/// Au bout de mon âge /// Article du 11 mai 2024, modifi´é le 13 mai 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 J’aimerai repartir dès que possible, les projets sont nombreux Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
Une de mes passions est la poésie et j’y reviens régulièrement par mes temps de doutes, et qui ne doute pas ? Surtout par les temps qui courent. Il m’arrive de semer des poèmes dans mes articles. Il sont pour moi une source d’espoir, de créativité et d’encouragement à poursuivre mes démarches.
À l’approche de mon 63ème anniversaire, ce matin, ce poème de Louis Aragon chanté par Jean Ferrat que j’ai écouté maintes fois dans ma jeunesse m’est revenu à l’esprit.
Il ne parle pas de teintures, assez peu de la nature, mais surtout de la nature humaine… et c’est beau !
Le poème
Je viens de passer quelques heures sur internet pour essayer de retrouver le titre du livre, dont est extrait ce poème. En effet, Louis Aragon a écrit beaucoup de poésies, et je n’ai pas ses œuvres complètes sous la main.
Vu que tout est fait pour nous encourager à tester les fameuses Intelligences Artificielles qui sont censées nous aider dans la rédaction. Je me suis proposée de tester celle qui est le plus en vue ces derniers temps.
Celle-ci m’affirme d’abord que c’est de Paul Verlaine, puis comme j’exprime mes doutes, elle m’affirme qu’elle s’est trompée et que c’est de Léo Ferré ! Elle était supposée me simplifier la vie.
Un maître des arts martiaux et philosophe japonais, Itsuo Tsuda, disait qu’il ne faut surtout pas prendre de raccourci. Il avait raison.
J’ai le plaisir de joindre ici le PDF de notre conversation.
À force de recherches, je trouve un site qui mentionne « Le voyage en Hollande ».1 Ce n’est pas son livre le plus connu, mais tout de même.
Je retrouve ce livre, et dedans, ce beau poème. J’ai une belle surprise. En réalité, il est beaucoup plus long, le refrain de la chanson est une simple strophe.
Cela donne envie d’aller vérifier les autres poèmes qu’a chanté Jean Ferrat.
Paroles de la version chantée
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Je me sens pareil Au premier lourdeau Qu’encore émerveille Le chant des oiseaux
Les gens de ma sorte Il en est beaucoup Savent-ils qu’ils portent Une pierre au cou
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant
Ils n’ont pas le sens De ce qu’est leur vie C’est une innocence Que je leur envie
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Tant pour le plaisir Que la poésie Je croyais choisir Et j’étais choisi
Je me croyais libre Sur un fil d’acier Quand tout équilibre Vient du balancier
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis
Une saison d’homme Entre deux marées Quelque chose comme Un chant égaré
Au bout de mon âge Qu’aurais-je trouvé Vivre est un village Où j’ai mal rêvé
Louis Aragon
J’ai une pensée pour ceux qui ne comprennent pas le français, ce sera l’occasion de tester les traducteurs automatiques… car la poésie est toujours difficile à traduire. Celle de Louis Aragon semble facile, mais elle est en réalité très recherchée, montrant toute la richesse de la langue française.
Ce texte est un peu triste, mais je persiste à vouloir bien rêver et cela sainement.
« Pour eux les miroirs C’est le plus souvent Sans même s’y voir Qu’ils passent devant »
Cette strophe, semble me refléter. Pourquoi devrais-je m’arrêter devant les miroirs?, si :
« Il m’a fallu naître Et mourir s’en suit J’étais fait pour n’être Que ce que je suis »
La chanson
Nombreux sont les sites indiqués pour cette chanson, certains donnent même les accords pour la jouer à la guitare.
Au moment où j’essaie à distance de faire mes démarches pour ma retraite française qui n’atteindra pas les 350 Euros, je me forme encore et cherche un travail complémentaire. On est loin de la “Douce France” de Charles Trenet2.
Et ce n’est pas encore assuré. Il faudrait encore que j’arrive à me procurer le livret de famille où figurent mes deux enfants. Depuis le Chili, c’est plutôt compliqué. De plus, pour la CIPAV (10 années de cotisations lourdes), il faut être en France pour faire valoir mes droits. Il ne faut pas compter sur le Consulat.
En attendant, il va falloir trouver une ou plutôt des solutions complémentaires.
Des conférences, pourquoi pas ?
J’ai déjà partagé plus d’une fois, mes pratiques tinctoriales, notamment lors des congrès de teintures naturelles auxquels j’ai participé.
Je vous donne ici les liens pour les fichiers Powerpoint des présentations à ces congrès:
J’ai suffisamment de matériel et de compétences pour organiser des expositions. J’en ai fait une à la médiathèque de Loches, en France, en 2010.
Les panneaux provenaient de l’Association Couleur Garance, mais je suis mantenant en condition de produire les miens sur la base de mes expériences. En outre, j’ai travaillé de nombreuses années dans le domaine de la Publication Assist´ee par Ordinateur (aussi bien en français qu’en espagnol).
À la suite de ma participation au Congrès de teintures naturelles à Kuching, Malaisie, nous avons organisé à la médiathèque de Loches, France, un atelier de démonstration pratique de teintures naturelles, avec des enfants.
Il y en aussi eu à Iquique, au Nord du Chili. Pourquoi ne pas recommencer ailleurs?
Des formations
Je reviens à la charge, en effet, c’est encore et toujours, le meilleur moyen de partager une technique, car cela implique une participation.
Le but est de vous rendre indépendant par la pratique, dès le départ… « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ne faîtes pas confiances aux IA dans ce domaine. Mieux vaut une formation vraiment humaine. L’artisanat, la teinture, le tissage, c’est vraiment du réel, cela doit encore se faire avec les mains… et cela ne s’improvise pas.
Cela vaut autant pour les enfants que pour ceux qui arrivent au bout de leur âge… qui comme moi continuent à se former en permanence. N’attendons pas l’après ci ou cela…
Un livre, au bout de mon âge
J’aime tant les livres, il est certainement temps d’écrire les miens.
Pour le moment, je pense plutôt à un e-book sur ma technique préférée actuelle, «anillado», elle sera la vedette d’un prochain article sur www.lanitando.com
Il paraît que c’est ce qu’on appelle des revenus passifs. Êtes-vous intéressés ?
Des créations à la demande ?
Une amie m’avait conseillée de m’acheter un rouet et de proposer de filer la laine de vos moutons… J’ai acheté un beau petit rouet électrique, léger, idéal pour voyager. Cet appareil a d’ailleurs déjà voyagé. Il file fin et en silence.
Il attend vos besoins de laines et autres fibres…
En attendant, je file un peu de poil de chien Akita. C’est très lent, car leur pelage est court.
Cela pourrait aussi être des tricots, des tapisseries ou des bijoux textiles… à la demande.
Au bout de mon âge, que devrais-je faire?
Je voyage toujours trop chargée, l’idéal serait de travailler sur commande, comme mon père qui était géomètre. Il se demandait pourquoi je tissais encore… Évidemment, il ne pouvait pas proposer des bornages à l’avance.
Il faut tout de même que j’ai quelques pièces à montrer…
Et des voyages… Pour bien rêver au bout de mon âge
Pour bien commencer, cela va faire un mois que j’ai débuté l’étude de l’indonésien. Cela fait rêver. En Indonésie, on pratique deux techniques de teintures avec réserves particulièrement remarquables : le batik et l’ikat. Ces deux noms sont d’ailleurs des mots indonésiens.
Batik
J’ai bien sûr quelques livres à ce sujet. Mais encore une fois, rien ne vaut la pratique.
La technique traditionnelle utilise un petit récipient au bout d’une baguette. Mais, je n’ai pas de photo.
Nous avons fait un essai avec mon ami Hilaire, à Madagascar, sur une écharpe de soie de sa production.
Ikat
J’ai déjà été en contact avec cette technique, d’abord à Kuching, quand je suis allée au congrès de teintures naturelles WEFT, en 2010.
La chaîne est tendue sur un cadre, les zones à protéger sont enveloppées de ficelles. Cettee chaîne sera teinte, les protections enlevées. Le processus est recommencé pour une autre couleur
Cette toile a eu deux bains de teinture différents. Elle est donc passé deux fois par la première étape d’attache pour les réserves, certaines toiles ont parfois un troisième et un quatrième bain.
Puis, je l’ai revu à Madagascar, lors de l’IFPECO en 2017.
Puis, j’ai fait un test chez mon amie Solange à Andacollo. Là, la réserve a bien protégé la laine, mais cela a curieusement bougé. Pourtant, j’avais choisi de la laine qui avait déjà bouilli. Elle n’a pas rétréci, d’ailleurs je n’ai pas manqué de laine.
Impression au bloc
Vannerie
Il y a aussi beaucoup à voir en Indonésie et en Malaisie, en ce qui concerne la vannerie. Cette technique m’intéresse aussi beaucoup, il s’agit d’un précurseur du tissage et du tressage.
À Kuching, je me suis acheté un très beau livre sur la vannerie à Borné. Décidément, il y a beaucoup à voir là bas. Mais, que restera-t-il dans quelques années? Ils ont mis 20 ans pour rédiger ce livre. Lors de la publication, beaucoup de plantes utilisées avait disparu ou devait être protégées.
Aller voir sur place
Bien sûr, je connais la théorie de ces techniques, mais rien ne vaut la pratique par et avec les spécialistes, les créateurs. Moi, aussi, j’aime utiliser mes mains.
Il y a aussi des plantes à indigo, des plantes à rouge, des fibres végetales et de la soie.
Commencer un cercle vertueux
Le développement personnel, je ne suis pas très fan, mais il m’a fallu en lire. En outre, un schéma peut remplacer beaucoup de mots. Ce sont les métaphores d’aujourd’hui.
Je l’adapte à l’état de mes méditations de ce jour.
J’en ai assez de regarder vers ce que j’ai fait dans le passé (il y a les Curriculum Vitae pour cela), c’est un peu comme se regarder dans un miroir, cela ne répare rien. Je préfère regarder vers l’avenir.
Remettons la roue en marche
Au bout de mon âge
Il suffit d’un petit coup de pouce.
Un simple contact suffit
Si vous n’aimez pas Whatsapp, j’ai aussi Signal et Telegram.
Le voyage en Hollande, Louis Aragon, Éditions Seghers, 1964 ↩︎
“Douce France Cher pays de mon enfance Berceau de tant d’insouciance…” Quelle ironie! ↩︎
/// Tresses et bandes tissées /// Article créé le 29 mars 2023 et modifié le 3 janvier 2024 Retour au Chili le 15 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours à Codao – Chili du 15 au 20 janvier 2024 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com
Pourquoi des tresses?
Lors de mon dernier séjour à Gletterens, j’ai compris l’importance des bandes ´´etroites et autres rubans tissés ou tressés.
C’est très utile pour faire des lanières pour des pochettes et des sacs, pour faire des ceintures, des amarres… Les applications sont nombreuses. Une tresse est toujours la bienvenue et peut être très décorative.
Mes lanières au crochet et les simples tresses à 3, 4, 5… brins ne me suffisaient plus.
Dans les fouilles archéologiques, on en trouve de nombreuses variantes.
Les tresses et bandes étroites ne nécessitent pas ou peu d’outils et ne mobilisent que peu d’espace. Elles peuvent être une bonne initiation aux techniques de tissage, une étape pour des pièces de plus grande envergure.
Nouveau voyage au Danemark
Braids 2022, tresses et bandes
Par hasard, un jour j’ai découvert que la Braid Society organisait un séminaire à Svendborg, au Danemark. Je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir plus profondément ces techniques de tresses et bandes étroites que je commençais seulement à tester.
Les plaquettes, un type de tresses?
J’avais déjà commencé à essayer les plaquettes, mais sans grands résultats. Il y a toujours des détails simples qui compliquent le travail.
J’avais beaucoup d’informations, mais rien ne vaut la pratique guidée.
Lors des Braids 2022, j’ai pu suivre une initiation à cette technique.
Chaque plaquette a plusieurs chaînes qui s’inversent au fur et à mesure du tissage. C’est un peu comme une tresse traversée par une trame à chaque rang.
Cela permet une grande variété de dessins et on obtient un ruban plus épais qui peut mesurer jusqu’à plusieurs mètres de longueur.
Cette technique est attestée à Hallstatt (Autriche), 3000 ans avant JC, par exemple. Mais, on la retrouve un peu partout dans le monde depuis des temps très reculés.
Généralement, on l’utilise pour des bandes, des galons, par exemple. Mais certains artistes peuvent aligner 400 ou 500 tablettes.
Splicing, qu’est-ce que c’est?
J’ai découvert cette technique lors des Braids 2022, par des pièces réalisées par des intervenants, j’ai aussi pu acheter quelques livres à ce sujet.
C’est une technique de tresses où les fils se traversent littéralement. Les résultats sont vraiment impressionnants et ne se limitent pas à de simples bandes.
Elle permet de créer des pièces en relief, en volume. C’est notamment la technique originale des sacs Wayu, de Colombie.
La lucette
Il s’agit d’une sorte de tricotin qui prend la forme d’une simple fourche. Cela permet de tricoter des cordons carrés. Ceux-ci peuvent ensuite être tressés, tissés, cousus, comme des tresses…
Ces cordons peuvent inclure des perles et s’entremêler en structures complexes.
Le kumihimo
Encore une technique de tresses qui rappellent le scoubidou, en provenance du Japon. Le kumihimo utilise une planchette percée au milieu et bordée de fentes où vont se glisser les différents fils pendant le tissage/tressage.
Les possibilités sont très variées. On peut obtenir aussi bien des tresses cilindriques que des tresses plates.
Le sprang
Cette technique n’est pas seulement destinée à faire des tresses étroites. On peut aussi l’utiliser pour des rideaux ou des pantalons. On peut faire des jours, c’est comme de la dentelle élastique.
En fait, il s’agit d’une tresse-filet dont la largeur dépend du nombre de fils de chaîne, donc de la largeur du métier. Chaque rang se tresse ou se tisse automatiquement en reflet, en haut et en bas.
C’est comme un tissage sans trame. Très belle technique préhistorique.
Là aussi, j’ai suivi une initiation qui m’a été bien utile.
Passementerie
Il s’agit de rubans ornés et de pompons divers. Ils peuvent fournir de somptueuses garnitures et décorations. Un vrai jeu sur les différentes couleurs et grosseurs de fils. C’est le royaume des entrelacs.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un métier à tisser aussi imposant pour travailler des galons. Nous avons eu une petite initiation à cette technique.
Le reste du dernier voyage en Scandinavie
Avant les Braids 2022
Je suis partie de Gletterens pour le Danemark avec quelques jours d’avance pour faire quelques visites de musées sur le chemin.
Bâle
J’avais une étape à Bâle, encore en Suisse, j’ai profité de cette occasion pour visiter le Musée du Papier. Il est vraiment très intéressant. Malheureusement, je suis arrivée un peu tard et je n’ai pas pu finir la visite et voir les ateliers. Il y en avait un qui m’intéressait particulièrement, c’était celui d’ebru.
Je viens d’y retourner.
J’en suis sortie avec quelques livres supplémentaires pour ma bibliothèque, notamment un sur la technique de teinture/impression appelée “ebru” que j’aimerai bien pouvoir développer prochainement.
La librairie de ce musée est très fournie, je vous la recommande chaudement.
Hedeby ou HAitabu
Haitabu était une ancienne capitale viking. C’était une étape obligée. Il y a un très beau musée et une reconstitution de village de l’Âge de Fer.
Il y avait aussi un festival viking, mais je n’ai pas pu y assister,
car je n’ai pas trouvé d’hébergement. La ville était envahi de vrai-faux viking…
J’ai donc continué ma route vers Arrhus.
Arrhus
Arrhus n’a été qu’une étape nocturne. Bien qu’il s’agisse d’une importante ville danoise, elle n’a été qu’un point de départ pour Silkeborg.
Silkeborg
Là, j’ai pu visiter le musée de l’Homme de Tolund.
Dommage que je n’ai découvert le musée du papier de Sylkeborg qu’une fois dans le bus pour rentrer à Arrhus.
Copenhague
Il y a encore des musées à visiter.
Svendborg
Braids 2022 mériterait un article complet, tellement c’`´etait intéressant. Cela a duré une semaine, une semaine de découvertes techniques de premier ordre.
Après Braids 2022
J’ai continué le voyage vers le nord…
Stockholm
Visite de nombreux musées. Certains offrent des démonstrations de nailbinding pour les enfants.
Turku
Le musée présentant de nombreuses bandes anciennes, tissées aux plaquettes était fermé.
Mais j’en ai visité d’autres. Notamment la réconstitution d’un quartier populaire au XIXème siècle, un musée de la pharmacie avec son jardin botanique, deux musées d’art moderne, un musée dit “biologique“…
Là, j’ai pu admirer des oeuvres d’une jeune artiste, Katja Syrja, qui produit ses propres encres et pigments naturels.
Certaines de ses oeuvres indiquent les pigments employés.
Une heureuse surprise!
Helsinski
Ce musée de la préhistoire expose de nombreux restes de textiles très anciens.
J’ai aussi visité un Musée Open Air, sur une île. C’est un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments anciens de toutes les régions de Finlande.
On peut voir de nombreux métiers à tisser et rouets. Malheureusement, ils ne sont pas en état de fonctionner. Quel dommage!
Tallin
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter de musées à Tallin car je suis arrivée dans l’après-midi et je suis repartie le lendemain matin.
Je me suis promenée dans la vieille ville.
Riga
J’ai eu un peu plus de temps à Riga. Le premier jour j’ai pu visiter que la moitié d’un musée ethnographique intéressant, avec une belle exposition sur le bois. J’étais arrivée un peu tard eet le musée fermait déjà.
Le second musée traitait du design.
Kaunas
Musée Open Air (à l’air libre) montrant des reconstructions de fermes, églises, moulins, jardins… de toutes les régions de Lithuanie. Musée immense et très intéressant, il faut prévoir une journée complète pour bien le visiter. On peut y admirer de nombreux textiles traditionnels, en lin, chanvre et laine. De même, sont présentés les processus de production de ces fibres.
Le déplacement vaut vraiment la peine.
Szczeczyn
Je voulais aller à Wolyn, où il y a une reconstitution de village Viking. Malheureusement, ce musée avait fermé pour réaménagement juste 2 jours avant mon arrivée. Réouverture prévue dans quelques années. Je suis donc repartie pour Berlin.
Berlin
À Berlin, il y a de nombreux musées.
Par curiosité, je suis allée visiter le musée du chanvre. Il ne manque pas d’intérêt, mais semble mieux informé sur les informations médicales et les conditions légales que sur les propiétés textiles…
Retour au Festival Yelen à Baulmes
Mon souvenir du Festival Yelen était si bon que j’avais décidé d’y revenir.
L’idée était bonne.
Outre la musique, les contes africains, les artisans… j’ai fait la rencontre d’un écovillage que j’ai eu la curiosité de visiter.
J’ai accepté leur invitation et j’y suis restée en stage. C’est un lieu très multiculturel.
Une de mes tâches était la création d’une décoration des luminaires. J’ai donc travaillé sur ces lampes jusqu’à mon retour au Chili.
Je suis donc de retour dans cet Écovillage pour quelques mois et continuer ce projet de longue haleine. Les lampes à habiller sont nombreuses, cela permet d’être créatif.
Ici, aussi, j’ai donc trouvé une application à une bande tissée.
Pour la suite…
Cet article commence à être trop long. Je vais l’arrêter là. Mais la suite sera publiée très prochainement sur le site en espagnol www.lanitando.com
J’attends avec impatience vos remarques sur mon courrier électronique ou mes whatsapp/signal/telegram.
Comme, je reçois trop de courriers orduriers et de propositions malhonnêtes en laissant la possibilité d’envoyer des commentaires directement. Il faut rendre la tâche un peu plus difficile aux robots informatiques. J’insiste sur le fait que je rédige moi-même mes articles, sans aide d’une supposée intelligence artificielle qui ne peut avoir accès à mon expérience. Cela explique la lenteur de rédaction…
Francoise Gabrielle Raffi
Mobile français Reglomobile, whatsapp, telegram et signal +33 7 69 905 352 Mobile chilien Entel, whatsapp, telegram et signal +56 9 764 449 78 Mobile chilien Movistar +56 9 831 670 91 Ce numéro a été attribué à une autre personne pendant mon absence du Chili, de plus cette compagnie a décidé de changer mon identité!!!
/// Blog Divers /// Article créé le 21 mai 2023 Retour en Europe le 4 mai 2023, jusqu’au 14 novembre 2023 Organisons donc des ateliers! C’est facile Prochain cours “a Pica et Codao – Chili en Novembre 2023 +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés
Divers, entre teinture et textile
Divers, cette rubrique devient nécessaire. Les articles se multiplient et pour une meilleure consultation de ce site. Il me semble qu’il est indispensable de diviser ce blog en plusieurs branches.
Elle complètera À propos qui est une section à la fois un peu plus généraliste et un peu plus personnelle. En effet, j’écris aussi des articles difficiles à classer dans les deux premières branches, mais toujours en lien avec la teinture et tissage.
Dans cette rubrique Divers, je classerai tous ce qui touche au domaine important à mon avis des fibres, matières premières, outils, expériences et techniques de recherche.
Il y aura aussi des articles de réflexion sur ma pratique professionnelle qui n’a rien d’automatique. Cette réflexion est richement alimentée au cours de mes voyages.
Une petite visite à la boutique de mon ami Angel peut être un bon complément.
Suite à la demande persistante de mes amis hispanophones, je pense lancer prochainement un nouveau site, certainement plus orienté vers des tutoriels, en espagnol cette fois. Ce sera www.lanitando.com
Ce ne sera donc pas une traduction de mes deux sites existants, mais un complément nécessaire.
Je vous laisse explorer ces articles.
Divers Fibres
Pour tisser, on utilise des fibres. Celles-ci sont très variées et doivent subir un certain nombre de traitements divers, je les traiterai dans cette rubrique.
Divers Techniques
Les techniques et leur histoire ont leur importance. Je donne beaucoup d’importance à mes outils et je vais développer ce sujet qui me tient à coeur.
Je ne me contente pas d’acheter des outils. Parfois, j’essaie de les améliorer. Dans certains cas, je vais les puiser dans la nature.
Autres
Il y a toujours des inclassables même dans les Divers.
/// Festival Yelen /// Article cr´éé le 8 décembre 2021, publié le 6 mai, non terminé Retour en Europe le 10 mai 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Avant toute chose, je dois vous annoncer la prochaine formation Teintures Naturelles – Tissage artisanal, près de Domodossola, Nord de l’Italie. Pour plus d’informations… suivez le lien.
Teinture naturelle 10 – 15 juillet Tissage artisanal 17 – 22 juillet
Rejoignez nous à Zonca!
Le Festival Yelen, j’y suis arrivée grâce à Camille. Elle est venue me visiter lors du Rassemblement Préhistorique, à Gletterens. Nous avons partagé nos pratiques lainières et elle m’a parlé de ce Festival. J’ai pensé que ce serait intéressant, un avant goût de mon tour du monde textile. Mais, cela a été beaucoup mieux que je ne le croyais. J’ai découvert une organisation admirable qui a créé un Festival exceptionnel.
Yelen, signifie Lumière en Bambara, une des langues parlées au Mali et ce festival était vraiment lumineux de beauté et de bonté. Cet article sera un Festival de photographies. Sans doute, parleront-elles mieux que mes mots de ce Festival.
Festival des enfants
En effet, les premiers arrivés au Festival furent les enfants. De nombreuses activités leur étaient dédiées.
Bien sûr, il y avait des classes entières accompagnées de leurs enseignants. Mais, il y avait aussi beaucoup d’enfants qui font l’école à la maison. C’est assez courant en Suisse. Il y a beaucoup de zones qui sont très enneigées en hiver, ce qui complique la circulation. Ce système permet aussi de lutter contre l’exode rurale et permet à de nombreux villages de rester vivants.
Les enfants se sont rués sur les activités dès 9h du matin.
Festival textile
Mireille Keita et sa collection Festival Yelen
J’attends les photos, je n’ai pas réussi à voir le défilé, il y avait trop de spectateurs!
Un tisserand burkinabé
Il y avait 2 métiers à tisser impressionnant sous différents aspects.
Une fois rangé ce métier ne prend que très peu de place. J’en ai acheté un à mon voisin. Il tient dans un petit sac dans ma valise. Nous remonterons le système de suspension au Chili.
Camille et ses laines
Camille a un petit troupeau de brebis, dans un alpage tout près de Baulmes.
Elle est venue avec ses fuseaux, son rouet… faire des démonstrations de filage de laine.
Festival teinturier
Le bogolan
Un vrai maître du bogolan donnait l’occasion aux enfant de personnaliser des t-shirts.
On voit, ici, que l’on peut faire varier les nuances.
La collection est belle.
Mes petites démonstrations
Pour moi, cela a été un grand honneur de participer à ce festival international.
Je suis partie un peu vite et encore une fois trop chargée de Gletterens et j’ai oublié les casseroles. Heureusement que Camille était là. Donc elle est allée faire une petite visite à la déchetterie du village. Les déchetteries suisses sont une source inépuisable, on y trouve des objets en parfait état… Grâce à la déchetterie locale, nous pourrons teindre au Festival Yelen.
Indigo, spécialité africaine
J’avais réservé 100 g de précieux indigo.
