oublier de bien laver les fibres qui arrivent souvent de chez le fabricant avec toutes sortes d’apprêts, de graisses et autres empesages pour la présentation, mais aussi, souvent pour faciliter la filature. Ces produits peuvent nuire à la bonne teinture ou à sa solidité.
Sélection de teinture à la cochenille que j'ai obtenues lors de mes exp´´eriences à Gletterens, Suisse. Le rouge au milieu a été obtenu par teinture solaire, fibres d'alpaga filées au fuseau, avec un peu de vinaigre
Sélection de teinture à la cochenille que j’ai obtenues lors de mes exp´´eriences à Gletterens, Suisse. Le rouge au milieu a été obtenu par teinture solaire, fibres d’alpaga filées au fuseau, avec un peu de vinaigre

Processus

  • Faire tremper la veille, la cochenille dans le bain (de 5% à 20% du poids des fibres), éventuellement avec les fibres sèches mordancées, pour qu’elle dégage plus de teinture et qu’elle pénêtre mieux dans la fibre (surtout pour la laine).
  • Mettre à chauffer à feu doux pendant une ou deux heures.
  • Laisser refroidir, si possible jusqu’au lendemain (très important pour la laine).
  • Sortir du bain, faire sécher à l’ombre, puis rincer et laver. Ne pas s’étonner s’il sort du jus rose, il faut bien nettoyer les fibres des débris d’insectes qui peuvent s’être accrochés aux fibres. Faire sécher de nouveau à l’ombre.

Les modificateurs doivent donner :

  • Fer : violet
  • crème de tartre + rouge, + clair
  • cuivre : gris
  • vinaigre : orange
  • citron : orange ou élimine la teinture
  • j’ai fait des tests avec beaucoup d’autres modificateurs, à Santa Fe, en Argentine, et nous avons fait des fiches récapitulatives, curieusement, ils n’ont pas eu beaucoup d’effet. Nous n’avions pas travaillé avec de l’eau déminéralisée.
Tableau d'échantillons de teinture à la cochenille, avec différents mordants et modificateurs, présenté par Luciana Marrone à l'ISEND de Kuching, Sarawak, Bornéo, Malaisie, en 2012
Tableau d’échantillons de teinture à la cochenille, avec différents mordants et modificateurs, présenté par Luciana Marrone à l’ISEND de Kuching, Sarawak, Bornéo, Malaisie, en 2012

Que faire avec le reste du bain ?

Il peut rester de la couleur dans le bain. On peut l’utiliser de nouveau pour obtenir des couleurs de plus en plus claires, on peut avoir ainsi de très jolis roses et mauves pastel en dégradé.

On peut aussi en faire de la gouache ou de l’aquarelle. Je viens de suivre un cours à ce sujet en Argentine. Ce type de procédé peut servir avec pratiquement n’importe quel reste de teinture.

Malgré son coût, la cochenille peut être bien rentabilisée par les bains successifs pour épuiser le colorant.

Teinture solaire

À Gletterens, en Suisse, j’ai fait des tests de teinture solaire. J’ai donc essayé la cochenille.

Teinture solaire à Gletterens
Teinture solaire à Gletterens
Une semaine après, le rouge le plus foncé est dû à la cochenille
Une semaine après, le rouge le plus foncé est dû à la cochenille

Ecoprint

La cochenille est aussi intéressante en ecoprint, elle peut donner des résultats originaux.

Ecoprint à la cochenille d'une des élèves du cours précédent de Luciana Marrone, tout juste déroulé
Ecoprint à la cochenille d’une des élèves du cours précédent de Luciana Marrone, tout juste déroulé

Cochenille avec les enfants

On peut tenter une activité très ludique.

Il faut s’armer:

  • d’un marteau en caoutchouc, de ceux qu’utilisent les carreleurs
  • d’une toile de fibres naturelles (coton, lin, soie ou laine) mordancée préalablement à l’alun
  • fleurs, pétales, feuilles
  • cochenilles entières détrempées quelques jours à l’avance
  • 1 litre de vinaigre ou trempent des clous ou de la ferraille (soupe de clous)

Il faut étaler la toile sur une table. On dispose les feuilles et les pétales de fleurs sur une moitié de la toile, on sème des cochenilles entre les feuilles et les pétales. On plie la toile de manière à recouvrir les pétales et les feuilles.