Festival de danse
Le faux lion
Le faux-lion est vraiment très impressionnant. Les enfants sont entrés dans son jeu avec une découverte participative active des danses et musiques africaines. Nous avons bénéficié d’un merveilleux spectacle de danse théâtrale…
Les marionnettes géantes
Dans leur exagération poétique, les marionnettes géantes créaient l’enthousiasme de tous par leur ingéniosité. Et dire qu’elles ont failli ne pas arriver à temps.
Il y avait aussi un atelier de fabrication de marionnettes recyclage.
Dans les stands aussi, il y avait des marionnette…
Festival d’amitié
Cuisine merveilleuse
La cuisine du Festival Yelen, assurée par des bénévoles est une invitation au voyage.
Quelles musiques
Admirable union des tambours africain et des corps suisses.
Il y avait un atelier de fabrication de tambours recyclage. J’ai encore oublié de photographier. Tout est arrivé trop vite.
Les enfants ont appris à transformer de grosses boîtes de conserve en tambours.
Les stands
Le tour d’horizon ne serait pas complet sans montrer les stands et autres animations
Le délicieux mouton rôtissait en musique…
Quelles émotions!
J’allais oublier de mentionner les décorations très créatives, depuis la signalétique extérieure en passant par les sièges.
Il ne faudrait surtout oublier les très beaux contes d’Innocent. J’aurai aimé les écouter tous, ils étaient plein de philosophie. Et, souvent, je n’en saisissais que des bribes au passage.
Même une navette était prévue pour revenir à la gare.
Il y avait un dortoir pour héberger ceux qui en avait besoin, décoré comme il se doit. Quelle attention!
J’espère n’avoir oublié personne et je fais appel à vos photographies pour compléter cet album…
/// Vikings – Scandinavie textile /// Article cr´´eé le 17 décembre 2021, modifié le 6 décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement, je viens de rentrer au Chili – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp/signal) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Depuis mon enfance, je me suis intéressée aux Vikings. Il se trouve qu’ils ont utilisé des techniques textiles spéciales qui sont bien documentées. Le climat et les marécages ont favorisé la conservation de nombreux textiles souvent antérieurs aux Vikings. Ces techniques se pratiquent encore… Je suis donc partie à leur recherche.
Les techniques qui m’intéressent
Curieusement, les techniques n’apparaissent que rarement à un seul endroit dans le monde. On les retrouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. Mais souvent, elles sont malheureusement oubliées.
C’est dommage, car elles ont un grand intérêt pour une artisane nomade: elle peuvent s’utiliser facilement avec peu d’espace.
Enfin, les résultats obtenus par ces techniques donnent des textures différentes de celles des tissages et tricots habituels.
Nadelbinding / Anillado
Visiblement, cette technique était utilisée aussi bien en Amérique Latine, chez les Coptes, puis en Scandinavie.
Comme beaucoup de techniques de tissage elle dérive directement de la vannerie.
Les plaquettes
Historiquement, cette technique était déjà attestée à Hallstatt, en Autriche, actuellement, il y a plus de 3500 ans.
Beaucoup plus tard, les Vikings feront des bordures à tous leurs vêtements avec cette technique qui permet de tisser de jolis galons avec une grande variété de dessins.
Le sprang
Cette technique très ancienne, nécessite au moins un cadre, elle produit des filets.
Curieusement, je n’ai rien trouvé sur le sprang en Scandinavie, mais je n’y suis pas restée longtemps et je ne suis pas rentrée en contact avec des spécialistes…
Métiers à bandes ou à grille
Ces petits métiers sont bien sympathiques, ce seront les premiers que je testerai à mon retour à Gletterens. Je ferai avec une bande pour un de mes sacs de voyage. Je consacrerai certainement dans peu de temps un petit article à ce métier.
Cette technique est déjà moins exotique.
J’en verrai plusieurs dans les musées, notamment une version de Laponie avec 2 lignes de trous.
Par curiosité, je viens d’aller visiter le site du norksfolkemuseum.no et je découvre une base de données de photos de matériel textile très intéressante.
J’y découvre une grille à trois lignes de trous. Maintenant, je suis très curieuse de transformer une de mes grilles et de tester ce système.
À première vue, il me semble que les lignes de trous sont un peu serrées, mais il doit y avoir une raison.
Grand départ chez les Vikings
26 août
Le départ était prévu à 8h00 près du supermarché. Mais, j’ai un peu trop traîné pour compacter mes bagages.
Mon matelas pneumatique que je devais regonfler un peu tous les soirs ne voulait plus se dégonfler ce matin-là.
Conclusion, j’ai dû monter la côte avec tous mes bagages jusqu’au village pour prendre le bus suivant. Par chance, je n’ai pas raté ce bus. J’étais encore très chargée, j’ai emmené en ballade mon rouet électrique de voyage (avec un peu de laine).
Saint Gall et son musée de la dentelle
Le voyage à Saint Gall (Suisse) s’est passé sans problème. Par chance, il y a des consignes à la gare bien accessibles et de grande taille, tout tenait dans un casier. Alors, j’ai laissé mes bagages à la consigne et j’ai acheté le billet de train pour Hambourg pour le soir même. J’économise ainsi en hébergement.
Puis, je suis partie visiter le musée de la dentelle. Je suis venue dans cette ville parce qu’on m’avait parlé de ce musée. En effet, je n’avais pas pu voir ceux d’Argentan et d’Alençon, devant lesquels je suis passée maintes fois, pour cause de guerre contre un virus.
Il est vrai que ce musée est intéressant, bien qu’il traite essentiellement des techniques industrielles modernes.
Il y a une bibliothèque impressionnante.
Quelques métiers à tisser originaux peuvent donner des idées pour des animations.
Il y a toute une section qui présente les différentes fibres avec des explications intéressantes sur les fausses bonnes idées… Par exemple, les dégâts provoqués par la monoculture de coton. Des livres sont aussi exposés.
Il y avait aussi une exposition sur les femmes politiques et la mode.
La ville
Il y a un joli centre qui a su conserver de nombreuses maisons anciennes, très bien entretenues. Dans cette ville, il y a beaucoup de chocolatiers (comme à Neuchâtel).
Comme prévu, je repars le soir vers Hambourg, avec une escale de 23 h à 4 h à Munich. Le train part avec 1 h20 de retard, mais ce n’est pas grave vu que la correspondance est longue.
À Munich, il y a quelqu’un qui s’est installé dans un hamac entre deux piliers sur le quai. Cela fait envie.
27 août
Les queues
Enfin, j’arrive à Hambourg à 10 h 30.
Ici, ils sont tous fanatiques du masque médical. Ni celui de Monique qui est épais, ni celui de Martine qui est joliment fleuri ne sont à leur goût. Ici, priorité à l’uniforme!
Donc, j’ai dû aller en acheter un chinois et refaire la queue pendant plus d’une heure pour avoir une demie information à un guichet. Heureusement, j’étais allée m’acheter un plat à emporter que j’ai mangé en faisant la queue.
Ici, on ne dit pas bonjour, mais: “Bitte der Mask über dieNase” (votre masque sur le nez SVP) sur un ton déplaisant. Et souvent, ils oublient de dire “Bitte“. Il n’est jamais assez haut à leur goût. De plus, les queues se multiplient car l’office de tourisme ne renseigne pas sur les trains, ni sur les bus, ni sur les hébergements, seulement sur les activités à Hambourg et pas dans la région… Pour les transports, la Deutsch Bahn (équivalent de la SNCF) ne s’occupe que des horaires de train et ainsi de suite.
Puis, pour l’hébergement, on a fini par m’envoyer voir un équivalent de l’Armée du Salut: La Bahnhof Mission. Je n’ai pas testé cette solution. Vu l’accueil peu sympathique dans cette gare, j’ai préféré continuer mon voyage la nuit.
Albersdorf, le musée
J’ai mis mes bagages à la consigne et j’ai fini par acheter un billet aller-retour pour Albersdorf qui curieusement n’indique ni horaire ni quai de départ.
Si je suis ici, c’est que je voulais voir ce musée depuis longtemps, car sur leur site internet, j’avais vu des panneaux très intéressants sur les fibres anciennes: liber de tilleul, orties et autres fibres sauvages utilisées dans les textiles anciens.
Après 2h30 de train, j’arrive. Le musée est tout près de la gare. Il n’y avait personne qui le visitait et l’on m’a cependant exigé mon certificat de vaccination. C’est tout de même un peu choquant pour un musée qui s’intéresse aussi à l’écologie. Ce fameux certificat préoccupait plus l’employée que le paiement de l’entrée.
Je n’ai pas vu les panneaux sur les fibres, mais il y avait une belle salle sur l’ambre et une reconstitution d’un four pour fondre le minerai de fer. Cela fait un peu penser aux fours utilisés par les Incas.
Ce musée est très petit. J’ai donc eu le temps de visiter aussi le Parc préhistorique Steinzeit Park
Le parc de l’âge de la pierre
L’entrée à pied est mal indiquée, j’en ai fait le tour complet (dans la forêt) avant de la trouver. Mais, la promenade est belle.
Ici, c’est très différent du Village Lacustre de Gletterens. C’est très orienté vers les enfants, il y apparemment aussi des animations, mais je n’en ai pas vu la publicité.
Là, contrairement au petit musée, on ne me demande pas de certificat.
Il y a des pancartes d’information un peu partout.
À plusieurs endroits, il y a des jeux pour les enfants et des robinets pour se laver les pieds après.
Il y a des reconstitutions de différents types d’abris, de maisons, de pièges et de tombes.
On y trouve aussi une reconstitution de labyrinthe comme en verra plus tard chez les Vikings.
À deux endroits, il y a quelques personnes déguisées qui sont censées faire des activités artisanales.
Pas d’informations nouvelles au sujet des textiles, c’est bizarre car c’est grâce à ces panneaux que j’ai connu l’existence de ces endroits. Seulement des métiers à pesons, qui sont montés, mais pas en production.
Là, Gletterens présente beaucoup mieux avec un métier présentant un tissage avec des bordures en sprang, avec, semble-t-il, beaucoup moins de moyens. C’est sans doute là, l’influence positive de Jacques Reinhard qui a bien divulgué ses savoirs.
Il y a un petit troupeau de moutons, mais pas d’information quant à leur race.
Plusieurs bâtiments ont des toitures enherbées, végétalisées, et certaines utilisent les écorces de bouleaux.
Il a aussi une zone de culture, lin, céréales, maraîchage, plantes aromatiques…
Ce parc mériterait un article complet, j’espère pouvoir y retourner.
Départ pour Copenhague
Je pensais revenir à Hambourg au retour, mais cela en s’est pas fait, d’autant plus que l’accueil dans cette ville, dont je n’ai connu que la gare trop préoccupée par un virus, n’a rien eu de sympathique.
C’est un peu dommage, car je vais découvrir qu’il y a beaucoup de sites anciens, notamment vikings dans la zone de Hambourg, notamment l’ancienne ville viking de Aitabu.
Pour le moment, le but était de chercher un musée sur le tissage aux plaquettes, technique très développée par les Vikings. Les étapes sont: Copenhague, Göteborg, Oslo… Rome2Rio m’aura beaucoup aidé dans la détermination de mon trajet et aussi pour le choix des moyens de transport.
Pour le retour, je prévoyais de passer par Malmö, Gdansk, Bydgoszcz, Biskupin où il y a une reconstitution de village préhistorique.
Les gares ferroviaire et routière
Je suis revenue à Hambourg vers 20 h 30.
Vu que j’ai trouvé un bus à 34 Euros (4 fois moins cher que le train de la Deutsch Bahn), je cherche la gare routière. J’ai bien dû faire deux fois le tour de la gare ferroviaire avant de la trouver. On me disait toujours de l’autre côté. Une fois trouvée, j’ai mangé et confirmé le bus qui part à 2 h 00 du matin et arrive à Copenhague vers 9 h.
Heureusement, j’ai pu trouver du wifi sur les quai de train, pour l’achat de mon billet de bus.
J’ai donc récupéré mes bagages (sac à dos + charriot) et suis partie attendre mon bus. Avec la fatigue, l’attente se fait longue. Il commence à faire froid et il s’est même mis à pleuvoir.
En l’espace de quelques heures, on m’aura demandé le certificat de vaccination deux fois. La dernière, pour rester le temps d’avaler mon repas, dans la salle d’un fast-food asiatique de la gare qui n’avait même pas de chaises.
Où trouver un siège pour attendre?
Les sièges font cruellement défaut dans cette ville. Il faut descendre sur les quais de la gare ferroviaire pour parfois en trouver un de libre quand un train part. C’est tout de même plus pratique pour faire des recherches sur internet. Peut-être, devrais-je envisager de m’acheter un siège pliant la prochaine fois que je voyage, comme si je n’étais jamais assez chargée.
Quant à la gare routière, même à 2 heures du matin, il vaut mieux ne pas quitter son siège quand on a fini par en trouver un de libre.
Arrivée chez les “Vikings”
28 Août
Arrivée à Copenhague sous la pluie.
Grande surprise en arrivant, le bus nous débarque sous la pluie en pleine rue à quelques centaines de mètres de la gare. Quelqu’un réclame quand j’arrange mes bagages. Il paraît que je suis au milieu de la rue (les autres passagers aussi).
En fait, il s’agit d’une piste cyclable aussi large qu’une voie pour voitures. Une fois mes bagages installés, je pars instinctivement dans la direction de la gare.
Je crois que je n’ai jamais vu autant de vélos, il y en a partout, éventuellement avec un petit réceptacle pour enfants à l’avant. J’en ai vu un avec 4 enfants à bord.
Quel soulagement, après le stress hambourgeois, ici personne ne porte le masque. Le vaccin n’est plus exigé.
Enfin, je respire.
La gare ferroviaire
Ici aussi, il y a des consignes à la gare, de grande taille, c’est tout de même pratique. C’est le genre de confort que l’on a oublié depuis longtemps en France.
Ici, comme en Allemagne, il y a du Wifi dans les gares et même dans les trains.
C’est ainsi que je peux organiser la suite du voyage, petit à petit, en affinant mon itinéraire et en cherchant un hébergement au jour le jour.
Le musée
Visite de la Glyptothèque. J’espérais pouvoir y voir les pierres tombales de Palmyre, dont il possède une très grande collection. Elles n’étaient plus visibles, c’était une exposition temporaire. Dommage, car la plus grande collection est justement à Copenhague.
En Scandinavie, il n’y a pas que les Vikings. Ici, je vois plein de statues grecques et romaines. Je photographie les détails des vêtements et des coiffures.
Il y a deux momies égyptiennes. L’ordonnancement des bandelettes a attiré toute mon attention. J’en verrai d’autres par la suite dont la disposition n’est pas la même.
J’ai acheté un livre sur les couleurs et Charles Darwin pour les descriptions de la nature.
Nuit passée dans une auberge de jeunesse, dortoir de six femmes, des lits superposés, encastrés dans un meuble, on dirait presque un nid, agréable malgré l’espace réduit. Mon sac à dos dormira à mes pieds, car il ne tient pas dans le casier.
Quel repos après tant de route, d’attente et de marche.
29 août
À 8 heures, je réserve par erreur une nuit dans une auberge de jeunesse à Göteborg, Suède. Je n’avais pas prévu de rester aussi longtemps à Rotskilde. Heureusement, j’ai pu retarder d’une journée. Je passerai la nuit dans le train.
Rostkilde
Je laisse mon sac à dos dans une consigne et pars pour Rostkilde.
C’était un grand port et l’ancienne capitale des vikings. Ils y ont coulé 6 bateaux dont certains ont pu être reconstitués presque entièrement. Ils ont été coulés volontairement pour boucher des entrées dans le port pour mieux le protéger.
Le musée extérieur
Ce musée doit absolument être visité. Il y a un stand sur les cordes: chanvre bien sûr, mais aussi crin de cheval, laine de mouton, liber de tilleul, algues et même arbustes. Dommage qu’il n’y ait personne pour donner quelques explications supplémentaires.
L’atelier
Puis, il y a un atelier de construction navale qui donne de très nombreux détails.
Il y a aussi un navire en construction à l’extérieur.
Ainsi, les différents types de bois n’étaient pas choisis au hasard. Les principales essences utilisées sont présentées grandeur nature dans des bacs autour des allées avec leur particularités.
On y voit aussi comment les formes des arbres, notamment les embranchements étaient utilisés.
Les attractions
Un petit atelier invite les enfants à construire leur propre bateau et à le mettre à l’eau. Cela les fait réfléchir sur l’utilité de la quille, la position du mat, la répartition des poids…
Ici, on peut voir la reconstitution de l’épave numéro 3 qui a été mise à l’épreuve durant un long voyage semblable à ceux du passé.
Tout a été étudié sur ces navires. Les traces des outils utilisés pour leur fabrication ont donné beaucoup d’informations.
Face au rivage, il y avait aussi une reconstitution de labyrinthe en pierre, de tentes, de jeux…
La reconstruction des bateaux
D’abord, les pièces des bateaux retrouvés ont subi un traitement qui a permis de les exposer.
Alors, des plans ont été fait grandeur nature et au 1/10ème.
Par conséquent, ces travaux ont fait intervenir de nombreuses équipes d’archéologues, de menuisiers, charpentiers, botanistes…
Le musée présente donc 6 navires, ou plutôt, ce qu’il en reste. C’est impressionnant, quand on imagine le travail nécessaire à leur construction avec les moyens de l’époque.
Au fonds d’une salle, il y a un métier à tisser à pesons, avec des indications très intéressantes sur la fabrication des voiles qui étaient en laine traitée avec une sorte de goudron et couverte d’ocre jaune ou rouge. Là aussi, il y a des archéologues expérimentaux qui s’occupent de ces problèmes.
Malheureusement, le tisserand n’était pas là.
La boutique
À la boutique, j’ai encore trouvé quelques livres, notamment sur les techniques de nailbinding et de tablettes qui m’intéressent.
Si vous vous décidez à visiter ce musée en train depuis Copenhague. C’est facile, une carte forfait pour les déplacements en banlieue suffit. Mais, il faut savoir que l’on doit prendre un bus en sortant de la gare (le 203). Je n’ai pas compris comment payer le bus, on m’a laissée passer.
Départ pour la Suède
De retour à Copenhague, je récupère mes bagages et me décide à partir pour Göteborg, j’avais acheté le billet comprenant le ferry le matin.
J’arrive à Helsinger, je monte dans le ferry en pensant en avoir pour plusieurs heures et arriver directement à Göteborg. Alors, j’en profite pour commencer à rédiger la narration de la veille, quand quelqu’un me demande si je repars pour Copenhague.
Nous étions déjà arrivés déjà arrivés en Suède. Pas de contrôle, pas de masques…
Je croyais être arrivée à Göteborg, je réserve une nouvelle nuit. Mais quand je cherche l’itinéraire, on m’indique sur l’écran un chemin sans la durée.
Je demande aux gens à côté de moi, si j’étais bien à Göteborg. J’en étais encore loin, je n’étais qu’à Helsingborg, à 166 km.
Il y avait un train dans les 20 minutes qui suivaient. Je l’ai pris. Je suis bien arrivée à Göteborg.
30 août
Aujourd’hui, c’est lundi, je trouve les musées fermés.
Au centre d’informations touristiques, on y parle français et on m’indique quelques autres musées et un magasin de laines. Il s’agit en fait d’une grande librairie avec un petit rayon de laine.
Malheureusement, je ne trouve rien d’intéressant. Je découvre le marché couvert et y mange.
Il y a un peu partout des parcs et des parterres avec des associations de plantes assez surprenantes.
Je récupère mes bagages à l’hôtel où j’ai passé la nuit, pour aller à l’auberge de jeunesse pour cette nuit et la prochaine. Les 23 minutes indiquées par Google pour ce chemin, m’ont pris plus d’une heure.
Quand on se promène dans la ville, on peut découvrir des peintures murales dignes d’intérêt.
En Scandinavie, les cafés attendent les clients avec une couverture pour chacun.
Fin d’après-midi
Après-midi de planification de la suite du voyage.
Sur la carte, il y a plein de mentions d’Oseberg, mais pas de musée, encore moins sur le tissage aux plaquettes. Je crois qu’il y a un musée intéressant à Bergen, en Norvège, mais c’est trop loin. Ce sera pour un autre voyage.
Au passage, je découvre 2 autres musées à Paris et un village franc dans l’Aisne.
Après un certain nombre de recherches avec un internet instable, je finis par savoir que le fameux bateau d’Oseberg est dans un musée à Oslo, qui sera donc la prochaine étape.
Quand au tissage, il semblerait qu’il y ait quelque chose dans les îles Löfötren, mais c’est très loin dans le nord.
Au fur et à mesure de mes recherches, je m’aperçois que je suis passée à côté de beaucoup de choses dans le Nord de l’Allemagne ou au Danemark. Il faudra prévoir un second voyage pour approfondir le sujet et si possible faire des contacts avec des spécialistes…
Quand il n’y pas d’internet
Vues les intermittences de l’internet, je prends le temps de feuilleter les livres que j’ai achetés aux musées.
31 août
Aujourd’hui visite de 2 musées: le Musée Röhss et le Municipal, où j’achète 2 petites lucettes et 2 aiguilles en os pour le “nailbinding“. Je suis contente de trouver des petites lucettes, j’en avais acheté des grandes l’année dernière en Suisse, mais elles servent plutôt avec de très gros fils ou des lanières en cuir.
Ces musées étaient tous deux intéressants. Les musées ouvrent tard ici, à 11 heures.
Le Musée Municipal
Le Musée Municipal ouvrait le premier, j’irai donc le voir d’abord.
Je n’ai pas encore parlé des bijoux vikings, mais ils sont merveilleux.
Dans une salle qui traite d’une période plus récente on y découvre les outils utilisés pour fabriquer et entretenir les fraises.
Une grande salle présente les mythologies vikings et leurs divinités…
Nous sommes maintenant dans une salle qui relate l’industrialisation du secteur textile vers 1850.
Puis, vient une intéressante série d’ateliers d’artisans miniatures. Ces maquettes sont vraiment très bien faites, elles présentent aussi d’autres métiers.
Röhsska Museet
Puis, je suis allée au Röhsska Museet, une ancienne fabrique transformée en Musée de la Mode et du Design.
Il y avait beaucoup plus de choses intéressantes à vous montrer, mais mes photographies ne sont pas claires. Il est souvent difficile de prendre des photos dans les musées, les reflets sont parfois très difficiles à éviter, et c’était le cas dans ce musée.
Frayeurs
J’ai eu 2 grandes peurs aujourd’hui. D’abord, ma banque m’envoie des messages m’invitant à contrôler mes dépenses. Je ne fais pourtant pas de folies et mon compte est loin d’être en négatif.
Ils ont tout simplement essayé me vendre un service supplémentaire. C’est là que l’on voit que la peur s’utilise aussi pour vendre.
Puis, j’arrive à l’auberge de jeunesse où je passe la nuit et mon badge ne me laisse pas entrer. À partir de 16 heures, il n’y a plus personne à la réception. On dépend donc du bon vouloir de l’informatique et des autres hôtes qui ont dû appeler à un numéro d’urgence pour que j’ai un badge de secours, ne serait-ce que pour aller aux toilettes.
Vu que l’internet était encore rétif, j’ai décidé de profiter de mon rouet pour filer une bobine complète de laine grise avec un peu de soie teinte à l’indigo à Gletterens.
Il en reste plus qu’à la retordre. Cela prend moins de place dans les bagages.
1er septembre
Changement d’hébergement, je n’ai pas pu prolonger le séjour là. Ils m’ont donné une nouvelle adresse pas trop loin. J’y serai encore 2 nuits.
En chemin, pour aller vers le le centre, j’ai découvert la vitrine d’une petite boutique d’un marchand de tapis. Elle était toujours fermée, mais la vitrine était intéressante.
De bonne heure, je visite la bibliothèque municipale, le bâtiment n’est pas très beau à l’extérieur, mais l’intérieur est agréable.
Cependant, je n’ai jamais vu de bibliothèque avec aussi peu de sièges et sans tables, la place ne manquait pourtant pas.
Un monsieur m’a trouvé 5 bons livres. Pas vraiment ce que je cherchais, mais des découvertes intéressantes:
Un petit livre sur le tissage des pailles comme trame avec tous les schémas. Il s’agit d’une technique suédoise.
Un gros livre sur les textiles de Paracas avec des exemples des mêmes techniques en Asie Centrale.
J’ai passé presque toute la journée avec ces deux livres.
Je reviendrai demain matin pour les 3 autres, 2 de tissage et 1 de teintures naturelles.
Visite du Musée de la Culture Mondiale
Il y avait une exposition sur le thème: “Tous différents, tous égaux”. Elle mérite d’être vue, dommage que l’on en puisse pas savoir d’où viennent les objets. Ils sont présentés par thèmes et il y en a de très curieux.
Une deuxième exposition, gratuite elle aussi, sur les carrefours est intéressante.
Une troisième, sur les kimono, était payante. J’ai heureusement eu le temps de la visiter, car le musée ferme à 19 heures, il était interdit de prendre des photographies, dommage, c’était beau.
2 septembre
Nouvelle journée de bibliothèque. J’ai découvert de nouveaux livres sur les textiles.
C’est curieux, ils expliquent des faits vu dans d’autres livres, mais différemment. Je trouve ainsi de nouvelles illustrations. J’ai même trouvé de nouveaux dessins de Huaman Poma de Ayala.
Mon téléphone s’est déchargé, je rentre en faisant un grand détour par le centre commercial où on m’avait indiqué une librairie. Elle était bien là, mais il n’y avait rien sur les sujets qui m’intéressent.
J’en profite pour passer par la gare ferroviaire et le terminal de bus pour comparer les prix et les horaires pour aller à Oslo, ma prochaine étape.
J’achète mon ticket de bus de retour à l’hôtel.
3 septembre
J’ai mon bus à 12:10. Je n’ai pas le temps d’aller visiter le Jardin Botanique.
Je profite du fait que je peux rester jusqu’à 11 heures dans la chambre, pour copier sur mon disque dur toutes les photographies que j’ai prises depuis depuis mon départ de France.
Cela m’a pris 1 heure alors que le système m’indiquait 4 heures. En effet, il y avait plus de 7000 photographies et il me faudra les trier par la suite.
À 10 heures, je prends le tramway pour le terminal de bus, il passait près de l’hôtel. J’arrive bien en avance, j’en profite pour tisser un peu la ceinture en filet que je n’ai pas encore finie.
Le voyage se déroule bien, sauf attente très longue à cause du virus à la frontière norvégienne.
Pas ou peu de masques là aussi.
Les paysages de forêt sont vraiment très beaux et font regretter une traversée aussi rapide..
4 septembre
Encore une journée très productive. J’ai visité 3 musées et trouvé plusieurs livres sur les sujets qui m’intéressent.
À ma première sortie en ville, je découvre une vitrine avec des habits traditionnels qui font la part belle aux galons tissés aux plaquettes. Je passerai plusieurs fois devant cette boutique, mais toujours en dehors des horaires d’ouverture.
Grosse déception, car le musée des bateaux vikings d’Oseberg-Godpak ne montre que des bateaux vides.
Les autres restes archéologiques, dont les fameux textiles, ne seront exposés qu’en 2025 dans le nouveau musée. C’est vraiment dommage. Il y ont trouvé même des textiles en soie. J’ai acheté un livre sur les textiles trouvés à Oseberg.
Folks Museumet
Au Folks Museum, l’atelier textile était fermé pour la saison. Mais les reconstructions d’habitats anciens valent la peine d’être vues.
J’ai pu voir 2 expositions très intéressantes, dont une sur les Sami, avec de très beaux textiles et des métiers traditionnels.
Cependant, j’ai trouvé un métier à grille et un à plaquette complet (avec sa ceinture) à la boutique. Parfois, les boutiques des musées ne présentent pas que des gadgets…
Le musée historique
Puis, je suis allée au musée historique. Il y a une salle intéressante sur l’Amérique, quelques momies égyptiennes. On y trouve aussi une belle exposition sur les Vikings, seulement un fragment de textile des vikings, mais des bijoux magnifiques, beaucoup d’armes.
Exposition sur les Vikings
Voici quelques photographies de l’exposition sur les Vikings.
Quelques objets dans le domaine textile…
Enfin, je suis allée à une boutique de laine où j’ai pu trouver quelques livres. Dont un petit sur les métiers à grille qui me servira lors de mon premier essai.
5 septembre
Dernier jour à Oslo, je vais bientôt quitter, avec regret, les anciennes terres vikings.
En attendant, je comptais visiter une librairie, Google m’avait dit qu’elle ouvrait à 9h00, mais il avait oublié que c’était dimanche.
Et, il semble qu’ici, le dimanche cela se respecte. Tout est fermé.
Je me dirige vers le National Museet dont le même Google (qui croit tout savoir) me dit qu’il ouvre à 11 heures, comme presque tous les musées ici.
Mais, je tombe sur une affiche m’annonçant qu’il n’ouvrira qu’en 2022, cela aurait bien valu une mention “fermé temporairement” chez Google.
Il y a partout des parcs, c’est très vert et très fleuri.
Suite de la ballade
Je pars à la découverte de la ville, presque déserte. J’arrive sur le port où je vois un nouveau musée, avec une affiche qui indique qu’il sera fermé jusqu’en 2021. Je passe par un grand portail ouvert et tombe sur une entrée de musée. Mais, cette fois-ci, c’est fermé jusqu’en 2022.
À ce rythme, on apprend vite que “stengt” signifie fermé en norvégien.
Je me suis assise sur un banc public dans un parc. Il y avait un musicien qui chantait des chansons dans le genre de Neil Diamond. Je me suis mise à filer au fuseau un peu de fibre d’alpaga que j’avais dans mon sac.
Je vous écris maintenant sur une place qui était très animée le vendredi soir quand je suis arrivée, non loin de l’hôtel. Il y a plusieurs café-restaurants avec terrasse… Aujourd’hui tout est fermé et ne passent que les livreurs de repas à domicile, à vélo ou à patinette.
Le retour vers le sud s’est bien passé. À la gare de Malmö (Suède), j’ai trouvé facilement le train pour Ystad, d’où je dois prendre le ferry pour Swinouj`´scie en Pologne le soir.
Ystad
A Ystad, j’ai quelques difficultés pour trouver le lieu d’embarquement mal indiqué et pas de Wifi. Mes bagages lourds de précieux livres allongent les distances.
Une fois trouvé le terminal, on ne voulait me vendre le ticket qu’à partir de 19 heures, je n’ai pas compris pourquoi. La consigne ne voulait que des monnaies de 10 Kr suédoises, j’avais bien un billet de 200 Krs, mais on en voulait pas me faire de monnaie. J’ai dû repartir au centre ville chargée, essayer d’acheter quelque chose pour qu’on me rende de la monnaie en pièces de 10 Krs. La Suède est un pays où tout se paye par carte et où il est courant de voir des pancartes annonçant que les espèces ne sont pas acceptées.
Par chance, j’obtiens du change. Je reviens et range mes bagages. Maintenant, j’ai du temps devant moi, le ferry ne part que le soir.
Je découvre qu’il y a un musée, je pars à sa recherche. Il était facile à trouver, sur la place, mais il était fermé. C’était lundi.
Il en faut donc pas compter sur les dimanche et les lundi pour les découvertes…
Attente studieuse en lisant “Viking clothing”. C’est passionnant.
Le Ferry
Me voici avec le billet enfin acheté. Il faut attendre l’embarquement à 21 h 30.
Une fois montée sur le bateau, je laisse les bagages en consigne jusqu’à 6 heures, heure d’arrivée en Pologne. Passage obligé par la case Restaurant, self service. Puis je vais m’installer dans une salle avec des fauteuils confortables pour la nuit, mais un grand écran qui diffuse des films genre Rambo où deux acteurs (un homme et une femme) lisent en polonais les répliques de tous les personnages correspondant à leur sexe…
J’abandonne les Vikings
7 septembre
Après une nuit dans un fauteuil dans le ferry, j’admire le lever du soleil sur la mer.
Très peu de choix pour le petit déjeuner, pas d’indication sur le cours de la zloty par rapport à l’euro et j’ai aussi peu de temps, je le saute.
Je monte récupérer mes bagages et je retrouve une dame polonaise de 70 ans avec qui j’avais parlé la veille.
Nous sortons du ferry et faisons ensemble, à pied, le trajet qui sépare de la gare de Swinouj´scie, puis dans le train nous serons ensemble jusqu’à Szczeczyn où elle descend. Elle n’arrête pas de répéter “Staro´s´c nie rado´s´c” (la vieillesse n’est pas bonheur). Elle aussi transportait des livres, ce qui est toujours assez lourd.
PoznaN
Je ne sais pas pourquoi, on a insisté à me vendre un billet qui allait à Bydgoszcz en passant par Pozna´n, ce qui faisait un sérieux détour,
Je voulait aller voir une reconstitution de village ancien à Biskupin, un peu comme à Gletterens. Sans le savoir, je suis passée par la gare de Wolin où il y a un village du même genre. Je n’allais tout de même pas faire marche arrière.
Cependant, le train est si lent, il s’arrête dans toutes les gares sans exception et ne va pas à plus de 60 km/h. Je décide de en pas aller à Bydgoszcz et Biskupin. Il faut que je sois le 9 à Baulmes, pour le Festival Yelen.
Directement à berlin
Je vais donc prendre, arrivée à Pozna´n, un train pour Berlin. Une fois arrivée à Pozna´n après 5 heures de train, j’achète un billet de train pour Berlin à 15h15.
Le train est en retard, tellement en retard qu’il n’est pas affiché, personne ne sait rien, je pars avec mes bagages vérifier le quai, quand je reviens, on me dit qu’il est parti et que le suivant est à 19h05.
Je commence à avoir très faim, je vais chercher quelque chose à manger en attendant le prochain train. Celui-là arrive à l’heure. Je voyage en compagnie sympathique, une jeune femme avec 2 petits chats et un monteur de manèges. Conversation très polyglottte, en polonais, mais aussi en français, espagnol et allemand.
Je me mets à filer mon reste de fibres d’alpaga gris, le petit chat qui était presque du même gris est venu jouer avec le fuseau.
Berlin
Arrivée à Berlin à 22 heures, gare Hauptbahnhof, je cherche un train pour la Suisse. Tout est fermé, pas d’information, je finis par trouver un distributeur automatique de billet de train. Celui-ci me trouve un départ à 0h41. Quai difficile à trouver, heureusement un monsieur veut bien se donner la peine de regarder le ticket et me dit qu’il part au quai 8 qu’il m’indique vaguement.
Les ascenseurs dans cette gare semblent sortir d’un livre de science-fiction, il faut deviner où sont cachées les commandes. Je n’en trouve pas pour ce quai, je dois donc défaire les paquets de mon charriot et les descendre un par un, par chance j’avais le temps, mais c’était de la fatigue que j’aurais préféré m’éviter. Décidément, les gares allemandes n’ont rien d’accueillant.
8 septembre
Journée de train Berlin / Hagen /Basel / Fribourg, puis attente d’une heure et demie pour le bus de Gletterens.
Je suis enfin arrivée à Gletterens, Jack et Carole étaient là. Nuit courte de repos.
Conclusion
Ce voyage aux pays des Vikings a été un peu court. J’espère pouvoir revenir en Scandinavie prochainement.
Si j’en ai le temps, j’essaierai de consacrer quelques articles à certains des musées visités, car ils le méritent.
Prochaine étape: Le Festival Yelen à Baulmes, Suisse…
/// Fête de la Préhistoire /// 4ème article sur le Village Lacustre de Gletterens Article cr´´eé le 24 novembre 2021, modifié le 1er décembre J’aurais dû être de retour au Chili le 22 Novembre 2021, mais un formulaire lié au Covid en a décidé autrement – Retour en Europe probable printemps 2022 – Beaucoup de nouveautés Organisons donc des ateliers! C’est facile +33 7 69 905 352 (whatsapp) – publicobre2000@yahoo.es Plusieurs nouveaux articles sont en cours de rédaction et seront bientôt publiés. Je vous invite à suivre la suite du voyage… N’oubliez pas de m’ajouter à vos favoris….
Fête de la Préhistoire, prochaine étape
Alors, c’est reparti pour 15 jours d’expériences…
Teintures et autres activités
Oui, la Fête de la Préhistoire arrive bientôt à Gletterens, peu après le Rassemblement Préhistorique. En attendant, je continue mes activités qui donnent un petit supplément de vie au lieu. Le feu pour les teintures réchauffe un peu l’atmosphère` fraîche de la maison.
L’atmosphère un peu enfumée de la maison donne aussi une bonne idée de ce que pouvait être la vie dans une maison néolithique. La fumée participe aussi à la préservation de la toiture.
Les particules fines existaient déjà… Tania et Doris fendaient le bois en plus petits morceaux pour essayer d’éviter cet excès de fumée.
La toiture
Celle-ci a plus de 20 ans et est encore apparemment en bon état. Cependant, elle doit être rénovée prochainement. En effet, c’est la première maison construite dans le village lacustre. Cela va être un très gros chantier. À suivre…
9 août
Je joue les prolongations. Martin m’a amenée voir deux boutiques de laines et autres fibres. Nous les avions déjà visitées l’an passé, dans l’Emmenthal. J’avais acheté beaucoup de types de matières premières (soie, lin, alpaga, chanvre, ramie…) et des livres que j’ai exploités pendant toute l’année, notamment pour les teintures cette année. Je suis très contente.
On devait voir aussi les prix pour les laines filées main. C’est très difficile pour moi d’établir un prix juste.
Cette fois-ci, j’ai encore trouvé des livres intéressants, un petit métier à tisser les plaquettes, des paquets de plaquettes, des aiguilles spéciales, de nombreux petits outils… Tout faisait envie!
Le rouet
Évidemment, mon acquisition principale a été un tout petit rouet électrique, spécial pour artisan nomade. Il tient dans mon sac à dos. De plus, il est léger et très silencieux. Il voyagera avec moi en Scandinavie.
Ces boutiques ont de très bonnes librairies, surtout en allemand et en anglais. Mais c’est très difficile de se retenir d’acheter. Bien sûr, toute cette documentation est vraiment très utile pour moi.
J’y ai également trouvé des fibres de chameau, je suis très curieuse de les filer.
J’en ai aussi profité pour acheter 1 kilo d’alun et j’ai bien fait. En effet, ce mordant a toujours la mauvaise idée de manquer au mauvais moment.
Cette visite est tombée au bon moment. J’aurai encore plus de choses à montrer pour la Fête de la Préhistoire.
Je vous parlerai de tous ces achats dans de prochains articles, quand je commencerai à les exploiter. J’ai complété ces achats en Scandinavie.
De retour à Gletterens, j’ai vu passer un hérisson près de la yourte. Je n’ai pas eu le temps de le photographier. Il est parti se cacher trop vite. On m’avait déjà commenté son existence.
10 août
Nous allons tenter de récupérer au maximum les bains restants. Car, nous pouvons en obtenir des pigments pour peindre. Il faut que je revoie les DVD de Michel Garcia, il y en a un qui traite de ce sujet. Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui, j’espère que demain, je pourrai.
J’ai vidé tous les paquets de feuilles et écorces qui ont servi aux teintures sur le tas de compost. J’ai fait du rangement dans l’atelier provisoire de teinture.
Comme aujourd’hui il faisait beau, j’ai lavé presque toutes les laines teintes et je les ai mises à sécher dans l’arbre.
Du nouveau, teinture aux graines de cornouiller pas mûres, nombreux tests d’indigo avec les visiteurs.
Essai d’évaporation du gros bain mélangé. À la fin de la journée, il en reste beaucoup. Je croyais que la concentrations des vieux bains serait plus rapide.
Le coracle
Il s’agit du projet principal du Rassemblement Préhistorique. Il est presque prêt à l’usage, mais nous devons encore le soigner…
Nous avons remis le coracle sous son “fumoir”, je dois entretenir le feu pour qu’il fume assez longtemps. Ce sera la vedette de la Fête de la Préhistoire.
Alors, j’alimente le feu avec des branchages verts, ce qui fume plus.
Bogolan
Enfin, j’ai fini par me décider à sortir le drap teint aux tannins pour le test de bogolan, il s’agit d’une technique africaine très intéressante qui consiste à appliquer des boues ferrugineuses sur des toiles teintes avec des tannins légers. Dominique Cardon parle de cette technique, il y a longtemps que je voulais l’essayer.
La technique
La technique est simple, mais donne de très belles possibilités. Elle est pratiquée au Mali, mais aussi en Amazonie péruvienne, notamment par les Shipibo. Elle est basée sur la réaction des tannins avec le fer.
Mais, on en s’improvise pas teinturier en bogolan.
Les enfants y laissent leurs traces
J’ai fait faire le test à des enfants sur un drap sec préparé à l’avance. Ne sachant pas où trouver une source dotée des caractéristiques recherchées, j’ai décidé d’utiliser l’argile que j’avais tamisée pour tenter de faire des récipients archaïques pour teindre, elle était encore très humide, j’y ai ajouté ma soupe de clous et dans un autre pot le reste d’oxalate de titane.
La réaction se fait bien avec le fer, mais un peu pâle. J’ai aussi voulu tester avec le titane qui devait donner un bel orange, comme en ecoprint, mais cela semble sans effet. Je trouve que le liquide se diffuse un peu trop, laissant les formes peu reconnaissables.
Pour renforcer ma soupe de clous (acétate de fer), j’avais mis à tremper des aiguilles que j’utilise pour les métiers à clous qui avaient commencé à rouiller.
Je les ai sorties, nettoyées avec un peu au papier de verre, puis je les ai graissées.
Bien que je ne soie pas totalement satisfaite de ce test de bogolan, l’effet sur les visiteurs est intéressant. Chacun apporte son petit grain de sel, sa technique d’application de la pâte.
Sauvetage de hérisson
Nous allions faire de nouveaux ecoprint avec Doris, mais des visiteurs ont découvert un petit hérisson malade près de l’atelier provisoire de teinture. Il était sortit en plein soleil, ce qui n’était pas normal, il avait l’air très faible.
Doris a décidé de l’emmener chez le vétérinaire à Morat. Il a été recueilli par une association qui essaie de sauver les hérissons. S’il est guéri, il sera relâché près de son nid, là où on l’a trouvé.
Le soir nous avons essayé de faire tourner le nouveau rouet, mais il faisait déjà presque nuit.
11 août
À 7h30, j’ai préparé le rouet et je me suis installée dans les toilettes, où il y a une prise de courant. Premier test positif, seulement il faut mieux nettoyer les pailles qui restent dans la laine.
Au premier test, j’ai déjà pu filer assez fin.
J’ai de nouveau sorti le drap et pot d’argile modifiée pour le bogolan.
Les graines de cornouiller sanguin ont donné un joli jaune, j’ai plongé la moitié de l’écheveau dans l’indigo, j’ai obtenu une laine bicolore, jaune et vert pâle.
Encore quelques tests d’indigo avec les visiteurs.
Aujourd’hui pas de feu. Lavage des laines non lavées.
Nouvelle décoration du saule mort avec les laines teintes.
Préparation d’un petit bain avec les deux garances, de la cochenille, du tannin de galles du chêne et pour m’assurer un peu d’alun. Cuisson demain. Un peu de laine mérinos et de soie.
J’ai presque fini les mitaines pour Martin, elles ont beaucoup plu à Doris qui m’en a demandé d’une autre couleur.
12 août
Je suis retournée filer avec mon rouet dans les toilettes, il semble que ma rallonge m’a lâchée. Il faut que je m’habitue à nettoyer mieux ma laine, car cela en pardonne pas. Contrairement au rouet à pédale, là la vitesse est régulière et on en peut pas ralentir sans lâcher la laine. Parfois, la laine se casse et s’enroule sur la bobine et le bout se cache dans la laine enroulée.
Depuis les premiers tests, j’ai filé 5 grammes de laine sale que j’ai retordue au fuseau pour bien voir les défauts et enlever les petites saletés restantes. Je viens de la laver au savon pour faire un test d’indigo avec demain.
J’ai redécoré le vieux saule avec les laines et redéployé le drap à bogolan.
Tissage
J’ai fini dans la soirée la petite pochette à rayures commandée par Tania, elle a choisi les couleurs dans l’arbre à laines, m’a indiqué son idée.
J’ai filé un peu de laine de mouton suisse teinte au henné.
Teinture
La teinture à la garance additionnée de cochenille m’a donné un joli vieux rose après ajout d’un peu de crème de tartre. Ce soir, j’ai complété ce bain avec un peu de garance Rubia cordifolia et de tannin de gale de chêne. Il y aura cette fois un petit écheveau de mérinos, un peu de soie de Madagascar, un peu de soie en ruban et un peu de laine de mouton suisse bien lavé.
Je venais juste de finir les mitaines de Martin et je commençais celles de Doris, le ciel s’est obscurci et le vent s’est mis à souffler très fort. C’est le début d’un orage qui secoue l’auvent de l’abri et sa porte en toile.
Plus qu’une semaine pour la Fête de la Préhistoire
13 août
J’ai filé ce matin de l’alpaga, assez bien préparé, avec beaucoup plus de facilité.
Le bain de garance amélioré a donné quasiment la même teinte qu’hier, la laine de mouton bien dégraissée n’a donné qu’un ton saumon pâle, la soie décreusée bleu clair a donné un joli grenat.
Il faudra réessayer demain en mordançant avant.
J’ai presque fini les mitaines de Doris, il faut que je file la laine pour les coutures et tours de finition.
Test d’indigo sur lin pour la chaîne du métier à sprang pour la fête de la Préhistoire, le 22 août.
Il va falloir refaire la cuve d’indigo. Ce sera fait dans quelques jours.
Le drap à bogolan se couvre peu à peu.
14 août
À 7 heures du matin, je m’installe à la porte des toilettes avec une rallonge que m’a prêtée Doris, pour filer. D’abord, je finis la petite quantité d’alpaga gris et teint marron qui me restait. Je change de bobine et démarre la laine pour finir les mitaines de Doris. À 10 heures, j’ai fini de filer les 65 g de laine multicolore.
Je range le rouet et je décore de nouveau l’arbre à laine. Puis, je mets sur le feu le mordançage de lin, laine, soie et vue d’un bain de henné et d’un autre de cochenille.
Je retord l’alpaga et la laine multicolore et finis les mitaines. Il reste de la laine et je décide de faire une petite pochette avec cette laine, puis une autre.
Normalement le rouet peut retordre automatiquement, il en reste qu’à déplacer la petite bague qui détermine l’endroit où va s’enrouler la laine. Mais pour cela, il faut filer des fibres très propres qui en nécessitent pas de révision, du top, par exemple. Cela est rarement le cas pour moi.
D’autre part, il faut séparer la laine à filer sur 2 bobines égales.
J’aurai l’occasion d’en parler ultérieurement.
Heureusement que je retord à la main. Je dois d’abord préparer une bobine avec deux bouts sur un bâton.
Lors de ce bobinage, j’élimine encore des morceaux de paille, je dois renouer parfois quand le fil est trop fragile.
15 août
Ce matin vers 7 heures, je m’installe de nouveau à côté des toilettes. C’est très agréable de filer au grand air. Le rouet est très silencieux, j’entends les oiseaux…
Cette fois-ci, j’ai choisi de filer un reste de Thones et Martod sale, mais sans pailles. En un peu plus d’une heure, j’ai filé presque une demie bobine. Les bobines font à peu près 100 grammes.
Après la décoration de l’arbre à laine, je finis une pochette et j’en fais une autre.
Quand je tisse dehors, j’entends des commentaires assez sympathiques. Il y en a qui se demandent si le coracle sert d’urinoir. C’est vrai qu’il en sent pas très bon, mais il s’améliore avec le temps.
J’ai préparé un nouveau bain de cochenille pour demain et j’ai à nouveau mordancé en prévision de cette teinture. En outre, j’ai fait un test de mordançage au lait.
Puis, j’ai encore fais un bain avec du lin dans le reste de henné et de Cosmos sulfureus.
Dans l’après-midi, le village lacustre est très tranquille. Je décide de tester le filage d’un paquet de laine de mouton valais propre et cardée. En environ 2 heures, j’ai filé presque 100 grammes de laine. J’ai même osé accélérer la vitesse de filage.
Il faut que j’en fasse une deuxième bobine pour tester le retord qui doit être automatique.
En rangeant le drap à bogolan, je m’aperçois que l’envers semble plus marqué que l’endroit.
De 19 h à 21h30, je suis retournée filer à côté des toilettes la laine des moutons valais que m’a donnée Doris, encore plus fine cette fois-ci et avec un peu de soie. La vitesse doit être un peu plus lente pour un fil plus fin.
16 août
Je rembobine ce que j’ai filé la veille au soir sur un bâton pour libérer la bobine du rouet et avoir une bobine à deux bouts pour la retordre au fuseau, elle est parfois un peu fragile, ce sont encore les premiers essais.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laine, cependant un peu plus tard que d’habitude à cause d’un risque de pluie. Petit bain de cochenille avec laines mordancées et nouveau mordançage.
Évidemment, je parle toujours de laines, mais j’ai aussi teint de nombreuses autres fibres.
Ce bain de cochenille a très bien pris. Lorsque j’ai enlevé les laine du bain de mordançage j’ai eu la surprise de trouver de gros cristaux d’alun de plusieurs centimètres au fond de la casserole. La veille, j’avais récupérer de l’alun qui s’était échappé de son sachet trop fragile. Peut-être que les impuretés et l’excès ont favorisé la cristallisation.
Sur le drap à bogolan, un enfant de 4 ans me dessine un curieux serpent, son grand-père m’explique qu’il s’agit du canal de la Broye, sujet d’actualité du fait des inondations dues aux récentes pluies diluviennes dans la région.
Alors, je retords les 70 g de fil fin de la veille, mais pas dans le sens habituel. En effet, par erreur, le bouton sur la machine était passé en torsion Z. Mais, cela me facilite le retord manuel.
Aujourd’hui, ils ont fait les foins sur le terrain devant la caisse, avec plusieurs mois de retard. Du fait des inondations, le tracteur ne pouvait pas passer, les plantes auront eu le temps de fleurir et de se resemer. Cela sent bon.
Dans l’après-midi je file à nouveau un peu de fil fin.
17 août
Aujourd’hui, je devais aller à Neuchâtel pour visiter le Musée Ethnographique que Jacques Reinhard m’avait conseillé d’aller voir. En outre, je dois aussi faire réparer mes lunettes dont un verre s’échappe constamment. Mais, on me dit que les musées sont gratuits le mercredi. Donc, j’irai demain.
Comme d’habitude, décoration de l’arbre à laines, un peu teinture, lavage des dernières laines teintes, filage, retord.
18 août
D’abord, je rencontre Jack qui avait reçu un petit appareil pour couper des lanières de cuir. Il a toujours de bonnes informations pour les matériels et petits outils pour l’artisanat. L’outil est arrivé très vite. La démonstration et vraiment impressionnante.