Puis on martèle la toile avec le marteau.

Au premier plan, le marteau frappe et frappe, les feuilles apparaissent
Au premier plan, le marteau frappe et frappe, les feuilles apparaissent

Après avoir bien martelé, on ouvre la toile. On enlève les feuilles, les pétales et les cochenilles. Si les empreintes vous semblent un peu pâles, trempez la toile dans la soupe de clous. Les couleurs vont s’assombrirent, les taches laissées par les cochenilles deviendront violettes.

Résultat après le passage dans la soupe de clous
Résultat après le passage dans la soupe de clous

Peinture, aquarelle

Avec la cochenille, comme avec n’importe quelle teinture naturelle, on peut extraire les pigments pour en faire des peintures.

J’avais déjà vu et revu les DVD que Michel Garcia a filmé à ce sujet. Il se trouvait que Luciana Marrone, une autre spécialiste des teintures naturelles et notamment de la cochenille proposait un cours dans son atelier à Necochea.

Nous avons extrait les pigments d’un vieux bain de cochenille.

Pigment de cochenille en pâte et en poudre
Pigment de cochenille en pâte et en poudre

Pigments entrain de filtrer, l'eau ne doit plus contenir de colorants à la fin de l'opération
Pigments entrain de filtrer, l’eau ne doit plus contenir de colorants à la fin de l’opération

Une fois les pâtes de pigments prêtes, nous les avons testés.

Nous avons sérigraphié des t-shirts, fait des tests avec des tampons. J’ai aussi essayé de peindre sur un morceau de cuir.

Voyage au Mexique

Nous avons déjà vu que le Mexique a été le premier à élever, ou plutôt, éduquer la cochenille, comme on dit au Mexique, bien avant le Pérou. Il existe une plus grande variété au niveau génétique des cochenilles au Mexique qu’au Pérou.

Il n’y a apparemment pas de continuité dans l’éducation au niveau géographique. Cela supposerait une exportation mexicaine précolombienne.

Musée de la Cochenille à Oaxaca, Nocheztlicalli

Oaxaca est la principale région de production de la cochenille. Ce sera e but principal de mon voyage. Je nourris beaucoup d’espoir concernant la visite de ce musée.

J’espère pouvoir y voir ce que je n’ai pas vu encore, la culture et la récolte.

Au Mexique, il y a aussi de l’indigo

L’indigo est une teinture avec un procédé bien spécial pour obtenir du bleu. On l’extrait d’un certain nombre de plantes, selon les lieux.

Le climat du Mexique permet la culture de l’Indigo suffructosa, une plante tropicale dont les feuilles possède une grande proportion d’indigo.

Je pense que j’ai beaucoup à apprendre au Mexique sur cette teinture qui me passionne.


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Les mordants, cela ne mord pas!

/// Les mordants, cela ne mord pas ///
Article créé le 22 juillet 2017, mis à jour le 31 mars 2024
Retour au Chili le 15 novembre 2024
Organisons donc des ateliers! C’est facile
+33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés.

Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com

Préparation du mordançage à l’alun lors du premier atelier à La Redonda, Santa Fe, Argentina

Que sont les mordants?

Les mordants sont des produits que l’on ajoute à la teinture, soit avant de teindre (prémordançage), pendant la teinture, ou après (postmordançage) pour assurer la solidité de la teinture.

Cette gamme de couleur doit  beaucoup aux mordants. Village Lacustre de Gletterens, Suisse
Cette gamme de couleur doit beaucoup aux mordants. Village Lacustre de Gletterens, Suisse

En général, ce processus modifie la couleur. Cependant, il est souvent indispensable pour fixer la couleur en provocant des réactions chimiques qui unissent les colorants à la fibre.

L’emploi des mordants n’est cependant pas systématique.

Certaines plantes peuvent colorer sans teindre définitivement (betterave rouge, plantes à anthocyane…). Dans ce cas, les mordants ne sont d’aucun secours. Ces teintures peuvent servir en alimentaire ou en cosmétiques, mais certainement pas pour les textiles.

Un peu d’histoire des mordants

Des tablettes sumériennes, écrite en cunéiforme, mentionne déjà des recettes de teinture avec notamment l’emploi d’alun.