Puis, je pars à Neuchâtel en bateau. Les bateaux ont été rétabli, car ils avaient été supprimé pendant plusieurs mois à cause des inondations.
J’ai réussi à faire réparer mes lunettes qui paraît-il ont été très mal montées et le verre devrait à nouveau tomber très prochainement. Me voilà prévenue.
Que de magasins de chocolat! Cela fait très envie, mais les prix font peur.
Le musée
Aujourd’hui, je suis partie voir le musée d’Ethnographie, bien caché dans la verdure. Il y avait une exposition de photographie des années 1950 sur des Peuls du Sahel, intéressante.
Enfin, je finis par trouver l’entrée du musée qui n’était indiquée nulle part.
J’ai d’abord visité l’exposition permanente organisée par thèmes: plumes, ambassades, sandales, cordes, croix, contenants… J’avoue que j’aurai aimé avoir plus d’informations sur certains objets.
Je retiendrai tout particulièrement deux fuseaux très décorés et des bijoux en pailles tressées.
Les expositions
Puis j’ai visité deux expositions temporaires, l’une sur les missions suisses au Mozambique et l’autre sur le mal du voyage qui montre bien les déformations que peut provoquer le tourisme sur l’artisanat local.
Par exemple au Pérou, une casquette avec des motifs shipibo (d’indigènes d’Amazonie, Nord du Pérou), normalement dessinés en noir (de fer) sur une toile teinte avec des tannins où est écrit Cusco (Andes du Sud du Pérou). Quelle étude de marché a fait produire un objet aussi insensé? Sans compter le fait que ces dessins ont une signification importante pour ceux qui les ont créés. Découpés en petits morceaux, ils deviennent de vulgaires motifs qui pourront être remplacés par d’autres au gré des modes.
On peut aussi y voir une video très instructive sur un groupe de femmes qui présentent avec un certain humour, mais très organisées, la teinture à la cochenille, au village de Chinchero à 20 minutes de Cusco que j’ai vu lors mon voyage au Tinkuy.
Le show est intéressant mais si rapide (les touristes sont toujours pressés) que l’on en se rend pas compte de la complexité et de la lenteur du travail représenté.
Cependant, ces femmes qui doivent être des artisanes qualifiées paraissent plus être des actrices. Quand ont-elles le temps de produire de l’artisanat si les groupes défilent les uns après les autres gratuitement et leur salaire provient des ventes? Quand je les ai rencontrées, il y a plus de 10 ans déjà, leur principal intérêt était de me vendre leur chapeau ou leur gilet, quand je cherchais de la laine d’alpaga et des plantes pour teindre en bleu et en rouge.
Certes la partie de l’exposition sensée représenter un marché artisanal faisait la part belle au Pérou qui est spécialiste de l’artisanat industriel, mais il y avait aussi des stands sur les Esquimaux qui produisaient de petites reproductions de kayak en impression 3D ou les imitations d’objets en ivoire africains…
J’ai oublié de prendre une photo des kayaks en plastique fluo. C’est dommage.
19 août
Jack a fini le métier à sprang, alors nous pourrons monter la chaîne demain et commencer à le tisser. Maintenant, il tient droit et devra rester fixé à une poutre. Au passage, j’ai appris le système de nœuds utilisé à cet effet.
Recharge du bain d’indigo
Puis, avec Jack nous avons complété la cuve d’indigo. Je l’ai testée comme d’habitude avec des visiteurs.
Elle m’a donné un bleu plus soutenu, nous avions récupéré l’eau de rinçage qui contenait certainement assez de pigments. Bien sûr, nous avons utilisé la même cruche.
J’ai cuit une casserole de cochenille où j’avais mis un peu de soie en ruban, un peu de soie de Madagascar décreusée, un peu de laine propre et du lin pour le sprang. Le tout était mordancé à l’alun avec un peu de vinaigre.
Retord Navajo
Puis, j’ai terminé de filer une bobine de laine de Thones et Martod sale au rouet. Je voulais tester le retord dit navajo avec cette laine. Ce type de retord est à la mode actuellement. Une seule bobine suffit.
Pour cela, il s’agit de retordre en faisant d’énormes chaînettes avec les mains. Ainsi, on obtient une laine à 3 brins. Je l’ai pesée, elle faisait 126 g. puis d’abord rincée, et enfin lavée avec un peu de savon liquide. Elle sera teinte avec des écorces de saule.
Autres teintures
François a coupé des branches de saule pour faire le fonds du coracle, il m’a laissé les écorces pour teindre. J’ai déjà mis à tremper cette laine dans le mordant pour la teindre avec cette teinture, on ne peut plus locale.
Comme prévu, j’ai commencé à préparer des étiquettes de prix pour la Fête de la Préhistoire qui approche à grands pas.
20 août
Bain de cochenille avec 70 g de laine de mouton valais filée au rouet, retordue au fuseau. Mordançage de la laine pour le saule.
Au matin, l’eau avait un peu jauni et montrait quelques petites bulles. Laine mise à tremper avec supplément d’écorces et de feuillage.
Maintenant, le sol du coracle est fini et est mis en place à sécher chargé de pierres pour qu’il prenne sa forme définitive, les tensions le font craquer le soir.
J’ai fait des bobines avec les fils des rayures du sprang. Puis, j’ai commencé à monter la chaîne. Enfin, j’ai décidé de faire 4 petites tresses pour maintenir les débuts et fin de sprang, je ne sais pas si c’est nécessaire. C’est comme cela quand on expérimente en autodidacte. J’ai teint 2 des tresses en indigo.
Teinture en indigo d’un écheveau de laine de mouton et d’un autre en alpaga-soie beige, comme test. Pour le moment, c’est beau, nous verrons le résultat une fois rincé.
Plusieurs heures passées à faire des étiquettes en cuir avec l’adresse du site, le poids, le prix et le type de fibre, la teinture utilisée. Cela a été long. Maintenant, l’arbre à laines est doté de chiffres.
Quand j’ai sorti les laines de la cochenille, j’ai ajouté un peu de crème de tartre dans le bain, elles ont donné un rose assez soutenu. J’ai complémenté avec de la garance pour le lendemain.
J’ai aussi préparé un petit bain avec des déchets variés: épluchures d’échalotes, d’avocat…
François a joué de la cornemuse ce soir, c’était beau.
Puis, sont arrivés les constructeurs du coracle. Ils se sont décidés à aller l’essayer tout de suite, essai concluant. Ils ont décidés où ils débarqueraient pour l’arrivée des marchands lors de la Fête de la Préhistoire.
Le test s’est passé dans une très bonne humeur, comme d’habitude à Gletterens.
21 août – Demain, c’est la Fête de la Préhistoire
Nouvelles journée passée à doter de prix mes travaux, c’est difficile de faire ni trop cher, ni trop peu cher. Les visiteurs sont toujours trop pressés.
Nouveau test du coracle, cette fois-ci avec les marchandises. Nouveau succès.
Journée très calme, Jack m’a imprimé des cartes de visite, car il ne m’en restait presque plus.
Nouveau bain de cochenille. Encore une expérience, reteinte d’un écheveau rose de cochenille en indigo. Un écheveau de bois de Campêche violet, le bain de déchets variés a donné un très beau jaune, il est resté à tremper.
Derniers préparatifs pour la Fête de la Préhistoire.
C’est la Fête de la Préhistoire
22 août
Il a beaucoup plu pendant la nuit, heureusement la journée a été assez belle.
Comme souvent, j’ai allumé les feux de bonne heure. Bain d’écorces et de feuilles de saules qui trempent depuis 2 jours, épuisement des bains de cochenille et déchets divers. Retord à la dernière minute de laine sale filée au rouet pour alimenter ces bains.
J’ai décoré l’arbre à laine avec les dernières teintures lavées le matin même, les nouvelles teintures de la veille et toujours les rubans et autres fibres non filées.
Les “marchands” débarquent les marchandises, il y a beaucoup de visiteurs. Je n’ai pas eu le temps de prendre beaucoup de photos.
Une dame m’a donné 4 grands cônes de coton. C’est un beau cadeau, je pense en teindre une partie pour mes premiers galons aux plaquettes. Il va falloir les passer en écheveaux, les faire bouillir avec du savon et les mordancer.
Une Mapuche chilienne m’a enseigné à faire une tresse à 5 fils doubles, le résultat est très joli.
Les “marchands” ont bien vendu, surtout des laines teintes.
En fait, la journée est passée si vite que je n’ai presque `pas pris de photos. Il y avait beaucoup de monde.
Après la Fête…
23 août
Vers 6 heures du matin, j’ai vu une grosse pleine lune entre les arbres, j’ai eu beaucoup de mal à la photographier car le ciel s’éclaircissait plus en photo qu’en réalité. Puis, j’ai vu passer un écureuil brun foncé dans les arbres.
Encore une fois, j’ai vidé sur le compost les restes de végétaux qui encombraient les bains de teinture à filtrer.
Préparations pour le départ
J’ai beaucoup à faire pour préparer mon départ. Je dois préparer un peu mon itinéraire.
Il faudrait aussi que je fasse les derniers ecoprint tant que j’ai des casseroles, que j’épuise les bains ou les transforme en teintures ou pigments.
En fait, j’ai passé presque toute la journée à transformer un cône de 850 g de coton en écheveaux. Comme, j’avais besoin de nouveaux récipients pour filtrer les vieux bains et laver le coton, j’ai accompagné Tania à la déchetterie pour se débarrasser des ordures de la Fête de la Préhistoire, j’en ai profité pour récupérer quelques pots utilisables.
J’ai donné une deuxième vie à une bonbonne de bière en plastique, après avoir enlevé l’étiquette, je découvrais une grosse bouteille en plastique que j’ai pu percer avec un couteau en silex, puis j’ai continué aux ciseaux.
J’ai aidé Tania à démonter une petite yourte et j’ai beaucoup appris sur le montage de celles-ci, il faudra que je modifie mon article sur la yourte de Chevrainvilliers.
Aujourd’hui, j’ai pu parler avec Mireille qui organise le Festival Yelen à Baulme en Septembre. Elle m’a confirmé que je pouvais y participer, elle aussi pratique la teinture naturelle et notamment le bogolan. Il me semble que cela va être très intéressant.
Dans la soirée, Doris et Martin sont venu ramener le petit hérisson souffrant à son nid. Il semble avoir récupéré sa santé, il a eu aussi droit à deux jours de nourriture spéciale pour lui. Je suis bien contente.
Lorsque je rangeais l’arbre à laine, il m’est venu à l’idée de tester l’indigo avec de la soie tussah, le résultat est très beau, je vais sans doute recommencer demain.
24 août
Enfin, vient la teinture des écheveaux de coton, 2 en indigo, mordançage de 2 autres au lait, le reste est réparti entre un bain de cochenille-alun-crème de tartre et mordançage à l’alun.
Épuisement des bains, réduction pour transformer les restes en encre après tamisage. Les filtres à café en servent pas, ils se percent les uns après les autres. Je finis par aller chercher la vieille passoire pour les cendres aux toilettes sèches je l’ai recouverte d’une toile comme tamis.
Malgré le fait que j’épuise les bains, je suis assez contente des couleurs obtenues en coton.
Une dame qui vit au Mali et connaît des artistes qui travaillent le bogolan m’a invité chez elle là-bas. Ce serait passionnant. Mais, ce voyage semble un peu compliqué. Maintenant, alors que j’écris cet article, je me débats avec les bureaucraties tant française que chilienne, tout bêtement pour pouvoir rentrer au Chili.
J’ai commencé le bonnet jaune et violet que l’on m’a commandé dimanche. Je le finirai en voyage.
Dernières teintures sur coton et un peu de soie.
Beaucoup de vent.
Je commence à concentrer les bains. Dernière promenade à la déchetterie pour compléter la panoplie de vieilles casseroles.
Mise au compost des restes solides des bains.
25 août carnet
Fin de concentration des bains accélérée.
Rangement un peu brusqué de tout mon bazar, pour mon départ le lendemain.
Tri organisé rapide des bagages qui m’attendront au Village Lacustre jusqu’au Festival Yelen.
J’ai encore récupéré un peu de fibre de houblon qui avait eu le temps de rouir. Curieusement, j’avais rêvé de ces tiges de houblon.
Demain départ pour la Scandinavie
Prochain article pour bientôt… Si mes démarches pour mon retour au Chili m’en laissent le temps.
/// Gletterens, préparations/// —- Encore en cours de rédaction (de nouvelles photos vont arriver) — Nouvel article du 21 juin 2021 — Mis à jour le 8 octobre 2021 — Prochain article – Laver la laine Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Pour Gletterens 2021, il y a tant à faire que je ne sais plus par quoi commencer! En réalité, je m’y prépare depuis le Rassemblement Préhistorique de l’an dernier, au Village Lacustre. Depuis l’obtention de mon diplôme je mets les bouchées doubles… Je voudrais arriver à tout faire.Un prochain article fera le compte rendu de ces expériences.
Lectures et rencontres pour Gletterens
Comme de bien entendu toute nouveauté est précédée de rencontres et de lectures et bien sûr d’expérimentations.
Quelles lectures?
Les sources
Elles sont multiples et très variées, elles vont des bibliothèques des amis, les médiathèques municipales, ma propre collection personnelle que j’enrichis chaque fois que je le peux et sites aux internet, en passant par les inoubliables leçons de la nature.
Voici quelques précieuses sources internet:
hal.fr, thèses et articles en français
academia.edu, semblable, mais plus international, m’a beaucoup servi
libraryxyz, livres pdf ou epub, mais aussi beaucoup d’articles
bnf, multimédia, sur livres anciens, s’avère très intéressant parfois
wikipedia, n’est pas toujours sans intérêt, les articles sont parfois un peu légers, mais les liens tels que celui-ci, peuvent être intéressants
Pinterest, la recherche peut être longue, mais c’est très visuelet on peut y découvrir des pépites
video youtube
cours de Ver de Terre production
conférences du Collège de France, c’est agréable à écouter quand on file, tisse ou fait la cuisine et j’y ai beaucoup appris…
Quelle panoplie, je ne n’arrive pas à tout exploiter. J’ai de quoi faire pour les longues soirées d’hiver.
Le sujets
Comme vous le savez sans doute déjà, je ne me limite pas à la teinture et au travail des fibres.
Les video
Bien sûr, je continue à m’intéresser aux orties et aux autres plantes à fibres, j’ai donc vu de nombreux documentaires sur ces sujets, certaines sont listées dans cet article.
Les rencontres
Wwoofing
Comme Aline m’a amenée de nombreuses fois à la médiathèque d’Argentan, j’y ai puisé de nombreuses informations qui me seront utiles.
Elle m’a procuré une expérience prolongée de filage au rouet… Elle m’a aussi aidée à monter ma boutique Etsy. Cela m’a donné envie d’avoir un petit rouet de voyage qui me permettrait de filer un peu n’importe où.
Chez elle, j’ai rencontré Gregory, wwoofeur aussi, très doué en vannerie et construction végétale qui sera aussi présent à Gletterens en 2021…
Avec Grégory, les surprises ne manquaient pas.
Aline m’a aussi présenté une de ses amies tisserande et dentellière qui m’a beaucoup enseigné. J’ai vu chez elle de magnifiques outils anciens.
Chez Gilles, j’ai beaucoup appris sur les moutons, sur le cidre accessoirement et sur beaucoup d’autres choses passionnantes…
Je lui dois aussi une très bonne laine brute que j’ai répartie entre filature et feutrage. Toutes les laines que j’ai filées ont été tissées et teintes.
Dès l’ouverture des musées, Monique m’a amenée au Musée des Civils pendant la Guerre à Falaise et Gérard m’a fait visiter le Musée de la Préhistoire à Nemours.
Nouveautés pour Gletterens
Nouvelles matières premières
Orties, nouvel essai
Chez Gérard, j’ai fait un nouvel essai pour récupérer des fibres d’orties, d’après des informations recueillies sur internet qui a raté encore une fois. J’attends le prochain Rassemblement Préhistorique et de faire la connaissance de Jacques Reinhard pour en savoir plus.
À Falaise, j’ai eu l’occasion de briser des tiges de roses trémières qui avaient roui naturellement pendant l’automne et l’hiver, elles contenaient de fines fibres blanches, mais il faudrait en avoir de grandes quantités pour en tirer un écheveau ou une bobine…
Nouveaux tissages pour Gletterens
Les nouvelles matières, les limitations matérielles et le peu de temps disponibles m’ont obligé à essayer d’innover. De plus, je ne pouvais pas revenir à Gletterens qu’avec ce qui me restait de l’an passé. Il fallait du nouveau et de la variété.
Alors, j’ai fait quelques écharpes en laine, deux ponchos légers en coton et lin, des petites pochettes, des bracelets… Vous les verrez dans le prochain article sur Gletterens 2021.
Outils qui sortent du commun, spécial Gletterens
Comme je suis toujours à la recherche de nouveaux outils: fuseaux, métiers à tisser… je m’équipe de mieux en mieux. Vu que cela prend de la place, il faut aussi que j’essaie de faire petit et léger.
Fuseau maya, une nouveauté pour Gletterens
Petite découverte fascinante due à Pinterest. Les rares producteurs étant soit aux États-Unis, soit en Angleterre, je me suis décidée à en faire ma propre version bricolée.
C’est très facile à manier et j’ai même pu filer fin avec. En outre, il est démontable, léger et n’occupe que peu d’espace.
En outre, il est totalement archéocompatible. Il suffira de le refaire avec des matériaux moins élaborés que ceux-ci.
D’ailleurs, bien avant le néolithique, des tablettes assez proches servaient à tordre des cordons, ficelles et cordes.
Fuseau turc léger
Le fuseau turc est très intéressant car il fournit directement une pelote prête à l’usage.
A la fin de mon séjour en Suisse, à Gletterens, l’an dernier, mes amis bronziers m’avaient amené voir une immense boutique de laines. Je m’en suis acheté un. Malheureusement, il est un peu trop lourd, à mon goût.
Ma version est beaucoup plus légère et économique. En effet, le plus léger pèse 7 grammes.
Fuseau basque
Je l’ai découvert très récemment sur Pinterest et Gérard m’en a fait un à sa façon. Ce fuseau aussi fournit une pelote prête à l’usage.
“Métier” à bracelets
Vu que je n’ai pas de grosses quantités de laine, le filage au fuseau est très long et qu’il ne me reste presque plus de grandes pièces tissées, je me suis mise à tisser des bracelets et des pochettes.
J’ai cherché un outil archéocompatible (mon métier à clous ne l’est pas).
Voici ce que j’ai trouvé.
Lavage de laine
Pour ne pas partir avec autant de laines sales, avec des déchets, j’ai aussi fait des essais concernant le lavage de la laine.
Aussi, j’ai essayé d’éliminer de la paille qui rendait une laine d’alpaga difficile à filer. J’ai tenté une recette vu dans des livres pourtant sérieux décrivant une technique industrielle pour débarrasser les laines des déchets végétaux. Il s’agit de les faire tremper dans une solution à 5% d’acide sulfurique ou chlorhydrique. J’ai testé l’acide sulfurique disponible en bouteille au supermarché.
Alors, j’ai essayé à plusieurs concentrations, j’ai laissé agir pendant plus d’une semaine, mais apparemment pas d’effet, les pailles étaient toujours là.
Feutre
Mes tests de lavage m’ont incitée à feutrer certaines laines.
D’autres n’ont absolument pas voulu feutrer (shropshire), je les ai préparées pour le filage, certaines ont été teintes chez Gérard.
Autres techniques
Suite à la rencontre de Grégory, le constructeur de huttes kanak, je me suis plus intéressée à la vannerie, technique probablement ancêtre des textiles.
Poursuite de Gletterens l’an dernier
Matières premières non touchées avant Gletterens l’an dernier
Soie, lin, chanvre…
Avant de venir en Suisse, je n’avais pas pu tester ces matières si renommées. Depuis, grâce à mes amis bronzier, j’ai pu essayer de les filer et j’ai même osé les travailler.
Lapin angora
Il y a longtemps, j’avais un peu testé les fibres de mes lapins à Mamiña, mais j’en avais si peu que c’était comme si j’en avais pas eu. Avec Monique, nous sommes allées voir un producteur de fibres d’alpaga et de lapin angora.
Depuis, mon arrivée en France, j’ai d’abord accumulé des toiles à teindre (draps et vieux vêtements, mais aussi toiles de soie). Puis, chez Monique et chez Gérard, j’ai eu l’occasion de partager cette technique.
Autres supports
À Falaise, j’ai acheté et testé des écharpes en laine fine, une toile de matelas et une toile légère de soie.
Filage pour Gletterens
J’ai filé au rouet pendant près de 4 mois, chez Aline. J’ai donc pu tester plusieurs variétés de laines et dans mes temps libres testés les soies, chanvre et autre lin que j’avais ramenés de Suisse.
Peu de temps avant mon départ pour Gletterens, j’ai reçu un paquet de fibres de bison, cadeau d’Éric d’Archeoshop, Je me suis dépêchée de tester ces fibres, d’abord seules, mais elles sont assez courtes, puis mélangées à de la laine de mouton sale. Là, cela se filait un peu plus facilement. Nouvelle expérience sympathique.
Cette fibre n’est pas très facile à filer seule, comme c’est le cas pour beaucoup de fibres difficiles à travailler, je l’ai mélangée avec de la laine de mouton, cela améliore la cohésion du fil.
Voici, les deux produits finaux après retors.
Filets
Lors de ma visite au Latenium à Neuchatel, l’an dernier, j’ai vu un autre outil ancien pour les filets, à tester.
Arrivée à Gletterens en avance
Arrivée le 14 juillet
Voyage sans encombre, un grand merci pour Gérard qui m’a accompagné jusqu’au train à la Gare de Lyon. Des Suisses inconnus m’ont beaucoup aidé avec les bagages au changement de train à Lausanne.
Seul mon petit charriot m’a lâchée juste en arrivant à Gletterens, mais c’est sans doute réparable.
Avec surprise, je découvre l’inondation. Par la suite, le petit supermarché fermera pendant 3 jours de crainte des coupures de courant dues au débordement du Lac de Neuchatel. Tous les lacs de la région ont largement débordés.
Je devais repartir en laissant l’essentiel des bagages pour revenir quelques jours avant le Rassemblement Préhistorique, mais on a eu pitié de moi, ma tente n’était pas adaptée à la météo du moment. On m’a dit de m’installer dans un des abris préhistoriques qui était parfaitement sec.
Du 15 au 19 juillet
Coutures des ourlets sur les écharpes en soie, j’ai tenu à le faire avec des files de soie, ma soie était très emmêlée et j’ai passé beaucoup de temps avec cela.
En outre, j’ai aussi raccommodé avec de la soie les petits trous des bouffettes sur les sacs en toile de matelas écoprintés. Pour les sacs, il me reste à faire les lanières que je tresserai avec du lin et du chanvre que j’ai filé au fuseau. Ce sera solide.
Préparation de nouveaux fuseaux compatibles néolithiques.
Reproduction d’un fuseau trouvé dans une tombe à La Ligua visible au Musée de La Ligua. Là-bas, on m’avait dit qu’il n’avait certainement pas du être utilisé, que ce devait être une miniature. En effet, il était constitué d’un simple bâtonnet et d’une petite huître percée au centre.
Les amis de Gletterens m’ont aidé, ils m’ont fourni un petit coquillage, Tatiana l’a percé en frottant l’extérieur d’abord sur une pierre à polir, puis avec un poinçon en silex elle a préparé le trou à l’intérieur, puis elle l’a terminé à la vrille préhistorique.
J’ai trouvé une baguette, je l’ai tout de suite testé avec de la laine mouton. Cela fonctionne bien, il est très léger et peut filer très fin, seulement on ne peut pas produire de grosses bobine avec.
Fabrication d’un fuseau Maya à partir des matériaux du bord. Finition d’autres fuseaux Maya avec des perles ajustées avec une colle néolithique à base de brai de bouleau.
20 juillet
Pour le Rassemblement Préhistorique, il faut dans la mesure du possible utiliser du matériel qui ne soit pas anachronique.
Et nous manquons de casseroles, il va falloir en faire en argile.
Préparation de l’argile
À Gletterens, il y a un tas d’argile qui sert pour le torchis des murs des maisons, elle doit être bonne, mais elle a été envahie par les racines des arbres et quelques ronces.
J’en ramasse un paquet dans un sac poubelle. D’abord, je l’égraine dans un seau d’eau.
Puis, je malaxe bien le résultat, il reste encore beaucoup de radicelles. Enfin, je vais essayer de la tamiser. Puis je la laisse décanter dans un bac en espérant qu’elle sèche. Heureusement, il fait beau et chaud avec un peu de vent. J’essaie d’éliminer les quelques centimètres d’eau qui surnage.
Le matin, au petit déjeuner, j’ai la visite d’une petite mésange charbonnière très entreprenante. D’abord, elle me picore les mains, puis elle saute sur mes genoux, s’accroche à mon pull, grimpe sur mon épaule et enfin sur ma tête.
21 juillet
Je vais chercher un nouveau seau d’argile le matin.
Cette fois-ci, je fais plus simple et rapide. Je rajoute l’eau dans le seau. Puis le soir, je malaxe, j’enlève à la main les grosses racines et je tamise deux fois.
Je laisse décanter la nuit.
22 juillet
D’abord, j’élimine l’eau qui surnage dans les deux récipients. Le premier est déjà plus consistant.
Normalement, j’aurai du aller chercher du sable fin pour amaigrir une partie de cette terre, mais elle est déjà très sablonneuse. Puis, dès que la terre aura une bonne consistance je la battrai pour éliminer les bulles d’air. Enfin, j’essaierai de faire quelques perles et fusaïoles, avant d’essayer de faire des casseroles. De toute manière, la quantité préparée est sans doute insuffisante. Et il faut laisser le temps à la terre de sécher avant de la cuire.
Puis, il faudra les battre pour récupérer les fibres à filer
J’ai récupéré les feuilles pour la teinture.
D’autre part, j’ai commencé à récolter des graines de cornouiller sanguin et de bourdaine qui font partie des fameuses “Graines d’Avignon” que je n’ai pas encore testées.
Puis, j’ai avancé sur le poncho entouré de filet. J’avais déjà fait deux côtés, il m’en restait deux autres. J’en suis à la moitié du troisième côté.
23 juillet
Nouvelle récolte d’orties, il y en a de très grandes. Préparation après quelques heures de séchage, elles piquent un peu moins. Je voudrais les photographier à la loupe. C’est vrai que cela pique, mais on finit par oublier et cela fait du bien aux articulations, je dors mieux la nuit…
J’avance sur le filet de bord du poncho, je viens d’attaquer le 4ème côté.
L’argile sèche petit à petit, premier essai de perle.
Tressage d’une lanière à 5 fils de lin et soie pour 1 sac ecoprint sur toile à matelas.
24 juillet
Petite visite à la déchetterie pour chercher de la ferraille pour la soupe de clous et de vieilles marmites pour la teinture. En effet, ma marmite archéocompatible ne sera certainement pas prête à temps pour les Rencontres Préhistoriques, la semaine prochaine. Les déchetteries sont une source d’approvisionnement très riche en Suisse.
Disparition insolite de l’argile encore mouillée entre 6h30 et 9h00. Donc, préparation d’argile nouvelle.
Couture de la lanière sur le sac, elle était trop fine, je l’ai agrémentée de 2 rangs de crochet de chaque côté.
Tressage d’une lanière à 8 fils de chanvre que j’ai du retordre auparavant. Pour la même longueur de fil, elle était plus courte et beaucoup plus longue à tresser. Elle est très douce au toucher.
25 juillet
J’ai tamisé et laisser reposer l’argile qui trempe depuis la veille.
Tressage d’une autre lanière, cette fois-ci combinaison de chanvre et lin-soie. Le résultat me plaît, mais c’est très long.
26 juillet
Tamisage de l’argile
Nouvelle tresse á 8 huit brins et une autre à 10 est presque finie.
J’avance sur le filet du bord du poncho, il ne me manque que 3 rangs.
Les mésanges viennent visiter l’abri préhistorique, elles sont vraiment très curieuses. Leur visite me met de bonne humeur le matin.
27 juillet
Je viens de m’installer dehors pour taper ce texte. Les mésanges viennent manger les miettes, se promènent sur le clavier, elles sont si légères qu’elles ne tapent pas de texte incongru. Puis, elles me picorent les pieds.
J’ai fini les tresses pour les sacs en ecoprint. Elles m’auront pris plusieurs jours.
Comme, j’ai fini le poncho entouré de filets., j’ai commencé la ceinture en filet.
Arrivée de Gregory, je suis contente qu’il ait pu venir, je pense que ce sera une bonne expérience.
28 juillet
Nouvelles visites des mésanges affamées par la pluie.
D’abord, j’ai cousu toutes les lanières des sacs ecoprint, Je suis contente, mais j’ai passé beaucoup de temps dessus.
Puis, j’ai rangé les bacs d’argile sous clef, car elle est presque assez sèche.
Enfin, j’ai récupéré les écorces de cornouillers et de noisetiers que Gregory a coupées pour faire le châssis pour le tannage de la peau de bison. Elles me serviront pour teindre. La texture du bois de cornouiller est très belle.
29 juillet
Poursuite de la ceinture en filet. J’en aurai pour un bon moment, elle n’est pas large, mais c’est très long.
Enfin, j’ai fini le dernier sac, je peux passer à d’autres taches.
Moulage d’un grand bol avec de l’argile que m’avait amenée Doris, j’espère qu’il se démoulera sans problème, pour le moment il sèche dans l’abri préhistorique.
J’ai encore fait deux fusaïoles et quelques perles.
J’ai testé la terre que j’ai tamisée, car elle commence à sécher. Elle se fendille quand on la modèle. Il paraît qu’il faut battre cette terre.
Je ramasse tous les jours de nombreuses feuilles de peupliers attaquées par un insecte qui provoque une boursoufflure sur la tige. C’est intéressant en teinture, car ces boules dues à un parasite concentrent les tanins.
30 juillet
Récolte de petits pois sauvages, dans le jardin. Il fallait le faire car les gousses commençaient à s’ouvrir et les graines se perdaient.
Ramassage d’une grosse botte d’orties
Le soir arrivée des premiers participants au Rassemblement Préhistorique: Andreas – tannage et pièges, il est chimiste, Dominique – tannage à la cervelle est aussi chimiste, Eric – silex, flûte, créateur d’archeoshop.com, puis François et trois amis. Grosse déception Pierre le Frondeur n’a pas pu venir.
Fin de soirée très agréable avec concert folk celtique… Filature de poils de lapin angora, fibre courte qui vole mais feutre aussi avec facilité.
Demain commencent le nouveau Rassemblement Préhistorique!!! Nous sommes prêts, la suite vient dans un prochain article.
Gletterens 2022
Nous espérons tous pouvoir nous revoir l’an prochain à Gletterens.
/// Filer comme au temps jadis? /// Article créé le 10 mai 2021 —- Mis à jour le 29 octobre 2024
Je suis rentrée au Chili le 15 novembre – Beaucoup de nouveautés Prochain départ fin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est facile – 07 69 905 352
Nouveau blog en espagnol: www.lanitando.com Les dernières nouvelles apparaissent souvent sur ce site
Filer comme nos ancêtres, j’en suis encore loin. La finesse de leur travail m’impressionne toujours. Les vieilles habitudes de nos aïeux ont beaucoup à nous enseigner. Après plus de 15 ans de pratique, de patience et de nombreux voyages, il me semble que j’ai accumulé assez d’expériences pour pouvoir en partager. De nouveaux essais ne tarderont pas à arriver.
Pourquoi filer?
Quand on a des moutons, ce n’est pas encore mon cas, on doit les tondre au moins une fois l’an, parfois deux.
Les camélidés se tondent soit tous les ans ou mieux tous les deux ans pour un poil plus long.
En effet, ils ont trop chaud en été et la laine a tendance à se feutrer, se salir et se brûler au soleil. Cela la rend plus difficilement exploitable.
Contrairement à certaines légendes urbaines, les animaux ne meurent pas des suites de la tonte. Les moutons à laine ont été sélectionnés depuis des siècles pour qu’ils ne perdent plus leur laine à chaque printemps, puis selon différentes qualités de laine, en fonction du climat, de la finesse désirée, de leur brillance, de la façon dont elles absorbent la teinture… En effet, certaines laines se teignent mieux que d’autres.
Il vaut mieux les tondre avant la montée en graine des plantes qu’ils pâturent. En effet, certaines graines s’incrustent dans les toisons, cela ralentit la filature. D’autres graines peuvent être très piquantes lors du nettoyage de la toison et peuvent même blesser les doigts lors de la filature. De plus, elles doivent irriter les moutons.
Il n’y a pas que la laine de mouton que l’on peut filer. Tous les poils longs et souples peuvent être exploités.
Certaines plantes de nos jardins telles que les orties, les mauves, les roses trémières peuvent fournir des fibres intéressantes.
Le liber de certains arbres étaient exploités de la Préhistoire au Moyen-Âge, tel celui du tilleul, du chêne, de l’aulne…
La filature de la laine n’est bien sûr pas obligatoire, on peut la crocheter seulement cardée, on peut la feutrer…
Mais une laine filée, prête à l’emploi ouvre de plus vastes champs à l’imagination,
Comment commencer à filer?
Il ne faut pas avoir peur, ce n’est pas difficile, beaucoup de gens ont appris quand ils étaient enfants. Moi,j’ai commencé à l’âge de 45 ans. Il suffit d’en avoir envie.
Chacun à sa main, comme pour la cuisine, il suffit d’y prendre goût. A Puerto Montt, les fileuses qui travaillent pour mon ami de Rincón de Angel reconnaissent leur laine parmi des dizaines d’autres pourtant apparemment très semblables.
C’est tellement agréable de travailler avec son propre fil…
Quelles fibres choisir?
Il y a beaucoup à dire sur les différentes fibres bien connues, ou parfois oubliées. J’ai déjà consacré un article aux fibres. Je vais d’ailleurs le compléter prochainement.
Dans celui-ci, je vais me concentrer sur la laine. On pourrait y consacrer des centaines d’articles.
Laver la laine ou pas avant?
Dans cet article, je vais beaucoup commenter un documentaire de Youtube, du Museo Las Lilas de Areco, en Argentine qui donnent de précieuses informations. Pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol, je vais traduire l’essentiel des commentaires.
Cela ne vous dispense pas de le regarder, car vers la 30ème minute, il fait une démonstration surprenante de sa méthode de lavage de la laine qui doit être compréhensible même si on ne parle pas espagnol.
Carder ou peigner avant de filer
Peigner la laine
Pour cela, il faut des fibres longues. Le résultat doit être bien sûr meilleur. Je ne l’ai pas encore fait.
Il faudrait peut-être que j’aille faire un tour chez les spécialistes, en Angleterre.
Carder à la main
C’est le plus simple. Nous rêvons tous de voir tomber les poussières, brindilles et autres déchets partir comme par miracle. Mais, il est difficile de passer outre ce travail.
Nous avons deux options.
Ma pratique habituelle, sans outils
J’étire simplement la laine en arrachant ce qui gênerait à la filature. J’enroule cette mèche dite de carde assez grossière sur une main. Quand j’ai une assez grosse boule, je la reprends en l’étirant et en l’enroulant de nouveau jusqu’à obtenir une mèche de la grosseur souhaitée, la plus régulière et propre possible.
À chaque passage, des déchets tombent, la laine s’aligne mieux et se tord légèrement ce qui aide à la filature.
Quand on a obtenu la grosseur désirée de la mèche de carde, on l’enroule de nouveau, mais autour de la main ouverte, de façon à pouvoir passer le rouleau autour du poignet.
Cela peut être fait aussi bien avec de la laine propre que sale.
Carder à la main ne veut pas dire que le résultat ne peut pas prétendre obtenir des fils de qualité, même en partant de laine brute.
Avec planches à carder
Cela me semble plus fatigant, la laine doit être plutôt propre, sinon les planches à carder se salissent très vite, cela devient contre-productif.
On trouve sur le marché d’Otavalo (Équateur) ou sur internet des planches à carder, telles qu’on les voit sur les sites américains.
C’est très fatigant, cela ne permet donc pas de préparer de grandes quantités de laine, encore moins de laine sale.
Si vous avez envie de faire l’essai à moindre coût, vous pouvez vous procurer au supermarché deux brosses à chiens, mieux vaut choisir le plus grand modèle.
Attention
On appelle aussi cardes des planches de ce style, ou avec des cardères. Mais ces planches servent à soulever le poil de toiles et leur donner une impresssion de velour…
Il y a eu aussi des machines industrielles dans le même but, équipées de fleurs de cardères. Ceux-ci étaient cultivés à cet effet.
Cardage à la machine
Cardeuse manuelle
J’ai eu l’occasion de tester des cardeuse manuelles. Elles sont certainement très pratiques pour carder des poils de camélidés qui ont très peu de graisse, de lanoline et dont les impuretés tombent facilement. Mais, cela se garde très bien à la main aussi.
À l’instar des machines à carder industrielles, machines à carder habituelles (qu’elles soient électriques ou manuelles) ont des picots métalliques très courts (environ 1 cm). D’après mon expérience, cela n’est pas suffisant pour démêler les laines de mouton lavées qui ont souvent un peu feutré.
Attention! Il ne faut pas passer de laine de mouton sale.
En fin de compte, ce sont des machines pour mélanger de couleurs d’alpaga ou des rubans de tops. Elles sont plutôt orientée pour une filature artistique.
Il ne faut pas oublier que ces machines sont manuelles et il faut tourner la manivelle, plus la machine est grande, plus c’est lourd. Les machines de 20 cm de large sont suffisantes.
Cardeuse de tapissier
J’ai eu l’occasion d’en essayer une, quand j’étais chez Biolab Maraîchage.
Il en existe une variante moins encombrante et encore moins efficace. Je l’ai aussi testée à Calama, au Nord du Chili. C’est une fausse bonne idée.
Il s’agit d’une caisse en bois peu profonde dont le fond est tapissé de clous de 4 ou 5 cm de hauteur, séparés de 4 cm chacun. Un couvercle lui aussi hérissé de clous décalés par rapport à ceux du fond de la caisse coulisse en étirant les mèches de laine.
Ces appareils ont pour défaut de ne pas aligner les fibres et surtout de casser les plus fragiles. Ce n’est pas grave pour un matelas, mais c’est dommage pour la filature.
Cardeuse électrique
Chez “Rincón de Angel”, nous en avons eu une grande, de 60 cm de large.
Les limites sont les mêmes que pour les cardeuses à tambours décrites plus haut. Elles se bloquent très facilement.
L’intérêt est qu’on obtenait de grandes planches (60 cm x 60 cm) prêtes à feutrer
Nous en avons eu une à la vente, de 20 cm de large, plus efficace, elle avait de plus grands picots, un peu plus espacés.
Pour toutes ces machines à tambour, il faut faire attention avec ses doigts.
D’autre part, il faut éviter à tout prix que la laine aille s’enrouler autour des axes, sur les côtés des tambours. C’est difficile à enlever et cela bloque aussi la machine.
Je vous conseille, si possible, de travailler ces machines avec un masque. Ce n’est pas à cause d’un certain virus trop publicitaire, mais parce que ce travail génère beaucoup, énormément de poussières et de petites fibres qui vont irriter les poumons qui ne peuvent pas les éliminer. Évitons donc des maladies professionnelles non reconnues et dont on se préoccupe moins que de ce fameux virus.
Astuce “viking”
La cardeuse électrique ne donnant pas vraiment satisfaction. Nous avons fabriqué un appareil inspiré des peignes à carder viking.
Il s’agit en fait deux planches avec des clous de 4 cm tous les 3 cm.
La planche du bas était fixée à un pilier, l’autre munie d’une sorte de poignée glissait dessus en étirant les fibres.
C’était fatigant, mais efficace, beaucoup mieux que les planches équatoriennes ou nord américaines et plus économique.
Une fois ainsi préparée, la laine passait beaucoup mieux dans la cardeuse électrique qui alignait encore mieux les fibres.
Filer sec
Filer la laine sèche vous paraît sans doute logique.
Avec de la laine sale, il n’y a pas de difficulté, la lanoline la lubrifie.
Si vous filer du tops, il est aussi lubrifié industriellement, avec des huiles d’ensimage, qu’il faudra penser à éliminer par un bon lavage avant teinture.
Dans le cas oùla laine serait vraiment trop sale, on peut la rincer à l’eau froide, sans lessive. Cela peut faciliter le cardage. Je viens de le faire pour une laine de bonne qualité mais qui avait presque feutré sur le dos du mouton.
Filer humide
Si vous voulez obtenir des fils plus fins, plus lisses et plus tordus avec moins d’effort, filer humide est une bonne solution.
Je l’ai découvert par hasard, lorsque je n’ai pas pu résister à l’idée d’essayer de filer de la laine que je venais de laver qui séchait.
C’est beaucoup plus facile.
J’en ai eu aussi la confirmation à lecture de livres sur les anciennes techniques de filature. Les laines prêtes à filer étaient gardées dans des pièces humides et fraîches. Souvent, elles étaient filées dans ces mêmes pièces. Cela entraînait souvent des problèmes de rhumatismes.
Quand j’ai parlé de cela à une amie Aymara, elle m’a aussi dit qu’il était recommandé de filer humide les laines de chaîne qui doivent être plus solides.
Je viens de passer 15 jours de Wwoofing chez Gilles Michaudel qui élève des moutons et produit du cidre à Cormes dans la Sarthe. Quand nous avons traversé le village ancien, il m’a expliqué que les vieilles maisons était construites avec un rez-de-chaussée semi enterré plus humide où étaient installés les métiers à tisser et tout le travail de laine et du lin. L’accès à la maison se faisait par un petit escalier sur la façade.
Filer humide peut aussi limiter les problèmes d’électricité statique avec certaines fibres qui volent facilement.
Que filaient nos ancêtres?
Ils filaient toutes sortes de poils d’animaux (chiens, chèvres, lapins et même vaches), des cheveux humains et de nombreux végétaux. La variété des plantes à fibres exploitées étaient beaucoup plus grande que maintenant.
Difficile à filer?
Si comme moi, vous avez commencé à filer avec des laines provenant de matelas, beaucoup de limites sont déjà repoussées.
Une de mes amies Aymara de Mamiña, m’a raconté qu’elle avait commencé vers l’âge de 6 ans avec les déchets de laines que sa mère éliminait quand elle filait. Rien ne se perdait.
La torsion
La torsion est ce qui donne la solidité à la laine et elle influe beaucoup sur la texture de la laine, je ne peux donc pas laisser de côté cet aspect de la filature.
J’ai lu un livre d’archéologie où ils avaient analysé la force de torsion, le sens de celle-ci, le nombre de fils par centimètres, le type de chaîne et de trame… des textiles de 3 cimetières précolombiens de la région de San Pedro de Atacama, près de Calama, Nord du Chili.
Dans le cimetière le plus ancien, les textiles étaient plus rustiques, moins soignés, essayaient d’imiter la fourrure (il fait très froid dans le désert la nuit).
Dans le cimetière intermédiaire, il y avait une très grande diversité de couleurs, naturelles des camélidés, mais aussi teintures végétales et animales (cochenille) avec des teintes très saturées. Même l’indigo était déjà présent.
Là, il y avait aussi une très grande diversité de systèmes de torsion et de combinaison de fils, allant jusqu’à 5 ou 6 fils parfois retordus par paires pour arriver à un fil final composite.
Au niveau du tissage et des dessins, aussi, tout était complexe et recherché.
Enfin, dans le cimetière le plus récent, de la période incaïque, tout s’était simplifié. La filature était beaucoup plus homogène. Les techniques de tissage variaient beaucoup moins. Bien que toujours maîtrisées, les couleurs n’apparaissaient plus que sur des bandes sur les cotés.
Les différents types de torsion influencent aussi bien la solidité du fil que l’aspect final de la toile.
Les fils de chaine qui nécessitent une plus grande solidité, doivent être plus tordus. Il souffrent plus lors du tissage en raison des frictions avec les peignes ou les lisses.
Jouer sur différentes torsions peut permettre des effets fantaisie intéressant, lorsque l’on retord la laine.
Filer S ou Z
A priori, le sens de filature, n’a pas d’importance. Mais, il faut toujours filer dans le même sens. Il n’y a donc pas de problème pour les gauchers.
Pour retordre, on tord deux fils dans le sens inverse de la filature.
Généralement, on tord vers la droite et retord vers la gauche. Cela semble plus simple. Mais, il y a des endroits où on pratique plutôt l’inverse.
Dans certaines traditions, on file à gauche pour des textiles sacrés ou de sorcellerie, pour des portes-bonheurs…
Pour certains textiles, la chaîne n’est pas filée dans le même sens que la trame, ce qui apportent certains effets.
Forte ou pas
Plus la torsion est forte, plus le fil est solide. Mais, si l’on tord de trop, le fil a tendance à s’enrouler sur lui-même.
C’est désagréable à travailler par la suite. Et, surtout, cela provoque que le textile terminé s’enroule sur lui-même. Il faut donc bien balancer le fil dès le départ, ou le retordre, ce qui le rééquilibre.
Doubler ou retordre la laine
Pour que le fil soit bien balancé et solide, il vaut souvent mieux le retordre deux fils en sens inverse. Cela empêche aussi que les tissages et tricots s’enroulent sur eux-mêmes. Il n’y a pas d’autres solutions, le fer à repasser n’y peut rien, ou pire risque de brûler les fibres.
Donc, si l’on ne sait pas filer balancé, c’est-à-dire sans que la laine s’enroule sur elle-même, il vaut mieux la doubler ou la tripler. Cela redresse le fil, l’assoupli et le rend plus agréable.
Bien sûr, ce allonge le temps passer à filer, car il faut filer le double pour la même longueur, et encore retordre. Cette opération est cependant plus rapide que la filature originale. En effet, les fils glissent sans que l’on doivent les contrôler autant et la force d’inertie des fils trop tordus aident au travail.
Filer des laines fantaisie
Une fois que l’on sait filer, on peut créer ses propres laines fantaisie. Là, la créativité n’a plus de limite.
Dans ce cas là, parfois, le fuseau laisse plus de liberté, car des parties irrégulières de laine ne risquent pas de se bloquer dans le trou d’entrée du rouet ou de s’accrocher sur les petits crochets guides de la broche en U.
Quel outil choisir pour filer?
Le fuseau
Le fuseau est incontournable à mon avis. D’abord, pour son ancienneté. Les rouets les plus anciens en Europe datent du XIIIème siècle, et proviennent d’Orient, des Indes. Leur mise au point pour obtenir le type de rouet que l’on connaît actuellement datent du XVème siècle.
Grande variété de modèles
Il existe de nombreux types de fuseaux, suivant les régions, le genre de fibres à filer et la grosseur du fil final.
Plus le fil voulu est fin plus le fuseau doit être léger.
L’idéal est d’en avoir plusieurs, J’ai même vu un habitant de l’île Maillen (en face de Puerto Montt, sud du Chili) filer de la grosse laine avec un bâton de près de 2 cm d’épaisseur et 70 cm de long contre sa cuisse.
J’ai aussi vu une femme filer très fin, en face d’un marché à Cajamarca (nord du Pérou) avec un simple fil de fer de 30 cm appuyé sur le sol.
Facilité d’apprentissage
En un quart d’heure, on peut savoir manier un fuseau. Après, tout vient avec l’expérience et la qualité de la fibre. Cependant, il faut un certain temps de pratique pour obtenir des fils réguliers et solides.
En outre, on devrait enseigner à filer à tous les enfants à l’école, ce serait une excellente leçon de physique appliquée. En effet, l’usage d’un fuseau met en évidence de nombreuses lois de physique:
la résistance, plus une fibre est tordue, plus elle est solide,
l’inertie, si l’on ne maintient pas le fuseau en mouvement, il repart en arrière,
les forces centripètes et centrifuges.
Que de science résumée dans un outil aussi ancien!
Filer en marchant
Un autre intérêt de l’usage d’un fuseau pour filer est qu’on peut le faire debout et en marchant.
En effet, si le fuseau est assez léger et la fibre fine, comme c’est le cas de l’alpaga par exemple, c’est plus efficace et l’on peut ainsi profiter de temps de marche ou de files d’attente.
Filer au rouet
En cherchant plus d’informations sur les rouets, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), je découvre un grand nombre d’oeuvres musicales dédiées aux rouets et de références littéraires. Cela indique son importance dans la vie quotidienne des siècles passés.
Lors des visites des musées Open Air de Scandinavie et des pays baltes, on peut voir des rouets dans presque toutes les maisons.
Le rouet à pédale
Il peut être plus difficile à manier, car il a parfois tendance à partir dans le sens opposé à celui désiré. Mais il suffit simplement de relancer la roue dans le bon sens et de maintenir un rythme régulier. On finit par s’y habituer.
Pendant longtemps, chez mon ami du “Rincón de Angel“, je devais faire la démonstration des rouets électriques, alors que les clientes essayaient naturellement les rouets à pédale.
En fin de compte, j’ai appris à filer avec ce type de rouet chez mes amis bronziers en Suisse. Maintenant, je le pratique aussi quotidiennement en wwoofing chez Aline, Les Fourrures d’Aline.
Avec un peu de patience, on s’y fait. C’est tout de même beaucoup plus rapide que de filer au fuseau.
Il est intéressant de noter que ce type de rouet permet de réguler la vitesse de filature à volonté en fonction de la qualité de la laine, ce qui est rarement le cas sur les rouets électriques qui peuvent paraître trop rapide au début et trop lent quand on a l’expérience.
Cette possibilité de réguler la vitesse permet d’obtenir une laine plus régulière ou de jouer sur certains effets.
Le fil disparaît donc moins souvent dans le trou quand la laine se coupe. On perd moins de temps à la rattraper.
Le rouet électrique
Il n’a pas besoin de pédale, donc il est moins encombrant. Il en existe des versions super compact. Pour les semi-nomades comme moi, cela peut être un atout.
Sa vitesse de rotation est généralement constante. Quand on a de l’expérience, cela peut parfois paraître lent.
On peut travailler debout et à une plus grande distance. Cela peut permettre d’obtenir un fil plus lisse et régulier, car la torsion se répartit sur une plus longue distance. En outre, la position assise toute la journée n’est pas bonne pour la santé.
Achat d’un rouet
Lors de l’achat d’un rouet, si l’on ne veut pas qu’il serve de simple décoration, il y a quelques détails d’importance à prendre en compte. En outre, il en existe qui ne sont pas du tout décoratifs, mais ils sont très efficaces.
Il est difficile de trouver le rouet parfait, ils sont souvent destinés à différents types de fibres.