En outre, déjà au XIIIème siècle, à Gênes et à Venise, en Italie des règlements classifiaient les plantes tinctoriales et faisaient la distinction entre plantes grand teint et plantes petit teint.

Au XVIIIème siècle, de nombreux chercheurs teinturiers et chimistes de renom ont fait des recherches pour améliorer la solidité des teintures et innover en ce qui concerne les mordants. Ils ont préparé des nuanciers très détaillés avec des échantillons. Domique Cardon en parle dans ses livres. Elle vient d’en publier un nouveau.

Voici le dernier livre de Dominique Cardon, j'attends avec impatience de pouvoir le lire, les mordants y joueront certainement un rôle important
Voici le dernier livre de Dominique Cardon, j’attends avec impatience de pouvoir le lire, les mordants y joueront certainement un rôle important

Prémordançage

Le prémordançage consiste à faire bouillir quelques heures les fibres avec le mordant, avant de les mettre dans le bain de teinture, si possible encore humides. Cette pratique permet d’attirer les fines particules de colorants naturels vers l’intérieur de la fibre où elles se fixent solidement.

Cette étape est donc cruciale. Donc, elle ne doit pas être prise à la légère pour une bonne formation et un bon résultat. C’est un temps de travail que l’on ne peut pas éliminer pour faire un cours en 3 heures1, le rêve de beaucoup. Tout n’est heureusement pas instagramable!

Il ne faut pas oublier d’éviter les chocs thermiques pour les laines. En effet, si l’eau vient à manquer dans la casserole lors du mordançage ou de la teinture, il faut rajouter de l’eau bouillante.

Découvrons les différents mordants

Les mordants sont des sels minéraux qui modifient le pH du bain de teinture:

  • alun de potassium
  • sulfate de fer
  • sulfate de cuivre
  • crème de tartre
  • oxalate de titane

D’abord l’alun

L’alun est un sulfate double d’aluminium et de potassium. Cela ressemble vaguement à  des cristaux de sel. Ce produit est très largement utilisé comme antifloculant dans la potabilisation de l’eau.

Il est connu comme désodorant, cependant je ne le conseillerai pas pour cet usage, vu que l’aluminium semble être impliqué dans de nombreuses maladies. Il était anciennement utilisé au Chili par les militaires pour faire baisser l’ardeur sexuelle de leurs recrues.

Préparation d'un bain de mordant d'alun à Gletterens, Suisse
Préparation d’un bain de mordant d’alun à Gletterens, Suisse

Pourquoi mordancer?

Le mordançage à l’alun est incontournable car il fait apparaître beaucoup de tons jaunes qui sinon resteraient cachés ou très pâles. Il est indispensable pour la cochenille qui ne se maintiendrait pas sans cela.

Si la couleur obtenue n’est pas à notre goût, il est toujours temps de faire un post-mordançage, en ajoutant un peu de mordant ou un modificateur à la fin de la teinture. En teinture naturelle, rien n’est définitif.

Michel Garcia fait de nombreuses démonstrations des gammes de couleurs que l’on peut obtenir grâce aux mordants, en faisant varier leurs proportions, en les mélangeant. Ses DVD sont passionnants. Je ne touche pas de commissions, mais ils méritent vraiment que je les recommande.

Nous avons appliqué ces techniques lors d’un atelier que j’ai dirigé à La Redonda, Santa Fe, Argentine.

Préparation des mordants dilués pour peindre
Préparation des mordants dilués pour peindre

Si la laine, la soie et les fibres protéiques ne donnent souvent pas l’impression que le mordançage soit nécessaire (au détriment de la solidité – c’est souvent très trompeur). Cependant, il devient absolument indispensable dans le cas des fibres cellulosiques (végétales) qui attrapent beaucoup moins facilement les couleurs. Sauf cas des tanins qui agissent comme des mordants.

Précautions

J’insiste sur le fait qu’il ne faut surtout pas oublier de laver soigneusement les fibres avant le mordançage. En outre, il faut aussi débouillir les fibres végétales, en les faisant bouillir assez longuement avec du savon. Puis bien rincer.

Il s’agit d’éliminer les graisses d’ensimage utilisées lors de la filature et aussi les différents apprêts et charges appliqués lors du tissage et de la mise en forme industriels de la toile. Lors de ces étapes sont souvent appliqués des huiles, sucres, amidons, plâtres, craie, azurants… soit pour faciliter le tissage, soit pour donner la tenue à la toile, ou pour la blanchir. Si ces ajoûts ne sont pas éliminés, ils attireront les mordants et les teintures et ces derniers partiront au fur et à mesure des lavages (parfois, même d`es le premier lavage) en emportant les colorants.

Éliminer cette étape nuirait gravement à la qualité et à la solidité de la teinture.

Un peu d’histoire

L’alun naturel a été exploité depuis la très haute antiquité, notamment en Egypte où des gisements naturel de minerai d’alun étaient exploités en plein désert (Voir Dominique Cardon). Il semblerait que la recherche du maintien de l’accès aux sources de l’alun (situées à l’époque en Orient) ait été une des raisons économiques des grandes croisades. Par la suite, on a découvert des gisements dans une zone volcanique près de Naples, en Italie. Cet alun s’appelait « l’alun du Pape« .

Le fer

Nous avons trois solutions: une rapide, une plus économique et une plus difficile d’accès pour ceux qui connaissent leur terroir.

Certaines eaux sont riches en fer, comme d’autres peuvent l’être en calcaire. Cela explique que certaines couleurs sortent plus vives à certains endroits. On trouve ici une des raisons de la recommandation d’utiliser, si possible, des eaux de pluie pour teindre.

Sulfate de fer

Le sulfate de fer s’achète en quincaillerie ou en jardinerie. On l’utilise notamment contre les limaces et les mousses. Ce sont des cristaux vert clair.

On doit en utiliser très peu, en principe moins de 3% du poids des fibres.

Il s’utilise le plus souvent en post-mordançage. Il obscurcit très rapidement les couleurs en les faisant virer généralement vers les gris et les verts bronze ou olive. La cochenille passe du rose-rouge au violet, elle est très sensible au fer.

Le changement de couleur est irréversible. Si l’on a des doutes, mieux vaut faire le test sur un échantillon.

Si l’on travaille avec un récipient en fer, le mordançage se fera automatiquement, mais peut-être irrégulièrement.

Cependant, il faut rincer abondamment les fibres après mordançage au fer, car le fer rend les fibres rêches et les fragilise. De nombreux textiles historiques mordancés au fer posent des casse-têtes aux archéologues et aux restaurateurs.

Dans les recettes anciennes, on l’appelle « couperose verte » ou « vitriol vert« . C’était très utilisé dans les encres pour les manuscrits.

Soupe de clous

La Soupe de Clous est une alternative un peu plus douce. Il s’agit en fait d’acétate de fer.

C’est très simple, on fait tremper de la ferraille, de vieux clous, dans du vinaigre (acide acétique) dans un récipient non fermé. La reáction dégage des petites bulles d’hydrogène. Après quelques jours, on récupère le jus pour mordancer.

Seau de soupe de clous. lors d'un atelier à Santa Fe, Argentine
Seau de soupe de clous. lors d’un atelier à Santa Fe, Argentine

Je l’utilise souvent en ecoprint.

Ecoprint sur laine, à Falaise, Normandie, France - Les mordants font ressortir les formes et contours des feuilles
Ecoprint sur laine, à Falaise, Normandie, France – Les mordants font ressortir les formes et contours des feuilles
Une autre application de la réaction des tanins avec le fer, ici sur du cuir tanné avec des végétaux
Une autre application de la réaction des tanins avec le fer, ici sur du cuir tanné avec des végétaux

Boues ferrugineuses

Autre solution, plus douce, mais sans doute plus difficile à trouver, utiliser des boues de sources en forêt qui combinent des sels de fer et des tanins provenant des déchets des arbres.

Ici, au Festival Yelen, les enfants découvrent le bogolan africain
Ici, au Festival Yelen, les enfants découvrent le bogolan africain

Ces boues sont encore couramment utilisées par les femmes qui filent la laine dans le sud du Chili. En Afrique, elles sont indispensables aux bogolans.

Certaines eaux naturellement chargées en fer modifieront aussi les teintes obtenues.