Si on le fait faire à la mesure, il faut s’assurer que la personne qui le construit sait filer, sinon il risque de ne pas comprendre vos exigences.
Vérifier qu’il embobine ce qu’il tord
Il existe normalement un système de frein (caché) qui permet que la bobine enroule le fil tordu, ou un système à double courroie avec des roues de différentes tailles.
J’ai vu plus d’une fois de très beaux rouets qui tordaient très bien, mais n’embobinaient pas.
Taille du trou d’entrée
La taille de ce trou est très importante, car c’est une des limites à la grosseur de la laine.
En outre, il faut veiller à ce que la sortie de ce trou ne soit pas plus petite, car le problème serait le même que si le trou était petit à l’entrée, avec des risques de bourrage en plus. Ce genre de rouet existe aussi, malheureusement.
Un gros trou d’entrée permet de filer de grosses laines. Cela peut être intéressant pour valoriser des laines de moins bonne qualité, notamment celles de vieux béliers qui peuvent servir à faire des tapis ou des objets décoratifs…
Taille de la bobine
La taille de la bobine détermine la quantité de fil que l’on peut produire sans noeud. Quand le fil est fin, une petite bobine peut suffire. Mais, si l’on file gros, une petite bobine est vite pleine.
Taille des crochets sur la broche en U
La taille des crochets qui permettent de déplacer la zone d’enroulement sur la bobine, doit être proportionnelle à la grosseur du fil.
Les rouets Ashford ont une caractéristique intéressante, à ce niveau. Au lieu d’avoir une série de crochets, il y a une bague circulaire que l’on déplace à volonté sur la branche de la broche en U. Cela évite que la laine sorte des crochets et aillent s’enrouler sur l’axe. On peut choisir plus précisément l’endroit où va s’enrouler la laine. Cela doit permettre de filer des laines plus irrégulières.
Bon état de la broche en U
Cette pièce est une des plus fragile du rouet et elle constamment soumise à des forces importantes lors de la filature. Il est donc important de vérifier son bon état. Cette pièce est difficile à réparer.
Possibilités de réglages
Les possibilités de réglage ne sont pas toujours disponibles sur les vieux rouets. D’autres rouets, à l’inverse, disposent de tant d’options de réglage que même les manuels, qui ne sont souvent qu’en anglais ne sont pas d’une grande aide.
Tension de la courroie
La possibilité de réglage de la courroie est aussi importante. Pour pouvoir retordre, sur certains rouets, on met la courroie en 8, ce qui inverse le sens de torsion, il faut donc que celle-ci soit assez élastique.
Au Chili, on règle souvent le problème en utilisant une courroie en vieux bas de nylon. Cela peut paraître surprenant, mais, c’est très efficace.
Possiblité de retordre (marche inverse)
Lors d’une visite au célèbre marché du 16 de Julio, dans la banlieue de La Paz (Bolivie), appelé El Alto, je me suis renseignée sur les rouets.
On m’a posé une question qui m’a semblée curieuse. “Voulez-vous un rouet pour filer ou pour tordre?“. 10 ans après, j’ai commencé à comprendre.
J’ai rencontré un fabricant de machines textiles dans ce même quartier d’El Alto qui fabriquait des machines à retordre. En effet, les femmes boliviennes aiment les laines très tordues, car elles sont plus solides. Et, elles lui font retordre même des laines industrielles bien balancées.
D’autre part, certains rouets ne sont effectivement pas prévus pour fonctionner en marche inverse.
Il est à noter que certaines laines fantaisie s’obtiennent en retordant soit en S, soit en Z deux ou plusieurs fils tordus les uns en S et les autres en Z, ce qui donne une laine plus gonflante.
Position de travail pour filer
L’ergonomie est aussi un facteur important à prendre en compte. Il faut donc trouver la bonne position. Il faut arriver à ne pas devoir se rapprocher trop du rouet, cela permet d’avoir un peu d’avance si le fil se coupe, on peut rattraper le fil et arrêter s’il le faut avant que le fil aille s’enrouler sur la bobine.
Vitesse de filature
Certains rouets électriques sont mal réglés et sont si rapides que la bobine s’envole au bout de quelques minutes.
D’autres qui utilisent un moteur de machine à coudre munies d’une pédale, semblent intéressant car ils permettent de régler la vitesse. Malheureusement, ces moteurs ne sont pas assez puissants et ils chauffent trop vite. Donc, ils ne permettent pas un usage professionnel.
Possibilité de démontage
Pour voyager, il peut être intéressant de pouvoir démonter son rouet. Cependant, c’est rarement le cas. Jadis, on filait surtout à la maison et on ne voyageait pas beaucoup.
Cependant, cela peut éventuellement nuire à la solidité du rouet.
Ma recherche actuelle
Je suis donc à la recherche d’un rouet qui tienne compte de ces exigence. J’en suis arrivée à la conclusion que le mieux serait de faire appel à mon ami Juvenal de Bolivie.
Quelques chiffres
Essayons de chiffrer un peu les pertes et le temps à dédier à cette activité.
Je vais vous décrire pas à pas la filature de 455 g de laine brute.
Je n’ai pas travaillé, dans ce cas avec la meilleure partie de la toison.
Nous sommes parties de la laine brute de brebis de race solognote. Il s’agit d’une race bouchère qui possède une toison de bonne qualité et relativement longue. Ces animaux sont élevés en plein champs, dans l’Orne, Normandie, où règne un climat assez humide.
Nettoyage et cardage manuel
Comme à mon habitude, je vais filer la laine avant de la laver.
Cette laine n’était pas de la meilleure qualité, leur propriétaire en avait gardé un peu pour de l’isolation. Mais, cela n’affectera pas le résultat final.
J’ai d’abord enlever l’essentiel des herbes et des pointes collées par de la boue.
Puis, j’ai préparé des boules de mèches de carde assez grossières.
Temps pour ces deux opérations: 2h 30 mn
La plus grosse partie des déchets est produite lors de cette étape.
Affinage des mèches de carde pour filer
Puis j’ai affiné ces boules de mèches de carde, à chaque enroulement les les fibres s’alignent dans le sens du fil et la torsion permet de les maintenir dans cet ordre.
Plus on répète cette opération, plus la laine sera propre et pourra être filée plus fine.
Temps pour cette opération: 1h 30 mn
Quand la mèche de carde semble bonne, la dernière étape consiste à l’enrouler encore une fois, très lâche de manière à pouvoir la passer au poignet comme un gros bracelet.
Encore des déchets…
Temps pour cette opération: 1h
Filature au rouet
Enfin, on peut commencer à filer.
Une fois la bobine pleine, je fais une pelote avec la laine filée. Les premières bobines, j’avais fait des bobines rondes. Cependant, il est plus facile de retordre à partir de pelotes donnant accès aux deux bouts. C’est pourquoi j’embobine la laine sur un fuseau.
Encore des déchets, mais déjà moins.
Temps pour la filature: 6h 30 mn
Doublage du fil
Pour avoir une laine plus solide et bien balancée, je retords ensemble deux fils dans le sens inverse. Il me semble que le rouet que j’utilise actuellement ne me permets de le faire. La taille de la bobine est insuffisante et le sens des petits crochets sur la broche en U n’est pas correct.
Je fais donc cette étape au fuseau, elle est d’ailleurs assez rapide, puisque la force d’inertie de la torsion du fil nous aide.
Temps pour retordre: 2h
Mise en écheveaux
Une fois le fil retordu, je transforme la pelote en écheveau en utilisant une “aspa”.
Temps de mise en écheveaux: 30 mn
Poids des écheveaux avant lavage: 340 g
Je n’oublie pas de nouer comme il faut les deux bouts de façon à ce que l’écheveau ne s’emmêle pas au lavage et à la teinture.
Lavage
Nous faisons d’abord tremper 1/4 d’heure à l’eau froide pour enlever le suint qui donne la fameuse odeur de mouton. La laine blanchit déjà.
Il est important d’éviter les chocs thermiques pour éviter le feutrage. Pour la même raison, il faut éviter de frotter.
Il vaut mieux éviter les eaux calcaires, l’idéal est l’eau de pluie.
Puis lavage au shampoing, sans frotter, dans ce cas.
On peut aussi utiliser du produit à vaisselle, de la lessive de lierre ou de laurier, de la lessive de cendres.
Plusieurs rinçages.
L’idéal est d’utiliser de l’eau de pluie, surtout là où l’eau est très calcaire. Ajouter un peu de vinaigre blanc au dernier rinçage pour adoucir encore plus les fibres.
Lavage au lavoir
La dernière série d’écheveaux d’Aline comptait 12 pièces auxquels il fallait ajouter 5 écheveaux pour moi, de l’alpaga et de la laine de mouton Shropshire que j’avais profiter de filer tant que j’avais accès au rouet.
Cela faisait un peu beaucoup pour la petite bassine et nous avions épuisé la réserve d’eau de pluie de récupération des toits, il ne pleuvait plus depuis plusieurs semaines. Et l’eau du robinet est très calcaire.
La solution était le lavoir.
Pour l’occasion, j’ai tissé un filet pour mes écheveaux.
Nous avons donc décidé de le faire dans un lavoir. Aline a d’abord cherché au plus proche et a demandé à son voisin d’utiliser le bassin qu’alimente sa source.
Malheureusement, le bassin était envahi de petites algues.
Nous sommes donc allés au lavoir communal de Sérans. Nous y sommes allées deux fois. L’endroit est si tranquille que nous avons laissé la laine se rincer et Aline est passée la rechercher après avoir assisté à la messe.
Je crois que c’était une bonne idée, il existe encore de nombreux lavoirs dans les campagnes de France, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Séchage
Faire sécher à l’ombre sans essorer. Ne pas accrocher sur une partie métallique oxydée, car on pourrait avoir des surprises à la teinture. Les mordants sont souvent des oxydes de métaux.
Pesée après lavage et séchage: 225 g
Perte par rapport à la dernière pesée: approximativement 20 %
Perte par rapport aux 455 g de départ: 230 g
Nombre de mètres de laine: 193 m
Temps total: 14 heures
Ces chiffres sont indicatifs pour cette race ovine, avec d’autres races, ou des animaux élevés dans d’autres conditions, la perte pourrait être plus ou moins élevée.
Mise en pelotes
Avant de tricoter, je passe les écheveaux en pelotes.
Autres laines travaillées
À la suite de la laine des Solognotes, Aline a reçu d’un de ses voisins un sac de laine de Bleues du Maine. Puis, chez Gilles Michaudel, j’ai testé la laine des Tonnet Morteau.
Bleues du Maine
Cette laine était de meilleure qualité, il y avait moins de déchets, ils n’avaient gardés que les meilleures parties. Le seul petit défaut est que cette laine avait séjourné sale dans son sac plus de 3 ans.
La lanoline et le suint (ce que l’on appelle le “beri” à Puerto Montt, il s’agit d’un mot Mapudungun) s’était oxydé et avait un peu durcit.
Les fibres sont longues et cette laine se file très bien, elle colle un peu plus aux doigts. Le résultat final est bon. Seulement, cette laine blanchira un peu moins au lavage. Est-ce grave?
Nous avons fait les mêmes pesages avant et après lavage comme avec la laine des Solognotes. Les pertes de poids au lavage sont assez semblables.
Thones et Marthod
Depuis, j’ai testé d’autres laines, notamment de la Shropshire, agréable à travailler. Mais, je vous parlerai plus en détail de la laine des Thones et Marthod. Elle est très différente des laines que j’ai travaillées jusqu’ici.
C’est une laine très douce, longue et blanche. C’est un vrai plaisir à filer.
Petite remarque
Si on tient compte des données, ci-dessus, qui ne sont malheureusement pas exagérées, on doit comprendre que le prix de ce travail doit être juste, même si la laine peut être “gratuite“.
Dans un prochain article, je vous parlerai d’une autre race bouchère à bonne laine: la Tonnet Morteau.
Conclusion
Filer est une école de patience, on file centimètre par centimètre. La laine passe plus de dix fois entre les mains avant le fil final.
Beaucoup pourraient assimiler cette expérience à une forme de méditation, car les mouvements sont répétitifs, seules erreurs, coupure de la mèche de carde ou du fil viennent interrompre le fil des pensées.
D’autres, préfèrent le faire en groupe, c’était encore le cas, il y a peu dans la région de Puerto Montt, c’était l’occasion de réunions entre voisins.
Voulez-vous filer vos moutons?
Je suis à votre disposition pour cela. J’attends votre appel.
Pourquoi pas un atelier?
Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.
Post-Scriptum
Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer à et partager des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.
/// Ronces utiles /// Article du 3 mai 2020, modifi´é le 29 septembre 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Prochain départfin octobre 2024 – Retour à Puerto Montt Janvier 2025 Je pense revenir en Europe en mars 2025
Organisons donc des ateliers! C’est très facile, il suffit d’appeler au +33 7 69 905 352 ou au +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2 mai000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
Comme les ronces abondent ici, j’en ai déjà parlé dans plusieurs articles, le moment est venu de leur consacrer quelques pages dédiées. Car, cette plante précurseur de la forêt mérite tout notre intérêt et peut s’avérer très utile à plus d’un titre.
Après 3 mois de Wwoofing chez Biolab Maraîchage, et 2 mois de confinement, l’équipe de wwoofeurs s’étoffe. Il y a maintenant beaucoup d’énergie concentrée. Un proverbe dit: “Seul, on avance plus vite. À plusieurs, on va plus loin…” Chacun a ses compétences propres, ses intérêts et participe à sa façon.
Suite à la visite de Coralie, une amie de Paul Thierry, des sessions de teintures, filatures et tissage vont s’organiser.
Coralie aimera les ronces
Coralie est venue, dans un drôle de fourgon jaune, nous proposer de participer à un projet d’écovillage, près de Limoges, à Monts Blonds…
Alors, je lui ai demandé si elle avait déjà quelqu’un pour les teintures naturelles… et nous avons vite convenu d’organiser ensemble un petit atelier expérimental. Coralie aime le jaune. Et, les ronces qui nous envahissent peuvent donner du jaune. Elle fait partie des anciens collaborateurs de Biolab Maraîchage et des initiateurs du mandala aromatique.
Les ronces ont donc naturellement été choisies pour le premier essai, selon les volontés de l’intéressée, comme toujours. En effet, les quantités à teindre sont assez importantes, car elle veut se faire un tapis de yoga jaune. Pour teindre beaucoup de fibres, il ne faut pas choisir une matière première rare. Par chance, les ronces produisent beaucoup de biomasse.
Autant en profiter…
Les ronces : la matière tinctoriale choisie
Une fois la matière tinctoriale choisie, nous nous devons de mieux la connaître. Quelle chance, elles sont vraiment très abondantes ici.
Un peu de botanique sur les ronces
Il en existe une très grande variété, ici, à Chevrainvilliers, elles ont de grosses épines qui transpercent les chaussures. À Gletterens, en Suisse, elles étaient très graciles et ne faisaient que s’accrocher un peu.
Pour la teinture c’est aussi plus agréable, car les épines ne s’amollissent pas en cuisant. Il est vrai qu’il en est de même pour les chardons.
Où trouver des ronces ?
En effet, les ronces se développent un peu partout, avec d’autres épineux, elles préparent le terrain pour les espèces arbustives et les arbres. On les trouve donc souvent en bordure de forêts et de haies.
Elles ont la réputation de faire avancer la forêt et de disparaître au fur et à mesure qu’elles avancent… en cédant la place aux arbres.
Le numéro 64 de la revue “La Hulotte” nous explique comment les ronces se multiplient en partenariat notamment avec le renard.
Quelle partie des ronces choisir ?
Normalement, ce sont les jeunes pousses qui sont choisies, car elles concentrent les tanins dans un minimum de volume. Mais, les tanins ne disparaissent pas avec le développement de la plante, car celle-ci est incapable de les éliminer de leurs tissus. Donc, elles les stockent dans leurs tissus.
Par conséquent, cette fois-ci, je ne ferai pas le tri.
La récolte des ronces
Simultanément au projet de teinture à la ronce, il a été décidé de nettoyer une des façades de la serre en verre envahie par les ronces.
Gérard, l’oncle de Paul, s’y était déjà attaqué, il y a quelques mois à l’aide d’un sécateur géant. Mais, nos amies les ronces avait repris de plus belle.
Cette fois-ci, David, un des wwoofeurs, les ont attaquées à la débroussailleuse. Il fallait passer derrière et récupérer cette précieuse matière tinctoriale. Avec Gwendoline, nous avons continué au sécateur. Il fallait nettoyer les tuyaux de récupération d’eau de pluie qui alimentent la mare.
Ainsi, nous avons récupéré une caisse de près de 10 kg de pousses et de branches de ronces, coupées en petit morceaux. La récolte était déjà accompagnée d’une douce odeur de confiture de mûres. Malheureusement, les odeurs ne passent pas par internet. Il faudra organiser un cours pour en bénéficier.
Le matériel
Les récipients pour les ronces
Ce n’est pas la première fois que je teins avec des ronces, je l’ai fait plusieurs fois au Chili. J’utilisais de très grandes casseroles soit en aluminiun, soit en acier inoxidable, ce qui est meilleur. J’ai donc assez souvent parfumé la boutique de mon ami Angel, laissant croire que je cuisais de la confiture de mûres.
Vue que les ronces sont dures, elles occupent plus de place dans la casserole. Coralie a bien fait les choses, elle a acheté une vieille lessiveuse.
J’ai donc mis les ronces à tremper dans cette lessiveuse en attendant que la laine soit lavée. Je suis déjà habituée à faire tremper les plantes à l’avance.
Cette fois-ci, cela a été un peu long, environ 3 semaines.
Je pensais qu’elles avaient pourri. Mais, une fois la laine lavée et le trou pour le feu creusé, quand nous avons mis la laine à teindre, les tiges de ronces en profondeur, étaient encore vertes.
Le métal de cette lessiveuse a sans doute modifié la couleur. C’est souvent le cas.
Coralie a lavé sa laine selon deux méthodes. La plus classique était à base de lessive de cendres, bien rincée.
La seconde méthode fait intervenir les enzymes présentes dans la saleté du mouton. C’est plus lent, il faut avoir de l’espace à l’extérieur et accès de l’eau de rivière ou de pluie.
Là, le principal défaut provient des mauvaises odeurs lors du rinçage. En effet, il s’agit de simplement laisser la laine tremper dans de l’eau si possible non chlorée pour favoriser le microbiote qui va se développer, pendant une quinzaine de jour.
Par la suite, il suffit de bien rincer et de laisser sécher à l’air libre. Lors de la teinture, les derniers restes de mauvaises odeurs s’en vont naturellement.
Laine filée
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de filer de la laine pour faire un essai.
Aussi, j’ai profité du bain pour faire un test de shibori sur de la laine crochetée.
Le mordançage
Les ronces sont bourrées de tanins. Cependant, elles teignent en jaunes, verts et gris, selon les mordants.
En effet, le jaune n’apparaîtra que lors de l’ajout de mordant à l’aluminium, de pierre d’alun. L’alun participera aussi à la fixation des teintures.
Le foyer
Avec Julien, un des wwoofeurs, nous avons regardé des photographies des différents foyers que j’ai utilisés lors des cours de teinture que j’ai donnés et de mes expériences.
Ici, le foyer sera utilisé pour l’artisanat et notamment la teinture, mais aussi à l’occasion des prochaines soirées “grillade” que cette joyeuse bande organise avec plaisir…
Nous avons donc étudié diverses solutions avant de choisir.
Option 1 – le feu dans un trou
C’est la technique que j’utilise dès que je le peux, quand il y a de la place à l’extérieur. Donc, c’est celle que nous avons choisie.
Enfin, je me permets de vous présenter les autres options dont nous disposions.
Option 2 – le foyer péruvien
J’en ai acheté un en terre cuite au marché de Cusco lors de mon voyage pour assister au Tinkuy de tisserands en novembre 2013. Maintenant, ils en font en tôle. Je ne sais pas s’ils sont aussi efficaces.
Malheureusement, il s’est cassé lors de mon déménagement à Puerto Montt et ne pouvait pas être réparé.
Je voudrais en refaire un, il est très économe, je l’ai beaucoup utilisé à Mamiña. Il est aussi facile à allumer et à alimenter.
Il faut que je trouve de l’argile d’assez bonne qualité et que je fasse des tests.
Option 3 – Fetapera malgache
Alors j’ai utilisé la fetapera malgache, à Madagascar bien sûr. Cela m’a plu. Il en existe différents modèles. Il y a les lourdes qui conservent mieux la chaleur, comme ci-dessus. Mais, il y a aussi les légères en tôle.
En effet, c’est léger et très économique, car elle peut être alimentée avec un peu de petit bois ou du charbon de bois. Ci-dessus, elles sont chauffées au charbon de bois de bambou de production locale.
La partie basse récolte les cendres et assure l’aération, le foyer avec son combustible est posé sur une grille dans la partie haute.
Alors, je m’en suis achetée une que j’ai utilisée pendant quelques mois à Concon, alimentée au petit bois que je glanais lors de mes promenades. Depuis longtemps, je m’intéressais à ce type de foyer.
Option 4 – Casserole spéciale
Cette fois-ci, j’aurais bien aimé répéter l’expérience de la casserole spéciale, tentée à Concon.
Mais quand je suis allée voir Gérard, l’oncle de Paul, pour chercher une tôle, il m’a proposé une ancienne auge pour les chevaux.
Elle est très intéressante, mais un peu lourde et il faudrait boucher un trou d’évacuation. Pour le moment, la partie trouée est en hauteur et elle sert à la préparation de purins et aux essais de rouissage d’orties. En outre, elle récupère les eaux de pluie qui sont toujours préférables…
Elle est donc fort utile.
Option 5 – La cuisinière
Quand on a pas accès aux solutions présentées ci-dessus, on peut utiliser la cuisinière. Celle à bois est l’idéale, dans ce cas, car la chaleur est mieux répartie et moins violente.
La filature
Filer la laine
Ah, filer de la laine, c’est facile, il suffit d’avoir un fuseau… et de bien la préparer. J’ai donc rédig´é un article à ce sujet, car j’ai ramené de nouveaux matériaux de Suisse. Je prévois aussi un autre article sur le lavage de la laine qui est un sujet crucial.
Filer, c’est facile, mais c’est long. Je sais déjà depuis longtemps ce que l’on peut obtenir avec les ronces. Donc, je préfère teindre les petites quantités que je produis avec de nouvelles matières tinctoriales.
Enfin, la teinture
Je n’avais pas de pierre d’alun, cela explique la couleur verdâtre de la laine. L’alun est un mordant, mais aussi un modificateur, comme nous pouvons l’apprécier ici. Rien n’empêche de faire un bain de post-mordançage.
Pour les expériences suivantes, j’ai dû me procurer de l’alun, la seule forme que j’ai trouvée en supermarché, c’était de l’antifloculant pour piscine. Il faut bien lire les étiquettes et vérifier qu’ils contiennent bien du sulfate d’aluminium.
Filer les ronces
Il me semblait qu’il devait être possible de filer des fibres de ronces, mais je ne sais pas encore comment. Avis aux connaisseurs…
Les ronces décoratives?
Avec cette profusion de techniques, comment ne pas tirer profit des ronces, matériaux si abondant, très ou trop renouvelable?
Vannerie en ronces
Si les ronces sont un peu difficiles à utiliser en filature, il semblerait qu’elles soient encore utilisées de nos jours en vannerie, après une bonne préparation. Il faut savoir diviser les tiges et les faire tremper avant de les utiliser.
Tapisserie décorative
Bien que les épines ne glissent pas bien entre les fils de chaîne, rien n’empêche d’utiliser des branches de ronce dans des tableaux décoratifs tissés. II me semble qu’elles y trouveraient bien leur place.
Je viens de mettre à rouir quelques branches de ronce, dans l’espoir de pouvoir éliminer les épines.
Les ronces en permaculture
Comme nous n’allons pas exterminer cette matière première difficilement épuisable, nous allons aussi essayer d’en tirer parti du point de vue agricole et surtout permacole.
Permaculture
Création de haies grâce aux ronces
En effet, les ronces procurent de bonnes bases pour créer des haies. Il ne faut pas oublier de les tailler très régulièrement. Là, les chèvres ou des camélidés (lamas ou alpagas) peuvent nous aider.
Protection des jeunes arbres fruitiers
Ou bien, on peut les utiliser en les guidant, pour entourer de jeunes arbres fruitiers, par exemple.
Pour faciliter les boutures
Je viens d’apprendre que les racines des jeunes rejets permettent de produire des hormones de bouture d’excellente qualité.
Nous venons d’arracher de nombreuses ronces pour construire un poulailler.
J’ai donc récupéré les racines des rejets de ronces comme le conseille Gérard Ducerf. Déjà, je suis entrain de tester cette hormone de bouture maison.
Comme je suis entrain de tailler les plantes aromatiques du mandala, le pot se remplit chaque jour un peu plus.
Cuisine
Les anthocyanes
Les principaux colorants des mûres et de beaucoup de fruits noirs ou rouges sont appelés anthocyanes. On les trouve aussi dans les cassis, framboises, myrtilles, cerises, maqui, raisins… mais aussi dans les choux rouges et un certain nombres de fleurs.
Or, tous sont plutôt décevants en teinture.
Alors qu’ils sont excellents du point de vue nutritionnel, mais ils sont très instables du point de vue de la teinture.
En effet, leurs couleurs varient selon l’acidité ou l’alcalinité du milieu. Ils ont même servi pour faire des test d’acidité en chimie.