Activité

Cet enfant pratique cette technique en peignant avec de l'argile additionnée de soupe de clous sur une toile qui est passée dans un bain d'écorces d'arbres riches en tanins qui jouent le rôle de mordant
Cet enfant pratique cette technique en peignant avec de l’argile additionnée de soupe de clous sur une toile qui est passée dans un bain d’écorces d’arbres riches en tanins qui jouent le rôle de mordant

Le cuivre

Encore un sulfate, celui-ci est encore toléré en agriculture, même bio. C’est l’un des composants de la fameuse bouillie bordelaise.

Le sulfate de cuivre s’utilise aussi comme anti-algue pour les piscines et pour des traitement du bois.

On peut donc l’acheter en quincaillerie ou en jardinerie.

Ce sont de très jolis cristaux bleu, qui perdent leur couleur quand on les dilue dans l’eau.

Comme tous les dérivés du cuivre, ce produit est toxique et de nombreux teinturiers ne veulent plus l’utiliser. D’ailleurs, selon mes expériences, il ne fonctionne pas toujours.

Si l’on travaille avec un récipient en cuivre, le mordançage se fera automatiquement comme pour le fer.

C’est plutôt un modificateur, car il verdit les jaunes, les beiges et grise la cochenille.

Dans les vieilles recettes, il est appelé « couperose bleue » ou « vitriol bleu« .

L’oxalate de titane

C’est la grande nouveauté!

Je l’ai découvert en regardant le troisième DVD de Michel Garcia. Il permet d’obtenir de très beaux orangés avec les tanins.

J’ai récemment eu l’occasion de le tester, c’est vraiment très beau. J’en suis très contente. Je vous le recommande chaudement.

Mordants oxalate
Application d’oxalate de titane sur un écheveau de laine
Les feuilles orangées mettent en évidence l'oxalate de titane
Les feuilles orangées mettent en évidence l’oxalate de titane
Illustration de la variété des mordants
Illustration de la variété des mordants

La crème de tartre

La crème de tartre s’utilise en très petites quantités pour rectifier l’eau du bain qui peut être très calcaire (ce qui nuit à la teinture) et elle permet aussi d’empêcher l’alun de précipiter au fonds de la casserole et de cristaliser sur les fibres, ce qui les détériore.

En outre, la crème de tartre est inoffensive, elle était extraite des fonds de tonneaux de vin. Elle est actuellement utilisée en pâtisserie. Unie au bicarbonate, c’est l’un des composants de la levure chimique. Je l’achète dans les boutiques de produits pour pâtissiers.

S’utilise en très petites quantités, en particulier pour la cochenille.

Mordants - Ajout de crème de tartre
Mordants – Ajout de crème de tartre dans un bain de cochenille
Mordants - Ajout de crème de tartre dans un  bain de cochenille - Résultat
Mordants – Ajout de crème de tartre dans un bain de cochenille – Résultat; le bain rouge crème de tartre – le bain violet sulfate de fer

Les autres mordants chimiques

Anciennement étaient abondamment utilisés aussi:

  • le bichromate de potassium pour le noir de bois de Campêche, notamment. C’est un produit photosensible, utilisé pour les résines jaunes pour préparer les cadres de sérigraphie. Il faut donc garder les fibres mordanc´ees au chrome à l’abris de la lumière. Il rend les fibres rèches et cassantes. Le chrome est cancérigène.
  • le chlorure d’étain pour les rouges orangés de cochenille, il est très onéreux. Il servait anciennement pour la fabrication des miroirs. Primo Levi en parle dans l’une de ses nouvelles.
  • des sels d’arsenic, de plomb…

Tous ces produits sont bien sûr à bannir pour leur toxicité. D’ailleurs l’aluminium (de l’alun) et le cuivre ne sont pas sans danger. Le fer est à employer avec parcimonie car il rend les fibres rêches et elles se dégradent avec le temps.

Mordants naturels, mordant d’avenir

Les tanins

Ces mordants ne sont pas nécessaires avec les plantes qui contiennent des tanins, beaucoup de feuilles, d’écorces d’arbre, les fruits pas mûrs, les rumex, l’écorce de grenade, le brou de noix, les noix de galles, les pelures d’oignons…

Noix de galles, un concentré de tanins
Noix de galles, un concentré de tanins, elles sont très légères

Récemment, j’ai fait un test chez une amie, l’alun avait mystérieusement disparu, nous avons ramassé les écorces de grenades sous ses arbres et nous les avons utilisées comme source de tanins.

Mordants naturels tanins de grenades
Mordants naturels, tanins de grenades

Certains parlent des épluchures de bananes. C’est assez économique, encore qu’il vaut mieux chercher des bananes bio quand on sait la quantité de pesticides utilisés dans la culture de ce fruit. Je n’ai pas de photo à vous montrer car je n’ai pas encore testé.

Plantes bioaccumulatrices

Il existe aussi des plantes à mordants, en général des plantes bioaccumulatrices qui récupèrent l’aluminium des sols: lycopodes (rare en Europe, lycopodium clavata, miconia argentea, qui poussent sur des sols acides), simplocos (feuilles), camélia (même le thé), le vinaigre de pommes est connu pour être plus chargé en aluminum…

À Puerto Montt, j’ai souvent teint au vinaigre de pommes, résultat de « chicha« , cidre qui avait viré… J’avais ramené plusieurs bonbonnes de 5 litres d’une visite chez une amie à l’île Maillen.

Coucher de soleil à l'île Maillen
Coucher de soleil à l’île Maillen

Il faut bien sûr utiliser une plus grande proportion de ces plantes (en général parties égales) pour obtenir l’équivalent d’un mordançage à l’alun. Mais, la solidité de la teinture est bien meilleure.

Celestina Stramigioli mentionne dans ses livres l’utilisation des cendres de certaines plantes notamment des cactus. Elle décrit les techniques anciennes encore utilisées par des femmes de zones très rurales d’Argentine où l’alun est rare et cher. Il est à noter que l’opération a une importance telle, que ces femmes ont inventé un terme spécifique pour cette opération.

Essai de post-mordançage avec les cendres

Dans de nombreux endroits, notamment dans le sud du Chili, beaucoup de teinturières utilisent encore régulièrement des sources de boues qui contiennent sans doute du fer et d’autres minéraux (c’est une zone volcanique et les volcans relachent de grandes quantités de minéraux, des plus nobles aux plus dangereux).

Les modificateurs

Outre les cendres, de nombreuses traditions populaires utilisent le vinaigre, le jus de citron (qui peuvent renforcer l’action des tanins ou éclaircir les couleurs), l’amoniac, le bicarbonate, la soude, mais aussi l’urine, à mon avis ce sont plutôt des modificateurs  et nous les avons testés, lors des deux ateliers à Santa Fe, Argentine, puis plus en détail, lors de la formation à Pica (Chili) où j’ai préparé une série de fiches qui m’ont été très utiles par la suite.

Fiche de modificateurs et mordants
Fiche de modificateurs et mordants

Les plantes qui ne nécessitent pas de mordants

Dans beaucoup d’endroit où l’alun n’est pas disponible ou trop cher, on a recours à des mélanges de plantes qui apportent soit des tanins, soit des sels d’aluminium. Ces méthodes me paraissent plus écologiques. Elles nécessitent une bonne connaissance des plantes.

Un certain nombre de plantes (en général à tanins) ne nécessitent pas de mordants :

  • noyer (feuilles, brou, écorces…)
  • écorces d’arbre en général
  • sciures de bois
  • feuilles gallées ou attaquées par des insectes
  • peaux d’oignons, épluchures et noyaux d’avocats
  • glands, fruits d’aulnes
  • noyaux de fruits (pêches, mangues,  abricots, avocats…), coquilles de noix, noisettes, amandes, bogues de châtaignes et de marrons…
  • rumex
  • feuilles de chênes, chataigniers, marroniers, avocatiers…

Plantes à teinture substantive

Il existe quelques teintures dites “substantives” qui ne contiennent pas de tanins mais ne nécessitent pas de mordants.

Par exemple: le curcuma. Il n’est malheureusement pas stable à la lumière, ni aux acides et aux produits alcalins. C’est un cas typique de “petit teint“.

Indigo

La teinture à l’indigo est un procédé bien spécial et ne necessite pas de mordants.

Si l’on veut combiner un bain d’indigo avec un bain de jaune, pour obtenir un vert franc, on doit cependant mordancer le bain de jaune pour qu’il se fixe correctement. Il en est de même pour les combinaison avec des bains de rouge de garance ou de cochenille.