Donc, il vaut beaucoup mieux manger les mûres que de les utiliser pour teindre.
Quelques recettes où interviennent les ronces
Je viens d’apprendre que les bourgeons étaient comestibles… comme les asperges.
Confiture de mûres, fruits des ronces
La confiture de mûres est une des plus fameuses. Le sucre est un très bon conservateur. Il permettra de faire dure les plaisirs de l’été.
Je suis à la recherche de la meilleure recette. Dès que je la trouve, je vous la communique.
Ronces médicales
En outre, les ronces sont aussi utiles en médecine alternative.
En matière de médecine, je ne suis pas spécialiste, c’est pourquoi, je me permets ici de citer Wikipedia.
“La ronce est une plante médicinale « très appréciée dans l’Antiquité pour son action astringente, antidiarrhéique et antihémorragique »49 : Pline l’Ancien la vante pour ses vertus anti-inflammatoires de l’intestin et de la bouche, décrit un sirop à base de mûre de ronce (le panchrestos, littéralement « bon à tous maux »). Ses vertus sont également reconnues au Moyen Âge comme les mentionne l’école de médecine de Salerne, Hildegarde de Bingen au XIIe siècle qui la préconise contre les hémorragies du fondement50,51. Dans l’esprit de la pensée magique médiévale reposant sur la théorie des signatures (plaies sur la peau analogues à la piqûre des aiguillons), la ronce est réputée retirer les affections de peau en rampant sous ses arceaux et être le meilleur antidote des morsures de serpents52. Dans l’occident médiéval, elle a également une action ambivalente : les mûres sont accusées « de nuire à la santé, d’engendrer des maux de tête et de la fièvre », et cette mauvaise réputation se rencontre encore aujourd’hui dans son surnom de « ronce de renard », cet animal qui « cueille » les fruits et les souille facilement de ses déjections53. Les botanistes du XVIe siècle (Fuchs, Dodoens) reconnaissent également ses vertus médicinales49. Elle est dite à bon droit, au même titre que les roses et les épervières, « la croix des botanistes », les anciens voyant en elle une panacée pour guérir presque toutes les maladies54.
Grâce à leur richesse en tanins astringents, les feuilles séchées et les jeunes pousses fermentées sont utilisées en gargarismesdétersifs, en tisanes, pour soigner les angines55. Elles apportent également de la vitamine C.”
Nous allons essayer de récupérer la cellulose des ronces que nous avons utilisées pour teindre pour en faire du papier végétal artisanal. Ceci va être une première pour moi.
Le processus
Il s’agit de faire cuire les ronces longuement dans une solution fortement alcaline qui libérera les fibres de cellulose.
Le matériel
Une grande casserole,
Une grande bassine,
De la soude caustique,
Des gants,
Des cadres tendus d’une toile fine,
Le mélange de fibres bien cuites et bien mixé,
Des planches,
De vieilles couvertures,
Quelques briques ou mieux une presse…
Les résultats
Ils restent à venir, je réunis le matériel, j’espère que les expérimentateurs arriveront bientôt.
Alors, je n’oublierai pas de vous en parler
Conclusion sur les ronces
Ainsi, j’espère que vous ne regarderez plus les ronces comme une méchante mauvaise herbe, après la lecture de cet article. Comme nous l’avons vu, cette plante a vraiment beaucoup à nous donner.
Enfin, nous nous devons de l’apprécier à sa juste valeur.
Pourquoi pas un atelier?
Il suffit de me contacter et nous pouvons entrer dans un monde éloigné du stress ambiant.
Je pense revenir en Europe en mars 2025, cela pourrait être l’occasion de rencontrer mes lecteurs inconnus.
Post-Scriptum
Comme vous pouvez le voir, j’aimerai participer et partager à des projets de reconstitution et d’archéologie expérimentale de techniques préhistoriques, de l’Antiquité ou médiévales, de manière utile.
Métier à tisser Tissanova – Article mis à jour le 26 janvier 2020 Prochain retour en France du 25 février au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
Nouveau métier
Tissanova, ce n’est pas une nouveauté, ils ont plus de 50 ans. Pour moi, c’est un souvenir d’enfance… Cela a été ma première expérience de tissage. La fabrique a fermé dans les années 1960.
C’est très différent du MétierMaría, des métiers à clous et de ceux de fortune dont j’ai parlé dans des articles précédents. J’aime varier les techniques.
Découverte d’un groupe facebook Tissanova
Par hasard, un jour, j’ai découvert un groupe Tissanova, je ne savais pas que c’était la marque de mon jouet d’enfance.
Si vous êtes intéressés par ce type de métier à tisser, je vous invite à prendre contact avec ce groupe, ce sont des passionnées. Ce sont elles qui m’ont signalé la petite annonce, pour mon troisième métier de ce type.
Il était petit, environ 20 x 30 cm, il ne me reste que le peigne, mais c’est un miracle que je l’ai encore après 50 ans de déménagements internationaux et interrégionaux, à chaque déménagement on perd des choses, quand j’ai déménagé de Mamiña à Puerto Montt un sac contenant un métier maya et mon métier de ceinture que j’avais ramené de Moquegua avait disparu…
Quand j’étais petite, j’ai tissé des napperons en raphia naturel et synthétique, avec des chaines en coton qui ne faisaient que la longueur du métier.
Le second métier Tissanova
Quand je suis passée en France, pour aller à l’ISEND de Kuching, ma mère m’en a acheté un autre du même style un peu plus grand.
Je l’ai testé de retour à Mamiña avec de la laine d’alpaga, le cadre permet d’enrouler la chaîne et la toile. Mais, j’ai eu de grosses difficultés car les barreaux d’ensouple avaient tendance à se dévisser.
En outre, les fils de chaîne avaient tendance à sortir du peigne, j’ai essayé de les bloquer avec un morceau de Scotch, ce n’était vraiment pas l’idéal. Ce peigne n’a pas la rainure des deux autres métiers Tissanova.
J’ai tout de même réussi à tisser deux écharpes, je n’allais tout de même pas gâcher toute cette laine d’alpaga.
Je n’en ai malheureusement pas pris de photo.
Le troisième métier Tissanova
Il m’est arrivé hier de France, dans son emballage d’origine, je n’ai pas résisté à l’envie de l’essayer tout de suite. Il est très léger, ce qui plaît beaucoup, car ainsi il pourra m’accompagner lors de mon tour du mondetextile et tinctoriale.
J’ai dû trouver une laine assez fine, par chance j’en avais une assez grosse pelote, malheureusement, elle n’avait pas été retordue, j’ai profité de notre rouet pour le faire.
A peine la laine retordue, j’ai commencé à monter la chaîne, j’ai envoyé une photo au groupe Tissanova, j’ai tout de suite eu des informations me donnant des conseils très utiles.
J’ai utilisé la barre régulateur pour répartir mieux les fils sur le peigne, j’aurai très bien pu m’en passer.
Puis, j’ai commencé à tisser.
J’aurai dû laver la laine avant de la tisser, en effet, elle glisse mal sur le peigne et quand on passe la navette entre les fils de chaîne, et là, on n’a pas beaucoup de place.
J’ai tout de même réussi à tisser une pièce complète de 34 cm x 1,20 m en un jour et demi.
Comme d’habitude, je fais des finitions.
Comme cette pièce est relativement fine, je vais la laver bien, et je vais la teindre en ecoprint.
C’était donc ma méthode instinctive pour monter ce métier. Il n’est pas exclu que je l’utilise de nouveau.
Nouvel essai sur Tissanova avec de la soie
J’ai ramené de la soie domestique de Madagascar, je vais essayer de la tisser sur mon nouveau Tissanova. Je l’ai utilisée en double pour plus de solidité, je ne l’ai pas retordue, je vais devoir consulter mon ami Hilaire. Il fait un certain nombre d’opérations avec son fil de soie avant de monter sa chaîne.
Je verrai si je la teindrai aussi en ecoprint certainement après l’avoir utilisé comme une pièce de gaze dans du feutre.
Tisser la soie est bien différent. C’est la première fois que je tisse de la soie.
La laine naturelle a tendance à s’accrocher entre les fibres, ce qui est très intéressant au niveau du tissage, cela n’oblige pas à tisser serré. Cela est pour moi une expérience nouvelle.
J’ai donc monté une nouvelle chaîne en suivant les explications de la notice et j’ai commencé à tisser. Les fils s’accrochent moins dans le peigne et l’ouverture se fait plus facilement. J’ai utilisé les fils en double, aussi bien pour la trame que pour la chaîne.
Comme, il me manque une pièce U, j’ai attaché la barre régulateur au cadre provisoirement, le temps de monter la chaîne.
Comme d’habitude, j’ai démarré avec une ligne de point péruvien (je l’explique dans l’article précédent sur le tissage du métier María).
Le tissage se passe bien pour le moment.
Aujourd’hui, j’ai fait avancer le tissage, j’ai assuré la barre régulateur, malgré cela quelques fils se sont échappés, j’ai dû les remettre en place, la chaîne s’est trop détendue, j’ai placé une navette classique entre la barre régulateur et le cadre.
J’en suis à la moitié du tissage.
Cela a été un peu laborieux, les fils sont fins et l’on a du mal à voir où les replacer.
Les fils de soie sont lisses, les trames ont bougé quand j’ai fait tourner le tissage pour avancer.
Ces fils fins s’accroche n’importe où sur le bois, il a d’ailleurs falu limer la navette qui coinçait à chaque passage.
Plus que jamais, il faut commencer et finir par le point péruvien.
Et, c’est presque fini!
Il faut libérer la barre régulateur.
Enfin finie ma première toile en soie.
En quelques jours j’ai déjà tissé deux toiles.
Le Tissanova et le coton
Le coton passe aussi bien en ecoprint, nous en avons à la vente chez Rincón de Angel, je vais donc aussi le tester. Il ne me reste plus de lin pour le tester, c’est dommage, toutes les fabriques ont fermé au Chili.
J’ai donc choisi deux pelotes de coton, l’une lisse pour la chaîne, l’autre flamée pour la trame.
La chaîne est toujours la partie la plus délicate d’un tissage, il faut donc lui accorder beaucoup d’attention.
Le fil doit toujours être bien tendu, les fils extérieurs ont toujours tendance à se détendre.
Il faut bien enfoncer chaque fil pour qu’il ne saute pas pendant le tissage.
L’idéal est de ne pas s’interrompre pendant le montage de la chaîne pour que la tension des fils reste la même partout. Vu que l’ouverture du peigne n’est que de quelques centimètres sur le Tissanova, il est important que les fils montent et descendent bien.
Une fois montée la chaîne, il faut installer le peigne, pour cela j’ai l’aide d’une navette qui soulève un peu les fils.
Il s’agit d’une autre étape importante, il ne faut pas croiser les fils.
Sur cette photo, on voit bien la texture du fil de trame.
Une fois le point péruvien terminé, ont peut commencer à tisser.
Avec le coton, on ne peut pas bloquer les fils de chaîne, en haut du peigne, par chance cela n’a pas été nécessaire.
Ces trois fibres donnent des résultats très différents.
Je n’avais pas encore déplacé le tissage, maintenant je vais le faire.
Les fils sont lisses, ils n’ont pas d’écailles comme la laine, ils ont toujours tendance à bouger.
Il ne restait plus de place pour passer la navette, je finis donc la pièce comme toujours au point péruvien.
Il faut terminer cette toile, je fais donc les finitions au crochet, ce qui régularisera l’espace entre les fils de trame.
Et voilà, elle est finie.
Le Tissanova et l’alpaga
J’ai de petites quantité de laine d’alpaga fine et régulière, malheureusement pas retordue, je vais les tester, j’espère que le tissage ne se retorde pas de trop.
Pour la chaîne, j’ai choisi une laine filée industriellement donc bien balancée. C’est très important. Pour la trame, j’ai pris une laine d’alpaga que j’ai filée personnellement, non retordue, j’ai toujours tendance à filer trop tordu, pour la solidité, je ne l’ai pas retordue car j’avais peur d’en manquer.
Je mets d’abord une navette debout pour ne pas accrocher et étirer les fils de chaîne avec les dents du peigne.
Puis, je redresse le peigne, c’est assez délicat avec un fil aussi fin, on a vite fait d’en mettre deux dans la même encoche.
Il faut faire de l’ordre minutieusement pour que les fils ne se croisent pas.
Comme d’habitude, je commence par le point péruvien pour bien bloquer le démarrage. Je laisse un peu de place pour les franges.
J’ai utilisé deux grosses aiguilles (à coudre les sacs de pommes de terre) qui me servent habituellement pour tisser les métiers à clous, pour obtenir l’espace nécessaire au passage de l’aiguille.
Je peux enfin tisser tranquillement, l’alpaga est très agréable à tisser.
Cela peut donner des idées pour effectuer des points nouveaux. Mais, dans ce cas j’ai redressé la situation.
Fin du tissage, cela a été agréable malgré de petites difficultés avec la chaîne qui s’est un peu détendue, des noeuds se sont aussi relachés, certains fils se sont libérés de la barre régulateur. Et surtout, le tissage est parti en biais, ce la ne se voit pas sur le tissage fini, il y a seulement des franges plus longues d’un côté que de l’autre.
C’est là que l’on voit que le tissage est parti en biais.
Cela est dû au fait que j’ai utilisé en trame une laine que j’ai filée un peu trop tordue (pour la solidité) et que je n’ai pas retordu en sens inverse pour qu’elle soit bien balancée.
Nouveau test: coton, raphia et racines de vétiver
Malgré ce détail, la chaîne était bien tendue, les fils n’ont pas eu tendance à s’échapper du peigne.
J’alterne deux navettes, l’une avec du coton, l’autre avec du raphia de Madagascar, j’ajoute à interval régulier des racines de vétiver malgache.
J’avais déjà enlevé le peigne
J’ai fait une finition au crochet, en coton, sur les bords pour cacher les changements de trame. C’est un peu raide à cause des racines de vétiver, mais comme chemin de table, ce n’est pas gênant.
Expérience pour rallonger la chaîne
Il s’agit d’un retour aux métiers de fortune. Le peigne spécial devrait bien s’adapter à ces techniques minimalistes, il s’agit de me préparer pour mon grand voyage textile et tinctoriale.
Je dois pouvoir tisser toutes sortes de fibres (les métiers à clous, ne me permettent que de travailler qu’avec des fibres relativement grosses), même dans les conditions les plus précaires. Ce métier à la grande qualité d’être très léger. C’est bon pour ma valise qui a toujours tendance à dépasser les normes. Notamment les navettes, quelle différence avec celles que l’on trouve habituellement au Chili.
Rallonges pour ce métier
Un voisin qui est excellent menuisier, m’a fait des rallonges pour mon métier. Il faudra que je les essaie.
/// Besoin d’artisanat /// Article du 15 mai 2018, modifi´é le 30 mars 2024 Je suis revenue au Chili le 15 novembre 2024 Organisons donc des ateliers! C’est facile, il suffit d’appeler +33 7 69 905 352 ou +56 9 764 449 78 (whatsapp, telegram et signal) – publicobre2000@yahoo.es
Nouveau site complémentaire en espagnol, pour découvrir de nouvelles expériences: www.lanitando.com
A-t-on encore besoin d’artisanat?
Ces derniers temps donnent plutôt l’impression que l’on n’a plus besoin d’artisanat, et encore moins de qualité…
“L’été dernier (2017), j’ai vu des touristes très pressés. Ils ne prenaient pas le temps de voir les processus de production de la laine. C’était chez Rincón de Angel, visite gratuite de l’atelier à l’étage). Puis cet été, ils ne prenaient même pas le temps de faire le tour du local, quand ils entraient… Certainement que les fruits de mer et les saumons d’élevage sont plus importants…
Et pourtant, ce local est bien différent des autres… Pas de produits chinois…“
Cet article est ancien. Nous avons dû fermer ce grand local trop onéreux. Et, les produits chinois ont commencé à nous envahir pour pouvoir maintenir l’activité “laine“.
Besoin de luxe
Il est vrai que l’artisanat n’est pas un produit de première nécessité… La question du prix d’un vrai travail artisanal est aussi à prendre en compte. Mais tout le monde n’est pas dans la misère!
L’artisanat n’est que rarement un produit de marque, et créer une marque a un coût très élevé. J’ai assisté à un certain nombre de réunions pour le développement de l’artisanat. On nous disait que nous devions mettre des étiquettes (si possible bien multicolore, pour que cela coûte plus cher et soit moins efficace du point de vue de la visibilité). J’ai aussi eu une petite imprimerie artisanale, donc je sais de quoi je parle. D’autre part, nous devions laisser notre rôle créatif à des designers… En outre, les pièces ne devaient pas être unique!
J’ai vraiment eu l’impression d’avoir été infantilisée, d’autant plus que pour bien nous expliquer tout cela, ils ont utilisé des jeux!
Il y a tant de sollicitations
On aura ainsi tendance à faire passer un nouveau téléphone mobile avant quelques kilos de laine, ou un tricot fait main. Heureusement que tout le monde ne cède pas à la tentation…
Et il devient difficile de vendre quand on est minimaliste. Ceux qui ont les moyens, n’en voient pas le besoin; et ceux qui en ont besoin et qui savent apprécier l’artisanat, n’ont souvent pas les moyens…
Un bon tricot en laine ne se démode pas. S’il est bien traité, il peut durer des dizaines d’années. Certains cherchent même à les raccomoder quand ils arrivent en fin de vie… C’est toute la différence entre un produit de qualité et un produit jettable.
Un besoin passéiste?
A l’origine, l’artisanat n’était pas commercial, mais utilitaire. Il occupait des temps libres pour la fabrication des objets du quotidien, chaque famille devait être autonome ou presque. Les gens fonctionnaient beaucoup avec le troc. On se partageait les techniques entre voisins.
Puis les techniques s’améliorant, des surplus se sont créés, permettant aussi des spécialisations… Certains villages se sont spécialisés dans certains articles. On le voyait encore au Chili. Par exemple, il y avait La Ligua pour les tricots et ses “dulces” (petits gâteaux), Chimbarongo pour les balais, fromage de chèvre à Ovalle…
À Madagascar
Il m’a semblé voir le même genre de spécialisation à Madagascar. Lors du trajet entre Antananarivo et Antsirabé, il y a une ville spécialisée dans la fabrication de casseroles en recyclant les moteurs de voitures (Ambatolampy)…
Voici quelques photo prises depuis le taxi brousse entre Antananarivo et Antsirabé. C’est pourquoi elles sont parfois un peu floue ou décadrée…
Je n’ai malheureusement pas pu les photographier tous… il y en avait une grande variété.
Au Chili
Au Chili, il n’y a pas encore si longtemps, les jeunes femmes tissaient encore les couvertures pour leur future famille, à partir des laines qu’elles avaient filées… Les hommes se fabriquaient leurs outils… Le frère d’une amie à Maillen, une île en face de Puerto Montt, se construisait son bateau.
Une amie qui avait vécu un temps à Punta Arenas, me racontait qu’elle avait même dû apprendre à fabriquer son savon…
Maintenant, beaucoup de métiers à tisser se sont perdus quand les grands-mères sont mortes… et les techniques se perdent… A la ville, on considère toutes ces pratiques comme sales. L’odeur naturelle de la laine, quand elle ne rappelle pas de bons souvenirs, devient tout de suite puante… Une cliente qui prétendait être tisserande est partie un jour à cause de l’odeur de mouton de la laine. Heureusement, notre laine ne sent pas le plastique!
Et même à la campagne, on ne veut pas paraître paysan. Sentir le feu de bois, c’est très mal vu ici…
C’est sûr que maintenant, on trouve tout, tout fait, sur internet! Tout est prêt à être acheter pour être jeter et remplacé. L’artisanat ne peut pas entrer dans ce jeu.
Il faut se procurer les matières premières, les rendre utilisables, les travailler pour obtenir un objet unique, qui montre même l’état d’esprit de son créateur (par les couleurs, la qualité des finitions et des détails…).
Ou un besoin pour le futur?
J’ai récemment découvert, en suivant un Mooc, le philosophe Bernard Stiegler, grand spécialiste des technologies, qui se préoccupe pour la perte de connaissances provoquée par les nouvelles technologies qui bousculent toutes les données concernant le travail… Ils propose d’imaginer de nouvelles formes de travail… Cela pourrait être une occasion de se réapproprier les techniques artisanales.
Un retour du besoin d’un artisanat de qualité est-il en cours?
Il semblerait bien que oui…
Le travail de la laine revient comme une thérapie…
Je vois qu’aux Etats-Unis des spécialistes de la vannerie proposent des retraites, non pas purement spirituelles, mais de techniques de vannerie.
Nous pourrions en faire autant sur le thème de la teinture naturelle, de la filature, du tissage ou du tricot. Ces activités me procurent beaucoup de bonheur, autant le partager.
Parfois, un retour aux gestes traditionnels est souvent recherché, comme apportant de nouvelles racines perdues. Cela peut paraître un peu artificiel. Mais cela peut provoquer des questionnements et déboucher sur des changements radicaux.
Rien que le fait de pratiquer une technique lente, qui laisse du temps à la pensée, peut bouleverser un système de travail établi basé sur des automatismes.
Un besoin d’exclusivité
Par chance, il existe aussi un besoin d’exclusivité, d’avoir des vêtements ou des accessoires différents de ceux des voisins… Encore faut-il que ce désir respecte le travail de l’artisan, ce matin on m’a fait la remarque, en me montrant une veste en laine rustique, filée et tricotée à la main “Et, vous n’avez rien de plus économique?“… Tout travail mérite son salaire. Ces tricots ne sont pas virtuels! Rien ne tombe du ciel, et encore moins l’artisanat.
L’artisanat comme hobby
Il y a un regain d’intérêt pour l’artisanat comme loisir, pour la détente. Si tout le monde pense pouvoir faire le travail de l’artisan, parce qu’on a vu des tutoriel sur Internet, où tout paraît facile, il y a cependant beaucoup de détails cachés. Notamment, le temps nécessaire.
Il manque aussi des étapes cruciales. Seule la pratique, le temps dédié et l’approfondissement de ses connaissances permettent un bon résultat. On ne s’improvise pas artisan!
Vivre de l’artisanat
Alors, dans ces conditions, vivre de l’artisanat est difficile. Mais heureusement pas impossible, c’est pourquoi j’ai du mal à admettre des rabais sur mes travaux.
Et si on y prenait goût?
Il y a longtemps que j’y ai pris goût. J’ai même du mal à me cantonner dans mon domaine professionnel de la teinture et du tissage-tricot. Alors, je fais régulièrement des incursions d’autres domaines, papier, cuir, perles… mais aussi botanique, agriculture, puisque je vise à une certaine autonomie à moyen terme.
Je suis d’ailleurs en formation, mais aussi expérimentation continue, par la lecture, video, Mooc, visites de musées, voyages, conversation avec les clients… Je saute sur chaque occasion.
Besoin de travail bien fait
On apprécie aussi des produits de qualité, avec de bonnes finitions, des fibres naturelles, si possible des couleurs naturelles, une laine bien travaillée… J’admire sincèrement mes collègues artisans qui maintiennent des traditions dévoreuses de temps…
Celui qui sait faire de l’artisanat, peut en être fier. Il sait utiliser aussi bien sa tête que ses mains et parfois même ses pieds dans ses créations. Je pense à ces femmes au Népal qui filent en faisant passer les fibres entre leurs doigts de pied. Il y a aussi cet orfèvre nomade Africain qui façonne des bijoux en or, en utilisant son pied comme une enclume.
Enfin, l’artisan doit être précis dans ses gestes. Il doit avoir le sens de l’observation, savoir être patient… pour dompter ses matières premières. Donc, c’est tout un apprentissage quotidien auquel il prend plaisir. Cela devient pour lui un besoin que de créer…
Conclusion
Qu’attendons-nous pour sauver ces techniques qui se perdent et qui sans doute nous feront bientôt défaut?
Par exemple, la teinture à l’indigo était très pratiquée lors du passage de Charles Darwin à Chiloe, dans les années 1830. Un siècle après, un curé allemand qui entretenait de très bonnes relations avec les Mapuche et parlait courrament leur langue écrit un livre sur leurs plantes médicinales. À l’occasion, il signale les plantes qui sont aussi tinctoriales. Dans les dernières pages de son livre, il fait la remarque que pour le bleu, il a des doutes entre trois plantes… Actuellement, nos artisanes lainières n’ont plus de plantes à indigo à proposer.
Je suis très surprise par certaines questions posées sur Facebook. Alors, je constate qu’il y a fort à faire et cela démontre un certain intérêt.
Partons vite à la recherche des connaissances et techniques perdues. Il faut en profiter pendant qu’il en est encore temps, la pratiqueest aussi indispensable que la théorie… Cela ne peut pas être remplacé par des ordinateurs…
Il y a beaucoup trop de préjugés concernant les teintures naturelles. Nous allons donc passer en revue les principaux préjugés qui circulent par ici et sur internet…
C’est long
Il est évident qu’il faut plus de temps pour teindre naturellement, mais tout travail artisanal est long. Mais quand on travaille avec des matériaux nobles (demandez à un orfèvre combien de temps il passe à limer, poulir et nettoyer ses pièces), il ne faut pas le faire dans l’urgence, cela ne peut que nuire au résultat.
Il faut prendre le temps de récolter les plantes (sauf si vous travaillez avec des colorants naturels préparés), bien laver les fibres, mordancer… laisser tremper… Mais il faut voire le bon côté des choses, c’est quand même agréable de ramasser des plantes qui vont nous offrir de si belles couleurs.