Solidité

Pour vérifier la solidité d’une teinture à la lumière:

  • Enrouler un morceau de fil teint (en faisant plusieurs tours) sur un carton,
  • En protéger la moitié avec un morceau de carton noir, bien fixé,
  • Exposer au soleil plusieurs jours, si possible un mois, ou à une lumière à rayons ultraviolets pendant quelques heures,
  • A la fin de l’expérience, défaire la protection et comparer les résultats

Conclusion

Le mordançage est donc un processus très important dans la teinture, bien qu’il ne semble pas toujours visible. Tous les bons livres de teintures naturelles y consacrent de nombreuses pages avant de présenter les recettes, il ne faut donc surtout pas négliger cette étape.

Il ne faut donc pas oublier que toute bonne formation en teintures naturelles doit donner une grande importance à cette étape indispensable bien que peu visible.

  1. Je ne donne pas ce genre de cours, trop superficiel et trompeur. Mes cours doivent comprendre au moins 5 jours pour bien explorer tous les détails qui permettent d’obtenir de bonnes teintures. ↩︎

Teindre avec des plantes?

Teindre avec des plantes – Article mis à jour le 24 janvier 2020
Prochain retour en France du 25 février au 12 novembre
Organisons donc des ateliers! C’est facile

Cet article est un des premiers de ce blog, c’est comme un apéritif, comme chaque étape doit être commentée assez longuement. Ces techniques sont commentées en détails dans différents articles. Il s’agit là du tronc de l’arbre. Je vous invite à en connaître aussi les racines, les branches, les fleurs et les fruits… Et à côté de cet arbre, il peut y avoir une forêt…

Casseroles de teintures, quand je faisais mes premiers pas en teinture avec des plantes, à Longotoma, près de La Ligua, centre du Chili.
Casseroles de teintures, quand je faisais mes premiers pas en teinture avec des plantes, à Longotoma, près de La Ligua, centre du Chili.

Comment obtenir les plantes ?

Les plantes, cela peut paraître rare quand on vit en ville, cela peut sembler un peu compliqué, mais il y a toujours des solutions. En regardant bien, on finit par en trouver partout. Il suffit de chercher un peu. Nous pouvons trouver des plantes à teindre, même dans des régions désertiques. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller dans des zones polaires, mais même dans ces conditions difficiles, les hommes ont trouvé des teintures…

Selon le type de plantes on va plutôt utiliser une partie qu’une autre. Pour certaines plantes la partie la plus intéressante sera la racine (par exemple la garance et les rubiacées). Dans ce cas-là, il est impératif de ne pas choisir une plante rare, car sans racines la plante risque de mourir.

Il ne s’agit pas d’exterminer des plantes pour teindre naturellement, ce serait absurde!

La culture des tinctoriales

C’est la raison pour laquelle la garance était cultivée en très grandes quantités jusqu’à l’apparition de l’alizarine artificielle. D’autant plus que celle-ci ne donne le maximum de pigments qu’à partir de la cinquième année.

Plante de garance
Plante de garance

La gaude couvrait des milliers d’hectares pour la teinture en jaune, bien que de nombreuses plantes sauvages en donnent aussi. Le pastel, plante à indigo européenne, a permis la création de très nombreuses fortunes.

Les plantes sauvages

Pas toujours besoin d’aller à la campagne pour trouver des plantes tinctoriales, de nombreuses “mauvaise herbes“, souvent méconnues, parfois invasives, peuvent nous être utiles…

Ainsi, en ville, la renouée du Japon, le buddleia, le plantin, l’érigeron du Canada… peuvent nous servir. Il suffit parfois de tester pour faire de grandes découvertes…

Plante de fougère
Plante de fougère

En forêt, la fougère peut être très intéressante, surtout en ecoprint.

Les écorces sont souvent intéressantes car elles contiennent en général des tanins qui sont toujours utiles. Cependant, il ne faut pas oublier qu’arracher l’écorce à un arbre le fait souffrir, l’affaiblit et peut le mettre en danger. Mieux vaut profiter des écorces déjà tombées, ou celles qui se détachent toutes seules, comme celles de l’eucalyptus qui donnent de très bons résultats.

Des déchets

Pour beaucoup de plantes, on peut utiliser les feuilles (même et surtout mortes), pour d’autres les fleurs ou éventuellement seulement les pétales (tournesol, par exemple, récolter les pétales au fur et à mesure qu’ils sèchent n’empêche pas qu’il produise des graines). Mais les fleurs sont longues à récolter, il en faut beaucoup (3 fois le poids des fibres) et le résultat peut être parfois décevant, même en ecoprint.

On peut aussi utiliser de la sciure, en général, les bois contiennent des tanins et on peut obtenir de très agréables surprises.

L’idéal est donc d’utiliser la biomasse due aux tailles, élagages et arrachages. Les déchets des jardiniers qui ne compostent pas sont très utiles. Nous avons travaillé avec beaucoup de ces déchets, trouvés souvent dans la rue en pleine ville à La Redonda, à Santa Fe, Argentine. En plein centre d’Iquique (ville en plein désert), j’avais ainsi essayé le Bougainvillier qu’avait taillé un voisin, cela m’a donné du jaune.

Il faut aussi voir les déchets de légumes, on peut en obtenir de grandes quantités à la fin des marchés, chez les marchands de légumes ou même auprès des restaurant. On peut ainsi récupérer les restes de thé, le marc de café, les fanes de carottes, les peaux d’oignons, les restes d’artichauts…

C’est comme cela que j’ai pu obtenir du jaune avec des bouquets de coriandre fanés chez mon ami Angel à Puerto Montt. Là-bas j’ai aussi obtenu de pleins sacs de peaux d’oignons qui teignent si joliement.

A Iquique, j’avais aussi récupéré les noyaux de mangues dans un bar à jus de fruits et j’ai obtenu un très joli jaune-saumon.

Les fleuristes jettent aussi souvent des fleurs fanées, des déchets de feuilles… Tout cela doit être exploité, il n’y a pas de honte à cela. C’est du recyclage.

Que doit-on faire avec les plantes?

Maintenant que l’on a les plantes, l’idéal est de les faire tremper pendant au moins une nuit (plusieurs, si possible) avec de l’eau froide à température ambiante dans un grand seau ou la casserole que l’on va utiliser pour teindre (elle ne servira plus pour la cuisine!).

Plus la casserole est grande, mieux c’est. Et plus cela trempe longtemps, plus les plantes libèreront de pigments.

Il ne faut pas oublier la proportion : 3 parties de plantes pour 1 partie de fibres.  Cette proportion peut varier selon les plantes, si elles sont sèches, on peut en mettre moins… Car il faut en tenir compte pour le choix de la casserole.

Enfin, plus les plantes sont réduites en petits fragments, plus elles donneront de la couleur.

Le mordançage et la préparation

Si on doit mordancer,  ce qui est souvent indispensable (voir l’article sur les mordants), il vaut mieux le faire la veille aussi et garder les fibres humides.

Laisser les fibres à tremper dans le bain de teinture avec les plantes (parfois il convient de mettre les plantes à tremper à l’intérieur d’un sac en toile fine, prévu à cet effet, pour éviter qu’elles s’emmêlent avec les fibres).

Chauffer et laisser refroidir

Mettre à chauffer pendant quelques heures. Si le bain s’épuise, il convient de rajouter de l’eau à la même température, pour éviter les chocs thermiques qui feutrent les laines.

Une fois la teinture obtenue, le mieux est de laisser refroidir tranquillement dans son bain, moi je laisse en général refroidir toute la nuit. La teinture pénêtre ainsi plus profondément dans les fibres et sera donc plus saturée et plus solide, plus stable.

Maintenant que le bain a refroidi, on sort les fibres. L’idéal de mettre à sècher avant de rincer, à l’ombre. Certaines réactions chimiques interviennent au contact de l’oxigène de l’air.

Puis laver. Si on a utiliser du mordant au fer dans le bain, il est alors indispensable de très bien rincer avant de sécher.

Quand les fibres auront été lavées et séchées, toujours à l’ombre. Elles sont prêtes à l’emploi.

Vous avez fini! Ce n’est pas difficile, c’est magique…

Résultat des teintures aux plantes à Santa Fé, Argentine
Résultat des teintures aux plantes et à la cochenille, à Santa Fé, Argentine

Je tiens à vous préciser que je n’ai pas de formation en marketing et que bien sûr, je ne pense pas revendre les données ainsi collectées!

Je vous invite à laisser vos commentaires.

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