Le temps passé à teindre n’est rien à côté du temps passé à préparer et filer les fibres, nous travaillons donc avec des matières nobles qui méritent mieux que quelques poudres pétrochimique qui contiennent souvent du chrome, du cadmium ou d’autres métaux toxiques.
Il faut à peu près 3 kg de plantes pour un kilo de laine, cela signifie que la casserole est occupée essentiellement par les plantes et qu’il ne reste que peu de place pour les fibres, si l’on teint en un seul bain. ce qui est le plus économique en énergie. Si l’on filtre le bain de teinture, qu’on le laisse refroidir, comme il se doit pour ne pas endommager les fibres (surtout pour la laine et la soie), il faut être patient pour faire le second bain…
C’est difficile
Nos ancêtres qui n’avaient pas tous moyens techniques dont nous disposons le faisaient et même mieux que la plupart d’entre nous. Sans doute prenaient-ils leur temps. Souvent, les teinturiers traditionnels n’obtiennent que certaines gammes de couleurs et se spécialisent avec les moyens à leur disposition, certaines connaissances techniques et botaniques se perdent car elles ont été discréditées… Certaines plantes disparaissent avec leur milieu…
Malgré toutes ces difficultés on peu trouver des plantes tinctoriales, même dans la cuisine. dans la rue…
C’est facile
Penser que c’est facile, n’est pas mieux. N’importe quoi peut colorer mais ne teint pas de manière correcte, Il y a des informations qui se perdent à chaque transmission.
Certaines teintures, même faciles à mettre en oeuvre comme les épluchures d’oignons ne fonctionnent pas toujours, il faut utiliser celles des vieux oignons de garde et laisser tremper quelques jours avant.
Quand c’est trop facile, il n’y a plus de magie, ici on a intérêt à développer de bonnes notions de chimie et de botanique, ces deux deux sciences peuvent être utiles dans d’autres domaines de la vie.
C’est sale
Un des mots latins pour désigner les teinturiers était “infectores”, il est vrai que certaines plantes tinctoriales peuvent être assez puantes (sans parler des techniques d’extraction de la pourpre des murex), parfois et même souvent on utilisait l’urine (une amie de l’île Maillen, tout près de Puerto Montt, me racontait que quand sa mère voulait teindre, elle faisait uriner ses 9 enfants dans un seau).
L’urine est utilisée traditionnellement dans beaucoup de techniques artisanales anciennes (soudure en bijouterie, avant que les Arabes nous fassent découvrir le borax, et elle devait provenir d’un petit garçon avant sa puberté, sa composition chimique change par la suite et elle ne sert plus), de même que les bouses de vaches et crottins de cheval (moules pour fondre à la cire perdue)… Autrefois, on tannait les peaux avec des crottes de chiens (grâce à des bactéries qu’elles contiennent)…
Il n’y a pas à s’étonner que l’urine ait été utilisée en teinture, elle servait de mordant, pour les bains d’indigo… Nous avons d’autres substituts. Cependant, l’urine sort stérile de notre corps et de nombreuses médecines traditionnelles, telle l’ayurvédique (Inde) l’utilise abondamment…
Je me demande jusqu’à quel point nos antiseptiques chimiques (chlore, mercurochrome, formaldéhide, trichlosan…) généralement cancérigènes sont propres?..
Cependant, la plupart des teintures naturelles respectent nos notions d’higiène actuelles, qui ne sont pas aussi anciennes que l’on pourrait le croire (la plupart datent seulement du XIXème siècle). Il y aurait beaucoup à commenter à ce sujet.
On n’obtient pas ce qu’on veut
Pour cela, il existe des systèmes de tests, de gamme de couleur. Michel Garcia a beaucoup travaillé sur ce sujet dans ses livres et ses DVD et démonte cee genre de préjugés. Mais la réplication à l’identique n’est pas forcément souhaitable, s’agissant d’un travail artisanal, sauf dans des cas précis comme la restauration de textiles anciens.
La surprise est aussi excitante, quand on ouvre un shibori ou un ecoprint, c’est très gratifiant.
Toutes les couleurs ne peuvent pas être obtenues
Sauf, les couleurs fluo, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et du prisme peuvent être obtenues, certaines plus facilement que d’autres, j’en conviens, mais beaucoup de connaissances botaniques de nos ancêtres se sont perdues, certaines plantes on pu disparaître.
Il faut aussi savoir que beaucoup de plantes tinctoriales étaient cultivées sur de grandes extensions, notamment pour les rouges (garance et figuiers de barbarie pour la cochenille) et les bleus (pastel et indigofera), et jouaient un rôle économique très important.
C’est trop pâle!
Il y a certainement un problème de mordançage, de qualité des fibres (sont-elles vraiment naturelles?) et de quantité de matières tinctoriales. Les couleurs pastel peuvent être intéressantes et j’ai aussi consacré un article aux déceptions qui peuvent nous arriver quand on débute.
Cette fleur bleue doit donner du bleu…
Il s’agit d’une grosse erreur, les couleurs son profondément cachées dans la chimie de la plante et est rarement apparente, la plupart des fleurs violettes donnent des jaunes, l’indigo est dissimulée dans les feuilles de certaines plantes, et le rouge de la garance dans ses racines… La lavande m’a donné un beige jaunâtre foncé…
Cela ne marche pas
Ce n’est pas parce que l’on nous dit sur internet que c’est facile que cela fonctionne toujours au premier coup, il s’agit d’un apprentissage qui demande de nombreux essais, il y a de nombreux paramètres à prendre en compte.
Il ne faut pas oublier que certaines fibres, en particulier parmi les synthétiques, ne prendront jamais la teinture.
Il circule aussi de nombreux mensonges tels que la teinture à la betterave rouge… Je la pratique comme contre exemple lors de mes formations…
Ce n’est pas solide
Je parle longuement du sujet des grands et petits teints dans un article dédié à ce sujet. Le type de fibres teintes et le lavage (pour enlever tout type d’apprêt, de charge et de graisse) et le mordançage sont des sujets de première importance…
Ce n’est pas stable
Il s’agit d’une variante du sujet précédent, le curcuma, le choux rouge, le jus de mûres, et de nombreux fruits peuvent donner de jolies couleurs, mais elles ne sont pas stable et varient au contact d’acides et des bases… Il est certainement facile de teindre ou plutôt de colorer avec, mais il faut savoir que le résultat ne sera pas durable, c’est peut-être un peu dommage si l’on teint des laines spéciales ou de la soie…
Par contre, ces teintures peuvent être intéressantes pour teindre des sels de bains, des savons… ou pour peindre avec des enfants.
Cela coûte cher
On peut teindre avec des déchets, comme je l’explique dans un article précédent. Et on peut obtenir d’excellents résultats, si l’on se donne la peine d’essayer. Quand j’ai commencé à teindre à La Ligua, puis à Longotoma, je n’avais que très peu de moyens, mais j’ai beaucoup appris ainsi, peut-être plus que maintenant où je vis chez Rincón de Angel, ou j’ai toutes sortes de laines à ma disposition.
L’essentiel du coût est de réserver une bonne casserole pour la teinture (ne plus l’utiliser pour la cuisine) et l’énergie pour chauffer les bains, ce qui n’est pas toujours nécessaire.
On ne peut pas faire cela avec des enfants
Encore une fois, cela est faux, avec un minimum de précautions, mais il est tout à fait possible de teindre avec des enfants, ils se passionneront vite pour les couleurs saines. J’ai déjà consacré un article à mes expériences dans ce domaine.
Et si on essayait d’oublier les préjugés
Une fois que l’on aura écarté tous ces préjugés, il faut choisir les bonnes plantes sur les bonnes fibres, avec le bon mordançage et la voie est ouverte à de nombreuses recherches et applications.
Pour lutter contre ces préjugés
Le mieux, c’est teindre le plus souvent possible, faire le maximum d’essais, ici aussi l’expérience est notre meilleure alliée. C’est la pratique qui nous enseigne, car les livres peuvent être très utiles, mais ni les photos, ni les mots ne peuvent remplacer les essais que l’on peut faire et qui donne parfois des résultats différents de la théorie.
Envoyons ballader les préjugés et découvrons la magie des teintures naturelles…
/// Connaître 5 choses /// J’ai mis à jour cet article le 29 janvier 2020 Prochain retour en France du 25 février au 12 novembre Organisons donc des ateliers! C’est facile
5 choses à savoir pour teindre naturellement
Il y a beaucoup à connaître pour bien teindre avec les plantes, mais n’ayez pas peur, il y a seulement quelques règles à suivre. Ensuite, il faut tester, essayer, réfléchir sur les résultats.
Les anciens teinturiers élaboraient des nuanciers très précis, comme celui que commente Dominique Cardon dans son livre.
Au Moyen âge, en Europe, comme l’explique Michel Pastoureau, les teinturiers étaient très spécialisés en une ou au grand maximum deux couleurs.
1. Connaître les fibres
Premièrement, il faut se donner la peine de connaître les fibres, sous peine de gaspiller de l’énergie et de la matière tinctoriale inutilement. C’est anti-économique et anti-écologique. Encore une histoire de chimie…
En effet, toutes les fibres n’ont pas la même affinité pour les teintures et cela un problème ancien, les Européens ont longtemps espionné en Orient pour obtenir le rouge d’Andrinople sur coton…
Et maintenant, avec toutes les fibres et artificielles et synthétiques, le problème s’est complexifié, il est parfois difficile de savoir la composition d’une fibre et si celle-ci va pouvoir se teindre. Il ne reste plus qu’à faire des tests.
Le lavage
Il faut aussi se donner la peine de bien laver les fibres pour bien les dégraisser. En effet, pour la filature industrielle, on pratique ce qui s’appelle l’ensimage. Cette opération consiste à pulvériser des huiles sur les fibres, sinon elles s’accrocheraient dans les machines et les bloqueraient.
Ce traitement s’applique à tous les types de fibres.
Il faut donc éliminer ces huiles d’ensimage (pour certains laines bas de gamme, il s’agit de parafine, ce qui pas très sain), sinon on teindrait les huiles et la teinture s’en irait au lavage. C’est aussi ce qui arrive à ceux qui dégraissent mal leurs laine de mouton avant de teindre.
Cependant, pour la filature artisanale, il est beaucoup plus agréable de filer la laine sale (avec sa précieuse lanoline) et de la dégraisser une fois filée.
Que faire?
Il faut faire bouillir les fibres, sans choc thermique, avec du savon neutre. Ne pas oublier de laisser refroidir avant rinçage. Puis, on peut mordancer et teindre.
Les différentes fibres ont leur texture particulière qui peut s’apprécier au microscope et explique les raisons pour lesquelles elles sont ou moins faciles à teindre. Ces structures microscopiques interviennent lors de la teinture en complément de la composition chimique de la fibre.
Tests de reconnaissance
Il existe de nombreux tests pour reconnaître les fibres, peut-être dans un prochain article sur ce site, ou sur le nouveau en espagnol, je publirais un article résumant les différents livres qui traitent du sujet.
Lors du premier atelier à Santa Fe, Argentine, une des stagiaires qui était pharmacienne, nous a fait un petit résumé. Nous avions testé les toiles supposées être en coton, pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Nous avons brûlé des échantillons pour constater leur odeur typique de papier brûlé et nous avons fait aussi un test de teinture au thé (une des teintures les plus solides).
Heureusement, nous n’avons pas eu de mauvaises surprises.
Fibres animales ou protéiques
C’est le meilleur des cas, il s’agit de la laine de mouton, des poils d’animaux divers (alpagas et autres camélidés, lapins et chèvres, angora, poils de chiens, cheveux humains… et bien sûr la soie).
Même dans cette catégorie, la teinture n’affectera pas de la même manière, même entre les différents poils… Certains sont plus lisses et ont plus de mal à se teindre ou plutôt nécessitent une plus grande quantité de matière tinctoriale.
La soie doit être traitée avec plus d’attention, car elle est plus fragile.
En général, les fibres animales supportent assez bien les acides dilués, mais plutôt mal les produits alcalins ou basiques.
Fibres végétales ou cellulosiques
Ici on retrouve: le lin, le coton, la ramie, le raphia, le sisal, le jute, le chanvre, fibres de bambou, de bananier, de bouleau, d’ortie, de liber de tilleul… nombreuses fibres végétales ont été oubliées et demandent à être redécouvertes… Pour certains textiles archéologiques, il n’a pas encore été possible de déterminer à quelle plante appartiennent les fibres.
Si l’on désire que la teinture se maintienne, surtout dans le cas des vêtements qui doivent pouvoir être lavés… sauf cas de teinture avec des plantes à tanins, il faudra mordancer d’une manière spéciale.
Contrairement aux fibres animales, les fibres végétales supporte bien les produits alcalins ou basiques et plutôt mal les acides.
Fibres artificielles, bien les connaître
En général, elles sont à base de cellulose végétale fondue et refilée, comme c’est le cas de la viscose (qui se teint très bien), mais les procédés d’obtention sont généralement très polluants (à base de solvants organiques volatiles tels que l’acétone) et en outre sont souvent très inflammables…
Mais il en existe aussi à base de protéines comme le lanital à base de lait, des fibres de soya… Il me semble cependant insensé d’élever des vaches pour ne récupérer que la caséine de leur lait pour faire des fibres, alors qu’on a que l’embarras du choix avec les plantes… et par ailleurs des gens meurent de faim!
Je n’ai donc pas testé ces fibres et je ne pense pas le faire.
Fibres synthétiques, à connaître aussi
Elles sont très nombreuses et changent de noms selon les pays, il en apparaît toujours de nouvelles et sont souvent mélangées entre elles ou avec des laines, du coton ou d’autres fibres…
Il faut donc tester, il me semble que les fibres naturelles sont toujours supérieures.
Fibres minérales
Il s’agit de:
fibres métalliques (or, argent, cuivre…)
amiante (interdit car cancérigène)
fibres de verre
Elles ne peuvent pas être teintes naturellement.
Autres matières
Plumes
Les plumes se teignent bien car elles sont d’origine protéique.
Il est à noter que selon une découverte récente, la couleur des plumes n’est pas due à des pigments ou colorants (sauf quelques cas de jaunes), mais à des trous microscopiques qui absorbent ou reflètent la lumière de manière différente selon leur forme…
Papier
Le papier se teint très bien, surtout s’il n’est pas blanchi au chlore. Comme il ne doit pas être lavé, cela donne plus de liberté.
Nous avons fait des tests lors des cours à la Redonda, Santa Fe (Argentine).
J’ai aussi suivi un cours passionnant qu’avait donné une artiste du papier naturel (Aydée …) à Lauris, chez Couleur Garance. Elle avait teint des fibres de papier végétal avec de la garance, c’était très beau.
Le papier peut aussi être travaillé en ecoprint, c’est vraiment très beau.
Bois
Le bois peut être teint, mais vu que c’est un matériaux très absorbant, il vaut mieux faire des laques à base de pigments végétaux, ainsi que l’explique Michel Garcia.
Le rotin, ainsi que de nombreuses fibres utilisées en vannerie est souvent teint.
Pierres, coquilles, céramique, plâtre
Cela peut être possible dans certains cas, nous avons fait des essais à La Redonda à Santa Fe, Argentine, mais ce sont aussi des matériaux très absorbants.
J’ai essayé de teindre des perles de rivière avec la cochenille, elles ont pris un ton rosé très pâle et ont perdu un peu de leur éclat.
J’aimerai bien pouvoir teindre de la cire, pour faire des crayons de cire et des bougies.
Récemment des étudiants de Santiago m’ont contactée pour teindre des préparations de laboratoire en biologie, pour les observer au microscope.
2. Connaître les plantes
C’est indispensable, car il faut s’attendre à des résultats similaires avec des plantes de la même famille. Mais, on peut parfois avoir des surprises, de plus, il vaut mieux éviter les plantes toxiques.
Il convient de savoir quelles parties utiliser dans la plante, les colorants se concentrent parfois dans certaines parties. Souvent la couleur est bien cachée.
Exemple
Palo Brasil, lors de mon voyage au Brésil, Rodrigo cultivait des arbustes de cette essence très connue pour sa teinture rouge qui a donné le nom au pays.
Sachant que cet arbre est rare, je n’ai utilisé que quelques feuilles et brindilles en ecoprint.
Malheureusement, il n’a été d’aucun effet. La partie de l’arbre utilisée habituellement est le bois de coeur.
Connaître les plantes à tanins
J’ai déjà rédigé deux articles sur le thèmes des plantes à tanins et sur les couleurs qu’ils nous permettent d’obtenir.
Connaître les plantes à flavonoïdes
Elles sont très nombreuses. Je parle aussi longuement des plantes à flavonoïdes et des autres plantes à jaunes dans un article, je me permets donc de vous y renvoyer pour ne pas me répéter inutilement.
Connaître les plantes à anthocyanes
Il s’agit de la plupart des baies et fruits rouge à noir, les plantes pourpres, la plupart des fleurs, ce ne sont généralement pas des colorants très stable ni chimiquement, ni à la lumière…
Connaître les plantes à anthraquinones
Elles donnent de jolis tons roux, rouge… beaucoup appartiennent à la famille des rubiacées, comme la garance, principal représentant en Europe, mais il existe des équivalents partout dans le monde.
Connaître les plantes à indigo
Les plantes à indigo nous donnent le bleu, couleur rare dans la nature. En combinaison avec une teinture avant ou après en jaune, on peut obtenir de jolis verts, ce qui est généralement difficile à obtenir avec une seule plante.
En combinaison avec les roses et rouges, on obtient des violets et pourpres, ces combinaisons étaient déjà utilisées dans l’antiquité pour imiter la pourpre des coquillages.
Dans toutes les régions du monde, il y a des plantes à indigo, on peut citer les différents indigotiers, le pastel, la renouée des teinturiers, le strobilanthes, les différents indigofera… Certaines autres ont été complètement oubliées ou n’ont pas été exploitées.
Connaître les champignons et les lichens
Un certain nombre de champignons, généralement toxiques teignent et permettent d’obtenir tout l’arc-en-ciel. Malheureusement, j’ai bien lu plusieurs livres à ce sujet en plus des chapitres concernant les champignons dans les livres de Dominique Cardon et de Marie Marquet. Mais je n’ai guère eu l’occasion d’essayer, à part quelques lichens, appelés au Chili “barba de palo” qui donne des jaunes-roux intéressants… Les lichens poussent très lentement, il convient donc de ne pas abuser de leur cueillette.
Connaître les teintures animales
Cochenilles, kermès, lack et pourpre de murex ou autres coquillages sont depuis longtemps uilisés pour des teintures de grand luxe.
De tout cela, il ne reste à grande échelle, que la cochenille provenant du Mexique ou du Pérou et plus généralement d’Amérique Latine, parfois élevée ailleurs (îles Canaries, par exemple).
Le lack en Inde, set toujours produit, mais pour la résine et non plus pour le colorant, comme l’explique Dominique Cardon.
Quant à la pourpre de coquillages, elle est presque anecdotique malgré des recherches très intéressantes menées à Carthage (Tunisie)… Au Chili, les “locos” et “locates” très appréciés pour leur chaire, possèdent aussi une glande à pouvoir tinctoriale, mais elle est généralement rejetée à la mer lors du nettoyage des fruits de mer… Quel gâchis…
Connaître les mensonges
Tout ce qui tache ne teint pas!
La betterave rouge ne teint pas en rose, quelque que soit le mordant choisi. Lors des formations, je l’enseigne comme contre exemple.
3. Connaître les mordants
Connaître les mordants chimiques
Je parle longuement des mordants dans des premiers articles que j’ai écrits.
En principe, je travaille avec de la pierre d’alun (sulfate double d’aluminium et de potassium) ou du sulfate d’aluminium simple, de la soupe de clous (acétate de fer), du sulfate de fer, et assez rarement avec du sulfate de cuivre.
Connaître les mordants toxiques
Dans le passé, les industries textiles et papetières (de même que les tanneries) n’hésitaient pas à utiliser le plomb, l’arsenic et bien d’autres produits dangereux pour la santé, comme le cuivre, le chrome et l’étain…
J’étais assez surprise, il y quelques temps, de voir sur facebook, une femme aux Etats-Unis, faire des essais de teintures naturelles avec des eaux d’une source très chargée en lithium…
Il me semble que les mordants, vu qu’ils aident à fixer la teinture sur leur support doivent se maintenir présents sur celui-ci. Ce qui n’est pas le cas des catalyseurs qui facilitent une réaction, mais ne doivent pas rester dans le produit final. Donc, si on utilise un produit dangereux son contact lors de l’utilisation des vêtements peut causer divers problèmes de santé.
C’est ainsi que de nombreuses personnes ont été empoisonnées au XIXème siècle (entre autres, paraît-il même Napoléon Ier) par des papiers peints (verts) à l’arsenic qui avec le temps dégageaient des gaz nocifs (voir Michel Pastoureau).
Le chrome aussi utilisé en tannerie, qui intervient dans de nombreuses teintures kaki chimiques, serait mis en cause dans de nombreux cas d’allergies et de cancers de la peau, concernant en particulier les militaires…
Connaître les mordants naturels
Il y a beaucoup à faire pour redécouvrir les mordants naturels, les associations de plantes… Pour cela, il faut étudier de très près les techniques des teinturiers traditionnels, écouter avec patience, faire des essais, car ils connaissent mieux que nous les plantes bioaccumulatrices. Celles-ci accumulent dans leurs tissus certains métaux: aluminium, fer, cuivre… et savent les utiliser à bon escient.
L’idée de mordancer avec des plantes, est à la fois économique et plus sain. Ces pratiques ancestrales sont entrain de se perdre. Il conviendrait donc de les étudier en détails avant qu’elles ne disparaissent définitivement.
Les anciens teinturiers européens qui ont laissé des informations écrites n’utilisaient que les mordants chimiques. Il faut donc revisiter les traditions orales. Elles sont d’une valeur inestimable.
4. Connaître la patience
Teindre avec la nature suppose d’aller à son rythme, de bien la connaître. Il faut donc être patient et rentrer dans un monde “slow” qui prend son temps pour bien faire les choses comme il faut…
Parfois, il faut semer des plantes tinctoriales pour pouvoir teindre avec. Et dans certains cas, il faut attendre jusqu’à 5 ans pour qu’elle donne une bonne qualité de teinture, comme dans le cas de la garance…
Si on veut travailler par fermentation, la teinture elle-même peut prendre facilement un mois…
Il faut aussi prendre le temps de faire des recherches, d’étudier des recettes, de faire des tests, de laisser tremper et refroidir… L’urgence est mauvaise conseillère. Il faut laisser le temps à la nature pour qu’elle libère ses couleurs.
Connaître son eau
L’eau que l’on utilise pour teindre a aussi son importance. Son acidité ou sa dureté, ainsi que la présence de différents minéraux et métaux influencent les teintures.
À Mamiña, petit village d’eaux thermales au Nord du Chili, à 120 km à l’Est d’Iquique, il y avait différentes sources. Elles donnaient des résultats qui variaient considérablement.
5. Connaître ses désirs
Il faut aussi savoir ce que l’on veut, certaines couleurs très chatoyantes (parfois très luxueuses, comme le safran ou le carthame) peuvent être très fugitives. Ne parlons pas de la fameuse betterave rouge qui n’est qu’un leurre.
Certaines teintures très économiques peuvent être très intéressantes. Par exemple, les épluchures d’oignons peuvent donner des résultats surprenants.
Des règlements sont apparus très tôt dans l’histoire de la teinture concernant les grands et petits teints.
D’autre part, si on veut obtenir une couleur très précise, il faut s’attendre à devoir faire de nombreux essais. Parfois, on complète les bains. On ne doit pas hésiter à les répéter, prendre note de toutes les étapes, garder tous les échantillons en mentionnant comment ils ont été obtenus. Puis, on doit répéter des tests avec différents mordants à différentes dilutions… Cela a un coût en temps et en connaissance. Est-on disposé à le payer?
Les deux derniers livres de Dominique Cardon sur des nuanciers d’avant la Révolution Française peuvent être très utiles.
En ce qui concerne les gammes de dégradés, avec et sans mordants, les DVD de Michel Garcia, peuvent être d’une aide très précieuse. Je les visionne très régulièrement, et j’y découvre à chaque fois de nouvelles astuces.
Conclusion
Outre ces connaissances basiques, il est bon d’avoir de bonnes bases de chimie, les anciens teinturiers étaient souvent assimilés à des alchimistes (ancêtres des chimistes modernes)…
Une bonne formation en chimie aide à prévoir les résultats, à comprendre les bains ratés. La chimie me passionne bien que je ne sois qu’autodidacte en ce domaine, mais elle explique beaucoup de chose.
Cependant, les teinturiers traditionnels qui ne connaissent pas la chimie, ont une très bonne connaissance pratique des plantes, des fibres et autres mordants qu’ils utilisent. Souvent, ils ne travaillent qu’une gamme restreinte de couleurs. Ils ont un sens de l’observation et de l’expérimentation très développé. En outre, ils ont aussi l’habitude de travailler avec ce qu’ils ont à leur disposition.
Il est remaquable que des civilisations très anciennes aient su teindre avec l’indigo qui nécessite des réactions redox, dont les mécanismes ne sont connus que depuis peu.
J’essaie de réunir les deux types de connaissances. C’est l’une des raisons de vouloir organiser mon tour du monde textile et teinturier. Il s’agit de multiplier les échanges et découvertes partagées comme je l’ai fait lors de mes récents voyages au Pérouet au Brésil.